COMPTE – RENDU DE VOYAGE EN EGYPTE du 27/5/84 au 3/6/84
par Benjamin LISAN
Un voyage en EGYPTE fut proposé par le Comité d'Entreprise
de la SODETEG-TAI, au début de 1984.
Nous
partîmes d'Orly, le 27 mai 1984.
Au décollage un petit incident survint.
Notre départ fut
retardé en raison d'un problème de fonctionnement de l'ordinateur de bord de
l'Airbus qui devait nous transporter: incident technique ... symbole de notre
époque ( !) .
Le service à bord fut assuré par un équipage très aimable et les hôtesses de l'air
étaient fort jolies. Les jeunes Egyptiennes, à l’égale de leurs modèles de l’Antiquité semble-t-il,
c'est à dire les princesses et riches jeunes filles de l'ère pharaonique ou romaine,
savaient fort bien s'apprêter et se rendre jolies.
En EGYPTE, les femmes vont nues-têtes si elles sont célibataires, ou couvertes d'un
voile noir si elles sont mariées, mais restent toujours coquettes. Nous le constaterons
tout au long du
voyage ...mais j'anticipe.
A l'arrivée au Caire, une surprise nous attendait au passage
de la douane : pas de contrôle pour la déclaration d'entrée de devises (d'ordinaire obligatoire dans ce
pays) et pas de fouille.
Le journal égyptien de langue française "Le Progrès du Dimanche", distribué dans
l'avion indiquait que des élections générales, les premières comprenant plusieurs partis,
s'étaient déroulées
ce dimanche 27 Mai, jour de notre arrivée, et ceci donc expliquait peut-être cela .
Concernant la politique actuelle, voici .ce que nous avons pu apprendre : Cinq partis étaient
en présence et pour que chacun d’eux puisse avoir la chance
d'être représenté à la Chambre des Députes, il fallait qu'il récolte au moins 8 des voix. Ce genre d'élections libres, est
assez rare dans un pays musulman.
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2 -
Etaient opposés au P.N.D. (Parti National Démocratique), actuellement au Pouvoir, auparavant
parti unique :
1/ Le
Néo-Wafd, un parti ayant existé vers les années 30, encore puissant, regroupant
actuellement des tendances contradictoires : socialisants, frères musulmans,
coptes.
2/ Le parti
travailliste, de tendance socialisante.
3/ Le parti
libéral, fondé par un homme d'affaires, sans aucune chance de réussir, n'ayant aucune assise
populaire dans ce pays
où la majorité de la population est assez pauvre.
4/ et un
dernier parti dont j'ai oublié le nom.
En regardant les visages des Egyptiens, allant de toutes es teintes, du blanc rosé au bistre,
jusqu'au marron havane, en tenues souvent sales, agglutinés et pressés sur les rambardes de sécurité bordant le couloir de
sortie, je ne pus m'empêcher de me faire la réflexion suivante : "Dans quelle mesure ce peuple pouvait-il faire preuve d'esprit
démocratique ? Ne redeviendrait-il pas de nouveau fanatique comme tant d'autres
peuples musulmans, dès
lors qu'il serait de nouveau dirigé par un guide messianique dans la lignée de NASSER ?"
Mais peut-être est-ce faire preuve des préjugés classiques
dus à la culture occidentale concernant l'Islam que de juger sans vraiment bien connaître.
Notre guide du Caire (une musulmane évoluée, mais obèse - comme beaucoup d'Egyptiennes
aimant les pâtisseries orientales, loukoums … - (au visage fatigué) nous présenta les élections
comme une libéralité du P.N.D. accordée à l'opposition Neo-Wafd. Elle ne semblait cependant pas
se faire trop d'illusion quant aux résultats qui donneraient une large avance
au P.N.D..
Ensuite, après ce tour d'horizon sur ces élections, elle nous a décrit le président SADATE
comme un homme bien et honnête, ayant rétabli la prospérité économique après l'ère nassérienne. D'après elle, sous le président
MOUBARACK, la situation économique semble stagner ou être moins brillante.
Elle nous dit qu'il y avait énormément d'Egyptiens pauvres,
mais que tous mangent à leur faim, malgré l'énorme problème démographique du Pays et l'inertie des
mentalités à l'égard de la contraception : un million de nouveaux-nés tous les 8 mois !
Le planning familial ne pénètre que dans les villes et dans les classes évoluées (moyenne
bourgeoisie).
Dans le reste de la population, surtout chez les paysans qui constituent 65 de la population, les enfants sont
considérés comme une richesse. En effet, ce sont les enfants qui, jusqu'à maintenant, par leur travail et les
soins filiaux prodigués, assuraient les vieux jours de leurs parents. On cherche donc à avoir le maximum de garçons, c'est à
dire des "bras" pour l'exploitation agricole, les femmes étant plutôt
reléguées aux tâches ménagères.
Et l'un des aspects de cette mentalité, probablement dû a l'Islam est que "l'homme
étant considéré comme supérieur à la femme …
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et
"l'enfant mâle comme une fierté", une mère n'ayant eu que des filles,
continuera à procréer jusqu'à ce qu’elle obtienne le (ou les) fils désiré
(s)...
D'après le guide, cette idée d'une assurance vieillesse,
dont le rôle est rempli par les enfants, est combattue par le Gouvernement qui,
depuis le président SADATE, incite les gens à cotiser à des caisses de
retraite.
La ville du Caire, de plus de 10 millions d'habitants, où
quartiers riches et quartiers d'une pauvreté et saleté Indicibles se côtoient,
traversée la nuit de part en part, en 1 heure, est gigantesque.
Une
caractéristique de ce pays, poussiéreux, que nous allions découvrir, est qu'il
est difficile de rester propre longtemps. Mais dans la nuit la saleté ne se
voyait pas.
Nous traversâmes le riche quartier d'Héliopolis (où habite
d'ailleurs le président MOUBABACK), constitué d'habitations ou de petits
immeubles de deux ou trois étages maximum, entourés de vastes jardins.
A cette heure - 22 h - la circulation était assez fluide grâce
à de nombreux toboggans construits un peu partout dans la ville. Dans les rues,
les voitures aux phares blancs roulaient à droite.
Durant la journée, au Caire, aux heures de pointe, il n'est
pas rare de rester 5 heures dans les embouteillages... La ville envisage de
construire un métro et déjà une partie est en cours de réalisation (par un
consortium franco-allemand) qui permettra de renforcer le réseau public
existant : bus, tramway, trains de banlieue. Il n'y a pas d'arrêt de bus
proprement dit : on hèle, on monte, on descend suivant les circonstances qui
permettent aux bus de vous remarquer ou de s'arrêter.
