GTJ, second
épisode d’une grande randonnée hivernale dans le Jura
Préliminaires
Avant mon départ dans le Jura, dans
les locaux de sa maison d’édition, Emeric Fisset un explorateur célèbre
projette sa tentative d’atteindre cet été l’île arctique Pims, en kayak de mer,
avec de son compagnon Emmanuel Hussenet, à partir du cap sud de la terre
d’Elesmer.
Son but : la pose d’une plaque commémorative en
bronze à la mémoire d’Octave Pavy décédé de froid et de faim dans ce lieu
tragique, en 1880 [1].
Dans les kayaks, 50 kg de nourriture _ 45 jours
d’autonomie. Trop chargés au départ, ils se sont délestés d’un partie de leur
matériel, dès leur dépose en avion, au cap sud de l’île.
Températures moyennes durant l’expédition : 0 à
2 °C. Froid renforcé par des fréquents coups de vents, des risées, pouvant
faire chavirer leur frêle embarcation et surtout brisant tous les arceaux de
leur tente. Fréquentes insomnies par la fatigue et le froid conjugués. Leur
combinaison sèche en Gore Tex percée ne leur garantit qu’une survie de 5 à 10
minutes dans l’eau à 0°C.
Souvent leur progression est arrêtée par les glaces
trop abondantes cette année et par des phénomènes de regel de la mer en
surface. Difficulté du ravitaillement en eau douce, leur possible bivouac
pouvant être très éloigné du torrent le plus proche. Tendinite du poignet pour
l’un d’eux.
Deux rencontre avec des ours blancs,
l’un pointant même son museau la nuit, dans l’entrebâillement de la porte de la
tente.
Finalement, le lieu de destination
final n’a pu être rejoint, suite à la surabondance des glaces.
Tout ce préambule pour relativiser la modeste
randonnée que je vais entreprendre, constituant la seconde partie d’une grande
traversée du Jura en ski de fond débutée l’année passée.
Cette année, contrairement à l’année 1999, mon choix
est celui d’une randonnée facile pour inciter mes amis à venir :
préconisation d’un sac de 9 kg, aucun bivouac en pleine nature, des étapes ne
dépassant pas en moyenne 15 km par jour sauf pour la première et pour plus de
sécurité et deux jours de vacances gardés en réserve en cas de tempête. Une
vraie partie de plaisir !
Les bulletins météo annonçant des -15 à 20 °C dans
le Jura, j’imagine rencontrer bientôt des conditions arctiques, ce qui n’est
pas pour me déplaire.
Dimanche 30/1/2000
Je pars seul, non par goût de la solitude, mais
suite aux annulations de dernière minutes d’amis. Pour certaines, dues à la
peur du froid, des arbres couchés sur les pistes par la dernière tempête, la
dureté supposée de la randonnée et des difficultés à accorder nos voilons sur
la date de départ, malgré de multiples changements dans les dates de
réservations des refuges et du billet de train J8. Un collègue m’annonce même à
deux jours du départ, son forfait suite à une promesse d’embauche.
Dommage.
Durant le trajet, dans le wagon aux fenêtres striées
par la pluie, devant la beauté paysages des paysages de montagnes jurassiennes,
j’oublie ces avanies.
Une chape de grisaille s’est abattue. Un temps de
spleen, accroissant la nostalgie et la tristesse de toute chose. A Auxonne, le
Doubs est en crue.
Arrêt de mon TER dans de nombreuses gares aux noms
souvent pittoresques: Mouchard, Champagnole, La Chaux des Crétenay, Andelot ...
Après un mystérieux demi-tour à Andelot, le train
avance constamment maintenant à reculons. Le train a réalisé un
« tête-à-queue », en raison de la configuration de la région. Cette
ligne de Saint-Claude est presque unique en France avec ses 2 « têtes-à-queue » :
l’un à Andelot, l’autre à Morez.
Après un trajet de 4h en train partant de Paris,
j’arrive en gare de MOREZ, ville connue pour ses lunetteries.
A Morez la neige attendue est bien au rendez-vous.
La surprise étant la forte pluie, due à une température positive, qui crée déjà
de grandes flaques sur la neige. Drôle d’entraînement à l’Arctique (prenant
l’eau à tous les sens du terme).
Au moment où je descends du train, mon attirail d’un
tirailleur sénégalais sur le dos _ un sac vert et les skis en bandoulière dans
une housse verte _, ma voisine maigrelette, Aline, originaire de
Banière-de-Bigorre, dans les Pyrénées, me propose de m’emmener jusqu'à la
station des Rousses. J’accepte, abandonnant mes bonnes résolutions, celles
de faire à pieds les 13 km me séparant des Rousses.
Peter, un hollandais marié à une française et actif
dans un hôtel des Rousses, nous transporte. Il nous expose ses difficultés à
s’habituer à cette région, sans forêt de feuillus, uniquement remplie de forêts
de conifères. Les deux saisons intermédiaires printemps et automnes lui
paraissent trop courtes.
Déposé à côté d’une auberge de jeunesse, au style
des écoles primaires du 19°, occupée par un groupe de jeunes sourds et muets,
je remonte un chemin vers le gîte de la Grenotte, ma destination.
Au bord du chemin, un oiseau de la taille et de
l’apparence d’un faisan, mais au plumage fuligineux se sautille et dissimule
continuellement à mon regard derrières les quelques rares butes neigeuses. Ce
n’est qu’une gélinotte. Déception de ne pas avoir affaire à un tétras, plus rare.
