Hypocondrie

 

 

La médecine progresse. Mais la peur de la maladie gagne du terrain et les hypocondriaques se font de plus en plus nombreux. Mieux les comprendre permet de les aider.

 

"La personne qui se préoccupe de manière abusive de sa santé ne fait pas du cinéma. Il faut reconnaître l’hypocondrie comme une vraie maladie !" affirme le Pr Michel Lejoyeux (auteur d’« Il n’est jamais trop tard pour vaincre sa peur de la maladie », aux éditions de la Martinière).
Hépatite C, risques liés aux OGM, aux pesticides, à la maladie de la vache folle… il ne se passe pas un jour sans que l’on découvre un motif d’inquiétude.
Ces menaces nous tracassent tous mais l’hypocondriaque, lui, se croit atteint.

 

L'expression d'un mal-être

L’hypocondrie affecte autant les hommes que les femmes et le nombre d’hypocondriaques croît avec la vulgarisation des savoirs médicaux.
Cette maladie peut se déclarer à la suite d’un choc psychologique, de la mort d’un parent à la suite d’une maladie, par exemple, ou témoigner d’une vocation médicale contrariée.

Elle sert toujours de masque à un mal-être. Incapable d’admettre qu’il est déprimé, anxieux, insatisfait de son travail ou de son couple, l’hypocondriaque choisit inconsciemment de désigner son corps comme siège de ses problèmes.

Les écueils à éviter

Les écueils à éviter avec un hypocondriaque sont bien sûr l’agressivité et la moquerie, mais aussi la menace directe du "psy" : lui expliquer qu’il devrait aller voir un psychologue a peu de chances de le convaincre. Comment un médecin de l’âme pourrait-il lui dire si la petite boule dure qu’il sent sous son genou est ou non une tumeur maligne ?

Pour ses proches, il s'agit plutôt d'entrer un peu dans son jeu pour ne pas nier son mal-être, mais en essayant de lui faire comprendre qu’il ne peut pas être atteint par la maladie à laquelle il pense.

Dans tous les cas, l’indulgence s’impose. "Chacun de nous a ses mécanismes de défense, il est important de tolérer la façon dont les autres s’y prennent pour exprimer leurs angoisses", conclut le Pr Lejoyeux.

 

L’inciter à parler de ses émotions

 

"L’hypocondriaque est en grande détresse, il emploie une manière détournée pour signifier son besoin d’attention, d’affection et d’écoute.

Pour lui venir en aide, on peut l’inciter à parler de ses émotions plutôt que de ses symptômes. Il a beaucoup de difficultés à trouver du plaisir dans son corps.

Plutôt que de l’entraîner dans des discussions destinées à lui faire comprendre qu’il se gâche la vie et gâche celle des autres avec ses phobies, mieux vaut l’inciter à trouver du bien-être physique.

Les activités sportives ou l’amour sont d’un meilleur effet que les arguments.

Rien ne sert de chercher à changer un hypocondriaque, mais on peut améliorer les choses en lui proposant des substitutions."

Pr Michel Lejoyeux Psychiatre

 

Comment rassurer ?

 

Il a parfois mal à la tête et songe à une tumeur du cerveau ?
Rassurez-le : si tel était le cas, il aurait des douleurs permanentes ; il s’agit vraisemblablement d’une migraine classique.
Il a parfois des vomissements ? S’il avait une tumeur digestive, il maigrirait de façon spectaculaire, il s’agit probablement d’une nourriture ou d’un médicament qui passe mal.

 

Le rôle du médecin

 

Bien sûr, si les symptômes persistent, il convient d’aller consulter un médecin.

"Mes conseils s’adressent aux proches des hypocondriaques bénins, ceux qui le sont assez pour être irritants mais pas suffisamment pour angoisser leur entourage", confie le Dr Cymes.

Avec les autres, mieux vaut se garder d’entrer dans les questions médicales et refuser de palper ou d’ausculter : il faut rester à sa place de conjoint (de frère, de père, de mère…) et introduire un tiers.

Le médecin généraliste est le mieux placé pour cela, c’est lui et lui seul qui s’occupe de santé !

 

Article actualisé le 23 novembre 2006

 

Source : http://www.dossierfamilial.com/html/art_726.html

 

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FRANCE 2 - Sentez-vous-bien - sentez-vous-bien

Résumé de l’émission « Sentez-vous bien » de France 2, su l’hypocondrie, du samedi 25 novembre 2006, 13h50.

 

Les intervenants :

 

Docteur Philippe Batel, psychiatre [1].

Dominique Lestra, psychiatre.

 

Hypocondrie : une vraie maladie

 

l'hypocondrie. Elle prête à sourire mais elle cache une vraie pathologie onéreuse pour la sécurité sociale et douloureuse pour ceux qui en souffrent. Sentez-vous bien a rencontré des hommes et des femmes dont la vie quotidienne est entièrement bouleversée par la peur de la maladie. Certains multiplient les examens et les visites chez le médecin. D'autres, au contraire, refusent de consulter de peur d'apprendre une mauvaise nouvelle.

