Notes prises sur l’émission d’ARTE « Somnifères, pilules amères »,

Du lundi 9 juillet 2007, 22h30.

Allemagne, 2004, 58mn, ZDF, Réalisateur: Valentin Thurn

 

Par Benjamin LISAN

 

Le Rohypnol, des laboratoires « Ratio Pharm » conduit à des problèmes d’arrêt du médicament, à de la dépendance (malgré 3 ou 4 initiatives pour arrêter, on n’arrive pas à arrêter).

Il supprime l’angoisse.

Même avec des traitements courts, il entraîne une accoutumance.

Puis une dépendance puissante. On arrive vite à 20 Rohypnol / semaine (soit 1 mg).

Le sevrage provoque dépression, angoisse.

Une personne a du être attaché avec des lanières en cuir, dans un centre de cure, tellement son sevrage a été dur.

Un patient, Hans S., a reçu 75 000 € de dommage et intérêt, pour avoir reçu 650 à 700 ordonnances de prescriptions de Rohypnol, en 18 ans, par mon médecin généraliste [1].

 

On donne du Rohypnol ou du Valium, sur une longue période, alors que cela ne devrait pas être le cas.

 

Le laboratoire Hoffmann-La Roche (Roche) a dissimulé ses risques (dont celui des risques de dépendance) pendant longtemps. La 1ère information sur ce risque a été donnée en 1974, la reconnaissance de ce risque par ce laboratoire n’est survenue qu’en 1984.

En Allemagne, il y aurait 1 million de personnes drogués aux médicaments.

 

Quand on témoigne auprès des médecins que ce médicament vous cause de gros soucis, on vous croit pas, on doit ravaler sa frustration. …

 

Voici le cas de Waltrand Bieflefeld ( ?). On lui a prescrit, pour des cauchemars, du Valium et du Lexomil [2].

Quand il voulait arrêter, il avait des migraines effroyables.

On en parlé à son médecin, qui lui a donné une nouvelle prescription. Si l’on croyait ce médecin, on devrait prendre des médicaments toutes sa vie.

« Le Valium est la petite béquille de maman » selon la chanson des années 70, des Pink Floyd [3].

Le directeur du laboratoire du sommeil de Freiburg [4], le professeur Dieter Riemann, confirme :

« On donne ces médicaments aux insomnies récalcitrantes. Cela procure un réconfort trompeur. Si on est assailli de fatigue, on en prend. Mais cela donne un sommeil non réparateur. Et on est toujours aussi fatigué le lendemain. En plus ils sont bon marché. ».

 

Selon Hans-Joaquim Schlüter ( ?), « les tranquillisants sont prescrits à la légère. 50 % des médicaments consommés sont prescrits par 10 % des praticiens.

On en prescrit particulièrement dans les maisons de retraites, pour tenir tranquille les malades, cela afin de réduire les coûts en personnel. Ce qui crée des dépendances anciennes.

Les malades sortant des maisons de retraite sont en beaucoup plus piteux état, qu’à leur entrée ».

 

Plus la dépendance est ancienne, plus le sevrage est long et difficile.

On fait correspondre la durée de la dépendance à celle du sevrage par la formule suivante :

 N x (années de dépendance) =(entraîne)=> N x (mois de sevrage).

 

Arnold Wieczorek, de la clinique Daun [5] (Höhe), indique « 1,1 millions de personnes sont dépendantes aux médicaments » (en Allemagne). « 160 000 alcooliques et seulement 2000 personnes dépendantes aux médicaments, se font soigner et suivent un sevrage, chaque année, en Allemagne ».

 

Dans clinique, une fois le patient désintoxiqué, il suit une thérapie, avec un psychothérapeute, pour devenir résistant au stress, par exemple avec le suivi de cours d’aïkido … (parce que dès qu’on est stressé, il est facile de prendre un médicament … Or cela peut renforcer la dépression).