En raison du verglas, je conserve mes bâtons de
marche en main. Derniers 300 mètres à skis, neige collante.
Arrivée vers 15h au gîte de la Grenotte, situé à
1100 m entre Les Rousses et Prémanon. A l’intérieur, silence religieux. Les
restes d’un feu se consume dans une grande cheminée. Le refuge semble
confortable et bien équipé _ un chaîne HIFI, une bibliothèque avec des CD
éclectiques, bien choisis et des BD, à la disposition de tous. Sur d’autres
étagères, des livres sur la région, le pays franc-comtois, sur les fleurs. Deux
albums photos, l’un montrant la Grenotte, l’hivers, l’autre l’été. A l’entrée
du gîte, un grand pot au lait en aluminium, pour y écraser les cigarettes.
Dans l’escalier, une vénérable lanterne magique et
au-dessus de la bibliothèque un vieux poste Bakélite crème, servant de baffle
pour la chaîne.
Dans le livre d’or, des commentaires élogieux. Parmi
eux, un commentaire amusant « Dommage qu’il n’y avait pas la
télé ! ». Le gîte est tenu par Isabelle et Jean-Claude. Sur sa page
de garde, une jolie exergue de Jean Giono: « Comme les hommes, les pays
ont une noblesse qu’on ne peut connaître que par l’approche et la fréquentation
amicale. Et il n’y a pas de plus sûre approche d’un pays que la marche à
pied », avis que je partage totalement pur l’avoir vérifier lors de
nombreuses randonnées, dans le monde.
Isabelle, la gérante une grande femme jeune et
châtain survient.
Elle m’apprends que la tempête n’a pas fait beaucoup
de dégâts, sauf peut-être dans les forêts de Joux et du Massacre, fait qu’elle
n’a pu vérifier. La coupure d’électricité provoquée par la tempête a duré ici
une journée.
Au dîner, autour de la table, nous sommes juste
six : quatre touristes et Isabelle et Jean-Claude, qui dînent avec nous.
Pas de télé, ambiance veillée, discussion autour du repas. Au menu, du rôti de
porc aux châtaignes et au vin, longuement mijoté, accompagnés d’une purée de
brocolis, suivi d’un plateau de fromages franc-comtois où se côtoient les
traditionnels Vacherin, Bleu de Gex, Morbier et Comté et pour terminer une très
bonne tarte aux fruits rouges. Copieux repas.
J’ai fait « provision » de plusieurs
tranches de rôti, en prévision des efforts du lendemain.
Une bonne bière jurassienne traditionnelle, la
« Nébuleuse », non pasteurisée, refermentée en bouteille et fabriquée
à Grange-saint-Baume à côté de Lons le Saulnier, accompagne le repas. Cette
bière « antique », mention précisée sur l’étiquette, riche en levure,
a une forte amertume, comme la Duvel, une bière belge.
Jean-Claude, pince-sans-rire, nous explique qu’avant
d’occuper ce gîte, il y a 6 ans, sa femme travaillait dans un supermarché.
Depuis, ils écoulent tous les produits récupérés, dont certains ont depuis
longtemps dépassé la date de péremption.
Le gîte, une étable d’altitude, bâtisse qu’on nomme
ici « loge », s’est déjà transmis au moins 3 fois. Son nom n’est pas
la contraction de « grelotter » et « quenottes », mais de
celui des noms des anciens propriétaires « Grenier » et
« Motte ».
Jean-Claude vente la qualité du travail d’un artisan
du bois, de l’atelier « La Boiselette » à l’entrée des Rousses
et dont certaines des lampes éclairent le gîte.
Il m’incite à me rendre au festival de blues de la
Pesse à celui de bande dessinée de Courlaoux. Une prochaine fois, peut-être.
Pour Jean-Claude, les constructions sont souvent
anarchiques aux Rousses et dans la région, certaines maisons étant construites
dans des creux inondables. La parc régional naturel du Jura ayant juste un rôle
consultatif, n’impose rien aux maires, fait dommageable pour la région.
Lundi 31/1
Départ à 10h30, une heure de perdue
pour aller chercher des pellicules aux Rousses.
Pas de confirmations de la crainte de la formation
de « gouilles », des poches d’eau, sur la piste.
La pile de ma montre rend l’âme.
Plus d’heure, hormis l’heure solaire, obtenue grâce à ma boussole. En fait,
l’heure ne me sera d’aucune utilité, durant cette semaine.
Après les
« Cressonnières », la piste de la GTJ perdue est retrouvée après une
marche à pied de 400 mètres sur la route. Je commence la GTJ à la borne 134 km.
L’essai de mon nouveau Dictaphone pour enregistrer
mes impressions se révèle satisfaisant.
Ma direction est maintenant plein Nord, vers le
refuge de la Frasse. Dans la Forêt du Massacre, la piste ne cesse de monter. La
neige est épaisse, excellante, les pistes bien damées. Ce bon état des pistes
ne se démentira pas sur toutes les pistes du sud du Jura de la GTJ _ la Grande
Traversée Jurassienne _, malgré la présence fréquente de glace.
Au centre de la grande pièce principale du gîte et
refuge de la Frasse, envahie de nombreux skieurs, trône une grande cheminée en
cuivre en forme de hotte. Les touristes les plus proches de celle-ci déjeunent
sur des banquettes entourant cette immense structure.
Ce matin, temps nébuleux et variable.
