Diverses réflexions sur les céphalées de tension chroniques

 

Par Benjamin LISAN, à Paris, le 6/7/07

 

Note : le sommaire de ce document est fourni, en fin de ce texte (page 72).

 

Ce document compile des notes prises sur des carnets, pour caractériser, définir et expliquer la maladie. Une des raisons de ce document est de répondre aux affirmations de neurologues français sur les céphalées de tensions.

 

Récemment, le professeur Dominique Valade, de l’hôpital Lariboisière, a exposé oralement, le mardi 3 juin 2007, dans son service des « Urgence céphalées », à l’auteur de ce document, ses convictions sur le niveau d’intensité de la douleur des céphalées de tension chroniques. Il a affirmé que « la douleur des céphalées de tension sont mille fois moins douloureuses qu’une algie vasculaire de la face ». Nous répondrons aussi à cette affirmation.

 

1         Description de la douleur

 

1.1       Intensité de la douleur

 

 

La psychologue Marie-Paule Lagrange qui les a bien étudiés [2] écrivait « il existe autant de causes de céphalées de tension que d’individus » et nous pouvons rajouter qu’il existe une grande diversité de céphalées de tension, comme nous avons pu le constater parmi les membres de notre association « Papillons en cage ».

 

Dans ce domaine, il est très difficile de procéder à des généralisations (scientifiques). Et c’est pourquoi, il faut se montrer d’une très grande prudence dans ce domaine.

 

Par ailleurs, si dans la majorité des cas de personnes souffrant de céphalées de tension, sans cause physiologiques apparentes, on peut mettre, dans une grande majorité, leurs céphalées de tension sur un mécanisme où le psychisme rentre en jeu, il n’est pas certain qu’on ne puisse pas découvrir, un jour, des causes physiologiques cachées, non encore découvertes par la science. En effet, on découvre encore régulièrement _ par l’IRM fonctionnel ou par stimulation magnétique transcrânienne (« transcranial magnetic stimulation » ou TMS) _ de nouvelles structures cérébrales [3].

 

Un témoignage sur la douleur :  « Cette douleur, je la redoute, je la haïs... pourtant elle me gagne et me jette sans un mot ! Grosse fatigue, grosse déprime... [...] j'ai l'impression que j'en ai pris pour perpétuité. » (Nora).

 

« […] chaque expérience est unique et par exemple j'ai été nauséeux, mais je mettais cela sur le compte de ma grande souffrance à me rendre au travail... De même je n'ai pas connu de souffrance "insupportable" mais une oppression, une gêne très invalidante comme si mon crâne était sanglé,  ce qui me rendait incapable de réfléchir et ou de me concentrer... Je conçois cependant que d'autres vivent cela, car l'intensité de la sensation est très variable même chez moi » (MP).

 

« J'ai eu des crises de céphalées de tension, heureusement rares (je précise bien sans aucune composante migraineuse), où la douleur des céphalées équivalaient totalement, par moment à la douleur de mes crampes musculaires (à la piscine) (crise très difficile à vivre, qui me bloquent complètement dans mon lit pour une à plusieurs semaines). Mais durant ces crises, il y a des variations continuelles [ …] …il m'est strictement impossible de travailler. Et lorsque je travaille une heure, avec des efforts extrêmes, je suis obligé d'arrêté, tellement je suis épuisé. Je ne peux strictement pas continuer […]... Et quand je viens voir le corps médical, la crise en général est déjà passée » (B.).

 

 « Qu’on s’imagine, par exemple, une gueule de bois de plus de 10 ans... » (JC).

 

« Aujourd’hui, le 14/7/2007, ma céphalée était très douloureuse à mon réveil, ce matin vers 6h [ …]. C’était encore les 2 points douloureux précis situés, situé en dessous et de part et d’autre de l’axe occipital, chaque point étant proche de la zone temporale. Puis vers 10h30, la sensation douloureuse a diminué, après la frappe d’un texte. Mais juste après avoir fait des courses au supermarché, ils sont revenus plus forts, avec en plus des 2 points douloureux, une barre douloureuse horizontale au niveau de la nuque. Aujourd’hui, le 14/7/2007, j’ai été réveillé par ma céphalées à 4 heure matin. Cette fois-ci, j’ai une forte barre horizontale au niveau de ma nuque (c’est quand j’ai une barre horizontale très forte au niveau de ma nuque que je commence à ressentir des nausées). Mes céphalées ont été tellement fortes depuis 2 à 3 jours, que j’ai perdu 1 jour entière, à ne rien faire, à rester alité, tout le vendredi après-midi et tout le samedi après-midi  » (B).

