La syllogomanie
ou accumulation compulsive et l’oniomanie ou la manie
compulsive des achats
Par Benjamin LISAN.
Date de création de cet article : 20/04/2016
Certaines
personnes accumulent de manière compulsive tout un tas d’objets inutiles. On appelle
ce syndrome la syllogomanie. © AGENCE
CARO/ALAMY/MEDIA FOR MEDICAL,
https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-seconde-vie-des-objets
Comme nous
l’avons affirmé dans des courriers précédents, plus des 80% des céphalées de
tension des malades qui contactent l’association semble être d’origine
psychosomatique et le stress, l’anxiété ou/et la dépression (le plus
souvent, une dépression cachée ou refoulée) contribuent ou entretiennent,
le plus souvent, les céphalées de tension chroniques (CTC). Les CTC
peuvent causer des régressions ou chutes sociales.
D’autres
troubles psychologiques sont souvent associés à la céphalée de tension
chronique, souvent eux aussi
d’origine psychosomatique (tels qu’eczéma, crise d’urticaire, lombalgie,
colopathie, vertiges, acouphènes …).
Enfin, d’autres
maux ou troubles plus rares, souvent aussi d’origine psychologiques,
peuvent être aussi associées aux CTC, comme :
a) la syllogomanie,
b) l’oniomanie ou la manie compulsive
des achats,
Les deux syndromes _ la syllogomanie et l’oniomanie _ que nous allons exposer sont, en quelque sorte,
des formes d’addiction.
La syllogomanie
ou accumulation compulsive :
La syllogomanie ou accumulation
compulsive (du grec σύλλογος « rassemblement »)
ou TDO (Trouble du Déficit d‘Organisation), est le fait d'accumuler de manière excessive des
objets (sans les utiliser), indépendamment de leur utilité, de leur
valeur ; parfois sans tenir compte de leur dangerosité ou de leur
insalubrité. Elle est également connue sous le nom de syndrome de Diogène.
En France, on estime à environ deux
millions le nombre des personnes souffrant de troubles d'accumulation
compulsive, et autant en Allemagne. Les "syllogomanes"
entassent des objets, parfois par milliers, dans leur appartement ou leur
maison. Ces personnes ne s'y retrouvent plus dans ce désordre, cet
amoncellement, et risquent littéralement d'étouffer.
Ce trouble du comportement est
encore peu étudié. Le comportement du syllogomane
n‘est perçu comme un trouble médical que depuis quelques dizaines d'années.
Ce trouble peut conduire à la
séparation d'avec le conjoint, à une perte d'emploi, voire au suicide.
En
2013, la syllogomanie a été inscrite dans la version 5 du Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux.
« À
l‘époque, vivre dans « le bordel » faisait partie de l’attitude de base
antibourgeoise et passait pour le moins inaperçu. Les syllogomanes
sont des gens qui développent une passion si forte pour des choses et projets
qu‘ils en perdent le rapport à la normalité. Les médias présentent
souvent les syllogomanes comme des marginaux entourés
d‘immondices, sales, fainéants et négligés. On fait à peine la différence entre
les syllogomanes et les personnes laissées à
l‘abandon. Cependant, la plupart des syllogomanes
sont différents. Les syllogomanes sont souvent
cultivés et très communicatifs. Ils collectent des informations et des choses
qui ont trait à tous les thèmes possibles. Et ce qu'ils font, ils le font avec
un grand engagement. L'opinion publique se rit de voir qu‘on puisse
emmagasiner du matériel apparemment dénué de valeur et perçoit l'ampleur de ces
collections comme chaotique et insensée, voire maladive. Ce jugement déclenche
aussi la honte chez les syllogomanes, c‘est la raison
pour laquelle nombre d‘entre eux tombent dans l‘isolement social. Ils
commettent souvent l‘erreur de croire qu‘ils sont les seuls au monde à avoir ce
penchant. Pendant qu'ils se complaisent dans des montagnes de matériel, ils
remettent en question les valeurs profondes de notre société en méprisant «
l'ordre » et la « propreté ».
Le terme
« Syndrome de Diogène » décrit une variante extrême de conditions de vie
négligées [le malade vivant dans « l‘insalubrité »].
Le terme
« messie » désigne la forme bénigne du trouble ». Source :
Messies, ein schönes Chaos
Le
syndrome de Diogène :
Le syndrome de Diogène est un syndrome décrit par Clark en 19751 pour
caractériser un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie
négligées, voire insalubres.
