Aventures arctiques (suite de la 1ière partie)
J'essaye de vendre mon C.V. à
Bruce, lui faisant part de ma passion
pour la nature et de mon désir de m'accomplir avec un métier proche de la
Nature et de lutter comme les menaces qui planent sur elle. Sa réponse est
claire : les places sont chères. De plus, il a toujours travaillé seul et
il ne veut que travailler seul.
Ce soir là, le groupe, déplorant le
manque de confort de mon matelas ultra-léger, me prête un profond matelas
mousse, bien plus confortable que le mien.
Après une petite grasse matinée, nous
prenons le petit déjeuner ensemble. Tout le monde veut me donner des
provisions. Enfin une photo d’adieu du groupe, avant mon départ vers 10 h.
Cette rencontre après 5 jours de solitude est une bonne surprise.
En reprenant ma marche, je contemple
maintenant le panorama du dôme arrondi et chauve du mont Joy.
Le crachin persiste comme hier soir.
Heureusement, mon équipement Gore Tex me protège. La pluie et l’humidité ramène
le froid.
Ce
matin, le même petit jeu habituel avec les cours d’eau, que je franchis en
sautant. Première traversée OK, seconde OK, 3ième KO ! Merde !
Un dérapage sur un rocher glissant au
fond de l'eau et l’intérieur des chaussures est mouillé. Il faut tout frotter
et sécher vigoureusement.
Me
retrouvant de nouveau seul, je constate que la toundra, sauf période de vent,
est toujours silencieuse. Parfois, je perçois le chant mouillé de petits
oiseaux, peut-être celui des bruants des neiges. Se sont les seuls à avoir un
chant mouillé, faible de petits passereaux.
Il
n’y a pas non plus un seul épineux. Il a par contre beaucoup de champignons
dans les zones humides, ressemblant à des bolets ou des agarics. Ne sachant pas
les reconnaître, je n’en mange aucun. Dommage, car, ils sont excellents, comme
je l’apprendrais ultérieurement.
Je suis toujours intrigué par le
mystère des rochers ronds au sommet de certains dômes rocheux, mystère du
gel ? Ou laissés là par le recul des glaciers ?
La
variété des terrains me frappe : tantôt une couverture de mousses servant
d’amortisseur, puis un tapis de blocs rocheux, présents même dans cette vallée
verdoyante, puis des marécages, des buttes plates des quelques km couvertes une
fine couche de gravier propice à la marche, et enfin des nombreux cours d’eau.
L'eau n'est jamais très loin.
Cette
journée ne comporte pas de difficultés particulières, la marche s’effectuant le
long de la rivière, s’écoulant toute droit, plein sud.
La
seule difficulté momentanée est l’escalade au-dessus de la rivière Soper, d’une
paroi chaotique et à-pic, celle d’un petit verrou glacière, à mi parcourt de
mon étape. Dans ce passage, les pistes des caribous montrent qu'ils sont
presque d’aussi bons grimpeurs que les chamois.
Lors
de ces longues marches, j’ai toujours tendance à laisser ouverte ma veste Gore
Tex, afin d’aérer et d’éviter la transpiration. A quelque halte, toutes les 30
mn, je bois et je mange des barres céréales ou mes dragées de Musculine.
Les
premières traces de quads, rectilignes, horizontales, longeant une pente à 45°
apparaissent juste après le passage difficile au-dessus de la rivière. Je me
demande comment le conducteur a réussi à ne pas verser.
Un
caribou traverse devant moi la rivière, semblant ici assez profonde. Les caribous
sont de bons nageurs. Leur toison et graisse doivent bien les isoler, pour
pouvoir se risquer dans une eau aussi glacée.
Dans certains renfoncements de la
vallée, apparaissent des tapis de buissons de bouleaux et de saules nains. Ils
dépassent 30 cm de haut. Les inuits m’en ont parlés comme d’une forêt. Et les
épilobes réapparaissent. Certaines atteignent 30 cm.
Vers
17 h, la pluie reprend.
J’éprouve
un certain plaisir à marcher sur le sable de la plage, après le floc-floc
spongieux et l’effet ventouse des marécages. Par contre, il me semble ne jamais
voir de fin de ce trajet monotone et interminable, sur la berge.
|
Pendant,
ces période, mon imagination vagabonde. J’imagine des inventions folles ou
pratiques, comme : 1) un réchaud à
alcool avec allumage piézo-électrique, avec par-vent, pour les grands vents
ou froids, 2) de jolis poteaux
indicateurs en bois pour parc nationaux, recouverts d’une couche de
plastique, après avoir été trempés dans un bain et bac de colle à chaud, pour
les protéger des intempéries, 3) un petit mortier
de montagne en fibre de carbone ou Kevlar, étroit, ultra léger, tirant des
rockettes et servant à sécuriser les voies d’alpinisme, en déclenchant les
avalanches. Ce qui aurait pu peut-être sauver l’alpiniste Chantal Mauduit. Sa mort m’a
profondément affecté. J’avais discuté avec elle, seulement un mois avant sa
disparition. |
J’ai souvent repensé,
à cette jeune personne d’une profonde gentillesse et délicatesse. Je voulais
justement la contacter pour cette expédition dans l’Arctique. Terrible
disparition.
Imaginant
déjà une autre randonnée dans l’Arctique, je me promets, que cette fois, je
n’oublierais pas de prendre :
1) des fusées de
détresses ou/et des bears bangers, pour éloigner les ours,
2) un bon bonnet,
3) un réchaud
montagne à essence type Coleman (plus rapide que mon lent réchaud à alcool … à
voir) ...
4) un matelas mousse plus confortable, plus épais. En effet, il
est impossible que nos ancêtre préhistorique, n’ai été préoccupés, tout comme
moi, par le confort du couchage, et qu’ils n’aient pas utilisé au moins un
tapis de mousse ou de feuilles (recyclables ensuite dans leur feu de
camp).
Ah ! Vivement, le
confort, lors de mes prochaines expéditions. Surtout, plus de tapis de sol avec
à peine seulement un cm d’épaisseur.
Je
continue à réfléchir à mon "précis de randonnée, à l’usage des gens
qui ne veulent pas se fatiguer ”. Est-il possible de ne pas se fatiguer
durant une randonnée ? Difficile à croire.
Vers
18h revenant de ma rêverie, j’observe des traces de grosses chaussures.
Au
bord de la rivière, transformé de plus en plus en fleuve, est installé un
groupe électrogène, mais personne à proximité.
Un
petit animal tellement vif, que je n’ai pu l’identifier sur l’instant, sortant
d’un terrier dans le coteau de la berge, a filé devant moi comme une flèche. Il
ressemblait à un énorme écureuil avec sa grande queue en panache, presque noir
ou chocolat. Il courait par bonds, comme un écureuil. Il s’est réfugié dans un
buisson. Des inuits me diront plus tard que c’était un renard arctique.
Enfin
dans une courbe de la rivière, apparaît mon 8° et dernier refuge, atteint à 19
h.
Ces
traces de pas sont-elle la promesse d'une bonne et nouvelle surprise ?
La
première surprise : un bateau à moteur, sur la plage, contenant des jerrycans
d’essences et deux gilets de sauvetage. Près de la boîte à ordure loin du
refuge, est posé un autre jerrycan plein. Dans le refuge, est déposé un fusil à
balle et à lunette, un gros réchaud et une lampe Coleman, une moustiquaire, de
gros sacs, une théière, une petite glace cassée contre la vitre, certainement
pour s’épiler la barbe. Tout l’équipement d’un chasseur inuit.
