ENCHANTEMENT NORVEGIEN 

 

PAR  BENJAMIN  LISAN

 

Preliminaires

Ce recit est dedie a Francois Morell.

 L’histoire de notre voyage debuta comme dans un roman de la table ronde, par un serment solennel _ la promesse de partir en Norvege _ de quelques fideles du Groupe Biblique dont Francois Morell _ infatigable organisateur des randonnees.

 Cet  engagement fut pris sur un petit pont de pierre au bord d’un etang en foret de Meudon (au Printemps 1991). Temoin de la scene, la belle fee et princesse Solveig Gundersen _ norvegienne de son etat _ allait etre notre hotesse et guide, nous envoutant par sa gentillesse et par les paysages enchantes qu’elle allait nous faire decouvrir.

 Les futurs compagnons, du voyage dont le chroniqueur de ce recit epique furent ensuite contactes. Une reunion preparatoire _ avec projection de diapositives prises par le norvegien Yens_ fut organisee.

 Quand le voyage fut pret, les peres de l’expedition aux confins de l’oecumene, s’effacerent, preferant demeurer dans leur petit Lire, laissant le soin a leur fils d’etre pour eux yeux et jambes, leur revenant plein de richesse et de gloire.

 Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

 Comme les argonautes, nous allions peut-etre au devant de notre plus formidable expedition de notre vie, cheminant vers le pays au soleil de cristal aux beaux jours et aux belles princesses aux yeux d’aigue-marine et aux cheveux d’argent et d’or.

 Un fidele Minibus fut notre Drakkar, monture vaillante ayant su resister aux milliers de kilometres d’autoroutes, de chemins, de pistes ....(6000 Km en tout).

 Il fut soigne par notre lad ou veterinaire  Patrick Alargent dont les mains habiles et mecaniciennes firent plus d’un miracle.

 Nos preux paladins et conducteurs du minibus _ Denise Vix, Patrick Alargent et Daniel Desjardin _ entourerent de respect notre destrier de fer. Celui-ci avait plutot ete prete (ayant endure la chaleur, la distance, la montagne ...) que loue (pour la tres symbolique somme de 3000 francs) par les responsables de l’eglise evangelique d’Evry _ Michele et Andre Hullen_ et par les responsables de l’entretien du vehicule _ Elisabeth et Raymond Sabik.

 Comme au premier matin du monde, le soleil dore de l’aube de ce 6 juillet 1991 etait la promesse des merveilles a venir. Une voie ensoleillee _ le nom de notre hotesse norvegienne  Solveig signifiant a peu pret “voie du soleil” _ semblait etre tracee devant nos pas.

L Tout semblait beau et pourtant les esprits, encore perdus dans les brumes du sommeil  a 7 heure ou dans les soucis de la veille, ne semblaient pas s’en apercevoir. Ceux qui ne s’etaient jamais rencontres se rencontrerent, les autres se retrouverent. Nous nous affairames pour charger le minibus de nos sacs et d’une importante quantite de provisions (la vie etant chere en Norvege cela nous evitait des depenses inutiles).


Le voyage

 

 Notre itineraire premier consistait en une succession d’autoroutes monotones, dans des paysages plats. Le ruban d’asphalte se deroulait sans fin devant le volant par la France du Nord, par la Belgique du Sud et par l’Allemagne et le ronronnement du moteur n’etait interrompu que par des haltes reparatrices et restauratrices et par un ravitaillement final a Valenciennes.

 A defaut de bariques ou de tonneaux de vins pour notre “vaisseau des routes”, nous avions fait le plein de 18 bouteilles de Bordeaux _ 6 pour Solveig ... une norvegienne aimant le vin (!) _ pour etancher notre soif, car le breuvage des Dieux etait une etrangete dans ce pays aux eaux pures et aux fortes idees recues sur le vin.

 En Belgique le pays des braves (dixit Jules Cesar), pour des raisons d’horaire, nous nous refusames une halte “biere belge” dont le narrateur avait tant vante les merites. Malgre la forte chaleur, Annie Kechichian, Patrick Alargent, Marie-Christelle Boisbecaud, Andre Hinque _ remarquable econome de notre expedition _, Denise Vix _ notre Cuisiniere a la table de laquelle il  est agreable de gouter les plats de sa region l’Alsace _, Caroline Vars, Daniel Desjardin et moi-meme arrivions a deviser sur des sujets aussi divers que la metaphysique pascalienne et le jansenisme, la douane du Burkinafasso, les derniers spectacles parisiens .a la mode.. Notre animateur, guide et phare spirituel, chevalier a l’invisible haubert fremissant et a l’invisible heaume clair et luisant et au coeur pur, Daniel Desjardin sut toujours insuffler a notre groupe bonne humeur et conviction dans les buts nobles, sacres, hauts, tres chretiens et purs de notre mission !

 Une fjord festa (pardon pour la ford fiesta) occupee par Veronique Duclot, Catherine Bailleul, et Annie Renaudot, _qui allaient nous quitter la fin  du voyage en Norvege pour s’en aller aux septentrions du monde a Tromso_ pour l’instant nous suivait comme un chien fidele suit le cheval de son compagnon humain.

 Une pluie orageuse, juste apres la frontiere allemande (cette derniere passee sans encombre comme toutes les suivantes) n’empechait pas les gros bisons a moteur de forte cylindrees de continuer a rouler a vive allure, (plus de 130 km/h) comme partout sur les autoroutes de ce pays.

 Les bords et terres-pleins des autoroutes etaient embellis par des bosquets d’aubepines en fleur.  Les paysages  a la Gainsborough de champs alternant avec des bois  contredisaient l’idee de champs immenses qu’on aurait pu penser trouver dans ce plat pays.

 La proprete semblait regner partout ... dans les paysages, sur les routes bordees de pistes cyclables, dans les villages et dans l’auberge de jeunesse. En face de cette auberge se detachait, dans un paysage a la Van Gogh, un moulin a vent.

 Pousses par la chaleur, nous cherchames la fraicheur dans l’eau d’une piscine mais les portes de celle-ci etaient sur le point se fermer. Annie Kechichian _ toujours aussi “smart” _ avait mis a secher un joli petit tee-shirt rose dans le jardin.

 Le lendemain, notre soignee et elegante compagne Annie etait en peine par la  decouverte  de la disparition de son tee-shirt. Nous la  consolames comme nous pumes.

 Pendant la nuit, un groupe d’allemands d’age plutot mur avaient anime avec un raffinement  tout teutonnique la vie de l’etage.

m Sur une aire d’autoroute, a cote de nous, un pere et semble-t-il sa fille, au type indien accentue, tout de blanc vetu comme pour se rendre a la messe du dimanche, assis sans bouger depuis une eternite, semblaient perdus dans les reves en attendant un hypothetique embarquement ou contact.

 Au Danemarck, la route avant le ferry devint assez etroite et encombree. Au port une attente de 2 heures nous fit rever a des baignades dans les rivieres (glaciales) norvegiennes.

 Notre tres econome faillit, par un marchandage complexe,  manquer le depart de notre minibus vers l’embarquement.

 Sur le bateau, la partie de la boutique free-tax pour les confiseries est le jardin des enfants des  aventures de Pinocchio. Des eoliennes blanches fleurissaient sur les cotes danoises.