 

Parfois, surviennent des phénomènes paradoxaux. Quand le malade est alité à cause des maux de tête, il peut avoir l’impression que la douleur est faible, mais en même temps il sent pourtant une pression énorme au niveau de muscles de son crâne, et paradoxalement, il a la sensation  d’être totalement abruti ou/et d’être très fatigué en permanence (impression de fatigue, qui le pousse, sans cesse, à vouloir être alité). De plus à cette impression de fatigue, peut se surajouter, parfois, une impression de yeux secs ou/et de nausées. De plus, l’impression de la sensation douloureuse semble modulée, au cours du temps. C’est le genre de sensation paradoxale est le plus souvent impossible à communiquer au médecin et ce qui donnera alors à ce dernier l’impression que la douleur du malade est faible ou modérée.

 

1.2       Durée de la douleur ou des crises douloureuses

 

·       Quand le mal est installé d’une façon permanente (sur de nombreuses années), il est installé durablement, pour longtemps ou pour très longtemps... Pour les membres de l’association, dès que le mal s’est installé durablement (permanent ou chronique), il n’ont jamais pu, par la suite, s’en débarrasser toute leur vie, quelque soit les thérapies entreprises (on peut en souffrir régulièrement pendant plus de 20 ans).

 

« Mes céphalées sont comme le grappin, ouvrant et fermant, d'une pelleteuse, employée dans les casses automobiles. C'est comme si un grutier, plein de malignité, conduisait cette pelleteuse et enfermait le grappin autour de ma tête, en se jouant de moi, [en me contrôlant], comme si j'étais un pantin » (B.).

 

1.3       Effets secondaires des crises de céphalées de tension

 

Des effets secondaires déroutants surviennent lors des fortes crises de céphalées de tension. Certains effets n’ont jamais été décrit dans la littérature médicale. En voici quelque uns :

 

·       Perte totale d’intuition et impossibilité presque complète d’avoir des idées. Par exemple, on ne sait plus si ce que l’on dit est bien ou mal, si on ne dit ou commet pas des bêtises (perte éventuellement de la juste évaluation des choses …). Dans cet état, on est capable de faire de grosses « bourdes », qu’elles soient psychologiques ou au niveau de son travail professionnel.

·       Perte de ses capacités intellectuelles : « on se sent comme une grenouille décervelée », « on a l’impression d’être le héros du roman de science-fiction « des fleurs pour Algernon » », « on ne peut strictement pas réfléchir ».

·       Impossibilité de se concentrer. Impossibilité de suivre une discussion, une conversation ou une réunion. Impossibilité de lire et de comprendre ce que l’on lit.

·       Etats confusionnels [4] [5].

·       Pertes de mémoires, constantes et systématiques (une impossibilité systématique de ses souvenir de mots clés). C’est le plus important. C’est comme si l’on souffrait d’un Alzheimer permanent ou de sénilité précoce. On est sans cesse à rechercher un nouveau mot pour remplacer un autre (par exemple, on doit systématiquement tout noter dans un carnet, pour éviter sans cesse d’oublier _ B. a plus d’une dizaines de carnets de cette sorte). On passe sont temps à tenter de réunir des idées sans fin. Parfois, malgré toutes les stratégies imaginées pour le cacher, on donne réellement l’impression d’incohérence intellectuelle, auprès des proches (sur le lieu du travail ou en réunion). Par exemple, on ne se souvient plus du montant de son salaire (on ne sait plus si c’est 700 ou 3000 €). Ce genre d’handicap est particulièrement dramatique pour Claudia professeur de mathématiques et pour B , expert informatique, ingénieur système de haut niveau (et ancien chercheur au CNRS … diplômé du DEA de physique des plasmas et du Génie atomique de l’INSTN. Depuis plus de 20 ans, il a toujours du mal à faire de la recherche scientifique en physique théorique …). On oublie ses courses ou son blouson sur une chaise, à la poste (on oublie systématiquement un objet ou la localisation de l’endroit où l’on a mis l’objet), on oublie systématiquement des rendez-vous, les noms des personnes que l’on va rencontrer … Ce genre de handicap est celui qui est le plus difficile à croire pour les médecins et le plus difficile à leur faire comprendre.

