Une méthode pour aider les malades et
l’importance de douter de ses certitudes ou de mes certitudes :
Par Benjamin LISAN, 3 mars 2015
Parfois,
je vis des « moments durs » avec les malades.
Car beaucoup de malades « démarrent au
quart de tour » et qui s’enthousiasment trop vite (surtout quand ils sont
désespérés), pour telle ou telle technique thérapeutique, censée soigner leurs
céphalées de tension. Ils ont alors, pour ce nouvel espoir et thérapie, une
conviction impressionnante, ravageuse, « contaminante
» concernant son efficacité, qui peut faire tâche d’huile auprès d’autres
malades.
De plus, en tant que président de
l’association, je suis régulièrement contacté par des praticiens ou des auteurs
qui veulent que je fasse la promotion de leurs techniques ou de leurs bouquins.
Chaque mois ou presque, chaque patient me vante les mérites
d’une nouvelle technique _ par exemple, récemment, Patrice me vantait la
technique de la Myothérapie (http://www.myotherapie.fr) _ ou
le vertus de médicaments « miracles » (comme le Zoplicone, un somnifière, etc. …)..
J’en suis depuis novembre 2006, date la création de
l’association, à plus d’une centaine de techniques (en kiné, en ostéopathie,
en régimes alimentaires, …).
En plus, il existe des techniques,
reposant sur des présupposés scientifiques faux (°), obtenant ou
donnant, parfois, des résultats empiriques, eux, bien réels (peut-être, est-ce
le cas de l’EMDR ( ?)).
Enfin, dans beaucoup de techniques où il y
a une influence psychologique, l’effet placebo peut entrer en
jeu (c'est-à-dire à l’effet de la confiance que le patient
place en vous. Voir, sur l’effet placebo, ces articles : https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_placebo & https://fr.wikipedia.org/wiki/Placebo_(pharmacologie)).
Voici, par exemple, les techniques les plus
récemment proposées par les malades, pour lesquelles je dois donner mon
« avis » aux malades [on ne demande souvent mon avis sur beaucoup de
choses] :
La technique |
Mon avis |
1)
Le « jeûne thérapeutique » : ne rien manger pendant trente
jours, tout en buvant de l'eau minérale, pendant la durée du jeûne (selon un
patient, cette technique seraient bonne contre le cancer). |
Dans
certains cas, le jeûne (thérapeutique) peut, peut-être, ne pas être mauvais
pour la santé, mais je pense qu’il ne faut pas en abuser (à l’exemple de
St-François d’Assise etc.). Chez les personnes à la santé fragile, elle n’est
peut-être pas recommandée. A mon avis, elle devrait être pratiquée sous
contrôle médical. Je doute fort qu’elle soigne les cancers. (cf.
a) https://fr.wikipedia.org/wiki/Je%C3%BBne, b) L’appellation "jeûne thérapeutique" est-elle
fondée ou usurpée ? Eléments de réponse d’après une revue de bibliographie
chez l’animal et chez l’homme.
THÈSE PRÉSENTÉE POUR L'OBTENTION DU DOCTORAT EN MÉDECINE DIPLÔME D'ÉTAT,
LEMAR Jérôme, UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER FACULTÉ DE MÉDECINE GRENOBLE, 2011, http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/65/14/22/PDF/2011GRE15119_lemar_jerome_1_D_.pdf ). Dans
la conclusion page 124 de cette thèse, il est indiqué : « "La
lecture critique de ces articles [sur le "jeûne thérapeutique"]
a donné des résultats parfois intéressants, souvent contrastés et de faible
niveau de preuve à court-terme, et des résultats majoritairement manquants à
long-terme. Dans ces études, certains biais [erreurs de raisonnement] ont
paru évitables et justiciables d’une évaluation plus rigoureuse" ».
