1. Introduction au
guide
1.1. Introduction : 1
1.2. Le constat : 3
1.2.1. Les préjugés et leur profondeur : 4
1.2.2. Les faits 7
1.2.3. Buts de ce guide 9
1.2.4. A qui s'adresse ce guide ? 9
Présentation de ce
document
La transsexualité est un sujet
difficile à aborder et au départ crée un malaise, chez la plupart des
personnes.
Souvent, il y a unanimité chez les
médecins, pour penser que les transsexuels ne sont en fait que des personnes
perturbées. Cela suite au fait que malgré de multiples recherches et pistes
explorées, on n'a jamais trouver une cause biologique certaines. Par exemple
Colette Chilland, qui applique très loin les méthodes du doute rationnel,
constate que tous les enfants transsexuels auraient toujours une enfance
perturbée et qu'Il y a souvent importance de la violence et des traumatismes
dans les familles de transsexuels.
Quand on connaît des cas de personnes
très ou gravement perturbées, qui pratiquent des automutilations, par des
raisons troubles (perversion, envoie d'un signal d'alarme, appel au secours
envoyé, désir de faire plier l'entourage à ses désirs, chantage), ou des
personnes conditionnées à faire des actes déraisonnables, au seins de sectes (lors
de rituel), il serait rapide à la rencontre de ce genre de pratique, chez la
majorité des transsexuels. Par exemple, le juge Petitit dans son livre
"Les transsexuels" édition Que sais-je, franchit allègrement le pas
dans la conclusion de son ouvrage (l'idée du juge Petiti, exprimant un grand
scepticisme, sous-entend que l'on a simplement affaire à de graves déviances).
Et pour certains autres médécins comme S. Daymas, même si l'on admet que le
transsexuel puisse être de bonne foi, on constatera simplement que le "[Le
transsexuel] a l'assurance tranquille d'être dans la vérité".
Ce que l'on voit, de la part de tous
ces médecins et juristes ou règnent une quasi unanimité, c'est qu'ils n'ont
qu'une vue théorique des transsexuels, pour les plus informés, provenant
uniquement la lecture d'ouvrage (certains comme le juge Petiti n'ont jamais lu
d'ouvrage de référence comme l'étude nosographique et médico-légale du docteur
Breton etc...). Aucune n'ont pratiquée des observations "sur le
terrain", en rencontrant et en enquêtant suffisamment longtemps, et en
évitant toute idée préconçue. Or l'observation sur le terrain est pourtant la
base de la méthode scientifique, et si le scientifique doit doute, avoir un
esprit critique, il ne doit être fermé à aucune hypothèse. Il doit tout
vérifier avec un soin extrême (discours, biographie, témoignages, ...).
L'auteur lui-même, suspicieux au
départ, de cette recherche, ne savait pas dans quel domaine il s'engageait.
Celui-ci est parti avec l'idée que tous les transsexuels à vocation féminine
étaient des personnes perturbées et/ou blessées. Et cette idée à perduré un an
et demi. Il n'a jamais acceptée, pendant cette période, qu'une personne
biologique mâle, à vocation féminine, puisse être une femme authentique
(c'était à ses yeux un abus de confiance pour les autres, ou une tromperie du
transsexuel envers lui-même).
D'abord une méthode appliquée était
froide, faite de questionnaires approfondis, d'interviews etc... Puis elle est
devenu plus informelle, en invitant en W.E., par exemple, pour rendre les
contacts plus détendus et décontractées. A partir de telles relations, durables
de plus d'un an, il a appris beaucoup plus qu'avant.
Il s'est fait des amitiés, et l'enquête s'est transformée en une
sorte d'ethnologie, d'étude d'un groupe de personnes. Il n'a pu être neutre. A
partir de ce moment, il s'est impliqué, même "compromis".
Intuitivement, il a trop l'impression de constater d'avoir personnes normales
psychologiquement peu perturbées et souffrant beaucoup.