Ceux qui en
souffrent ont aussi mauvaise hygiène, un isolement social, voire de
l’indifférence face à leurs conditions de vie, et ont habituellement des problèmes
médicaux non traités.
Accumulation d’objets dans un
appartement d’un syllogomane (à Dresde. Allemagne).
Source : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Syllogomanie |
Logement d’une personne souffrant du
syndrome de Diogène (à Puteaux. France). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Diog%C3%A8ne |
Le
syndrome de Noé ou « animal hoarding » :
C’est l’accumulation
(thésaurisation) compulsive d’animaux. Le malade recueille des animaux, ne les
stérilise pas, ces derniers se reproduisent, se multiplient et il arrive plus à
s’en séparer. Involontairement et consciemment, le malade inflige des
maltraitances (animales) à ses « protégés », à cause des conditions de
vie insalubres qu'il leur fait subir.
Plaquette sur le syndrome de Noé. Source : http://kemono.canalblog.com/archives/2012/05/27/24353250.html
Tentatives
d’explication de la syllogomanie :
« La psychanalyse part du
principe qu‘une contrainte abusive subie dans l‘enfance doublée d‘un manque
d‘attention [de la part des parents pour cet enfant] peut conduire [cet enfant]
à une manie de vouloir tout conserver, comme si on cherchait à se rapproprier
ce sentiment de se sentir inutile [aux yeux des autres, de la famille ...] «
Une profusion d‘objets jusqu‘au plafond chasse les souvenirs du vide ». Le fait
d‘avoir toujours voulu tout donner pourrait également déclencher la réaction
contraire qui consiste à tout emmagasiner de façon compulsive. Des chercheurs
sont arrivés à une conclusion similaire : les objets offrent une sécurité dans
un monde où certaines personnes se sentent perdues. Les syllogomanes
ont peur qu‘on se débarrasse d‘eux, qu’on les abandonne [ils sont souvent
abandonniques, c'est-à-dire qu’ils souffrent du « syndrome d’abandon »].
« La peur de disparaître soi-même, se projette sur des choses qu‘ils ne veulent
pas perdre. » Des recherches récentes ont montré que les comportements compulsifs
et maniaques tout comme la dépression jouent un rôle. En outre, on
observe en partie un symptôme de déficit organisationnel dans toute une série
de maladies telles que la démence, la schizophrénie, la dépression, les
névroses obsessionnelles, la manie, l‘alcoolisme, la toxicomanie, les troubles
de la personnalité borderline, le TDA/H ou le syndrome de Prader-Willi.
Les personnes souffrant du
syndrome de Diogène n‘ont plus aucun repère en ce qui concerne l‘ordre.
D‘après la psychiatrie, les immondices qui se répandent dans leur
appartement sont le pendant matérialisé d‘un travail de deuil ou de séparation
intérieur qui n‘a pas eu lieu.
Au contraire, les syllogomanes, eux, n‘ont pas de conditions de vie
négligées, mais la multitude et la diversité des choses et informations qu‘ils
ont accumulées les désorganisent [les laissent dans la perplexité].
Le fait d'emmagasiner et de
stocker des choses, comme par exemple de la nourriture pour les temps
difficiles ou bien de l'argent, fait partie de stratégies de survie primitives
pleines de sens. ». Source : Messies,
ibid.
Les syllogomanes ont souvent une peur de
manquer (la peur inconsciente de manquer d’affection, peur de la pauvreté, de
manquer de bien matériels, peur d’être rejeté).
Le syndrome
de Noé s’expliquerait par le fait que ceux qui en souffre ont perdu confiance
dans les hommes et reportent leur désir d’affection (et d’en donner) sur les
animaux.
Selon le
Docteur Rainer Rehberger, l'un des rares scientifiques à s'être penché de près
sur la syllogomanie :
« Selon
moi, la motivation est la même, que cela soit pour l’accumulation d’objets et
celle d’animaux. L’histoire personnelle de l'individu rentre en compte dans la syllogomanie. Elle se combine d'autres
troubles psychiques.