La
confiance ici est de règle. Dans l’arctique, loin de tout, il a peu de risque
de vols.
Le
mas du refuge n’a pas été monté. Ce shelter possède un petit escalier de bois.
Sur ses murs sont accrochés deux petits drapeaux rouge et vert, comme ceux pour
guider les avions sur les pistes. La zone plate près du refuge pourrait
d’ailleurs servir de piste d'envol. Tous les interstices ont été bouchés avec
du papier. Ce refuge n’a plus son verrous en bois, et la protection en peau de
caribou du loquet a disparue. Il a conservé par contre sa pelle et son balai.
La bouche à air du refuge, comme les
autres, ressemble à une boîte aux lettres. Il serait tentant d’y déposer son
courrier. Mais qui viendrait le relever, dans ce lieu désert ?
Je
vérifie encore une fois de plus la boîte de premier secours du refuge, où il
manque cette fois, les ciseaux et la pince. Deux flacons d’alcool mentholés ont
été rajoutés.
Le
“ héros ” est bien fatiqué, avec son pied gauche, son pauvre
amortisseur, endolori.
A
une seule journée de marche de Kimmirut, fin de ma randonnée, un jour d’avance
et mon entorse, je décide de me repose ici, une journée entière … pour
“ une escale technique ”. En fait, j'ai le désir de rencontrer le
chasseur inuit.
Comme dans les autres refuges, les
graffiti sont inuits, ici “ Perry Ikkidluak, May 23, 1998, Geese hunting
(chasseur d’oie) ”.
Ce
matin, sans vent, les moustiques sont de retour. Titre du film :
“ Moustic Attak ”. Même le pantalon Gore Tex ne me protège pas.
Très
tôt, des oies bernaches cravant ont poussé leur cris. Mais bizarrement, nulles
oies visibles à proximité.
Durant
cette journée de repos, il fera beau. A midi, il fait de nouveau froid à cause
d’un vent nord. Ce vent glacial ne donne pas envie de faire ma toilette dans la
Soper proche.
Quant
à l’inuit, c’est comme les ennemis du fort de Bassano, il ne vient pas.
Peut-être était-il à la chasse aux bernaches pour plusieurs jours ? Tant
pis, je lève le camp demain.
Très
tôt, les oies, bruyantes mais toujours invisibles, m’ont de nouveau réveillé.
Après
le petit déjeuner, je repars sous la pluie et dans le vent.
Durant la marche, pour éviter de
m’appuyer sur mon pied gonflé, je fais porter le poids de mon sac sur la jambe
saine, en le plaçant en déséquilibre sur mon dos. Rapidement, l’épaule portant
tout le poids, me fait mal et les ampoules apparaissent sur le pied sain. Pas
facile dans ces conditions, de marcher. A chaque arrêt, je tente d’améliorer
les choses en massant mes pieds.
“ tu as voulu voir Maubeuge,
tu verras Vesoul ”. “ Tu as
voulu t’engager et voir du pays ”... bel engagement que ce périple, à
défaut d’avoir vu Vesoul.
Je regrette un instant de ne pas avoir
acheté, par manque d’argent, le livre de Jamel Balhi, ayant traversé en courant
plusieurs fois la planète, décrivant sa préparation physique. Mais, il y a
tellement de livres d’explorateurs et de sportifs à connaître !
Des affleurements de roches blanches
immaculées commencent à apparaître dans le paysage au loin. Pour l’instant je
suis toujours dans une immense plaine marécageuse où serpente la Soper, comme
dans un delta.
Il ne fait pas chaud. Le crachin est
toujours là. J’ai aussi faim. Durant la randonnée, elle me tiraillera
constamment, à cause de mon importante consommation énergétique. Ma réserve de
nourriture fond plus rapidement que prévu. A chaque repas, pour faire durer le
plaisir, je goûte lentement mes plats, la soupe chinoise, le mouliné de légume
Maggi, mes pâtes italiennes préparées en comparant leurs qualités
gastronomiques etc... Cette faim persistera d’ailleurs 15 jours après la
randonnée. Ce type de randonnées ouvrent vraiment l’appétit.
Durant un arrêt pour avaler des barres
céréales, je contemple silencieusement le joli spectacle d’un caribou broutant
sur l’autre rive. Il ne m’a pas vu.
Je viens de traverser plusieurs de km
de marécages, ceux de la toundra navale (c’est à dire celle du bord de mer).
Le
plus court chemin dans ces marécages, comme je l’apprendrais à mes dépends,
n’est jamais la ligne droite. Je suis obligé de “ fjordiser ” en
permanence. La mot, inventé par Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, à partir
d’une observation que j’ai déjà faites moi-même en Norvège, signifie que dans
les fjords, il faut faire souvent plus de 20 km de détours, le long de berges
sinueuses, pour atteindre le point tout proche sur la rive opposée. Aucun curvimètre
ne peut alors donner une idée du trajet réellement fait dans ces marécages.
Important sûrement. Pour garder mon cap, je suis obligé de fixer un point à
l’horizon. Pourtant, Bruce avait affirmé que la fin de ma randonné serait
facile. En fait, partout, la boue. J’ai, en permanence, la chanson de “ La
gadou, la gadou ”, chantée par Jane Berkin (je crois), dans la tête.
Fatigué par ces nombreux détours, je
tente le franchissement risqué d'une plaque de boue. Elle n’a que 2 mètres de
large, et pourtant je m’y enfonce jusqu'à la ceinture, comme dans un sable
mouvant. J’ai juste le temps que de jeter mon sac à dos devant moi, puis de
ramper pour arriver à m’en sortir. Je suis couvert de boue. Heureusement, la
pluie et un mare toute proche permettent de me nettoyer. Imprudence due à la
paresse ou la fatigue. Comme David Vincent, du feuilleton "les
Envahisseurs ”, attention aux raccourcis qu’on recherche, et qu’on ne
trouvera jamais.
Après mon expédition, j’ai pris
connaissance de l’incroyable randonnée à pied solitaire d’Eméric Fisset, du
Nord-Sud l’Alaska, soit plus de 1000 km avec 300 km de marécages. La mienne
n'est qu'un mise ne jambe en comparaison.
A la fin de cette plaine de 10 km de
long, je retrouve un tapis de
“ bruyères ” et une grande colonie d’une centaine de corbeaux
croassants sans fin, habitant une falaise de blocs de marbre blanc. Ambiance
Hitchcockienne.
Je
longe de nouveau la Soper où je suis rejoins par 6 canoïstes, équipés de gilets
et de vêtements de protection. Ils ont à affronter un fort vent de face. Ce
vent sud est par moment si fort que j’avance plus vite qu’eux. Au dessus de
moi, plusieurs vols d’oie en V, descendant bruyamment vers le sud, nous
survolent. Ce n’est qu’au quatrième coup de sifflet que le dernier des 3
canoës, s’arrête enfin et rejoint les autres.
|
Je dois faire un grand détour, pour
franchir une rivière. Pour gagner du temps ou par paresse, je ne me déchausse
pas lors de la traversée d’un gué. Mes chaussures et chaussettes sont
trempées. Je rejoins les canoïstes qui
m’attendaient aux rapides de la rivière Soper, terminus de leur voyage. Un
avion viendra les chercher ici. Ils m’offrent un copieux déjeuner
sous un grand auvent monté rapidement à cause de la forte pluie. Leurs
provisions sont encore importantes, dont de nombreuses salades en sauce et
des plats chauffés sur le Coleman. Cette nouvelle rencontre dans le parc sera
un autre instant magique. |
Fiona,
Julie, Alan, Kim ont fait appel aux services de Mark, créateur d’une société
d’aventure, nommée “ Wapapitei ”. Ce dernier est accompagné de sa
petite amie de Mark aux nattes blondes tressées, Merrign. Tous ont été déposés
100 km en amont par avion, sur la Soper. Mark a trouvé le bon plan, l’hiver,
étant informaticien et l’été, guide touristique.
