La démarche scientifique face à la parapsychologie :
méthode et prudence scientifiques
par Benjamin LISAN
Plan de l’article
1.
Introduction..
2. Les présupposés de la démarche scientifique........
2.1 Les phénomènes de la nature sont déterministes.
2.2 Le monde est essentiellement cohérent, aucune loi ne
contredisant une autre loi..
2.3 Les lois physiques de l’univers sont stables dans le temps
et l’espace..........
2.4 Les lois physiques de l’univers suivent des lois
mathématiques.........................
2.5 Toutes les lois de l’univers peuvent être ramenées à une
succession de lois simples....
2.6 La science ne fournit que des modèles et théories de la
Réalité............
2.7 Les scientifiques font d’abord confiance en la Raison pour
découvrir ces lois..................
3. Etapes de la démarche scientifique........
4. Principales caractéristiques de la démarche rationnelle..........
4.1 L’emploi du raisonnement déductif..........
4.2 l’emploi du raisonnement inductif...........
4.3 Nature de la vérité scientifique....
4.4 Suspension du jugement et Ouverture d’esprit...........
4.5 Le doute systématique.
4.6 Prudence et vérifications..
4.7 La vérification expérimentale de toute théorie - critère
de validité......
4.8 Sélection des hypothèses les plus vérifiables........................
4.9 Principe d’économie....
5. Raisons historiques la méthode scientifique........
6. Le courant anti-science et la tentation de l’irrationnel........
7. Les affirmations de la parapsychologie...........................
7.1 L’existence des voyages astraux et du corps astral..
7.2 L’existence d’une vie extra cérébrale et de l’au-delà.......
7.3 Le cas particulier de la survie, après la mort physique,
de « Georges Morrannier »
7.4 Les phénomènes de télékinésie et de poltergeitz....
7.5 La lévitation......
7.6 Le miracle de Fatima.....
7.7 Les phénomènes médiumniques......................
7.8 La médecine « fluidique » et les méridiens du corps.......
7.9 Le « magnétisme » guérisseur....
7.10 Les « stigmates et stigmatisés »
7.11 L’inédie (le jeûne absolu - vivre sans aucune
alimentation)
8. Conclusion..
9. Bibliographie
Ce texte a été rédigé
particulièrement pour ceux qui luttent contre les pseudo-sciences, mais aussi à
destination des parapsychologues, médiums, partisans de l’ésotérisme etc. …,
pour montrer la différence de point de vue entre celui des scientifiques et le
leur.
J’ai voulu répondre à leur attente,
en apportant un point de vue plus « scientifique » que celui habituel
adoptés par les tenants des thèses parapsychologiques ou ésotériques, car il
m’a semblé intéressant de confronter le point de vue des scientifiques avec
celui des médiums, tenants de l’ésotérisme et des parapsychologues.
Mais
avant de pouvoir le faire, il est nécessaire de procéder à un rappel de la
démarche scientifique.
la démarche scientifique part d’un
certain nombre de présupposés, issus de l’expérience, que nous allons exposer.
Ils ne coïncident pas nécessairement avec ceux des parapsychologues.
Voici
ces principaux présupposés.
Tous
les phénomènes de la natures procèdent par une série de causes et d’effets
déterministes. Toute la nature est régie par des lois globalement mécaniques,
déterministes. Tel phénomène A provoque tel autre phénomène B, B provoque C
etc... [1].
Pour
la science, il n’existe pas de
suspension des lois connues de la nature, suite à l’intervention de phénomènes
magiques ou de forces supérieures, qui ne procéderaient pas de lois globalement
déterministes [2]. Le
surnaturel aux yeux de la Science, n’existe pas.
La
Science admet l’existence d’une réalité
ultime et certaine.
La
démarche scientifique est aussi basée sur la conviction _ la confiance _ que le monde observé n’est
pas essentiellement trompeur et que des vérités intangibles, voire immuables,
existent dans l’univers. De cette réalité ultime découlerait toutes les lois.
Aucune
loi ne peut contredire une autre loi.
Ces
lois sont vraies en tout lieu et tout temps, vraies sur terre au XX° siècle,
encore vraies, le siècle suivant ou même dans des millions d’années et dans
tout l’univers.
Depuis
l’existence des premières observations scientifiques (c’est à dire depuis le
XVII° siècle) jusqu'à maintenant, cette affirmation a toujours été vérifiée,
sur terre, dans le système solaire, et indirectement hors de ce système, grâce
à certaines observations astronomiques.
Par exemple, l’observation, depuis
le XIX° siècles, des raies spectrales des étoiles a prouvé la présence des
mêmes éléments et briques chimiques élémentaires, dans tout l’univers.
De nombreuses observations ont
apporté la conviction que les lois de l’univers suivent essentiellement des
lois mathématiques. Constat sans explication.
Cette
conviction des scientifiques de pouvoir toujours ramener l’univers à une série
limitée de lois simples a été toujours, jusqu'à maintenant, vérifiée.
Dans
la pratique, on sait que des lois simples autorisent des vérifications, plus
simples à réaliser.
L’affirmation
de l’existence de lois simples, à la base de toutes les autres lois, ne veut
pas dire que l’univers, dans sa globalité, ne soit pas extrêmement complexe.
La Science admet que les modèles
découverts et lois simples déduites, ne sont que l’approximation d’une Réalité
non encore connue (dans sa totalité).
Pour les scientifiques, il n’y a pas
de voie magique ou royale à la Connaissance. Cette dernière ne peut être
obtenue qu’à partir de nombreux efforts
d’investigation et grâce à
l’expérimentation pratique [3].
Les
certitudes scientifiques ne sont que momentanées, jusqu'à ce que de nouvelles
investigations apportent de nouveaux faits, nécessitant l’élaboration de
nouvelles des théories scientifiques, pour les expliquer.
Nouvelles
théories qu’il faut toujours vérifier de façon rigoureuse et ainsi de suite.
Sinon,
pour un scientifique, ce serait une immense erreur de croire, comme certains
philosophes grecs, que la puissance du
raisonnement pur peut éviter tout recours à l’expérience.
Les
scientifiques préfèrent utiliser la Raison, pour connaître et comprendre la
Réalité, plutôt que de faire appel à d’autres démarches : démarche
mystique, démarche métaphysique ...
Ils
partent du principe que l’univers reste intelligible à la Raison Humaine.
Ils mettent en avant le Doute systématique. C’est un des
fondements de la démarche scientifique.
Ce doute s’est révélé être un puissant moteur de la
découverte scientifique.
La
science admet que toute vérité doit être vérifiée et peut-être remise en cause,
chaque fois qu’un nouveau fait est apporté. Elle prône le libre examen de toute
théorie, à condition que ce libre examen ne soit pas gratuit et puisse apporter
de nouveaux éléments.
La
Science conserve un optimisme certain dans les capacités de la Raison Humaine,
à pouvoir percer tous ou presque tous les secrets de la Nature.
Elle procède par étapes, selon le
cycle «observation de nouveaux faits-> élaboration d’une nouvelle
théorie -> vérification de la théorie par l’observation».
Plus
précisément, elle procède par :
1. une phase d’observations précises, si possible
quantitatives, et pas seulement qualitatives, d’un phénomène ou d’un ensemble
de phénomènes, attirant l’attention, par leur nouveauté ou/et par leur
difficulté à pouvoir être expliqués par une théorie connue.
2. une décomposition du phénomène complexe observé, en
phénomènes simples, faciles à appréhender pour l’esprit et à mesurer,
3. une tentative de ramener, sans a priori, ces observations
simples, à des explications simples connues,
4. si ce n’est pas le cas, une tentative d’élaboration d’une
nouvelle théorie, composée d’explications simples, déduites de la
généralisation des faits et lois constatés par l’observation (C’est la phase du
processus d’induction, l’étape la plus intuitive de la démarche scientifique),
5. une phase de vérification de la théorie, par observations
rigoureuses des faits particuliers prévus par la théorie (c’est la phase de
déduction). Cette étape est celle qui est menée avec le plus de minutie. Toutes
les conséquences d’une nouvelle théorie doivent être vérifiées, sans exception.
Aucune anomalie entre la théorie et l’observation, aucun doute ne doivent
subsister.
La démarche scientifique, comme
d’autres démarches non scientifiques, emploie le raisonnement déductif, d’une
façon systématique, pour l’étape de vérification.
