Le mouton
Qu’est ce que tu rumines encore?
Bêêêê, de l’herbe, comme d’habitude !

Le mouton est un ruminant (famille des ovidés) herbivore et grégaire (vivant en troupeau). Sa caractéristique principale est d’avoir une toison laineuse et frisée. Il a d'ailleurs été domestiqué pour fournir de la laine et ensuite pour donner du lait et de la viande.

Les moutons font partie de la famille des ongulés artiodactyles, avec les bovins et les caprins, une sous-famille de ruminants à cornes creuses et à sabots. L'ancêtre de notre mouton serait le mouflon d'Asie. Sa domestication aurait commencé en Irak, vers 8900 avant Jésus-Christ.

 

Une famille sans soucis

Un beau jour de printemps, alors que Bêêêta le bélier aux cornes spiralées broutait paisiblement dans la prairie, il leva la tête et s’arrêta net... Bêêê, qui est-elle? C’est Bêêêty la brebis lui bêla un mouton (un mâle châtré qui finira sa vie dans votre assiette...) qui passait par là. Après quelques heures de “gambadage”, Bêêêta se décida et alla voir Bêêêty. Environ 150 jours plus tard, un joli petit agneau, Bêêêchou, venait agrandir la famille (portée pouvant aller de 1 à 2 agneaux). Notre famille se nourrissait de feuilles, de bourgeons, de foin et d’herbe, et le clan auquel elle appartenait, les moutons, avait la particularité d’avoir le poil frisé. Mais un jour, l’homme eut besoin de laine pour avoir chaud lors des terribles journées d’hiver... Il décida alors de domestiquer nos ovidés et de prendre leurs fameux poils frisés, et chaque année au printemps (pour que ces pauvres bêtes ne souffrent pas du froid), ces derniers n’ont désormais plus que la peau sur le dos ! Heureusement pour eux, leur laine repousse en été, pour être retondue le printemps d’après, et ainsi de suite, 5 fois en moyenne dans leur vie.

La toison

La toison est composée de 2 sortes de poils : la petite laine, poils courts, fins et ondulés, assure l’isolation thermique ; les jarres, poils superficiels plus longs et grossiers, protègent les moutons des intempéries, du vent et de la pluie.

La transhumance

Le terme "transhumer" dérive du latin "trans", au-delà, et "humus", terre, par l’espagnol "transhumar", c’est à dire, aller au-delà de la terre d’origine. En fait, la transhumance c’est la migration périodique du bétail de la plaine, qui change de pacage (pâturage) en été et s’établit dans la montagne. Transhumer c’est donc le fait de mener les troupeaux de moutons paître dans les prés.

La transhumance permet aux moutons de trouver dans les alpages la nourriture qu’ils ne trouvent plus dans la vallée. Elle a aussi d’autres intérêts : écologique, car le berger suit la poussée de l’herbe et économique, car les dépenses du berger pour nourrir son troupeau sont réduites. Au départ, la transhumance se faisait à pied, puis avec l’arrivée du chemin de fer, ce mode de transport a pris le relais, et enfin, on la voit de plus en plus s’effectuer en camion car ce transport est peu coûteux.

Les différentes races

Il existe environ 450 races de moutons domestiques. Grands, petits, gras, maigres, gris ou roux ; 0, 2, 4 ou 8 cornes ; face blanche ou face noire ; oreilles pendantes, queues épaisses ; toisons courtes, épaisses ou laineuses ; moutons sans laine... toutes ces différences sont dues aux multiples croisements entre les différentes races, aux mutations, à l’élevage sélectif et à une adaptation aux conditions géographiques.


Ouessant


Limousine


Ecosse en Berry


Solognot


Jacob


Manech tête rousse


Corse


Hampshire

 

Le mouflon
(non, je ne me suis pas trompé de lettres !)

C'est certainement l’ancêtre de notre mouton domestique. Ce gros mouton (une fois et demi plus grand que le mouton domestique) vit dans les montagnes et est très agile. Contrairement aux moutons, les femelles aussi ont des cornes, toutefois, elles sont plus petites que celles du mâle.

Le gigot d’agneau et autres morceaux...

La viande de mouton provient en général d’un élevage adulte et plus le mouton est âgé, plus la viande est rouge, dure, persillée de gras et de saveur prononcée.