 Le recitant fut personnellement choque de ne pas trouver a la douane le drapeau europeen flottant a cote des 3 drapeaux scandinaves (Norvege, Suede, Danemark).

 Un douanier nous demanda alors, dans un francais impeccable, d’allumer nos phares en plein jour. Nous arrivions dans le pays des feux de voiture allumes en plein jour (ceux-ci restant allumes meme le midi en periode estivale).

 La ville de Copenhague traversee ne semblait pas meriter une mention particuliere. Une jolie danoise blonde, au francais correct, nous accueillit a l’auberge de la jeunesse.

 Apres un tour de ville decevant dans une ville morte a 23 h, certains des membres du groupe poserent pour la posterite en compagnie de la petite sirene d’Andersen.

 Du vieux ferry qui nous emmenait a Helsinbord en Suede, nous pumes contempler un palais  important au style baroque, certainement domaine royal.

 Au Danemark l’habitat etait essentiellement de brique (et pour les maisons les plus anciennes recouvertes de chaume avec des murs blancs), par contre en Suede les maisons  soignees sont en bois  souvent peintes de couleur vive. Le pays traverse tres vert et plat etait couvert de forets de sapins  L et de lacs. Lors d’une halte, Patrick decouvrit une fuite de gasoil au niveau d’un joint (qui nous inquieta, mais que nous ne pouvions reparer).

 Apres avoir embarque un auto-stopeur polonais, se rendant dans une ferme norvegienne pour participer a des travaux des champs, nous nous precipitames vers la premiere plage decouverte et nous baigner dans une eau particuliere chaude.

 Apres la frontiere, un arret dans une station service nous donna une idee des prix pratiques en Norvege. Les routes etaient lentes _la vitesse sur route etant limite a 70 km/h _ et  la vitesse sur le seul autoroute du pays etait limite a 90 km/h. Le peripherique d’Oslo est payant.

 La lumiere a 21 h etait douce et lumineuse en meme temps et le soleil ne semblait jamais vouloir se coucher.  Nous eumes un profond emerveillement devant le spectacle de la baie d’Oslo , aux chapelet d’iles, au soleil couchant, dont la lumiere tres blanche semblait crisser dans nos yeux.

  Apres une longue attente, nous fumes recompenses en decouvrant notre hotesse une jolie etudiante norvegienne au joli sourire aux dents immacules, aux cheveux moutonnes dores : Solveig. Nous etions assez fatigues, mais nous ne pouvions, ne serait -ce par politesse, ne pas honorer le repas nordique _ ou tous les plats sont proposes en meme temps _ qui nous etait offert.

 Soveig habitait avec 2 autres amies _ Nadia ? et ? _ dans une grande maison avec jardin (qui leur servait de residence d’etudiante !). Les filles furent logees chez elle, et les garcons dans le grand appartement d’etudiant d’un ami nomme Tron (qui partageait son grand appartement avec un autre ami).

 Le lendemain Tron nous offrit un copieux petit dejeuner ou nous eumes l’occasion de decouvrir le fromage norvegien typique caramelise et marron (etrange pour le gout d’un francais et que le narrateur n’apreciait pas vraiment. Mais c’est aussi une question d’habitude...et avec le temps... on aurait pu s’habituer). Ce fromage sucre, qui nous semblait plutot un dessert a l’instar des gateaux de riz, se decoupait en fine lamelle avec une sorte de pelle - rape dans laquelle est pratiquee une ouverture bisautee comme celle des economes pour eplucher les pommes de terre.

 Le lendemain, si la memoire du chroniqueur est exacte, nous partimes visiter le “Munch museet” _ musee du peintre norvegien Munch  (en norvegien Munch se prononce “Monk” comme l’appelation du singe en anglais)_, pendant que Denise et Patrick partaient faire reparer le minibus.

 L’exposition de ce peintre assez “morbide” obsede par la mort, l’angoisse etait assez deprimante, mais ce dernier avait un reel talent pour peindre le corps des femmes (talent qui ne laissait pas indifferent les esthetes des beautes feminines).

 En attendant le retour du minibus, nous fimes rapidement le tour du musee mineralogique situe juste en face du Much Museet.

 La reparation du minibus faite, nous decouvrimes emerveille le Frogner Park connu pour ses statues aux corps sains et solides degageant une authentique force, du sculpteur Vigeland. Certaines sculptures de cet ensemble louangeant la nature, la sante, la famille, provoquaient un reel etonnement tel ce pere semblant vouloir se debarasser de ses bebes colles a ses jambes et ses bras, ou ce bebe en position foetale debout sur la tete ou encore ce menhir place au point culminant du parc comportant sur son pourtour un entrelac de sculptures de corps d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards celebrant la vie et la mort, dans une spirale ascendante.

 Le soir, si le souvenir du chorniqueur est fidele, lors d’une reunion avec des norvegiens organisee par Solveig, nous avons chantes des chants chretiens en francais et norvegien accompagnes de guitare.

 Si le recitant se souvient bien, nous partimes dans un train de banlieu _ ressemblant a un tramway du debut du siecle _ pour rejoindre le depart d’une randonnee dans les forets sauvages et naturelles entourant Oslo. Le train - tortillard semblait grimper en permanence et nous atteignimes l’altitude de 400 metres. Lors du trajet, nous traversames un quartier tres residenciel ou l’on pouvait contempler de magnifiques et imposantes demeures bourgeoises en bois du debut du siecle. Toutes les habitations etant en bois dans ce pays, on pouvait se demander comment les norvegiens faisant pour prevenir les risques d’incendie.

 La foret de type vosgien, par ses lacs, par ses digitales, ses sapins, sa vegetation de sol siliceux et ses coupes sombres etait vaste  et necessitait de reelles connaissances d’orientation. De grandes pistes rectilignes de ski de fond bordees de lampadaires (pour l’eclairage l’hivers) coupaient de part en part la foret.

 Si nos souvenirs sont exacts, nous eumes le soir droit a des grillades  (de saucisses et non de poissons) au bord d’un lac avec de nombreux etudiants norvegiens venus pour l’occasion et a une baignade dans le lac aux eaux assez chaudes, chauffees par le soleil assez fort de l’apres-midi. A  l’heure tardive (21 h) a laquelle nous nous etions baignee, nous pouvions presque considerer ce moment comme un bain de minuit.

 Les discussions sur l’adhesion ou non de la Norvege a la communaute europeenne etaient animees, chez les etudiants norvegiens, par le meme esprit que celui qui presidait dans les consciences des hommes politiques, il y a vingt ans, en France.

  Le dernier jour a Oslo, nous visitames le musee des drakkars dont le plus beau navire parmis les trois presentes semblait etre celui d’Oseberg aux fines et elegantes sculptures et arabesques. Ces gens avaient beau etre des barbares, comme pour les scythes, ils etaient capables aussi d’un certain raffinement.

