GTJ, second épisode d’une grande randonnée hivernale dans le Jura

 

Préliminaires

 

            Avant mon départ dans le Jura, dans les locaux de sa maison d’édition, Emeric Fisset un explorateur célèbre projette sa tentative d’atteindre cet été l’île arctique Pims, en kayak de mer, avec de son compagnon Emmanuel Hussenet, à partir du cap sud de la terre d’Elesmer.

Son but : la pose d’une plaque commémorative en bronze à la mémoire d’Octave Pavy décédé de froid et de faim dans ce lieu tragique, en 1880 [1].

Dans les kayaks, 50 kg de nourriture _ 45 jours d’autonomie. Trop chargés au départ, ils se sont délestés d’un partie de leur matériel, dès leur dépose en avion, au cap sud de l’île.

Températures moyennes durant l’expédition : 0 à 2 °C. Froid renforcé par des fréquents coups de vents, des risées, pouvant faire chavirer leur frêle embarcation et surtout brisant tous les arceaux de leur tente. Fréquentes insomnies par la fatigue et le froid conjugués. Leur combinaison sèche en Gore Tex percée ne leur garantit qu’une survie de 5 à 10 minutes dans l’eau à 0°C.

Souvent leur progression est arrêtée par les glaces trop abondantes cette année et par des phénomènes de regel de la mer en surface. Difficulté du ravitaillement en eau douce, leur possible bivouac pouvant être très éloigné du torrent le plus proche. Tendinite du poignet pour l’un d’eux.

            Deux rencontre avec des ours blancs, l’un pointant même son museau la nuit, dans l’entrebâillement de la porte de la tente.

            Finalement, le lieu de destination final n’a pu être rejoint, suite à la surabondance des glaces.

 

Tout ce préambule pour relativiser la modeste randonnée que je vais entreprendre, constituant la seconde partie d’une grande traversée du Jura en ski de fond débutée l’année passée.

 

Cette année, contrairement à l’année 1999, mon choix est celui d’une randonnée facile pour inciter mes amis à venir : préconisation d’un sac de 9 kg, aucun bivouac en pleine nature, des étapes ne dépassant pas en moyenne 15 km par jour sauf pour la première et pour plus de sécurité et deux jours de vacances gardés en réserve en cas de tempête. Une vraie partie de plaisir !

 

Les bulletins météo annonçant des -15 à 20 °C dans le Jura, j’imagine rencontrer bientôt des conditions arctiques, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 

Dimanche 30/1/2000

 

Je pars seul, non par goût de la solitude, mais suite aux annulations de dernière minutes d’amis. Pour certaines, dues à la peur du froid, des arbres couchés sur les pistes par la dernière tempête, la dureté supposée de la randonnée et des difficultés à accorder nos voilons sur la date de départ, malgré de multiples changements dans les dates de réservations des refuges et du billet de train J8. Un collègue m’annonce même à deux jours du départ, son forfait suite à une promesse d’embauche.

Dommage.

 

Durant le trajet, dans le wagon aux fenêtres striées par la pluie, devant la beauté paysages des paysages de montagnes jurassiennes, j’oublie ces avanies.

Une chape de grisaille s’est abattue. Un temps de spleen, accroissant la nostalgie et la tristesse de toute chose. A Auxonne, le Doubs est en crue.

Arrêt de mon TER dans de nombreuses gares aux noms souvent pittoresques: Mouchard, Champagnole, La Chaux des Crétenay, Andelot ...

Après un mystérieux demi-tour à Andelot, le train avance constamment maintenant à reculons. Le train a réalisé un « tête-à-queue », en raison de la configuration de la région. Cette ligne de Saint-Claude est presque unique en France avec ses 2 « têtes-à-queue » : l’un à Andelot, l’autre à Morez.

Après un trajet de 4h en train partant de Paris, j’arrive en gare de MOREZ, ville connue pour ses lunetteries.

A Morez la neige attendue est bien au rendez-vous. La surprise étant la forte pluie, due à une température positive, qui crée déjà de grandes flaques sur la neige. Drôle d’entraînement à l’Arctique (prenant l’eau à tous les sens du terme).

Au moment où je descends du train, mon attirail d’un tirailleur sénégalais sur le dos _ un sac vert et les skis en bandoulière dans une housse verte _, ma voisine maigrelette, Aline, originaire de Banière-de-Bigorre, dans les Pyrénées, me propose de m’emmener jusqu'à la station des Rousses. J’accepte, abandonnant mes bonnes résolutions, celles de faire à pieds les 13 km me séparant des Rousses.

Peter, un hollandais marié à une française et actif dans un hôtel des Rousses, nous transporte. Il nous expose ses difficultés à s’habituer à cette région, sans forêt de feuillus, uniquement remplie de forêts de conifères. Les deux saisons intermédiaires printemps et automnes lui paraissent trop courtes.

Déposé à côté d’une auberge de jeunesse, au style des écoles primaires du 19°, occupée par un groupe de jeunes sourds et muets, je remonte un chemin vers le gîte de la Grenotte, ma destination.

Au bord du chemin, un oiseau de la taille et de l’apparence d’un faisan, mais au plumage fuligineux se sautille et dissimule continuellement à mon regard derrières les quelques rares butes neigeuses. Ce n’est qu’une gélinotte. Déception de ne pas avoir affaire à un tétras, plus rare.

