Les découvertes archéologiques de Glozel
Glozel ou un
mélange de « Touche pas à mon grizbi » et de « Rififi chez les
archéologues ».
Par Benjamin LISAN
Le 6 Octobre 2005
L’affaire de Glozel a empoisonné la vie de la
communauté des préhistoriens français pendant toutes les années vingt et au
début des années trente, divisant durablement la communauté scientifiques entre
« glozéliens » et « anti-glozéliens ». L’affaire n’est
toujours pas close, même si l’ensemble des arguments penchent en faveurs de la
fraude archéologique.
1 Rappels
sur l’histoire de la découverte Glozel
2 Les
éléments de doute et les invraisemblances concernant la découverte
2.1 Un
matériel ancien abondant et très divers, dans le même lieu :
2.2 L’extrême
diversité des dates des objets :
2.3 La
richesse de l’alphabet « glozélien » :
2.4 Autres
invraisemblances et éléments de doutes :
3 Discussion
/ en conclusion provisoire
4.1 Ouvrages
partisans de l’authenticité de Glozel
4.2 Ouvrages
septiques sur Glozel
4.3 Autres
références bibliographiques non classées
4.4 Informations
diverses sur Glozel
5 Annexe :
l’alphabet « glozélien »
6 Annexe :
Vues sur le Musée de Glozel
7 Annexe :
vue des objets exposés dans le musée
8 Annexe :
Exemples des excès engendrés par la controverse
9 Annexe :
Argument en faveur de Glozel, selon Mr. Dépéret et M. Jean Piveteau
10 Au
sujet de l’accusation de forfaiture émis par le Dr Morlet contre Mrs Dorothy
Garrod
11.1 Principe
de base simplifié
11.3 Limitations
de cette méthode
Glozel, petit hameau de la montagne Bourbonnaise, est situé sur la commune de Ferrières-sur-Sichon, dans l'Allier à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Vichy.
Le 1er mars 1924, dans le champ Duranthon (rebaptisé plus tard « le champ des morts ») qu’il labourait, un jeune agriculteur de 17 ans, Emile, et son grand-père, Claude Fradin, paysans de l'Allier, font une découverte archéologique étonnante.
L'une des vaches tirant la charrue tombe dans un trou, à l'intérieur duquel Emile trouve des ossements humains. Pensant avoir mis la main sur un trésor, ils fouillent le site à coups de pelle et de pioche (!). Ils trouvent divers objets, des urnes, des vases, des haches.
Ils brisent les urnes. Mais elles ne contiennent que de la terre, déception ! Le trou est rebouché et l'avoine est semée.
Selon une autre version, les Fradin découvrent, avec un instituteur, une collection d’objets préhistoriques _ outils en pierre, galets gravés, os et surtout des pots de céramique volumineux et pourtant intacts, et des tablettes d’argiles couvertes de caractères phéniciens, elles aussi d’une fraîcheur remarquable [19]. M. Clément avait trouvé des haches en schiste et une rondelle en schiste (parmi ces 1er objets préhistoriques) couverts de signes [1].
Le 1 mars 1924, Émile Fradin (18 ans), présenta à la Sté d'émulation du Bourbonnais des briques cuites, découvertes dans le champ de son grand-père au hameau de Glozel (Ferrières-sur-Sichon, Allier), couvertes d'inscriptions utilisant un alphabet inconnu. Des archéologues en vue comme Salomon Reinach (1858-1932), Joseph Loth (1847-1934) et Émile Espérandieu (1857-1939) conclurent à leur authenticité. Certains les datèrent du néolithique (- 8000) ; d'autres, comme Camille Jullian (1859-1933), les considérèrent comme des amulettes de sorciers gaulois.
M. Clément incite un fouilleur amateur, le Docteur Morlet, à s’intéresser à Glozel.
Le 26 Avril 1925, le Dr Antonin Morlet, médecin à Vichy, archéologue amateur, visite le site et obtint, de la part d’Emile Fradin, le droit de fouille et de publication sur les objets (objets qui resteront la propriété d’Emile Fradin). Le Dr Morlet fouille les environs et découvre des objets similaires, aux alentours de Glozel (à Moulin Piat, à 2,5 km au Sud; chez Guerrier, à 3 km sur la rive droite du Vareille et à Puyravel à 10 km en amont, sur la rive opposée).
Il décrit une structure qu'il appela "fosse ovalaire", de forme naviforme ovalaire, qui aurait servi de lieu d'inhumation (fig. 1).
Il trouve des idoles phalliques et bi-sexuées, un statuette en forme de chaman, des boulettes d’argiles aux formes rondes (« bolas ») et un nombre considérable de tablettes d’argiles gravées couvertes d’une écriture inconnue (appelées par la suite écriture « glozélienne »). D’autres pièces découvertes (sculptures, gravures sur pierre, sur os, sur ivoire, bois de renne ou de cervidé …) sont recouvertes des mêmes signes que ceux tracés sur les tablettes d'argile (voir images des ces pièces ci-après).