Et l'image de la transsexualité
d'êtres faibles, pervers ou perturbés le plus souvent ne correspond pas à la réalité. Que pensez de Roberta Cowell,
ancien pilote de la RAF, directeur d'une écurie de course, puis directrice
d'une maison de couture ? Que pensez Ovida Delect, résistante, rescapée des
camps, grandes poétesses, ayant plus de 40 ouvrages ? que pensez de X
directeurs dans une grande administration française, de plus de 2000 personnes
sous ses ordres (dont la conversion a bien été accepté par ses collègues
cadres, citée dans le livre les Transsexuels de Jeanne Lagier et Jean ??) ? Que
pensez de la joueuse de Tennis, ??? ? Que pensez de ??? directrice d'une
société, présenté un Noël par l'émission Masque de Mireille Dumas sur France 2
? L'auteur lui même a rencontré une personne à vocation féminine, chauffeur de
camion et sous directrice d'une société de transport.
Chez les transsexuels il y a une
diversité étonnante de personnalités, de profils... Il y a des personnes de
toutes les opinions politiques _ de communiste, à royaliste ... Il y a des
personnes à fortes personnalité et fort morales et d'autres qui le sont moins.
Et donc sa démarche l'a conduit a se
demander, si le problème ne serait, _ même ne serait que pour un petit nombre
de personne _, quand même pas d'origine biologique, allié à des facteurs
éducationnels ?
En effet, quelques intuitions :
On sait depuis récemment qu'existe y a
une différentiation biologique indéniable entre le cerveau d'une femme et d'un
homme (constatée par le scanner, et par des études sur des nourrissons),
indépendamment de la constatation d'une différentiation existant dans toutes
les civilisations _ ne serait qu'au niveau psychologique, qu'on ne pourrait
semble t'il pas mettre uniquement sur le compte de l'éducation et de la
culture). Dans aucune civilisation, la criminalité féminine est toujours plus
faible que celle masculine, et on a jamais vu de civilisation de femme
guerrières, portant la culotte.
On sait aussi que l'on a toujours
constaté l'existence d'anomalie de la différentiation sexuelle, dans toutes ses
phases et pour tous les organes impliqués.
Par ailleurs, on sait qu'en lésant le
noyau interstitiel INAH3 le l'hypothalamus, sur des singes supérieurs, on
obtient un comportement sexuel aberrant. De là à penser, que le comportement
sexuel _ l'orientation de l'objet sexuel, le sentiment et la psychologie, femme
ou homme, homosexuel ou transsexuel _ pourrait être commandé par l'hypothalamus, il n'y aurait qu'un pas.
On peut induire chez des animaux mâles
(rats, moutons...) des comportements féminins, en injectant au bébé animal des
hormones femelles.
Par ailleurs, la nature ne fait jamais
rien pour rien, et donc à quoi peut servir le pic hormonal observé chez le
nourrisson entre la naissance et 5 ans ?
Enfin, à quoi peut servir chacun des
noyaux interstitiels _ on sait qu'ils ont tous un rôle même si on ne connaît
pas encore et dont l'étude est très difficiles, car constituée de matière
grise, inconsistante, et d'accès très difficile, car situé presqu'au centre du
cerveau ?
Même en supposant que l'on ne trouvera
jamais rien de définitivement concluant, pourquoi vouloir empêcher une personne
d'accomplir un rêve, ou simplement d'obtenir ce qu'elle sent correspondre le
mieux à sa personnalité ? Si quelqu'un veut changer de sexe dans un sens ou un
autre, ou vivre comme l'autre sexe, pourquoi la soumettre continuellement à
épreuve ? Le seul problème moral est la stérilité. On parle des enfants, mais
quand il y a amour et équilibre, les enfants acceptent et comprennent beaucoup
de choses, mais ils sentent aussi très tôt le regard social. Et souvent
malheureusement ils sont aussi très tôt conditionné par le regard social, les
préjugés, la haine etc ....