Beaucoup d’analogies entre les paysages de forêts
traversés et ceux, de l’année passé, situés entre Verrière de Joux et Les
Hôpitaux Vieux. Le ciel se découvre vers 11h laissant la place à un joyeux
soleil. Quelques nuages de haute altitude filamenteux et filandreux traînent
dans le ciel. Des cirrus ? En fait, le beau temps persistera toute la
journée et la journée suivante. Toujours des difficultés en ce qui me concerne
à lire le ciel.
Je passe à côté d’une loge effondrée. Parfois, je
trouve ces grandes forêts d’épicéas quelque peu monotones, même si leur écrin
de neige avec le soleil les font scintiller.
Nombre de skateurs ou fondeurs me doublent à grande
vitesse. Je me convainc que mon allure de tortue me permet une dépense énergétique beaucoup plus faible que la
leur (juste pour me rassurer).
Aucun arbre couché. Pas de dégâts dus à la tempête
ni dans cette forêt, ni dans les autres forêts traversés, les jours suivants.
Du côté de la Combe de la chèvre, au sommet du crêt
Pela, on voit au loin le massif du Mont-Blanc.
Pause au carrefour du Massacre. D’après le gérant du
prochain gîte, des savoyards assiégeant Genève s’y seraient fait massacrés en
1632.
Sur la carte, d’autres drôles de noms de villages :
Mijoux, Lajoux, Prémanon, le Manon...
Je rencontre un groupe joyeux d’auvergnats, tous des
papys et des mammys, sauf une de 30 ans, effectuant la GTJ en sens inverse, de
la Pesse à Jougne.
Se surnommant le groupe des « Joëlettes »,
ils ont tiré à hue et dia, cet été, une sorte de brancard à 4 grands bras, muni
d’une roue, appelée Joëlette, sur 150 km, sur le sentier de Saint Jacques. Cet
appareil permet de transporter les handicapées sur n’importe quel chemin.
Me souvenant des pentes raides de ce sentier que
j’avais emprunté cet été, du côté de Monistrol d’Allier, je leur tire mon
chapeau.
D’après eux, cette année, la piste de la GTJ
contournerait la difficile montée de Verrière de Joux, où j’avais tant peiné
l’année passé. Plutôt une bonne nouvelle pour les autres randonneurs de la GTJ.
M’invitant à leur repas, ils me proposent leur rouge
_ un coteau du Jura. Ayant déjà rempli mon Thermos de vin, pour vider mon
frigo, mon quota de rouge est atteint.
Leurs affaires sont transportées par l’agence Etape
Jura.
Cet après-midi, il fait vraiment très chaud, ma peau risquant d’être bronzée
comme celle d’un africain, si je ne pommadais d’écran total. Réticent au port
des lunettes de soleil, l’impression de sable dans les jeux se fait sentir,
signe qu’il est temps de les protéger avec les lunettes, pour éviter l’ophtalmie.
La neige de la piste exposée au soleil étant
transformée en soupe, je recherche maintenant l’ombre.
Après 20 km, sur une très belle piste, dominant des
belles vallées suisses, les feuillus sont de retour.
A 16h30, j’atteins le gîte des Fournets, placé à
entre Lamoura et Lajoux, à 1150 m, en contrebas d’une pente vertigineuse dans
l’ombre.
Ce chalet isolé est désert. Bien que de construction
récente, son intérieur en sapin clair a un charme indéniable. Au centre du
petit salon et salle à manger, trône un beau poêle à bois en fonte gris clair,
à vitre en mica, diffusant agréablement sa douce chaleur. C’est la seule pièce
où il fait chaud. Sur un mur est replié une table de berger.
Le gérant du gîte, Pascal, descend rapidement en ski
de fond, la piste raide par laquelle je suis arrivé prudemment. Ce sportif,
amant les voyages, tient ce gîte depuis 20 ans et vit seul.
Sa passion l’a conduit à effectuer, avec des amis,
un grand trekking dans le Toubkal, sommet marocain qu’il n’a pu atteindre en
raison de la neige et surtout du vol de tout son matériel, dont les duvets,
dans le coffre forcé de sa voiture à Marrakech. Son autre grand trek a été
l’approche du camp de base de l‘Everest, sans pouvoir toutefois l’atteindre à
cause de la neige précoce en novembre. Le tirage en grand format d’une photo,
collée sur le mur de la salle, rappelle le souvenir de ce trek.
Dans sa chambre glaciale, toute en sapin, où il
travaille maintenant sur son ordinateur dernier cri, trône une grande table
marquetée marocaine.
Pendant que Pascal prépare ensuite le repas,
écoutant RTL à fond, je feuillette un livre, sur l’Himalaya «Homme, divinités
et montagnes des Himalayas » , aux
images et textes remarquables [2].
Puis, cinq pensionnaires, venus de Strasbourg passer
la semaine ici, me rejoignent.
Ce soir au dîner, en entrée sorte de
tarte au fromage, puis une tourte aux poireaux.
Pascal nous invite à regarder une
cassette sur le lynx du Jura [3].
Les vues ont été prises avec une caméra amateur, mais les scènes prises _
l’attaque d’un broccard, la mise bas ... _sont exceptionnelles car rarement
filmées. Ce film a certainement nécessité au moins 2 ans d’observations
patientes.
Je dors seul dans la froidure du dortoir,
transpirant dans mon duvet trop chaud. La solution : une bonne couverture
en laine remplaçant finalement le duvet.
Mardi 2 février 2000
Départ à 9h.