Elle
trouve [surtout] son origine dans un état dépressif. Cet état (dépressif) est
si insupportable, que le malade va faire tout son possible pour ne pas penser
au vide, au sentiment d’impussance, d'abandon, dans
lequel il se trouve [enfermé]. Des traumatismes remontant à la plus lointaine
enfance peut ressurgir à tout instant à l’esprit du syllogomane. Accumuler est un moyen
d'éviter cela et de se rassurer.
Les syllogomanes pensent qu'ils vous
utiliser les objets mais ne le font pas. Car ils ont du mal à se projeter, dans
leurs propre vie (ils veulent être à l'heure, mais son en retard. Ils veulent
remettre, à temps, leur feuille d'impôt, mais repousse le moment de la faire).
Il n’est pas facile, pour les syllogomanes, de se rendre compte [de
prendre conscience] de leur trouble. Etre accumulateur n'est pas un cas
pathologique grave, c'est une échapatoire pour éviter
quelque chose de pire. La plupart des syllogomanes souffrent depuis des très
longues années. Pour les syllogomanes, il faut dépasser le
sentiment de honte [d’être ainsi]. [Quand le malade a pris conscience de son
trouble, qu’il désire s’en sortir et qu’il veut être aidé] il faut qu’ils se
fassent aider, car sinon, il aura du mal à s’en sortir tout seul. En général,
pour s’en sortir, c’est un travail difficile, de longue haleine.
Mais
comme un bon nombre de malades, parmi cette population, ne veulent pas d'aide,
les médecins alors ne s'y intéressent pas.
C’est
pourquoi ceux qui veulent s’en sortir ont du mal à se faire aider [cercle
vicieux] ».
Source :
Qu'est-ce-que la syllogomanie ?, ARTE, Xenius, mardi 19
avril à 8h30 (26 min), http://www.arte.tv/guide/fr/051090-036-A/xenius
Tentatives
d’explication du Syndrome de Diogène :
On trouve souvent un tel comportement chez des personnes d'âge avancé
souffrant de solitude après la mort d'un conjoint ou d'un parent très proche.
Ce comportement peut être encouragé par une fragilité financière perçue,
justifiée ou non. La solitude, voulue, ou l'isolement, subi, semble le facteur
de déclenchement principal. Le syndrome touche également quelques personnes
jeunes.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Diog%C3%A8ne
La syllogomanie peut être aussi associé à l’oniomanie ou trouble lié à l'achat compulsif
ou manie compulsive des achats. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniomanie
Oniomanie ou manie compulsive des achats :
C’est la manie compulsive
des achats, généralement peu ou pas nécessaires à l'individu, au travers d’une
relation pathologique à l’argent et aux achats. Ce trouble touche environ
1,1 % de la population mondiale.
L’oniomanie se caractérise souvent
par deux phases : 1) une préoccupation excessive autour de l'achat (tant qu’on n’a pas
l’objet), 2) une détresse ou tristesse à la suite de l'achat (une
insatisfaction. L’objet est ensuite vite remisé et oublié).
Ce
syndrome est de mieux en mieux reconnu comme étant un problème grave pouvant
avoir de lourdes conséquences, tant au plan émotionnel que financier. On
estime que 8.9% de la population américaine serait touchée. En France, il est
possible de faire reconnaître cette maladie auprès des tribunaux.
Explication :
« L'oniomanie trouve souvent ses origines dans la
petite enfance, avec une relation parent-enfant dysfonctionnelle. La personne
cherchera alors à combler une sensation de vide et d'absence d'identité à
l'aide d'objets. Les enfants qui sont négligés de leurs parents grandissent
souvent avec une mauvaise estime de soi, étant donné que
pendant une bonne partie de leur enfance, ils se sont
sentis peu importants en tant que personnes. Ils ont dû chercher des
consolations en se tournant vers autre chose, tel que des jouets et des
aliments afin de combler ce manque et leur sentiment de solitude. Les adultes qui
comptaient sur des choses matérielles pour trouver un réconfort émotionnel
lorsqu'ils étaient enfants sont plus susceptibles de devenir accros au
shopping, car leur sentiment de vide intérieur et de carence affective persiste à l'âge adulte. L'achat d'un
jouet ou d'aliments vient remplacer l'affection. Le perfectionnisme, l'impulsivité, les compulsions et le besoin impérieux d'être maître de
la situation sont également associés à ce trouble du comportement.