La déduction est le mécanisme, qu’on
retrouve dans le syllogisme suivant :
·
tous les corbeaux
sont noirs,
·
l’oiseau principal
dans le film « Crow » est un corbeau,
·
donc cet oiseau est
noir.
Ce genre de raisonnement ne
fonctionne que si les préceptes ou affirmations de départ sont vraies. Si les
prémices sont vrais à 100 %, la conclusion est de façon certaine vraie à 100 %.
En
science on essaye de ne partir que de prémices 100 % vrais et non
d’affirmations floues, sinon l’emploi du raisonnement déductif devient
aléatoire.
Le raisonnement mathématique est un
cas particulier de raisonnement déductif.
C’est par le raisonnement déductif,
que Maxwell, a déduit, de sa théorie, que la lumière, comme les ondes radio
étaient des ondes électromagnétiques de même nature.
L’induction est le raisonnement qui,
à partir de la généralisation de faits particuliers observés, déduit des lois
ou principes généraux, qu’il faudra ensuite vérifier.
Exemple des corbeaux
noirs
Par exemple, si l’on voit un corbeau
noir, puis un autre encore noir, puis sur un grande nombre d’observations
« conséquentes » (toujours à définir, par exemple 100, 10000), que
tous les corbeaux observés sont noirs et jamais blancs, on conclura
« naturellement » que tous les corbeaux de la planètes, même ceux non
observés, sont tous noirs.
Le bon sens, ou les
limites de la généralisations
C’est
le type de raisonnement intervenant dans ce que l’on appelle le « bon
sens ».
Les philosophe reconnaissent que ce
second type de raisonnement est moins fiable et légitime que le raisonnement
déductif.
Simplement,
dans la pratique et dans notre univers, on constate le plus souvent, que ce
type de raisonnement fonctionne en général, bien.
La vérité déduite d’une
généralisation est essentiellement probabiliste. Elle ne sera jamais fiable à
100 %. Elle ne peut se confirmer que progressivement, par de multiples
observations.
Or ce raisonnement intuitif, loin
d’être logique, peut se révéler de temps en temps faux.
Le bon sens peut, dans certains cas,
nous abuser. En voici des exemples.
Retour sur l’exemple
des corbeaux noirs
Par exemple, on a admit en occident,
pendant des siècles que tous les corbeaux étaient noirs. Or il existe des
corbeaux noirs au ventre blanc, en Afrique. Pour le reste du monde, cette loi
reste vraie. Cette loi reste vraie, à
condition que les corbeaux ne soient pas africains.
C’est pourquoi, pour les
scientifiques, les conditions
d’observations d’une loi, sont très importantes. Une observation, sans
détermination de ses conditions d’observation, n’a aucune valeur ou aucun
intérêt, pour un scientifique.
Prenons le cas d’une lueur vue dans
la nuit. Si on a n’a pas décrit le type de nuit, s’il pleuvait, ventait, si le
ciel était clair, sombre, s’il y avait ou non un bruit, la distance de
l’observation, l’état psychologique de l’observateur, au moment de
l’observation etc... cette observation n’aura qu’une faible valeur et
crédibilité scientifique.
Autre exemple :
l’immobilité de la terre
Pendant des siècle, on a admit que
tout objet qui ne tremble pas, ne vibre pas, ne se déplace alors pas. Comme la
terre ne vibre pas sous nos pieds, les anciens ont déduit que la terre ne
tourne pas et est immobile.
Or
des observations et déductions ultérieures ont prouvés qu la terre se déplaçait
dans l’espace et tournait, prouvant la fausseté de cette généralisation, issue
du « bon sens ».
Exemple de l’orbite
de Mercure
Pendant plus de 2 siècles, la
théorie de la gravitation universelle de Newton a toujours été vérifiée. Chaque
fois que l’on trouvait une anomalie dans la trajectoire d’une planète et qu’on
pouvait penser trouver un contre-exemple à cette théorie, on découvrait
toujours, une planète ou un satellite caché, dont l’effet sur la trajectoire
« anormale », expliquait cette anomalie. Chaque nouvelle découverte
confirmait cette théorie. Donc, à la longue le jeu était de découvrir la
planète, le corps céleste inconnu, chaque fois qu’une anomalie dans la
trajectoire d’une planète était découverte.
Jusqu’au jour, où l’on découvrit
aussi des anomalies dans la trajectoire de la planète Mercure. On appliqua la
méthode précédente, cherchant comme d’habitude la planète inconnue, mais on ne
la trouva jamais.
Plus tard, on découvrit que la
théorie de la gravitation universelle de Newton, ne s’appliquait pas dans les
forts champs de gravitation, comme ceux qui existent à proximité du soleil où
se situe Mercure. L’étrange mouvement de rotation lente du grand axe de
l’ellipse de l’orbite de Mercure est maintenant expliqué par une nouvelle
théorie, plus générale, celle de la Relativité Générale d’Einstein. La théorie
de Newton, reste toujours valable, mais uniquement dans le cadre de certaines
conditions restreintes et précises. La théorie de Newton est devenue un cas
particulier de celle d’Einstein.
En théorie, les scientifiques
admettent toujours la validité du raisonnement inductif, pour obtenir des
théories et des généralisations valables, à
condition d’avoir bien précisé le domaine de validité.
La démarche scientifique, comme
d’autres démarches non scientifiques, emploie le raisonnement inductif. Mais
contrairement aux autres démarches, la démarche scientifique, cherche toujours
à préciser, aussi loin que possible, les conditions « exactes » de
validité d’une théorie scientifique et de certains faits. Le scientifique se
méfie au plus au point des rumeurs.
Pour décrire un fait, par exemple la
réaction des organo-magnésiens en chimie organique, il précisera
(« épuisera ») tous les paramètres possibles : température,
pression, taux, % de chaque composant chimique au départ de la réaction, taux
d’impuretés etc... On épuisera tous les paramètres possibles, afin de mieux
cerner et préciser l’observation.
D’après
le grand philosophe Descartes, une « vérité scientifique » doit être
une affirmation, d’une clarté et d’une distinction telle que l’on la
reconnaisse pour vraie, sans que l’on puisse trouver aucune occasion de la
mettre en doute, malgré toutes les vérifications possibles.
Mais
comme nous l’avons vu, cette « vérité » est essentiellement relative,
liée aux conditions d’observation.
De
mauvaises conditions d’observation prouveront, par exemple, « la
véracité » de l’hypothèse de l’immobilité de la terre.
On sait par expérience, que le
jugement, les opinions pouvaient déformer toute vérité ou recherche de vérité.
C’est grâce à une démarche calme,
dépassionnée, qu’on a pu éviter de se perdre de façon stérile, dans la
diversité des opinions, comme cela a été le cas, durant les siècles passés.
On doit éviter tout a priori devant
tout nouveau fait ou toute précipitation.
Par exemple, Grignard, prix Nobel de
chimie, a observé un jour, lors d’une expérience, un précipité de couleur
marron. Il a d’abord supposé avoir affaire à un précipité d’iode. Mais il ne
s’est pas arrêté là et a cherché à déterminer la composition exacte du
précipité, suite des investigation plus poussée, et, de ce fait, a découvert
les organo-magnésiens.
Il aurait pu de satisfaire d’une
explication a priori, poussé par une certaine paresse intellectuelle ou par un
certain conformisme. Mais, il a préféré suspendre son jugement, avant l’examen
de tout problème, fait et avant d’être totalement sûr de son hypothèse. La démarche scientifique nécessite
toujours beaucoup de travail et d’exigence intellectuelle.
Toute
investigation doit être animée d’un esprit d’ouverture et de curiosité.
Conditions préalables souvent difficiles à obtenir ou à réunir dans la
pratique. Seule souvent l’expérience de la pratique scientifique permet
d’atteindre à la longue cette discipline et façon de penser.
Le scientifique se doit d’être
modeste.
Il
doit résister à toutes les fatwas, diktats et oukases scientifiques et
idéologiques.
L’ouverture
d’esprit ne doit pas être la porte à toutes les divagations. Elle doit suivre
une discipline scientifique _
conduisant à l’emploi du principe d’économie et du critère de validité (voir
plus loin).