 L’apres midi, nous finimes par un tour du petit centre ville ancien d’Oslo, aux monuments baroques dans le style baroque “italien du nord” comme ceux de Leningrad (Saint-Petersbourg maintenant). Le chroniqueur en profita pour acheter une maquette de drakkar en bois assez fidele a monter en plusieurs jours (aura t-il le courage et la patience de monter et de coller les multiples pieces du puzzles ? .... vous le saurez au prochain episode). A cote de centre ville historique, existe un quartier froid ultra-moderne entourant la gare d’Oslo ou j’avais constate que meme dans ce pays froid  on pouvait trouver des imigres d’Afrique du nord.

 Le soir vers 16h nous partimes vers le nord vers une petite ville nommee Gjovick situee a environ 100 km d’Oslo, par une route nationnale a 2 voies traversant des paysages aux doux valonnements et aux champs de bles encore assez verts pour ce mois de juillet (selon les criteres francais).

 C’etait le premier jour ou nous avions a cote de nous Solveig dans le minibus, dont la presence chaleureuse pleine d’entrain etait un rayon de soleil pour nous tous.

  l’arrivee, nous dinames chez les parents de Solveig. Leur grande maison de bois soignee possedait une agreable veranda ou eut lieu le repas et  ou il faisait bon s’assoir l’ete pour contempler le magnifique jardin a l’anglaise, et au gazon tres british rempli de fleurs et d’arbres fruitiers. Dans ce pays ou comme en Ecosse il pleut tout le temps, les gazons ne pouvaient qu’etre tres verts (a la meme epoque les gazons etaient grilles en France). Que de fleurs dans les jardins norvegiens dans ce pays a l’ete si court.

 La maison etait remplie de bouquets de fleurs seches  oeuvres de la mere de Solveig (bouquets dont elle faisait le commerce).

 Le pere, grand pecheur devant l’eternel, dont le passe-temps favori etait le canot a moteur sur le lac Mjosa _ lac situe a cote de Gjovick_ nous montra des photos de ses plus belles prises. Cet homme grand, paraissant tres bon, semblait perdu dans les nuages.

 Apres le repas, nous installions dans un chalet scout, tout en sapin, situe sur les hauteurs de Gjovick, dont le confort _ avec l’eau courante, une cuisiniere, un lave-vaiselle_ etait remarquable pour un chalet scout. Une grande tapisserie _representant une jamboree scout dans un style moderne, oeuvre certainement de la mere d’un des scout_ occupait un des murs de la salle a manger lambrissee, de sapin clair, a cote d’une serie de portraits de Baden-Powell et d’autres dirigeants scouts (eux certainement norvegiens).

 Le pere de Solveig vint plusieurs fois pour l’entretien du chalet, en particulier pour la deratisation.

 Le lendemain notre randonnee s’effectua sous la pluie et nous nous refugiames dans une sorte de “troquet” (carnotzet) tres propre, situe dans une vaste maison forestiere d’un parc national dont une partie sert de musee.

 Devant la maison, un drapeau norvegien flottait (comme partout dans ce pays, chaque maison possede une hampe portant un drapeau norvegien ou une oriflamme aux couleurs du drapeau norvegien _ bleu marine, blanc, rouge _, seulement mis en berne les jours de deuil national tel celui de la mort recente du roi Olav 5 _ roi semble-t-il, aime des norvegiens). Par ses montagnes, sa verdure, ses drapeaux, la norvege ressemble beaucoup a la Suisse.

 Pour se deplacer Solveig utilisait souvent la vieille Ford assez ancienne et fatiguee de ses parents pour ses courses.

 A cause de la crainte de ces “affreux” insectes que sont les moustiques norvegiens, certaines personnes coquettes n’osaient faire secher leur linge dehors. Tout le monde avait emporte sa creme anti-moustique pour la norvege, mais le narrateur ne constata pas une gene causee, par ces “petites betes”, a la hauteur de leur reputation (a cote des anopheles piplex cousins ivoiriens).

 Le lendemain, nous passames la fin de l’apres-midi dans le chalet de campagne des parents de Solveig, chalet sans confort moderne, sans electricite (l’eclairage s’effectuant au petrole), sans w.c., sans telephone, situe au bord du lac Mjosa _ le plus grand lac de Norvege_ a 10 km de leur residence principale. Les parents de Solveig n’etaient jamais alles a l’etranger  et passaient la plupart de leurs vacances et de leurs week-end, a cet endroit.

 Beaucoup de Norvegiens, semble-t’il, aiment le retour aux sources de lq vie des trappeurs ou des hommes des bois dans ce genre de chalets. Ces derniers sont semblent-ils des amoureux nes de la nature. Un ponton, devant le chalet, auquel etait amarre un bateau, s’avancait dans le lac.

 J’etais fort impressionne de savoir que Solveig et toute sa famille se baignaient l’hivers dans un trou pratique dans la glace. Votre serviteur, quant a lui, mettait peniblement, plus de 5 minutes pour entrer dans la mer du nord... (combien de temps aurait-il mis pour rentrer dans une eau a peine 1 a 2 degre sans risque d’etre saisi (ou d’etre violace) ?. Peut-etre plusieurs annees lui auraient ete necessaires pour s’habituer). Par contre dans le chalet, il n’y avait pas de sauna (comme on aurait pu s’ attendre, a y trouver, comme  dans  la plupart des chalets d’un pays nordique).

 Solveig, pour nous amuser, nous passa des disques de fox-trott sur une vieux phonographe a manivelle.

 Dans ce chalet, au decor vieillot, nous rencontrames la tante de Solveig, passionnante vieille dame, ayant voyagee dans le monde entier, ayant fait son premier voyage en Chine des l’age de 20 ans ou presque, qui nous raconta avec emotion sa reception chez le roi, suite a ses hauts faits de resistance contre l’occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale, a Narvick. Pour cela elle avait recu une haute distinction. Le chroniqueur avait envie de rester longtemps a l’ecouter, a reeffectuer en imagination ses voyages  _au Tibet  etc..._, mais il etait deja temps de repartir.

 Sur les routes norvegiennes, ce qui frappe c’est l’absence de panneaux publicitaires ou de decharges a ordures, qui defigurent tant nos  beaux paysages francais. Le sentiment ecologique semble tres developpe dans ce pays (plus encore qu’en Allemagne) et j’etais emerveille par la purete de l’eau de tous les lacs et rivieres rencontrees ici. Une publicite touristique aurait pu appele la Norvege “le pays des paysages purs” ou “le pays des paysages preseves”.

 Ici on sait que la couleur vert de gris des lacs et rivieres de montagne s’explique par la presence d’argile verte en suspension dans l’eau (et non par les nitrates). Il ne semble pas qu’il puisse y avoir de risque de secheresse etant donne la profusion de lac, de rivieres, de sources et l’abondance des pluies dans ce pays. Le ciel norvegien l’ete est constamment changeant, nuageux, comme en Ecosse meme quand par moment il fait beau. Par boutade, nous pourrions dire que si le temps ne nous plaisait pas, dans l’instant present, il suffisait d’attendre le landemain voire une demi-journee pour obtenir un autre type de temps.

 A midi, nous picniquames dans une prairie abrute dominant un des nombreux lacs du pays. A la fin du repas, le proprietaire nous en chassa. Le matin nous avions ete visiter une etrange eglise baroque octogonale, 18 ieme siecle, en dur, aux grands escaliers interieurs de bois.