Les feux-rouges ne sont guère respectés et à n'importe
quelle heure de la journée les policiers réglant la circulation risquent à tout
instant de se faire écraser (scènes que nous avons vues à de nombreuses
reprises au cours de notre voyage). Comme en d'autres pays maghrébins
d'ailleurs...
Les accidents, cependant, seraient assez rares, du fait de
l'adresse des conducteurs égyptiens.
Nous avons tout de même vu le lendemain 2 camions renversés.
Des Immeubles se construisent partout, mais cela n'évite pas
la crise du logement dont se plaignait notre guide, qui elle-même, en
recherchait un.
Pour renforcer son affirmation, elle nous montre un bel ensemble
d'immeubles de 15 étages et nous déclare que ces appartements sont réservés aux
fonctionnaires de l'Armée. (Peut-être veut-elle nous indiquer par là que ce
sont les privilégiés du Pays ?)
Sur les façades des immeubles du centre ville un grand nombre
de réclames, peintes sur panneaux de bois noirs, signalent la présence des
professions libérales.
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L'Holidays Inn, l'hôtel où nous descendons est d'un grand
luxe. Afin de développer son industrie touristique, 1'Egypte s'est ainsi dotée
de nombreux hôtels très luxueux, par rapport au niveau de vie du pays.
Le lendemain, notre groupe réparti dans 2 bus, se dirigea
vers l'ensemble des pyramides de Guizeh, situé sur la bordure ouest du Caire,
comprenant la pyramide de Cheops (ou de Kufu), celle de Mikerinos, celle de
Kephren et le Sphinx.
La visite de l'Antique EGYPTE, commença enfin.
Descendus devant les monuments, nous sommes assaillis par
les marchands, les changeurs de devises au noir, sous le regard indifférent de
la "police touristique" (police, destinée, semble-t-il à régler les
différents pouvant survenir entre touriste et marchand).
La guide nous avait Indiqué dans le bus que, si le change à
l'hôtel est de 100 FF pour 11 livres égyptiennes (L.E.), par contre, au noir,
nous devions exiger le change à 14 LE.
L'éventail et le choix des objets proposés aux touristes
allaient des colliers en céramique bleue, en pierre dure (style cornaline), en
graines, certaines ressemblent. à de
l'ambre, en passant par des jouets en forme de chameaux – cartes postales,
feuilles de papyrus peintes imitant des peintures antiques têtes sculptées dans
du calcaire, jusqu'aux cotonnades représentant des motifs antiques, mais aux
couleurs criardes...
Le court temps qui nous est imparti nous permet seulement
d'admirer le groupe de Guizeh, sans pouvoir le visiter de façon approfondie.
Nous nous dirigeons ensuite vers Saqqarâh et les ruines de
la ville antique de Memphis, situés à 20 km au Sud du Caire.
Nous avons roulé dans la grande plaine fertile du Nil,
couverte de champs, irrigués, coupée de grands canaux d'Irrigation Nord-Sud,
rectilignes jusqu'à l'horizon et des haies de filaos, genre de conifères aux
longues aiguilles fines, et parsemée de palmiers.
Sur ces plantations, on vit peu de tracteurs, mais encore
beaucoup de paysans labourant à la houe tirée par un ou deux bœufs.
Pas de moissonneuses non plus, seulement quelques
faucheuses. Le battage semble partout traditionnel : des bœufs traînent une
masse en bois qui écrase la paille sur le sol et ensuite le mélange
graine-paille est séparé en étant projeté dans le sillage du vent.
Quant au
système de pompage de l'eau, il est rudimentaire, une roue métallique, plus
aplatie qu'un camembert, disposée verticalement dans un trou rempli d'eau et
comportant des aubes semblables aux cloisons des nautiles, est actionné par
l'énergie des animaux. Souvent ces bêtes ont les yeux couverts.
Le pompage
mécanique existe également. Il est répandu car l'essence ne coûte pas chère
dans le pays : 1,50 FF le litre.
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L'EGYPTE est un producteur, mais petit exportateur de
pétrole (pétrole de la Mer Rouge et du Sinaï). Le faible coût de l'essence peut
expliquer la prolifération des voitures dans ce pays. Par ordre d'Importance
numérique, semblent arriver en tête : les 504 ; suivent les Mercedes et
les voitures japonaises.
La publicité est très présente dans les villes et sur les
routes. Depuis SADATE le pays est retourné vers une certaine économie libérale.
Beaucoup de publicités pour des produits américains : Coca-Cola, Pepsi,
Seven-Up, Caterpillar, etc...
Il est à signaler un fait frappant, surtout dans les villes,
c'est la présence de grandes affiches de cinéma, souvent peintes dans le style
un peu naïf des affiches Indiennes.
D'après la guide, les Egyptiens sont grands amateurs de
cinéma, malgré le prix élevé des entrées, relativement au niveau de vie.
L'EGYPTE est même exportatrice de films. Le nombre de magnétoscopes par
habitant, est le plus élevé du Moyen-Orient.
Les paysages champêtres de la campagne traversée donnaient
souvent l'occasion de faire des photos pittoresques et pleines de charme :
femme ou jeune enfant, en costume traditionnel,
portant une
cruche sur la tête, paysans au battage, bœufs actionnant une roue à aubes,
cavalières montées sur leur âne, etc...
Les villages traversés, conservatoires du passé, pérennisent
l'immuable. Seuls la mosquée et ses hauts-parleurs, les voitures et les
inscriptions arabes, détonnent sur le fond de brique crue et de pauvreté
biblique
Arrivés à Memphis, nous fûmes déçus, car 11 ne reste
pratiquement aucun vestige de l'ancienne capitale, construite en brique crue.
Elle a disparu progressivement suite à la construction d'Alexandrie dont le
rayonnement éclipsa l'ancienne cité.
L'incurie de l'administration des Mamelouks favorisa, par
leur mauvais entretien, la destruction des digues qui protégeaient la plaine,
et Memphis des crues du Nil.
Un petit musée local a recueilli le plus grand sphinx
d'albâtre monolithique d'EGYPTE et une statue encore plus colossale, en
calcaire, de Ramsès II (entière elle mesurait 10 mètres de haut).
En repartant de Memphis, engloutie Sous les tonnes de terre
charriées par les crues successives du Nil, nous avançâmes vers le désert. Au
loin se détachait la pyramide rhomboïdale de Dahchour.
