Cela reviendra a pratiquer une castration et amputation du
pénis. Seul la peau du pénis, et éventuellement les terminaisons nerveuses,
resteront intactes. On crée un néo vagin avec des grandes lèvres (labia
majora), en invaginant la peau du pénis qui tapissera l'intérieur ce de vagin.
On peut aussi et encore utiliser la combinaison de morceaux de peau du pénis et
du scrotum, de bouts d'intestins ou du péritoine.
A ce stade l'aspect extérieur est très féminin quoique le
clitoris et les petites lèvres manquent.
Le néo clitoris peut être créé à partir du gland ou bien de
plis des peaux réutilisés et esthétiquement façonnés.
Dans la plupart des cas, si le travail est bien fait, le
vagin ainsi formé peut être utilisé fonctionnellement.
Dans beaucoup de cas, il
aura aussi un orgasme au moment des contacts sexuels. Il y a toujours une
sécrétion d'un liquide dans les glandes séminales (ou vésicules).
Souvent lors de l'orgasme du liquide sort de l'urètre.
L'opération demande 2h30 à 3H (ou parfois plus 5 à 6
heures, si elle est faite en une seule fois et/ou tend à préserver toutes les
terminaisons nerveuses).
Techniques employées :
Technique du Professeur F.G. Bouman (Université libre
d'Amsterdam) :
Chez le patient, en position d'accouchement, on fait
une incision à la base du pénis par le scrotum (raple scroti _ la peau plissée
recouvrant les bourses) vers le péritoine (membrane en forme de sac qui
contient l'appareil digestif), où l'incision en forme de V et derrière naît un
petit morceau triangulaire, qui plus tard est employé pour élargir l'ouverture
du vagin.
Après cette incision, le scrotum est fendu. Les deux
testicules sont libérés du scrotum et peuvent être enlevés, après la fixation
et la coupure du cordon spermatique (funicule) un peu au-dessus.
Figure 1 ; après l'incision
médiane, la peau circulaire du pénis est détachée et préparée et après une
incision coronaire (en forme de couronne ou circulaire), le corps du gland en
est extrait.
Le corps caverneux du pénis avec le corps spongieux et
l'urètre sont intégralement dégagés et détachés de la peau du pénis. Après
qu'une incision coronaire est pratiquée, le contenu de la peau du pénis
peut-être dégagé (fig. 1).
Le corps spongieux et l'urètre sont coupés à 5 cm au-dessus
du trigone vésical (trigonum - muscle
de la vessie ?) (fig. 2) et détaché des 2 corps caverneux.
Les vaisseaux dorsaux du pénis sont attachés ou coagulés,
les deux arcades crurales ? (crurae) sont coincés et coupés tout près de
l'orifice crural ? (origo) sur l'os du pubis ramien ? (ramus ossis pubis).
Ensuite le pénis est amputé (fig. 3).
Le bulbe (?) du corps spongieux est maintenant terminé, en
ce qui concerne la préparation de l'urètre, jusqu'au trigone vésical (trigonum
ou trigone de Lieutaud), après qu'on y ait mis un cathéter ou une sonde
métallique.
Fig. 2. L'urètre avec le
corps spongieux est coincé et sectionné et la partie située à l'extrémité est
détachée du corps caverneux.
Fig. 3. ici on coince la
gauche du pénis et on le dénude de sa peau.
Fig. 4. Le corps du pénis et
son gland sont totalement écartés.
Fig. 5. Dernière le trigone
vésical, l'espace de Denonvillier (située avant la zone fibreuse de
l'aponévrose de Denonvillier) est ouvert.
Fig.
6. La peau du pénis est retournée de l'intérieur vers l'extérieur, après quoi
l'extrémité de la peau est fermée.
Avec de cette sonde métallique, l'espace de Denonvillier ou
le septum rectovésical (septum crural), est recherché au-delà et derrière le
trigone.
Quand on atteint la bonne entrée, le tronçon de cet espace
doit être ouvert et du plus profond du péritoine, ce dernier est préparé et
détaché de la vessie et des canaux déférents.
Souvent la profondeur de cet espace peut atteindre 12 à 13
cm. Sur la hampe abdominale (ou queue ou fin de l'abdomen ou paroi abdominale
antérieure, ou peau du ventre ?) est fixée la peau du pénis qui est maintenant
retourné de l'intérieur vers l'extérieur (fig. 6.).