·       Parfois, cela provoque les yeux secs en permanence [6].

·       Parfois cela provoque des vertiges permanents (cas de JP …).

·       Parfois, chez certains patients, cela provoque régulièrement des insomnies ou un sommeil perturbé (certainement à cause de la douleur ou la gêne, qui réveille le patient) (cas de B.).

·       Chez certains, cela peut provoquer des désir de dormir ou de somnolence irrésistibles (cas de J.-C. (constant), de J-P. (constant), de B. (très rares) etc …) [7]. Cela pourrait  peut-être lié à une douleur intense.

·       Chez certains, se greffe aussi, sur leurs problèmes de céphalées de tension, des problèmes de tension musculaire autour des yeux, très douloureuses (cas d’au moins de 3 personnes dans l'association ou qui l'on contacté (cas de JC, I, MP …)) « Sur les forums les céphalées de tension oculaires reviennent souvent » (MP).

·       Leurs répétitions et leur persistance au cours de nombreuses années usent aussi moralement.

·       Parfois, la survenue d’acouphènes (ou leur augmentation), sembleraient associés aux céphalées (à leurs augmentations).

·       Enfi, quelques patients rares disent qu’à leurs céphalées seraient associées à des cauchemars (rêves ou cauchemars d’avoir des céphalées, par exemple …). 

 

« Ma fatigue physique est quasi permanente et élevée. Elle me bride constamment comme les céphalées (elle me désocialise, me démotive, me démobilise…). On m’attribue des troubles bi-polaires, alors que je pensais que j’étais seulement dépressif, sauf dans des phases hypomanes rares (pas tous les ans). Maintenant, je suis assez convaincu que la dépression peut être entretenue par les céphalées de tension… (d’autres facteurs nombreux sont en causes). » (MP).

Pour une minorité, la crise apparaît comme une véritable tempête cérébrale, comme un vrai bouleversement ou un chambardement intérieur. Elle « plaquera littéralement sur le sol » le malade, et le « laissera sur le carreau ». Elle chamboule et bouleverse tout et elle laisse souvent beaucoup de dégâts psychologiques, sociaux, professionnels, familiaux, dans sa vie. Sinon, elle peut lui laisser une peur (voire une peur panique), d’une prochaine survenue de tels épisodes de crises…

 

Ce qui est frappant c’est qu’on rencontre, nulle part, dans la littérature médicale, une description de ces véritables tempêtes cérébrales. C’est comme si elles étaient totalement inconnues des spécialistes, censés les connaître.

 

1.3.1       Ce qui n’est jamais dit dans la littérature médicale

 

On ne trouve, nulle part, dans la littérature médicale que :

 

1.   Les céphalées de tension permanentes des malades provoquent systématiquement (toujours) une très grande fatigabilité permanente, chez tous les patients qui en souffrent.

2.   Chez certains (rares, il est vrai), leurs céphalées de tension se traduisent par des crises (rares), de véritables tempêtes cérébrales « ravageuses » (destructrices). Elles sont alors, vécu par ces patients, comme une véritable tempête cérébrale, accompagnée d’un certain nombre d’effets secondaires (nausées légères, désirs de dormir irrésistibles (crises d’hypersomnies …), tensions oculaires, yeux secs …).

3.   Elles peuvent provoquent hypersomnies, tension oculaires, légères nausées [8]

 

Tous ces faits semblent totalement inconnus des spécialistes, censés les connaître.

 

1.3.2       Au sujet de l’appréhension des malades pour la survenues leurs céphalées de tension

 

Certains médecins ont noté l’obsession et la peur, des patients, pour la prochaine survenue de leur prochaine crise de céphalées de tension (on note « […] l’obsession elle-même de la céphalée » chez les malades, selon le neurologue danois Rasmussen B.K. [9]).

Sans procéder à une investigation plus approfondie sur cette crainte, ceux-ci alors ont rapidement mis cette obsession ou cette peur, sur la nature hypocondriaque, stressée ou anxieuse, du malade.