L'acheteur/l'acheteuse
compulsif semble être une personne dont l'identité est mal définie, qui est à
la recherche d'elle-même et qui pense que ses achats vont lui donner une
consistance et une existence sociale valorisante. Les personnes souffrant de
troubles associés, tels que l'anxiété, la dépression ou la faible maîtrise de leurs pulsions sont particulièrement susceptibles de
tomber dans l'oniomanie, dans une vaine tentative de
soigner leur mauvaise estime de soi [, par une profusion d’achats] ».
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniomanie
Entassement d'achats liés à une oniomanie. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniomanie |
Animal hoarding ou
syndrome de Noé. Source : http://www.clutterandhoardingpros.com/blog/category/animal-hoarding |
Traitements :
Les troubles sont en général traités par la psychothérapie (thérapie cognitivo-comportementale) ou
les antidépresseurs.
La thérapie cognitivo-comportementale semble
moins efficace chez la personne âgée.
« L’accumulation
est reconnue comme une condition du trouble obsessionnel-compulsif difficile à
traiter par médication ou par thérapie cognitive et comportementale. Les
accumulateurs ont fréquemment d’autres problèmes qui accompagnent le problème
d’accumulation. Cependant, une nouvelle forme de thérapie cognitivo-comportementale peut être mis en place en
identifiant les croyances problématiques chez l’accumulateur. Par exemple, il
faut que la personne se rende compte que sa pensée « peut-être qu’un jour,
j’en aurai besoin » n’est pas réaliste.
L’élément clé du
traitement repose également sur la motivation à traiter son
problème maintenant (l’importance de changer et la confiance de
pouvoir changer). Après avoir élaborer une hiérarchie de l’encombrement à éliminer
de façon graduelle, la première étape est l’organisation de l’encombrement en
catégories gérables (le tri) suivie immédiatement par la deuxième étape qui
consiste à jeter les objets.
Tout en négociant
avec l’encombrement, toute autre habitude d’accumulation problématique
nécessite d’être traitée (par exemple : entrer dans les magasins sans
acheter ; décider quel coupon conserver de la circulaire du supermarché le jour
même qu’il est déposé dans la boîte aux lettres, etc.) ».
Source :
Comprendre l’accumulation compulsive,
http://www.aqpamm.ca/test/comprendre-laccumulation-compulsive/
Références :
1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Syllogomanie
2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniomanie
3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Collectionnisme
4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Incurie
5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_No%C3%A9
6) http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Diog%C3%A8ne
7) http://benjamin.lisan.free.fr/AssoLutteContreCephalee/SyndromeDiogene.htm
8)
Comprendre l’accumulation compulsive, http://www.aqpamm.ca/test/comprendre-laccumulation-compulsive/
9)
Qu'est-ce-que
la syllogomanie ?, ARTE, Xenius, mardi 19 avril à 8h30 (26 min), http://www.arte.tv/guide/fr/051090-036-A/xenius & https://www.youtube.com/watch?v=gtFiEVDWnSk
10)
Les entasseurs compulsifs, https://www.youtube.com/watch?v=dC3LozPlX74
11)
Messies,
ein schönes Chaos, Film documentaire de Ulrich Grossenbacher,
Fair&Ugly Filmproduktion, 2011, sous-titré en Français, durée 117
min, http://www.messies.ch/wp-content/uploads/2011/09/Messies_presse_f1.pdf
12)
Photo
de l’appartement d’un malade souffrant du syndrome de Diogène, http://benjamin.lisan.free.fr/AssoLutteContreCephalee/photos.htm
13)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_Collyer
14)
https://animalhoardingawareness.wordpress.com
15)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_obsessionnel_compulsif
Groupes
de soutien :
A)
Pour les syllogomanes :
a)
En
France : pour les syllogomanes : il n’en n’existe pas.
b)
Au
Canada : AQPAMM, Association
québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale,
Tél. : 514-524-7131, http://www.aqpamm.ca/services/
c)
En Suisse
alémanique : LessMess :
association de syllogomanes, Tél. 079 304 10 97, http://www.lessmess.ch
d)
En
Allemagne : H-team München, …,
Tel : 089 – 55 06 48 90, de 9h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00, http://h-team-ev.de/ & http://h-team-ev.de/beratungshilfen/messie-hilfe-telefon/.