L'extrémité de la peau du pénis est suturée et sa base est
déplacée par traction au-dessus du vagin construit. La peau du pénis peut y
être placée avec soin, "habillant" le creux qui a été construit
(fig.7). La peau du pénis est mise sous
tension derrière le péritoine et fixée des deux côtés du petit morceau
triangulaire (cité ci-avant). Ultérieurement, on fait coïncider de façon
"médiane" (?) la peau du pénis, à côté et en arrière et le petit
morceau de peau placé dedans. En pratiquant une ouverture en forme de V ou Y
dans la hampe (?) abdominale du pénis, on peut tirer l'urètre vers l'extérieur,
qui et coupé et fixé dans cette peau (fig. 8).
Les 2 plis qui sont nés maintenant des 2 côtés sont en
partie coupés et vont former les lèvres supérieures (fig. 9 et 10).
L'intervention chirurgicale est terminée.
La peau du pénis est fortement pressé, par un tampon
(mèche), contre les parois du creux qui été réalisé. Pour éviter l'expulsion de
ce tampon, on emploie des fils passant par dessus le tampon.
Les lèvres (le labia) sont tirées de par et d'autre, et des
2 côtés, sans tension, par dessus de petits tuyaux en silicone, placés là et
noués (fig. 10). En effet, en période postopératoire, la partie opérée, va
enfler et il faut donc veiller que le labia soit solidement pressé, par les
sutures, contre le tampon, sinon peut naître un abcès ? en position couché (décubitus)
? provoquant un rétrécissement à la cicatrisation. Le patient reçoit un
cathéter. Deux drains sont placés, un dans le creux qui a été réalisé et un
autre dans la partie du trigone, pour l'urètre (fig.10).
Fig. 7. La peau du pénis est
placé dans le creux et coincé à droite où se trouve l'urètre.
Fig. 8. Par une incision en
forme de Y, l'urètre est tiré par l'extrémité abdominale (cordon ou hampe ?),
de la peau du pénis vers l'extérieur. La peau du pénis est du côté anal, avec
déjà quelques "enfoncement" attachés au péritoine.
Fig.9 L'urètre est suturé
dans la peau et une sonde urinaire y est placé. Des 2 côtés, des plis de la
peau sont réalisés à partir de la peau du scrotum. Par une incision, de cette
peau, on forme les grandes lèvres.
Fig. 10. Le vagin est dilaté
par un tampon. Les lèvres (labia) sont fermées et les petits tuyaux en
plastique sont placés aux 2 extrémités. Des fils tirés au dessus, pour
conserver le tampon à l'intérieur.
Les drains sont généralement enlevés le jour suivant. Le
tampon est enlevé le 5ème jour et la sonde le 6ème jour.
Le patient peut retourner à la maison le 7ème jour.
La profondeur du vagin va dépendre de la longueur de la
peau du pénis
L'expérience montre que quand longueur de cette peau est
suffisante, la cicatrisation se passera bien.
Environ un an après l'opération, la peau pourra être
"étirée" (progressivement, avec prudence et douceur), si nécessaire,
par des relations sexuelles, par un dilatateur (sorte de cylindre arrondi au
bout) ou par un vibromasseur. (cette opération ne doit pas être douloureuse et
ne doit être pratiquée que jusqu'à ce que l'on sente qu'il n'y a plus aucun
sens de la pratiquer, après une longue période (d'un an), la profondeur obtenue
étant suffisante). Si la longueur de la peau est suffisante et que l'opération
est réussi, la précédente opération n'est pas nécessaire (elle est plutôt
réalisé pour la tranquillité psychologique du patient, . Le patient devra,
surtout au début, rincer régulièrement son vagin avec de l'eau et pratiquer une
hygiène rigoureuse à son sujet (risque fréquent d'infection au début).
Par métaplasie, la surface du vagin prend, avec le temps,
l'apparence d'une muqueuse.
Professeur Arvis (France) :
La découpe du haut du pénis est commune à tous les
chirurgiens ainsi que l'ablation des testicules, des corps caverneux et des
corps spongieux. L'urètre est déplacée et coupée à sa sortie.
Le vagin est trop étroit car il n'utilise pas les bourses.
Il est parfois trop prête de l'anus d'où risque d'infection. L'intervention
dure 2 heures.
S'il y a assez de peau, les petites lèvres sont réalisées.
Il y a essai de réalisation d'un clitoris innervé, avec le
bout du gland mais non esthétique.
Les grandes lèvres ne sont pas rapprochées au départ afin
d'éviter un garrot dû au gonflement des chairs.