Arrivés à Saqqarah, nous découvrîmes le plus remarquable
ensemble funéraire d'EGYPTE, restauré par un archéologue français J.P. LAUER.
La pyramide à degré au centre, est très impressionnante par sa taille.
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On entre dans l'enceinte de la nécropole, enceinte formée par un mur à bastions et à redans,
par une belle rangée de 40 colonnes fasciculées. Dans l'enceinte, se déroulait
la fête du jubilée, le Heb-Sed, sorte de justification nécessaire de la charge du Roi.
Cette nécropole avait été fondée par le roi légendaire Menès, qui aurait réuni les
couronnes de Haute et Basse EGYPTE en une seule, aidé de son vizir et
architecte INNOTEP, Inventeur de la colonne en pierre. Le style très dépouillé des
constructions donne
un aspect très moderne à l'ensemble.
Nous pénétrâmes dans la mastaba - tombeau plat typique à l'EGYPTE - du souverain Mere-Rouka
(5.000 ans avant J.C.).
Ce tombeau ne comporte pas moins de 50 salles, certaines étant sans ouvertures (portes,
etc...), l'âme du défunt occupant les lieux étant supposée traverser les murs.
Remarquablement restauré, il est le plus grand d'EGYPTE.
Nous ne pûmes visiter les souterrains complexes de la pyramide à degrés, à cause d'un
risque actuel d'éboulement dans le couloir d'accès, mais nous visitâmes la pyramide
d'Ounas dont la superstructure
- une butte de terre couverte, d'après mes souvenirs, d'un parement de
calcaire, a presque complètement disparu.
II n'y a pas beaucoup d'aération dans la salle du
sarcophage, mais cela ne nous empêcha pas d'admirer les murs couverts d'inscriptions hiéroglyphiques
sculptées et le toit en V de la salle du tombeau, constitué d'énormes blocs de calcaire.
Sorti de la pyramide, je pris encore une photo de l'ensemble
de la nécropole et un Egyptien qui se trouvait là, feignant de tailler une pierre, me réclama un
bakchich !
Après
Saqqarah, nous nous rendîmes dans un restaurant ombragé et frais, en plein air, en
bordure d'un canal d'irrigation, entouré de roseaux et d'arbres.
Nous mangeâmes plusieurs plats aux goûts européens, et des spécialités locales : fromages
frais épicés...
A noter qu'en EGYPTE, le fromage ne semble pas se servir avant le dessert, seulement
occasionnellement, quoiqu'il existe de nombreux fromages "Vache qui Rit" (sous
licence), fromages de chameau, de chèvre, etc...
Comme dans ce voyage touristique les boissons étaient en sus, il fallait être très prudent
avant de choisir, par exemple, du vin égyptien, très alcoolisé mais au demeurant très correct, qui coûte plus de 60 FF la bouteille
de 75 cl au restaurant.
On peut toujours se rabattre sur les eaux minérales (toutes
produites sous licence française) à 75 piastres la bouteille de 1,5 litre (l livre égyptienne : 100
piastres). Chez l'épicier elle vaut 50 piastres. Ou encore sur la bière à 2 à 5 L.E. la
bouteille de 75
cl.
Au bord du canal, on pouvait contempler une scène pastorale
sur la rive opposée : une famille, 2 femmes, plusieurs hommes, 2 petites filles vaquaient à leurs
occupations sous un grand arbre couvrant de son ombre une cabane ressemblant à une étable, autour de
laquelle un âne, une vache et une chèvre se reposaient. Cette scène évoquait à mon âme un tableau
de peintres du 18ème siècle, tel que Claude Gelée le Lorrain en a peint . ou encore la scène de
nativité.
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Surprise : les toilettes du
restaurant étalent payantes ! Tout est bon pour alléger la bourse du touriste.
Nous repartîmes vers la grande
pyramide de Cheops que nous visitâmes.
Je ne dirai pas grand chose de ce monument tellement connu,
"visité mille fois", simplement que la "grande galerie", sorte de
rampe d'accès conduisant à la "chambre du roi" est très longue et
la hauteur de son plafond élevé.
Comme je l'avais entendu dire par
d'autres visiteurs, j'ai pu constater qu'il fait lourd et chaud dans la
pyramide, et cela se comprend si l'on sait que malgré l'intense
circulation des visiteurs, l'aération est toujours assurée par 2
conduits de ventilation naturelle, traversant d'Est en Ouest la
pyramide. Ces conduits, de section carrée, font une centaine de
mètres de long et une trentaine de cm de large !
Il n'y a aucune inscription dans la
pyramide, sauf le nom de Kufu (nom égyptien du roi, dont la déformation
grecque est Kheops) peint sur des blocs situés dans 5
compartiments, séparés en empilement, au dessus de la chambre du roi.
Compartiments prévus par les constructeurs pour servir de protection
contre d'éventuels éboulements et non accessibles aux
touristes.
J'ai appris du guide - et ce n'est
un secret pour personne - que l'ordre Rose-Croix réserve à une certaine période
de l'année la pyramide pour ses rituels d'initiation.
L'ordre Rosé-Croix fait une large
place dans ses enseignements à la contribution philosophique, scientifique,
médicale (médecine "naturelle") de 1'EGYPTE antique.
Certaines sociétés d'enseignement
traditionnel et initiatique affirment que la pyramide ne fut pas un tombeau,
mais un temple initiatique. Elles avancent pour cela
l'existence de proportions géométriques - preuves de connaissances
mathématiques étendues, possédées par son (ses) architecte (s) - et
d'un positionnement des axes de l'édifice par rapport aux étoiles (cf "Le Secret de
la grande pyramide", Editions rosicruciennes, Villeneuve-St-Georges), se
justifiant plus pour un usage solaire, symbolique et
mystérieux, que pour un simple usage mortuaire, d'autant qu'on n'a trouvé
aucune inscriptions usuelles concernant le mort et aucun
couvercle de tombeau.
L'archéologue Jean-Pierre ADAMS,
dans on livre "L'archéologie devant l'imposture" réfute tous ces
arguments en démontrant que tous les tombeaux étalent construits suivant des
règles précises égyptiennes et que les prétendus mystères sont
explicables.
L'idée qui nous vint à l'esprit,
est que la pyramide fut d'abord un tombeau et fut utilisée par la suite,
depuis Thoutmosis IV (1425-1408 AJC), comme la tradition initiatique
l'indique, en tant que temple d'initiation, alors que la pyramide
était depuis longtemps abandonnée et pillée, (il faut savoir que le
pillage était parfois organisé par les pharaons suivant et
prêtres eux-mêmes).