 Le chalet de Vestre Gaudal, notre futur hebergement, situe a 900 metres d’altitude dans le parc “Ormtjernkampen”, appartenant a un pasteur protestant, ne possedait ni w.c. moderne, ,ni electricite, ni eau courante. Nous nous chauffions alors au bois, nous eclairions a la bougie, lavions sous l’eau de source glaciale d’une pompe manuelle ou dans un torrent. Nous avions installe sur le mur, au dessus de la table de la salle a manger, le texte du benedicite norvegien que nous chantions chaque jour : “O du som metter liten ful, velsign var mat o gud”  (“Oh! toi qui rassasie les petits oiseaux, benit notre nourriture, Oh! Dieu). Solveig mettait beaucoup d’entrain a chanter ce chant.

 Dans la nuit, une charmante fee aux doigts du meme nom, avait recousu les bas de mon pantalon de baroudeur en assez mauvais etat (qu’ Annie Renaudot en soit remerciee).

 Notre premiere randonnee dans le parc fut ecourtee pqr la pluie battante (il semble qu’il pleuve en moyennne un jour sur deux dans ces regions de montagne).

 Le lendemain nous visitames et fimes nos amplettes de souvenirs dans la petite ville de Lillerhammer _ ville des jeux olympiques d’hivers 1994. Nous y decouvrimes un musee des jeux et un musee des arts nordiques (?).

 L’apres-midi, le “Maihausen” _musee de mai (la fete nationale norvegienne etant le 17 mai)_ nous ouvrit ses portes sur le passe du pays.  Ce dernier possede le plus bel ensemble (du pays) d’habitations traditionnelles anciennes en bois, remontees a cet endroit. Meme le musee traditionnel d’Oslo ne semblait pas rivaliser, par le nombre de maisons, avec ce musee.

 Une guide parlant francais nous attendait; elle nous fit decouvrir a quel point ce pays, au niveau de vie eleve, maintenant, etait pauvre avant ce siecle. Meme les maisons des paysans dits riches etaient fort rustiques. A une epoque avancee (18 ieme siecle ?), existaient encore des maisons dites a foyer central (le feu brulant au milieu de la piece sans cheminee, la fumee s’evacuant par une ouverture placee sur le sommet du toit) comme a l’epoque vicking.

 Apres la visite d’un certain nombre de maisons, a la terrasse d’une des buvettes du musee, nous degustames a notre habitude notre glace, apres avoir caresse les animaux domestiques des fermes reconstituees et poses pour les cameras du groupe.

 La visite se termina par un musee ressemblant au musee des arts et traditions populaires de Paris ou une boutique de souvenir vendait (tres cher) des objets  d’art traditionnels (il faut savoir que tout ce qui est artisanal est particulierement cher dans ce pays).

 Enfin, le lendemain, nous partimes vers la region de veritables hautes montagnes du massif du Galdoppingen _plus haut sommet de scandinavie avec 2469 metres de haut. Notre sympathique auberge de jeunesse _pour l’accueil_ etait situee au pied de ce massif a Boverdal. Notre sommeil y etait berce par le bruit de l’important torrent tout proche et notre repas se preparait dans une toute petie cuisine, ou se bouculaient les familles. Une famille belge francophone, tres prevoyante .... avait emportee une imortante provision de bieres belges trappistes de qualite (au cas ou ....). C’etait les seuls belges que nous ayons recontres, par contre nous avions rencontre un grand nombre de francais en cette annee 91.

 Le lendemain eut lieu l’ascension du sommet, en cordee, avec un guide de haute montagne.  Nous etions d’abord partis dans un desert de pierres recouverts de lichen noir, puis  nous atteignimes le sommet dans le brouillard en marchant sur la neige, en ayant traversee un glacier plat peu impressionnant (la seule crevasse que nous sautames _et vimes_ faisait 20 cm de large). Dans ce pays au dessus de 800 metres, c’est la toundra et apres 1000 metres, le desert de pierre. Tout le monde avait suivi et meme Caroline apres des efforts heroiques.

 Le surlendemain, un long periple en minibus nous conduisit vers un des plus beau panorama du monde situe sur une butte a 1600 metres de haut au dessus du Geiranger fjord. Auparavent, nous nous arretames a l’eglise du 11-12 ieme siecle (?) de Lohm, dans le style des eglises dites “de bois debout” _ en norvegien “starvish kirsh” _ a cause des planches de ses murs disposees verticalement. Ces eglises toutes de bois du haut moyen-age pour la plupart (10 au 14 ieme siecle) etaient semblables souvent a des pagodes par ses protuberances en formes de dragons pointes vers le ciel _ comme pour se preserver de forces magique, en fait  formes architecturales fantastiques dues a des restes de croyances magiques.  Nous avions aussi longe pendant une bonne partie du trajet un enorme torrent furieux dont les eaux alimentaient le lac Mjosa.

 A un col encore couvert de neige, un camp de lapon “Sameleir” avait plante ses tentes et vendait des peaux et des bois de rennes (aux touristes). Nous pouvions nous faire photographier devant un authentique renne. Solveig semblait particulierement heureuse d’avoir achete ici une peau de renne  (elle l‘avait  choisie avec soin en eliminant les peaux comportant des  defauts tels des petits trous, comme ceux causes par des plombs de chasse).

 Le panorama donnait litteralement le vertige comme dans une salle de cinema grand ecran. Sur un rocher au bord du precipice, un plaisantin avait peint l’inscription “Exit. paraglider only” (Sortie de secours : parapente seulement).

 Votre serviteur avait convaincu Patrick de l’interet de connaitre le delta-plane ou le parapente et ce dernier chercha a effectuer son premier grand vol dans la mecque norvegienne du vol libre : Vaga (il y a deux sites frequentes en Norvege Vaga _ centre national _ et Voss). Malheusement, la tentative se solda par un echec, a cause des conditions meteorologiques changeantes (Patrick promis de rediciver, des son retour en France).

 Le moniteur que nous avions choisi _ un certain Walter _ etait un viking aux grosses “bacantes” (a la Taras-Boulba) sorte d’homme des cavernes bourru dont la correction premiere fut de nous perdre dans la montagne avec son puisant tout-terrain Chevrolet sur une route de pierre alors que notre ford fiesta avancait avec difficulte, puis la seconde de nous anoncer de facon laconique, l’annulation du vol, et la troisieme de ne pas avoir  cherche a entamer le dialogue avec nous pendant toute la journee d’attente (j’eu du mal a discuter de delta avec lui, meme pendant la periode ou je l’observais confectionner des harnais de delta dans son atelier situe dans un vieux camion frigorifique a cote de sa tente de camping ou residait son fils de 5 ans _amateur insatiable et “hallucine” de jeux video_ et sa femme).

 Notre atttente n’avait pas ete completement decue, car nous avions pu avoir l’occasion de voir voler deux deltas pres d’une tour de television au sommet d’une montagne que nous avions atteint.

 Pour la petite histoire Walter avait confectionne un petit delta pour son fils et l’avait fait vole avec, et donc ce fait aurait merite d’etre inscrit au Guiness Book des Records.