Elles sont rapprochées dans une seconde étape, environ 3
mois après l'opération (tous les chirurgiens le propose).
La peau du pénis est rabattue et retournée en doigt de gant
pour former le vagin.
Fig. 11. Technique du
professeur Arvis
Docteurs Seghers, De Poorter (Belgique), Meyer
(Suisse) :
La base est la même que celle du Professeur Arvis, mais en
plus, une bande de peau est prélevée sur la partie du scrotum et ajoutée à
celle de la peau du pénis pour augmenter la largeur du vagin. L'intervention en
moyenne dure 2 heures.
Le vagin est plus large, mais il n'y a pas de clitoris,
suite à des échecs rencontrés par ce dernier (donc non innervé). L'esthétique
générale est crédible.
Fig. 12. Technique des Docteurs
Seghers, De Poorter , Meyer, Dalrymple, Biber
La technique des docteurs Dalrymple et Biber est la
même que celle du docteur Seghers (qui sert de base à tous les autres
chirurgiens), les variantes étant la création et la forme du clitoris et sa sensibilité
(innervation ou non).
Un clitoris en forme de haricot est créé à partir des
replis de la peau, mais ce clitoris est insensible et non esthétique.
L'intervention dure 2 heures.
Docteur Eicher (R.F.A.) :
Même technique. Un clitoris en forme de haricot est créé
avec un bout du gland, mais ce clitoris est insensible et non esthétique.
Docteurs Royle (USA), Schrang (USA), Davério
(Suisse), Hage (Hollande), Eldh (Suède) :
Les fibres nerveuses du pénis sont disséqués en
microchirurgie, et reste solidaires d'une partie du gland qui servira à
confectionner le clitoris. Le corps caverneux et une partie du corps spongieux
sont ôtés. La peau du pénis est retournée comme un gant. Cette intervention
dure en moyenne 4h 30 ou plus. Le vagin du docteur Davério est le plus étroit
et il est le plus cher.
Fig. 13. Technique des docteurs Schrang, Davério,
Hage et Eldh
Techniques
des docteurs italiens :
Le fond du vagin est tapissé par la muqueuse de l'urètre.
L'urètre débouche dans le vagin (humidité constante maintenue dans le vagin).
Fig. 14. Techniques des docteurs italiens
selon les docteurs Wang Chuanmin et Xia Zhaoji (CDT,
N°2, Juillet/Août 95) :
Pour toutes ces techniques, l'expérience du
chirurgien est essentielle.
Méthodes
de vaginoplasties actuelles :
1. incision en
forme de Y inversé à la base du scrotum.
2. Ablation des
testicules et des corps caverneux des pénis.
3. formation
d'une cavité de 12 à 15 cm de profondeur dans la zone située entre l'urêtre, la
vessie, la prostate et le rectum (espace de Denonvillier).
1ère méthode pour former le vagin :
4. élaboration
de la paroi du vagin par inversion de
la peau du pénis et du scrotum.
5. recouvrement
(éventuelle) des parties profondes de la blessure, avec des fragments de peau
prélevés sur d'autres parties du Corps
2ème méthode :
6. élaboration
de l'entrée du vagin par inversion de
la peau du pénis et du scrotum.
7. ouverture de
l'abdomen au dessus du pubis.
8. prélèvement
d'un tronçon de 12 à 15 cm du côlon pelvien.
9. fermeture de
l'une de ses extrémité, et racordement de l'autre à l'entrée du vagin.
10. incision en
forme de Y entre le segment de peau du pénis et ouverture de l'urêtre
11. incision en
V de la paroi inférieure de l'urêtre
12. suture de
cette paroi inférieure à la partie correspondante de la peau du scrotum.
13. formation
des "grandes lèvres" avec la peau du scrotum excedentaire.
14. utilisation
d'une partie du corps spongieux du gland pour former le clitoris (avec si
possible conservation du maximum de fibres nerveuses), pour permettre l'orgasme
(Rubin, 1980).
15. utilisation
obligatoire d'un dilatateur après l'opération, fermant et protègeant le vagin
(puis exercices de dilatations, avec un dilatateur, pratiqués ensuite par le
patient durant un certain nombre de mois). (étape essentielle)
Inconvénients/complications :
fistules urétro-vaginale, recto-vaginale,
rétrécissement du méat, rétrécissement et contracture du vagin.
Le seconde méthode évite le
rétrécissement mais est plus traumatisante.
Note : L’auteur des images (Benjamin LISAN) est aussi
l’auteur de ce texte. Ce texte est libre de droit.