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Une autre idée m'était, par ailleurs, venue concernant la
première pyramide construite en EGYPTE, celle à degré de Saqqarah.
Une des raisons de sa construction fut peut être le besoin
de se prémunir contre le pillage, en construisant une première mastaba (tombeau
plat) fictive, sous laquelle est enterrée très profondément la chambre
funéraire , puis une autre plus réduite au-dessus (2ème degré de la pyramide)
...et c'est ainsi que, peut-être, l’idée de la pyramide dû naître. Mais tout
ceci n'est qu'élucubration, difficilement prouvable scientifiquement.
Le soir, nous visitâmes un magasin de reproductions de
papyrus anciens. Une jeune femme du magasin, parlant français, nous a montré la
technique artisanale encore employée pour la fabrication
du papier. Sur les 5 faces de la tige triangulaire du
papyrus, sont découpées trois longues lamelles, écrasées ensuite au marteau, et
"dégorgées" de leur sève, en étant trempées dans l'eau, cette opé-
ration est renouvelée pendant une dizaine de jours. Ensuite,
les tiges sont entrecroisées afin de former la feuille qui sera pressée et
séchée.
Cette jeune Egyptienne, qui parlait si bien le français,
portait un voile blanc, très esthétique, qui lui couvrait le cou et la tête. Je
demandai à notre guide si c'était une signe d'intégrisme, mais il semblerait
que ce ne soit que l'expression de la recherche d'une pureté spirituelle. Cette
jeune fille, dont la
beauté et l'intelligence énigmatique m'intriguent, avait
appris le français au Caire, sans aucun séjour linguistique en FRANCE.
Le groupe, à qui l'on avait servi gracieusement du thé et
des sodas, s'est précipité pour acheter ces papyrus, malgré leurs prix élevés.
Le soir, nous prîmes le train-couchette en partance de la
gare surpeuplée du Caire. Hommes et chèvres n'hésitent pas à traverser les
voies entre deux quais...
Le train moderne, de construction allemande, datant de 76 ou
78, est parti à l'heure, mais a pris 4 h de retard au cours du trajet.
Au départ du Caire, la voie longeait un quartier de
bidonville (et de miséreux), un des plus laids rencontrés au cours des mes
voyages. Des personnes du groupe se demandaient comment pouvait-on vivre dans
de tels logements, entourés de ferraille et de dépôts d'ordures ? Certains
prirent même des photos.
Par contraste, le train était d'une propreté étonnante (le
gérant étant la Compagnie des wagons-lits). Le dîner, en barquette, était
correct.
Tout le long du Nil , à la sortie du Caire, sont construits
des fours à briques artisanaux, avec leurs grandes cheminées d'usine XIXe
siècle.
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Le lendemain, au lever du jour, les paysages qui se
découvraient à nos yeux, étaient ceux du Nil sur la droite, avec quelques
felouques (1) ou longues péniches à moteur, et à gauche les éternelles scènes
de paysans travaillant sans machine.
Nous aperçûmes, avant d'arriver à Assouan, une petite ville
dont l'étrange caractéristique était la forme des toits en dômes, ou tétons, en
brique crue. Cette forme d'architecture serencontre aussi à El Oued, en
Algérie, une ville de la région du Souf, au Sahara.
Certaines maisons étaient décorées de fresques naïves,
peintes, représentant soit un moyen de transport - avion, bateau, chameau -
soit un lieu saint de la Mecque - Kouba - Grande Mos-
quée -. Cette fresque, ancêtre de la bande dessinée, est en
fait le compte-rendu du voyage d'un pèlerin à la Mecque.
Débarqués à la gare d'Assouan sous un soleil aveuglant et
par une chaleur torride, nous fûmes conduits au Kalabsha, Hôtel froid, de style
socialiste, mais ne fonctionnant pas pour autant
de manière trop"socialiste"... L'eau chaude et
froide, la climatisation (bruyante) et
même les ascenseurs (qui nécessitent un liftier car ne s'arrêtant pas en face
d'une porte), fonctionnent...
Au repas, nous découvrîmes une délicieuse boisson au goût de
grenadine : Infusion rouge, préparée à partir de gousses d'églantier carcade
(ou carcadet).
L'après-midi débuta par une promenade en felouque. Notre
embarquement s'effectua sur le quai de l'hôtel voisin, le "Cataract
Hôtel". Cet hôtel, véritable palais du siècle dernier, témoignage
d'un mode de vie révolu, s'harmonise, par ses couleurs
chaudes et sombres, merveilleusement avec son jardin aux essences exotiques, et
le paysage chaotique environnant.
Les 5 felouques ayant pris notre groupe firent la course,
profitant des courants eu N11 et des variations de la brise à la plus grande
joie des passagers. J'eus le temps d'apercevoir un ibis,
le seul que j'aie vue sur le N11 , où du moins je le crus
car les ibis de l’antiquité ont disparu du pays.
Nous accostâmes en dessous du mausolée de l'Agha Khan, vaste
tombeau au forme de mosquée, de style fatimide.
En montant vers le monument, nous fûmes encore assaillis par
de nombreux marchands de babioles et souvenirs divers. Sur les marches
surchauffées par le soleil, déchaussés selon la coutume avant d'entrer dans le
monument, nous exécutâmes une danse sautillante, qui aurait put faire fureur un
samedi soir ... Ce qui caractérise l'édifice, c'est son austérité, excepté le
tombeau lui-même, en marbre de Carrare, ciselé d'arabesques délicates et subtiles.
Une rose était déposée sur le tombeau. Nous apprîmes de la
guide l'histoire de cette rose.
Il y a de nombreuses années, l'Agha Khan - Chef spirituel de
la secte musulmane des Ismaéliens, homme immensément riche, à qui l'on verse
(ou versait) son poids d'or chaque année - tomba
amoureux d'une jeune française. Ancienne couturière, devenue
(1) style d'embarcation à voile latine.
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Miss France et mannequin. Intelligente, .elle sut plaire de
façon durable à ce prince. Il l'épousa et elle se convertit à l'Islam.
À la mort de son mari, la Begum (nom de la femme de l'Agha
Khan), avec l'Immense fortune qu'elle possède, fit construire ce grand mausolée
dont l'édification en pierre de taille dura 2 ans. Cela pour
accomplir le souhait de son mari de rester dans cet endroit qu'il avait
le plus aimé, proche de sa villa
d'Assouan, dans ce site lunaire, coupé par les cataractes
aux eaux bleues du Nil.
Selon une autre source, 11 serait enterré dans un cimetière,
tel un pauvre, suivant la coutume musulmane.