Fiona
est archéologue spécialiste du moyen orient. Elle s’intéresse aussi aux Inuits.
Mark
me montre son fusil, lui aussi sans permis, cachée au fond d’un canoë.
Vers
14h, je les quitte, devant les rapides de la Soper, aux magnifiques eaux verte
claire, infranchissable pour tout bateau. Au delà des rapides, je découvre un
spectacle inoubliable, celui d’une grande lagune d’eau saumâtre, s’étendant à
perdue de vue et constellée d’îlots de bancs de sable, fermée du côté de la
mer, par une passe. De courts rayons de soleil, traversent un ciel plombé,
parsemé d’écharpes de pluies, comme dans un tableau fantastique.
Un
moutonnement de petites collines rectilignes désertiques s’étend maintenant à
perte de vue.
Proche
de la mer, je dois ouvrir l’œil et le bon. En effet, derrière chacune de ces
petites éminences ou montagnes russes, que je monte et descends sans cesse,
peut se cacher un ours.
|
Rapides de la Soper |
Le
marbre, la calcite, ainsi que des grandes plaques de mica blanc (muscovite),
affleurent partout. Je ramasse deux belles plaques brillantes de mica, grandes
comme ma main.
A
côté d’un lac, je résous enfin le mystère des oies invisibles. Tous les
rochers, bordant le lac, se révélent être un groupe d’oie immobiles. Elles
s’envole à mon approche, au tout dernier moment. Leur immobilité et leur
mimétisme est tels que j’aurais pu resté ici 5 mn sans les voir.
En
marchant, j’imagine d’autres expéditions. Une traverserait l’océan arctique par
le pôle, du Canada à la Sibérie, pendant quatre mois, avec 2 mois de nuit
polaire et 2 mois le jour polaire. J’aurais un kayak, une sorte de bulle de
survie, servant de traîneaux, des vêtements spéciaux et des filets pour pêcher
le krill, l’hiver et l’été. Idée irréaliste mais belle.
Les
très pratiques traces rectilignes d’une piste de Quad, que je suis depuis deux
heures, vont trop à l’est et ne
conduisent pas à Kimmirut.
De
fait, je loupe de peu l’avion d’Air Inuit de 17h30, passant en phase de
décollage, moteurs hurlants, poussés au maximum, au-dessus de ma tête. Tant
pis, je prendrais celui de demain après-midi, même heure. Le bout de la piste
se termine par une falaise, sur laquelle est inscrite en grosse lettre
“ Lake harbour ”, l’ancien nom de kimirut. Les atterrissages et les
décollages, sur cette piste ressemblant à un altiport, doivent être sportifs.
Le
village, une communauté paisible de 400 âmes, se loge dans un joli site, un
fjord, de la taille d’un petit ria de Bretagne. A l’entrée du village, le
marbre est extrait, l’explosif, d’une carrière, peut-être pour l’extension de
la jetée du port. Je crains que le prolongement de cette jetée ne défigure ce
joli site. Près du port, des ouvriers, des canadiens du sud, sont en train de
construire une école. Dans le port, à part les bateaux de pêches inuits, sont
amarrés deux bateaux venus chercher la stéatite.
Les
deux supermarché, une coopérative inuit et un Nothern, sont bien achalandés. En
entrant dans toutes les maisons ou dans tous les édifices public, je ressents
toujours le choc chaleur. L’hôtel qui dépend de la coopérative est
malheureusement complet, logeant déjà tous les ouvriers du chantier.
Les
poteaux en bois du village, supportant les fils électriques et les lampadaires,
sont déjà allumés à 18h. Chaque poteau est enfoncés dans un baril de pétrole
rempli de ciment, à peine enterrés dans le sol.
Je
souhaite ardemment prendre un bon bain. Je m’adresse alors à l’administration
du parc. “ Mr. LISAN, I présume ? ” me dit-on. Surpris un
instant, je comprends que je suis attendu aujourd’hui, sûrement à cause de mon
plan de route.
On
me propose de dormir dans la maison de “ Loli ” et
“ Pascale ”. La nuitée chez eux, si mon souvenir est exact, est
d’environ 300 FF.
La
maison au confort américain est spacieuse. Elle est remplie d’une véritable
forêt vierge de plantes en pot. Bien entendu il y fait trop chaud.
Pascale,
d’origine québécoise, est enseignante généraliste au collège (High school)
s’occupant des classes de 10°,11°,12°. Elle enseigne la biologie, les
mathématiques et la chimie. Son mari inuit est le responsable des bâtiments
municipaux. Pascale m’apprend que l’on agrandit l’école, à cause de la forte
natalité des inuits.
Le
fait d’avoir des enfants à 15/16 ans, avant le mariage, paraît ici normal, du
fait des multiples adoptions des enfants par toute la famille. Chez les inuits,
règne un concept élargie de la famille où les liens de parentés sont complexes
du fait des adoptions et de la survivance de certains croyances, proches de la
réincarnation. Ce village n’est pour l’instant pas touché par la drogue et
l’alcool.
Tout
le monde peut entrer chez tout le monde, à n’importe quel heure, et aucune
porte n’est fermée ou cadenacée ! Le vol n’existe pas ici. Tout le monde
connaît tout le monde.
Je
constatera moi-même le ballet incessant des amis ou voisins entrant sortant sans
se faire annoncer chez Pascale. Il n’y a pas de sonnette. Si Pascale n’a pas
envie de discuter, elle continue ses occupations comme si de rien était. Loli
rentre tard. Ce dernier reste un inuit avant tout, possédant une dizaine de
fusils remisés dans l’entrée. Avec ses amis ils discuteront, jusqu'à 22h30, de
souvenirs de chasses et d’animaux, souvent en anglais, peut-être par égard pour
moi. Un des chasseur est fier de m’apprendre que les traces de quads trouvé
dans le parc, à l’endroit où j’ai fait de l’alpinisme au-dessus de la Soper,
sont les siennes. D’après lui personne de Kimmirut n’a été plus loin que lui
vers le nord en Quad. La barrière rocheuse que j’ai franchi l’a empêché d’aller
plus loin. D’après lui, il existe dans le parc, un endroit où les arbres
atteignent 3 mètres de haut et 20 cm de diamètre. Pour eux, la
“ Soper ” est la “ Kujjuak ”, la grande rivière.
Les
habitants sont semble-t-il couchés comme les poules ici. Les enfants inuits
sont tout le temps plantés devant la télévision.
Le
plaisir de douche chaude, après les nombreuses toilettes dans l’eau glacée, est
inoubliable. Devant la glace, j’ai l’air d’un explorateur avec ma barbe non
taillée.
L’eau
potable que j’utilise est subventionnée et livré à chaque maison par camion
citerne.
Les
sympathiques Mark et Merrigh que je retrouve avec plaisir sont venu coucher
dans la chambre d’à côté. Dans la cuisine, Mark m’avoue malicieusement avoir
pris les derniers Bear Banger d’Iqaluit.