Un groupe de suisses d’Yverdon, âgés, dont l’un de
83 ans, sans bagages, à la technique aguerrie, avancent à un train régulier,
mais d’enfer, sur la GTJ, vers la Pesse. Je les accompagne un moment, ayant du
mal à les suivre. Leurs femmes les précédent en voiture et transportent leur
bagages. Ils n’ont choisi de descendre que dans les hôtels 3 étoiles. A un
moment, ils perdent la GTJ. Ne pensant pas s’être trompés, ils continuent sur
leur lancée.
J’allais les poursuivre, quand je tombe, tout à la
fois, sur une plaque de verglas et sur la plaque indicatrice de mon prochain
gîte. Surprise de constater que suis déjà arrivé et que prochain gîte, «le
Chalet La Trace », situé au hameau du Manon à 800 mètre de LAJOUX,
n’est qu’à 3 km du précédent gîte « les Fournet s » !
Une erreur d’évaluation sur ma carte. Estimant
qu’annuler maintenant ma réservation et continuer plus loin, serait peu sympa
pour le gérant, je décide de me reposer dans la chambre accueillante, chaude et
confortable, que ce dernier m’offre au même prix que le dortoir.
Il a l’intention de vendre ce gîte, s’y étant
consacré 16 ans.
« Ce gîte est bien placé à proximité du GR8 et
du GR9, de la GTJ, sur la route. Il est fonctionnel au niveau normes
sanitaires _ cuisine ... _. Il a deux
chaudière à bois, qui ont été d’un grand secours pendant la coupure de 5 jours
due à la tempête ici. Il manque pour l’instant la chambre froide et l’accès
handicapé, que je vais réaliser moi-même. Après les travaux, je pourrais le
vendre entre 1,8 à 2 MF. Je veux maintenant changer radicalement de vie, par
exemple me lancer dans l’humanitaire ou le tourisme » (deux voies à mes
yeux bien différentes).
Le chalet est une SARL, montée en association avec
sa sœur.
Pour lui ce gîte de 40 lits lui
demande autant de travail que le chalet de 120 lits d’une précédente
association qu’il avait gérée. « Entre le ménage, répondre au
téléphone, la cuisine, l’entretien, les travaux, la comptabilité, la DDE, l’URSAFF
c’est beaucoup... ». Pour lui, le parc régional [4]
est un « truc à bouffer les sous, ... jamais présent quand il
faut ! ».
Selon lui, « l’Hygiène » ne manque jamais
non plus de venir régulièrement le contrôler. Pour avoir des subventions, selon
lui, il faudrait avoir des relations avec la jeune chambre économique.
Ecolo dans l’âme, il s’est lancé
dans la culture bio, en particuliers des légumes anciens, patissons et
potimarrons et dans la commercialisation de tipies (tentes indiennes), les
perches étant obtenues chez un forestier du Haut Bugey et la toile chez un
fabriquant de la vallée.
L’après-midi je me rends à pied au
village de Lajoux, où je visite d’abord d’une poterie appelée « Sous les
champs ». Dans l’atelier, des poteries avant-gardistes aux dominantes
vertes ou bleues. Le mari s’occupe de l’émail et sa femme du tour.
Malheureusement, souffrant d’un cancer, elle est à l’hôpital. Terrible
maladie !
La visite de « maison du
parc » est assez décevante : des locaux de bureau, sans aucune salle
d’exposition, diaporama ou documentation.
Ma dernier visite celle d’une
« layetterie » est de loin la plus intéressante. On n’y tisse pas des
trousseaux de nouveau-né, mais on y fabrique des petits meubles, des coffrets
de bois légers. A l’origine, la layette était un meuble où l’on y rangeait du
linge. Par extension, « layette » signifie maintenant un tiroir, puis
à tout ce qu’on met dans certains tiroirs, en particulier les vêtements
d’enfant et aussi tout ce qui est emballage ou caisse pour emballage léger en
bois, enfin les touches mobiles qui ferme les trous du bourdon d’une musette,
une sorte de petite cornemuse [5].
Monsieur Benoît Gonin, le layettier me reçoit avec
beaucoup de gentillesse, me fournissant toutes les explications nécessaires.
Son entreprise artisanale existe depuis 1885, son
grand-père ayant à l’origine, une double activité d’agriculteur et de
layettier.
Monsieur Gonin travaille uniquement les épicéas du
haut Jura qui vivent à plus de 1100 mètres l’altitude _ bois du Rizou ... Cette
altitude contribue à la qualité du produit, par ne pousse plus lente et par le
veinage serré, fournissant un bois plus dur. Il achète et va choisir ses bois
en forêt. Il embauche alors un bûcheron, un débardeur et un transporteur. Il
possède une scierie où débiter le bois selon des épaisseurs différentes, en
fonction de la partie de l’arbre et de sa qualité, pas toujours homogène.
Il pratique le séchage naturel à l’air libre.
Autrefois toute sa fabrication était à usage
professionnel pour les horlogers, bijoutiers, pour des réparateurs de radio
télévision, pour le rangement de la petite mécanique, voire pour des usages
médicaux _ pour le rangement de fiches médicales...
En 1965, il a commencé la vente directe aux
particuliers, proposant toutes sortes de rangements, pour les collectionneurs,
pour l’homéopathie, les cassettes, les disques, les CD, les bijoux ...
Tous les meubles sont assemblés uniquement avec des
chevilles en bois coniques. Une particularité, tous les tiroirs sont légèrement
coniques, plus étroits derrières que devant, de manière à bien coulisser et
pour compenser toutes variations hygrométriques. Les boutons sont en buis. Il
propose plus de 150 modèles standards et peut aussi réaliser des modèles sur
mesure. Un de ses clients est japonais. Dans sa pièce d’exposition, un des
meubles (1,1 mx0,6 mx0,3 m), comporte 154 tiroirs.