Le doute est très important dans la
démarche scientifique. Contrairement au religieux, le scientifique n’affirmera
jamais posséder la vérité infuse, absolue, mais simplement une vérité relative
aux connaissances acquises à l’instant présent, et pouvant être remise à
l’importe quel moment en fonction de l’acquisition de nouvelles connaissances,
obtenues par l’expérimentation.
Ce doute doit être positif. Il a
pour but de construire, de faire avancer les choses, non de détruire l’édifice
d’autrui, sans rien reconstruire.
S’il
n’est pas convaincu d’une la théorie concurrente, il doit douter mais avec
bienveillance (sans mauvaise foi).
La démarche scientifique est faite
de discussions, si possibles sereines, et de remises en cause permanentes.
Après
la suspension du jugement concernant un fait nouveau, les doutes concernant son
explication, doivent être poussés au maximum, jusqu'à leurs extrémités les plus
radicales, mais sans fanatisme.
Le
fanatisme et la croyance ne peuvent strictement coexister avec l’esprit
scientifique.
Depuis le XVII° siècle, le
scientifique admet que si la réalité ultime est immuable et n’est pas
« trompeuse » dans son essence. Elle admet, par contre, que nos sens
et notre raison peuvent se faire abuser par des apparences et par des erreurs
de jugement.
En
effet,
·
nos opinions, a
priori, préjugés, jugements, en particulier les phénomènes inconscients
d’attente, peuvent déformer toute vérité ou recherche de vérité,
·
nos propres
raisonnements peuvent comporter des erreurs, des méprises et des failles (voir
exposé ci-avant, les exemples d’erreurs de jugement lié au bon sens)
·
nous pouvons être
abusés par les charlatans, les escrocs, les mystificateurs,
·
nos cinq sens, fort
utiles pour toute observation, peuvent nous abuser (par exemple par les
illusions optiques, sonores),
·
l’instrument employé
pour une observation, la déformera intrinsèquement.
La
longue expérience des abus de la raison a poussé le scientifique à considérer
aussi avec prudence toute affirmation enthousiaste, invérifiable, floue, en
particulier religieuse.
La
plupart des scientifiques ne veulent plus se laisser abuser par les charlatans,
la naïveté de certains témoins ou de certains scientifiques. A fortiori, ils se
méfient de leur propre enthousiasme, lorsqu’ils ont l’impression d’être sur le
point de découvrir quelque chose.
Car on a pu constater à quel
point un observateur croyant et enthousiaste peut fortement déformer, voire
falsifier, son observation, sous l’effet d’un forte attente et d’un désir
inconscient.
Les
vérifications, pour infirmer toutes les hypothèses d’abus de nos sens et de
notre raison, doivent donc être approfondies et longues. Un néophyte n’imagine
pas la minutie extrême des scientifiques dans leurs vérifications, vérifiant
tous absolument tout, jusqu’au moindres détails. Un tel soucis du détail, une
telle exigence dans les contrôles, expertises, contre-expertises, auraient été
inimaginables pour un homme de l’antiquité.
Un
important volet de la démarche scientifique est la nécessité de soumettre les
hypothèses de toute théorie, à l’expérimentation rigoureuse des faits.
Lorsqu’une
théorie ne fonctionne pas par rapport à l’expérimentation, il ne suffit pas de
la remplacer par une autre théorie. Cette nouvelle théorie ne doit pas être
vague, floue, chimérique ou encore plus floue que la précédente.
Elle
doit au contraire, être plus précise, plus rigoureuse, pour être vérifiable
expérimentalement, par tout les moyens de vérifications possibles, que cela
soit par les observations visuelles, par les instruments de mesures _
chronomètre, inclinomètre, accéléromètre, gravimètre etc ...
Il
faut que ces observations soient reproductibles, d’une observation à l’autre.
En
effet, il ne suffit pas que la nouvelle théorie vérifie les points qui ne
fonctionnait pas avec la précédente théorie. Il faut aussi que toutes ses
nouvelles prédictions soient aussi vérifiées, si elle prédit de nouveaux faits,
non prédits par la précédente théorie.
La
démarche scientifique est extrêmement exigeante. Elle nécessite souvent
d’énormes efforts de vérification, parfois sur de nombreuses années. Elle ne se
contente pas de l’à-peu-près, d’autosatisfaction facile ou de raisonnements
séduisants. C’est pourquoi, il est important qu’elle soit quantitative, et pas
seulement uniquement qualitative.
Une règle courante, employée par la
démarche, pour des raisons pratiques liées à l’expérience, pour éviter d’être
noyé sous des milliers d’hypothèses, est de n’accepter que les hypothèses
pouvant être confirmées. On évite ainsi les hypothèses invérifiables, floues,
peu crédibles.
Un des principes, les plus intuitifs
de la démarche du scientifique, est connu sous le nom de « rasoir d’Ockham », ou
« principe d’économie ».
Guillaume
d’Ockham, un théologien et philosophe du moyen âge, l’inventeur du principe, a
insisté sur le fait que les fondements de la science devaient être tirées de
l’expérience et que l’explication la
plus simple devait être toujours être préférée pour expliquer le monde et
ses mécanismes. Le fil du rasoir de ce principe, est souvent utilisé pour
trancher entre toutes les théories, utilisées pour expliquer le monde.
Si l’on ne peut trouver
d’explications connues, les ayant toutes épuisées, on part du principe que tout
phénomène nouveau et inconnu peut être ramené à un succession d’explications
simples à rechercher et trouver.
C’est un garde-fou, pour éviter
toutes les dérives et les délires.
Pendant des siècles on s’est perdu
dans la diversité des opinions, sans conduite méthodique, sans aucune méthode
sûre pouvant apporter une certitude incontestable.
Jusqu’au moyen âge occidental, voire
jusqu’au XVI° siècle, la connaissance
du monde est fondée, d’une part sur la révélation contenue dans les textes
sacrés, en général intouchable et d’autre part sur une tradition profane,
remontant à Aristote, remontant à l’époque de la science de la Grèce antique,
plus de 1000 ans en arrière. Ces sources sont, toutes les deux, caractérisées
par leur dogmatisme. Cette révélation et cette tradition apportaient une
interprétation simple, rassurante, consolante de l’existence.
Plus que le bouddhisme ou l’islam,
le christianisme, par son message égalitaire entre les hommes, a contribué à l’abolition de l’esclavage,
en occident, obligeant indirectement, les occidentaux à recourir, beaucoup plus
souvent que dans d’autres civilisations, aux moyens techniques. Le recours aux
techniques, ne seraient-ce que pour capter d’autres énergies qu’humaines, a
provoqué le développement des mathématiques, des instruments techniques, de
nouvelles méthodes et moyens de mesures...
Les nouveaux moyens d’observation
ont apporté des discordances entre les résultats d’observations et les théories
admises pendant plus d’un millénaire.
Une grave crise intellectuelle s’en
est suivie.
Au
16° siècle, en occident, l’astronome Copernic, a osé entreprendre, pour la
première fois dans le monde, le libre examen complet des postulats d’une
doctrine sacrée. Cette démarche était loin d’être évidente. Les pouvoirs
religieux et séculiers pouvaient facilement vous accuser de blasphémer les
fondements de la Foi et d’être un hérétique. Pour pouvoir l’entreprendre, il
fallait pouvoir disposer de sérieux arguments, comme cela a été le cas de
Copernic, grâce aussi à de nouveaux outils mathématiques [9]. Et seul une
démarche, proche d’une démarche scientifique, pouvait l’apporter.
Le
fait d’avoir osé faire pour la première fois le libre examen radical de toutes
les hypothèses de base d’une théorie _ celle du Géocentrisme de Ptolémé
soutenue par l’église catholique _ a été à l’origine d’une importante
révolution scientifique. Elle a permis de créer une ouverture d’esprit et les
conditions de l’irruption de l’esprit critique et du doute face à toute
hypothèse, même sacrée ou soutenue par la religion.
Au
16° siècle, l’astrologie et l’alchimie fait divaguer beaucoup d’esprits
chimériques. L’alchimie partait de bon nombre d’a prioris, tels la possibilité
de transformer le plomb en or, de créer des diamants, par de simples méthodes
chimiques. Le but de l’alchimiste n’est pas de vérifier rigoureusement, avec
soin, ces a prioris, mais au contraire, de chercher sans cesse leur
confirmation et les pouvoirs magiques qui étaient censés en découler.