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Fig. 1. Plan de la fosse ovalaire (découverte par le Dr Morlet)
(d'après un document établi par le Dr Antonin MORLET). Le docteur Morlet dit y trouver des objets utilitaires, non décorés, et de vases funéraires anthropomorphes, assortis le plus souvent d'une inscription et des fragments d'ossements humains qui laisseraient transparaître de très possibles décharnements volontaires et rituels. |
Fig. 2. |
Fig. 3. Os sur lequel est gravé un renne. |
Fig. 4. Phallus dont la bourse droite est plus basse que celle de gauche. Fig. 7. Tablette d’argile sur laquelle est visible l’écriture « glozélienne ». |
Fig. 8. Petite sculpture en ronde bosse, dite du "Chasseur ", ou du "Chaman", tenant un épieu dans sa main droite. Il est campé de ses deux pieds sur le ventre d'un animal expirant. |
Fig. 5. Boules d’argiles en forme de "hochets", "bolas" supposés être destinés à être portés autour du cou, certaines appelées « bobines ». Fig. 6. Exemple d’écriture « glozélienne ». Fig. 9. Autre tablette glozélienne |
L'abbé Breuil écrit d’abord un article en faveur de Glozel, sans citer le nom du Dr Morlet.
Le Dr. Morlet accuse alors publiquement l'abbé Breuil de vouloir s'approprier la découverte.
Puis au lieu d'envoyer le rapport de ses 1ère fouilles, pour vérification auprès des grands préhistoriens de l’époque (dont l'abbé Breuil, M. Peyroni, conservateur du musée des Eyzies, le Dr Capitan …), le Dr Morlet préfère le publier imédiatement, sans la caution de scientifiques éminents, le 23 septembre 1925, sous le titre "Nouvelle station néolithique" [1]. Il y a affirme que le matériel découvert à Glozel date du néolithique et estime les tablettes gravées à 5 ou 6 000 ans av. J.C ( !) [2]. Selon le Dr Morlet, la 1ière écriture du monde serait née au cœur de la France. Cela paraît gros. L'abbé Breuil se alors retourne contre Glozel et contre le docteur Morlet, comme un bon nombre d’autres scientifiques d’ailleurs.
Les objets découverts au « Champs des Morts », propriétés d’Emile Fradin, sont presque tous exposés et conservés [3] au « Musée de Glozel ». Musée qu’Emile Fradin a créé dans sa ferme dès le début des fouilles. Et dès son origine, son entrée est payante.
Malgré tout la découverte fera grand bruit dans le monde entier, verra se presser les noms les plus prestigieux, attirera les foules et suscitera une violente et longue controverse. Les glozéliens, auront à leur tête l’éminent archéologue Salomon Reinach vieillissant et le soutien du Mercure de France. Les sites seront dérangés et fouillés d’une façon non scientifique. Une abondante littérature sera aussi produite [39]. Près d'une centaine de cartes postales différentes ont été éditées à l'époque de l'affaire de Glozel. Une société des « Amis de Glozel » sera constituée pour défendre Glozel, société existant toujours [4].
Fouilles à Glozel par le « Comité d’étude », 13 avril 1929. Fig. 10. tablette glozelienne.
En septembre 1927, l’Institut International d’Anthropologie décide de créer une commission pour examiner impartialement les objets de Glozel et mettre fin à la controverse.
Le 5 novembre 1927, la commission internationale arrive à Glozel, accompagnée de PEYRONY. Elle se compose de six membres et est présidée par M. PITTARD. Entourée de journalistes et de curieux, la commission se rend au Champ des Morts. Ce terrain, clos de barbelés, se trouve dans un bas-fond. Il fait environ 1000 m², parsemés de trous et de tranchées.
Au bout de trois jours, la commission a découvert deux poinçons en os, une pendeloque gravée, une idole bisexuée, un galet gravé d’une magnifique tête de renne accompagnée de six lettres mystérieuses et une tablette écrite.
Enfin, le 23 décembre 1927, la Commission Internationale publie son rapport qui conclut à « la non-ancienneté » de Glozel… En février 1928, la Commission des Monuments Historiques a émis l’avis que Glozel « ne présente pas de caractère préhistorique ».
L’expertise, faite sur une des tablettes, avec l’aide du matériel le plus performant de cette époque, conclut à une fabrication récente de tous les objets et mobiliers préhistoriques. L’expert de l’identité judiciaire, M. Bayle, y avait noté la présence de fibres d’étoffes teintes et d’un badigeon d’argile, destiné, semble-t-il, à adoucir les contour des gravures.
Les glozéliens, estimant que la commission n’était pas impartiale et composée uniquement de sceptiques dès le départ, décident alors de créer un « Comité d’Etudes » de douze membres (dont quatre préhistoriens, trois épigraphistes et deux géologues). Ce Comité reprend les fouilles à Glozel le 12 avril 1928. Un superbe galet gravé d’un renne galopant et de trois signes glozéliens est découvert. D’autres objets sont mis au jour les 13 et 14 avril. Le Comité rédige ensuite un rapport disant que les trouvailles faites à Glozel appartiennent au début de l’art néolithique.
Suite à ces études, le Journal des débats ayant fait paraître le 13-5-1929 un article de la Sté préhistorique de France qualifiant le Dr Morlet (partisan actif de Glozel) " d’entrepreneur d'escroquerie " fut condamné (avec la Sté) le 26-9-1929 et en appel le 28-2-1930 (Riom) à 16 F d'amende avec sursis et 1 F de dommages et intérêts (en faveur du Dr Morlet).
Emile Fradin devant son musée |
Le Dr Antonin Morlet tenant une tablette |
Le musée dans les années 20 |
Le musée en 2005. |
Une plainte en escroquerie est déposée par le Dr Regnault, Pt de la Sté préhistorique de France, contre Fradin. Le 25 février 1928, la police de Clermond-Ferrand perquisitionne chez les Fradin et emportent plus de 200 objets. Le 4 juin 1929, Emile Fradin est inculpé d'escroquerie, le juge d'instruction va l’interroger pendant 63 heures mais il maintiendra toujours qu'il n'a pas fabriqué ces objets. Finalement, deux ans plus tard, l'inculpation aboutit à un non-lieu (ordonnance du juge d'instruction de Cusset du 26-6-1931, confirmée par arrêt de la cour d'appel de Riom du 30-7-1931).