Donc, il n’y a rien de prouvé scientifiquement. Je serais d’autant plus
méfiant que le jeûne est souvent la « tarte à la crème » [la
« panacée] thérapeutique des sectes. |
2)
Différentes sortes de miels aux vertus thérapeutiques : a) le miel du
jujubier du Yémen, b) le miel de manuka [bon
pour la peau et l’acné] (le miel étant cité dans le Coran pour ses bienfaits
pour la santé humaine). Le fait qu’il y a de la défensine,
dans le miel (un antibiotique naturel). |
Le
Miel de Jujubier [Sidr] est très
recherché pour ses vertus ou qualités supposés / allégués (surtout par
les musulmans, à cause de ses nombreuses références dans le Coran). Les
affirmations suivantes, ci-dessous, concernant le miel de Sidr
[Miel de Jujubier], affirmant qu’il serait bon pour un grand nombre de
maladie, ne sont pas prouvées scientifiquement. Je ne n’ai pas trouvé
d’études et d’articles scientifiques sur les vertus médicinales du miel de
jujubier (juste un article sur les vertus nutritionnelles du jujube, le fruit
du jujubier (°)). Accessoirement, je pense, personnellement, que les prix
astronomiques atteints par le miel de Sidr,
du Yemen _ plus de 100 € le kg _ (que sont prêts à
payer les Saoudiens, par exemple) ne sont pas justifiés. A noter
que la DDCSPP (service de protection économique des Consommateurs) interdit
sur le territoire français toute communication portant sur les "allégations
nutritionnelles et de santé" concernant les denrées alimentaires, y
compris les miels. D’autant que dans le domaine des compléments alimentaires,
il y a beaucoup de charlatans. (°)Etude
nutritionnelle sur Ziziphus spina-christi (Tanout, Niger), http://www.eden-foundation.org/francais/articles_nutritionzizspina.html En
tout chose, il faut ne pas abuser. Au niveau des régimes alimentaires, il
faut manger équilibré, diversifier ses sources de nourriture … Pour
les diabétiques, « le
miel semble être un excellent produit pour participer au traitement du diabète. », , selon le Pr.
Olivier Laccourreye, ORL et chirurgien
cervico-facial à l'hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-le-miel-est-il-interdit-aux-diabetiques--8087.asp?1=1 |
3)
La confiture de gingembre au miel. |
Je ne
sais pas … et je n’ai pas le temps de m’en occuper et de consulter la
littérature sur ce sujet. |
4)
L'induction florale. |
Je ne
sais pas … et je n’ai pas le temps de m’en occuper. |
5)
Les rythmes biologiques. |
Il est
certain qu’il faut mieux respecter ses rythmes biologiques et, en
particulier, ses rythmes de sommeil (dormir à heures régulières). Avoir ses
heures minimum de sommeil (qui dépendent des individus). Eviter les décalages
horaires fréquents, le travail en 3 / 8 etc. |
6)
La valériane. |
Je
pense, mais ce n’est qu’un humble avis, que les effets
de la valériane peuvent, peut-être, être reliés à l’effet placébo [la
valériane, surtout sous sa forme tisane, n’a jamais été très
« méchante »]. J’ai essayé la valériane en tisane, elle n’a
jamais eu aucun effet sur mes céphalées et mes insomnies totales (à l’époque,
où j’en avais, entre 1981 et 1984, suite à un surmenage grave en octobre 81).
|
7)
l'aloé véra. |
Je ne
sais pas … et je n’ai pas le temps de m’en occuper. Je suppose que tous ces
produits _ miel du jujube, la confiture du gingembre au miel, l'Aloé véra _ sont, probablement,
diététiques, bons pour la santé, du moins, dans le cadre d’une alimentation
équilibrée et une vie saine. De là à résoudre la puissance de certaines CTC,
comme celle du Père Jean-... ou d'Eléonore etc. ..., je suis désolé, mais je
reste sceptique. |
8)
l'incisiothérapie (hidjama)
_ les saignées. |
En supposant que
« l’incisiothérapie » puissent avoir des
vertus positives réelles (et non pas uniquement placebo) sur les céphalées de
tension, … de toute façon, elle devrait être une thérapie contrôlée,
si possible vérifiée et validée scientifiquement, par exemple, peut-être, par
la méthode du « double aveugle » (Voir "Étude randomisée en
double aveugle", https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tude_randomis%C3%A9e_en_double_aveugle). Je pense, à mon
humble avis, qu’il est important de ne pas faire n’importe quoi avec cette
technique : ·
par exemple, il y a, peut-être, des âges limites bas et hauts et la nécessité d’un bon état physique des patients
_ ceux, du moins, sur lesquels elles pourraient être pratiqués _ (comme pour
le « jeûne thérapeutique »). ·
Le scalpel ou l’instrument utilisé pour l’incision doit être totalement
stérilisé. ·
En Europe, en pratiquant « l’incisiothérapie »,
vous risquez de tomber sous le coup de l’exercice illégal de la médecine. Personnellement, je
ne suis pas convaincu, d’autant que la saignée a été quasiment abandonnée,
comme moyen thérapeutique, par la médecine occidentale, depuis le 19°
siècle. Elle est encore
pratiquée de nos jours dans quatre indications médicales : l’œdème aigu du poumon, l’hémochromatose, la polyglobulie et laporphyrie.
Les trois dernières sont liées à la composition du sang. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saign%C3%A9e_(m%C3%A9decine) |
9)
la phytothérapie. |
Le
sujet est très vaste. Ce n’est pas nécessairement une médecine douce, comme
on le croit. Dans certaines plantes, il y a effectivement des molécules et
des principes actifs très forts (voire toxiques). Certaines plantes ne
sont pas anodines. Elle n’est pas à pratiquer n’importe comment.