En raison du verglas, je conserve mes bâtons de marche en main. Derniers 300 mètres à skis, neige collante.

Arrivée vers 15h au gîte de la Grenotte, situé à 1100 m entre Les Rousses et Prémanon. A l’intérieur, silence religieux. Les restes d’un feu se consume dans une grande cheminée. Le refuge semble confortable et bien équipé _ un chaîne HIFI, une bibliothèque avec des CD éclectiques, bien choisis et des BD, à la disposition de tous. Sur d’autres étagères, des livres sur la région, le pays franc-comtois, sur les fleurs. Deux albums photos, l’un montrant la Grenotte, l’hivers, l’autre l’été. A l’entrée du gîte, un grand pot au lait en aluminium, pour y écraser les cigarettes.

Dans l’escalier, une vénérable lanterne magique et au-dessus de la bibliothèque un vieux poste Bakélite crème, servant de baffle pour la chaîne.

Dans le livre d’or, des commentaires élogieux. Parmi eux, un commentaire amusant « Dommage qu’il n’y avait pas la télé ! ». Le gîte est tenu par Isabelle et Jean-Claude. Sur sa page de garde, une jolie exergue de Jean Giono: « Comme les hommes, les pays ont une noblesse qu’on ne peut connaître que par l’approche et la fréquentation amicale. Et il n’y a pas de plus sûre approche d’un pays que la marche à pied », avis que je partage totalement pur l’avoir vérifier lors de nombreuses randonnées, dans le monde.

Isabelle, la gérante une grande femme jeune et châtain survient.

Elle m’apprends que la tempête n’a pas fait beaucoup de dégâts, sauf peut-être dans les forêts de Joux et du Massacre, fait qu’elle n’a pu vérifier. La coupure d’électricité provoquée par la tempête a duré ici une journée.

Au dîner, autour de la table, nous sommes juste six : quatre touristes et Isabelle et Jean-Claude, qui dînent avec nous. Pas de télé, ambiance veillée, discussion autour du repas. Au menu, du rôti de porc aux châtaignes et au vin, longuement mijoté, accompagnés d’une purée de brocolis, suivi d’un plateau de fromages franc-comtois où se côtoient les traditionnels Vacherin, Bleu de Gex, Morbier et Comté et pour terminer une très bonne tarte aux fruits rouges. Copieux repas.

J’ai fait « provision » de plusieurs tranches de rôti, en prévision des efforts du lendemain.

Une bonne bière jurassienne traditionnelle, la « Nébuleuse », non pasteurisée, refermentée en bouteille et fabriquée à Grange-saint-Baume à côté de Lons le Saulnier, accompagne le repas. Cette bière « antique », mention précisée sur l’étiquette, riche en levure, a une forte amertume, comme la Duvel, une bière belge.

Jean-Claude, pince-sans-rire, nous explique qu’avant d’occuper ce gîte, il y a 6 ans, sa femme travaillait dans un supermarché. Depuis, ils écoulent tous les produits récupérés, dont certains ont depuis longtemps dépassé la date de péremption.

Le gîte, une étable d’altitude, bâtisse qu’on nomme ici « loge », s’est déjà transmis au moins 3 fois. Son nom n’est pas la contraction de « grelotter » et « quenottes », mais de celui des noms des anciens propriétaires « Grenier » et « Motte ».

Jean-Claude vente la qualité du travail d’un artisan du bois, de l’atelier « La Boiselette » à l’entrée des Rousses et dont certaines des lampes éclairent le gîte.

Il m’incite à me rendre au festival de blues de la Pesse à celui de bande dessinée de Courlaoux. Une prochaine fois, peut-être.

Pour Jean-Claude, les constructions sont souvent anarchiques aux Rousses et dans la région, certaines maisons étant construites dans des creux inondables. La parc régional naturel du Jura ayant juste un rôle consultatif, n’impose rien aux maires, fait dommageable pour la région.

 

Lundi 31/1

 

            Départ à 10h30, une heure de perdue pour aller chercher des pellicules aux Rousses.

Pas de confirmations de la crainte de la formation de « gouilles », des poches d’eau, sur la piste.

            La pile de ma montre rend l’âme. Plus d’heure, hormis l’heure solaire, obtenue grâce à ma boussole. En fait, l’heure ne me sera d’aucune utilité, durant cette semaine.

            Après les « Cressonnières », la piste de la GTJ perdue est retrouvée après une marche à pied de 400 mètres sur la route. Je commence la GTJ à la borne 134 km.

L’essai de mon nouveau Dictaphone pour enregistrer mes impressions se révèle satisfaisant.

Ma direction est maintenant plein Nord, vers le refuge de la Frasse. Dans la Forêt du Massacre, la piste ne cesse de monter. La neige est épaisse, excellante, les pistes bien damées. Ce bon état des pistes ne se démentira pas sur toutes les pistes du sud du Jura de la GTJ _ la Grande Traversée Jurassienne _, malgré la présence fréquente de glace.

Au centre de la grande pièce principale du gîte et refuge de la Frasse, envahie de nombreux skieurs, trône une grande cheminée en cuivre en forme de hotte. Les touristes les plus proches de celle-ci déjeunent sur des banquettes entourant cette immense structure.

 

Ce matin, temps nébuleux et variable.