 En attendant, nous avions ete visite l’ecomusee de Vaga ou nous avions assiste, comme dans le passe, a la preparation d’une galette de grande dimension faite a base de fecule de pomme de terre, sur une grande plaque ronde de fer chauffee par un feu de bois et preparee par une dame agee en costume traditionnel. C’etait un peu une sorte de pain traditionnel., semble-t’il, pour les paysans.    Puis nous avions assiste a des concerts de musiques folkloriques traditionnelles, dans Vaga, envahie ce jour la de groupes folkloriques, jouees en general avec des crins-crins (violons) et des accordeons. Cette musique ressemblant a la musique folklorique autrichienne ou suisse, aux melodies toujours repetitives et semblables d’une melodie a l’autre, etait a la longue un peu somnifere (je me suis demande dans quelle mesure la vie dans ces petites villes de provinces, malgre la presence de la montagne et des sports associes, n’etait pas momotone).

 Les autres membres du groupe avaient effectues une longue randonnee, en remontant une longue vallee dans la pluie et le brouillard, vers une region desertique du bout du monde.

 Daniel et moi-meme, comme tous les francais, aimions souvent rire et  les jeux de mots de Daniel  resplendissaient comme de subtiles perles fines. Quant a ceux du redacteur, ils tentaient d’etre ... si possible spirituels. Nous avions tente a cette occasion de former Solveig a l’esprit francais, en particulier en la formant au “Pieu Mensonge”.c’est a dire a une “theologie” preconisant le bien fonde du mensonge et nous nous transformions alors en une veritable confrerie de jesuites agueris. Il n’etait pas certain que Solveig apprehendait toujours toute la subtilite de l’humour francais, en tout cas nous nous etions beaucoup amuses.

 Le soir, nous nous essayames a un repas norvegien dans l’auberge, que se revella proche de la restauration universitaire (Pouah). Nous ne connumes jamais vraiment, au cours de notre voyage, la cuisine traditionnelle norvegienne, en particulier les poissons sucres norvegiens.

 A Boverdal, quelques debuts de tensions se manifesterent dans le groupe.

 Chaque matin ou soir, nous effectuions une etude biblique _ rappelons que le voyage etait organise par un groupe oecumenique_ et a Boverdal, celle ci aborda le sujet du mepris.

  Apres Boverdal, une longue route, d’abord a travers la montagne et des a-pics vertigineux, puis le long du Sognfjord nous conduisit vers un des plus beaux sites du monde, le site de la petite ville balneaire de Balestrand, situee au confluent de 4 branches de fjords.

 Au debut du Sognfjord, l’eau douce permettait la pousse de gazon ou d’herbe jusque dans l’eau du fjord, puis l’herbe disparu et fut remplacee par des algues au fur et a mesure que nous avancions en aval du fjord, vers l’ouest.

 Nous nous arretames un instant en face d’un petit drakkar en bois, d’une dizaine de metres de long, flottant sur le fjord _certainement un drakkar pour les fetes locales ou la realisation d’un passionne de repliques historiques fideles.

 Nous decouvrimes dans un village, une eglise medievale en pierre _ une des rares eglises medievale en pierre de Norvege_  dont l’interieur etait decore par une impressionnante gallerie de tableaux de la Noblesse locale souvent portant la fraise.

 Comme nous avions pris un peu de retard sur notre horaire sur la route, nous avions accelere, sur une route tres droite, a la sortie d’un village. Des policiers postes 1 km plus loin nous avaient chronometres a la vitesse (affolante !) de 73 km/h et fit payer a chaque vehicules _la ford fiesta suivant fidelement le minibus_ 1000 couronnes (environ 980 FF) (la vitesse etait limitee a la sortie du village d’une facon incomprehensible a 60 Km/h alors que la route etait droite sans intersections). Aucune discussion ne fit inflechir la fermete des representants de l’ordre, ni le fait que nous n’etions pas riches, que nous etions etranger et que nous n’etions pas habitue a des lois si severes, ni le fait que 13 Km/h de plus sur une route sans danger ne justifait pas 1000 Fr.. Solveig etait indifferente et semblait trouver cela normal. Je me rendais compte qu’on etait pas en pays latin ou des policiers peuvent faire preuve de mensuetude et qu’ici il fallait etre discipline. En attendant, sur le moment, je trouvais le pays pas tres accueillant envers les touristes ou tout etait occasion de faire payer d’une maniere ou d’une autre le touriste : le moindre musee meme ne comportant qu’une ou 2 pieces etant payant _ comme a vaga _, la moindre route touristique de montagne en terre ... a peage (30 a 35 Krons )_ comme a Boverdal, au Geiranger fjord, a Vaga_. Mais peut-etre l’impression du redacteur etait fausse. 

 Un arc-en-ciel double, sur le fjord, nous accompagna un moment, puis lors de l’embarquement des vehicules sur le ferry qui nous embarquait vers Balestran, une lumiere d’apocalypse blanchatre, traversant les nuages embrasa le ciel, derriere Balestrand, les montagnes a contre-jour apparaisant a ce moment comme des Olympes celestes.

 Dans cette station balneaire, un seul magasin (pour touriste) restait ouvert apres 17h30. Dans ce pays les magasins ferment tres tot et meme le samedi apres-midi. (comment ce pays aux horaires anglais avait-il pu devenir riche ... c’est un mystere ....). En sortant des bureaux les norvegiens comme les anglais “dinent” tres tot  vers 17 h 30 - 18 h (il semble que le midi, ils mangent peu ou des sandwichs, le matin le petit-dejeune est par contre tres copieux).

 L’auberge de jeunesse, un ancien hotel declasse _et pourtant tres soigne voire luxeux _ etait la plus belle que nous ayons eu et la vue de la chambre sur cette gigantesque etendue d’eau comme une mer interieure etait inoubliable. Le soir nous baladions dans ce village desert et silencieux ou semblait reigner une indeniable douceur de vivre. Nous avions ete visiter le plus grand hotel du lieu, un extraordinaire hotel en bois rococo du debut du siecle le “Kristin hotel” ou nous avions perdu notre econome dans les labyrinthes des couloirs de l’hotel. Nous avions longe les bords du fjord et le petit port des ferrys et decouvert une petite eglise anglaise anglicane a la construction de bois semblable a celle des starvisch kirchs, mais elle du 19 ieme siecle. Celle-ci construite certainement a l’epoque ou la station balneaire etait en vogue chez les anglais au debut du siecle etait ouverte et deserte la journee. Nous y fimes une halte. Par contre nous n’entrames pas dans l’unique et petite discotheque du lieu,  rendez-vous de tous les jeunes du pays (et certainement l’unique distraction du lieu).

 Solveig m’emmena un soir visiter le college, situe sur les hauteurs de balestrand ou elle avait effectuee une partie de ses etudes en pension; elle y retrouva le directeur qui la reconnu et lui proposa un poste d’enseignante dans ce lieu. (a quoi pouvait rever le soir, une jeune fille, dans sa chambre individuelle, une  dans cet endroit aux paysages magnifiques, du bout du monde, ou rien n’arrivait ?... aux voyages, au prince charmant, a ses etudes ? ...).

 Le soir nous pouvions nous promener tres tard, le soleil se couchant apres 23 heures. La aussi le soir la lumiere etait tres belle.