J'ai envie de le maudire et je lui dis le fond de ma pensée.
Qu’est
ce que j’ai bien dormi ! A mon réveil, la télévision du salon est toujours
allumée.
Au thermomètre extérieur, il fait 9°C. Il fait froid d’après Pascale.
Pascale
me fait goûter un ragoût de Caribou. La viande est beaucoup moins grasse que je
ne le craignais et vraiment fine. Je lui demande si le Québec, ne lui manque
pas. Elle ne redescend qu’une fois par an voir ses parents. Ses parents ont été
très surpris par sa décision d’épouser un inuit.
Dans
les rues, les enfants sont partout, sautant sur les tas de sables du chantier
ou se poursuivant avec leur VVT. Ils adorent se faire prendre en photo ou faire
pitre. Une grosse différence existe entre eux et les enfants du tiers monde,
ils ne quémandent jamais de pièce. Ici, on aime les enfants, il vous le rendent
bien. Certains enfants sont débraillés ou en simple tee-shirt.
Une
inuit passe son permis de conduire sur un pickup dans l’une des seules rues du
village. Ce n’est pas ici qu’on trouve des feux rouges. Les conduisant depuis
la prime enfance, personne ne semble avoir de licence pour conduire les motos 4
roues, appelées aussi ATV.
D’après
Pascale les inuits, dont leur langue maternelle et première langue est
l’inuktitut, ont de grands retards au niveau des langues, l’anglais n’étant
enseigné qu’en classe de 4°. L’innuktitut est une langue très descriptive, où
l’image est importante. On parle de “ lac long ”, “ lac
court ”. Aucun lieu géographique
n’est désigné par le nom d’une personne. L’apprentissage, à l’image de l’apprentissage
de la chasse est toujours pratique, jamais intellectuel. La philosophie et les
mathématiques sont inconnues. C’est pourquoi, ces domaines sont si difficiles à
enseigner aux élèves. Il n’existe pour l’instant aucun livre de mathématique en
inuktitut.
Pour
la commission d’enseignants, dont fait parti Pascale, c’est un véritable
casse-tête que de préparer des unités de valeurs pour les élèves inuits.
J’ai
un peu idéalisé cette communauté. Je déchante un peu quand Pascal m’apprend que
pour faire construire une maison, un inuit, ne fait pas appel à l’entraide
villageoise, comme chez les Amishs, mais tout simplement fait appel à un
entrepreneur. L’économie est ici aussi artificielle qu’à Iqaluit, avec ses
administration, ses magasins. Cet après-midi, je quitte définitivement Pascale,
Mark et Merrigh.
Je
retrouve mes canoïstes, dans le second musée du parc, fort joliment réalisé et
gratuit, situé à Kimmirut. J’y apprends que l’on trouve dans le parc beaucoup
de minéraux, dont de jolies blocs de calcites, de la serpentine, du graphite,
de la sillimanite dans le gneiss, du lapis-lazuli, du grenat et de très beaux
cristaux d’apatite bleu et verte, aussi beaux que l’aigue-marine. On y vend le
produit de l’artisanat local, des sculptures surtout.
Tout
près existe une relique, un petit bâtiment blanc, en bois, de compagnie de la
Baie d’Hudson, ayant encore conservé son inscription. Cette compagnie de traite
de la fourrure avec les autochtones, possédait un territoire immense comprenant
l’Ungava, l’actuel Territoire du nord Ouest (Nunavut...) et le Labrador, avant
qu’il ne le rétrocède à l’état canadien, en 1869, moyennant compensation. La
compagnie n’a pas disparue, la chaîne de magasin “ The Bay ” ou
“ la Baie ”, sorte de Galeries Lafayette ou Samaritaine canadiennes,
en est le prolongement actuel ...
A
l’administration des ressources renouvelable, j’apprends qu’on a aperçu 3 ours
dans le parc ( !), ce qui ne s’était jamais produit jusqu'à maintenant.
Dommage ou heureusement, que j’en ai vu aucun.
Tarry
,l’inuit qui dirige le bureau des ressources renouvelables, chargé de la
protection de l’environnement, me parle avec passion de la chasse à l’ours. Sa
première, une sorte de rite de passage, a eu lieu à douze ans. Derrière lui, un
grand tableau, où , il reste encore 3 cases vides, donne le quota d’ours à
abattre pour l’année.
A
14h, tout ouvre. Les adolescents qui fréquentes les magasins ont tout la
cigarette à la bouche. A la Coop, j’achète enfin mon lourd et beau phoque, en
une serpentine gris-vert (variété de stéatite), à la queue et tête relevées, à
276,85 $ (~1250 F). Ma dette va se creuser, tant pis.
Dans
le village, le stop marche bien malgré le faible nombre de véhicules. Il me
permet d’autres rencontres. Un camion, avec des jeunes dans la benne, m’emporte
à l’aéroport à 16h.
Il
y a peu de passagers, mais tous les amis et les familles ont tenu à les
accompagner. La petite salle d’attente est bondée. La météorologue est la même
qui s’occupe de la radio, du radar, du lâché des ballons météo. Ces derniers
lâchés filent comme l’éclair. L’avion arrive enfin avec 15 mn de retard.
A
l’intérieur de ce petit avion jaune à hélice, plus petit qu’un DC3, un twin
Otter, les deux jeunes pilotes avec leur casquette et leur costume bleu marine,
ressemblent à des personnages de Tintin ("Coke en stock" ?).
Dans
l’avion je suis assis à côté d’un sorte de journaliste explorateur, une toque à
poils jaune sur la tête, qui passera son temps à m’interviewer. Rôles inversés.
Ma journaliste Lyn Hancock est l’auteur de livres, dont “ Winging it in
the north ”, 1996, aux éditions Golichan Books, à Lantzville, Colombie
britanique et “ Nunavut ”, Hello Canada, Lerner Publication Compagny,
Minéapolis et aussi d’articles et de photos dans “ Above et Beyond ”
la revue de First Air.
Arrivé
le soir à Iqaluit, j’ai hâte, bien soulagé, de me débarrasser de mon
encombrante cargaison : mon fusil. Heureusement, il n’a pas servi. Que de
problèmes en perspective, pour moi, sinon. Démonté, enveloppé, dans un sac
poubelle, il s’est couvert de rouille, durant la tranversée du parc, à cause de
la forte humidité de l'Arctique.
Guy
est rassuré de me revoir vivant.
En
effet, page 3 du n° du 7 août du “ Nunatsiaq News ” _ journal
bilingue inuit / anglais _, je lis l’histoire d’un australien Simon Marsden,
ayant traversé seul le parc, il y a une semaine.
Poursuivi
pendant 10 km par une femelle ours accompagnée de ses deux petits, il a
déclenché sa balise. Ce dernier déclare qu’il ne pensait pas sortir vivant de
cette poursuite.
Guy
lui reste fort septique devant cette histoire “ un ours ne poursuit,
pendant pas 10 km, un randonneur ! ”. Toujours est-il, que les gardes du
parc venu récupérer le randonneur, ont effectivement aperçu une femelle a
proximité. Cet australien conclut “ Ce parc est incroyablement beau et je
pense que c’est une honte qu’il ne soit pas plus visité ”.
