Les « crises de tétanie » et/ou de "spasmophilie" [1]

 

La tétanie, affection rare, est un état d'hyperexcitabilité nerveuse et musculaire évoluant par crises : on parle d'accès ou de crises de tétanie.

 

Les « crises de tétanie », souvent impressionnantes, se manifestent, elles, par des fourmillements (paresthésies) ou un engourdissement suivis par des contractures symétriques douloureuses, s’accompagnant de crampes, des muscles des extrémités, donnant des “mains d’accoucheur” (doigts demi-fléchis, serré les uns contre les autres ou en crochet) et parfois une contracture des pieds en extension et une contraction de la bouche, les lèvres, en “museau de tanche”, toutes très évocatrices.

Elles peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures et rendre la personne presque totalement paralysée.

La survenue de petites secousses musculaires des paupières ou de crampes témoignent d'un état d'hyperexcitabilité neuromusculaire caractérisant la tétanie

 

Le déclenchement de ces crises est souvent liée à un stress, lors d’un épisode anxieux, un exercice physique excessif, ou à une hyperventilation ou un manque de calcium.

La spasmophilie en constitue une forme légère [2]. Elle peut être liée à une contrariété, une angoisse [3].

Lors des accès de tétanie, l'injection intraveineuse lente de calcium est souvent efficace.

 

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La spasmophilie n'est pas une maladie mais un ensemble de symptômes liés à un comportement. C'est donc un syndrome. Elle correspond à une réaction de peur et à ses manifestations (connues depuis longtemps) mais qui se produit de façon inapropriée par rapport à l'environnement (absence de danger). Ce terme n'a d'ailleurs d'existence qu'en France et n'est pas reconnu par les classifications médicales. Les professionnels de santé sont néanmoins des interlocuteurs privilégiés pour aider à lutter contre la survenue trop fréquente d'attaques de panique. La spasmophilie est en fait la conséquence d'une hyperventilation, cette même hyperventilation étant provoquée par une tension nerveuse (stress) non contenue. On parle aussi de crise de tétanie bien que médicalement la vraie tétanie soit extrêment rare et n'ait rien à voir avec la spasmophilie.

 

1.1        Sommaire

 

1.2        Symptômes cliniques rencontrés lors d'une crise de panique avec hyperventilation (Spasmophilie)


Rappelons que ces symptômes sont non spécifiques et peuvent correspondre à de nombreuses pathologies ou à des symptômes banals de la vie quotidienne.

 

1.3        Physiopathologie

 

Avant de commencer, un petit rappel physiologique s'impose.

1.3.1       Fonction respiratoire

La fonction respiratoire a pour principale fonction l'apport de dioxygène à l'organisme, ainsi que l'évacuation du dioxyde de carbone. Ce dioxyde de carbone est produit par le métabolisme énergétique qui permet à l'organisme d'obtenir de l'énergie en dégradant du glucose avec du dioxygène, avec production d'énergie (sous forme d'ATP) et de dioxyde de carbone.

META Equation chimique

1.3.2       Equilibre acide base

Le pH du sang est de 7,40 +/- 0,04. À partir de pH>7,45, on parlera d'alcalose. Le corps, parmi les dispositifs d'homéostasie, régulera une éventuelle charge acide par l'utilisation de l'équation chimique suivante:

H+ + HCO3- ? CO2 + H2Osystème tampon CO2/HCO3-

Il s'agit de l'un des tampons acide/bases, on citera le tampon phosphate inorganique

H2PO4- ? H+ + HPO4--

Voir les articles alcalose métabolique, alcalose ventilatoire.

1.3.3       L'hyperventilation provoque l'alcalose ventilatoire

Lors d'un stress insuffisamment géré, un individu est susceptible de voir sa fréquence respiratoire augmenter. Ceci correspond à une préparation à la fuite provoquée par la libération d'adrénaline lors d'un danger. En effet l'hyperventilation permet de lutter contre le manque d'oxygène et la production musculaire d'acide lactique, lors de l'exercice physique intense. Lors de l'hyperventilation, il se produit un gain net de dioxygène,que l'organisme tolèrera parfaitement. Par contre, la perte nette de dioxyde de carbone provoquera une baisse de la pression partielle de dioxyde de carbone plasmatique. Le dioxyde de carbone constituant une des voies d'évacuation des charges acides (par le système tampon CO2/HCO3-), une perte d'acidité provoque un gain de base, c'est l'alcalose, ici d'origine respiratoire.

A noter que le CO2 est plus rapidement mobilisable à travers la barrière hémato-encéphalique que les ions HCO3- et H+. De ce fait, les conséquences cliniques se portent plus rapidement et préférentiellement sur un champ clinique neurologique.

1.3.4       Conséquences d'une alcalose : le syndrome dit de spasmophilie

Si se produit une alcalose, la concentration en ion H+ (notée [H+]) baisse, donc la concentration plasmatique en ion potassium (notée [K+]) monte. Un certain temps cependant est nécessaire pour que la kaliémie se modifie, c'est sans doute pourquoi la symptomatologie cardiaque à type de palpitations semble retardée.

Les équilibres acidobasiques de l'organisme veillent à maintenir un pH aussi contenu que possible entre 7,36 et 7,44. L'une des raisons à ce maintien tient au fait que les molécules organiques du vivant, notamment les très nombreuses enzymes, jouissent pour leur fonctionnement d'une conformation stérique liée au pH. Si le pH varie hors de limites, les conformations stériques varient aussi, donc l'efficacité enzymatique diminue globalement, provoquant le cortège des signes cités.

 

1.4        Solution

 

Il est généralement observé une très nette amélioration après quelques minutes de ventilation sans perte de CO2 (hypercapnie). Il est proposé de respirer dans un sac afin que le patient réinhale l'air expiré, de façon à limiter la perte de CO2, le temps que les reins rétablissent la situation.

Cependant, le principal écueil est le diagnostic : l'hyperventilation ou les tremblements peuvent être dus à un autre phénomène, dans ce cas-là, la diminution d'apport en dioxygène en raison du sac peut être délétère. On ne pratiquera donc ce geste que sur recommandation d'un médecin, ou si la personne le demande elle-même. En situation thérapeutique, la mesure de la saturation en O2, à l'aide d'un saturomètre, permet de trancher pour savoir si le patient manque ou pas d'oxygène. Si le patient manque d'oxygène (saturation basse), l'oxygénothérapie est bienvenue. Dans tous les cas, en cas de première crise, il convient de demander un avis médical.

 

1.5        Evolution

 

Après une augmentation des cas dans les années 1980 ce syndrome n'est plus rencontré que très rarement. Il ne doit plus représenter la bonne démonstration du "mal-être".Mais il devait et doit toujours être pris en compte, au delà des très rares cas de déficit graves en Ca++ pouvant être rapidement mortels, comme une somatisation de difficultées réelles.

Lorsque les crises se répètent, en l'absence de cause organique, il faut rechercher un trouble psychopathologique sous-jacent :

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Spasmophilie



[1] Tétanie et Spasmophilie, des Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_840_spasmophilie.htm

[2] Dans la littérature médicale, la « spasmophilie » est souvent rapprochée de la « crise de tétanie ».

[3] La spasmophilie : mythe ou réalité ?, Dr Chantal Guéniot http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/spasmophilie/sa_5895_spasmophilie_mythe.htm