 Un soir nous nous rendimes dans la “pension de famille” ou Solveig, collegienne, avait l’habitude de se rendre pour jouer au billard avec des ami(e)s (une pension est en fait une appelation norvegienne pour hotel famillial _ ces derniers sont en general soignes et bien tenus).

 En prenant une collation dans cet hotel,  nous asistames a un debat theologique a la television norvegienne. J’appris de Solveig que ce genre de debat interminable (?) etait monnaie courante a la television norvegienne (j’avais vraiment l’impression d’etre un extra-terrestre face a Solveig. Autant je ne me sentais pas depayse en Belgique, autant je l’etais en Norvege). Celle-ci semblait desapprouver une theologienne aux theses, dit-elle, athees. Dans ce pays beaucoup d’etudiants suivent des cours de theologie, pas toujours, semble-t’il par vocation, mais pour des raisons institutionnelles. Les pasteurs de l’eglise lutherienne, payes par l’etat vivent correctement (le lutherianisme est religion d’etat).

 On pouvait se demander si l’omnipresence de la religion, qui peut avoir des effets benefiques, ne developpait pas en corollaire une certaine etroitesse d’esprit et hypocrisie. (d’un autre cote on sait tres bien qu’en voulant se debarasser d’un poids moral pesant ou d’une hypocrisie, liee a une religion “retrodrade”, il y a le risque, en se debarassant comme en France des bases justifiants des elements moraux,  de se trouver confronte a un vide moral et a une difficulte a elaborer de nouvelles bases morales plus saines).

 Il y a, semble-t’il 3 chaines de televisions dont 2 privees mais seule la chaine d’etat est recue dans la plupart des regions du pays. C’est certainement la raison de la proliferation d’antennes satellites sur beaucoup de maisons, que j’avais constatee. Les actualites televises semblaient faire souvent mention de la famille royale et du jeune prince heritier.  Les journaux norvegiens, sortes de feuilles “de choux”, de quelques pages, resemblaient au Parisien-Libere (quel domage de ne pas savoir parler la langue).

 Le lendemain, apres avoir fait notre etude biblique habituelle, ... apres le sermont, ... nous partimes sur la montagne.situee a l’est en face de Balestrand. Ce fut la plus rapide ascension que nous fimes.: 1100 metres de denivellation en a peine 2 heures, sur un sentier tres escarpe, d’une pente moyenne de 30 a 40 pourcents sans partie plate. Solveig semblait escalader le sentier sans effort apparent, comme un chamoix, alors que le narrateur sentait deja ses jambes au milieu du trajet (souvent lorsque Solveig avait pris suffisament d’avance, elle redescendait  de la montagne pour m’inciter a faire comme elle, a monter plus vite, pour me taquiner).. Ah! l’ espiegle ...

 Le sac a dos porte par Daniel et moi leger mais semblait lourd, et pourtant je regrettais mon sac de parapente (plus lourd) car une vue inoubliable s’offrait a nous du sommet. Balestrand minuscule, semblait a portee de main, et je revais de pouvoir m’envoler vers cette derniere (j’avais calcule que Balestrand etait a 4 Km a vol d’oiseau, qu’avec la finesse de 4,5 de mon parapente, j’avais suffisament de reserve pour atteindre le terrain de football et passer au dessus de la ligne a haute tension qui traversait le Fjord).

 Au sommet dans un tas de rocher en forme de chorten tibetain, nous decouvrimes, dans une boite d’aluminium, un journal de bord pour randonneur. Tout le monde y consigna une pensee, qui un dessin, qui d’autre un poeme, un commentaire dytirambique ...Les messages precedents etaient en Norvegiens ou en Anglais.

 Au retour Solveig et moi, engagions une course de descente, mais en n’etant pas entraine comme Solveig, en voulant faire le fou pour provoquer son admiration, en courrant plus vite qu’elle, je derapais sur une plaque d’herbe mouillee et eus un claquage.

 Lors de cette randonnee, je pris conscience que Solveig etait dans son element dans ses montagnes , comme un cabri et que Balestrand etait une sorte d’ecrin, pour elle, comme le site Balestrand serait comme un joyau emchasse au milieu d’une croix d’un tresor de cathedrale. Solveig  joyeuse rayonnait. Il y a des lieux magiques dans le monde et Balestrand, comme certains lieux du monde _ le Yosemite Park, etc ... _ ,etait de ceux la.Tant que la lumiere brillera dans mes yeux, le souvenir de ces moments heureux restera a jamais dans mon esprit. Solveig et moi etions comme 2 enfants complices tout a nos rires et a nos jeux ... Juste auparavent j’avais observe un etrange phenomene : des volutes de vapeurs s’echappant de facon presque invisible de la mer interieure et montant tres rapidement vers le ciel.

 Dans ces montagnes, pourtant moins belles que les Alpes, car errodees (montagnes primaires rajeunies par les glaciers) et plus desertiques, je ressentais l’appel du grand nord comme croc-blanc pour la foret, l’appel des paysages purs et preserves comme au premiers matins du monde, la ou la main de l’homme n’a jamais mis le pieds, pour paraphraser Pierre Dac (Solveig m’avait montre des vues de Balestrand l’hivers et je ressentais une attirance pour ces blancheurs immaculees). J’aime par dessus tout la montagne et la profusion de fleurs de ses prairies alpines l’ete malheusement les vallees alpines sont civilisees et les villes  des Alpes francaises sont la plupart grises ou sans charmes.

va Le soir, dans la chambre, un chevalier au blason en forme de pin’s revait de rejoindre au galop sa belle du midi, et cela s’entendait fort.


Deuxieme partie

 

 Le lendemain nous partimes par des routes etroites aux multiples tunnels (etroits aussi) vers Knarvick notre prochain camping situe a cote de Bergen.

 Nous n’avons pas encore aborde l’etat des routes en Norvege. Nous aurions pu nous attendre pour un pays d’un niveau de vie eleve a un etat des routes semblable a celui de la Suisse : autoroutes audacieuses .... Neni : en fait une seule autoroute au Sud d’Oslo et des routes nationales ou non etroites a deux ou sur certaines portions a une seule voie, comme en Irlande.

 Dans le cas des portions a une seule voie, des parkings disposes regulierement le long de la route, signales par des panneaux bleux comportant la lettre “M” permettent aux voitures de se croiser. Il ne faut pas etre presse et des etapes de 200 Km par jour sont le maximum a envisager pour voyager et decouvrir tranquillement le pays, bien que la tranquillite ne soit pas toujours de regle. En effet, des reminiscences du “Salaire de la peur” sont parfois revecues, par exemple, lorsque, soudainement, un camions semi-remorque norvegien debouchant, en face de vous, d’un virage a la limite autorise _ 70 Km _ tente de forcer le passage. Il est a noter que les parapets des routes cote precipice sont souvent symboliques. Sur notre route, detail amusant, nous avons decouvert un tunnel a une seule voie en courbe, sans feux de passages alternes. Humour involontaire? un livre gouvernemental de presentation du pays, achete par Daniel, parlait du bon etat des routes (peut-etre parlait-il du revetement des routes ?).