Fradin ayant déposé une plainte en diffamation contre Dussaud et le journal Le Matin, le 23-3-1932 le tribunal correctionnel de la Seine les condamna au franc de dommages-intérêts.
Le Dr Morlet continuera ses fouilles, toujours à ses frais, pendant 16 ans. Il trouvera plus de 3000 objets (des poteries, des tablettes gravées, des pierres polies, des bijoux en os, des têtes de flèches, des aiguilles …), jusqu'en 1941 où la loi Carcopino est votée. Il est désormais interdit de fouiller le sol français sans l'autorisation de l'Etat. Ceci met fin au fouilles de Glozel et à celles du Dr Morlet. Ce qui ne l’empêcha pas de garder pendant quarante ans la haute main sur les découvertes et de conserver la maîtrise sur leur publication.
En 1974, des datations par la technique de thermoluminescence (voir encart sur cette technique, page suivante), de quelques céramiques de Glozel, ont été effectuées, à la demande du physicien danois Vagn Merjdahl et du britannique Hugh McKerrel, aux laboratoire d’Edimbourg. Puis ces expériences furent reprises, aux laboratoires de dosimétrie du CEA de Fontenay-aux-Rose et de Gif-sur-Yvette, par H. François, G. Portal et G. Valladas.
Les premières séries de mesures furent incohérentes, l’imprécision des conclusion tenant à la jeunesse de la technique appliquée à l’archéologie, aux perturbations multiples affectant le comptage, à la nature du sol d’enfouissement, à l’ancienneté de leur exumation ou encore à la nature des eaux souterraines du lieu ...
Puis une seconde série donna un éventail de dates allant de -350 avant JC jusqu’au 18° siècle.
La seule conclusion tirée, en tout cas, de ces expériences est que ces tablettes n’étaient ni préhistorique, ni de l’époque néolithique (-10000 à 6000 ans).
Selon Jean-Pierre Adam [5], le caractère insatisfaisant des premières tentatives de datation par thermoluminescence et les objections incontournables des archéologues, ont incité les physiciens à reprendre les expériences en prenant soin de tenir compte des facteurs de troubles successivement révélés, dont le dernier reconnu tient à la nature d’un dégraissant mêlée à l’argile (trouvé dans celle-ci).
Grâce aux nouveaux résultats, une distinction entre deux familles chronologiques, pour la date de ces objets, s’est faite jour entre :
Ø des objets de cuisson ancienne, sans rapport avec la préhistoire ou l’antiquité, à mettre en relation avec l’installation d’un verrier, dont le four a été retrouvé sur place sur le lieu de fouille [6],
Ø des objets fabriqués à notre époque.
Pour l’anecdote, signalons qu’Emile Fradin (1906- …) a reçu, le 17 juin 1990, les Palmes Académiques et la médaille du Conseil Général de l'Allier, pour son travail.
Il y a une abondance de matériel découvert colossale, qu’on trouve nul par ailleurs en France, sur aucun autre site préhistorique ou néolithique.
Il y a une très grande disparité dans l'âge (apparent ou non) des objets de Glozel. On trouve aussi bien des haches polies, des silex taillées, des objets de factures néolithiques proche-orientales [7] …
Les datations réalisées sont extrêmement disparates, et on trouve la présence sur le même lieu, d'objets âgés de 17 000 ans, de 5 000 ans, de 2 500 ans, de 1 500 ans, et même du moyen âge.
En 1974, des céramiques ont été confiées au laboratoire d'Édimbourg pour essais de datation par thermoluminescence; ces expériences, reprises aux laboratoires de dosimétrie du CEA (Fontenay-aux-Roses et Gif-sur-Yvette) par H. François, G. Poutal et G. Valladas, ont donné des résultats peu significatifs en raison de nombreuses perturbations dues au comptage, à la nature et à la profondeur du sol d'enfouissement. Des objets identiques ont été datés de 700 av. J.-C. à 100 apr. J.-C., puis de 350 av. J.-C. au XVIIIe s.
Les glozéliens mettent ces disparités sur la très forte radioactivité naturelle de la région.
L’ alphabets comporte un très grand nombre de signes (111 signes distincts), beaucoup plus que dans les autres alphabets anciens auxquels il ressemble. Cette écriture présente de grandes ressemblances avec a) des formes très anciennes de l'écriture phénicienne, mais aussi avec
b) un certain nombre d'inscriptions alphabétiformes retrouvées dans des sites magdaléniens, au Portugal, en Roumanie et en France.
1) L'abondance des objets entassés sans ordre apparent, leur hétérogénéité, l'exiguïté des lieux, leur proximité de la surface du sol et leur état presque parfait de conservation.
2) Toute une civilisation dans un champ, sans aucune architecture, sans même un abris, ni un foyer, sans la moindre trace de niveau d’occupation.
3) l’absence de couches archéologiques sur le site, malgré l’éventail de dates possibles pour les objets découverts,
4) la fraîcheur et l’état de conservation des découvertes, dont celles des « os magdaléniens » gravés grossièrement de Glozel, malgré l’acidité du sol du lieu de fouille et leurs 15 000 ans d'âge présumé.
5) Les harpons en os (présentés comme datant de - 10000 av. J.-C. et exposés au musée de Glozel) ont barbes arrondies et irrégulières, presqu’orthogonales à l’axe, en faisant des armes totalement inutilisables. Et tous ont le même aspect.