Le
but de leur démarche était moins une pure curiosité pour les lois de nature,
que la recherche de pouvoirs, d’influences cachées (comme le pouvoir de la
lune, de mercure, de fluides cachés, du pouvoir de la rosée du matin, sur
l’apparition de la pierre philosophale, par exemple).
La
Science, au contraire, s’est mis à rejeter tout postulat ou dogmes sacrés, même
les plus brillants, les plus respectables, les plus sacrés. La démarche
scientifique n’admet plus aucun fait ou
affirmation, sans examen ou preuve.
Le doute est appliqué
systématiquement à tout domaine accessible par la raison.
Le
philosophe René Descartes en 1637, publie le Discours de la Méthode.
Il
y élabore une méthode, prémisse de la méthode scientifique.
Il
y affirme les principes de simplicité des lois, de décomposition en entités
simples, des lois et des problèmes. Il y précise les principes d’évidence, de
suspension du jugement, de doute systématique et de prudence.
Presque
tous les principes de la démarche scientifique s’y trouvent, sauf celui de la
vérification expérimentale systématique de tout fait ou théorie, encore appelé critère de validité.
Képler,
Tycho Brahé, Galilée, au 16° siècle, ont contribué à développer la méthode
expérimentale. En particulier Galilée inventera un important volet de la
méthode scientifique, consistant à
vérifier toutes les conséquences principales ou annexes d’une nouvelle
théorie.
Certains trouvent la méthode
scientifique trop exigeante, demandant trop d’effort. Ils voudraient alors trouver
une voie royale sans effort ou étude, pour parvenir à la Connaissance ou
satisfaire leur désir légitime de connaissance.
Ne pouvant toujours la comprendre ou
manquant de volonté pour apprendre la méthode, ils essayent de la contourner.
Souvent comme la méthode
scientifique semble rébarbative, peu romantique, il paraît plus attrayant de se
tourner vers un monde où l’imagination peut façonner ou faire plier la réalité
à ses désirs, surtout quand cette réalité est triste, peu désirable,
insoutenable.
Enfin, il y a souvent aussi une
confusion entre démarche scientifique (la science) et les applications que la
société peut en faire, comme le nucléaire, les organismes transgéniques ...
L’inquiétude qu’elle fait naître engendre chez certains la méfiance vis-à-vis
de la Science et, par voie de conséquence, à l’égard de l’esprit scientifique,
oubliant que c’est la société qui est responsable des techniques qu’elle permet
de développer et qu’elle accepte ensuite d’utiliser.
La science apporte des
connaissances. Libre à l’homme de les utiliser comme bon lui semble.
Comme la Science garde quand même
tout son prestige, on accole souvent le mot « science » à
« occulte ».
Il
a une volonté de « faire science ». On emploie un langage d’apparence
scientifique _ engramme, énergie, magnétisme ... Certaines sectes, dont la plus
connue est la scientologie, utilisent, sans scrupule, ce langage pseudo
scientifique... Mais ces
« sciences » occultes ne sont pas des sciences, car elles déforment,
court-circuitent ou tronquent la longue démarche scientifique. Elles se
caractérisent toujours par l’absence de tout critère de validité.
Dans
ce domaine peuvent être classés l’astrologie, l’homéopathie, la tisanothérapie,
l’osthéopathie, la radiesthésie, le végétalisme, la théorie de la terre creuse,
le créationnisme etc ...
En cas de crise, il est tentant de
se tourner ou de revenir vers un monde heureux qui échapperait aux rigueurs de
l’objectivité. Il y a souvent un énorme
fossé et un choc culturel, entre une personne vivant dans une forme proche de la
pensée magique, et la pensée scientifique. C’est pourquoi la pensée
scientifique est difficile à comprendre, à intégrer pour beaucoup de gens.
Pour le monde scientifique, la
crédibilité de tous ces domaines controversés, s’est réduite comme peau de
chagrin, avec le temps et les expérimentations toutes négatives. Derrière une
abondante littérature parapsychologique, il semble n’apparaître, aux yeux des
scientifiques, que des phénomènes anodins, insignifiants, démontrant, si elle
était encore à démontrer, la crédulité publique, abusée fréquemment par de
nombreux cas de supercheries.
Dans
la suite, cet article illustrera donc, par des exemples, cette méthode, face à
la parapsychologie ou aux domaines partant de postulats difficiles à vérifier
tels la médiumnité, l’astrologie, la numérologie, les méridiens des corps...
Cet
article confrontera les faits avancés par les parapsychologues, aux faits et
explications scientifiques connus (le plus souvent, ignorés des
parapsychologues).
Tous les arguments exposés ci-après
sont loin de procéder d’une démarche strictement et rigoureusement
scientifique, mais ont pour but d’apporter un certain esprit critique au
lecteur.
Il n’est pas toujours scientifique
de parler de ses propres expériences. Mais l’auteur va en tenter l’essai, pour
illustrer son propos, en relatant des expériences ressemblant aux
« voyages astraux », décrits par les médiums et une abondante
littérature.
Il
est souvent arrivé à l’auteur, de
survoler en rêve, volant soit comme un oiseau, soit en avion, soit en
deltaplane, soit en ULM... des paysages de mer, de montagne, de rivières, de
volcans, de lagons, de toute beauté, d’un réalisme
à couper le souffle. Ce monde du rêve semble plus réel que le monde réel.
Un
de ses rêves s’est déroulé dans une région ressemblant au Tibet. L’auteur se
retrouvait dans la pièce principale, d’un vieille maison en bois, surplombant
un à pic d’un millier de mètres de haut.
Un
papillon jaune est soudainement apparu dans la pièce, éclairée par des colonnes
de lumières d’un soleil matinal. Chaque fois que l’auteur essayait d’attraper
le papillon, ce dernier déviait de sa trajectoire, comme s’il anticipait son
geste. L’insecte ne se laissait jamais attraper. Mais en même temps, l’auteur
avait l’impression étonnante, presque la certitude, dans son rêve, que c’était
l’action de son mental, qui suscitait les continuels mouvements d’évitement du
papillon.
Premier constat
Quelqu’un, sans formation
scientifique poussée, devant le réalisme
époustouflant du paysage et du papillon aurait pensé qu’il a fait un réel
voyage astral au Tibet, voire une vraie sortie du corps, lors de ses vols
au-dessus de paysages, et que le papillon est bien réel.
Malheureusement, le domaine de la réalité virtuelle,
développée par l’Informatique récente, montre qu’on peut aussi créer
artificiellement des mondes (ou univers) virtuels (artificiels) d’un réalisme saisissant, si saisissant
qu’il devient de plus en plus difficile dans certains films à effets spéciaux
de distinguer les scènes réelles des séquences virtuelles. Cela grâce à certains ordinateurs ayant une vitesse et
une mémoire importante.
Sinon, les récentes études sur la
perception montrent à quel point le cerveau est capable de posséder la
cartographie précise du monde qui nous entoure, une étonnante mémoire du corps
et une formidable capacité de repérage spatial.
Or dans le cerveau, il existe 120
milliard ( !) de neurones, dont la majorité ont des fonctions de
mémorisation ou d’association, très
complexes.
Cette idée peut nous suggérer que le
cerveau pourrait recréer de puissants et saisissants mondes virtuels, n’ayant
pas plus de réalité, que les images des ordinateurs et dont le rêve serait une
illustration.
Finalement,
le corps astral, peut, lui aussi, n’être qu’une des manifestations, de cette
capacité du cerveau de mémorisation et de conservation de l’image précise de
notre propre corps.
D’autres
personnes ont fait l’expérience du « voyage astral ». Elle gardent
souvent « l’impression de rester éveillé, et celle de vivre une expérience
réelle, souvent plus réelle que dans
le monde ordinaire » (page 64, [3]),
Mais
ce qui distingue le « monde du rêve » du monde réel, ce sont ses incohérences (pages 48, 55,
[3])
Nous
n’avons donné qu’un modèle très
« grossier » du monde du rêve. On ne sait toujours pas comment ce
dernier fonctionne.
On
sait seulement que les souvenirs sont stockés dans des zones discrètes du
cerveau nommées « engrammes ». La stimulation électrique d’une de ces
zones, chez un homme, peut lui faire revivre, un événement passé, parfois
oublié, d’une façon si forte, qu’il peut avoir l’illusion de le revivre
réellement [6].