La viande d’agneau provient d’animaux âgés de moins de 12 mois. La viande de l’agnelet, ou agneau de lait (agneau de 2 mois nourri exclusivement par le lait maternel) est plus tendre et délicate que celle de l’agneau lourd (bête âgée de 3 à 8 mois) dont la saveur est plus accentuée. La viande de l’agneau léger, comme son nom l’indique, a une saveur intermédiaire.

Les viandes de mouton et d’agneau se distinguent des autres viandes par la nature de leur gras (qu’on appelle “gras dur”). En effet, une fois la viande cuite, le gras de mouton (ou d’agneau) se fige plus vite que celui des autres viandes... mieux vaut donc ne pas aller faire une partie de ping-pong si vous avez commandé un gigot d’agneau.

Un repas très “Bêêêêêê !”

Agneau aux poivrons, brochettes d'agneau, côtelettes d'agneau à la Madelon, épaule farcie, en musette, à la Paloise, gigot rôti ou farci, moussaka d'agneau, pilaf à la Syrienne, sauté d'agneau, côtes de mouton grillées, émincé de mouton ou ragoût de mouton, voilà quelques délicieuses recettes à savourer autour d’un bon lait de brebis !

Ce lait est très recherché tant pour sa rareté que pour sa richesse. En effet, il faut 22 brebis pour produire la même quantité de lait qu’une seule vache ! Le lait de brebis est beaucoup plus riche que le lait de vache. En moyenne, le lait de brebis renferme 75 g/l de matière grasse contre 40 g/l pour le lait de vache. Les teneurs en lactose et en sels minéraux sont également supérieures à celles du lait de vache.

Après votre gigot arrosé de lait de brebis, que diriez vous d’un fromage de brebis? Peut-être en mangez vous déjà... car le Féta en Grèce, le "Bleu" en Corse ou le Roquefort en France sont tous des fromages de brebis.

Et le Méchoui ?

C’est le repas que l’on fait lors de la fête de l’Aïd el Kébir. Durant cette fête musulmane, la tradition consiste à sacrifier un mouton pour le partager avec ses proches autour d’une grande fête. Au-delà, cette fête islamique dite «du mouton» est la fête du souvenir. Sous l’ordre de Dieu et pour lui prouver sa soumission, le prophète Abraham n’a pas hésité à sacrifier son fils... mais au moment de passer à l’acte, Dieu retira l’enfant et le remplaça par un mouton. Depuis, les musulmans du monde entier font ce sacrifice pour perpétuer la tradition tous les ans, début février.

Venez découvrir le village des moutons sur :
http://www.district-parthenay.fr/moutonvillage.htm

Les mots rigolos du mot

A part désigner ce petit animal sympathique, le terme de mouton est aussi utilisé pour beaucoup d’autres choses :

• une personne douce et simple ou alors crédule et facile à manœuvrer et à duper, c’est un mouton,

• et si elle est l’opposé, on dira que c’est un mouton enragé,

• et si ce mouton est noir, c’est que la personne est indésirable dans un groupe, qu’elle est gênante.

• Un mouton, c’est aussi par allusion, une petite vague couverte d'écume qui se forme à la surface de la mer quand le vent souffle, un petit nuage ou un amas de fils et de débris.

• Revenons à nos moutons : revenons à notre sujet, mettons fin à ces digressions.

• Un mouton à 5 pattes : c’est quelque chose d’extraordinaire, d’introuvable.

• Un mouton de Panurge : c’est quelqu’un qui suit une autre personne aveuglément. Pour la petite histoire, Panurge, pour se venger de Dindenault, un marchand de moutons qui s’était moqué de lui, lui en acheta un et le jeta à la mer... et comme ces animaux ont un instinct grégaire, tout le troupeau s’y jeta aussi...

• Moutonner : c’est s’agiter comme des vagues, notamment en parlant de la mer.

• Un bélier : c’est une lourde masse de fer ou de fonte employée pour le battage des pieux et des pilotis sur les chantiers de construction.

• Compter les moutons pour s’endormir.

• Jouer à saute mouton

 

 

Le Loup et l’Agneau
de Jean de Lafontaine

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encore ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point.
- C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

 

Source : http://www.cal-lorraine.com/culture/prof_calbert/mouton.html