PRATIQUE
DE LA RANDONNÉE EN MONTAGNE ET DANS LE DÉSERT
AU MAROC
Bien que la montagne Marocaine soit particulièrement ouverte et accueillante, les itinéraires ne sont pas toujours évidents et les contacts avec une population parlant pas les langues étrangères peuvent être difficiles à nouer. Il est donc fortement conseillé aux randonneurs de s'adjoindre les services d'un accompagnateur en montagne breveté (cf. adresses des Associations et bureaux de guides).
Ces accompagnateurs (ou guides de montagne) ont reçu une formation sérieuse comparable à celle de leurs homologues alpins.
Ces guides de montagne ont été sélectionnés puis formés au CFAMM (Centre de Formation aux Métiers de Montagne) à Tabant, Aït Bouguemmez, pendant 6 mois.
Depuis janvier 1992, les guides se sont organisés en créant l'Association Nationale des Guides et Accompagnateurs en Montagne du Maroc (ANGAMM, dont tous les membres ont souscrit un contrat d'assurance "responsabilité civile" obligatoire, il est souhaitable d'exiger la carte officielle du guide, ainsi que le reçu d'assurance.
Les guides de montagne sont habilités à conduire les randonneurs sur les sentiers et les voies normales des sommets et des cols, à l'exclusion des itinéraires qui nécessiteraient la mise en oeuvre des techniques de l'escalade, de l'alpinisme ou de ski, sauf aux ascensions des sommets Toubkal et Mgoun qui nécessitent des crampons.
Mais compte tenu du développement de ces activités dans le Haut Atlas et de la demande touristique en accompagnement spécialisé, le CFAMM a mis sur pied des cycles de perfectionnement à l'intention des accompagnateurs brevetés dûment sélectionnés.
C'est ainsi que des guides spécialisés en ski de montagne, canyoning et escalade sont actuellement opérationnels, carte de stage en la matière est exigée.
*La spécialisation "ski de montagne" autorise l'encadrement des randonnées à ski sur des terrains où la progression ne nécessite pas l'utilisation de moyens d'assurage, seuls acceptés couteaux, crampons et piolets.
*La spécialisation "canyon" autorise l'encadrement des randonnées pédestres dans les parcours de gorges empruntant de courts passages d'escalade équipés.
*La spécialisation "escalade" autorise l'encadrement des activités en école d'escalade ou sur des voies équipées n'excédent pas deux longueurs de corde 40 et 90 m.
Ces qualifications sont mentionnées sur les cartes professionnelles des guides concernés.
D'une manière générale, il est à signaler que, même s'ils ne sont pas autorisés à encadrer certaines activités sportives (parapente, rafting, canoë-kayak, spéléologie..), les guides peuvent néanmoins en assurer l'organisation logistique (repérage, portage, campement...).
En revanche, les guides sont habilités à encadrer les groupes VTT, sport pratiqué par toutes les catégories d'âges.
Dans chaque village, en particulier aux terminus des chemins carrossables, il est possible de louer des mulets de bât. Une bête porte environ 100 kg, soit le gros matériel de 4 randonneurs (cf. tarifs).
Outre le confort qu'il procure, ce système est un gage de sécurité en cas de défaillance ou de blessure d'un randonneur dans une zone isolée..
Lors des grandes traversées hivernales, les mulets ne pourront pas toujours retrouver les skieurs au bivouac du soir. Il est alors possible, pour les étapes d'altitude, de louer les services de porteurs (cf. tarifs) qui, selon le terrain, transportent des charges de 20 à 30 kg (prévoir alors des sacs à dos supplémentaires ou sac marin, éviter sac voyage).
Bien entendu, un accompagnateur de montagne ne peut en aucun
cas être considéré comme un porteur potentiel.
A Imlil, par exemple, (massif de Toubkal) les mulets sont loués à tour de rôle
(adressez vous au chef muletier).
On rencontre 3 types de structures d'hébergement : les auberges de montagnes, les gîtes d'étapes chez l'habitant et les refuges d'altitude (cf. liste par massifs et tarifs).