Le docteur américains Raymond Moody
[4] et une psychologue française Elisabeth Kubler-Ross [5] ont tenté de
démontrer l’existence d’une vie après la vie, en étudiant les témoignages,
d’accidentés ayant subi de profonds traumatismes et des comas. Les témoignages
décrivent tous des phénomènes troublant, de sortie de son corps, de
« Tunnel de lumière » que l’on remonterait ensuite, vers une sorte
d’au-delà, où l’on rencontrerait des personnes connues et défuntes.
Tout cela est fort troublant et la
répétition de ces témoignages, un peu partout dans le monde, quelle que soit la
culture des témoins, pourraient nous conduire naturellement à admettre sans
conteste l’existence d’un au-delà.
Pourtant toutes ces belles études
n’apportent aucune preuve définitive de cette existence.
Car il existe d’autres explications
à ces phénomènes. Pour pouvoir affirmer qu’une théorie est juste, il faut aussi
prouver la fausseté de toutes les théories concurrentes, en particulier
neurobiologiques.
Les rêves peuvent souvent être le
révélateur de traumatisme, d’angoisse, ou même avoir un rôle compensateur.
Par
exemple, tel homme ayant une triste vie solitaire peut rêver une nuit de
rencontrer une très jeune fille aimante, attentionnée à son égard.
En
général, on observe, qu’aucune événement notable ultérieure ne confirme la
survenu du fait vu dans le rêve, sauf si l’on y croit et que l’on met tout en
œuvre pour que le rêve se vérifie.
C’est
souvent le système de croyance, d’une personne, qui lui fait interpréter, tel
ou tel rêve comme prémonitoire.
Il
existe des mécanismes compensateurs de lutte contre la mort, en particulier
contre la mort cérébrale, liés au puissant instinct de survie et au désir de
vie de tout être humain.
Il
est connu que certaines drogues _ L.S.D. ... _ peuvent créer des impressions de
pénétration dans des tunnels, dans des mondes surnaturels, de sortie du corps.
Or
dans les phases de risque de mort cérébrale, liée à de grave traumatisme,
certains mécanismes ne sont pas encore connus.
Il
ne serait pas dénué de tout fondement, de supposer la survenu de dérèglements de l’émission de certains
« drogues » ou molécules naturelles du cerveau, comme les endomorphines,
au sein du « cerveau des émotions » (situé dans l’hypothalamus),
générateurs de rêves ou d’états mystiques, quand
le cerveau est mal oxygéné [4].
On
sait qu’une mauvaise oxygénation, par exemple liée à de dangereux exercices
psychiques ou spirituels de rétention de la respiration, peuvent provoquer des
états hallucinatoires graves, parfois mortels.
Ensuite,
un mécanisme peut intervenir, lié à la croyance du patient dans l’autre monde.
Le croyant dans sa lutte inconsciente contre la mort, voit ce qu’il espère
voir. Selon ses croyances et ses attentes, il imaginera un autre monde, un
paradis, où il retrouvera ses amis ou proches disparus. Ce bagage l’aide à
susciter et facilite ses rêves et ses visions. Ces visions l’aident à
survivre.. Quelqu’un qui croit à la vierge aura plus de chance de la voir
apparaître.
La
peur viscérale de la mort, l’instinct de survie, font refuser de tout temps,
l’idée inacceptable et insoutenable, de la disparition définitive, corps et
âme, de ses proches ou de sa propre existence. On veut se raccrocher à une
survie, correspondant à une conception plus belle et plus facile à accepter de
l’existence, comme à l’idée d’un Dieu Bon (même si aucune preuve ne l’apporte).
Le
souvenir d’un proche disparu nous imprègne tellement encore, qu’il est
difficile de ne pas le croire encore vivant.
Madame Jeanne Morrannier, a écrit 5
livres à partir des messages qu’elle a « reçu » de son fils
« Georges », après le décès par suicide de ce dernier.
L’auteur
de cet article, à la demande de Mme Morrannier, a étudié ce cas, dans les
limites de sa disponibilité et de son temps libre.
« Georges »
semble effectivement apparaître comme une entité autonome de sa mère, donnant
l’impression d’être vivant.
Ce
phénomène de « survie » s’est produit dans une famille de formation
plutôt scientifique ou sceptique. Certains membres prudent de la famille ne
souscrivent pas toujours aux affirmations de Mme Morrannier, tel son mari et
une de ses filles croyant plutôt à une rémanence d’une sorte de film des faits
et gestes de Georges, du temps où il était vivant, enregistrés sous la formes
d’ondes dans l’espace, que Mme Morrannier capterait, par son esprit, comme la
télévision.
Avant son suicide, Georges, le fils
de Mme Morannier, avait de profondes pensées dépressives, en même temps que des
aspirations mystiques excessives. Son état aurait du nécessiter des soins
sérieux, ce qui n’a pas été le cas.
Avant
le suicide, Mme Morrannier se battait depuis des années, pour remonter
constamment le moral de son fils.
La mort de Georges, un chercheur
brillant en physique des plasmas, de l’Université de Jussieu, a du être, pour
la mère, un choc terrible, une frustration épouvantable, une injustice
terrible, inacceptable, en raison du « mal qu’elle s’est donnée ». La
fin de l’espoir de voir son fils s’en sortir, être enfin heureux, a du la déstabiliser
par rapport à ses croyances. Mme Morrannier aurait pu sombrer alors dans la
folie. Il fallait un miracle.
De
plus, Georges était très proche d’elle. Il devait certainement à chaque instant
lui confier successivement ses enthousiasmes candides, trop rapides, suivi de
déceptions profondes, suivi de longues période prostration, ses quêtes
scientifiques et spirituelles fébriles. A la longue, ce fils brillant, fragile,
attachant, source de fierté, a du l’imprégner d’une empreinte indélébile et
vivace et la marquer profondément.
Et l’auteur pense qu’à cet instant,
un mécanisme de défense, comme il en existe, sorte de dernier rempart contre la
folie, s’est alors créé, faisant revivre « virtuellement » Georges
dans le cerveau de sa mère.
Ce qui a frappé l’auteur concernant
les deux livres de messages de Georges, dont m’a fait cadeau Mme Morrannier,
c’est qu’ils ne contiennent aucune informations sur la physiques de plasmas,
domaine où Georges excellait pourtant, alors qu’ils était pourtant docteur es
sciences et chercheur, dans ce domaine, à Jussieu [5].
« Georges » prétend
enseigner la spiritualité, des éclairages nouveaux sur l’Histoire et apporter
des connaissances scientifiques à sa mère. A un moment, il esquisse une théorie
pour expliquer la « physique » du monde de l’Au-delà, tirée des
modèles de la physique des plasmas.
Or
si Georges apporte des éclairages intéressants sur certaines périodes
historiques, à sa mère _
« l’Histoire » étant, d’ailleurs, le violon d’Ingres (la
passion) de la mère _, les connaissances fournis en physique des plasmas sont
enfantines, pauvres, très sommaires, et ne correspondent pas du tout au niveau
de connaissance élevé auquel on devrait s’attendre d’un chercheur en physique
du niveau de Georges. Il n’est même pas fait mention, à un seul moment, de
l’équation de Boltzman, qui est l’équation fondamentale de la physique des
plasmas. Rien sur les plasmas froids, chauds, les courants électriques dans les
plasmas, etc.... Rien !
Toutes les connaissances fournies
dans ces deux livres, correspondent au niveau de connaissance de Mme
Morrannier, mais aucunement à celui de Georges.
Rien ne prouve donc l’existence
extra cérébrale de Gorges, c’est à dire sa vie hors du cerveau de sa mère,
après la mort physique de Georges.
Pour le prouver, il aurait fallu que
Georges, mort physiquement, puisse fournir des connaissances en Physique des
Plasmas, acquis de son vivant, connaissances que Madame Morrannier, par son
faible bagage en « Physique Théorique », ne peut connaître,
comprendre, conserver dans sa mémoire et déduire de ses souvenirs, comme, pour
certaines formules mathématiques de « Physique des Plasmas ».
Précisons
que la chambre de son fils, étant restée intacte, une importante bibliothèque
d’ouvrages de physique des plasmas y est encore présente. On pourrait craindre
que Mme Morrannier puisse en tirer quelques connaissances mathématiques. De
plus son mari possède un petit bagage mathématique, par une formation
d’opérateur radio, à l’Ecole de la Marine Marchande.