Beaucoup de tiroirs sont compartimentés avec des
séparations amovibles. Tous les tiroirs sont assemblés rainure languettes, pour
des raisons de solidité.
Il expose au « salon du modélisme ».
Il a formé un apprenti pendant 6 ans, mas ce dernier
l’a quitté en décembre. N’aimant pas la neige et le climat, il est redescendu
dans le bas Jura, vivre à côté de ses parents. Il m’explique, une pointe de
regret perçant dans sa voix : « Il avait un métier dans les mains, il
aurait pu reprendre l’entreprise pourquoi pas ? Tout était possible,
étudiable. Il a préféré travailler dans une usine tranquillement ».
Je lui suggère de contacter les musées et
encourageant ajoute « il y aura toujours des personnes intéressées par ce
genre de meubles ».
Monsieur Gonin : « Quand on parle des 35
heures, alors qu’ici on doit être à 70 h, pour un jeune quel est son intérêt
personnel ? C’est bien gentil de faire de belle choses, on se demande si
plus tard on ne sera pas obligé d’être salarié dans une grande entreprise et
faire le travail annexe pour son propre compte, car l’artisanat à l’heure
actuelle c’est dur. Tout le monde dit c’est formidable, continuer, vous existez
mais [sans argent], vous faites quoi ? ! ».
« Venir
ici pour les vacances une semaine, c’est une chose. Mais quand on a ici de la
neige du mois de septembre au mois de mai, certaines années, c’est moins
agréable. Pour un jeune qui veut travailler ici, avec la location des logements
est plus cher à cause de l’afflux touristique_ car la région est belle _, avec
l’investissement dans 4 pneus neiges, avec 40 km pour aller au cinéma cela est
dur. »
« Il faut aimer ce que l’on fait sinon, on
tombe dans l’artisanat au coup par coup, uniquement dans les périodes
touristiques, juste pour des raisons commerciales. C’est pourquoi on a créé
l’association des artisans créateurs jurassien du département. Quand on rentre
chez ces gens là, on est sûr d’avoir affaire à de véritables artisans ».
Nous avons passé presqu’une heure
ensemble et le soir tombe déjà.
Au retour au gîte, une personne m’a
relaté l’anecdote d’une affaire perdue avec la société Rolex, par Mr. Gonin
suite au retard au rendez-vous et à une présentation en bleu de travail, significative
du soucis de du travail bien fait mais du manque de préoccupation pour les
apparences, de ce dernier.
Le soir, je mange, en tête à tête,
c’est à dire seul, avec le jeune fils du gérant du refuge. Le gîte est désert.
Au menu, une palette à la diable très copieuse ( !) et un gâteau au
chocolat.
L’excellente bière biologique que le
fils du gérant a débouché _ la bière du Caroux [6]
_ jaillit comme un geyser. C’est sa particularité. Je l’ai surnommé « la
bière qui saute », car auparavant un autre exemplaire avait sauté
pareillement. Le fabricant la brasserait encore dans le sous-sol de sa maison.
Il rêve de devenir accompagnateur
d’agences du type « Terre d’aventure » et dit suivre certaines
formations _ BAPA etc .. _ pour cela.
Il a le verbe, le contact facile, un « bon sens
commercial » _ ... et un passé mouvementé. Dénoncé dans un petit trafic
dans son lycée, il est au vert, ici se « refaisant une santé » et
aidant son père.
Le surf est sa grande passion. Je pressens sa future
passion du Delta, auquel il a déjà touché avec le delta club de Saint-Claude.
Je lui fait parts de ma propre expérience : « Aux commandes [d’un delta],
on se sent comme Léonardo di Craprio dans le film Titanic, quand en figure de
proue au dessus flots, il s’exclame ‘’je suis le maître du monde !’’».
Mercredi 2/2
Ma prochaine destination est le Gîte La Dalue à 3,5
km des Moussières à1245 m d’altitude, une randonnée d’une quinzaine de km.
Pluie, vent de face, temps exécrable ! Même mes gants GoreTex ont
traversé. Pas une âme qui vive sur le chemin, «I am a poor lonesome
cow-boys ».
Mon seul désir rejoindre le prochain gîte au plus
vite.
A proximité du gîte à la « Petite
Bramande », altitude 1270 m, une femme habitant une maison sur la route et
connaissant son accès que par la route, m’indique un mauvais chemin.
« C’est à 100 mètre par la route ». Je fais le dernier kilomètre à
pieds sur la route (en fait le gîte était directement sur la GTJ). C’est fou ce
que les distances subjectives paraissent courtes aux personnes motorisées, 1 km
devenant 100 mètres.
Le chemin terminant menant au gîte est entièrement
verglacé. Une deux chevaux folle descend ce chemin à grande vitesse, klaxonnant
en permanence. Le long, sont placardées des pancartes « Réserve volontaire
LPO [7] ».
Le gîte, une vieille ferme, est atteint à 13h30. Sur la façade des stères de
bois montent à l’assaut du toit. Sur l’empilement des bûches, reposent une
vingtaine de paires de skis de fond, signe d’une forte présence.
Je dépose tous mes vêtements mouillés au séchoir.