Mieux vaut passer par un médecin et un pharmacien. |
10)
Le modèle du cerveau « ordinateur » _ le fait de pouvoir « flasher
» le cerveau, ou de parvenir à (d’obtenir de) griller les neurones. |
Ce modèle
est faux et peut conduite à certaines techniques destructrices pour le
cerveau (via les surmenages, par exemple). J’ai été moi-même victime de cette
illusion. |
11)
Les méthodes de désenvoutement (à la chrétienne), la magie noire et les
guérisseurs sorciers. |
Les
méthodes de désenvoutement peuvent être assimilées à des méthodes de chocs
psychologiques. Elles peuvent être traumatisantes et destructrices
psychologiquement (surtout si le malade ne l’a pas désiré). Je
ne las recommande pas. Les phénomènes de « possessions » peuvent,
peut-être, être liée à des conditionnements (pavloviens) ou à des états
hystériques (à des phénomènes d’aversions, de répulsions, à des phobies et à
des névroses etc.). C’est, du moins, mon avis. |
12)
La Myothérapie |
Je ne
sais pas … et je n’ai pas le temps de m’en occuper et de consulter la
littérature sur ce sujet. |
13)
La méthode PsychoPhysio |
Voir
les échanges et discussions concernant cette technique dans les trois mails
ci-joints. J’incite
tous les patients à être prudent et ne pas s’enthousiasmer trop vite
pour cette technique. Peut-être qu’elle a réellement des effets empiriques
_ si oui, alors ils seraient non explicables actuellement en l’état, car,
pour l’instant, les présupposés scientifiques de cette technique sont flous et
invérifiables (voire faux). |
Je sais que tous les malades recherchent
désespérément la méthode miracle (la panacée universelle) pour traiter les CTC
[les céphalées de tension chroniques], suite à l’échec du traitement de leur
céphalée de tension (et de la douleur associée), par les psychotropes dont le Laroxyl _prescrit
dans plus de 80% des cas de malades souffrant de céphalées de tension
chroniques, depuis les années 60, alors que pourtant il le plus souvent
inefficace ( !). Plus ce traitement conduit à un échec, plus les
neurologues s’acharnent alors à le prescrire[1].
Si un traitement miracle des céphalées de
tension chroniques (particulièrement rebelles) existait cela se saurait. La
rumeur se propagerait comme une traînée de poudre, au sein du milieu des
malades. Mais, pour l’instant, ces traitements miracles n’existent pas. Je
vous le dirais alors, d’ailleurs.
En attendant l’arrivée du traitement
miracle, je dois donc vérifier scrupuleusement toutes les allégations des
malades et des propagandistes de telles ou telles techniques …, afin de pas me
faire abuser par elles (car j’ai une responsabilité envers les malades. Je ne
veux pas qu’ils se fassent abuser, escroquer, à mon tour). A cause de mes
céphalées de tension chroniques, qui ont duré entre octobre 81 (suite à un
surmenage) et 2012, et de mes « insomnies totales » qui duré entre
octobre 81 (suite à ce même surmenage) et août 2004, j’ai, moi-même, essayé
énormément de techniques (censées me guérir), avec la rage du désespoir, et je
me suis fait mal abuser (et moi-même, j’ai été aveugle).
Donc, « j’en connais un rayon sur la question ».
Entreprendre une série de techniques
« thérapeutiques », le fait d’agir (en fait), permet d’entretenir
l’espoir (chez le malade). Sa démarche permet de ne pas « couler
moralement ou socialement », de ne pas déprimer.
Mais ce que je crains aussi est que, même si
certaines techniques ne sont pas « méchantes », ni vraiment
dangereuses, c’est qu’elles dépouillent, malgré tout, financièrement les
malades (car elles ne sont pas remboursées par la sécurité sociales), surtout
quand je sais que le malade n’est pas riche (et c’est justement le cas de la
plupart des malades).
La science n’est pas une question de conviction personnelle.
Elle n’est pas une façon de se battre, avec courage [mais aveuglement], pour
ses idées et ses convictions. Au contraire, un scientifique doit être critique,
mais aussi critique envers soi-même, envers ses propres opinions, mêmes envers
ses propres idées, les plus « géniales » ou les plus séduisantes. Il
doit être un critique impitoyable envers lui-même.
La science va à l’encontre de la loi du plus fort ou de l’emprise ou
de l’empire toute conviction non prouvée, aussi séduisante soit-elle.
Comme je l’ai déjà dit à une malade, je n’ai pas la science infuse _ je peux aussi être
aveugle dans mes convictions scientifiques _ et je peux, bien sûr, me tromper
(je suis humain, donc faillible).