  Certains tunnels traverses etaient tres longs, pas toujours bien aeres et nous  _ dont l’un de 7 km _ et nous souffrions pour pour un couple de randonneur cycliste grimpant peniblement une montee asphixante dans un tunnel de 5 km.

 Apres avoir “cherche camping desesperement” et pris en stop une  marcheuse anglaise agee qui s’etait foulee la cheville, nous sommes arrives a destination, par beau temps et grand vent et nous sommes installes dans un chalet du camping (ces chalets-bungalows permettent un tourisme economique).

 Le lendemain nous sommes partis vers Bergen. Au niveau du ferry entre Knarvick et Bergen, nous avons abandonne nos vehicules et pris une sorte d’hydroglisseur de croisiere qui nous conduisit a Bergen en 20 minutes. De ce dernier nous pouvions admirer de grands et freles ponts suspendus projettant leur tablier d’ile en ile (qu’ aurions nous aime qu’il y eu plus de ponts supendus le long des routes que nous avions prises nous evitant par la de nombreux et grands detours par de petits fjords afffluents de grans fjords que nous longions).

 Bergen est pleine de charme et est une ville sympathique par ses vielle maisons en bois, ses rues en pentes et une archipel d’iles, comme a Oslo, devant la ville rend la vue de la baie attrayante (quand il ne pleut pas, ce qui est rare a Bergen ou il pleut 200 jours par ans). Ce jour-la, le temps n’etait que gris. Nous avions quartier libre et nous separames pour la visite des musees.

 Apres avoir pris un sandwich au saumon fume au marche au poissons situe devant le port, nous avons ete visiter le musee de la ville le ““, qui possede de tres belles collections de tableaux anciens et modernes. Malgre sa petite taille (selon les normes francaises), Bergen devait etre une ville importante pour la Norvege, car le musee possedait une importante collection de Picasso et de tableaux anciens et modernes de peintres de renom _ Matisse, Cesanne etc ....

  Nous nous promenames sur le quai Briggen, bordee par les maisons anciennes de la ligue hanseatique _ la plupart en bois (cet ensemble de maisons du moyen age est classe au patrimoine mondial de l’UNESCO). Le “Briggen museum” situe sur ce quai racontait l’histoire de la formation de la ville et de cette ligue. (La ligue fut une sorte de guilde de marchants d’origine germanique ayant possede un monopole sur le commerce du nord de l’europe et ces derniers conscient de leur status priviliegie vivaient a part de la societe norvegienne et s’interdisaient les mariages mixtes). Dans ce musee, Solveig me fit renconter un etudiant norvegien  effectuant un master aux U.S.A. qui etait un europeen convaincu et souhaitait travailler a la comunaute. Pendant que Solveig retrouvait son ami, nous visitames le musee.  Ce dernier, didactique mais decevant pour le peu de pieces exposes ne semblait pas meriter les 3 etoiles du guide bleu, au jugement pourtant sur.

 Au briggen museeum, une exposition temoraire presentait les mefaits du tabac et de l’alcool dans une sorte de vision historique. Des manequins couches dans le vomi representaient des soulards. Ce genre de manifestation etait peut-etre representative de la desapprobation morale de la societe norvegienne pour l’alcool et le tabac, considere semble-t’il presque a l’egal de drogues ilicites (hashish ...). Le prix des alcools, certainement fortement taxes, devait certainement s’expliquer par ce fait (une bouteille de 75 cl de whisky : 250 FF). Les norvegiens ne savent pas boire avec moderation, et le week-end comme en Russies le spectacle de norvegiens ivres morts n’est pas rare (peut-etre l’obscurite des journees d’Hivers “poussant” a la “deprime” explique cet etat de chose).

 A cote du musee, une cathedrale romane a la facade austere possede une riche decoration interieure et de beaux portraits (malheuresement, son entree etait payante).

 Finalement ce “pay(s-)ant” n’etait pas si en retard : Gaston, Spirou, Tintin etaient disponibles en librairie.

 Le soir nous primes le feniculaire pour observer Bergen et sa baie, un tres beau panorama .... quand il fait beau.

 Au camping j’avais communique le virus de la mineralogie a Patrick et ce dernier, sur le sentier redescendant vers Bergen, se mettait a ramasser tous les cailloux rencontres. Nous sommes en suite engagees dans des rues en pentes bordees des petites maisons anciennes coquettes souvent peintes en blanc.

 Dans le ferry du retour, Solveig et moi jouions a cache-cache dans les coursives du navire.  Dans le minibus tout le monde chantait en particulier les chants du carnet “Arc-en ciel”.

 Le soir, tout le monde s’etait rendu dans une sorte de hameau de pecheur aux maisons de bois typique et et les plus courageux _  Patrick, blanc comme un cachet d’aspirine et Caroline _ s’etaient meme baigne dans le fjord. Auparavent nous avions mange avec de la creme fraiche le maquereau fumee achete au marche. Le lendemain tout le monde fut assez malade. Solveig tres malade etait alitee.

 Nous avons ecoute l’etude biblique a cause du trajet tres long (500 km) qui nous attendait. Nous avons abandonne Solveig a son triste sort a la gare routiere, apres des adieux touchant (elle preferait ne pas nous accompagner et rentrer par le train).

 La route etait longue et difficile et l’on doit signaler le role heroique de Daniel sur la premiere partie du trajet face aux  camions  sur une route nationale surchargee. Nous avons decide de choisir la route la plus courte en prenant un bac qui nous faisait emprunter une petite route departementale longeant un fjord d’environ une trentaine de km de long et une region de vergers _ essentiellement constituee de cerisiers _ etrangement surplombee par un impressionnant glacier. Ce fjord se terminait par une petite ville et un important complexe siderurgique situe sur une presqu’ile dans un decors de fin du monde.

 Nous roulions a vive allure, sur chaque portions de route droite, afin d’atteindre notre prochaine auberge avant sa fermeture (minuit) et pendant un long moment, au soleil couchant nous longions un lac qui semblant sans fin dans une nature extrement sauvage (sans habitation._ le genre de lieu ou il vaut mieux ne pas tomber en panne la nuit). Souvent dans certaines regions du pays, les villages sont separes par des distances enormes (50 a 100 km). La fiesta poussive avait du mal a suivre le minibus. Nous sommes arrives a minuit moins le quart, apres avoir recu quelques protestations sur la vitesse du minibus de la part membres du groupe. C’etait la fatigue et la chaleur d’un lit  ou le froid de la nuit dans le minibus (quand aux controles radar avec la conduite experte et l’oeil percant de Patrick,  dans une region traversee deserte a la nuit tombee .... ).

 Veronique couche avec les garcons et admire le “beau” calecon au motif de cerises que porte le narrateur.

 Le lendemain, Patrick _ le collectionneur (avec Andre) du groupe _ mordu de telecartes, achete  des telecartes avant le depart (le systeme telecarte est peu rependu en Norvege, et la plupart des cabines n’acceptent que des pieces de 1 Kron places par l’usager roulant  dans une sorte de rigole inclinee situee sur le haut de l’appareil vers le trou beant absorbeur de piece).