Beaucoup d’analogies entre les paysages de forêts traversés et ceux, de l’année passé, situés entre Verrière de Joux et Les Hôpitaux Vieux. Le ciel se découvre vers 11h laissant la place à un joyeux soleil. Quelques nuages de haute altitude filamenteux et filandreux traînent dans le ciel. Des cirrus ? En fait, le beau temps persistera toute la journée et la journée suivante. Toujours des difficultés en ce qui me concerne à lire le ciel.

Je passe à côté d’une loge effondrée. Parfois, je trouve ces grandes forêts d’épicéas quelque peu monotones, même si leur écrin de neige avec le soleil les font scintiller.

Nombre de skateurs ou fondeurs me doublent à grande vitesse. Je me convainc que mon allure de tortue  me permet une dépense énergétique beaucoup plus faible que la leur (juste pour me rassurer).

Aucun arbre couché. Pas de dégâts dus à la tempête ni dans cette forêt, ni dans les autres forêts traversés, les jours suivants.

Du côté de la Combe de la chèvre, au sommet du crêt Pela, on voit au loin le massif du Mont-Blanc.

Pause au carrefour du Massacre. D’après le gérant du prochain gîte, des savoyards assiégeant Genève s’y seraient fait massacrés en 1632.

Sur la carte, d’autres drôles de noms de villages : Mijoux, Lajoux, Prémanon, le Manon...

Je rencontre un groupe joyeux d’auvergnats, tous des papys et des mammys, sauf une de 30 ans, effectuant la GTJ en sens inverse, de la Pesse à Jougne.

Se surnommant le groupe des « Joëlettes », ils ont tiré à hue et dia, cet été, une sorte de brancard à 4 grands bras, muni d’une roue, appelée Joëlette, sur 150 km, sur le sentier de Saint Jacques. Cet appareil permet de transporter les handicapées sur n’importe quel chemin.

Me souvenant des pentes raides de ce sentier que j’avais emprunté cet été, du côté de Monistrol d’Allier, je leur tire mon chapeau.

D’après eux, cette année, la piste de la GTJ contournerait la difficile montée de Verrière de Joux, où j’avais tant peiné l’année passé. Plutôt une bonne nouvelle pour les autres randonneurs de la GTJ.

M’invitant à leur repas, ils me proposent leur rouge _ un coteau du Jura. Ayant déjà rempli mon Thermos de vin, pour vider mon frigo, mon quota de rouge est atteint.

Leurs affaires sont transportées par l’agence Etape Jura.

 

Cet après-midi, il fait vraiment  très chaud, ma peau risquant d’être bronzée comme celle d’un africain, si je ne pommadais d’écran total. Réticent au port des lunettes de soleil, l’impression de sable dans les jeux se fait sentir, signe qu’il est temps de les protéger avec les lunettes, pour éviter l’ophtalmie.

La neige de la piste exposée au soleil étant transformée en soupe, je recherche maintenant l’ombre.

Après 20 km, sur une très belle piste, dominant des belles vallées suisses, les feuillus sont de retour.

A 16h30, j’atteins le gîte des Fournets, placé à entre Lamoura et Lajoux, à 1150 m, en contrebas d’une pente vertigineuse dans l’ombre.

Ce chalet isolé est désert. Bien que de construction récente, son intérieur en sapin clair a un charme indéniable. Au centre du petit salon et salle à manger, trône un beau poêle à bois en fonte gris clair, à vitre en mica, diffusant agréablement sa douce chaleur. C’est la seule pièce où il fait chaud. Sur un mur est replié une table de berger.

Le gérant du gîte, Pascal, descend rapidement en ski de fond, la piste raide par laquelle je suis arrivé prudemment. Ce sportif, amant les voyages, tient ce gîte depuis 20 ans et vit seul.

Sa passion l’a conduit à effectuer, avec des amis, un grand trekking dans le Toubkal, sommet marocain qu’il n’a pu atteindre en raison de la neige et surtout du vol de tout son matériel, dont les duvets, dans le coffre forcé de sa voiture à Marrakech. Son autre grand trek a été l’approche du camp de base de l‘Everest, sans pouvoir toutefois l’atteindre à cause de la neige précoce en novembre. Le tirage en grand format d’une photo, collée sur le mur de la salle, rappelle le souvenir de ce trek.

Dans sa chambre glaciale, toute en sapin, où il travaille maintenant sur son ordinateur dernier cri, trône une grande table marquetée marocaine.

Pendant que Pascal prépare ensuite le repas, écoutant RTL à fond, je feuillette un livre, sur l’Himalaya «Homme, divinités et montagnes des Himalayas » ,  aux images et textes remarquables [2].

Puis, cinq pensionnaires, venus de Strasbourg passer la semaine ici, me rejoignent.

            Ce soir au dîner, en entrée sorte de tarte au fromage, puis une tourte aux poireaux.

            Pascal nous invite à regarder une cassette sur le lynx du Jura [3]. Les vues ont été prises avec une caméra amateur, mais les scènes prises _ l’attaque d’un broccard, la mise bas ... _sont exceptionnelles car rarement filmées. Ce film a certainement nécessité au moins 2 ans d’observations patientes.

Je dors seul dans la froidure du dortoir, transpirant dans mon duvet trop chaud. La solution : une bonne couverture en laine remplaçant finalement le duvet.

 

Mardi 2 février 2000

 

Départ à 9h.