Le
soir, Guy m’invite avec Caroline à repas au chic “ Noth Inn ”, dont
la salle de restaurant est décorée de lourdes sculptures inuits. Le menu
copieux est constitué de salade et de croûtons de pain à l’ail, en entrée,
d’ailerons de poulets à la sauce piquante (tro), d’une glace accompagné d’un
Chianti. Le serveur me remet en partant le “ panier pour le chien ”,
une boîte contenant tout ce que je n’avais consommé.
Entre
le froid de la nuit, à la sortie de ces établissements surchauffées, on risque
d’attraper un “ chaud et froid ”, comme dans les pays tropicaux, où
l’on passe sans cesse de la chaleur moite extérieure et au froid glacial des
maisons climatisées.
|
J’ai
le temps encore de faire un dernier tour en ville. Sur
la façade d’un collège, un bande lumineuse affiche le décompte du nombre de
jours précédents la création de l’état du Nunavut. L’enseigne lumineuse
indique 230 jours. Des gamins partent
avec leur maîtresse pour une partie de pêche. Ils font le clown devant mon
appareil photo. Certains parlent français. “ Au revoir les enfants.
Peut-être, à bientôt ” leur dis-je. Enfin
vers 13 h, j’embarque dans un Boing de la compagnie Firt Air. Dernier adieux
à Guy. |
Je
suis assis à côté d’un grand juriste québecois, avocat de formation.
Il
est venu, au Nunavut, finaliser le code civil du futur état.
Il
est passionné par les cultures traditionnelles du nord canada. Il a étudié le
chamanisme chez les indiens Creek et a assisté, en tant que frère de sang, à
des phénomènes étonnants, dont la transe d’un shaman, faisant vibrer seul,
comme sous l’effet d’un vent violent, une structure creuse verticale et élevée
et d’un poids d’une centaine de kg. Je suis sceptique.
Un
de ses amis indien creek n’est pas du tout étonné que des astronautes soient
allés sur la lune, car lui même “ y est allé ”.
Il
a essayé chez les inuits, du morse faisandé, une délicatesse, à l’atroce odeur
de fromage bleu très fort et l’ours polaire, une viande dure au goût marin. Il
a beaucoup d’amis chez les inuits.
Un
de ses soucis est que certains juges inuits, rendant la justice, ne connaissent
pas la lois, édictés pour l'état inuit.
Une
fuite d’essence, provenant de barils vides retournant à vide, nous immobilise 5
heures sur l’aéroport de Kujjuak. On aurait pu tous (les passagers) se mettre
au “ Spic Span ”, un détergent, pour nettoyer l’avion, mais les
pompiers locaux ont préféré régler eux même le problème (Plus tard, First Air
ne proposera aucune compensation pour notre retard de 5 h).
Dans
un bar de la ville, je discute avec une québécoise célibataire, tenant, depuis
plus de 5 ans, un magasin de fleur à Iqaluit. Toutes ses fleurs viennent pas
avion. Elle a tenté de faire pousser des plantes sous serre mais à renoncé.
Seul les tomates de serre semblent bien pousser.
La
plupart des expériences arctiques de cultures sous serre ou d’utilisation
d’éoliennes semblent se solder par des échecs. Dommage, car la ressource
“ vent ” est immense ici.
A
côté d’un bâtiment au allure d’observatoire astronomique, au sommet de la ville
de Kujjuak, est installée une immense éolienne, qui pour l’instant ne
fonctionne pas.
Un
jeune inuit Jimmy, sculpteur de son état, me propose spontanément de faire le
tour de la ville en quad. Nous fonçons a toute allure, à travers les rue
rectilignes, bordées de maisons toutes pareilles. Il me conduit près de
l’éolienne, puis sur un point culminant d’où l’on a une vue générale de la
ville et la grande rivière, pour l’instant, noyées sous le crachin.
Un
grand innutshuk, une construction en pierres posées les unes sur les autres, en
forme d’homme, construction traditionnelle des inuits, pour indiquer un village
ou un dépôt de nourriture à proximité, est placée à l’entrée de la ville. Il
n’a qu’un but décoratif.
A
la fin du tour, il ne demande rien, juste que je lui envoie une carte de Paris
!
Tous
les passagers repartiront le ventre vide, car aucune restauration n’est prévue
sur l’avion de remplacement.
A
Montréal où nous arrivons tard et où il fait chaud,
Je
quitte à regret mon juriste, ethnologue et humaniste. Avant de se quitte, il me
recommande de visiter à Québec ville, à 2h30 de bus de Montréal.
Je
m’arrête dans le premier hôtel venu situé à côté de la gare routière. Son
veilleur de nuit m’expose une obscure théorie de terre creuse, à laquelle il
croit dur comme fer.
TV5
Québec présente une forêt ancienne du Québec, refuge d’espèces rares puis les
réparations des gros dégâts causés, cet hiver, par un fort brouillards ou
pluies givrantes sur les lignes à hautes tensions.
Cette
journée débute par une longue marche à pied dans la ville, pas très recommandé
pour mon entorse. Le pli a été pris durant cette randonnée, la marche étant devenue
une drogue.
Le
sympathique vieux Montréal, en particulier la rue Notre-Dame, est remplie de
galeries d’Arts. Dans l’une d’elle la “ Galerie Le Chariot ”, la plus
grande galerie d’art inuit au Canada, je suis littéralement subjugué par la
qualité des œuvres présentées. Mais les prix sont en conséquence. Jacques
Chirac, amateur d’art moderne et traditionnel, viendrait souvent s’y
approvisionner. Plus loin, rue Saint-Paul, “ Le monde enchanté de
poupée ” est un émerveillement pour les yeux et les enfants.
Face aux ours blancs Le danger des ours blancs es réel.
L’ours blanc est un animal imprévisible, pouvant charger, sans manifester
aucun un grognement, ou une attitude d’intimidation préalable. Sa force est
prodigieuse, pouvant décapiter une tête, d’un coup de patte. Les ours n’aiment pas courir
longtemps. Ils ménagent le plus souvent leurs forces et réserves, préférant
l'affût. Le flair des ours est exceptionnel, détectant une proie à plusieurs
km. L’ours est d’autant plus dangereux
qu’il est encore jeune, ne sachant pas encore correctement chasser le phoque,
sa principale source de nourriture. Il est souvent affamé à la sortie de
l’hibernation en avril ou à la fonte de la banquise durant l’été (juillet,
août et septembre). Pour éviter de se faire attaquer, quelques règles essentielles à
respecter : ne pas laisser de déchet, sinon les incinérer, éviter de
produire des odeurs, rester toujours à distance des ours, grands comme
petits, éviter de longer tout obstacle pouvant servir d’affût aux ours (colline
morainique, rocher, gros bloc de glace ...) ... Un ours n’est pas nécessaire
hostile. Il peut être simplement curieux. Mais dans le doute, mieux vaut
rester prudemment à distance. En cas de charge, la solution la plus sûre, selon les inuits
resterait le fusil de gros calibre. Avant de tuer l’ours d’un coup de fusil
dans le poitrail, en cas de charge de ce dernier, crier et jeter des objets,
tirer une fusée éclairante ou/et tirer d’abord un coup de semonce au-dessus
de sa tête avant les 50 mètres fatidiques. Tout abattage doit être déclaré à
l’administration concerné. Essayer de l’effrayer d’abord. Une alternative écologique selon le “ guide des expéditions
dans l’arctique canadien ”, est constituée par les cartouches pour fusil
calibre 12 “ ferret ” ou par la bombe aérosol à l’oléoresine, dite
au poivre rouge. On peut trouver cette Bombe en France au magasin Dune, Paris
8°, à “ La Cordée ” ou à “ Mountain Equimnent COOP ”,
magasins de sports de Montréal. L’explosif de marque Bear Bangers destiné à
effrayer l’ours est assez dissuasif. En raison de la taille et de l’épaisseur de la fourrure de
l’ours, une clôture électrifié ne peut en aucun cas constituer une protection
suffisante. L’administration canadienne des ressources renouvelables suggère
plutôt de disposer au autour des tentes, un fil conducteur, relié à
avertisseur sonore, sonnant dès qu’un animal touche le fil (leur écrire). Pour en
savoir plus : Cap sur
les Ours, Catherine et Rémy Marion, Nathan, 1997. ABCDaire
de l’Ours, Flammarion. |
A
midi, à la place d’arme, j’ingurgite 3 hotdogs, au prix de 15 FF les trois !