Dans la grande salle à manger, je
rencontre un groupe scolaire d’un vingtaine de jeunes venant du lycée agricole
de 450 élèves de Cibeins, construit à 1918, à côté de Mizérieux et du Trévoux
dans l’Ain. Le groupe conduit par un professeur de gymnastique dynamique et
dévoué d’une cinquantaine d’année Joël et un surveillant Zober.
Le service est terminé. Toutefois, le gérant du gîte
Bernard Perrier, au visage buriné et à la moustache poivre et sel, me sert une
belle assiette de charcuterie de pays, aux tranches de jambon cru grandes comme
deux fois la main (Bernard ne me facturera que 15 f ce plat).
Ce refuge possède une magnifique
cuisine franc-comtoises répertoriée à l’inventaire des monuments historiques.
Sous sa cheminée, à l’énorme linteau traversant toute la pièce, se blottit un
vieux poêle ventru et en fonte noircie par les années.
Cet homme intelligent est membre de
la LPO. C’est lui qui a posé les pancartes visibles sur le chemin. Il aime les
animaux. Sa maison est en quelque sorte une arche de Noé. Il possède deux chats
très familiers et un gros berger, adopté à la SPA. Il ne comprend pas le
plaisir de la chasse, même s’il comprend sa nécessité d’un équilibre et d’une
régulation des populations animales. Il s’est battu contre la loi Verdet,
permettant le passage en toute légalité des chasseurs sur les propriétés
privées, sans autorisation du propriétaire.
Pour lui, mon « tétra » ou
poule de bruyère, dont je parle au début de ce récit, est soit une poule
faisane, soit une gélinotte.
Un drame dans sa vie, l’adhésion de
sa femme aux témoins de Jéhora, cause finale de son divorce. Il a une fille qui
était présente ce jour là lors de mon arrivée. La secte par des faux
témoignages a réussi à le faire condamné à ses dépends.
Suite à une allergie chronique au foin et aux
farines animales, appelée « le poumon fermier », en 1978, cet éleveur
a reconvertit sa ferme, en gîte de 12 places, au départ.
Lui aussi se dit « embêté » par les normes
sanitaires, qui lui imposent de mettre de l’inox partout dans sa cuisine.
« Heureusement, ma cuisine est à l’inventaire des monuments
historiques ». On lui demande aussi de changer la pente un peu raide des
escaliers montant au dortoir.
En attendant l’après-midi, pour tuer le temps, je
lis un très beau livre sur le Jura, par un photographe renommé ici, nommé
Gérard Benoît à la Guillaume, dont j’avais déjà noté la qualité photographique
de ses cartes postales distribuées dans la région.
Dans une revue, je lie contre l’onglée, boire
beaucoup, ne pas serrer ses chaussures.
Je discute aussi avec les lycées, parmi lesquelles
beaucoup de jeunes filles. Celles-ci en général s’orientent plus vers la
comptabilité agricole etc...
Le soir, au menu, une spécialité régionale la
« chèvre salée ». Ce n’est pas un fromage, mais une viande cuite de
chèvre, assez maigre, préparée comme une potée. Pas mauvais. Ici encore, une
nouvelle bière jurassienne « La Rouget de l’Ile [8]»
(excellante d’après mes voisins de tables, mais je ne l’ai pas goûtée).
Partout dans le gîte des affiches « Merci de ne
pas fumer », dont une avec la mention « L’air du Jura mérite d’être
préservé ».
Jeudi 3/2
Le lendemain, je soulève le petit
rideau brodé de ma fenêtre. Pas de doute, un magnifique soleil luit dehors.
Je dois maintenant rejoindre à 15 km, le gîte
d’étape le Berbois, à 5 km de la Pesse près de la Borne au Lion et à 1280 m. Je
choisi une variante de la GTJ plus longue mais réputée très belle.
D’abord une longue combe d’altitude dégagée. Je
m’arrête un instant au gîte « le Verguet » pour un vin chaud. Autant
le gîte de la Dalhue a conservé l’extérieur d’une ferme ancienne mais est par
trop restauré à l’intérieur, autant ce gîte est resté authentique, avec son
aspect de ferme de paysans pauvres que cela soit à l’intérieur ou à
l’extérieur. On y sentirait encore l’étable. An l’intérieur, on se sens
retourné à l’époque des années d’après guerre.
Sur mon trajet je passe, à côté d’un bâtisse au
milieu de la campagne, semblable à une école de la 3ème république.
On m’apprendra qu’elle été effectivement une école jusqu'à sa fermeture dans
les années 60.
Le trajet ne cesse de monter. De nouveaux, ma piste
domine de magnifiques panoramas sur les vallées suisses.
J’arrive à
un col. Sur une grande borne calcaire a été gravé l’inscription :
« Lieu historique 1944, maquis de l’Ain et du Haut-Jura, poste de
commandement, Hôpital de campagne, inauguré le 9-778 par Mr Alain Poher
président du sénat ». A quelques mètre, sur une pancarte en tôle est
indiqué « La Borne aux Lions, altitude : 1289 m, au sud de la limite
actuelle des départements de l’Ain et du Jura, se trouvent une série de
bornes marquées d’un côté du Lion de France comté et de l’autre des 3 fleurs de
lys du roi de France. Elle a été implanté en 1613 sur ce qui était la frontière
entre la Franche-Comté, possession espagnole juqu’en 1678 (paix de Nimègue) et
le Bugey et le pays de Gex rattachés au royaume de France en 1601 (traité de
Lyon). ...Ces lieux vivent à cet époque les affrontements entre les bandes des
« Gris » et des « Cuanais », partisans opposés des rois de
France et d’Espagne. ... En 1943 et 1944 les combattants volontaires des maquis
de l’Ain et du Haut-Jura, sous les ordres du colonel Romans-Petit, compagnon de
la libération, occupèrent ces montagnes d’où ils allaient porter leurs coups
contre les troupes nazis. Au moment des terribles combats de juillet 1944, que
celles-ci menèrent dans cette région contre les hommes de la résistance
française, ce lieu fut un refuge pour le poste de commandement du colonel
Roman-Petit, auprès duquel furent ramenés un grand nombre de blessés qui
avaient du être abandonnés dans les forêts.». A proximité est construit dans un
enclos un petit chalet, pour la commémoration de ces hauts faits de
résistances. Un drapeau français flotte au bout d’une hampe à côté du chalet.
