Coûts psychologique & économique des céphalées de tension

 

1      Coût économique des céphalées de tension. 1

2      Coût psychologique des céphalées de tension. 1

3      Coût socio-économiques de l’usage prolongé d’une benzodiazépine. 2

 

1         Coût économique des céphalées de tension

·      L’impact économique des maux de tête est important. On estime que près de 25% des patients atteints de céphalée de tension doivent réduire ou cesser toute activité en période de crise. Plus de 85% des migraineux doivent en faire autant, ce qui représente une perte d’environ 500 millions de francs par an pour l’économie suisse.

(coût des céphalées de tensions pour l’économie suisse : 125 millions de francs par an).

·      Les céphalées de tension affligent autant les hommes que les femmes.

 

Source : http://www.jeantet.ch/forums/mauxdetete/index_mauxdetete.html

 

Le coût de la migraine qui est évalué en France entre 225 et 535 millions d’euros.

Les migraines représente 34% des maux de tête en France, et les céphalées de tension 17%.

 

Les céphalées chroniques (céphalées de tension et migraines) représentent des pathologies importantes en termes de prévalence, de retentissement sur la qualité de vie et de coût économique en soins primaires. Le coût social (en termes de coût médical et de perte de productivité) représente aux États-Unis à peu près l'équivalent du coût du diabète.

 

Source : Traitement des céphalées chroniques par les antidépresseurs : une méta-analyse [tête et cou] (Treatment of chronic headache with antidepressants : a meta-analysis), Tomkins GE, Jackson JL, O'Malley PG, Balden E, Santoro JE, Am J Med 2001 ; 111 : 54-63). Notice d'origine, Christian GHASAROSSIAN - UFR Paris-Necker. http://www.aventispharma.fr/content/1,,SFRAVPFRAFRASPF3111xxxxxxxxxx%C2%A78%7Cnolist%7C%7C1%7CAVP%7C%7C%7C%7C%7C%7C%7C14089%7CFRA%7C0%7C,00.html

 

2         Coût psychologique des céphalées de tension

 

Lors que les crises sont fortes, elles provoquent une incohérence de la pensée, une totale impossibilité de se concentrer lors de tout effort intellectuel, des oublis à répétition.

 

            Pour les cas les plus graves, elles peuvent provoquer régulièrement la perte de son emploi et la dégringolade sociale.

 

            Celui qui vit avec cette maladie, qui est en même temps une vraie souffrance, est complètement démunie face à elle, d’autant qu’il n’existe pas toujours de traitement efficaces dans tous les cas, et pourtant même quand la maladie est irréductible à tout traitement, elle n’est pas prise en charge comme vraie handicap.

 

La situation est totalement insupportable et insoutenable, d’autant que la maladie est très mal connue et que les praticiens ont des soucis à « savoir diagnostiquer cette difficulté » pouvant penser qu’elle peut être guérie à la longue par des traitements connus (telles thérapies psychologiques _ thérapies comportementales, hypnose … _, médicamenteuses, approches par la physiothérapie etc.).

 

Quand aux employeurs, ce sont des questions qu’on ne peut pas aborder en entreprise.

 

Le problème du regard social sur les personnes souffrant de maux de tête permanents

 

Dans notre culture française, de tradition catholique et latine, on admet encore difficilement le caractère invalidant de maux de tête chroniques et qu’on puisse s’en plaindre.

 

En général, plane aussi autour des problèmes du « céphaleux », le soupçon qu’ils viennent de ses problèmes psychologiques (mais chez les français, la limite entre « folie » et « problèmes psy » n’est pas toujours claire. L’idée d’un dérangements psychique n’est jamais éloignée).

Voire quand le mal est particulièrement tenace, on se demande même si la cause ne serait pas « masochiste » !

 

Il peut être victime de certaines croyances religieuses (sur la « punition divine »), accusé d’être responsable de son état, par son attitude et son comportement, surtout si ses maux de tête sont résistants à tous les traitements connus.

 

Tout cela peut amener le malade de céphalées de tension chroniques à la longue à se replier sur lui-même et à se couper de ses semblables. C’est « syndrome » de l’animal « blessé » se cachant pour ne pas dissimuler sa faiblesse et pour n’avoir plus à subir les « jugements moraux » [1]. Le malade peut être en danger et vouloir passer à l’acte.

 

En tout cas, quand depuis 25 ans, du fait du caractère très invalidant et permanent de ses céphalées de tensions chroniques, quelque soit son combat contre le mal et toutes ses tentatives pour le résoudre,  un malade :

 

 

c’est qu’il y a réellement un problème.

 

3         Coût socio-économiques de l’usage prolongé d’une benzodiazépine

 

1.       Accroissement du risque d'accidents - de circulation, chez soi, au travail.

2.       Accroissement du risque de victime dû à une overdose, si mélangée à d'autres drogues.

3.       Accroissement du risque de tentative de suicide surtout en état dépressif.

4.       Accroissement du risque d'attitude agressive et d'attaque.

5.       Accroissement du risque de vol à l'étalage et autres actions antisociales.

6.       Accroissement de conflit marital et domestique et de la crise nerveuse due au déséquilibre émotionnel et cognitif.

7.       Accroissement de perte d'emploi, de chômage et de perte d'emploi pour raisons médicales.

8.       Coût des bilans hospitaliers, des consultations et des admissions.

9.       Effets opposés au cours de la grossesse et chez le nouveau-né.

10.   Dépendance et abus potentiel thérapeutique et récréatif.

11.   Coûts des ordonnances médicales.

12.   Coûts de litige.

 

Lectures supplémentaires :

Ashton, H. Benzodiazepine withdrawal: outcome in 50 patients. British Journal of Addiction (1987) 82,665-671.

Ashton, H. Guidelines for the rational use of benzodiazepines. When and what to use. Drugs (1994) 48,25-40.

Ashton, H. Toxicity and adverse consequences of benzodiazepine use. Psychiatric Annals (1995) 25,158-165.

Ashton, H. Benzodiazepine Abuse, Drugs and Dependence, Harwood Academic Publishers (2002), 197-212, Routledge, London & New York.

 

Source : CHAPITRE I: LES BENZODIAZÉPINES: COMMENT FONCTIONNENT-ELLES DANS NOTRE ORGANISME ? Les Benzodiazépines: Comment agissent-elles et comment s'en sevrer ?,

Professeure C Heather Ashton DM, FRCP, 2002 (rév.2006) (°).

http://www.benzo.org.uk/freman/bzcha01.htm

 

(°) Neurology, neurobiology, psychiatry, University of Newcastle & School of Neurosciences, Division of Psychiatry, The Royal Victoria Infirmary, Queen Victoria Road, Newcastle upon Tyne NE1 4LP, England.

 

Exemple de l’appartement du patient X « dépassé » par ses céphalées de tension chroniques. Ce patient est resté, à cause de celles-ci, alité durant des mois (par exemple entre mai et septembre 84, entre le 7 juillet le 15 août 2006), n’ayant jamais reçu une aide efficace du corps médical.

 

 

 

Benjamin LISAN

 

 



[1] D’autant que la réponse du corps médical est souvent inadaptée, peu compréhensive, manifestant souvent son ignorance totale face à cette maladie. Enfin, il peut se sentir dévalorisé, par le regard du corps médical, face à son mal.