Toujours en vie, la Begum fait mettre chaque jour cette rose.
Ensuite, eut lieu une visite rapide du parc botanique Lord
KISHNER. La guide d'Assouan - une Copte, à la peau très foncée, professorale,
mais néanmoins convaincante - nous expliqua toutes les différences
entre les variétés de palmiers (25 espèces dans le Parc) et
nous fit une présentation morphologique de certains arbres
(kapokier, cacao, eucalyptus...).
Dans ceux qui bordaient le Nil, nichait une importante colonie de
hérons pic-boeufs que nous eûmes le privilège de photographier de près.
Après la visite, un certain nombre d'entre nous, choisîmes
la proposition de notre pilote de felouque d'aller voir un village
nubien plutôt que de retourner à l'hôtel.
Ce que nous vîmes, fut un ensemble de maisons assez pauvres,
recouvertes de chaux (certaines comportant des fresques racontant
le voyage à la Mecque), puis une école dont une peinture murale,
propagande à la gloire de l'armée m'avait frappé, et un bâtiment
bariolé de peintures criardes, vertes, jaunes et rouges, qui s'est
révélé être une mosquée !
Nous découvrîmes aussi, une rue avec une fresque étrange, représentant
une sorte d'ange ailé, à moitié centaure, inspiré peut-être
de la cosmogonie islamique iranienne.
Un petit garçon qui nous accompagnait nous fit voir sa maison.
Nous pénétrâmes à l'intérieur. Nous aperçûmes une grande cour
carrée, fermée, en terre battue, servant de basse-cour, de dépôts de
détritus et d'incinérateur en son centre, et traversée de fils pour
étendre le linge et les voiles noirs, lavés, des femmes.
La chambre des parents était occupée par un grand lit à baldaquin
en fer noir et cuivre jaune. Au plafond voûté, était suspendu un
système de rangement constitué par des bassines,
maintenues par des courroies.
Après avoir eu droit à un verre de thé, nous retournâmes vers la
felouque qui nous attendait.
Nous assistâmes à un combat entre un bélier et son
propriétaire qui nous fit bien rire : l'animal, d'après le guide, ne voulait pas
être emmené pouf être mangé à la fête de l'Aïd-el- Kebir qui
devait avoir lieu dans deux jours…
- 11 -
Voguant lentement vers l'hôtel avec le groupe, je discutai
avec le guide et le pilote, un Nubien à peau très sombre, qui se
révéla être intelligent et assez cultivé. Il connaissait assez bien
l'Anglais et le Français et même l'Italien. Sa culture sur les
pays développés devait s'être développée au contact des
touristes.
Il était très curieux et me posa des questions sur des tournures
de notre langue afin d'améliorer son Français, sur le prix de notre
voyage au départ de FRANCE et sur le niveau du SMIC
là-bas...
J'appris que son bateau, en sycomore, tout rafistolé, dont les
mâts brisés et réparés à l'endroit de la brisure, en étant
entourés par des bandelettes de cuir clouées, appartenait à un autre
propriétaire, lequel le lui louait forfaitairement à la journée
environ 100 FF. Ses gains étaient très aléatoires suivant la saison.
Le vent du soir étant tombé, la felouque ne faisait plus que du sur
place. Le guide nous proposa de descendre à un endroit situé à 20
ou 30 minutes de l'hôtel, ceci pour deux raisons : l'une pour
nous faire gagner du temps, l'autre étant qu'il est interdit à
ce genre d'embarcation de circuler sur le fleuve après la nuit
tombée.
Notre groupe refusa alors de payer les 20 FF convenus pour le
tour.
Le batelier proposa alors - semble-t-il, par bonne foi - de demander
à un bateau à moteur de nous conduire à l'hôtel, ce qu'il fit.
Cet esclandre, où l'on accusait le batelier de vouloir nous
gruger, me mit mal à l'aise. Etant étranger au pays, il me semblait
inconvenant d'accuser un Egyptien d'un délit, somme toute, peut-être
imaginaire. Il faut toujours éviter ce qui peut ressembler à du racisme,
surtout connaissant la susceptibilité des musulmans. Par ailleurs, il est assez
gênant d'avoir un comportement mesquin dans un pays pauvre.
Le soir, à la tombée de la nuit, quelques uns d'entre nous
convîmes de visiter le Souk d'Assouan.
J'avais décidé de tout photographier en lumière naturelle, avec un
pied. Je me débrouillai tant bien que mal avec les commerçants pour obtenir
d'eux l'autorisation de prendre leur échoppe.
Comme à la Samaritaine à Paris, à Assouan, ville perdue au Sud de
1'EGYPTE, on trouve de tout, même des orgues électroniques, des pistolets
d'alarme, des magnétoscopes, des machines
domestiques de toutes sortes, des photo-copieuses
libre-service (!), une crosse déclencheur d'appareil photo... Mais ce
n'était pas le thème de mes prises de vue.
Dans les magasins de souvenirs, on trouvait des pierres fines mais
je n'ai pas su, en particulier, si les alexandrites taillées
étaient authentiques...
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Je fis des photos pittoresques de rues la nuit, d'une patrouille
de police en jeep soviétique, de magasins aux dimensions de ceux du
marché aux Puces. Un tenancier d'une herboristerie m'a
demandé expressément de le photographier.
Chez un marchand de papyrus pour touristes, j'assistai à une scène
pénible. Après que j'eusses pris la photo, le petit frère du
marchand me demanda un bakchich. Le grand frère , qui m'avait
invité avec une amabilité excessive à prendre en photo, sa boutique, voyant cela
se mit en colère et à bourrer littéralement des côtes de son
petit frère.
Le lendemain, attendant dans un magasin un hypothétique déclencheur
qui ne vint jamais, j'observais les marques franches, viriles,
mais brutales, d'amitiés entre le fils du commerçant et son copain.
Les témoignages d'affection comme se tenir par les épaules, ne
sont pas exempts. de coups de poing
dans les côtes à la grande joie de tout le monde...
J'avais eu un autre exemple d'agressivité dans le village nubien. Un
garçon, d'un petit groupe de 2 ou 3 enfants de 14-15 ans, avait
ramassé une pierre d'au moins 10 à 15 kg et l'avait jeté en
direction d'un chien (style "dingo" jaune) qui,
heureusement ne dormait que d'un oeil et avait eu le temps de fuir de
justesse. Il avait bondi en menaçant les enfants de ses crocs et
cela les faisait rire.