Un groupe de suisses d’Yverdon, âgés, dont l’un de 83 ans, sans bagages, à la technique aguerrie, avancent à un train régulier, mais d’enfer, sur la GTJ, vers la Pesse. Je les accompagne un moment, ayant du mal à les suivre. Leurs femmes les précédent en voiture et transportent leur bagages. Ils n’ont choisi de descendre que dans les hôtels 3 étoiles. A un moment, ils perdent la GTJ. Ne pensant pas s’être trompés, ils continuent sur leur lancée.

J’allais les poursuivre, quand je tombe, tout à la fois, sur une plaque de verglas et sur la plaque indicatrice de mon prochain gîte. Surprise de constater que suis déjà arrivé et que prochain gîte, «le  Chalet La Trace », situé au hameau du Manon à 800 mètre de LAJOUX, n’est qu’à 3 km du précédent gîte « les Fournet s » !

Une erreur d’évaluation sur ma carte. Estimant qu’annuler maintenant ma réservation et continuer plus loin, serait peu sympa pour le gérant, je décide de me reposer dans la chambre accueillante, chaude et confortable, que ce dernier m’offre au même prix que le dortoir.

Il a l’intention de vendre ce gîte, s’y étant consacré 16 ans.

« Ce gîte est bien placé à proximité du GR8 et du GR9, de la GTJ, sur la route. Il est fonctionnel au niveau normes sanitaires  _ cuisine ... _. Il a deux chaudière à bois, qui ont été d’un grand secours pendant la coupure de 5 jours due à la tempête ici. Il manque pour l’instant la chambre froide et l’accès handicapé, que je vais réaliser moi-même. Après les travaux, je pourrais le vendre entre 1,8 à 2 MF. Je veux maintenant changer radicalement de vie, par exemple me lancer dans l’humanitaire ou le tourisme » (deux voies à mes yeux bien différentes).

Le chalet est une SARL, montée en association avec sa sœur.

            Pour lui ce gîte de 40 lits lui demande autant de travail que le chalet de 120 lits d’une précédente association qu’il avait gérée. « Entre le ménage, répondre au téléphone, la cuisine, l’entretien, les travaux, la comptabilité, la DDE, l’URSAFF c’est beaucoup... ». Pour lui, le parc régional [4] est un « truc à bouffer les sous, ... jamais présent quand il faut ! ».

Selon lui, « l’Hygiène » ne manque jamais non plus de venir régulièrement le contrôler. Pour avoir des subventions, selon lui, il faudrait avoir des relations avec la jeune chambre économique.

            Ecolo dans l’âme, il s’est lancé dans la culture bio, en particuliers des légumes anciens, patissons et potimarrons et dans la commercialisation de tipies (tentes indiennes), les perches étant obtenues chez un forestier du Haut Bugey et la toile chez un fabriquant de la vallée.

            L’après-midi je me rends à pied au village de Lajoux, où je visite d’abord d’une poterie appelée « Sous les champs ». Dans l’atelier, des poteries avant-gardistes aux dominantes vertes ou bleues. Le mari s’occupe de l’émail et sa femme du tour. Malheureusement, souffrant d’un cancer, elle est à l’hôpital. Terrible maladie !

            La visite de « maison du parc » est assez décevante : des locaux de bureau, sans aucune salle d’exposition, diaporama ou documentation.

 

            Ma dernier visite celle d’une « layetterie » est de loin la plus intéressante. On n’y tisse pas des trousseaux de nouveau-né, mais on y fabrique des petits meubles, des coffrets de bois légers. A l’origine, la layette était un meuble où l’on y rangeait du linge. Par extension, « layette » signifie maintenant un tiroir, puis à tout ce qu’on met dans certains tiroirs, en particulier les vêtements d’enfant et aussi tout ce qui est emballage ou caisse pour emballage léger en bois, enfin les touches mobiles qui ferme les trous du bourdon d’une musette, une sorte de petite cornemuse [5].

Monsieur Benoît Gonin, le layettier me reçoit avec beaucoup de gentillesse, me fournissant toutes les explications nécessaires.

Son entreprise artisanale existe depuis 1885, son grand-père ayant à l’origine, une double activité d’agriculteur et de layettier.

Monsieur Gonin travaille uniquement les épicéas du haut Jura qui vivent à plus de 1100 mètres l’altitude _ bois du Rizou ... Cette altitude contribue à la qualité du produit, par ne pousse plus lente et par le veinage serré, fournissant un bois plus dur. Il achète et va choisir ses bois en forêt. Il embauche alors un bûcheron, un débardeur et un transporteur. Il possède une scierie où débiter le bois selon des épaisseurs différentes, en fonction de la partie de l’arbre et de sa qualité, pas toujours homogène.

Il pratique le séchage naturel à l’air libre.

Autrefois toute sa fabrication était à usage professionnel pour les horlogers, bijoutiers, pour des réparateurs de radio télévision, pour le rangement de la petite mécanique, voire pour des usages médicaux _ pour le rangement de fiches médicales...

En 1965, il a commencé la vente directe aux particuliers, proposant toutes sortes de rangements, pour les collectionneurs, pour l’homéopathie, les cassettes, les disques, les CD, les bijoux ...