 Autant le tour de Kristiansand se revelle decevant, autant le tour en bateau du bord de mer se revelle d’un grand interet malgre le rouli important (qui n’empeche pqs certains de terminer leur courrier), en nous faisant decouvrir une cote ressemblant a celle de la Bretagne remplie d’Abers.

  Le soir nous dormons dans une maison particuliere ou il n’y a pas assez de matelas pour tous le monde. A un moment une discussion s’eleve sur la gastro-enterite de Daniel et de l’opportunite d’aller chercher des medicaments le soir a l’Hopital. Malgre l’aspect livide couleur de touche de piano sans les dieses du visage de Blaise pascal sur son dernier lit de Daniel, nous faisons confiance a notre bon docteur. Comme ce dernier nous dit dans un soufle qu’il n’y a pas a s’en faire, nous ne faisons rien.

 Leves a 6 heure, nous quittons la Norvege sur une ville flottante ou nous depensons nos dernieres devises dans les  boutiques free-tax, les cafes ou les machines a sous (a noter que beaucoup de machines a sous sont installes, par la croix-rouge Norvegienne, dans les lieux publics  !). La pluie et le crachin nous accueille a notre descente au Danemark.

   L’auberge de jeunesse allemande tres propre qui nous recoit, nous impose une veritable discipline militaire (peut-etre due a un mauvais souvenir lors du passage d’un precedent groupe de francais). Sans qu’il nous voit, nous suivons l’aubergiste au pas de l’oie et en rang militaire.

 Nous decouvrons dans la ville proche un charmant restaurant installe dans un ancien moulin a eau a colombage, ou nous mangeons un copieux repas (accompagne enfin de vin a prix raisonnable).

 Le lendemain, nous decouvrons les canaux, ponts-basculants en forme de pont-levy et les multiples eoliennes blanches geantes du bord de mer  de la Hollande (comme au Danemark).

 Arrive dans l’apres-midi a Amsterdam (que je revais de visiter), nous en effectuons une visite express a pieds et en bateau-mouche. La visite en bateau des canaux nous fait decouvrir une ville architecturalement exceptionnelle par ses maisons bourgeoises baroques a pignon du 18ieme siecle bordant les canaux. Notre econome, perd, sur le bateau un bob donnant a son proprietaire une allure de touriste moyen, et nous en aurions eprouve une certaines satisfaction si notre econome ne l’avait retrouve en retournant a l’embarcadaire. Auparavent Daniel avait failli avoir une crise d’apoplexie voyant notre econome discuter avec insistance au guichet par 3 fois pour obtenir la reduction du prix du passage sur le bateau-mouche (en plusieurs langues) comme lors d’une transaction “tapissiere”.

 Le soir nous  nous installons une magnifique auberge de jeunesse, maison bourgeoise du 18 ieme siecle situee dans un grand parc, mais malheureusement nous n’avions le droit qu’au dortoir collectif. nous partimes ensuite vers Urech ou nous avions rendez-vous avec un sympathique couple d’amis d’Annie Kechichian dont le representant masculin scientifique d’origine indonesienne, mon hote a table, se revella d’une tres grande culture scientifique et philosophique. Nous dinons au bord d’un canal dans un restaurant francais le Toc-toc servant une cuisine style “nouvelle cusisine”.

 Le lendemain eut lieu notre deniere etude biblique dans le parc de l’auberge au bord d’un canal. Nous nous sommes arrete a Anvers en Belgique _ joyau de l’architecture flamande avec l’autre ville belge connue comme une merveille mondiale qu’est Bruges _. Nous dejeunons dans un restaurant situee dans un passage etroit dans une cours interieure certainement classee bordee de vignes en espalier. A Anvers, nous nous approvisionnons en pralines (chocolats belges) et en bieres belges. Annie achete plusieurs Kg de pralines. A cause de notre horaire, nous ne pumes visiter la ville qu’en 2 heures ... ce qui est bien insuffisant pour visiter une ville aux multiples eglises et musees.

 A Valenciennes, une fausse manoeuvre de recul sur une bretelle d’autoroute provoque le froissage de tole des portes arrieres du minibus avec le vehicule precedent. Heureusement, Patrick arrive a calmer la colere de la conductrice heurtee (dont la voiture n’a pas de degat mais qui est choquee). Encore a Paris nous decouvrons une importante fuite d’huile qui se revellera sans gravite  car decouverte a temps (fuite d’un joint de la jauge a huile).

 


Conclusion

  Finalement, malgre ces petits ennuis et le cote expedition de ce voyage  celui-ci se termine bien. Il faut remercier Dieu que certains problemes ne se soient pas agraves (tels que fuites de gasoil et surtout fuite d’huile decouverte juste a temps ...) et de la reunion d’une telle synergie entre les talents de mecaniciens de Patrick, d’econome d’Andre, de docteur et philosophe de Daniel, de cuisiniere de Denise sans oublier les talents d’organisateur de Francois Morell...

 La norvege semblait a nos yeux un immense parc national aux dimensions de tout un pays et nous regretterons eternellement la beaute de ses lacs, de ses forets et de ses fjords. Nous ne pouvons qu’etre desole de ne pas avoir connu plus les norvegiens que par des contacts polis mais peu approfondis. Je revais que les norvegiens fussent a l’image de la purete de leur pays. Il est dit que les norvegiens sont tres attaches a leurs provinces, a leurs vallees comme les suisses de certains cantons et qu’ils expriment des convictions nationalistes ancrees et meme une certaine fierte pour leur passe pourtant dur (pour leur passe barbare et viking etc ...).  Souvent, les peuples qui ont ete longtemps colonises (comme ce fut le cas  pour les norvegiens : 4 siecles par les danois puis 1 siecles par les suedois), .... brimes, humilies, consideres comme inferieurs ...., surmonte certains complexes et retrouve leur dignite, par une affirmation d’une certaine fierte nationale. Peut-etre, est-une explication.  Il est aussi dit que l’education scandinave, interdit la repression ou la punition d’un enfant (tel gifler ce dernier), et cela m’a toujours paru siderant (!).

 On dit que les norvegiennes sont “froides”, sures d’elles face aux homme comme les scandinaves. Je n’en eu pas l’impression. Et parce que certaines jeunes filles echantees aux cheveux d’orchichalde et aux yeux de ciels sans nuages  etaient belles, j’ai voulu epouser l’une d’elle....


Epilogue

 Le lendemain de notre arrivee, nous nous reunissons de nouveau pour un bon repas a l’Hippopotamus et nous nous retrouvons, sans transition, dans un paysage vosgien, a defaut de norvegien, aux jardins “Albert Khan”  a Boulognes.  Quant a Patrick, il parvint a redresser seul les toles des portes arrieres du minibus, avant son retour pour Marseille, et la fuite fut reparee.

 Puis le 9 Novembre, nous organisons une soiree diapo au local du G.B.U. (rue Serpente a Paris) ou tous les membres de l’expedition sont presents. Aquavit, pate a tartinner a base d’oeufs de poissons (“kaviar - mixt”), sucreries et gateaux sont presents sur les tables. Nous finissons la soiree dans un restaurants scandinave (le “Moulin de Skasen”) ou nous dinons un repas a base de poisson.  Les plats nous paraissent etranges mais agreables.   

Fin du recit ....la suite lors d’une prochaine aventure ...