Dans un pays bouddhiste
(1), jamais on n'aurait assisté à pareil spectacle car ils ont
le respect des vies animales. Il est triste de constater qu'au
contraire, dans les pays musulmans, on fait peu cas de la vie des
animaux, surtout des chiens (2).
(1) bien que j’ai pu constater une certaine dureté des
adultes, pour les animaux de bas dans l’Himalaya tibétain.
(2) Cet aspect de la mentalité musulmane ne m’étonnait pas
outre mesure, pour avoir eu l’occasion de voir aussi en Algérie, une certaine
agressivité, voire cruauté latente entre les gens et les animaux (3).
Nous partîmes vers l'obélisque inachevé, gigantesque
monument à la patience des bâtisseurs antiques.
Avant d'y arriver, nous passâmes à côté de tombeaux de marabouts
(ou bien de chapelles coptes désaffectées), certains très anciens et
n'ayant pas, hélas, résisté aux ravages du temps.
Ici, les habitante, soit par manque d'argent, soit par manque
d'intérêt pour leurs monuments, ne se sont guère préoccupés d'entretenir
les témoignages du passé.
Au pied de l'obélisque, nous nous prîmes collectivement en photo,
histoire de nous donner une échelle du monument.
Ce dernier, semble avoir été inachevé pour des raisons techniques
: défaut ou fissure étant apparu dans la masse du granit.
Après, nous avons été contempler et traverser le
"Bas-Barrage" d'Assouan, construit par les Anglais en 1902 et
surélevé plusieurs fois par la suite.
Il est très esthétique, tout en bloc de pierres calcaires taillées.
C'est le seul d deux barrages, dont la production électrique se soit maintenue
au niveau normal prévu. Actuellement, une société franco-allemande est
entrain, par la construction d'un tunnel dans le rocher sur le bord
ouest, d'adjoindre une ou plusieurs turbines supplémentaires.
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Le second barrage d'Assouan, le Haut-Barrage, prochain lieu de
visite, fut construit par les Soviétiques entre 1962 et 1964.
C'est un ouvrage impressionnant par ses milliards de tonnes de
blocs granitiques, posés les uns sur les autres, et renouant avec la tradition
du gigantisme de 1'EGYPTE antique.
A sa base, l'ouvrage fait 900 mètres de large. A l'une de ses
extrémité, un grand monument représente, par ses trois colonnes
élancées dans le ciel, une fleur de lotus éclose. Il symbolise
l'amitié indéfectible soviéto-égyptienne qui dura jusqu'au
départ de tous les conseiller soviétiques en 1972, sous la
présidence de SADATE... (il semblerait qu'actuellement, des démarches
soient entreprises par le président MOUBARACK pour rétablir les relations entre
les deux pays).
Nous apprîmes que le barrage, ayant permis d'irriguer environ
500.000 hectares de terre, est utilisé en dessous de ses capacités
normales de production électrique. Les Soviétiques ayant refusé de
remplacer les turbines défectueuses, 2 sur 10 (?), sont en état de
fonctionnement et le barrage se dégrade. Un projet américain étudie
la possibilité de remplacer les turbines soviétiques par des turbines américaines.
La guide nous indique que l'électricité n'est pas chère en EGYPTE,
environ 10 centimes français / Kw. Pratiquement tous les Egyptiens
auraient l'eau courante et l'électricité.
(Note particulière du guide : les Egyptiens – fanatiques du football
- préfèrent acheter un téléviseur en premier équipement domestique
électrique, plutôt qu'un réfrigérateur !).
Actuellement, il y aurait une télévision pour 5 maisons, ce qui est
possible, vu le nombre d'antennes vues dans les villages traversés.
Il existe 2 chaînes de télévision qui diffusent parfois, pour un
court moment, des programmes en Anglais et Français, ce que j'ai pu
constater à l'hôtel.
Pour revenir au barrage, depuis sa mise en eau, de
nombreuses espèces de poissons ont été introduites, permettant une exploitation
industrielle de la pêche. Le poisson coûte en moyenne
2 L.E. le kilo. Par comparaison, la viande coûte 5 livres et
le poisson de mer 5 livres (si l'on en trouve...). Pour se
faire une idée de ce que cela peut représenter pour un Egyptien,
nous indiquerons que le SMIC est ici de 1.500 FF environ, et le salaire d'un ingénieur
de 5.000 FF (ce qui expliquerait, toujours d'après la guide, le
fuite des cerveaux à l'étranger).
Après ces visites, un petit voyage en bateau nous conduisit
à l'île de Philae, située entre les 2 barrages.
Ce magnifique temple, d'époque ptolémaïque - période de domination
de 1'EGYPTE par la famille PTOLEME, souverains d'origine grecque,
avant le domination romaine - a fait l'objet d'un sauvetage exemplaire par
l'ITALIE, avec l'aide financière de 1'UNESCO.
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Le site, chaos de gros rochers granitiques ronds, archipels
d'îles, est exceptionnel. Le temple est un des plus gracieux que l'on puisse
voir en EGYPTE (le style égyptien étant en général
colossal).
Notre guide copte, qui, en 2 jours confirmait sa qualité
d'enseignante, nous donna beaucoup de renseignements, mais dont je n'ai pu tous
me souvenir. Elle nous montra une grosse pierre encastrée dans un pylône du
temple, contrairement aux habitudes d'égalisation de terrain des constructions
égyptiennes. Cette bizarrerie avait en fait une raison. D'après une légende
égyptienne, l'une des
larmes de la déesse de la fertilité - Isis -, se serait
solidifiée ici, cette solidification aurait donné ce gros rocher.
Le temple, depuis l'origine, était consacré à la déesse Isis. Puis un amalgame étrange -
favorisé par l'ignorance du peuple et la force des traditions - exista entre le
2ème et le 4ème siècle entre Isis et Marie, mère de Jésus, jusqu'à
ce que l'Eglise, au nom de St Athanase (295 - 575), qui luttait pour la
reconnaissance de la divinité de la Vierge, par l'Eglise, fasse disparaître
toute
trace du culte d'Isis.
Le lendemain, nous sommes repartis de bonne heure visiter
successivement les sites de Kom Ombo et Edfou.
Qu'il était agréable de quitter Assouan où pendant 5 jours
nous avions vécu dans une atmosphère de four du Sud, au mois de Juin, et où
tout effort et sommeil étaient pénibles.
Comme Yannick, un collègue de bureau, globe-trotter
sympathique, ayant visité presque tous les pays et ne redoutant pas les climats
tropicaux, ne voulait pas mettre la climatisation dans notre chambre commune,
la transpiration mouillait littéralement nos draps. La climatisation du bus
semblait un véritable paradis à côté de l'atmosphère étouffante de la chambre.