6) On retrouve même l'écriture « glozélienne » sur des os gravés de 17 000 ans [8].
7) les Fradin auraient découvert aussi fortuitement un four de verrier médiéval, sur le site.
8) En 1983 et 1984 eût lieu une campagne de fouille à l'initiative de Jack LANG. Le rapport archéologique rendu en 1995 ne laissa plus place à la discussion, les seuls vestiges archéologiques du site sont les restants d'un artisanat de verrerie qui date du Moyen Âge. Aucun objet de type « glozélien » n'y a été découvert lors de ces fouilles ( !).
9) Tous les animaux glozéliens figuraient dans les manuels de préhistoire circulant en 1924, manuels que Messieurs Cléments et Morlet possédaient et mirent à disposition d’E. Fradin [19].
10) Enfin l’attitude paranoïaque et son contrôle exclusif sur toutes fouilles entreprises sur le site, « l’amateurisme » du Dr Morlet peuvent faire fortement douter de sa transparence et/ou du sérieux de ses fouilles et de ses travaux.
Par ailleurs, plusieurs scientifiques dont un archéologue, M. Mejdahl V., étudiant la gravure de tablettes écrites découvrent des striures suspectes, qui pourraient être faites avec des outils modernes ([14], [15], [22]).
Tous ces faits contribuent à renforcer les doutes
légitimes des archéologues actuels, sur l’authenticité des objets découverts et
exposés au musée de Glozel.
Certains scientifiques ont estimé les objets authentiques, tandis que d'autres concluaient à la mystification [9]. Mais une partie du matériel archéologique semble pourtant authentique, si l’on se base sur leurs études par la thermoluminescence et les datations au carbone 14.
En tout état de cause, le très large fourchette des datations des découvertes _ les spécimens les plus anciens et récents étant séparés par pas moins de 3000-4000 ans _ apparaît comme totalement impossible à la plupart des archéologues (et il existe aucun site néolithique en France qui aurait eu une telle durée de vie).
Selon certains « glozéliens », il y aurait pu avoir plusieurs occupations à des époques différentes.
Alors quel individu, ou groupe, pourrait les avoir rassemblés là et, surtout, pourquoi ?
En cas de fraude, qui aurait pu disposer d’un tel trésor archéologique et surtout ait été disposé à s’en séparer, pour « enrichir », en plusieurs endroits distants de plusieurs km, un site archéologique ? A qui profiterait le « crime » ?
Qui aurait eu les connaissances archéologiques suffisantes voire le génie, pour réaliser la plupart des tablettes et artéfacts gravés et tous les objets, dont la diversité étonne ?
Est-ce le docteur Morlet, qui aurait cherché, par ce moyen, la célébrité et la reconnaissance ?
Nous savons en tout cas, que c’est pas l’argent qui semble être le mobile. Glozel n’a enrichi financièrement ni le Dr. Morlet, ni Emile Fradin (les entrées du musée n’apporteront pas la manne financière à Emile Fradin. Enfin durant toute sa vie, ils ne s’est jamais séparé de ses objets archéologiques, dont il aurait pu pourtant en tirer un bon prix).
Les objets ne semblent pas, non plus provenir d’un vol d’objets archéologiques (vol qui aurait ensuite entreposées pour des années et longtemps avant la découverte de 1924, par d’hypothétiques voleurs. Vol qu’ils aurait ensuite dissimulé dans la « cache » du four de verrier médiéval découvert à Glozel). … Selon le Dr Morlet, le matériel, trouvé par ce dernier, était enfoui en plusieurs endroits éloignés géographiquement les uns des autres (au Champs des morts, à Moulin Piat, chez Guerrier et à Puyravel à 10 km).
Sinon, il y a-t-il eu un désir du ou des faussaires, le désir, par fierté nationaliste, très forte à l’époque, de faire croire, au monde entier, à la naissance de l’écriture en Gaule ?
Peut-être certaines personnes ne pouvaient accepter que l’écriture soient née On orient et voulait une naissance de celle-ci dans l’Occident triomphant (ce qui aurait été dans le sens des thèses racistes de l’époque).
Etait-ce enfin au départ une farce, tout simplement ? Puis la farce, trop énorme, serait devenue impossible à révéler.
Sinon à cause du bouleversement du site par de nombreuses fouilles sauvages (en l’absence de loi protégeant les sites archéologiques français, jusqu’en 1941), des possibilités de vérifications de l’authenticité du ou des sites ont été malheureusement perdues à jamais.
Il dommage qu’il n’y ait pas eu la présence de vrais scientifiques au début des fouilles en 1924 (ce qui aurait pu éviter par exemple qu’une personne non experte puisse confondre un four de verrier avec une tombe néolithique).
En attendant, l’hypothèse d’une fraude d’une grande ampleur (à l’insu des nombreux protagonistes de bonne foi) est loin d’être exclue. Car on a déjà connu : des « aménagements » de sites archéologiques, à l’image de « l’enrichissement » de mines d’or avec de la poudre d’or, pour mieux les « vendre » (cas de flèches, haches … en silex, made in Maroc) et aussi la création de faux à partir d’objets authentiques (comme le cas des faux du faussaire israélien Oded Golan, ou encore le cas de l’homme de Piltdown, une énorme imposture scientifique en 1912).
Jusqu’à maintenant, les conjectures restent ouvertes et le mystère reste pour l’instant entier. Et il est très probable que nous ne saurons jamais qui a été à l’origine de cette énorme fraude archéologique.