Tous les meubles sont assemblés uniquement avec des chevilles en bois coniques. Une particularité, tous les tiroirs sont légèrement coniques, plus étroits derrières que devant, de manière à bien coulisser et pour compenser toutes variations hygrométriques. Les boutons sont en buis. Il propose plus de 150 modèles standards et peut aussi réaliser des modèles sur mesure. Un de ses clients est japonais. Dans sa pièce d’exposition, un des meubles (1,1 mx0,6 mx0,3 m), comporte 154 tiroirs.

Beaucoup de tiroirs sont compartimentés avec des séparations amovibles. Tous les tiroirs sont assemblés rainure languettes, pour des raisons de solidité. 

Il expose au « salon du modélisme ».

Il a formé un apprenti pendant 6 ans, mas ce dernier l’a quitté en décembre. N’aimant pas la neige et le climat, il est redescendu dans le bas Jura, vivre à côté de ses parents. Il m’explique, une pointe de regret perçant dans sa voix : « Il avait un métier dans les mains, il aurait pu reprendre l’entreprise pourquoi pas ? Tout était possible, étudiable. Il a préféré travailler dans une usine tranquillement ».

Je lui suggère de contacter les musées et encourageant ajoute « il y aura toujours des personnes intéressées par ce genre de meubles ».

Monsieur Gonin : « Quand on parle des 35 heures, alors qu’ici on doit être à 70 h, pour un jeune quel est son intérêt personnel ? C’est bien gentil de faire de belle choses, on se demande si plus tard on ne sera pas obligé d’être salarié dans une grande entreprise et faire le travail annexe pour son propre compte, car l’artisanat à l’heure actuelle c’est dur. Tout le monde dit c’est formidable, continuer, vous existez mais [sans argent], vous faites quoi ? ! ».

 « Venir ici pour les vacances une semaine, c’est une chose. Mais quand on a ici de la neige du mois de septembre au mois de mai, certaines années, c’est moins agréable. Pour un jeune qui veut travailler ici, avec la location des logements est plus cher à cause de l’afflux touristique_ car la région est belle _, avec l’investissement dans 4 pneus neiges, avec 40 km pour aller au cinéma cela est dur. »

« Il faut aimer ce que l’on fait sinon, on tombe dans l’artisanat au coup par coup, uniquement dans les périodes touristiques, juste pour des raisons commerciales. C’est pourquoi on a créé l’association des artisans créateurs jurassien du département. Quand on rentre chez ces gens là, on est sûr d’avoir affaire à de véritables artisans ».

            Nous avons passé presqu’une heure ensemble et le soir tombe déjà.

            Au retour au gîte, une personne m’a relaté l’anecdote d’une affaire perdue avec la société Rolex, par Mr. Gonin suite au retard au rendez-vous et à une présentation en bleu de travail, significative du soucis de du travail bien fait mais du manque de préoccupation pour les apparences, de ce dernier.

            Le soir, je mange, en tête à tête, c’est à dire seul, avec le jeune fils du gérant du refuge. Le gîte est désert. Au menu, une palette à la diable très copieuse ( !) et un gâteau au chocolat.

            L’excellente bière biologique que le fils du gérant a débouché _ la bière du Caroux [6] _ jaillit comme un geyser. C’est sa particularité. Je l’ai surnommé « la bière qui saute », car auparavant un autre exemplaire avait sauté pareillement. Le fabricant la brasserait encore dans le sous-sol de sa maison.

            Il rêve de devenir accompagnateur d’agences du type « Terre d’aventure » et dit suivre certaines formations _ BAPA etc .. _ pour cela.

Il a le verbe, le contact facile, un « bon sens commercial » _ ... et un passé mouvementé. Dénoncé dans un petit trafic dans son lycée, il est au vert, ici se « refaisant une santé » et aidant son père.

Le surf est sa grande passion. Je pressens sa future passion du Delta, auquel il a déjà touché avec le delta club de Saint-Claude. Je lui fait parts de ma propre expérience : « Aux commandes [d’un delta], on se sent comme Léonardo di Craprio dans le film Titanic, quand en figure de proue au dessus flots, il s’exclame ‘’je suis le maître du monde !’’».

 

Mercredi 2/2

 

Ma prochaine destination est le Gîte La Dalue à 3,5 km des Moussières à1245 m d’altitude, une randonnée d’une quinzaine de km. Pluie, vent de face, temps exécrable ! Même mes gants GoreTex ont traversé. Pas une âme qui vive sur le chemin, «I am a poor lonesome cow-boys ».

Mon seul désir rejoindre le prochain gîte au plus vite.

A proximité du gîte à la « Petite Bramande », altitude 1270 m, une femme habitant une maison sur la route et connaissant son accès que par la route, m’indique un mauvais chemin. « C’est à 100 mètre par la route ». Je fais le dernier kilomètre à pieds sur la route (en fait le gîte était directement sur la GTJ). C’est fou ce que les distances subjectives paraissent courtes aux personnes motorisées, 1 km devenant 100 mètres.

Le chemin terminant menant au gîte est entièrement verglacé. Une deux chevaux folle descend ce chemin à grande vitesse, klaxonnant en permanence. Le long, sont placardées des pancartes « Réserve volontaire LPO [7] ». Le gîte, une vieille ferme, est atteint à 13h30. Sur la façade des stères de bois montent à l’assaut du toit. Sur l’empilement des bûches, reposent une vingtaine de paires de skis de fond, signe d’une forte présence.

Je dépose tous mes vêtements mouillés au séchoir.