Le problème principal de la
transsexualité, n 'est pas le problème médical, il est avant tout le problème
de la tolérance. Le plus important n'est pas de trouver la cause médicale de la
transsexualité, mais bien le problème de la tolérance. Et nous allons élaborer
un constat de la situation à ce sujet.
Le transsexuel vit dans un sexe
psychique _ sentiment d'être femme ou homme _ opposé à sa morphologie
biologique. En général c'est assez angoissant de vivre une telle situation. Ce
dernier veut pouvoir parler de ses incertitudes, angoisses, son anxiété ou son
sentiment profond d'une inqualifiable injustice, lorsqu'elle a été trop souvent
prise pour une folle ou que ses comportements particuliers ont été mal
interprètes par l'entourage.
Il rencontre alors un monde septiques,
ironique, péjoratifs, incompréhensif, fermé, sans réceptivité, sans aide, sans
compassion et même hostile à tout épanchement. Il a souvent le refus le rejet
qui condamne à l'enfer de la solitude. Son problème ne semble pas digne
d'intérêt ou pouvant être pris au sérieux.
Sinon,
tout le monde recherche continuellement le vice ou le problème psychologique
caché derrière une transsexualité.
On recherche continuellement la
perturbation psychologique, cause d'une "telle aberration". Certains personnes ont du mal à faire appel
à leurs esprit de tolérance, tellement leur préjugés sont puissants. Dans le
domaine, on a l'occasion d'observer des comportements, des préjugés et des
étroitesses d'esprits, en action, bien vivant, en 1995 (du moins en France).
Pendant des décennies, on s'est
évertué désespérément à rechercher la cause, une explication psychiatrique, de
la manifestation du "mal".
On l'a mis tantôt l'action des médias et l'effet de fascination associée au
changement de sexe, tantôt sur une relation fusionnelle avec la mère ou le
père, tantôt sur l'aliénation au désir de la mère tantôt homosexuelle
(détestant les hommes), ou à l'influence de la grand-mère ayant une forte
personnalité et moralité (source d'influence et d'admiration), sur la faiblesse
de caractère d'un être influençable ou débile,
sur une homosexualité culpabilisée et refoulée, sur l'aliénation au
désir des parents de remplacer un frère ou une soeur décédée. On ne laisse pas
tranquille le transsexuel et on ne lui laisse pas choisir la solution qui lui
convient la mieux. On ne va jamais dans le sens de son désir et on le lui fait
comprendre dès le départ (telle est l'attitude française actuelle). C'est comme
si la personne était entaché d'une faute morale et psychologique grave.
Ou bien, sinon, on cherche
continuellement à chercher quelle est la déviance, la déviation morale, la
perversion cachée recelée derrière ce mystère.
Ce genre d'attitude non constructive,
ne fait en général pas avancer les choses ou peut pousser plus encore le
transsexuel vers le suicide, cherchant par là se libérer de cette situation
intenable.
En général, au niveau médical, il n'y
a jamais de conclusion formulées (hormis le diagnostique de schizophrénie),
jamais de traitement et beaucoup de faux-fuyants, de dérobades des médecins
face au patient. Quand un médecin à de la compassion pour le patient, et qu'il
prend au sérieux sa revendication, il est traité de naïf par ses autres
collègues, qui affirment que la transsexualité est une illusion ou n'existent
pas. On bien on ne la nie pas on l'ignore. D'autre affirment que c'est un
"chantage au suicide" et met en doute ce désir d'autodestruction (ou
mutilation).
On ne sait pourquoi s'attache à la
transsexualité l'idée d'une tare honteuse, inavouable.
Que pensez de ce que dit Daniel Van
Oosterwyck, en 1974 :
"Monstruosité monoïque,, Désastre
androgyne, Tragique caricature C'est toi qui l'a voulu. Tout ce que je vis
actuellement".