Je ne
fais que vous donner mon humble avis sur ces
thérapies (« SGDG, sans garantie du gouvernement »).
En fait, ma position n’est pas facile, face aux malades. Je
dois en même temps, tenter de maintenir l’espoir en eux _ face à leur
souffrance chronique _, mais en même éviter de leur mentir ou de leur
raconter n’importe quoi et j’espère ne pas être un charlatan dans mon
approche ou dans ma façon d’aider les malades. Je me dois d’avoir une certaine
probité à leur égard.
Le danger d’être persuadé par (de) ses propres intuitions me
paraissant séduisantes ou « géniales » :
Mon intuition _ comme celle de certains neurologues, comme le
docteur Lanteri-Minet (voir son livre « Céphalées de tension, rumeur et
réalités », édition MEDI-TEXT, 2008) _ est que plus de 80% des
céphalées de tension ont une dimension psychologique ou psychosomatique
(conviction s’étant renforcée et étoffées suite à de nombreuses discussions
avec les malades depuis novembre 2006 et la date de la création de la
« hot line » téléphonique, pour les malades, que je tiens depuis
2006). Et que les causes de cette maladie est multifactorielle. Mais
pour l’instant, ce n’est qu’une intuition (non validée scientifiquement, pour
l’instant).
Et cette intuition se renforce par le fait que, régulièrement,
des malades guérissent (suite à l’utilisation de techniques ayant une dimension
psychothérapeutique). Et certains ont la délicatesse de m’en informer (comme
Patrice, récemment, que je remercie ici).
En plus, la cause (psy) du déclenchement de la céphalée de
tension est, le plus souvent, pas la même d’un malade à l’autre (c’est pourquoi
elle est si complexe à traiter et nécessite de procéder comme un enquêteur
policier, ou comme un diagnosticien, à l’image du Docteur House).
Suite à des questions posées au malade et avant d’envisager des
pathologies plus graves, à son sujet (et d’ailleurs dont l’évocation serait
anxiogène pour lui), je l’incite à explorer de possibles pistes
psychosomatiques.
C’est là je pense qu’il y a un espoir.
A force de discuter avec le patient et de le connaître, je lui
fournis, progressivement, un faisceau de pistes psychosomatiques, que j’affine
(ou décline) à fur et à mesure de la discussion.
Parfois, durant la conversation, il m’arrive d’avoir des « intuitions
géniales », de sortes de fulgurances (ou soi-disant
« géniales »).
Or, en fait, je dois être extrêmement prudent envers elles.
Par exemple, ce dimanche, j’étais à fête d’anniversaire aux
Lilas (organisés par mes amies Claudie, Norbert … que je remercie infiniment
ici), qui se passait dans le jardin d’une copropriété et sous l’auvent d’un
hangar (garage). Il y avait un barbecue, des brochettes, de grandes tablées. Un
accordéoniste professionnel était même présent. Durant, cette fête très
sympathique, j’ai pensé à un malade.
Durant son enfance, ses parents ne lui avaient jamais appris à
être heureux. Ils l’ont toujours surchargé d’obligations morales, de
devoirs, de stress, de peurs.
Or à l’âge adulte, ce malade ne peut jamais se détendre, être décontracté,
il s’invente toujours sans fin, des obligations. Il ne sait pas être
décontracté, ne sait pas s’amuser, lâcher prise.
il se sait pas être heureux. Dès qu’il prend du plaisir ou qu’il
est heureux (comme durant cette fête), il culpabilise (il veut tout de suite
travailler, ne plus s’amuser).
Or peut-être pour réduire ses maux de tête, et sa tendance à culpabiliser
pour la moindre chose (cas de beaucoup de malades ayant contacté
l’association), je l’incite à se décontracter, à s’amuser, à lâcher prise
(à être cool).
Ou bien, je l’incite à pratiquer des activités calmes, de détentes,
comme jardiner ou à s’initier à l’apiculture (si du moins s’il n’a pas de
phobies aux hyménoptères, des réactions allergiques à leur venin).
En plus l’apiculture incite à être très calme et à ne pas être
anxieux (les abeilles sentent quand vous êtes anxieux ou agités).
Je l’incite à alterner travail et détente. A être cool !
Car beaucoup de céphalées de tension chroniques sont liées, accentuées et
entretenues par a) une mauvaise gestion du stress, b) l’anxiété, c) voire
peut-être la dépression.