Après 100 km, nous arrivâmes vers 8 h du matin au temple de
Kom Ombo, ayant plus subi les outrages du temps que celui de Phllae. Malgré
tout, on peut encore y deviner la succession de
Salles : salles hypostyle, Pronaos, Naos, Sanctuaire,
participant au schéma classique des temples égyptiens.
Les seuls souvenirs que mon esprit ait conservés, sont le
Nilomètre, et une fresque représentant les instruments chirurgicaux de l'époque
: forceps, scie, pince, balance, aiguilles, cuvettes
et une scène d'accouchement. Ce que nous appris la guide
concernant la médecine égyptienne, c'est son caractère immuable, très imprégné
de pensée magique. L'existence de forceps m'étonna.
L'accouchement sur une chaise percée, visible sur la
fresque, est encore pratiqué dans le sud de l’EGYPTE.
Le Nilomètre, quant à lui, est un vaste puits dans lequel on
descend par un escalier en colimaçon. Cet édifice avait pour rôle de mesurer
les crues du Nil et donc de permettre aux prêtres de calculer les Impôts (ou
dîmes) que devaient payer les paysans au Temple.
Le soleil du petit matin emplissait le temple d’ombres
allongées, mystérieuses, et l’auréolait d’une lumière rosée.
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Après cette visite, sur la route, nous croisâmes un camion
chargé de chameaux qui semblaient poser fièrement pour la photo que je pris
dans leur direction.
Arrivés au temple d'Edfou, en consultant nos guides Bleu,
Hachette, Nagel , Jeune Afrique,
etc... nous apprîmes que celui-ci, par la conservation parfaite de ses toitures
et colonnes, était le plus complet d'EGYPTE.
Mais, comme partout ailleurs, la plupart de ses stèles
avaient été martelées par le zèle iconoclaste des chrétiens d'EGYPTE, lorsque
leur religion réussit à s'imposer au IVe siècle.
Ainsi voit-on souvent, au cours de l'histoire, les
persécutés se transformer à leur tour en persécuteurs, au moment où ils
deviennent majoritaires.
L'intérieur du temple d'Edfou est très sombre, surtout le
fond, - le sanctuaire - encore appelé le "saint des saints", et les
gardiens par un jeu habile de miroirs amènent la lumière éclatante de
l'extérieur vers les salles où deux ou trois objets : statue d'Horus, bateau en
bois, niche à statue, sont exposés.
L'après-midi, après être descendus à l'hôtel Isis, nous
eûmes quartier libre à Louxor.
Nous nous promenâmes dans la ville. Comme nous avions déjà
épuisé notre argent de poche, la ténacité des marchands rencontrés le soir,
n'eut pas raison de nos refus d'acheter. Les changeurs allèrent jusqu'à nous
proposer 17 L.E. pour 100 FF !
Nous pûmes, à son ouverture vers 16 h, visiter le musée
archéologique de la ville : un grand bâtiment rectangulaire moderne, en brique
sans fenêtre, dans un jardin bien entretenu. Celui-ci est conçu dans le style
actuel des musées : semi-obscurité, pièces exposées choisies parmi les plus
belles, éclairage mettant en valeur les détails ou objets dignes d'intérêt.
L'effet obtenu est une réussite.
Mon attention avait surtout été retenue par une tête
colossale d'Aménophis IV où la sculpture des traits donne au visage un aspect
étonnement expressif. Une statue de Thoutmosis III enfant a le visage illuminé
par un sourire, un des plus parfaits que l'on puisse voir dans les oeuvres
égyptiennes.
Devant une tête d'Akhenaton, au visage maigre et mystique,
j'ai rendu hommage à ce souverain, premier fondateur du monothéisme.
Ensuite, je visitai deux églises coptes qui, comme celle
visitée le soir dans le souk d'Assouan, sont décorées de peintures récentes de
style réaliste et naïf, représentant des scène bibliques.
Aucune de ces églises ne semble receler d’œuvres très
anciennes (sauf une, visitée plus tard, possédait une icône de la vierge placée
à côté de l'iconostase, partie fermée des églises
orthodoxes). Peut-être ont-elles été détruites ou pillées
dans les siècles passés.
J'aurais bien aimé connaître cette communauté copte qui
s'est maintenue, surtout dans le Sud de 1'EGYPTE, et qui a bénéficié, malgré
quelques périodes de persécution, d'une relative tolérance
de l'Islam. Nos deux guides d'Assouan et Louxor étaient
coptes.
D’après des personnes les connaissant, ce sont des gens très
accueillants.
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Des dizaines de calèches sillonnent la ville, certaines
recouvertes de cuivre jaune clinquant. Tout comme les pilotes de felouque, les
cochets ne sont pas propriétaires de leur véhicule.
Nous fîmes connaissance d'une nouvelle guide, habillée de
façon voyante et nous sifflant comme un homme pour nous appeler, amusante et
gentille.
Avec elle, nous visitâmes successivement les temples de
Karnac et Louxor.
Celui de Karnac m'a vraiment impressionné par sa salle
hypostyle, forêt de 154 colonnes, dont certaines s'élèvent jusqu'à 20 mètres de
haut et mesurent à la base 5 mètres de diamètre.
Par sa superficie, Karnac est le plus grand temple du monde.
C'était le pôle spirituel le plus Important du pays. Au 4ème siècle, le temple
servit de monastère chrétien.
Au début de la visite, nous eûmes l'amusement de nous voir
accompagnés par une chèvre qui avait apprécié nos gâteries.
Ce fut notre symbole de Karnac. Une allée aux mille
"Sphinx", à tête de bélier, nous conduisit au temple. Cette allée
reliait auparavant Karnac au temple de Louxor.
Un gardien me permit de monter sur les monuments pour faire
des photos, et m'affirmant ensuite l'interdiction de cet acte et le risque
encouru par lui, en profita pour me demander
un bakchich (!).
La guide nous décrivit surtout les différences de style
entre les corps successifs de bâtiments, nous montrant le réalisme plus affiné
et gracieux des sculptures ptolémaïques par rapport
aux précédentes. Des sculptures en creux de cette époque, à
la place de sculptures en plein, évitèrent l'usurpation par les successeurs des
monuments construits avant eux.
La guide nous expliqua la fonction du lac sacré, un grand
lac artificiel, construit pour les festivités d'Amon-Râ, le Dieu soleil. Il
servait souvent pour des cérémonies nocturnes con-
cernant le voyage du défunt dans l'au-delà.