Peu de choses évoluent. Pour que le
traitement des transsexuels réussissent, le changement d'état civil doit leur
être facilité. Or tout est fait pour freiner le changement d'état civil. On est
obligé de montrer patte blanche, prouver qu'on est un transsexuel vrai, qu'on
n'est pas un pervers (paraphile ou autre), qu'on est sain de corps et d'esprit,
passer devant une commission de trois experts, requis les tribunaux, leur
montrer que l'on ne souffre pas de problèmes psychiatriques, qu'on n'est bien
opérés, payer de sa propre poche 10 000 F ces trois experts (dont certains
jouent aux Saint Thomas, touchent aux parties génitales, _ on se demande qui
sont les pervers ...). Quand on sait que les transsexuels, ont d'énormes
problèmes professionnels et financiers à cause de leur difficulté de changement
d'état civil. Comment payer ces 10 000 F, qui justement mettraient fins aux
problèmes professionnels ? Qu'on ne disent pas hypocritement ou faussement
ingénument, que la situation française actuelle est satisfaisante pour les
transsexuels. Combien d'étrangers de
pays de l'Europe du Nord, on du mal a croire qu'une telle situation existe et
pourtant chaque jour on la constate.
Dans un passé pas si lointain (1982),
toute personnes surpris à mettre l'habit féminin, ayant un état civil masculin,
était condamné à de forte amandes, en raison de l'arrêté Lépine de 1907 (loi
toujours pas abrogée !, bien que plus du tout appliquée).
Nous ne cesserons pas de dire, que
toute personne a droit au bien-être, et à se sentir bien dans la peau qu'il
sent ou lui convient le mieux. Que les transsexuels sont des gens comme tout le
monde, pas plus malades mentaux que les autres personnes. Qu'ils existent de
toutes les catégories sociales, de toutes les opinions politiques _
communistes, royalistes, de toutes les tendances de l'électorat ... _, qu'ils y
en a de très travailleurs, des anciens résistants, etc... Il ne sont plus
pénalisés fort heureusement (mais il n'y a pas si longtemps, comme les
homosexuels, ils ont été pénalisés). Qu'on cesse donc de laisser subsister des
lois qui puisse potentiellement pénaliser, le simple pour un transsexuel fait
d'exister et de vouloir être comme on le désire (amendement Lépine ...). Qu'on
cesse de psychiatriser les transsexuels, comme c'est déjà le cas pour les
homosexuels qui ne sont plus psychiatrisés en France (comme l'ont déjà fait les
pays nordiques, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Canada, les USA ...).
Qu'on cesse d'être moutonnier, qu'on
hurle avec les loups, et qu'au contraire on est plus d'esprit critique et
d'humanité, dans le milieu médical, par exemple.
La racine principale du préjugé,
provient de l'idée prévalante que l'homme est supérieur à la femme, et que
l'"homme" qui se transforme en femme, s'infériorisera et se
dévalorisera. Mais est on vraiment sûr que l'homme est supérieur à la femme ?
Derrière une apparence de fragilité et de faiblesse, n'y a t'il pas une
efficacité à résoudre des problèmes en douceurs et subtilité, plutôt que lors
d'affrontements stériles, où l'on ne fait que mesurer ses forces, de façon non
constructive, comme lors de combats de coq.
Pendant longtemps dans le milieux
médical, on a voulu voir une psychopathologie dans la transsexualité et voir
chez les transsexuels des personnes gravement atteintes, mentalement.
Quand ces dernières personnes étaient
fermes dans leur conviction, on a voulu y voir du fanatisme
("inguérissable").
Quand le transsexuel, est ferme, on y
voit un enfermement ou aveuglement attristant et regrettable.
Quand ces personnes se considéraient
psychologiquement de l'autre sexe, on a voulu voir qu'un délire partiel.
On se dit, souvent avec la plus
parfaite bonne conscience, sans penser à mal, ce ne sont quand même pas des
personnes tout à fait normales (quand même (!)).
Des personnes dures, peu
compréhensives, y voient, là, un grave désordre, ou une importante déviance,
dont on ne peut et doit pas tolérer la diffusion et la propagation, par des
lois restrictives ou l'absence de lois (1).