            Dans la grande salle à manger, je rencontre un groupe scolaire d’un vingtaine de jeunes venant du lycée agricole de 450 élèves de Cibeins, construit à 1918, à côté de Mizérieux et du Trévoux dans l’Ain. Le groupe conduit par un professeur de gymnastique dynamique et dévoué d’une cinquantaine d’année Joël et un surveillant Zober.

Le service est terminé. Toutefois, le gérant du gîte Bernard Perrier, au visage buriné et à la moustache poivre et sel, me sert une belle assiette de charcuterie de pays, aux tranches de jambon cru grandes comme deux fois la main (Bernard ne me facturera que 15 f ce plat).

            Ce refuge possède une magnifique cuisine franc-comtoises répertoriée à l’inventaire des monuments historiques. Sous sa cheminée, à l’énorme linteau traversant toute la pièce, se blottit un vieux poêle ventru et en fonte noircie par les années.

            Cet homme intelligent est membre de la LPO. C’est lui qui a posé les pancartes visibles sur le chemin. Il aime les animaux. Sa maison est en quelque sorte une arche de Noé. Il possède deux chats très familiers et un gros berger, adopté à la SPA. Il ne comprend pas le plaisir de la chasse, même s’il comprend sa nécessité d’un équilibre et d’une régulation des populations animales. Il s’est battu contre la loi Verdet, permettant le passage en toute légalité des chasseurs sur les propriétés privées, sans autorisation du propriétaire.

            Pour lui, mon « tétra » ou poule de bruyère, dont je parle au début de ce récit, est soit une poule faisane, soit une gélinotte.

            Un drame dans sa vie, l’adhésion de sa femme aux témoins de Jéhora, cause finale de son divorce. Il a une fille qui était présente ce jour là lors de mon arrivée. La secte par des faux témoignages a réussi à le faire condamné à ses dépends.

Suite à une allergie chronique au foin et aux farines animales, appelée « le poumon fermier », en 1978, cet éleveur a reconvertit sa ferme, en gîte de 12 places, au départ.

Lui aussi se dit « embêté » par les normes sanitaires, qui lui imposent de mettre de l’inox partout dans sa cuisine. « Heureusement, ma cuisine est à l’inventaire des monuments historiques ». On lui demande aussi de changer la pente un peu raide des escaliers montant au dortoir.

En attendant l’après-midi, pour tuer le temps, je lis un très beau livre sur le Jura, par un photographe renommé ici, nommé Gérard Benoît à la Guillaume, dont j’avais déjà noté la qualité photographique de ses cartes postales distribuées dans la région.

Dans une revue, je lie contre l’onglée, boire beaucoup, ne pas serrer ses chaussures.

Je discute aussi avec les lycées, parmi lesquelles beaucoup de jeunes filles. Celles-ci en général s’orientent plus vers la comptabilité agricole etc...

Le soir, au menu, une spécialité régionale la « chèvre salée ». Ce n’est pas un fromage, mais une viande cuite de chèvre, assez maigre, préparée comme une potée. Pas mauvais. Ici encore, une nouvelle bière jurassienne « La Rouget de l’Ile  [8]» (excellante d’après mes voisins de tables, mais je ne l’ai pas goûtée).

Partout dans le gîte des affiches « Merci de ne pas fumer », dont une avec la mention « L’air du Jura mérite d’être préservé ».

 

Jeudi 3/2

 

            Le lendemain, je soulève le petit rideau brodé de ma fenêtre. Pas de doute, un magnifique soleil luit dehors.

Je dois maintenant rejoindre à 15 km, le gîte d’étape le Berbois, à 5 km de la Pesse près de la Borne au Lion et à 1280 m. Je choisi une variante de la GTJ plus longue mais réputée très belle.

D’abord une longue combe d’altitude dégagée. Je m’arrête un instant au gîte « le Verguet » pour un vin chaud. Autant le gîte de la Dalhue a conservé l’extérieur d’une ferme ancienne mais est par trop restauré à l’intérieur, autant ce gîte est resté authentique, avec son aspect de ferme de paysans pauvres que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur. On y sentirait encore l’étable. An l’intérieur, on se sens retourné à l’époque des années d’après guerre.

Sur mon trajet je passe, à côté d’un bâtisse au milieu de la campagne, semblable à une école de la 3ème république. On m’apprendra qu’elle été effectivement une école jusqu'à sa fermeture dans les années 60.

Le trajet ne cesse de monter. De nouveaux, ma piste domine de magnifiques panoramas sur les vallées suisses.