Certains gîtes ont fait l'objet d'un classement qui prend en compte leur habitabilité (chambres équipées, cuisine, terrasse..), leur confort (wc, eau courante, douche) et leur propreté.
Les gîtes classés qui sont mentionnés dans cette brochure arborent sur leur façade le panonceau officiel de la GTAM (label).
D'autres gîtes existent également (gîtes non classés): ils assurent l'accueil des randonneurs mais dans des conditions plus sommaires.
Les listes publiées ci-après ont été mises à jour le 31.12.1999. Les classifications mentionnées peuvent varier en cours d'année, et par voie de conséquence les tarifs pratiqués dans les gîtes concernés. Consulter sur place l'affichage réglementaire.
En pleine nature et en été, les bivouacs à la belle étoile ou sous une tente sont conseillés.
Se renseigner au préalable sur les sites et les autorisations de bivouacs .
Il faut rassembler avant le départ les vivres de base pour la randonnée. Chaque village est néanmoins doté de petites épiceries où l'on pourra compléter ses provisions.
Il est également possible de se procurer auprès des habitants poulets, oeufs, moutons, légumes parfois. Vu l'éloignement des villes et d'accès, il faut s'attendre à des prix un peu élevés. On peut prévoir son ravitaillement en fonction des souks hebdomadaires (cf. jours de souks.)
Enfin, dans les gites, les refuges et les auberges de montagne, l'eau courante n'est, en général, pas potable. L'eau de consommation devra être prélevée exclusivement dans les sources. En cas de doute, ne pas hésiter à les désinfecter.
Équipement
Prévoir des chaussures de marche en montagne, un sac marin que vous pouvez confier au muletier, un petit sac à dos pour les besoins d'une journée de randonnée, une lampe de poche, une gourde, une trousse à pharmacie (premiers soins), une tenue bien chaude pour les soirées, un ka-we et un sac de couchage.
En cas d'accident, il faut prévenir l'autorité locale la plus proche, qui organisera les secours en liaison avec la Gendarmerie Royale et la Protection Civile. Mais compte tenu des difficultés de communication, de l'isolement et de la nature du terrain, le secours officiel (notamment hélicoptère) peut être long à se mettre en place.
Il est donc conseillé de disposer d'une relative autonomie en la matière et d'emporter avec soi une trousse de pharmacie bien élaborée et, pour les raids hivernaux, des attelles gonflables et traîneau démontable sont souhaités.
Il est évident que l'encadrement systématique des randonnées par un guide breveté est un gage important de sécurité.
* La montagne et le désert marocain sont un domaine préservé, qui commence à peine à s'ouvrir sur le monde extérieur.
* Son environnement est fragile et les traditions socio culturelles ancestrales de ses populations doivent être respectées.
* Aussi, afin de prendre en compte la sensibilité des habitants des hautes vallées ainsi que l'environnement montagnard, il convient d'observer un certain nombre de règles.
* L'environnement est un atout qui doit être respecté et protégé de toute éventuelle pollution.
Recommandations importantes
* La tenue vestimentaire du randonneur devra être correcte (chemise fermée et pantalon long), notamment dans les villages et à leurs abords, et il sera important d'obtenir le consentement des habitants avant de les photographier.
* Il n'est pas conseillé de distribuer systématiquement bonbons, stylos et autres objets aux enfants des villages. Et si on désire laisser sur place des médicaments, il faut toujours le faire par l'intermédiaire d'un accompagnateur, d'un instituteur ou d'un infirmier.
* Les déchets dégradables devront être brûlés sur place et les résidus enterrés, les autres (notamment verre, aluminium et boites métalliques) seront redescendus et évacués vers un lieu de collecte au village chef lieu.
* Les cultures et les plantations devront être respectées et seul le bois mort tombé pourra être utilisé pour le feu. Il faut éviter de déforester les plateaux en mettant le feu sur les coussinets.
* De plus, il conviendra d'exiger avant l'engagement des muletiers la quantité suffisante de la nourriture des mulets/bêtes (environ 15 kg/orge/jour et 05 kg/paille/jour). afin de ne pas accentuer le surpâturage dans les zones traditionnelles de transhumance.