La fausseté du site et des découvertes ne fait plus aucun doute, pour l’immense majorité des archélogues, mais il existera toujours une minorité de personnes pensant que le site et ses découvreurs ont été victimes d’une injustice ou d’un complot d’archéologues étroits d’esprits.
Emile Fradin âgé Emile Fradin à 95 ans |
Antonin Morlet âgé Emile Fradin en 1924 |
[1] Dr Antonin
Morlet, Nouvelle station
néolithique, cinq
fascicules de 1925 à 1928 ; Glozel, 1929 ; Glozel, tome 2, 1962 ;
Corpus des inscriptions, 1965 (tous à compte d’auteur).
[1b] Petit
historique de l’affaire de Glozel, Dr Antonin Morlet, 1938.
[1c] "Origine néolithique des alphabets méditerranéens", "A propos de "bric-à-brac" de la sorcière gallo-romaine. La fosse ovale était-elle un four de verrier?" [10], Dr Antonin Morlet, "Mercure de France", 15 décembre 1926.
[1d] Corpus des inscriptions de Glozel, Dr Antonin Morlet, 1965.
[2] Glozel vallon des morts et des savants, BENJAMIN René, Edit. Fayard, Paris, 1928.
[3] Glozel Trente ans après, Léon Cote (1888-1966 - Chanoine et beau-frère d’Emile Fradin), 1959, réédité en 1987 par Marie-Thérèse Cote, puis réédité par Ed : Verdier (1996).
[3b] Glozel ou la guerre des briques [11], Léon Cote, 1958 (puis Ed. L’Ether vague, 1987).
[3c] Glozel authentique, Léon Cote, Edition, Marsat, Éditions La Source D´Or,1970.
[4] Glozel et ma vie, Emile Fradin (avec Pierre Peuchmaurd), Robert Laffont (1979). Réédité par Edition Archéologia (édité par le Musée de Glozel).
[5] "De Bello glozelico",
Salomon REINACH, Le
Temps, 13 novembre 1927.
[6] Glozel. La découverte, la controverse, les enseignements, Salomon REINACH, 1928.
|6] "In partibus : le Docteur Morlet", Salomon REINACH, La Revue du Médecin, mars 1930.
[7] Spécial Glozel, éditions Kadath, 1978, réédition 1983.
[8] Glozel : l’affaire Dreyfus de l’archéologie, revue n° 74 des amis de Glozel, juin 1983.
[9] Glozel, par le petit bout de la lorgnette (Christian Ponsonnard), 1991.
[10] Glozel et l’écriture préhistorique (André Cherpillard), 1994.
[11] Spécial Glozel (bulletin du Pays gannatois - 2° Trim. 1995.
[12] Actes du 2e colloque Glozel octobre 1999 (Cier - Copie Express).
[13] Actes du 4ème Colloque Glozel [Texte imprimé] : idoles bisexuées et objets insolites : octobre 2001, Vichy, organisé par le « Centre international d'études et de recherche » (03250 Ferrières-sur-Sichon) et « les Amis de Glozel » (rue du Four banal, 03800 Gannat).
[14] La préhistoire
chahutée. Glozel (1924-1941). Joseph Grivel. Paris : L’Harmattan, 2003.
[15]
Adrien BAYET, La
controverse de Glozel, Etude critique sur la valeur scientifique des arguments
pour ou contre l'authenticité du gisement, 1928.
(texte qu’on trouve actuellement sur : http://www.museedeglozel.com/Corpus/Bayet.pdf ).
[16] Préécritures et écritures anciennes ou non ? Des stries de la cave Labat à St Emilion aux tablettes épigraphiées de Glozel, R. MAUNY, revue trimestrielle SUBTERRANEA, 18, 1976.
[17] « Science
& Vie », numéro 888, septembre 1991. La revue évoque les fouilles des
années 20 faites à Glozel dans des conditions douteuses, et l'absence d'
homogénéité des datations, « ce qui ne plaide guère en faveur de son
authenticité ».
[18] "La
justice au Parnasse" de M° Maurice Garçon, Fayard, 1935, recueil de ses
plaidoiries (ce fut l'un des plus grands ténors du barreau français) dénichable
uniquement aux puces ou chez les bouquinistes (les pages concernant l'affaire
Glozel vont de la p. 187 à la p.227).
[19] "Le passé
recomposé" de Jean-Pierre Adam (chercheur au CNRS), Seuil (1988), consacre un chapitre à ce dossier.
[20]
"L'archéologie devant l’imposture" de Jean-Pierre Adam, Robert
Laffont, 1975 (Glozel (l'affaire) (p. 72-94)).
[21] "Au cœur
de l’extraordinaire" de Henri Broch, L'Horizon Chimérique, Bordeaux, 1994.
[22] "SCIENCE
& VIE N° 745", d'octobre 1979, p. 50, DALNOKY R. (1979), "Accusé
Glozel, levez-vous !".
[23] "REVUE
ARCHÉOLOGIQUE DU CENTRE", n°57-58, 1976, p. 3. "Études sur
Glozel" de Mc Kerrel, H.Mejdahl V., François H. Portal G.
[24] "ARCHOEOMETRY 22", "Further work on
ceramic objects from Glozel", Mejdahl V., 2, 1980, p. 197.
[25] Collectif
L'archéologie aujourd'hui Ed : Hachette.
[26] Les inscriptions de Glozel, Hans Rudolf Hitz , Ed : Chez l'auteur, In Guntengarten 23 - 4107 Ettingen Suisse.
[27] Les fraudes en archéologie préhistorique, André Vayson de Pradenne, Ed : Jérôme Million, 1993.