Ces personnes voient, dans les transsexuels, que des êtres
faibles, déséquilibrés, dans l'égarement et un doux ou partiel délire. Elles
peuvent alors ne sentir que d'autre mission que de les "remettre dans le droit
chemin" (pour le droit, les bonnes moeurs et l'ordre moral) (2).
On légifère, on émets des jugements
médicaux, on décide du sort des transsexuels, sans même les connaître ou
demander leur avis.
Les préjugés sont si tenaces, que
beaucoup de spécialistes forts de leur convictions et préjugés, ne voudront pas
"frayer", se compromettre, en discutant honnêtement, sans
préjugés avec les transsexuels.
Que vaut la valeur d'une observation
scientifique sur des personnes si l'on
ne les rencontre pas et, avec laquelle on ne discute pas pour en avoir une
connaissance intime (c'est à dire de l'intérieur) ?
Personnellement, je pense qu'en
discutant et surtout en approfondissant la connaissance des transsexuels, en
étant en contact continu avec eux, sans à priori, qu'on peut prercer leur
secret. Et alors, bien des préjugés actuels tomberont. Je pense qu'on les
comprendra beaucoup mieux et qu'on ne les jugera plus. (Et je pense que la
"crainte", s'il existe chez certains médecins ou juges, de risquer de
tomber dans le "jeux" du transsexuel n'aura plus de fondement réel).
On veut y voir un enfermement (selon
l'intuition de notre "commun bon sens") et Les préjugés ont la vie dure dans ce domaine.
_________________________
(1) Exemple
d'incompréhension et d'intolérance, découverts dans certains ouvrages :
"La théorie suivant laquelle toute personne animée d'une volonté
irrésistible de vivre sous un autre sexe que celui d'origine, doit pouvoir
obtenir son changement d'état civil est des plus contestables .... Plusieurs cas de demandeurs transsexuels vrais ou
faux correspondent à des états psychiatriques ... De surcroît, la
médecine connaît des cas de dédoublement
de la personnalité, de schizophrénie. Si l'on s'en tenait à la seule
motivation de faire coïncider la volonté individuelle du patient avec sa vie
sociale, on devrait donc accepter le changement d'état civil même pour de telles déviances." dit le juge Pettiti, dans son ouvrage
"Les transsexuels" aux éditions PUF collection Que sais-je. (C'est
moi qui souligne certaines phrases. Le juge a déjà lutté contre l'égalité des
droits des transsexuels et de leur reconnaissance, dans l'opinion dissidente
émise sur l'arrêt B. contre France du 24 janvier 92, à la cours européenne des
droits de l'homme, qui condamnait la France pour atteinte aux droits de
l'homme, pour empêchement du changement d'état civil d'une personne transsexuelle).
(2) Exemple
des ouvrages du sexologue G. Zwang, cités au chapitre 2 de ce guide.
Alors que les personnes
transsexuelles, elles y verront un accomplissement et réalisation, sans qu'elle
se sentent malade mentale (même si cela nous paraît difficile à appréhender).
Pour certaines personnes, ce traitement constituerait, en fait, aussi
peut-être une catharsis mentale (par exemple par lutter contre une éducation
trop masculinisante, aux valeurs de force et de domination, sans douceur et
coeur, ou encore constituer une recherche intérieure, qu'on ne peut avouer qu'à
des personnes de confiance (comme dans le domaine des recherches spirituelles
ou initiatiques ...).
Il est vrai que le fait
d'"avoir" à se mutiler, pour se réaliser, reste aussi une question
éthique encore difficile, pour le médecin (surtout pour ceux qui ont le soucis
du bien-être de leur patient).
Le préjugé sur les transsexuels,
concernent surtout les hommes qui se transforment en femme, et tient surtout au
fait que l'on considère toujours dans notre échelle de valeur
(inconsciente), les femmes inférieures aux
hommes (un homme qui se transforme en femme se dévalorisent souvent au yeux de
beaucoup de gens).
Remettre en cause certains de nos
préjugés virils et masculins pourrait nous faire recouvrir, réhabiliter,
certaines valeurs féminines... (douceur ...) qui peuvent être oubliées ou
paraître ridicules et pourtant nécessaires, sinon complémentaires aux valeurs
masculines.