 

(Dans le passé, on donnait de la « Mélatonine » (?) , un somnifère maintenant interdit en Allemagne).

 

La parole est mal rémunérée par la sécurité sociale (en Allemagne).

 

Sur Internet, les prix des médicaments sont, 4 fois, plus élevés que sur le marché noir de Berlin.

 

Le générique du Rohypnol est le Flunitrazépam (Flunitrazepam).

Le générique du Valium est le Diazepam. Avec le Valium, au début, on n’a plus d’insomnies, d’angoisse … Puis l’effet s’inverse [à moins d’augmenter sans cesse les doses].

Le sevrage du Valium dure longtemps. Il provoque maux de tête, anxiété, dépression (comme si l’on traversait une nuit noire). Le sevrage du Valium est pire que celui de l’héroïne [parce qu’il dure plus longtemps].

 

Selon le professeur Wolfram Keup (de l’Université de Pöcking, Allemande)) « [Même] le Stilnox [6] crée des dépendances. On en donne de façon abusive. Il n’y a pas de somnifère anodin ».

Le sevrage aux benzodiazépines dure 2 semaines [dans mon établissement ?].

Il peut être violent, provoquer des hallucinations …

La durée de la demi-vie d’un somnifère peut être supérieure à 100 h. Il se produit des « dépôts muet », c’est à dire une accumulation du produit dans les tissus adipeux … dont la restitution dans le corps peut provoquer des flash-backs imprévus ou intempestifs.

 

Selon Martine Moscovici, avocate à la cours, « on peut utiliser certaines benzodiazépines à des fins délictueuse (pour endormir sa victime). Par exemple, avec le générique du Rohypnol est le Flunitrazepam (sa version liquide est maintenant interdite). Il y a par exemple, le G.H.B.  [7], difficilement traçable (à moins que la victime se fasse analyser immédiatement après son viol) [8] ».

 

De tout temps les laboratoires pharmaceutiques ont tous prétendu, à la sortie de leur nouveau somnifère et à chaque fois, que ceux-ci n’avaient aucun effet secondaire :

Bayer a sorti d’abord un babiturique, le Sulfonal, puis plus tard un autre, le Véronal (qui a eu beaucoup de succès, et dont s’est servit Max Linder et d’autres personnalités connues pour se suicider). En 1957, il y a eu le Contergan Saft (la fameuse Thalidomide), des labos Grünenthal. Ce dernier affirmait en 1960, que celui-ci n’était pas toxique. En 1962, il avait fait 12 000 victimes. Le cinéaste Fassbinder se tue avec un mélange de cocaïne et de Benzodiazepam (voir diazepam). Il y a eu le Tavor (médicament) [9] [10].

En Rhénanie-Westfalie, il y a 50 % d’augmentation de la prescription de médicaments (somnifères …), en 8 ans !

Le mélange somnifère + alcool peut-être mortel. Il provoque arrêt respiratoire, ce qui conduit à la mort cérébrale du cerveau (en particulier avec le phénobarbital).

 

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Ce qu’il est dit sur ARTE de ce documentaire du mercredi 11 juillet à 15H45

           

Somnifère, pilule amère (Allemagne, 2004, 58mn), ZDF, Réalisateur: Valentin Thurn

 

Les petites pilules pour dormir des années 60, souvent à base de barbituriques toxiques, ont fait place à des comprimés réputés moins dangereux, mais dont les effets pervers n'ont pas disparu pour autant.

 

ZDF © Bitcom

La dépendance aux somnifères et aux sédatifs demeure peu étudiée, alors qu'elle touche de plus en plus de monde : cette forme d'addiction concernerait un million de personnes en Allemagne et trois fois plus en France [11]. Passant le plus souvent inaperçue, cette pharmacodépendance nécessite parfois de sévères cures de désintoxication. Jusque dans les années 80, elle a été soigneusement passée sous silence par l'industrie pharmaceutique. Cette dernière s'est notamment bien gardée de révéler les malformations de l'embryon provoquées par la thalidomide, un tranquillisant connu en Allemagne sous le nom de Contergan. Elle a longtemps nié aussi la toxicité des barbituriques. Cette première génération de somnifères, utilisée dans de nombreux suicides, fait aujourd'hui l'objet d'une interdiction.