 

Certains malades hypocondriaque ne veulent pas guérir, car il y trouve un bénéfice.

Ces derniers consultent souvent les médecins, mais ce n’est pas nécessairement du nomadisme médical.

 

Le profil de leur enfance est celle d’une enfance hyper-protégé ou celle d’une enfance négligée médicalement et sanitairement. Ou leur hypocondrie s’est développée suite à un traumas et/ou un choc.

 

Le malade, a la peur ou la phobie d’être malade. Celle-ci est l’hypocondrie. Celle-ci se transforme en conviction d’être malade.

Le malade aura toutes sortes de problèmes : problèmes d’intestins …

 

Sa croyance est délirante. Sa construction repose sur une interprétation. IL se forge une conviction. Et la force de la conviction est telle qu’il faut qu’il la partage avec son médecin.

 

Si le malade est dépressif, il peut y avoir des risques de complications suicidaires. Mais en fait, ils ont une terrible envie de vivre.

 

C’est une maladie de l’anxiété. Si la personne est prise par une passion, elle oublie de son hypocondrie.

 

Quels traitements ?

 

La maladie est prise en charge, par une écoute (par exemple, en cas de crise d’angoisse) … on l’amène au plus proche de la réalité. On essaye de lui faire comprendre petit à petit que ce n’est pas grave. Il ne faut pas la choquer, mais la mettre en confiance, pour lui faire prendre conscience de cette évidence.

On peut lui préconiser, contre l’anxiété et les montées d’angoisse, la relaxation, qui peut être remboursée ou la sophrologie. Si on ne trouve pas les causes, au moins, ces thérapies peuvent guérir les symptômes. En plus on prescrira le plus souvent des anxiolytiques et des antidépresseurs. En effet, il y a des hypocondries dépressives.

Les médicaments anesthésie l’angoisse.

 

Un traitement de fond par une psychothérapie analytique peut être conseillée, mais elle n’est pas remboursée.

 

L’hypocondrie est une vraie maladie, une vraie souffrance.

Ce malade imaginaire fait souffrir la famille, qui se sent impuissante. En fait, derrière l’hypocondrie, il y a un chantage affectif.

 

Attention, dans 1/3 des cas de maux pour lesquels on ne trouve rien, le diagnostic d’hypocondrie ou de dépression appliqué à ces cas, se révèle être une erreur médicale.

 

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Hypocondriaques, des malades imaginaires ?

 

Etre hypocondriaque c’est se croire en permanence malade alors que l’on est en excellente santé. Et cela peut devenir une vraie maladie ! Pour soi et aussi pour les autres...

 

L'hypocondrie se définit comme une préoccupation excessive de sa propre santé avec la crainte obsédante d'être malade.

En clair, l'hypocondriaque scrute les moindres manifestations de son corps et les interprète comme des symptômes. Ses craintes peuvent se porter sur un organe particulier, par exemple le cerveau, ou sur une fonction, comme l'appareil digestif. Elles peuvent aussi être liées à des maladies fortement médiatisées comme le sida ou le cancer.

 

Dans tous les cas, l'hypocondriaque est capable de décrire précisément ce qu'il ressent. Il ne pense plus qu'à cela, en fait une idée fixe. Son quotidien tourne autour de cette maladie probable. Il cherche alors à se rassurer en consultant un ou plusieurs médecins ou en passant divers examens. Mais le problème c'est que même les propos rassurants des médecins ne lui suffisent pas.

"Même les propos rassurants des médecins ne leur suffisent pas"

Il arrive en effet que l'hypocondriaque mette en doute la parole du corps médical. Il peut même enchaîner les consultations et les examens, sans jamais être satisfait des résultats. Dans ses formes les plus graves, l'hypocondrie revêt parfois un caractère délirant et hallucinatoire.

Mettre des mots sur les angoisses

L'hypocondrie touche les personnes anxieuses, les personnes déprimées, ou peut survenir à la suite d'un choc psychologique. Leurs maux imaginaires sont en effet le reflet d'une angoisse et illustrent bien les liens qu'il peut y avoir entre corps et esprit.

Si les médecins se retrouvent bien souvent impuissants face aux diverses plaintes des hypocondriaques, leur entourage ne sait pas non plus comment réagir et a parfois tendance à minimiser ses propos, voire à les ignorer. Pourtant, c'est de soutien et de réconfort dont a besoin un hypocondriaque. Il ne faut pas se moquer mais le prendre au sérieux, car il ressent réellement des symptômes, il ne fait pas semblant. Son but n'est pas de se plaindre ou de rendre la vie impossible à ses proches, mais simplement d'évacuer ses angoisses.