Après Karnak, nous finîmes la journée par la visite du
temple de Louxor. Celui-ci avait aussi son rôle à jouer dans le rite de Karnak,
et de grandes processions pouvaient aller d'un temple à l'autre, par l'allée
décrite plus haut.
Quelque chose choque au premier abord : c'est la présence
d'une mosquée au milieu du temple. L'UNESCO et la population n'ont pu, depuis
des années, réussir à se mettre d'accord pour le déplacement de cette mosquée
du Ile siècle après J.C.
Le lendemain, nous nous sommes levés trop tôt, en raison du
décalage horaire, dû à la fête du Ramadan qui commençait.
- 17 -
Après le petit déjeuner, un bateau nous conduisit à la rive
opposée du Nil. Nous trouvâmes évidemment les marchands, véritable
"sangsues" avides de nos derniers sous...
Aucun site ne m'a plus frappé (à part la ville de San
Francisco, les parcs nationaux américains, Anduze et St Guilhem-le-Désert dans
les Cévennes) que ceux du temple de Der El Bahari
et la vallée des rois égyptiens.
Le temple de la reine Hatchepsout, aux lignes linéaires et
très modernes, contraste avec la falaise verticale à laquelle il est adossé.
Cette souveraine et Cléopâtre, furent les 2 seules
grandes reines d'EGYPTE.
Hatchepsout usurpa pendant 20 ans le pouvoir à son neveu qui
se vengea à la mort de sa tante, en martelant toutes ses cartouches sur ses
monuments. Une seule cartouche subsiste dans le
temple de Deir El Bahri.
La vallée des Rois ressemble à un sentier magique, montant
vers une haute montagne.
Dans cette Vallée, il était possible de photographier dans
les tombeaux en backchichant.
Après la visite de ces sites, nous virent un atelier de confection
de pots en calcite. Les pots, réalisés avec un outillage très rudimentaire -
marteaux, burins (pour l'ébauche), chignole à main avec "cuillères"
adaptables, de différentes dimensions (pour le perçage de la cavité intérieure
du pot), papiers de verre (pour le polissage), sont ravissants. Certains
pourraient être utilisés
comme pieds de lampe.
A la fin du séjour à Louxor, je relevais quelques prix dans
la rue :
1 piastre (environ 10 centimes français) pour le pain, 1,50
FF pour la bouteille de Coca-Cola petit modèle (à l'hôtel, elle était à 10 FF
environ).
Le soir, nous embarquâmes dans le train-couchette en
direction du Caire.
Dans le wagon-bar restaurant les membres du groupe
dansèrent. A ce moment, un serveur se joignit à eux. Il exécuta une danse du
ventre, avec un sens inné du rythme. Sa plus grande prouesse, fut de danser
pendant de longues périodes avec un objet - bouteille, verre plein d'un liquide
- en équilibre sur sa tête, au son du disco occidental. L'atmosphère était
"délirante" et tout le monde applaudissait ou claquait des mains au
rythme de la musique.
Inutile de dire que les boissons coulaient à flot,
encouragées par les serveurs et le danseur, qui poussaient à la consommation !
Seul un serveur ne participait pas à sa réjouissance et
semblait réprouver ce spectacle. Sans doute était-il musulman et était affligé
par ces libations en période de Ramadan qui prône jeune et abstinence pour ses
fidèles...
Le lendemain, à la descente du train, nous fûmes directement
conduits au Musée égyptien du Caire, vieux musée vétusté du début du siècle,
possédant des trésors fabuleux, dont celui de Toutankamon.
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Les pièces exposées sont très belles, mais mal présentées.
Beaucoup de momies, de sarcophages même des meubles, des
papyrus, des fresques, des statues, des chars d'apparat, des bijoux sont
présentés. Le guide Bleu décrit en détail tous ces trésors.
L"après midi se termina par la visite du Caire. Nous
vîmes le "bidonville des chiffonniers"où une nouvelle Thérèse de
Calcutta - sœur Emmanuelle - s'évertue de sortir de la pauvreté ses habitants,
le quartier copte, très oriental avec ses jardins clos de hauts murs, la plus
vieille église copte d'EGYPTE, en partie en bois, en mauvais état, construite
au-dessus d'une grotte où se serait réfugiée la Sainte-Famille, la Citadelle,
vieille forteresse turque sur la-quelle est construite la mosquée d'Albâtre, un
joyaux de l'Egypte, datant du règne du Calife Mehemet Ali.
Deux cadeaux furent remis par le roi Louis-Philippe à
Mehemet Ali et furent placés dans le monument : une pendule qui n'a jamais
marché et un lustre d'une dimension lui permettant d'occuper toute la coupole
centrale de L'Edifice.
Enfin, nous fîmes du lèche-vitrine dans le bazar (souk) de
Khan El Khalili.
J'y trouvai une alexandrite (fausse) de 4 grammes pour 12
L.E. Le soir, nous couchâmes à l'Hôtel Holidays Inn.
Le lendemain fut jour du retour qui s'effectua en avion sans
incident.
Les souvenirs que je garde de l'EGYPTE sont sa beauté, le
fort contraste désert, Vallée du Nil, qui modèle toute la physionomie du
paysage, le côté attachant et très accueillant de ses habitants.
Nous pouvons penser que le retard économique
(sous-développement) a du mal à être vaincu, sans doute en raison du problème
démographique et de l'inertie des mentalités, malgré les qualités
d'intelligence de son peuple.
L'influence du côté dogmatique et fanatique de l'Islam et du
réveil de son courant "intégriste" contribua aussi à ce retard.
Mais des potentialités existent, le changement démocratique
noté plus haut, une croissance industrielle et une classe intellectuelle
importante (?) qui font put-être espérer dans l'avenir du pays.
(3) Au sujet des aspects violents de la religion musulmane
L’exemple de la vie guerrière et intolérante de Mahomet,
aussi que les nombreuses exhortations à la violence et les nombreuses menaces
de punitions du Coran, ont eu et ont toujours une influence profonde sur les
cœurs musulmans.
Voici quelques exemples de cette intolérance, dans les
versets du Coran, contre ceux qui ne croient pas à sa doctrine, c’est à dire
les « infidèles » et « associateurs » _ intolérance, elle
même inspirée par l’intolérance juive de l’ancien testament (Bible
hébraïque) :
Mais, pour être honnête, il faut aussi signaler qu’il y a
aussi des versets prônant le dévouement aux autres :
II-172-186-211-217-257, III-194, IV-9-60, V-3-11 …