J’arrive à  un col. Sur une grande borne calcaire a été gravé l’inscription : « Lieu historique 1944, maquis de l’Ain et du Haut-Jura, poste de commandement, Hôpital de campagne, inauguré le 9-778 par Mr Alain Poher président du sénat ». A quelques mètre, sur une pancarte en tôle est indiqué « La Borne aux Lions, altitude : 1289 m, au sud de la limite actuelle des départements de l’Ain et du Jura, se trouvent une série de bornes marquées d’un côté du Lion de France comté et de l’autre des 3 fleurs de lys du roi de France. Elle a été implanté en 1613 sur ce qui était la frontière entre la Franche-Comté, possession espagnole juqu’en 1678 (paix de Nimègue) et le Bugey et le pays de Gex rattachés au royaume de France en 1601 (traité de Lyon). ...Ces lieux vivent à cet époque les affrontements entre les bandes des « Gris » et des « Cuanais », partisans opposés des rois de France et d’Espagne. ... En 1943 et 1944 les combattants volontaires des maquis de l’Ain et du Haut-Jura, sous les ordres du colonel Romans-Petit, compagnon de la libération, occupèrent ces montagnes d’où ils allaient porter leurs coups contre les troupes nazis. Au moment des terribles combats de juillet 1944, que celles-ci menèrent dans cette région contre les hommes de la résistance française, ce lieu fut un refuge pour le poste de commandement du colonel Roman-Petit, auprès duquel furent ramenés un grand nombre de blessés qui avaient du être abandonnés dans les forêts.». A proximité est construit dans un enclos un petit chalet, pour la commémoration de ces hauts faits de résistances. Un drapeau français flotte au bout d’une hampe à côté du chalet.

J’arrive à 16 h au refuge du Berbois. Me reçoit Marie-Claude Marounier, une belle femme d’une cinquantaine d’année, correcte mais réservée. Elle a acheté ce gîte et vit ici seule depuis 15 ans.

Pour la douche contingentée dont l’eau provient d’une citerne, il faut mettre une pièce dans un minuteur. Normalement, comme dans un refuge de haute montagne, j’ai droit qu’à une douche, mais exceptionnellement cette dame m’autorisera à en prendre deux, une le soir et une le lendemain.

Pour ne pas avoir à utiliser le téléphone du gîte qui n’a pas de minuteur, je rejoins, dans la nuit, à quelques une éminence près du crêt de Chalam où j’avais détecté une bonne réception, mais à cet heure étrangement l’émission ne pas passe plus. Cette dame m’autorisera donc à passer un message, qu’elle ne me factura que 5 F.

Un de ses amis sexagénaire, un viticulteur jurassien à la retraite spécialisé dans le mousseux jurassien de la ville Caron ( ?), est venu lui tenir compagnie. Il effectue quelques bricolages.

Nous serons donc trois à table. Mais, un groupe de 8 fondeurs s’annonce et arrivent rapidement de la Pesse. Puis survient le conducteur d’une puissante dameuse, venu apporté des provisions pour ce gîte isolé.

Il me décrit avec bonne volonté, les difficultés et neiges rencontrées dans son métier.

Il se plaint que la nature n’est pas assez protégée. Les cueilleurs de ceps et des chasseurs d’escargots viennent ici la décimer.

Le gratin dauphinois est si copieux, que j’ai du mal à en reprendre lorsque Mme Marmounier m’en propose encore une fois. C’est fou ce que l’on peut manger dans ces gîtes. Pas vraiment le régime minceur.

 

Vendredi 4/2

 

            Au réveil, maintien du temps radieux. 

Maintenant la piste est constamment en pente douce descendante vers Giron mon but final et fin de la GTJ.

            A cause de la neige verglacée, je suis continuellement en chasse-neige pour me freiner.

            A un moment, le chemin étroit le long d’une falaise est à sens unique, une paroi raide d’un côté, le précipice de l’autre sur une vallée, au fond de laquelle j’observe un moment un élevage de chien de traîneaux.

            Les « rails », tracés par la dameuse, me conduisent directement sur un empilement de stalactiques de glace tombées de la paroi, que j’évite au dernier moment.

Personnes toutes la mâtinée sur la GTJ.

            Le soleil fait des jeux de lumière entre les grands sapins de la forêt de Giron, certains immenses.

            A proximité de Giron la couche de neige se raréfie. Elle d’ailleurs maintenue artificiellement par damage régulier de la mince couche de neige subsistant sur une route goudronnée conduisant de la forêt à Giron, où j’arrive à 11h. A la sortie de la forêt, je passe à côté d’une immense croix en bois blanche. 

            A Giron, situé à 1000 mètres d’altitude, je trouve Joël et ses lycéens, qui m’emmèneront dans leur bus presque jusqu'à Bellegarde.

Joël m’apprendra que la Pesse avaient eu un curé, véritable éthnologue, possédant plus de 5000 diapos traçant l’évolution de la région. Malheureusement, ce curé étant décédé, Joël ne sait ce qu’est devenu ce trésor photographique.

Juste l’arrivée à Giron, j’achèterais enfin mon forfait ski de fond ( !).

            Dans une plaquette riche et fort documentée sur le village de Giron [9], j’apprendrais que le village, est connu depuis 935, a 95 habitants et 2 agriculteurs en 1997 et souffre régulièrement de pénurie d’eau. Il ne vit que du tourisme et de l’industrie forestière. Sa fromagerie a été fermée en 1992.

 

Retour à Paris, à partir de Bellegarde, le soir même, par un trajet de 3 heures, en TGV.

 

Au total, j’aurais fait environ 100 Km, en 6 jours, entre Lundi 31/1 et Vendredi 4/2, sur une piste sans difficulté particulière.

Je garderai fidèlement en mémoire le souvenir et une forte impression, laissée par l’accueil et l’honnêteté scrupuleuse et des prix très raisonnables pratiqués, de tous les gérants des gîtes où je me suis arrêté.

Ce périple fut une grande bouffée d’oxygène au sein d’une belle nature apparemment intacte et de paysages inoubliables sous le soleil.