Je
remonte entièrement, d’ouest en est, la longue rue commerçante Sainte
Catherine, où semblent s’être donné rendez-vous, toutes les associations
prosélytes. J’ai notamment une discussion avec un “ raëllien ” que je
prends en photo, brandissant son livre “ Message final ”.
Je
passe sous l’immense pont métallique Jacques Cartier, projetant ses arches
au-dessus du Saint Laurent. Frustré par son absence dans l'Arctique, arrivée au
magasin “ La Cordée ”, j’achèterais la fameuse bombe chasse-ours.
Un
jeune vendeur me dit n’avoir pu camper dans l’arctique par -40°, qu’avec 3
épais matelas mousse sous lui.
C’est
samedi et des belle voitures blanches de presque 10 mètres de long attendent
souvent les mariés à la sortie des églises.
La
beauté futuriste de certain gratte-ciel m’impressionne.
Dans
le métro une jolie publicité me touche : “ Certains disent que le
rire est la meilleure thérapie, Fondation Canadienne Rêve d’Enfant,
1.800.267.94.74 ”.
Au
moment de reprendre le bus pour l’aéroport, je confonds “ gare
centrale ” avec “ station centrale ”, la gare routière. Mais
finalement, j'arrive à l'aéroport à temps.
Sans
pierrier, ni marécage, la randonnée aurait été plus facile. Mais sans effort,
pas de joie au bout.
Je
regrette par manque de temps, d’avoir eu à réaliser exploit, une simple
traversée du parc en 8 jours. Or, mon but n’était pas de réaliser un exploit
,mais simplement de flâner, de prendre mon temps et de trouver les loups blancs
de l'Arctique.
A
peut-être une prochaine expédition pour les voir ?
Sinon,
la création du Nunavut, une expérience unique au monde, à ma connaissance, m’a
fortement intéressé. Elle doit aussi sûrement intéresser bien des peuples dans
le monde, rêvant d’autonomie. Pour une fois, qu'un état le Canada et une
province (le Nunnavut) sont d'accord sur l'autonomie de la province ! C'est si
rare ! En général, cela se solde par des conflits.
Mais,
ce jeune état aura-t-il déjà des cadres, suffisamment bon gestionnaires et
compétents, pour permettre sa survie ? Dégagera-t-il des richesses ?
Les
craintes de Guy seront-elles fondées ou bien les espoirs des inuits se
réaliseront-ils ?
Seul
l’avenir nous le dira. J’aurais aimé suivre cela de près. Mais, on ne peut être
partout.
Le kayak de mer dans l’arctique Le principal risque de ce sport est
le plongeon involontaire dans l’eau glacée à 0 °C, où l’on ne survit pas plus
de 5 mn. Ce sport nécessite au minimum un entraînement physique, et le port
d’une combinaison sèche, si possible en Gore Tex. Il faut toujours tenir compte de la
rapidité du changement du temps dans l’arctique (laissant peu de temps pour
gagner une berge abritée), les petits raz de marée provoqués par le fréquent
retournement des icebergs l’été, dangereux, le piège des dédales de glace en
formation (floes). Préparez bien votre itinéraire avant votre voyage. Repérer bien
tous les plages et criques abritées avant votre départ sur la carte. Mieux
vaut aussi avant, consulter la carte des glaces, auprès des administrations
canadiennes concernées, ou se renseigner auprès des habitants de la région
ayant l’habitude de pratiquer le kayak (inuits). Ayez toujours un GPS avec vous et
une importante réserve de nourriture. Partez à deux minimum. Naviguer toujours à plus de 500
mètres des icebergs. Attention aux ours en bord de mer
(voir les recommandations dans l'encadré concernant les ours). Ayant l’œil
quand vous installer votre campement. Votre matériel doit être
irréprochable (kayak...). Tout doit être bien arrimé, y compris la pagaie,
attachée par une longue ficelle au kayak. Tout ce qui peut prendre l’eau doit
être placés dans des conteneurs ou bidons étanches ou dans des sacs bulles. S’informer
des glaces de mer au Canada : Centre
des glaces, Environnement Canada, 3ièeme étage, 373, promenade Sussex, Bloc
E, OTTAWA, K1A 0H3, tel : (613) 996.52.36, fax : (613) 563.84.83 |
Le budget d’une telle randonnée Lors de sa préparation, privilégiez
qualité et légèreté. Ayez du matériel neuf, en bon état, irréprochable. Bien
entendu, la qualité et la légèreté se payent. Prévoir au moins 5000 F
d’équipement, sauf si vous le possédez déjà (voir la liste de l’équipement
recommandé, en la fin de cet article). Choisissez bien votre période de
vacances et départ. Attention aux périodes chères, comme août. De toute
façon, plus on va vers le nord, plus les destinations arctiques sont chères.