B) Pour les victimes du syndrome de Noé :
e)
En
France : Soutien aux particuliers : APDA,
Agir Pour le Droit Animal, Tél. 06.15.39.41.59, http://droit-animal.e-monsite.com/, https://www.facebook.com/APDA.Asso/ & http://apda.forumprod.com/
Animal hoarding ou
syndrome de Noé. Source : https://www.youtube.com/watch?v=JxIQCiZ0V9w |
Animal hoarding ou
syndrome de Noé. Source : https://animalhoardingawareness.wordpress.com/ |
Syndrome de Diogène associé à un syndrome de Noé. Source : http://galgos.eklablog.com/de-la-compulsion-au-animal-hoarding-syndrome-de-noe-a117551590 |
Dans le dessin animé Les Simpson, Eleanor Abernathy, surnommée « la folle aux chats », est atteinte de cette
maladie. Source : http://weheartit.com/entry/group/12900651 |
Annexe :
Témoignage de Pierre-L … :
Vous vous penchez là sur des travers
qui sont, heureusement assez peu fréquents, mais qui conduisent à de véritables
exclusions sociales.
Fr… a eu, parmi ses clientes, une
maniaque des achats... Il est difficile pour un commerçant de refuser de
vendre, mais cela quelquefois nécessaire par respect pour le client !
Cette Madame X était si encombrée
des objets qu'elle achetait chez tous les antiquaires du quartier (pas tous
scrupuleux face à ses achats compulsifs), qu'elle les mettait ensuite en dépôt
chez d'autres antiquaires pour les revendre... Il est arrivé qu'elle remette
ainsi un vase en dépôt-vente chez Fr… ; quelle ne fut pas la stupeur de
Françoise quelques jours plus tard quand Madame X, séduite par ledit vase
voulut l'acheter !
Le nombre de déviations
psychologiques petites ou grandes, plus ou moins répandues dans la population,
doit être considérable. Les étudier les unes après les autres doit être une
source d'étonnement sans borne, mais peut-être aussi d'horreur ou de pitié.
Témoignage de Christine :
Par rapport aux "achats compulsifs", j'ai
connu plusieurs cas, dont une de mes tantes qui a dû être placée sous tutelle,
tant elle s'est ruinée par ses achats inutiles, mais qui semblaient vitaux pour
elle. Pourtant elle n'a jamais eu de problèmes affectifs avec ses parents, mes
grands-parents donc, mais je pense que ce syndrome est venu à la suite de son
divorce, non pas par dépit amoureux, mais plus
de la frustration de ne plus obtenir tout ce qu'elle désirait.
Idem, un de mes amis est actuellement sous tutelle,
pour la même chose. Il est bien polaire.
En ce qui concerne les autres syndromes, j’en ai
entendu parlé, surtout le syndrome de Noé, une jeune femme dans mes contacts a
été poursuivie pour maltraitance animale, alors qu'elle adore les animaux, mais
les accumule et les néglige. Elle a disparu pendant 6 mois, semble aller mieux,
mais impossible de savoir ce qui s'est passé.
Je n'ai pas d'expérience personnelle, mais des
témoignages si. Une chose qui apparaît clairement et qui confirme, les
personnes atteintes de l'un de ces syndromes sont souvent dépressives ou bipolaires,
mais est-ce toujours en rapport avec un manque d'affection ? Peut-être un
problème d'ego.
Analyse du
problème par l’auteur :
Je crois que le domaine est complexe et qu'il y
divers cas différents aux causes bien différentes, telle la dépression (la
personne ayant coulé moralement et socialement), les troubles bipolaires, la schizophrénie,
d’autres psychoses, les TOC (troubles obsessionnels compulsifs), les névroses
obsessionnelles, l‘alcoolisme, la toxicomanie, la démence sénile précoce ....
Il y a ceux qui ont coulé, suite à une trop grande
avalanche d'ennuis et d'échecs et aussi à cause d’une certaine fragilité
psychologique, d'autres à cause d'une douleur chronique invalidante _ telle
qu’une douleur neuropathique d'origine inconnue, une céphalée de tension chronique
… _ ... et qui veulent être aidé, d’autant plus qu’ils ont honte de l’état
d’incurie et marginalité dans lequel ils sont tombés.
Et il y a ceux marginaux, asociaux, qui sont dans
le rejet de la société et de ses valeurs morales _ dont celles du souci de
l’ordre et de la propreté _, qui ont un haut ego et qui ne veulent pas être
aidés.