Admettre certains faits qui ne nous
paraissent pas facilement compréhensif, nous ferait comprendre que le monde
n'est pas simple (que le monde n'est pas par exemple, uniquement divisés entre
forts et faibles...), que le bonheur est une notion complexe, qu'il ne peut se
réduire à des visions réductionnistes, qu'il faut se méfier toutes certitudes,
en particulier celles remontant à l'enfance, à l'éducation, en particulier de
nos propres certitudes que l'on pensnet "éternelles"....
Personnellement, j'ai passé
d'excellents moments avec mes amis transsexuels (hors de tous préjugés ...) et
j'ai toujours beaucoup d'affection pour
eux.
Sinon, quand on lit certaines
hypothèses américaines sur la transsexualité - hypothèse de la vague hormonale
etc. _ et qu'on observe de près et pendant longtemps, les transsexuels, on est
quand même à se demander, s'il n'y pas une part de vérité dans ces hypothèses
(?) qui mettent plutôt l'accent sur les facteurs hormonaux et le
physiologiques, que sur ceux psychologiques.
La transsexualité est à la croisée des
chemins de plusieurs disciplines _ médicale, judiciaire, morale ... Sa solution est liée aussi aux progrès
de la société, au niveau tolérance, au niveau moral, culturel, de connaissances
scientifiques ....
Il se peut très bien, en fait, que les
aspirations des transsexuels soient légitimes. On ne peut préjuger d'une
expérience intérieure qui est impartageable, incommunicable et que la plupart
des être humains ne peuvent vivre ou comprendre. Ce n'est pas parce que l'on
éprouve, par exemple, de la répulsion à s'imaginer dans l'autre sexe, ou pour
toute personne qui désire changer de sexe, que l'on doit croire que un tel
sentiment est partagé par tout le monde.
De toute manière sans connaissances
sûres et certaines sur le sujet, si l'on est honnête, on ne peut juger, et
décider à priori que ces personnes sont malades psychiatriques.
On ne peut prendre le risque de nuire,
peut-être et sûrement , aux intérêts d'une catégorie de personnes, par
ignorance des vraies causes, qui les animent.
On ne peut décider de façon
prétorienne et césariste, ce qui est bon pour des personnes, sans les consulter
ou s'opposer à priori à leur liberté de choix.
On ne peut changer la personnalité
profonde et authentique d'une personne, à son encontre, juste pour des
questions de non conformité avec les "normes" sociales.
La dignité des transsexuel doit être
reconnue et respectée.
Toutes les personnes, surtout celles
qui ne nuisent pas à autrui, ont le droit à une place reconnue dans la société
et à l'égalité devant la loi (au niveau des droits et des devoirs).
Il est assez difficile de définir ou
de décrire le sentiment d'appartenance à d'autre sexe. Une personne
transsexuel, aura du mal a définir ce qu'est la féminité ou la masculinité,
mais il sait d'"instinct" que son vécu intérieur est profondément
"femme" ou "homme"
(alors qu'il sait être du sexe du sexe opposé, au niveau morphologique,
à son sentiment intérieur).
Le sentiment est en général très
spontané. La plupart du temps, il n'est pas recherché. Il ne peut ou pourrait,
dans la plupart des cas, être suscité par des efforts. Il apparaît souvent très
tôt dans l'enfance (certains parle de l'âge de 3 ans, ou dès que l'on a une
capacité de se souvenir). En général le sentiment est fort clair, limpide,
incontestable, fort (pour certains) et extrêmement constant au cours du temps
(lors de l'enfance ou/et ensuite lors de la vie adulte).
Le transsexuel mets souvent longtemps,
dans son enfance, à comprendre sa différence et la difficulté à partager son
expérience (du fait de sa rareté et de son incommunicabilité). Il peut par
contre ressentir très tôt les préjugés concernant son sentiment et voire une
culpabilisation.