[28] Glozel, les graveurs du silence, Robert-Louis Liris, Ed : BGC Toscane, 1994 ou 1995.
[29] Thermoluminescence and Glozel: a plea for patience. McKerrell, H.V., Mejdahl, V., François, H. & Portal, G. 1975, Antiquity 49(196), 267-272.
[30] « Une collection inqualifiable.
La controverse sur l’authenticité de Glozel », Bessy Chr., Chateauraynaud Fr.
& P. Lagrange, 1993, Ethnologie française, septembre, t. 23, pp. 399-428.
[31] L'énigme de Glozel, Auguste AUDOLLENT,1927.
[32] "Le cimetière préhistorique de Glozel", Jean CABRERETS, Le Progrès civique, 24 septembre 1927.
[33] "Une visite aux fouilles de Glozel", Jean LABADIE, L'illustration, 3 septembre 1927.
[34] "A propos de Glozel",
Jean PIVETEAU, Revue de
Paris, 1er mai 1928.
[35] Policeman's lot , Harry SÖDERMAN, un chapitre consacré à Glozel en quatre langues : anglais, français, allemand et italien.
[36] "L'épopée de Glozel", Joseph TRICOT-ROYER, Aesculape, juin 1928, pages 145-168.
[37] Glozel: Bones of Contention, iUniverse, Alice Gerard (février 2005).
[38] "Rallie Glozel", Roque. P., Paris 1928. Album humoristique inspiré par l'affaire des fouilles de glozel, représentant les diverses phases d'une chasse à courre aux temps préhistoriques. etc. …
[39] Il n'est aucun quotidien qui, entre 1926 et 1933, n'ait fait à un moment écho à l'affaire de Glozel. Ceux qui suivent le plus assidûment les développements de la controverse sont L'Ami du peuple, Comoedia, Les Débats, L'Écho de Paris, Excelsior, Le Figaro, L'Intransigeant, Le Journal, Le Matin, L'Œuvre, Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Quotidien et Le Temps. Pour la presse locale, c'est L'Avenir du Puy-de-Dôme, La Dépêche de Vichy, Le Moniteur du Puy-de-Dôme, Le Progrès de l'Allier et La Tribune.
Les articles de revues sont aussi fort nombreux. Il s'agit de revues spécialisées dans les disciplines impliquées par les découvertes comme l'archéologie, l'histoire, l'anthropologie. C'est le cas notamment du Bulletin de la Société préhistorique française, de la Revue des Etudes anciennes et plus localement du Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais. Mais aussi des revues de médecine (comme Aesculape, La Presse médicale) du fait que le corps médical est largement représenté chez les protagonistes des découvertes et de l'affaire. Enfin, des revues généralistes font aussi une place généreuse à Glozel. Parmi elles, le Mercure de France, bimensuel, intègre rapidement l'actualité de Glozel dans sa rubrique "Préhistoire" où elle ouvre une "Chronique de Glozel" qui devient rubrique à part entière et est maintenue jusqu'en 1933. Cette chronique permet de suivre assez précisément l'évolution des découvertes et de l'affaire.
Sources : http://www.museedeglozel.com/Jugement.htm et Quid sur Glozel (voir ci-après).
Site septiques :
http://skipp.perso.cegetel.net/zetet/glozel/glozel.htm
Article du Quid sur GLOZEL : http://www.quid.fr/2000/Q016970.htm
Sites partisan de l’authenticité de Glozel :
Site officiel de Glozel sur Internet (2000) : http ://www.glozel.com
http://www.gerbeaud.com/glozel/
http://www.ldi5.com/archeo/gloz.php
http://membres.lycos.fr/tau_ceti/glozel.html
http://www.auvergne-centrefrance.com/dossiermois/janvier05/mystere_glozel.htm
Historique précis de l’affaire : http://jean.dif.free.fr/Images/France/Glozel/Histoire.html
Site en anglais :
http://www.forteantimes.com/articles/139_glozel.shtml
http://www.forteantimes.com/articles/139_glozel.shtml
http://www.jornalinfinito.com.br/materias.asp?cod=105
Coordonnées du musée de Glozel : à 4 km du bourg
de Ferrières, Glozel 03250 FERRIERES-SUR-SICHON. Tél. : 04 70 41 12 96. Le Musée
de Glozel présente plus de 2000 objets.
Site du musée de Glozel : http://www.museedeglozel.com/ (mis à jour en 2005).
Sites divers :
Site montrant des photos et cartes postales des fouilles : http://perso.wanadoo.fr/ejk/glozel/
Sur la thermoluminescence : http://webeleves.emse.fr/~gtellier/APPEX2004-promo03/GLOZEL%20%20la%20thermoluminescence.htm
Septique espagnol : http://basestar.blogspot.com/2003_07_01_basestar_archive.html
Comparaison
de différents alphabets avec le « glozélien » (source: Adrien Bayet).
Les
111 signes « glozéliens »
(source : Dr. Antonin Morlet).
Inscription sur argile d'Alvao (Portugal) trouvée, à la fin du 19° siècle (datée du néolithique).
Musée de Glozel dans les années 20.
Fig. 12. Anneau glozélien. Fig. 13. Anneaux glozéliens
On trouve aussi bien des silex taillées que des pierres polies à Glozel.
Fig.14. Tête barbue
Fig.15. Tête.