 

Source : www.arte.tv/fr/histoire-societe/sommeil/sommeil/1618822,CmC=1618766.html

 

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« Le lobby des somnifères », article du  Nouvel Obs, du 9 Juillet.

 

Les labos pharmaceutiques sont les grands pourvoyeur de somnifères, neuroleptiques et tranquillisants dont l’usage abusif constitue un fléau plus grave et insidieux que l’alcoolisme. Ces drogues légales, prescrites à tour de bras par certains médecins, sont pourtant nommément désignées.

 

Il est beaucoup question, par exemple du Rohypnol, des laboratoires Roche, un produit contre lequel un patient allemand vient de remporter une victoire judiciaire inédite : son médecin prescripteur, peu regardant sur la fréquence de ses ordonnances, a été condamné à 75 000 euros de dommages et intérêts, pour faute professionnelle.

 

Or, il n’y a pas que le Rohypnol : depuis le Véronal jusqu’aux benzodiazépines, en passant par le Valium et la Thalidomide, toutes ces substances produisent des effets pervers désastreux et avérés sur l’état général des patients ainsi traités.

 

Autre scandale, on en inonde les maisons de retraite, histoire d’en assommer chimiquement les résidents.

Source : http://inventerre.canalblog.com/archives/2007/07/08/index.html

 

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Versicherung muß Patienten 75 000 Euro zahlen

Entschädigung wegen einer ärztlich verursachten Medikamentensucht

Ärzte Zeitung, 29.01.2004

 

Traduction automatique approximative, de l’allemand au français :

L'assurance doit payer 75 000 euros de compensation, à un patient de BRÊME, à cause d'une dépendance grave due à une médicament, causée médicalement.

 

BRÊME (cben) : Un Brêmois, de 52  ans, a reçu 75 000 EUROs  de l'assurance de son médecin. La raison : Le médecin de famille avait prescrit régulièrement pendant 18 ans, des Rohypnol® (Flunitrazepam) à son patient, un moyen calmer, créant une dépendance. De cette façon, le médecin, a effectué ainsi l'organe de consultation médical, le développement d’une dépendance chez le patient. Conformément à des indications de l'avocat Thomas Röwekamp qui représente le patient et est aujourd'hui des CDU-Innensenator à Brême, cela est en Allemagne le premier paiement de compensation à cause d'une manie de médicament causée médicalement. Les consultants de l'organe de consultation médical pour les questions de responsabilité civile médicales des chambres médicales d'Allemagne du Nord sont venus en 2002 en conclusion que le soin médical avec « le diagnostic, lors de la position d'indication au traitement, lors duquel disposition médicale et lors de la consultation aussi bien que du traitement du patient » était évitable et était défectueux. Depuis que le patient avait reçu le médicament en 1981 pour la première fois de son médecin, l'homme à une fréquence, de trois à quatre semaines, a demandé par  télécopie ou téléphone emballages une moyenne de 20 comprimés par jour, pour être calmé. Le médecin avait certes alerté à différentes reprises le patient sur les dangers de voir 'apparaître en pratique une dépendance et lui avait demandé sans succès de prendre le  médicament conformément à de propres indications. Néanmoins, il a ordonné plus encore pour  calmer le patient. Après une crise privée, l'homme a commencé à boire en 1997 et être chômage,  une année plus tard. Conséquence : Hospitalisation avec contrainte psychiatrique. Le médecin avait interrompu auparavant déjà le traitement. Beaucoup trop tard, selon les consultants. Le médecin aurait dû reconnaître très plutôt la manie son patient et insister sur des formes de psychothérapie attachées de façon appropriée, a jugé le conseil arbitral. Le médecin n'a toutefois pas vu de chance conformément à des évaluations d'empêcher une évolution défavorable de la maladie « jusqu'à sa fin catastrophique. » Dans le médecin de famille a indiqué son avis, les Uneinsichtigkeit son patient. Son état de santé est basé sur un Selbstverschulden.