Mais,
pour répondre à cette objection, l’auteur peut affirmer que leur bagage est
sans commune mesure avec celui de leur fils.
L’auteur a alors proposé un code de
communication avec « Georges », afin de discuter ensemble de concepts
connus en physique des plasmas, en particulier discuter des concepts sa
« physique du monde spirituel ». L’auteur souhaitait que
« Georges » fournisse, même ne serait-ce que d’une façon imagée, un
résumé de sa compréhension des phénomènes connus en physique des plasmas, au
moment de son décès.
Mais malgré, la confiance établie
progressivement entre cette dame et l’auteur, elle s’est toujours refusée à
cette expérience. Donc, selon le critère du rasoir d’Okkham, l’auteur est
obligé de rester sur sa première impression, celle de la non existence d’une
preuve de la survie de Georges hors du cerveau de sa mère.
Madame Morrannier a avancé d’autres
manifestations « étranges », comme preuves de cette existence :
une clé qui aurait tourné seule dans une serrure de sa maison de campagne, un
camion jouet, à pile, remisé sous un lit de cette maison pendant deux ans, et
qui aurait fonctionné de nouveau, sortant de dessous du lit, sans l’aide de
personne, et alors que les piles étaient mortes.
Pour ces derniers cas, il n’y a pas
eu d’observation directe, par un vrai observateur scientifique. Personne n’a
examiné le camion, sa pile, ses circuits... On ne sait donc pas ce qu’il s’est
réellement passé.
Une enquête scientifique comme
une enquête policière, en doit se tenir aux faits et rien qu’aux faits réels,
pas à ceux non allégués. Il est
impossible se remettre à la bonne fois d’une personne, aussi honnête soit-elle,
à cause des déformations possibles du témoignage du témoin lui-même, de ses
propres interprétations ou de des attentes éventuelles. Madame Morrannier avait
[6],
d’ailleurs d’après l’auteur, une forte difficulté à faite preuve d’esprit
critique par rapport à ce qu’elle a vécu.
C’est particulièrement dans ces
domaines, qu’on rencontre le plus de subterfuges et tromperies.
Par exemple, telle médium
soviétique, qui soulevait des objets ou même une table, par
« télékinésie », en fait soulevait la table par la force physique de
son genou ou déplaçait des petits objets, grâce à des aimants adroitement
dissimulés, sous ses ongles, la table etc...
L’illusionniste Ranki a pris en
flagrant délit de mystification Uri Geler. Ce dernier employait quelques objets
truqués, comme une cuillère, composés d’un métal dit « à mémoire de
forme ». Ce métal change de forme, selon le dépassement d’un certain seuil
de température, cette dernière pouvant être assez basse. Il revient ensuite a
sa forme initiale quand la température repasse en dessous de ce seuil.
Dans la revue « Science et
Avenir », un chef de service d’un laboratoire de métallurgie du CEA, a
déclaré avoir vu une cuillère posé la table devant lui, se tordre « toute
seule », en la caressant du doigt, durant une émission télé d’Uri Geler.
Mais cette dernière observation n’a
pas été faite dans des conditions d’observation scientifiques suffisantes et de
précautions maximum (par exemple avec des illusionnistes professionnels, ne
serait que pour éviter par exemple tout phénomène d’attente). En effet, ce
métallurgiste aurait bien pu faire l’objet d’une plaisanterie d’un de ses
collègues pour se moquer de sa « naïveté », face aux phénomènes
parapsychologiques.
Dans les récits de Polztergeitz, on
fait souvent intervenir une jeune fille fermée, tendue.
Par l’action de son mental, des
objets seraient détruits, projetés contre des murs.
Mais n’a-t-on pas affaire à une
personnalité perverse, aimant se jouer des observateurs ?
Il existe des cas de lévitation,
relatés dans l’histoire, par exemple celui de SaintJoseph de Copertino
(1603-1663), patron des aviateurs, relatés par le duc et la duchesse d’Albe.
Mais dès que la pensée scientifique
et rationnelle a commencé à apparaître au cours de la seconde moitié du XVII°
siècle, curieusement tous ces phénomènes ont disparus.
Le duc et la duchesse d’Albe ont pu
être très bien sceptique dans le domaine public, politique, mais pas dans le
domaine religieux. Ce n’est donc pas une preuve.
On connaît, chez le foules
« crédules », les phénomènes d’attente, voire d’hallucination
collective, sous l’effet de l’exaltation. Or Saint Joseph de Copertino attirait
des foules immenses.
Le cas le plus typique est le
miracle de Fatima en 1917 : le soleil aurait dansé dans le ciel !
D’un témoignage à l’autre le soleil
n’aurait pas eu la même course dans le ciel.
En fait, un observateur extérieur,
un peintre, n’a vue ce jour là, que le passage rapide de nuages après la pluie
dans le ciel, provoquant des fluctuations fortes de la luminosité dans le ciel
[8].
On peut expliquer ces phénomènes,
par les communions mystiques, comme dans un stade, où tout semble possible
(comme dans le grandes fêtes religieuses du nazisme).
Des iraniens, par exemple, on vu le
visage de l’imam Khomeiny dans la lune, avant son arrivée à Téhéran. Miracle ou
hallucination collective ?
Quand on n’est pas heureux, dans une
situation difficile, on a besoin de merveilleux.
Fatima s’est produit vers la fin de
l’offensive de Verdun, une des plus grandes boucheries de la première guerre
mondiale, dont on ne voyait pas la fin (presque 700000 morts des deux côtés).
On espérait alors un signe du ciel.
Fatima
a répondu, de façon extraordinaire, à cette attente, grâce à l’intervention de
trois berger.
Le médium peut souvent concrétiser,
cristalliser la crainte, l’espoir, les soucis inconscients, tapis, de leurs
contemporains. Celui-ci, comme ces trois petits bergers, peuvent un une caisse
de résonance, un amplificateur d’un problème et fournir des réponses attendus,
comme dans certains phénomènes compensatoire (voir plus haut).
C’est dans ce domaine que l’auteur a
rencontré les intuitions les plus étonnantes et déconcertantes, donnant
l’impression de déjouer le hasard.
Dans le domaine des médiums, on
rencontre aussi bien des personnes honnêtes, que des personnes pouvant
mystifier et mentir.
En
79, l’auteur a été invité à institut spirite à Paris. Arrivé en retard, suite à
un accrochage, un médium, tenant son passeport, lui a déclaré qu’il venait
d’avoir un accident automobile.
Lors
d’une assemblée de médiums à Nîmes, il y 10 ans, une médium lui avait déclaré,
voir un caniche rose dans sa vie. L’auteur connaissait effectivement un
caniche, mais de couleur abricot, appartenant à ses parents.
Faut-il
de ces deux expériences, en conclure à l’existence d’un phénomène
médiumnique ? Pour constituer des preuves scientifiques, il faudrait que
les coïncidences se répètent de façon significative, sur un bon nombre de cas
(peut-être au moins 10...). Qu’on puisse se trouver dans des conditions
excluant, toute supercherie ou phénomène d’attente. Or ces dernières sont
rarement rencontrées, que cela soit avec le consultant ou avec le voyant.
Le
premier exemple est trop vague et peut s’adapter à toutes les attentes. Quand
au second c’est un cas étonnant, mais isolé. Seule une longue répétition
de succès de ce type, sans phénomène d’attente, sans risque de transmettre un
message subliminal entre consultant le médium, pourrait trancher.
Par
exemple, dans le cas survenue à Nîmes, l’auteur a constaté que la médium, une
personne connue suscitait la conviction, voire la ferveur, dans le public
« vous voyez ! ... je vous l’avais bien dit ! ... ». On
n’est pas loin de la manipulation.
Comme
dans les assemblées évangéliques, où il y a trop de ferveur, les
« miracles » sont partout. « Gloria Halélouia, miracle, miracle
mon Dieu.... ». L’unanimité se
alors fait. Il y a souvent dans ces moment démission de la raison et de
l’esprit critique, comme c’est souvent le cas, quand on est face à une personne
manipulatrice ou véhémente, convaincue, sincère jusqu’au jusqu’au-boutisme.