Le sentiment est fort, constant et ne
peut être le plus souvent déraciné ou extirpé par des thérapies classiques.
Celui qui vit cela se sent alors souvent fort déséquilibré, dès qu'il essaye
d'être psychologiquement dans le sexe, qui correspond à son sexe morphologique.
Souvent, une personne qui se sent
femme, concevra très naturellement d'avoir un corps de femme avec
éventuellement des seins etc.... (la réciproque est aussi vrai). Le sentiment
est un tout global et cohérent, qui va de la sensation psychologique, à la facilité
d'adopter la tenue vestimentaire de l'autre sexe, et souvent même la sensation
physiologique de l'autre sexe, avec les fantasmes, rêves et désirs associés (au
niveau vécu et vécu sexuel...).
Une personne qui se sent femme, par
exemple, rechercherait plutôt la douceur, la vie d'intérieur, la maternité,
peut-être le désir d'être entouré, la sensibilité, une forme fine d'intuition.
Elle aimera plutôt la cuisine, la couture, discuter de sujets féminins avec des
femmes (chiffons ...).
Celle qui se sent homme, aimerait
plutôt l'action, la lutte, la domination, le pouvoir, le mouvement, l'énergie,
la maîtrise intellectuelle de la nature, une intuition maîtrisée voire
dominée... bien que ce dernier schéma soit plutôt simpliste et réducteur.
La personne masculine aimera conquérir
(le(a) futur(s) conjoint(e)) et celle feminine aimera instinctivement se faire
conquérir.
La psychologie féminine rencontrée
serait plus vulnérable sans que l'on doit toujours la confondre toujours avec
une authentique faiblesse, quand à celle masculine elle serait plus rude, brute,
forte, "carrée", voire violente. Mais, là encore, il faut aussi
éviter de tomber dans des stéréotypes et conditionnements sociaux, qui
voudraient ou impose que la féminité ou la masculinité soit "ainsi"
et/ou que son image soit conforme tel ou tel canon (comme dans les magazines de
mode, les déclarations des orateurs publics).
Selon certains stéréotypes la femme
serait plus fragile, sage, docile, obéissante, soumise alors que l'homme qui
serait plus fort, solide.
Souvent ces personnes n'aiment pas le
terme "transexuel" qui a une connotation associée un peu trop
psychopathologique.
Il est souvent difficile de dire d'où
vient ce sentiment, qui fait pour un homme de se sentir "Elle" (ou
"femme authentique" au niveau psychologique) et pour une femme de se
sentir "Lui" (vraiment homme ou masculin). Ce fait restent le plus
souvent mystérieux, même pour les spécialistes qui étudient depuis longtemps le
phénomène.
(Ce fait peut sembler parfois
monstrueux pour certaines personnes qui n'ont jamais connu de telles sentiments
ou vécus intérieurs, alors qu'il paraît tout à fait naturel pour ceux qui le
vivent, comme faisant partie de soit ou comme une seconde nature, depuis la
prime enfance).
On a émis beaucoup d'hypothèses : une
influence hormonale accidentelle, lors du développement embryonnaire (sachant
que le cerveau est sexué, sans que l'on sache encore bien comment il l'est), un
phénomène de forte identification à un des parents (et à contrario un phénomène
d'anti-identification avec l'autre parent), un phénomène de catharsis
inconscient poussant involontairement à se débarrasser d'un conditionnement ou
d'une éducation négative, destructrice ... (Peut-être pour certaines personnes
y aurait-il une raison métaphysique, liée à une recherche intérieure qui ne
peut s'avouer face à une thérapeute qui ne peut ou veut partager les sentiments
et les propres points de vue du patient).
Tout au plus on peut admettre, qu'il a
des natures plusieurs moins féminines ou masculines, qui pourraient être plus
fortes que d'autres, jusqu'à à un niveau "original ou marginal", par
rapport aux normes, peut-être pour des raisons génétiques, physiologiques ou
éducationnelles.
