Conscience

 

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Rabelais, Pantagruel, 1532.

 

Depuis de longues années (depuis 25 ans, pour quelque uns), certains malades se plaignent de façon récurrente, de leurs céphalées de tensions permanentes, de la gêne et de la souffrance qu’elles leur causent. Pour certains d’entre eux, les traitements classiques (antidépresseurs, anxiolytiques, relaxations) n’ont jamais eu d’effets suffisants. 

Ces malades sont souvent dans un état de grande invalidité [1], pouvant à peine se traîner dehors (pour aller faire ses courses …), ne pouvant être plus se déplacer chez son médecin spécialiste (quand ce dernier est trop éloigné). Ces personnes vivent ou plutôt survivent souvent dans un état de très vulnérabilité professionnelle ou sociale.

 

Les médecins spécialistes des douleurs ou des céphalées, qui s’occupent de ces cas, ont la plupart du temps vu plus d’une dizaine de ces malades très handicapés.

 

Or quand ces malades leur demande de l’aide, appelle au secours, ces derniers au lieu d’être touché par leur situation de détresse,  et  de faire preuve de compassion, préfèrent se fermer, ne pas écouter, expédier la consultation, affirmant qu’ils ne peuvent rien faire, sans jamais même le petit doigt pour aider, ces malades, à se sortir de la situation inextricable et sans issue dans laquelle ils sont depuis des années. 

Et alors que l’hypothèse constamment soutenue par beaucoup de médecins,  l’hypocondrie ou de la dépression endogène supposée du malade, devient à la longue insoutenable (à moins que cela soit du un aveuglement permanent du médecin, lié à un manque d’esprit critique et de questionnement sur sa pratique ?).

 

Or on peut toujours faire quelque chose, quand on veut bien faire l’effort pour se démener pour ses patients (comme ce médecin psychiatre (trop rare) qui a remplit lui-même le dossier COTOREP pour son patient souffrant de céphalées de tension permanentes accompagnées de vertiges, particulièrement invalidantes).

 

Certains médecins croyant être celui qui résoudra enfin le problème des céphalées de tension chronique et finalement se cassant le bec sur ce problème, comme tous les autres, se désintéressera souvent du problème, affirmant (haut et fort) alors que ces malades ne sont que des hypocondriaques (donc des gens exagérant leur mal).

 

Ici nous avons l’illustration d’un problème de conscience.

 

Note : Dans le texte du Serment d’Hippocrate réactualisé en 1996 par le Pr. Bernard Hoerni, et publié dans le Bulletin de l'Ordre des Médecins (Avril 1996, n°4), il est indiqué « Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité … ».

 



[1] Même une douleur d’intensité modérée quand elle ne cesse jamais et durant des années et des années est toujours pénible et gênante.