On
croira alors à tout, même au fait qu’un simple humain puisse arrêter par
l’esprit, la course du soleil, comme Josué dans la Bible. Dans de genre de
contexte, de lieu, il y a la porte ouverte à toutes les dérives. Le médium
devient le détenteur de la Connaissance ultime, de pouvoirs et de vérités
supérieures. On peut arriver à croire qu’il devine la moindre de nos
pensées, qu’il est tout puissant.
Or
est-ce que la vérité n’est pas plus prosaïque ? Qui sait si le médium,
n’est pas un fin limier, ayant une longue connaissance psychologiques des êtres
humains, pouvant décoder, « intuiter », certains messages
subliminaux, dissimulés dans la voix, le discours, l’attitude corporelle du
patient ou à partir de certains faits imperceptibles à l’auditoire, mais
perceptibles par le médium ?
Tout
cela mériterait d’être étudié, mais les assemblées de médiums ne sont pas
l’endroits idéal, pour de bonnes observations scientifiques.
A partir d’une ancienne tradition,
et de l’acupuncture, s’est élaboré toute une médecine
« énergétique », affirmant l’existence de fluides
« énergétiques » occultes (cachés), baignant tout l’univers et
circulant dans le corps le long de « méridiens ».
Cette énergie » circulerait
dans l’espace le long de méridiens. Certaines lieux (Karnak, Stonehedge...)
seraient justement les lieux magiques de concentration de cette
« énergie » grâce à la conjonction de ces méridiens. Il suffirait
même de s’y reposer, pour se « ressourcer énergétiquement ».
L’existence de ces fluides occultes
n’est toujours pas prouvés.
Le scientifique face à tout fait
nouveau _ comme l’acupuncture _, doit appliquer le principe du « rasoir
d’Okkham » (voir ce principe au début de cet article). Face à tout nouveau
phénomène ou supposé comme tel, ce principe consiste à faire appel dans un
premier temps aux explications connues, avant de recourir à des nouvelles
hypothèses.
Dans le cas de l’acupuncture, on a
pu montrer que les aiguilles employées, provoquaient la libération
d’endomorphine _ un anesthésiant corporel naturel _, dans certaines parties
précises du corps qui correspondent justement aux points d’acupuncture.
On a pu le prouver, et donc faire
appel à une nouvelle explication n’est pas nécessaire.
Souvent, bien des phénomènes en
apparence inexplicables et mystérieux, ont pu, en fait, après un examen
minutieux, s’expliquer par des phénomènes connus.
D’où le scepticisme de bien des
scientifiques, qui heurte tant les parapsychologues.
Par exemple, l’annonce prématurée de
la découverte de la fusion froide, a provoqué, il a quelques années, un énorme
espoir et battage médiatique, en particulier dans Science et Vie. Mais la
reproduction de l’expérience a donné d’autres résultats que ceux du chercheur,
ayant fait l’annonce de la découverte de la « Fusion Froide ». Une
analyse approfondie de ses expérience a montré que le chercheur, avait oublié
de « suspendre son jugement » et d’approfondir le phénomène.
Enthousiaste, il a brûlé les étapes, sûr de l’importance de sa découverte.
Donc face à un « nouveau »
phénomène, la démarche scientifique recommande de garder la tête froide. Comme
dans le cas, dans le suaire de Turin, une si remarquable et mystérieuse
relique, qui pourrait n’être qu’un faux génial et exceptionnel du XIV° siècle.
Trois datations au carbone 14, réalisées par trois laboratoires indépendants,
semble prouver que ce suaire est bien du XIV° siècle et qu’il est bien un faux [7].
Tout
comme l’est « le Protocole des Sage de Sion », un faux antisémite du
XIX°, dont les conséquences ont été si dramatiques [7].
Il
existe bien des faux redoutables, telles les images de cadavres
d’extraterrestres de Roswell, présentés, dans un film vidéo de TF1, un
« bidonnage » ayant nécessité une mise en scène et des moyens
considérables [10]. Tous ces faux incitent donc à la plus extrême prudence.
Lors d’une imposition des mains, par
monsieur Louis PUECH, guérisseur, l’auteur avait ressenti, comme un souffle
chaud et froid, agréable, semblant sortir de ses mains, en particulier d’un de
ses pouces.
Mais, lors d’une seconde imposition,
par ce même guérisseur, le phénomène ne s’est plus reproduit.
Pour relativiser ces observations et
remettre les idées en place, précisons, que la première est un cas isolée et
n’est donc pas significative pour la science.
En second lieu, la première
observation ne s’est pas déroulée, dans les meilleures conditions. Effet, avant
le voir monsieur PUECH, l’auteur était resté 4h dans une salle d’attente archi
bondée, remplie de personnes enthousiastes, enthousiasmées par les guérisons
spectaculaires obtenues avec l’aide de M. Puech.
On sait la force du mental, du moral
du malade et de certains phénomènes psychosomatiques, dans la guérison ou
l’aggravation d’une maladie. Ils peuvent aider un malade à survivre, même s’il
est atteint d’une maladie toujours connue pour être fatale et incurable, ou au
contraire contribuer à sa mort. On sait que, dans certaines sociétés
traditionnelles, où certaines croyances magiques et superstitieuses, une
condamnation officielle à mort d’un membre du groupe par le sorcier, peut créer
un état tel, chez celui qui est condamné, qu’il va dépérir et mourir (sans même
que le sorcier ait recours au poison).
Certaines forces psychologiques
peuvent jusqu'à produire des paralysies _ dites hysthériques (ou hystrioniques)
_ , sans aucune lésion réelle.
Ces phénomènes psychosomatiques sont
encore mal connus. Il a un réel mystère. Mais le mystère qui les entoure ne
signifie pas qu’il n’y a pas une cause biologique rationnelle. Cela ne veut pas
dire que certaines guérisons miraculeuses de cancer à Lourde, ou le cas de la
guérison exceptionnelle d’une sclérose en plaque, ne trouve pas ultérieurement
une explication rationnelle de type psychosomatique, sans avoir besoin de faire
appel à des fluides cachés et inconnus.
Peut-être le guérisseur, n’est-il
qu’une aide dans le phénomène d’autoguérison, grâce à sa personnalité ou son
influence positive, redonnant espoir. Un intercesseur positif.
On sait que certains guérisseurs
font du bien à leur malade, à condition que ce dernier n’abandonne pas son
traitement médical classique.
Dans l’histoire du catholicisme, on
est frappé par le grande nombre de personnes « stigmatisés »
répertoriés, plus de 300, dont 2
très connus _ le Thérèse Neuman et le padre Pio [12], [13] _, encore vivants
récemment.
Les
« stigmatisés » ou « crucifiés » sont des personnes
possédant des plaies s’ouvrant et saignent naturellement. Plaies en général
localisées, en 5 ou 7 endroits, souvent correspondant aux 5 blessures du Christ
au moment de sa « passion » [8] :
un saignement au creux de la paume des main, un autre sur le dessus de le
cheville, une autre sous la plante du pied, un dernier sur le thorax au niveau
de la côte gauche, parfois au niveau de la tête, là où la couronne d’épine est
sensé avoir blessé le Christ. Dans le cas de Thérèse Neumann, des larmes de
sang coulaient de ses yeux.
Ces
phénomènes spectaculaires semblent réservés aux mystiques du monde catholique.
Le plus connu de ces personnes reste
Saint-François d’Assise, dont les stigmates ont été observés par des milliers
de personnes.
Beaucoup de scientifiques ont
beaucoup de mal a y croire et à n’y voir autre chose qu’une supercherie (c’est
à dire des personnes qui se blesseraient volontairement avec un objet
contondant, tesson, couteau).
Pourtant, même en étant très prudent
scientifiquement, devant l’afflux de témoignage concernant les 2 cas
contemporains, et le fait que le phénomène a été de multiples fois
photographiés, même sous contrôle médical, comme cela a été le cas avec Thérèse
Neumann, où l’on pu même constater l’augmentation simultanée, au niveau de
toutes ses plaies, de l’abondance du saignement, lors des ses prières du
vendredi (saignement par moment vraiment importants), il devient très
difficile, pour l’auteur, de continuer à rejeter ce phénomène.
On pourrait alors peut-être,
l’expliquer alors par un phénomène psychosomatique.
Mais cette « explication »
n’explique rien, en fait. Car elle n’explique pas l’enchaînement de causes et
d’effets, pouvant provoquer un tel phénomène.