Récemment, Marcelline, en vacances, n’avait plus aucune
céphalée. Je pense que pendant ses vacances, elle était détendue. Mais
ses céphalées sont revenues dès qu’elle est revenue chez elle. A mon avis, elle
était de nouveau confronté aux soucis de son foyer (ou aux soucis de la gestion
de son foyer). Elle n’était plus détendue. En plus,
elle m’a avoué qu’elle a toujours eu une nature très anxieuse.
Ce ne sont que des intuitions.
J'ai connu des patients ayant subi des déclenchements, en
alternance, de céphalées de tension chroniques (CTC) et d'eczémas (ou de
dermatites ou de psoriasis), suite à des périodes de stress. La CTC et les
crises d'eczéma s'arrêtaient quand la source du stress disparaissait (pour les
eczémas, quand on ne peut pas diminuer le stress, c'est plus facile, il suffit
d'utiliser de la Diprosone, une pommade anti-
eczéma).
J'ai connu le cas d'un patient, beau garçon, très sportif, mais coureur
de jupons incorrigible, qui trompait souvent sa femme, alors que pourtant
il l'aimait, … dont le déclenchement de sa CTC, a coïncidé avec le divorce
demandé par son épouse (pour cause d'infidélité de son mari), puis avec son
licenciement de son entreprise et enfin de le « coulage » de la
bielle de sa belle voiture sur l'autoroute de l'Estérel, durant des vacances
d'été. Je pense que ses CTC sont liés au choc de l'annonce du divorce (par sa
femme) et du divorce lui-même auquel il ne s'attendait pas et peut-être
aussi à cause de la culpabilisation ressenti d'avoir gâché 8 ans de bonheur.
(Peut-être que la culpabilisation, suite au fait qu'on a fait
mal ou s'est mal conduit, pourrait jouer aussi dans certaines CTC).
Je connais le cas d’une jeune femme ambitieuse _ dont
l’ascension a été foudroyée, en plein vol, par ses CTC _, une femme de tête, mais
qui, comme je l’ai constaté, n’en fait qu’à sa tête et qui n’écoute pas les
autres.
En plus, c’est une personne qui ne fait aucun travail sur
elle-même. Et, je ne crois pas, non plus, qu’elle cherche non plus à beaucoup
investiguer sur le domaine des céphalées de tension (dont elle souffre pourtant
terriblement depuis des années).
Or je sais par expérience qu’une personne qui n’en fait qu’à sa
tête, peut « se prendre des vestes ». Le fait de
se prendre régulièrement « des vestes » peut laisser des traces psychologiques
et des tensions « psy » / internes, en soi (et des
problèmes non résolus dans sa tête). Et donc j’ai incité cette malade à être
animé d’un esprit critique honnête sur lui-même et à explorer aussi cette
piste.
En plus chaque fois, que j’ai rencontré, dans Paris, cette jeune
femme, fort jolie, elle appliquait une sorte de « stratégie de
séduction » _ que je n’appréciais guère, d’autant qu’elle l’appliquait à
mon égard, à chaque fois, qu’elle avait besoin de moi (une stratégie trop
visiblement intéressée).
Ce ne sont que des « intuitions fulgurantes », et
comme toutes intuitions, elles peuvent être totalement fausses. Je donc
m’en méfier comme de la peste.
C’est pourquoi je présente un bon nombre de pistes, non pas une
seule, et je ne les présente que comme des hypothèses et uniquement des
hypothèses.
Je connais une personne qui a des céphalées dès qu’elle sent ou
qu’elle croit qu’elle perd de la crédibilité face aux autres. Dès qu’elle croit
avoir une attitude « anormale », pas contrôlée (qu’elle n’a pas
contrôlée son apparence, sa communication face à la société), elle culpabilise,
et les CTC se déclenchent chez elle.
Bien sûr, tout le monde ( ?) sait ne faut pas dire
n’importe quoi face à l’importe qui, et qu’il faut savoir quand même contrôler
sa communication, un minimum (surtout dans un état non démocratique, et au sein
de son entreprise).
Parfois je fais prendre conscience à un malade précis que
parfois une famille très narcissique, qui donne l’impression d’être parfaite
en tout, contrôlant _ en permanence _ son apparence et sa
communication, d’être très sûre d’elle [d’avoir une confiance en elle
extraordinaire] et d’avoir toujours raison [ou de détenir la Vérité avec un
grand V], peut être très toxique pour leurs enfants, surtout quand ils passent
leur temps à culpabiliser et accabler leurs enfants, à
chaque fois que l’enfant a eu un comportement ou une réflexion originale(s) [quand
il ne rentre pas dans la norme imposée par ces parents « parfaits »,
« trop parfaits »].
Souvent ce genre de parents tue les capacités, le potentiel,
l’originalité, l’avenir de leur enfants et cassent leur personnalité [et
peuvent les mettre ensuite dans des situations d’échecs à répétition, en le faisant
douter de lui en permance (maladivement)]. Avec
de tels parents, il n’y aurait jamais eu de génies, d’Einstein, de Faraday etc.