Source : http://www.aerztezeitung.de/docs/2004/01/29/016a1204.asp

 

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Erstmals verklagte ein medikamentensüchtiger Patient seinen Arzt auf Schadenersatz – mit Erfolg. Ein Fall, der leichtfertige Doktoren, Patienten und Politiker aufschreckt.

DIE ZEIT 15.01.2004 Nr.4

Médicaments prescrits (à la légère ?) : un patient a poursuivi pour la première fois son médecin, pour des dommages-intérêts,- avec un succès. Un cas qui effraye des docteurs, patients et politiciens.

 

Traduction automatique approximative, de l’allemand au français :

75000 EUROs d'argent de dédommagement a été reçu par Hans S. il y a peu de semaines de l'assurance de son médecin de famille - tout ce que l'ancien directeur de vente a reçu comme compensation symbolique. Cependant, le total atténue au moins les sentiments de dettes. Depuis deux ans, il a retrouvé une vie tout à fait normale, sans médicaments. Il a trouvé un travail intéressant, acheté  un logement de propriété, a pris à nouveau ses filles à lui et retrouvé l’amour de sa femme. Une histoire triste avec un Happy End.

 

Source : http://images.zeit.de/text/2004/04/M-Sucht_8arzte

 

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Voir aussi : Forum de discussion : Dépendances aux médicaments : sevrage benzodiazépine, que prendre ?

http://forum.doctissimo.fr/medicaments/dependance-medicaments/sevrage-benzodiazepine-prendre-sujet_138273_2.htm

On y parle de dépendances aux Rohypnol, au Valium, Dormicum, Halcion …

On y lit que « Le cerveau laisse effectivement des séquelles et des blancs apparaissent parfois mystérieusement...  d'où certains oublis et flash-backs » et « Les anxiolytiques et les antidépresseurs provoquent une sénilité précoce ».



[1] voir deux articles allemands sur ce sujet à la fin de ce texte.

[2] Le LEXOMIL est utilisé pour traiter l'anxiété, l'angoisse, et éventuellement dans le sevrage alcoolique. Il entraîne souvent une dépendance.

[3] La chanson « scream for momma and a valium » (un cri pour maman et son valium), dans l’album “Echoes”.

[4] Sleep Laboratory of the Department of Psychiatry and Psychotherapy, University of Freiburg, Germany.

[5] Kliniken Daun (centre médical pour les maladies de dépendance et les maladies Psychosomatique), Schulstraße 6, 54550 Daun/Eifel, Allemagne.

[6] Le STILNOX est indiqué dans l'insomnie occasionnelle, transitoire ou chronique. Selon le site Doctissimo, sur le Stilnox, « à dose normale, il n'aurait pas été observé de dépendance avec STILNOX ».

[7] Le GHB a été découvert par le professeur Henri Laborit. GHB - acide gamma hydroxybutirique et http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_gamma-hydroxybutyrique

[8] Le ROHYPNOL, appelé "drogue du viol" est sans goût, sans odeur, sans couleur et, de ce fait, peut être ajouté, sans attirer l'attention, à tout breuvage.

[9] Un anxiolytique à base de LORAZEPAM, prescrit en Allemagne.

[10] Kurt Cobain, chanteur de rock selon certaines sources non prouvées se serait suicidé d’un mélange d’héroïne et de Tavor.

[11] 1,1 million de consommateurs de psychotropes, en Allemagne (1 % de la population qui est dépendante), pour 82 millions d'habitants et plus de 3 millions en France pour 64 millions d'habitants (> à 4 % de la population qui est dépendante),.