On sait que l’esprit humain, peut
provoquer des paralysie fonctionnelle de ses propres organes (cas des
« phénomènes hystériques »). Ou même le mental peut avoir une action
sur des mécanismes pourtant purement automatiques, comme les battements du
cœur, en obtenant, par exemple, des ralentissement des pulsations jusqu'à 5
battement à la minute _ phénomène fort mystérieux constaté scientifiquement,
par des médecins japonais, chez des moines zens, employant des techniques
yogiques, ou chez certains recordmen du monde d’apné, dont le français Mayol.
Pou un scientifique il est difficile
à admettre, que l’esprit humain puisse agir sur la perméabilité de certains
capillaires de la peau. En effet, comment le mental, et des influx nerveux,
pourraient agir sur la barrière de protéines entourant un vaisseau
sanguin ? Mystère.
L’auteur pense que 1) ce phénomène
existe bien, 2) il n’est pas une supercherie, 3) qu’il doit avoir une
explication, 4) qu’il faudrait étudier extrêmement prudemment et longtemps, le
phénomène, s’il a une chance de reproduire de nouveau un jour.
S’il existait, il serait, pour
l’auteur, le phénomène le plus incroyable de tous les phénomènes dits « de
la Foi ».
Selon certains affirmations de
l’église catholique et de certains parapsychologues, certains personnes
vivraient sans aucune alimentation ou presque, ou ne s’alimentant que d’une
hostie consacrée, chaque jour.
Cela aurait été le cas de Marthe
Robin [13] et de Thérèse Neumann, et d’une certaine Mme R...
Selon des rumeurs, des médecins
auraient enfermé, Mme R..., dans une chambre d’hôpital fermée à clé. Pendant 40
jours, elle y serait resté recluse, sans manger. Les médecins auraient
effectué, chaque jour, un bilan pondéral de la patiente, et au bout de
l’expérience, auraient jeté les résultats de leurs mesures, car leurs
paraissant incroyables et impossibles (!).
L’auteur permet fortement de douter
de cette dernière affirmation ! Soit ces médecins seraient de bien mauvais
scientifiques, malhonnêtes, participant au bien connu « Complot »
contre les parapsychologues ! Soit la rumeur est fausse et Mme R... n’existe
pas ! Soit, les médecins dont simplement et finalement constaté un
supercherie (ou/et simplement ne se s’y serait plus intéressé).
Il a deux objections à l’existence
de ce phénomène. Tout d’abord pour vivre, le corps humain doit consommer de
l’énergie. Ensuite, depuis le XVIII° siècle et le savant Lavoisier, on sait
qu’au niveau bilan matière et énergie, « rien ne se crée, rien ne se perd,
tout se transforme ».
Au
niveau bilan énergétique, si une personne ne reçoit pas de nourriture, il faut
bien qu’elle reçoive alors, par un moyen ou un autre, la source d’énergie,
apportée normalement par la nourriture, ingérée par voie orale. Or on ne
connaît pas ce moyen. Et on peut rester sceptique sur l’allégation de
l’existence d’une source Deux ex machina _ source occulte, « venant du
ciel ».
De plus, tous ces cas allégués
d’inédies, sans exception, n’ont jamais été étudiés scientifiquement.
D’où,
un sérieux et légitime scepticisme, du monde scientifique, face à ces
phénomènes.
Le but de cet texte est d’apporter
un esprit critique, non d’imposer une Vérité Scientifique avec un grand V.
La science doit être humble et ne
prétend pas tout connaître ou tout expliquer. Elle ne prétend pas que ce qui la
gène ou ne rentre pas dans ses vues, n’existe pas.
Mais
elle reste critique et incite aussi à une très grande, voire extrême prudence,
surtout dans les domaines qui relèvent du merveilleux, comme ceux concernant
les « miracles » religieux.
Si
jamais, un phénomène nouveau était découvert et prouvé dans ces domaines, tout
scientifique est certain alors qu’une explication rationnelle incontestable y
serait apporté.
En
supposant, bien sûr, que ces phénomènes dit « mystiques » existent.
[1] Science, expérience et raison, Edition de l’université de
Bruxelles, 1988, 26 avenue Paul Héger, 1050 BRUXELLES.
[2] La physique au moyen âge, VI° - XV° siècle, Edward Grant,
PUF, 1995, page 40.
[3] Rêves éveillés, l’âme sous le scalpel, Catherine Lemaire,
Les Empêcheurs de penser en rond, 1993.
[4] La lumière de l’Au-delà, Raymond Moody, Robert Laffont,
1988.
[5] Elisabeth Kubler-Ross, J’ai lu.
[6] Les labyrinthes de la raison, William Poundstone, Belfond /
Science, 1989.
[7] Les grandes manipulations de l’histoire, Historia, novembre
1999.
[8] Fatima, Enquête sur une imposture, Gérard de Sède, Alain
Moreau, 1977.
[9] Erreurs, Contes et Récits Scientifiques, Lazare Goldzahl,
Editions Frison-Roche, 1998.
[10]Emission « Pourquoi, Comment ? la fin des
mythes » France 3, mardi 7 décembre 1999 à 20h55.
[11]Cahiers de L’Agence Française de l’Information Scientifique,
14 rue de l’Ecole Polytechnique, 75005 PARIS (à la même adresse que
« l’Union Rationaliste »), abonnement aux Cahiers : 180 F / an.
Le but du cahier est de lutter contre « l’irrationnel » au sens large
(occultisme, magie, parapsychologie, ufologie ...).
[12]Thérèse Neuman, la crucifié, devant l’histoire et la
science, Ennemond Boniface, P. Lethielleux, 10 rue cassette, 7506 PARIS, 1979.
[13]Padre Pio, le crucifié, essai historique, Nouvelle Editions
Latines, 1971.
[14]Marthe Robin, le voyage immobile, Jean Guitton, ...
[15]La Cannelle et le Panda, Jean-Marie Pelt, Fayard, 1999, page
70.
[16] La Science
et l'esprit, Jeanne Morrannier, Ed. Lanore F., 01/1994
[1] Bien que la mécanique quantique a remis en cause, dans certaines limites précises, cette vision strictement déterministe. Mais on admet toujours, que le déterminisme des lois physiques de l’univers s’applique au niveau macroscopique, même si ce n’est plus le cas à l’échelle des particules élémentaires.
[2] La science rejettera, comme impossible, le fait suivant est relaté par la Bible (Josué 10,13) : l’arrêt, pendant un jour entier, de la course du soleil vers le couchant et de la lune, sur une simple injonction du chef du peuple d’Israël, Josué.
[3] En aucune façon, un scientifique ne pourra souscrire à certaines l’affirmations comme celles de certaines société initiatiques, alléguant « que la science ne fait que redécouvrir des vérités éternelles connues depuis tout an ou plus par ces dites sociétés », car les vérités « initiatiques » ne sont que des déductions d’une démarche mystique, non d’une démarche scientifique, et ne procèdent pas d’un soucis rigoureux de vérification. Elles ne sont mues que par des convictions, aussi apparemment « rigoureuses » soit-elles. La science s’accordera difficilement la façon de pensée religieuse telles qu’elle apparaît dans l’affirmation «les vérités de Dieu ne sont révélées qu’aux petits et humbles et cachée au plus grand nombre », dont l’intention est peut-être d’inciter à l’humilité, mais présupposant une possession de la Vérité, une façon de pensée et une approche très différentes de celle de la Science.
[4] dans le film « Les choses de la vie », on montre les rêves plus ou moins cohérents, que pourraient avoir le héros avant sa mort clinique. Et peut-être, que de tels « vagabondages » du cerveau, pourraient se produire, dans des situations, de ce genre.
[5] L’auteur lui-même a fait une DEA et un début de thèse, dans ce même domaine en 79. C’est pourquoi, il connaît lui aussi la physique des plasmas.
[6] Cette personne est décédée d’une longue maladie en 1997.
[7] Bien que certains mystères ne soient pas résolus, comme l’origine proche orientale probable du suaire, selon l’analyse des pollens retrouvés sur le suaire [15], la méthode d’obtention de l’image négative, dont certains détails dénotent une connaissance de pratiques mortuaires juives et des méthodes de crucifixion antiques _ si l’on se base sur la position des clous dans les poignets.
[8] causées par les clous de la croix lors de sa crucifixion, puis une par la lance d’un soldat romain.