C’est pourquoi, j’incite certains malades particulièrement
originaux, à ne pas tuer leur originalité, à cultiver leurs dons, leurs talents
innés, voire leur différence (mais en étant prudence, à face à gens ou des
situations intolérant(e)s). J’incite les malades à s’épanouir, à se réaliser (à
réaliser leurs rêves, passions et aspirations, du moins, quand c’est possible.
Et je sais que ce n’est pas toujours possible. On ne choisit pas toujours sa
vie [ni ses parents d’ailleurs]. On peut juste infléchir la
direction prise par sa vie).
J’incite aussi les malades à se cultiver, à s’ouvrir sur le
monde (à rencontrer les gens, à ne pas se replier sur soi, sur son logement,
son lit ou son canapé). Même si je sais aussi que « l'éducation est la
méthode qui nous permet d'acquérir un niveau de préjugés plus élevé »
(Laurence J. Peter) (boutade).
Cela devrait leur permettre d’éviter de se focaliser sur
quelques certitudes ou sur leur douleur.
Au moins, explorer ces pistes, la psychosomatique donne de
l’espoir. Même si je peux me tromper.
Et je n’ai pas peur de dire : je doute souvent de moi, de mes
certitudes et de mes propres avis (je n’ai pas la science infuse et je ne
bénéficie d’aucun ange-gardien bienveillant ou de lumière divine me guidant
dans ma vie et m’empêchant de faire ou de dire des bêtises).
Et certains malades me prennent pour un Saint. Je ne suis pas un
Saint. Je fais ce que je peux, c’est tout.
Benjamin
PS.
Un aparté sur l’électro-sensibilité :
Une
malade me demande s’il peut y avoir un rapport sur l’électro-sensibilité
(humaine) et les CTC (ou si je peux faire confiance dans les rapports de
l’association « Robin des toits »).
L’électro-sensibilité
(humaine) reste pour l’instant un objet
scientifique loin d’être encore prouvé.
Autant,
l’influence négative des ions positifs a été « prouvée »
scientifiquement alors que les ions négatifs sont plutôt positifs(je
connais le chercheur du CNAM, M. Elie Volf, qui a
fait cette étude) … et que donc vous pouvez avoir un générateur d’ions
négatifs chez vous, sans aucun risque … Autant les recherches pour prouver
l’électro-sensibilité aux ondes des GSM _ la sensibilité du cerveau ou du corps
aux ondes très haute-fréquences des téléphones portables ou des antennes relais
[et aux ondes radar](°) _ n’ont pas aboutis, en particulier par le test en
double aveugle.
Quelques
avis sur la question de certains scientifiques sceptiques :
·
"Il est
clair que les tests effectués en double aveugle indiquent que la cause est
psychologique".
·
« La quasi-totalité4 des essais cliniques réalisés en double aveugle, où les patients sont exposés à des champs tantôt réels,
tantôt factices, ont démontré que les personnes se jugeant hypersensibles
étaient incapables de distinguer une exposition aux champs électromagnétiques
réels d'une exposition simulée5,6. ».
Concernant
la « Sensibilité électromagnétique », voici ce que l’on lit
aussi :
En 2005, une étude « exhaustive » de
la littérature scientifique menée par l'équipe d'un chercheur en psychiatrie
anglais a analysé les résultats de trente et une expériences qui testaient si
les champs électromagnétiques causaient l’électrosensibilité.
Chaque expérience exposait en laboratoire des personnes qui se déclaraient
atteintes d’électrosensibilité à des champs
électriques ou magnétiques, fictifs ou réels, à de multiples fréquences, dans
des études en double aveugle (le sujet et l’agent expérimentateur à
ses côtés ne savent pas si le champ est fictif ou réel. Le sujet doit
déterminer s'il a été exposé (détection du champ) et rapporter d'éventuels
symptômes, il est parfois soumis également à différents tests de mémoire et
d'attention.)5. Sur
les trente et une études, vingt-quatre ne trouvaient aucune association entre
exposition et symptômes ; sept en trouvaient mais, sur ces sept études
positives, deux n'ont pas pu être reproduites même par leurs auteurs
initiaux, trois ont des biais méthodologiques importants, et les deux derniers
présentaient des résultats contradictoires. La conclusion
des auteurs étaient que : « Les
symptômes décrits par les personnes souffrant
d'« électro-hypersensibilité » peuvent être sévères et parfois
handicapants. Cependant, il s’est avéré difficile de montrer dans des études
en aveugle que l’exposition à des champs magnétiques pouvait déclencher ces
symptômes. Ceci suggère que l’électro-hypersensibilité serait sans rapport
avec la présence de champs électromagnétiques, bien que des recherches
supplémentaires sur ce phénomène soient nécessaires19. » D'autres
études montrant que les personnes qui se déclarent atteintes de sensibilité
électromagnétique sont incapables de détecter la présence de champs
électromagnétiques et la probabilité qu’elles ressentent des symptômes de
maladie est la même en présence d’une exposition fictive ou d’une exposition
réelle20,21,22. Si
ces conclusions ont fait l'objet de critiques, c'est en dehors du cadre
scientifique, sans le contrôle de comités de lecture23,24. Un
rapport de 2005 de l’Agence de protection sanitaire (en) du Royaume-Uni concluait que l’électrosensibilité devait être prise en considération par
d’autres voies que son étiologie :
les souffrances sont réelles, même si les causes de ces souffrances ne sont
pas définies25.
