Bonjour,

 

Cela fait 5 ans que je souffre de céphalées de tensions. Elles ont commencé dans un climat psychologique un peu difficile à l'époque, je n'ai pas osé en parler à mon compagnon avant 6 mois, et à ma famille avant 1 an. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, je pensais que ça allait passer.

Au bout d'un an, mon neurologue m'a donné le diagnostic de CDT. On a commencé des séances d’hypnose mais cela a été un échec. J'étais à 7/10 sur l'échelle de la douleur de manière permanente.

C'était totalement insupportable, handicapant, peu à peu j'ai commencé à me désociabiliser, ma vie ne tournait qu'autours d'un possible espoir d'aller mieux. Je suis passée de thérapeutes en thérapeutes, ai du essayer au moins 15 traitement différents (antidépresseurs, anti-psychotiques, anti-épileptiques). Tous ont été un échec. A chaque nouvelle tentative un espoir, et chaque fois une déception: "c'est les dents/votre dos/vos cervicales/votre foie/dans la tête".

 

A cela s'ajoutait l'incompréhension totale de l'entourage qui ne comprenait pas ma maladie (elle ne se voit pas et peu de gens comprennent qu'on ait mal à la tête en permanence).

Bien sûr, au fur et à mesure que mon état se dégradait, ma vie s'est dégradée, particulièrement au travail, j'ai fini par être licenciée.

Heureusement mon compagnon et mon meilleur ami m'ont soutenue, sinon je ne serais pas là pour en témoigner car je vous avoue que j'ai eu envie d'en finir un grand nombre de fois.

J'ai également fait un séjour au centre anti-douleur de Montpellier (St Eloi), et là aussi échec cuisant, ils voulaient m'augmenter les doses de médicaments qui ne marchaient pas, j'ai donc refusé de suivre leurs recommandations et j'ai  commencé à réduire les doses de cheval de médicaments qu'ils me donnaient et qui ne servaient A RIEN.

 

Au bout de 3 ans, après avoir été licenciée, j'ai décidé de prendre un an pour moi, pour me retrouver, mais aussi pour essayer de faire un enfant, malgré toute l'angoisse que cela comportait (j'avais du mal à sortir acheter du pain, donc imaginez mon angoisse).

J'étais très insomniaque et mon médecin m'a prescrit un somnifère. Je le prends un matin tôt pour pouvoir dormir tard, car vous savez comme moi que plus on dort, moins on vit, donc moins on a mal. Je me réfugiais dans le sommeil.

Et là, en me réveillant, je n'avais quasi plus mal. J'ai compris tout de suite ce qui se passait même si je n'osais pas y croire, et surtout, j'avais la grande angoisse de me dire que ça allait peut-être marcher un mois et revenir.

 

J'ai revu tout de suite mon neurologue qui sur ma demande m'a prescrit le somnifère à prendre 4 fois dans la journée et qui réduisait mes douleurs de plus de 80%. Je passais à 2/10, parfois à 3 si fatigue ou stress, mais parfois aussi à 1 ou 0 très rarement.

C'était il y a 2 ans, je suis toujours le même traitement, j'ai des problèmes pour me faire délivrer le médicament avec cette posologie, mais je me débrouille. Et non, je ne dors pas debout, car après 3 ans sur mon canapé, je peux vous dire que rien ne m'aurait retenu de vivre.

 

Aujourd'hui je vais bien, j'ai repris ma vie après le pire cauchemar de ma vie qui a duré 3 ans, j'ai toujours mal, mais pas assez pour ne pas vivre. J'ai eu l'IMMENSE bonheur d'accoucher de jumelles il y a un an, et je nage dans le bonheur, je me suis mariée cette année, et j'ai repris mes études pour faire quelque chose qui me plait et travailler à la maison, car j'ai quand même besoin de souvent m'allonger pour me reposer, la pire position pour moi est la position assise pendant longtemps.

 

Je sais que mon traitement est assez lourd et qu'il faudra peut-être penser à autre chose plus tard, mais autant vous dire que je ne veux pas repasser par les 36 essais, je n'y crois plus, je me suis résignée. Peut-être verrai-je un jour un autre spécialiste qui soit vraiment spécialisé dans la CDT... Je ne sais pas, pour l'instant je continue comme ça car ça me permet de vivre comme tout le monde, chose à laquelle je ne croyais plus.

 

Je ne vous donne pas le nom du médicament car je pense qu'il serait risqué de tenter une auto-médication, et je pense que le forum  ne voudrait pas endosser cette responsabilité. Mais si vous voulez qu'on en parle, on peut en parler.

 

A vous qui êtes malades et qui vivez ce que j'ai vécu, je voulais vous dire que je comprends votre profond désespoir car il ne m'a pas quitté pendant 3 ans, mais j'ai connu un miracle, une résurrection, même si je sais que je peux rechuter à tout moment, je ne suis pas guérie, et ne pense pas jamais en guérir.

Je voulais vous dire que si on m'avait montré ma vie d'aujourd'hui il y a 3 ans, je n'y aurais pas cru une seconde: maman de deux petites filles, mariée, étudiante.

Il y a de l'espoir qu'un jour vous aussi vous guérissiez et trouviez la solution à votre problème.

 

Pour ma part, avec les dizaines de personnes que j'ai rencontrées, c'est moi qui ai involontairement trouvé la solution, comme quoi...

Courage!