On a parlé de causes primaires (ou
transsexualité primaire), pour avancer l'idée d'une cause plutôt congénitales
ou de causes secondaires (ou transsexualité secondaire), pour aborder des
causes, plus tardives, plus en rapport avec l'éducation ou psychologiques.
Certains parlent aussi de transsexualité, qui s'est extériorisée tôt, et de
celle qui a été longtemps refoulée (et s'est extériorisé plus tardivement,
souvent vers 40 ans).
Mais ce qui actuellement déssert les
transsexuels, malgré la crédibilité de leur discours, c'est qu'on a toujours
pas trouvés de preuves physiologiques ou hormonales qui expliquerait l'origine
du sentiment.
D'où, chez la plupart des
spécialistes, l'adoption provisoire ou non d'explications plutôt
psychologiques, à l'origine du sentiment (tels semi délire, autosuggestion etc.
...). D'un autre côté, aucune investigation "scientifique" n'a jamais
été suffisament poussée, pour trancher définitivement, la question.
Et dans ce genre de domaine très
complexe, on se doit ou se devrait d'avancer avec beaucoup de prudence et de se
garder de tout jugement ou conclusions hâtifs.
Il
a plusieurs buts :
Aider
les transsexuels, dans leurs recherches, et déjà pour déjà se déterminer,
savoir s'il le soit vraiment etc.... Et si oui, leurs éventuelles démarches.
Leurs éviter certaines galères en leurs donnant certaines informations et en
leur cachant rien, ni en bien ni en mal (c'est pourquoi on a abordé les
hypothèses scientifiques, même si elles ne sont pas réjouissantes pour les
transsexuels).
s'adresser
aussi aux médecins et au juristes pour leur faire comprendre le phénomène.
C'est pourquoi on y a aussi abordé des sujets spécialisés.
essayer
d'initialiser un changement de mentalité (même à long terme) chez les
spécialistes les incitant à plus de compréhension et de tolérance. Ce qui
devrait peut-être conduire, à la longue à un changement au niveau mentalité de
la société (les conclusions scientifiques ou morales des spécialistes ayant une
forte influence sur l'évolution de la société).
Ce
guide essaye pour cela d'être très honnête et transparent, sans se cacher les
risques possibles d'une telle tentatives : buts mal perçus par les spécialites,
y voyant par exemple une incitation à l'"immoralité", un pousse au
crime, ou le risque de provoquer une mauvaise détermination de personnes à
l'identité sexuelle instable et floue, alors que son but est d'apporter un
point de vue critique aussi bien pour les personnes transsexuelles, que pour
les médecins et juristes, spécialistes ou non ...
Ce
guide espère que les thérapies pour aider les transsexuels progresseront et que
les lois juridiques changeront en France (*)...
Il
espère que les transsexuels pourront enfin vivre, un jour, leur aspirations et leur vie sans
tracasserie, sans discriminations administratives, et judiciaires et sans se
ruiner financières (dans de coûteuses démarches judiciaires (souvent
supérieures à 20.000F) et médicales, souvent supérieures à 70.000 FF) comme c'est
le cas malheureusement actuellement en France...
Il ose espèrer que la France, un jour (?),
s'inspirera de l'exemple québéquois où le changement de sexe après l'opération
et les traitements, n'est qu'une formalité administrative coûtant 125 $ canadiens
en 1995, ou s'inspirera de l'exemples des pays scandinaves (Suède,
Danemark...), ce qui résolvera bien des aspects pénibles de la vie actuelle des
transsexuels, en France.
A
tout ceux qui désirent aider sincèrement les transsexuels et/ou qui veulent
comprendre le problème et/ou découvrir des solutions :
médecins
(médecins, psychatres, chirurgiens, endocrinologues ...),
juristes,
théologiens,
à
toutes personnes de bonne volonté.
Mais
aussi il s'adresse à des personne qui ressentent de douloureux problèmes
d'identité (et qui vivent dans un malaise permanent à ce sujet).
A
tout ceux qui veulent comprendre.
Benjamin LISAN - Paris le 26/3/95