Bien sûr lorsque les choses deviennent trop pénibles, il faut consulter un spécialiste. Avec l'aide d'un psychologue ou d'un psychiatre, l'hypocondriaque pourra dans le cadre d'une thérapie prendre du recul par rapport à ses maladies, et mettre des mots - et non plus des maux - sur ses angoisses…

Anne Xaillé, L'Internaute

Source : http://www.linternaute.com/sante/psychologie/vivre-avec/06/0610-hypocondriaque/hypocondriaque.shtml

 

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L'hypocondrie est le syndrome du malade imaginaire tel que le décrivait déjà Molière. Une écoute obsessionnelle de son corps amène l'hypocondriaque à interpréter la moindre observation comme le signe d'un mal grave.

Sommaire

Qu’est ce l’hypocondrie ?

Définition et caractéristiques

 

L’hypocondrie est une maladie caractérisée par une inquiétude permanente concernant la santé et le bon fonctionnement des organes.

Les hypocondriaques vivent dans la crainte ou l’idée d’être atteint d’une maladie grave. Ils sont convaincus d’avoir « quelque chose » que les médecins ne parviennent pas à découvrir. La préoccupation peut concerner soit certaines fonctions corporelles comme les battements cardiaques, la transpiration, le transit digestif, soit des perturbations physiques mineures comme une petite plaie ou une toux occasionnelle, soit des sensations physiques vagues et ambiguës, le cœur fatigué, les veines douloureuses. Ils attribuent ces signes ou symptômes à la maladie qu’ils soupçonnent et ils sont très inquiets de leur signification.

Cette maladie est classiquement considérée comme une affection de l’adulte, bien qu’elle puisse apparaître chez les adolescents. Chez l’un comme chez l’autre des inquiétudes et des plaintes de douleurs sont exprimées, les visites chez le médecin sont très fréquentes, ainsi que des examens médicaux approfondis. Malgré les résultats toujours négatifs certains malades vont parfois jusqu’à réclamer une intervention chirurgicale pour réparer un défaut qu’ils attribuent à une partie de leurs corps. Leur conviction est redoutable, leur certitude difficile à ébranler.

 

Les différentes formes d’hypocondrie

 

Il existe trois formes d’hypocondrie, la première est la forme névrotique. Dans ce cas, le malade est conscient de sa maladie. Il présente généralement des asthénies physiques et psychiques, des angoisses phalliques à propos de telle ou telle affection (par exemple un cancer ou une tumeur) et des tableaux hystériques. Ce sont des crises d’angoisse où il ressent le besoin de voir d’urgence un médecin, ces crises peuvent être fréquentes et très pénibles pour l’entourage.

La deuxième est la forme démentielle qui se caractérise par une détérioration de l’individu avec sénilité et ralentissement psychomoteur.

La dernière est la forme psychotique, c’est la plus dangereuse car le patient ne se rend absolument pas compte de sa maladie. Il souffre d’hallucinations qui peuvent aboutir à de véritables délires du schéma corporel associés à des images de mort ou de possession par des animaux ou des démons, des sensations d’amputation partielle ou totale des organes. C’est le syndrome de Cotard.

Agents causaux de l’hypocondrie

Il existe plusieurs hypothèses en ce qui concerne les causes de cette maladie. Certains médecins pensent que l’anxiété est due aux croyances socioculturelles, qui sont la source de distorsions de la pensée qui amènent à mal interpréter les changements corporels et les informations fournies par les médecins, les proches ou les média. Des comportements qui ont pour but de soulager l'inconfort ou prévenir la maladie contribuent à maintenir la croyance.

Certaines réflexions comme par exemple « Si l'on n'est pas vigilant pour observer les symptômes, il peut être trop tard quand on les remarquera » ou « Si on ne consulte pas aussitôt que l'on remarque quelque chose d'inhabituel après il va être trop tard » peuvent pousser à des comportements comme l'auscultation pour vérifier la présence une anormalité ou d'une douleur. L'interprétation des sensations corporelles entraîne l'apparition de symptômes dus à l'activation du système nerveux autonome par exemple, transpiration, palpitations, douleurs musculaires, douleur à la poitrine, étourdissement, qui sont alors interprétés comme des signes supplémentaires de la maladie. Certaines personnes affirment que la plainte hypocondriaque résulte d’un besoin d’attirer l’attention, d’être écouté, ils utilisent le mal physique pour avoir un contact avec leur proches ou leur médecins.

 

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypocondrie



[1] Dr Philippe BATEL : RESPONSABLE de l'unité "TRAITEMENT AMBULATOIRE DES MALADIES ADDICTIVES", UTAMA, Policlinique JEAN BAUMANN, Hôpital Beaujon, Clichy. Tel : 01 40 87 58 82, Fax : 01 40 87 58 42