Randonnée sur le le sud de Grande Traversée Jurassienne (100 km)

du 5 février 2000 au 10 Février 2000 (durée : 6 jours)

Equipement individuel

Equipement

informations

Sac à dos

40 litres

Thermos ou gourde

1 L

duvet

pour nuit en gîte 1 kg, 10 °C ou montagne -20 °C

Bonnet

ou passe montagne

gants (paire de) coupe vent

imperméables, chauds, transpirants type Gore Tex

gants (paire de) polaires

à mettre sous les premiers

Amorack ou parka chaud

à doublure polaire

blouson polaire

à mettre sous la parka

sous-vêtements

chauds, techniques montagne, ...

chaussettes montagne

chaudes

Pantalon

Gore Tex, toile épaisse résistante, si possible guêtres intégrées

guêtres

si l’on ne possède pas de pantalon avec guêtres

Lunettes de ski

anti buée condensation, anti UV 100 %

skis de fond (paire)

avec fixations et sculptures en écaille

bâtons de skis

ou bâtons de randonnée

Chaussures de ski de fond

 

housse de transport des skis

pour portage sur sentiers déneigés, dans train, bus ...

Equipement collectif

Equipement

informations

boussole

 

Couteau suisse

couteau suisse avec ciseaux à couture et pince à épiler

barres céréales

pour une semaine

couverture de survie

 

briquet

 

sursac de duvet

 

lampe frontale

ou lampe torche

trousse pharmacie

bandages, alcool iodé, antibiotiques large spectre

piles

pour montre, appareil photo (R6, mercure ...)

Biaffine

ou vaseline

crème solaire

écran total

cartes

des pistes de ski de fond du JURA sud (IGN)

ficelles et élastiques

 

portable

téléphone portable


Divers

Equipement

informations

Appareils photos

 

Pellicules

diapos (7 x 37)

Carnet de notes

ou bloc papier

Stylo ou crayon

2 ex.

Porte cartes

ou sac Ziploc étanche

Banane (sac)

grande capacité

Billets de train SNCF

environ 300 F Allée, 400 F retour

Forfait ski de fond

1 semaine 150 F

Dictaphone

avec micro cravate & micro cassette pour notes & interviews

Sacs plastiques

type Ziploc transparents pour envelopper toutes les affaires

Silicagel

sachets dessiccateurs pour l’appareil photo

Sacs plastiques

 

 

Itinéraire pour le Sud de la GTJ,  Février 2000

Jour

Hébergement / téléphone

Lieu atteint / km parcourus / jour

altitude

type

prix ½ pension / personne, petit déjeuner, taxe, ... / suggestions

Dimache

30/1

Gîte la Grenotte

03.84.60.54.82

Entre Les Rousses et PREMANON /

0 ou 13 km

1100 m

Gîte

Départ de Paris 8h52 arrivée à 13h12 à la gare SNCF de MOREZ

Taxi de la gare jusqu'à à la station des Rousses (ou ski 13km si neige)

Lundi

31/1

Les Fournets

03.84.41.24.81

entre LAMOURA et Lajoux /

20 km

1150 m

Gîte

 

Mardi

1/2

Châlet La Trace

03.84.41.27.27

LE MANON à 800 mètre de LAJOUX /

5 km

1150 m

Gîte

 

Mer-credi

2/2

Gîte La Dalue

03.84.41.69.03

à 3,5 km des Moussières /

15 Km

1245 m

Gîte

ou Chez Verguet BELLECOMBE tel : 03.84.41.61.32

Jeudi

3/2

Gîte d’étape le Berbois

03.84.42.72.41

à 5 km de la Pesse près de la Borne au Lion /

20 km

1280 m

Gîte

 

Ven-dredi

4/2

/

0 Km

/

/

Retour taxi vers Gare SNCF de Bellegarde. Départ 17h09 arrivée à Paris à 20h22

Environ 90-100 Km, en 6 jours, entre Dimanche 30/1 et Vendredi 4/2.

 

Pour en savoir plus sur la GTJ (réservation, plans, liste gîtes, agences ...), une adresse :

GTJ / ESPACE NORDIQUE JURASSIEN, B.P.132, 39304 CHAMPAGNOLE CEDEX,

Tel : 03.84.52.58.10, Fax : 03.84.52.35.56, email : gtj@wanadoo.fr



[1]  L’idée de l’expédition vient de la lecture du livre de l’explorateur Grely « Glaces arctiques », paru en 1884 (réédité aux éditions Phoebus).

[2] Homme, divinités et montagnes des Himalayas, Blanche C. Olschak, Augusto Gansser, Emil M. Büchrer, Glénat, 1994.

[3] Vivre le Lynx dans le Jura, de Loïc Coat, Tel/fax : 03.84.60.42.07, lcoat@aricia.fr ou www.jura-France.com/lynx

[4] Le parc effectue une certaines nombre de préconisations _ comme faire les façades en crépi « tombière », un ocre ou blanc cassé ou en tavaillons, des tuiles de bois traditionnelles utilisées dans le Jura pour protéger la façade la plus exposée au grands froids _ et finance alors une partie des travaux.

[5] Définition du Larousse universel, 1949.

[6] brasserie du Caroux, 34800 NEBIAL

[7] la LPO étant la ligue protectrice des oiseaux

[8] RBM, 39000 LONG LE SAULNIER.

[9] Giron, Echos d’un village Montagnard, par Ursula Rhyner, vendu au Kiosque du village.