Fig.15. Urne funéraire. |
Fig. 16. Masque de hibou |
Fig. 17. Tablette |
Fig.18. Tablette |
Fig. 19. Emprunte de main. |
Fig. 20. Urne funéraire |
Le 13 janvier 1928, Plusieurs glozéliens reçoivent la carte anonyme ci-dessous :
Quelques injures échangées par les savants adversaires :
« Plus bas, écrit M. Depéret, dans l’argile jaune, tendre, qui contient à la profondeur moyenne de 0 m. 60 à 0 m. 70 la couche archéologique, j’ai recueilli, dans l’argile vierge de tout remaniement, entre autres objets, un beau fragment de tablette à inscriptions alphabétiformes enserré dans une trame de racines et de radicelles d’arbustes aujourd’hui disparus. Cette observation, continue-t-il, est, à mon avis, décisive et implique à elle seule d’une manière irréfutable l’authenticité de la tablette et, par suite, de l’écriture glozélienne. Pour penser autrement, il faudrait supposer qu’un faussaire aurait préparé le terrain en y introduisant des objets il y a au moins vingt ans, temps nécessaire à la croissance et au développement des racines qui entouraient la tablette. L’énoncé seul de cette hypothèse permet d’en saisir l’absurdité. […] ». Source : Jean Piveteau, « A propos de Glozel » Revue de Paris, 1ermai 1928, pages 152-174. www.museedeglozel.com/Corpus/Piveteau.pdf
Note de l’auteur de cet article : On peut très bien badigeonner un objet contrefait, avec la boue de l’excavation, et faire pénétrer les racines des arbres présents dans les trous de cet objet lui-même. Donc les arguments de M. Dépéret ne sont pas ici décisifs. Il aurait fallu au moment de la découverte, la présence des vrais scientifiques pour vérifier et authentifier les faits.
« A propos de cette commission
internationale, systématiquement vilipendée par les glozéliens, et pour cause,
il n'est pas sans intérêt de rapporter le témoignage de l'un de ses membres.
Miss Dorothy Garrod. dont le nom fait encore régulièrement l'objet de calomnies
particulièrement odieuses. C'est dans la revue britannique Antiquity (n"
167, septembre 1968), revue qui a pris depuis la décision d'exclure Glozel de
ses pages, que la grande préhistorienne a rapporté les péripéties des travaux
de la commission et. plus particulièrement, un incident qui la fit accuser de
falsification de la fouille. La réalité des faits, on s'en doute était tout
autre. Lorsque les préhistoriens de la commission se murent au travail, une
foule de Journalistes et de curieux étaient installés sur le « champ des morts
». afin d'épier leurs moindres gestes ; or, à la déception générale,
l'excavation creusée le premier jour. dans un secteur non fouillé par Fradin et
Morlet. donc, à en juger par la quantité incroyable d'objets qu'ils avaient
sortis, tout aussi riche, cette excavation, donc. fut totalement stérile, pas
un seul
objet, pas la moindre trace de
niveau d'occupation, la civilisation de Glozel avait soudainement disparu ! Le
soir, les fouilleurs quittent le site, sans méfiance, et se rendent dans leur
hôtel à Vichy. Les travaux reprennent le lendemain malin à partir de la même
cavité, et alors, ô surprise, dans la paroi de leur tranchée, les préhistoriens
voient apparaître un os portant des signes glozéliens, puis une tablette à écriture
; or cette tablette, loin de se trouver sur un niveau, était située au fond
d'une cavité creusée dans le substrat gris et remplie de terre sombre de
surface. L'objet, rapidement extrait par Emile Fradin d'un coup de bêche, fut
aussitôt examiné, et les fouilleurs y reconnurent des signes alphabétiques phéniciens figurant sur un
ouvrage d'archéologie orientale prêté à Fradin. D'un commun accord, les membres
de la commission conclurent qu'ils avaient été bernés par leur naïve confiance
: ils imaginèrent alors un procédé leur permettant de détecter toute nouvelle
introduction d'objet dans la fouille en saupoudrant la coupe de leur tranchée
avec du plâtre. C'est ce qu'ils firent le soir même. en introduisant une
précaution supplémentaire à l'insu des témoins, car il eût été aisé, en effet,
de dissimuler de nouveau toute perturbation par un autre saupoudrage. Après
avoir achevé leur travail, ils s'éloignèrent avec la foule, tandis que trois
d'entre eux. Parmi lesquels Miss Dorothy Garrod, revenaient sur ta fouille et.
avec un bâton, perçaient une série de trous dans ia surface plâtrée, en notant
sur un papier le nombre d'orifices et le dessin qu'ils composaient.
Le lendemain malin. Miss Dorothy
Garrod fut envoyée en avant sur le terrain, munie du papier, avec pour mission
de contrôler les témoins : et c'est tandis qu'elle effectuait ce travail
qu'elle fut surprise par le Dr Morlel, qui. saisi d'une véritable crise
d'hystérie, se mit à
injurier la malheureuse, l'accusant
de truquer délibérément la fouille afin d'accréditer la Thèse de la
supercherie. Bien entendu, en entendant ces hurlements, les autres membres de
la commission accoururent, suivis des journalistes, et. comprenant
l'opportunité de la situation, le Dr Morlet renouvela ses accusations en prenant
le public à témoin, tandis que Miss Dorothy Garrod était atterrée par un tel
débordement de cris et de gestes. Bien sûr, les préhistoriens donnèrent, à
regret, toutes les explications nécessaires au Dr Morlet, sachant qu'ils ne
pourraient plus utiliser le même procédé à l'avenir et ce dernier dut convenir
que ses accusations étaient sans fondement.