Prévoir au minimum 4500 F pour “ Montréal -> Iqaluit ” ou “ Montréal->
Resolute Bay ”. Prévoir 2000 F de plus pour Iqaluit -> Grise Fjord,
situé plus au nord sur l’île d’Elesmere. Au printemps (avril), les vols sont
moins coûteux. Mais l’équipement est plus coûteux (vestes duvet ou/et vestes
polaires 300, skis, passe montagne couvant très chaud, chaussures coques
plastiques, beaucoup de sous-vêtements techniques montagnes thermiques,
chaussettes très chaudes, nombreuses paires de gants (Gore-Tex, polaires, en
soie ...). Voici des exemples de prix :
vêtements Gore Tex Millet (veste 1200 F, sur-pantalon 900 F), chaussures
“ Meindl Island ” (1200 FF), sac à dos Karrimor 75 L, 1,7 kg, le
plus solide du marché à l’époque (1200 F au Passe montagne à Paris), tente
norvégienne ultra légère Hell Sport Stetin IIrésistant aux grands vents, 1,8
Kg (2200 F), sous-vêtements techniques d’alpinisme (1000 F) ... Attention aux achats inutiles, par
manque de connaissance. Contacter par l’intermédiaire du musée de l’homme les
explorateurs arctiques. Si vous passez par une agence, le matériel à vous
procurer sera fourni ou décrit. Entre, le bateau miniature gonflable
de 5 kg (1200 F) pour l’entraînement au kayak, la combinaison sèche, en cas
de plongeon dans l’eau glacée à 0 °C (2200 F) et le générateur d’impulsions
électrique avec 100 mètres de fils conducteurs (~1000 F), destiné à se
protéger des ours blancs, j’ai dépensé inutilement 4400 F, ayant voulu
préparé seul ce voyage, sans aucune aide. |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
Sac à dos |
70 litres, cheminée montagne, ou avec poches amovibles (Go Sport, Décathlon, Lafuma, Karmorr...) |
1800 |
> 800 F |
Tente 2 places |
2 kg maximum, tunnel, haubanée (Vieux Campeur, Hell Sport...), avec mats/piquets en aluminium + mats additionnels (sardines courtes en cornières en aluminium) |
1800 |
> 1500 F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
Sac de couchage |
-5, + 5 °C, petit, ultra léger, matériaux synthétiques fibres creuses (exemple : Go Sport, Hell Sport... par exemple pour la fibre : Dupont de Nemours) |
800 |
> 400 F |
Matelas |
en mousse, > 1,5 cm (exemple : Z-Rest long ...) |
400 |
~150 F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
Couteau suisse |
de bonne qualité avec ciseaux, scie, pince à épiler |
50 g |
> 80 F |
bol / verre |
plastique (voir vieux campeur, Go Sport |
20 g |
> 10 F |
casserole |
ou popote (il en existe en titane) |
200 |
> 50 F |
couverts |
cuillère + fourchette aluminium ou titane |
50 |
> 25 F |
Gourde |
1 L, ou bidon plastique ultra léger, fermeture style bouteille de bière |
20 |
> 10 F |
briquet / ou allumettes |
par exemple Bic : allumettes étanches |
10 g |
> 10 F |
réchaud |
à alcool ou à essence |
100 |
> 80 F |
bidon pour le carburant |
1 L, prévoir bidon spécial essence pour l’essence |
20 |
> 5 F |
rouleau papier |
pour la cuisine |
50 |
> 5 F |
éponge |
petite double face, face éponge, face scratch |
20 |
5 F |
Equipement |
Commentaires |
poids |
prix ? |
trousse de couture avec boutons, fils à coudre, aiguilles |
pour recoudre pantalon, chaussures, tente, comprenant : . 2 épingles de nourrice de différentes tailles . 2 petits boutons noirs, 2 idem blanc . 2 grandes aiguilles à repriser + 2 petites . fil à coudre solide |
100 |
10 F |
ficelles en Nylon |
4 m, pour réparer tendeurs de tentes et pour arrimer tout ce que l’on ne veut pas perdre |
50 gr |
> 5 F |
élastiques |
10 gros élastique de tente (permet d’arrimer des objets) |
50 gr |
> 10 F |
scotch |
plastique, étanche, épais (pour réparation) |
|
|
chaînette de lunette |
pour porteur de lunette |
10 gr |
~ 30 F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
prix |
brosse à dent |
petit format |
5 |
|
dentifrice |
tube, petit format style échantillon gratuit |
20 |
|
savon |
exemple : savon d’hôtels |
10 |
t |
serviette toilette |
petite, à placer dans sac plastique sur dessus du sac |
100 |
> 20 F |
Papier hygiénique |
|
50 |
|
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
montre altimètre |
voire avec thermomètre (exemple : Casio ARW320, Sylva ...) |
50 |
> 700 F |
porte mine/crayon |
pour prendre des notes, + 1 stylo |
10 |
? |
bloc-notes |
petit, bloc reporter |
10 |
10 F |
Check-list |
de tout votre matériel à revérifier avant le départ |
20 |
? |
Cartes / guides |
cartes du parcourt à réaliser (chez le Vieux Campeur existent des carte du monde entier) |
20 |
~ 100 F pièce |
porte carte |
étanche (magasin de sport) |
20 |
50 F |
couverture survie |
|
20 gr |
20 F |
défense anti ours |
1) fusil calibre 12 (prévoir 3 mois pour obtenir le permis), + 12 cartouches calibre 12 (ferret), 2) cartouche explosive (Bear Banger, paquet de 6, 42 $), 3) bombe poivre rouge “ Counter Assault ” |
200 g |
170 F |
GPS |
orientation, permet de suivre un cap ou de trouver le nord |
300 gr |
> 1000F |
balise détresse |
Sarsat Cospas, exemple : Kanad 406 XS de plastimo,406 MHz, flotte, ’émet pas dans l’eau,154 x 34 x 70 mm,400 gr., chez Discount Marine, 92100 BOULOGNE BILLANCOURT, tel : 01 46 20 42 42. Location 500 F chez semaine à GNGL |
400 gr |
> 4000F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
prix |
tee-shirt |
technique manche longue (en prévoir au moins 4 exemplaires) |
300 |
> 250 F |
collant |
collant technique (1 minimum) (+ éventuel. Pantalon polaire) |
300 |
> 250 F |
slips |
neufs, techniques |
50 |
> 150 F |
Veste polaire |
s’ouvrant totalement par une fermeture Eclair |
600 |
> 300 F |
Pantalon |
solide, déperlante, imperméables, respirantes Gore tex |
100 |
>1000 F |
Veste |
solide, déperlante, imperméables, respirantes Gore tex |
400 |
>1000 F |
bonnet |
chaud (laine, polaire...) |
50 |
> 50 F |
gants |
laine, selon les individus. Je n’en portais pas. |
50 |
> 50 F |
Chaussures |
Trekking ou Trekking montagne, étanches, Gore Tex, cuir |
1000 |
>1000 F |
chaussettes |
anti ampoule (exemple : Doubles de Thyo, ...). En prévoir au moins 4 paires |
100 |
90 F |
Chaque médicament doit être accompagné de sa notice.