Selon le groupe d'experts de la Commission européenne (Bergqvist et al. 199713) et
le groupe de travail de l’OMS7, le
terme « électrosensibilité » n'implique
pas une relation entre les champs électromagnétiques et des symptômes
sanitaires. |
De
là à penser que le trouble, ressenti
par les personnes qui s’affirment électro-sensibles, serait d’origine
psychosomatique, est possible et est crédible.
Or je
sais que ce genre de diagnostic ou avis n’est jamais agréable à attendre pour
les personnes qui se disent électro-sensibles.
Certaines
se sentent même insultées lorsque l'on affirme cela. Elles ont l’impression
qu’on les prend pour des folles (des hypocondriaques).
Et
d’autres vous accuseront d'être à la solde des industries des
télécommunications ... (dans le cadre d’une théorie du complot fomentée par ces
industries des télécommunications).
Comme
pour l’homéopathie, le sujet est devenu passionnel (il n’est pas traité
rationnel. On ne prend plus un recul serein par rapport au sujet).
Or pourtant les maladies psychosomatiques peuvent être désagréables et
douloureuses et doivent donc être prises au sérieux par le corps médical.
Dans ces
domaines, il y a souvent de phénomènes « d’autosuggestion » (un peu
comme pour l’effet Placebo) et des phénomènes psychosomatiques.
Je
crois beaucoup au principe de raisonnement du rasoir d'Ockham ou rasoir d'Occam, très utilisé dans le monde de la
Science : « les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus
vraisemblables ». Sa traduction en langage cru : « bref, il ne
faut pas chercher midi à 14h ».
C'est
à dire quand une explication colle, tient la route _ par exemple, le fait que
l’on explique les témoignages et les sensations des
"électro-sensibles" par des phénomènes nocébo
autosuggestionnels, est suffisante pour les
expliquer. Et donc nul besoin de faire appel à une « hypothétique électrosensibilité », très obscure, inconnue et
présente dans le corps humain (dont on aurait du mal à trouver la cause et le
mécanisme physiologique), d'autant que la Science n'arrive pas, pour l’instant,
à prouver cette électro-sensibilité. Telle est ma conviction, mais je peux me
tromper. Je n’ai pas la science infuse.
D’une
manière générale, le médecin ou le scientifique ne vont pas créer une nouvelle entité
nosographique (identifier une nouvelle maladie), juste pour faire plaisir
aux électro-sensibles [quand cela n’est pas justifié scientifiquement et qu’il
existe déjà une explication qui tient la route, et qui explique le phénomène,
c'est-à-dire des maux psychosomatiques].
Si d’autres faits contredisant ce point de vue surviennent ultérieurement,
alors ce point de vue pourra être changé.
Pour
expliquer ce qu’est un mal psychosomatique, on va donner cet exemple,
celui du malade chez lequel s’est déclaré soudainement, tout en même temps
( !) : a) une puissante
céphalée de tension intense, b) des crises d’eczémas associées à une crise de
démangeaisons très douloureuse (ressemblant à une crise d’urticaire géante), l’empêchant
de dormir, c) voire quelques crampes musculaires soudaines ( !).
Le
malade pourra se dire que sa soudaine et puissante céphalée de tension serait
due à une antenne relais située à proximité. Ou bien, il pensera que sa crise
d’urticaire est liée à des acariens. Il aspergera son lit (voire ses draps ou
ses vêtements) avec un acaricide (à base de perméthrine,
ou d’huiles essentielles de cannelle de Ceylan et de Chine, d’orange douce, de
citronnelle, de menthe poivrée et de niaouli). Ou il fera laver avec soin tous
ses vêtements et/ou ses draps à un pressing. Pourtant, tous ses efforts sont sans
aucun résultat.