J’arrive à 16 h au refuge du Berbois. Me reçoit
Marie-Claude Marounier, une belle femme d’une cinquantaine d’année, correcte
mais réservée. Elle a acheté ce gîte et vit ici seule depuis 15 ans.
Pour la douche contingentée dont l’eau provient
d’une citerne, il faut mettre une pièce dans un minuteur. Normalement, comme
dans un refuge de haute montagne, j’ai droit qu’à une douche, mais
exceptionnellement cette dame m’autorisera à en prendre deux, une le soir et
une le lendemain.
Pour ne pas avoir à utiliser le téléphone du gîte
qui n’a pas de minuteur, je rejoins, dans la nuit, à quelques une éminence près
du crêt de Chalam où j’avais détecté une bonne réception, mais à cet heure
étrangement l’émission ne pas passe plus. Cette dame m’autorisera donc à passer
un message, qu’elle ne me factura que 5 F.
Un de ses amis sexagénaire, un viticulteur jurassien
à la retraite spécialisé dans le mousseux jurassien de la ville Caron
( ?), est venu lui tenir compagnie. Il effectue quelques bricolages.
Nous serons donc trois à table. Mais, un groupe de 8
fondeurs s’annonce et arrivent rapidement de la Pesse. Puis survient le
conducteur d’une puissante dameuse, venu apporté des provisions pour ce gîte
isolé.
Il me décrit avec bonne volonté, les difficultés et
neiges rencontrées dans son métier.
Il se plaint que la nature n’est pas assez protégée.
Les cueilleurs de ceps et des chasseurs d’escargots viennent ici la décimer.
Le gratin dauphinois est si copieux, que j’ai du mal
à en reprendre lorsque Mme Marmounier m’en propose encore une fois. C’est fou
ce que l’on peut manger dans ces gîtes. Pas vraiment le régime minceur.
Vendredi 4/2
Au réveil, maintien du temps
radieux.
Maintenant la piste est constamment en pente douce
descendante vers Giron mon but final et fin de la GTJ.
A cause de la neige verglacée, je
suis continuellement en chasse-neige pour me freiner.
A un moment, le chemin étroit le
long d’une falaise est à sens unique, une paroi raide d’un côté, le précipice
de l’autre sur une vallée, au fond de laquelle j’observe un moment un élevage
de chien de traîneaux.
Les « rails », tracés par
la dameuse, me conduisent directement sur un empilement de stalactiques de
glace tombées de la paroi, que j’évite au dernier moment.
Personnes toutes la mâtinée sur la GTJ.
Le soleil fait des jeux de lumière
entre les grands sapins de la forêt de Giron, certains immenses.
A proximité de Giron la couche de
neige se raréfie. Elle d’ailleurs maintenue artificiellement par damage
régulier de la mince couche de neige subsistant sur une route goudronnée
conduisant de la forêt à Giron, où j’arrive à 11h. A la sortie de la forêt, je
passe à côté d’une immense croix en bois blanche.
A Giron, situé à 1000 mètres
d’altitude, je trouve Joël et ses lycéens, qui m’emmèneront dans leur bus
presque jusqu'à Bellegarde.
Joël m’apprendra que la Pesse avaient eu un curé,
véritable éthnologue, possédant plus de 5000 diapos traçant l’évolution de la
région. Malheureusement, ce curé étant décédé, Joël ne sait ce qu’est devenu ce
trésor photographique.
Juste l’arrivée à Giron, j’achèterais enfin mon
forfait ski de fond ( !).
Dans une plaquette riche et fort
documentée sur le village de Giron [9],
j’apprendrais que le village, est connu depuis 935, a 95 habitants et 2
agriculteurs en 1997 et souffre régulièrement de pénurie d’eau. Il ne vit que
du tourisme et de l’industrie forestière. Sa fromagerie a été fermée en 1992.
Retour
à Paris, à partir de Bellegarde, le soir même, par un trajet de 3 heures, en
TGV.
Au total, j’aurais fait environ 100 Km, en 6 jours,
entre Lundi 31/1 et Vendredi 4/2, sur une piste sans difficulté particulière.
Je garderai fidèlement en mémoire le souvenir et une
forte impression, laissée par l’accueil et l’honnêteté scrupuleuse et des prix
très raisonnables pratiqués, de tous les gérants des gîtes où je me suis arrêté.
Ce périple fut une grande bouffée d’oxygène au sein
d’une belle nature apparemment intacte et de paysages inoubliables sous le
soleil.