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
Bandes (rouleau) |
exemple : Elastoplaste |
|
|
Pansements (petit) |
petits |
|
|
Pansement anti ampoule |
exemple Compeed grand modèle |
|
~ 40 F |
Alcool Iodé |
dans flacon en plastique étanche (exemple Bétadyne), pour le flacon voir le Vieux Campeur |
50 gr |
|
Anti ballonnement |
exemple : : Eridan |
|
|
Anti diarrhées |
exemple : : Diarlac |
|
|
Anti colique / spasme |
exemple : : Spasfon |
|
|
Ani gerçures et brûlures |
exemple : : Biafine en tube |
|
|
anti moustiques |
à pulvérisateur. Nombreuses marques |
100 gr |
30 F |
Anti biotique |
large spectre Prévoir traitement 7 jours. Ex. : Augmentin |
|
|
Anti-inflammatoire |
tube |
|
|
Antalgique |
exemple : : Diantalvic |
|
|
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
sac à gravas ou poubelle |
mini 80 litres, pour protéger les affaires dans le sac |
70 gr |
> 15 F |
sacs plastiques Ziplok |
2 paquets grands modèles, pour envelopper et regrouper toutes les affaires par catégorie dans le sac |
100gr |
> 30 Fr |
aliments lyophilisés |
pâtes, Soupe sachet, plats préparés ... pour 15 jours |
6000 g |
|
Sel |
dans boîte photo |
|
|
poivre |
dans boîte photo |
|
gratuit |
barres céréales |
une centaine, voire miel Musculine G, pâte viande séchée et miel, Abbayse des Dombes, 01330 LE PLANTAY) |
1000 g |
|
sucre |
dans Tupperware ou sac (200 gr) |
|
9 F |
lait en poudre |
dans Tupperware ou sac (1000 gr) |
|
|
café lyophilisée |
dans Tupperware ou boîte hermétique 100 gr |
|
>15 F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
Banane |
assez grande, pour y ranger les cartouches explosives, mouchoirs, bidon, ranger les échantillons prélevés ... Je possédais une banane Sup’Air de parapentiste. |
> 50 gr |
30 F |
passeport |
Obligatoire |
|
300 F |
billets d’avion / train / bus |
|
|
|
Pochette de tour du cou |
à conserver toujours sur soi. Elle contient le passeport, l’argent, les cartes bancaires, les billets d’avion, le carnet de note, le carnet d’adresse |
|
|
Assurance rapatriement |
exemple : Europe Assistance |
|
|
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
appareil photo + objectifs |
2 appareils (avec un reflex mini) + zoom 28-80 et 100-200 + filtre UV |
|
|
pellicules diapo |
exemple : Kodak Elite II, 10 pellicules mini... |
|
> 150 F |
piles neuves |
pour les appareils photos |
20 ge |
90 F |
Cristaux silicate déhydratant |
Exemple : 4 sachets de Silicagel Humicapteur pour protèger les piles |
50 gr |
49 F |
Equipement |
Commentaires |
Poids |
Prix |
bâtons de marche |
utiles dans les
pierriers ou dans les descentes
abruptes de montagne |
200 gr |
> 200 F |
radio ou téléphone
satellite |
à la place de la
balise |
400 g |
> 4000F >30000F |
boussole |
transparente avec
miroir (exemple : Recta RS 40) |
50 |
130 F |
Lampe de poche |
(exemple :
Micro Maglight) |
70 |
> 80 F |
gourde de ceinture |
|
100 |
> 30 F |
Masque pour dormir |
pour soleil de
minuit et pour l’avion |
10 |
70 F |
boules Quies |
pour l’avion |
10 |
25 F |
camescope numérique |
exemple JVC GR DVD
70, SANYO VM-PS12 ... avec ses batteries, et des cassettes DVD vierges |
400 |
> 8000 F |
enregistreur
numérique |
Minidisk
enregistrables, avec minidisks vierges ou enregistreur DAT (exemple SONY )
avec ses cassettes DAT vierges et 6 piles R6 + sa parabole
pliable |
400 500 ? |
> 2000 F ou >3000 F |
jumelles (paire de) |
ou monocculaire |
400 |
> 500 F |
Plastificateur de
document |
Pour plastifier les
cartes avant le voyage. |
|
> 70 F |
Instrument de
musique |
léger, flûte,
armonica ... |
|
|
gant de toilette |
|
10 |
|
crampons à glace |
léger, pliables |
|
|
bottines de plongée |
avec semelle
antidérapantes pour franchir les cours d’eau |
200 |
> 200 F |
un carré de tissu
voyant |
couleur orange ou
rouge fluo, ou un carré rouge avec une croix blanche en son centre, pour se
faire repérer du ciel. Chez les marchands de tissus. Ou toile de parapente
ou, de parachute fluo. |
|
|
Le
parc de katannilik Le parc “ Katannilik ”,
littéralement “ le lieu des cascades ou chutes ” est situé au
sud de l’île de Baffin, sur la péninsule “ Terra Incognita ”. .Le parc se compose
de 3 parties : 1) un ensemble de vallées et de gorges, entre le rivage sud de Frobisher
Bay et un plateau culminant à 670 m. 2) un plateau
inhospitalier, couvert de roches, percées de vallées glacières
superficielles, 3) enfin une vallée
plus verte, celle de la rivière Soper, serpentant sur 110 km, terminé par une
grande lagune. Sa flore se compose de saules nains,
exceptionnellement hauts de 3,6 mètres, de bouleau nain, l’airelle, de thé du
labrador, de bruyère arctique. Les sphaignes et les cotons arctiques peuplent
les zones humides. La saxifrage violette, le pavot arctique, campanules
apportent leur touche de couleurs. Les caribous sont nombreux, les
renards fréquents. Les loups sont rares, voire absents certaines années. Les
bruants et les oies sont communs. La meilleur période pour la
randonnée ou le canoë va de mi-juillet à fin août. Accès : vol first Air de
Montréal jusqu'à Kimmirut ou Iqaluit (4 vols/sem.). Le parc est à 5 mn
de Kimmirut. Sinon, Fisrt Air et
Kenn Borek, pour environ 1000 $, peuvent vous déposer, avec en Twin Otters,
sur la piste du Mont Joy ou celle du confluent des rivière Livingstones et
Soper, au centredu parc. Ou encore,
d’Iqaluit, Eetuk Equipant, NorthWinds Aventures
Arctiques et Qairrulik Outfiting d’Iqaluit, dont il faut réserver à
l’avance les services, peuvent vous déposer au début de la “ Itijjagiaq ”. L’hiver, NorthWinds
Aventures Arctiques |
proposent, la
traversée en traîneau à chien en 4 jours. Equimentiers : (Tous louent
motoneiges, vêtements et matériel hivernal). ·
Eetuk
Outfitting (Iqaluit) Tel.:
(867) 979-1984. Fax: (867) 979-1994 ·
NorthWinds
Arctic Adventures (Iqaluit) Tel:
(867) 979-0551. Fax: (867) 979-0551 E-mail:
plandry@nunanet.com Web
site: www.nunanet.com/~plandry ·
Qairrulik
Outfiting Ltd, Arctic Cat Sales, PO BOX 863,
IQALUIT, NT, XOA OHO Tel :
1-867-979-6280 Fax : 1-867-979-1950 Informations sur le parc : Unikkaarvik
Visitors Centre (Iqaluit) Tel.: (867)
979-4636. Fax: (867) 979-1261 E-mail: nunatour@nunanet.com Web site: www.nunatour.nt.ca |
Informations sur le tourisme arctique :
Ambassade du Canada,
Direction du tourisme, 35 av. Montaigne, 75008 PARIS
Nunavut Tourism
P.O. Box 1450, Iqaluit
NT, X0A 0H0, Canada
Tel: 1-800-491-7910
(for Canada and the United States), (867) 979-6551
Fax: (867) 979-1261
E-mail:
nunatour@nunanet.com Web site: www.nunatour.nt.ca
http://www.arctic_travel.com
http://www.polarnet.ca
à Kimmirut :
Qayaq Nunavut
(Kimmirut)
Tel.: (867) 939-2307.
Fax: (867) 939-2119
Mayukalik Hunters and
Trappers Organization (Kimmirut)
Tel.: (867) 939-2355.
Fax: (867) 939-2112
Resources, Wildlife
and Economic Development, GNWT
Includes the
Katannilik Park office.
Tel.: (867) 939-2416.
Fax: (867) 939-2406
E-mail:
rjaffray@nunanet.com
Katannilik
Territorial Park Interpretive Centre
Kimmirut. Tel.: (867)
939-2084. Fax: (867) 939-2406
E-mail:
rjaffray@nunanet.com
Connaître les parcs arctiques :
httlp://parallel.park.org/Canada/arctic
Pour connaître le Nunavut et ses enjeux :
Printemps inuit,
naissance du Nunavut, Michèle Therrien, Indigène éditions, 144 P., 95 F, 1999.
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L’origine du Nunavut A l’origine du Nunavut : un
homme John Amagoalik. Pendant 20 ans, depuis 77, par des milliers de discours, en
sillonnant communautés les plus reculées, il s’est battu pour la création
d’une nation inuit. |
Picco. |
Son maître mot “ retrouver notre dignité d’inuit ”. Son discours “Nous n’avons pas besoin de la pitié, de l’aide
publique, du parternalisme... ”. Plus d’assistanat, source a posteriori
de mépris et d’infantilisation d’un peuple. Pour lui, la culture inuit ne
doit pas être qu’un souvenir dans les livres d’histoire. Le Nunavut est
actuellement dirigé par un tout jeune président Mr. Picco de 34 ans. |