En
fait, ce malade subit l’effet d’un choc psychique grave (son patron vient de
lui annoncer qu’il veut le virer, alors qu’il a 59 ans, après 8 ans de bons et
loyaux service, parce qu’il est « trop vieux »). Et ce choc vient de
se « convertir » en maux
psychosomatiques. La douleur morale s’est transformée en maux physiques.
On
sous-estime souvent la puissance des phénomènes et des maladies
psychosomatiques, pouvant aller jusqu’à causer la mort du malade (par cancer,
maladies auto-immunes etc., dans quelques cas rares).
Mais
le scientifique connait ses limites et est capable d’autocritique.
Car
comme ce domaine l’électro-sensibilité n’est pas encore certains, ce dernier
laisse, quand même, encore la porte ouverte à d’autres interprétations. Tout en
restant sur une réserve prudente.
En
effet, il sait par exemple qu’une étude suédoise (controversée ou contestée par
ses pairs) affirme que cet objet
scientifique mystérieux existe _ voir l’article ci-dessous :
Scientists,
Led by Karolinska Institute’s Olle
Johansson, PhD, Recommend Global Governments Adopt New Exposure Guidelines for
Electromagnetic Radiation—Pointing to Biological Hazards and Risks to the
Genetic Code from Unchecked Proliferation of Wireless Technologies, The Seletun
Scientific Statement, 02.02.2011, http://electromagnetichealth.org/electromagnetic-health-blog/the-seletun-statement/
Sinon,
dans le N°312 de la revue "Science et pseudo-sciences",
de mai-juin 2015, paraîtra un article "L’électrohypersensibilité
en questions" de André Aurengo (page
69), qui lui expose un point de vue prudent mais sceptique.
Récemment,
est passé sur ARTE le documentaire « ONDES
ÉLECTROMAGNÉTIQUES : QUELS DANGERS ? »[2], qui a aborde
la polémique scientifique sur le sujet, qui relate l’étude des scientifiques
suédois. Mais on en tire comme donnée, que rien n’est prouvé et que les crédits
de recherches du gouvernement suédois ont été retiré à ces chercheurs (donc, à moins de croire à un complot des
opérateurs téléphoniques suédois contre ces chercheurs …).
Donc
affaire à suivre.
Benjamin
Sources :
a) Radiofréquences : l'électrosensibilité, ça
existe ?, Sylvie Riou-Milliot, Siences et Avenir, http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20130926.OBS8723/electrosensible-peut-on-etre-malade-des-ondes.html
b) http://fr.wikipedia.org/wiki/Sensibilit%C3%A9_%C3%A9lectromagn%C3%A9tique
c) Électrosensibilité....?, forum des sceptiques du Québec, http://www.sceptiques.qc.ca/forum/electrosensibilite-t9820.html
d)
Ondes : soigner la maladie imaginaire, Stéphane Montabert,
http://www.contrepoints.org/2012/10/04/99361-ondes-soigner-la-maladie-imaginaire
e)
Regard d’études pratiquées en double-aveugle sur l’étiologie du syndrome
d’électro-hypersensibilité (EHS), http://www.carevox.fr/psycho-sexo/article/electrosensibilite-ou-effet-nocebo
etc.
(*)
(°) a) fréquences des ondes
radar : de ~1 à ~110 GHz. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Radar#Plages_de_fr.C3.A9quences_utilis.C3.A9es_en_radar
b) fréquence des ondes des téléphones
portables GSM : Elles sont juste en dessous du 1 GHz. Le système GSM utilise deux bandes de fréquence radio de 25 Mhz.
La première bande couvre les fréquences entre 890 et 915 Mhz et se charge de
l'émission du signal. L'autre bande comprend les fréquences de 935 à 960 Mhz et
est utilisée pour la réception. Source : http://l.gabardos.free.fr/Qu%20est%20ce%20qu%20une%20onde%20gsm.html
(*) La liste de tous les articles sur
ce sujet, en fait, est très longue :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=16304699
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=15784787
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21793784
http://www.bmj.com/content/332/7546/886.full
http://ehp03.niehs.nih.gov/article/fetchArticle.action?articleURI=info:doi/10.1289/ehp.8934
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs296/fr/index.html
http://uneterrepourlesehs.blogspot.com/
http://www.electrosensible.org
[1] Je
soupçonne les visiteurs médicaux (qui vendent les psychotropes) et certains
articles sur les effets bénéfiques supposés de l’amitriptyline
d’entretenir les neurologues dans leur conviction.
[2] Documentaire de Nanje de Jong-Teuscher et Claus
U. Eckert (Allemagne, 2014, 52 min.), passé le vendredi 10 avril 2015, sur
ARTE, à 22h20. http://future.arte.tv/fr/ondes-electromagnetiques