Randonnée sur le le sud de Grande
Traversée Jurassienne (100 km)
du 5 février 2000 au 10 Février 2000 (durée : 6 jours)
Equipement |
informations |
Sac à dos |
40 litres |
Thermos ou gourde |
1 L |
duvet |
pour nuit en gîte 1 kg, 10 °C ou
montagne -20 °C |
Bonnet |
ou passe montagne |
gants (paire de)
coupe vent |
imperméables, chauds, transpirants
type Gore Tex |
gants (paire de)
polaires |
à mettre sous les
premiers |
Amorack ou parka
chaud |
à doublure polaire |
blouson polaire |
à mettre sous la
parka |
sous-vêtements |
chauds, techniques
montagne, ... |
chaussettes
montagne |
chaudes |
Pantalon |
Gore Tex, toile
épaisse résistante, si possible guêtres intégrées |
guêtres |
si l’on ne possède
pas de pantalon avec guêtres |
Lunettes de ski |
anti buée
condensation, anti UV 100 % |
skis de fond (paire) |
avec fixations et sculptures en écaille |
bâtons de skis |
ou bâtons de
randonnée |
Chaussures de ski
de fond |
|
housse de transport
des skis |
pour portage sur
sentiers déneigés, dans train, bus ... |
Equipement |
informations |
boussole |
|
Couteau suisse |
couteau suisse avec
ciseaux à couture et pince à épiler |
barres céréales |
pour une semaine |
couverture de
survie |
|
briquet |
|
sursac de duvet |
|
lampe frontale |
ou lampe torche |
trousse pharmacie |
bandages, alcool
iodé, antibiotiques large spectre |
piles |
pour montre,
appareil photo (R6, mercure ...) |
Biaffine |
ou vaseline |
crème solaire |
écran total |
cartes |
des pistes de ski
de fond du JURA sud (IGN) |
ficelles et
élastiques |
|
portable |
téléphone portable |
Equipement |
informations |
Appareils photos |
|
Pellicules |
diapos (7 x 37) |
Carnet de notes |
ou bloc papier |
Stylo ou crayon |
2 ex. |
Porte cartes |
ou sac Ziploc étanche |
Banane (sac) |
grande capacité |
Billets de train SNCF |
environ 300 F Allée, 400 F retour |
Forfait ski de fond |
1 semaine 150 F |
Dictaphone |
avec micro cravate & micro
cassette pour notes & interviews |
Sacs plastiques |
type Ziploc transparents pour
envelopper toutes les affaires |
Silicagel |
sachets dessiccateurs pour l’appareil
photo |
Sacs plastiques |
|
Jour |
Hébergement / téléphone |
Lieu atteint / km parcourus / jour |
altitude |
type |
prix ½ pension / personne, petit
déjeuner, taxe, ... / suggestions |
Dimache 30/1 |
Gîte la Grenotte 03.84.60.54.82 |
Entre Les Rousses
et PREMANON / 0 ou 13 km |
1100 m |
Gîte |
Départ de Paris
8h52 arrivée à 13h12 à la gare SNCF de MOREZ Taxi de la gare
jusqu'à à la station des Rousses (ou ski 13km si neige) |
Lundi 31/1 |
Les Fournets 03.84.41.24.81 |
entre LAMOURA et
Lajoux / 20 km |
1150 m |
Gîte |
|
Mardi 1/2 |
Châlet La Trace 03.84.41.27.27 |
LE MANON à 800
mètre de LAJOUX / 5 km |
1150 m |
Gîte |
|
Mer-credi 2/2 |
Gîte La Dalue 03.84.41.69.03 |
à 3,5 km des
Moussières / 15 Km |
1245 m |
Gîte |
ou Chez Verguet
BELLECOMBE tel : 03.84.41.61.32 |
Jeudi 3/2 |
Gîte d’étape le
Berbois 03.84.42.72.41 |
à 5 km de la Pesse
près de la Borne au Lion / 20 km |
1280 m |
Gîte |
|
Ven-dredi 4/2 |
/ |
0 Km |
/ |
/ |
Retour taxi vers
Gare SNCF de Bellegarde. Départ 17h09 arrivée à Paris à 20h22 |
Environ 90-100 Km, en
6 jours, entre Dimanche 30/1 et Vendredi 4/2.
Pour en savoir plus
sur la GTJ (réservation, plans, liste gîtes, agences ...), une adresse :
GTJ / ESPACE NORDIQUE
JURASSIEN, B.P.132, 39304 CHAMPAGNOLE CEDEX,
Tel :
03.84.52.58.10, Fax : 03.84.52.35.56, email : gtj@wanadoo.fr
[1] L’idée de l’expédition vient de la lecture du livre de l’explorateur Grely « Glaces arctiques », paru en 1884 (réédité aux éditions Phoebus).
[2] Homme, divinités et montagnes des Himalayas, Blanche C. Olschak, Augusto Gansser, Emil M. Büchrer, Glénat, 1994.
[3] Vivre le Lynx dans le Jura, de Loïc Coat, Tel/fax : 03.84.60.42.07, lcoat@aricia.fr ou www.jura-France.com/lynx
[4] Le parc effectue une certaines nombre de préconisations _ comme faire les façades en crépi « tombière », un ocre ou blanc cassé ou en tavaillons, des tuiles de bois traditionnelles utilisées dans le Jura pour protéger la façade la plus exposée au grands froids _ et finance alors une partie des travaux.
[5] Définition du Larousse universel, 1949.
[6] brasserie du Caroux, 34800 NEBIAL
[7] la LPO étant la ligue protectrice des oiseaux
[8] RBM, 39000 LONG LE SAULNIER.
[9] Giron, Echos d’un village Montagnard, par Ursula Rhyner, vendu au Kiosque du village.