CR d’un WE
à la Montagen du côté de Briançon
Nous
étions que 3 personnes à ce WE.
Une longue
route de 3 h nous a conduit de Lyon à Briançon, en passant par le col du Lautaret.
Briançon,
située à 1300 m, est une fort jolie ville. Sa partie haute inchangée depuis
l’époque
napoléonienne
est construite dans l’enceinte d’une fortification à la Vauban.
Sa partie
basse ressemble plutôt à une station thermale ou de sport d’hiver
(ce
qu’elle est partiellement).
Le studio
d’A., situé dans la vieille ville et au 4e étage d’une haute et
vieille bâtisse,
est vaste
et simplement meublée. On accède par un long escalier voûté,
qu’on
pourrait croire celui d’une cave ou d’un caveau servant de dancing.
On le
croirait sorti d’un « décor de théâtre ».
La rue en
pente est traversée par la « gargouille », une rigole profonde,
divisant la rue en deux,
qui est
mise en eau, chaque soir, par je ne sais quel éclusier.
Samedi,
lever à 7h. Nous montons vers la vallée de la Clarée, située à 20 mn de
Briançon.
Le temps
est radieux et cette vallée sauvage, préservée, naturelle est belle.
Nous
traversons quelques belles forêts de mélèzes et de beaux villages, dont celui
de Névache
aux
célèbres cadrans solaires.
Départ à
10h, environ 2030 m du refuge de Laval.
Déjà
beaucoup de randonneurs et de touristes.
Nous avons
choisi aujourd’hui le « tour des Cerces ».
La montée
du départ est raide. Les fleurs alpines belles et resplendissantes.
Vers 11h
nous atteignons le lac glacière bleu-vert des Béraudes (2500 m) dans son écrin
de hautes
montagnes
âpres. Quelques glaçons (des « floes ») flottent encore sur le lac.
Nous y
attardons presque ½ heure.
B.
effectue quelques essais du camescope ou du micro caméra (prévus pour filmer
les tibétains sur la marche).
Note :
Sur l’effet de réactions physico-chimiques, liées au fort soleil et à
l’hygrométrie du lieu, certains schistes vertes
se sont
métamorphosées en schistes rouges vineuses (nous avions déjà observé ce
phénomène
au Ladakh,
où règnent les mêmes conditions climatiques propices).
Nous avons
pris du retard, et après une marche forcé, le passage par le col
des
Béraudes (2850 m), puis par le col de la Ponsonnière (2613 m), puis sur le
GR57, assez plat
sur cette
portion, nous arrivons vers 3 heures, aux lac des Cerces (2410 m). Nous y
pique-niquons.
Dans ce
beau cadre, certains s’exercent au Taï Chi.
Puis de
nouveau montée raide, vers un lac isolé, le Lac Rond (2400 m), dans un décor
minéral et pierreux.
Sur son
bord, les trace d’un refuge, d’une
pompe à eau en fonte, d’avant la guerre,
Tous les
deux certainement détruits par les allemands durant l’occupation.
(les
allemands détruisaient toute habitation isolée, en montagne, pouvant servir
de refuge
aux résistants dans certains régions).
Nous
arrivons au refuge CAF des Drayères (2100 m) puis
au parking à 19 h.
Une belle ballade physique de 9h, sous un soleil
de plomb et un ciel désespérément azur.
C’est certainement le plus beau tour que nous
ayons jamais fait dans les Alpes.
Nous étions fourbus, les jambes dures, mais
heureux.
Jamais nous n’avons eu plus belles couleurs et
pare-terre de fleur qu’au mois de juin.
Le soir, visite de la fête de la musique à
Briançon. Peu d’animations.
Sauf aux abord de l’hôtel François 1er,
concert du groupe « Simone en Septembre »,
assez « déjanté ». Un mixte de
« Beau Dommage », Téléphone et de « Louise Attaque ».
Un talent certain pour le pianiste (au piano
acoustique) et le saxophoniste.
Nous étions sur le charme de ce groupe.
Dimanche, réveil difficile à 7h.
Cette fois-ci, nous partons sur une route
terreuse de plus de 7 km à moitié macadamisée,
à partir de la route du col de l’Izoard.
Notre randonnée part du jolie hameau,
préservé, de quelques âmes, des Fonds (1800 m).
Montée progressive, dans un paysage aride,
gris-beige uniforme, vers un col à 2400 m,
où nous pique-niquons vers 13h, avec un fort
vent au col. Le paysage ressemble plus au Ladakh.
Au col, nous apercevons que nous nous sommes
trompés de chemin.
A. et P. décident de redescendre, pendant que B.
décide d’explorer
Une voie non indiquée sur la carte. Nous
devons nous rejoindre à une bergerie située à 2000 m ( ?).
B. arrive 16 mn avant A. et P.
Une autre montée toujours raide, jusqu’à un
autre col, à 2600 m, après 2 ou 3 ressauts
faisant à chaque fois croire que l’on a atteint
le col.
Les marmottes sifflent constamment autour de
nous.
Après le
col rapide descente vers le Lac des Cordes, vert émeraude, atteint vers 17h, et
où des
pêcheurs titillent la truite. Nouveaux exercices de Taï Chi.
Cueillette
de ciboulettes qui servira au repas du soir.
Le temps
orageux devient menaçant. Il se met à pleuvoir, justifiant le nom du lac.
Descente
au pas de course, sur un sentier raide, vers la vallée du hameau des Fonds.
Sous la
forêt de Mélèze la pluie se met à tomber drue. Passage à la hâte d’une petite
via
ferrata. Les éclairs et les coups de tonnerre tonitruants nous entourent de
toute part.
Après une
marche à l’allure militaire, sur le fond de la vallée, nous arrivons enfin trempés
(et saufs)
à la voiture.
Une bonne
douche (chaude celle-ci) sera la bienvenue à notre arrivée au studio.
Merci à A.
de nous avoir reçu et organisé cette si belle randonnée.
Benjamin
Paris le
27/6/03