Toutefois, il ne manqua pas de
lancer une dernière flèche du Parthe, et tandis que les explications lui
avaient été données avec discrétion hors de portée de voix des témoins, il
lança délibérément, en forme de conclusion, mais d'une voix forte : « Alors,
miss Garrod. Vous admettez que vous avez fait vous-même les trous?», ce à quoi
la jeune femme répondit spontanément par l'affirmative, puisque telle était la
vérité, mais elle ne comprit, hélas ! que plus tard toute la perfidie de celte
interpellation par l'usage qui en fut fait. ».
Le passé recomposé – chronique d’archéologie fantastique, de Jean-¨Pierre Adam, Le Seuil, 1988, page 85, « du rebus à l’alphabet ».
11 La Thermoluminescence La
Thermoluminescence est l'utilisation d'une propriété physique de
certains cristaux, dans une méthode de datation,
principalement des céramiques, mise au point dans les années 50. 11.1 Principe de base simplifiéUn
certain nombre de cristaux, comme le quartz, le feldspath,
le zirconium
ont la propriété d'accumuler au cours du temps, sous forme d'énergie au
niveau atomique, l'irradiation naturelle et cosmique du lieu où ils se
trouvent. Quand ils sont ensuite soumis à une très forte temperature, ils
restituent l' énergie accumulée sous forme de lumière (photons). Une fois refroidis, l'
accumulation peut reprendre. 11.2 Utilisation pratiqueLes
cristaux présents dans les matériaux utilisés pour la confection de poteries,
restituent la totalité de la charge énergétique accumulée au cours du temps
géologique lors de leur cuisson. Il suffit ensuite de soumettre un
échantillon une nouvelle fois à une température élevée afin de mesurer la
lumière émise qui sera proportionnelle au temps écoulé entre les deux
opérations. En tenant compte du niveau de radiation naturelle du milieu où
a séjourné la céramique à dater et de la nature des cristaux en jeu,
on obtient par un calcul la datation précise de l'échantillon. Cette
technique est aussi applicable à des terres de foyer, des fours, des laves,
et en général à tout milieu contenant les cristaux sensibles et ayant été
soumis à des températures importants dans le passé. 11.3 Limitations de cette méthodeØ
La mesure peut-être faussée par tout évènement inconnu qui aurait
chauffé fortement l'échantillon, comme un incendie. Pour les fours de potier,
on n'obtiendra que la datation de la dernière utilisation. D'autre part, l'exposition
accidentelle de l'échantillon à une source radioactive artificielle brouille
définitivement les calculs. Ø
Les cristaux ont une limitation naturelle de stockage de la
radioactivité naturelle, au-delà d'un certain seuil, ils ne réagissent plus.
On estime à 700 000 ans l'ancienneté maximale mesurable avec la méthode de la
thermoluminescence. Ø
Imprécision de 5% à 15% compte tenu de la dose externe mesurée sur
site, pouvant aller jusqu'à 20% sur les objets hors du contexte
archéologique. Source :
« http://fr.wikipedia.org/wiki/Thermoluminescence
» |
[1] « Il n’est peut-être pas sans intérêt de noter que ce même M. Clément avait publié, en 1917, « une hache en schiste portant une croix et divers signes » et « Signes cabalistiques gravés sur une amulette, en schiste de l’âge de bronze » (Bulletin de la société préhistorique, décembre 1917), ces même signes figurant sur les objets découverts au « champ des morts ». » Jean-Pierre Adams [19].
[2] A la même époque, un éminent épigraphiste, René Dussaud, vient de publier officiellement que l'écriture est née en Phénicie, 1 600 ans av. J.C. (après la mise à jour du sarcophage du roi Ahiram de Byblos, recouvert d'inscriptions).
[3] Et ils le sont toujours à l’heure actuelle.
[4] Le dimanche 9 octobre 2005, s’est tenu le 8ème Colloque International de Glozel, à Vichy.
[5] Jean-Pierre Adam, le passé recomposé, chronique d’archéologie fan tastique, Le Seuil, 1988.
[6] En 1983 et 1984 eût lieu une campagne de fouille à l'initiative de Jack LANG. Le rapport archéologique rendu en 1995 ne laissa plus place à la discussion, les seuls vestiges archéologiques du site sont les restants d'un artisanat de verrerie qui daterait du Moyen Âge. Aucun objet de type « glozélien » n'y a été découvert lors de ces fouilles.
[7] Liste des objets exposés
au Musée de Glozel :
Céramiques : tablettes à inscriptions,
supports de vase, vases, bobines urnes à visage, empreintes de main, timbres à
ocre, pesons, idoles sexuées,
Sculpture
sur os :
aiguilles, harpons, os plat inscrits, pendeloques, figurations humaines,
éléments de collier, gravures animales, sculptures animales
Pierres gravées ou non : haches, galets gravés
et inscrits, pendeloques
perforées, pendeloques pédonculées,
anneaux, gravures et inscriptions sur bloc.
[8] En 1972, Henri François, ingénieur au Commissariat à l'Energie Atomique, en visite à Glozel, fait des prélèvements et les envoie à 3 laboratoires étrangers pour datation, qui utiliseront la méthode de datation au carbone 14 pour les os gravés et la thermoluminescence pour les céramiques et la terre cuite.
Pour les trois laboratoires indépendants, les résultats seraient les suivants :
Ø les ossements auraient entre 15 000 et 17 000 ans,
Ø les céramiques auraient 5 000 ans,
Ø les tablettes gravées auraient 2 500 ans.
[9] Quelques
« originaux » ont même fait remonté l’écriture glozélienne, à
l’Atlantide ( !).
[10] car on a trouvé sur le site des sortes de larmes de verre.
[11] La querelle entre les habitants du hameau et les "non gloziens" portera le nom de "Guerre des briques".