Le problème est que, si le patient se souvient parfaitement de la crise qui l’a mis KO (crise heureusement rare, souvent arrivant dans moins de 10 % de son existence), il est souvent incapable de la décrire, où même de se souvenir ou d’évaluer l’intensité réelle de la douleur vécue et de dire pourquoi il l’a redoute autant, alors qu’il a pourtant de bonnes raisons objectives de la redouter. En plus durant ces crises, qui sont rares (nous n’arrêtons pas de le préciser), il peut être dans un état de totale confusion mentale _ confusion accompagnées des pertes de mémoire. Le patient pourrait alors avoir des doutes sur le souvenir de l’intensité de ces crises et de l’existence de ces nausées, si comme l’auteur, il n’avait n’avait pris des notes durant ces crises ou s’il n’avait pas témoigné à un médecin donné d’une ses crises particulièrement sérieuses (comme ci-après).


 

 

Attestation du Docteur Dominique Zéziersa, du centre médical COSEM, à Paris, datée du 23/3/2001.

 

1.3.3       La crainte des patients face aux médicaments psychotropes prescrits

 

Des médecins notent que certains patients sont très sensibles à l'effet sur leurs glandes salivaires d'une  faible dose de Laroxyl (par exemple 25mg), ou à l'effet de certains neuroleptiques sur leur appétit (dont la perte de la sensation de satiété).

Dans son ouvrage [10], le professeur Zafirian note que la plupart des patients sont, en général, plutôt réticents, à prendre ce genre de médicaments : "Les patients auxquels ces produits sont destinés, et qui ont vraiment un bénéfice à en attendre, sont toujours les plus réticents. Ils ne les demandent pas, et ne se laissent généralement prescrire qu’avec une certaine méfiance".

Leurs craintes sont-elles si anomales (voir aussi le chapitre : « Evaluation du bénéfice des psychotropes », plus loin dans ce document) ?

 

2         Conséquences des céphalées de tension chroniques

 

Les conséquences sociales sont souvent graves :

2.1       Conséquences sociales :

 

·       Elles provoquent absentéisme …

 

« Je me dis souvent que si je n’étais pas fonctionnaire, j’aurais aussi perdu mon emploi (petit fonctionnaire, au ministère des affaires sociales, pour 1400 euros par mois, net et primes comprises, après 21 ans d’ancienneté). […] Seulement une fois ou deux il y a moins d’un an, je n’aurais rien pu faire au travail (un travail qui n’est pas très intellectuel) mais, je suis en permanence diminué pour la concentration, la faculté d’assimiler, bref une sorte de d’indisponibilité d’esprit permanente…[…] Je n’ai pas réellement « mal » lorsque je suis mis à l’épreuve, mais cette sensation de tension des muscles du crâne sourde est accentuée, permanente, désagréable, cette impression d’avoir le crâne enserré m’inhibe gravement et me pénalise. » (MP).

 

2.2       Conséquences psychologiques

 

·       Il y a une véritable frustration qu’on vous mette continuellement sur le dos, l’origine de vos céphalées, qu’on laisse entendre que vous n’avez pas fait tels ou tels efforts nécessaires dans telles ou telles voies (hypnothérapie, techniques relaxation, psychothérapie …) … Les patients ont souvent continuellement une « boule à travers la gorge ».

 

« Quand j’ai de tels maux de tête et que je vais au travail, c’est comme si j’allais à l’abattoir » (B) [13].

« Chaque matin, je vais à reculons au travail », Claudia (professeur de mathématiques).

« J’y allais « minable » au travail. Comme un prisonnier, je comptais les jours.» [14].

« la fatigue freine mes recherches... je suis un bras cassé de plus […]. Je m'accroche quant à moi de mon mieux à mon job, mais ressens une grande incompréhension de mon entourage au travail et en général. » [15].

 

Phobie professionnelle ? Ce document répond non. Ce n’est pas de la phobie professionnelle, mais un vrai handicap, une vraie douleur.

 

2.2.1       Le bouleversement des convictions philosophiques ou religieuses

 

Une personne croyante, avant les années 80, est devenue athée du fait de ses maux de tête, non résolu depuis 26 ans.

Un prêtre, qui a contacté l’association, par l’intermédiaire d’un proche, et qui subit de terribles céphalées de tension permanentes, depuis 15 ans (sans qu'aucune exploration médicale _ IRM ... _ ne découvre rien chez lui), qui a du arrêter son sacerdoce de prêtre depuis 7 ans, n'arrive pratiquement plus à les supporter, doute de sa foi et a même envisagé de se suicider.

 

2.2.2       Une vulnérabilité accrue face aux marchants d’illusions et aux pseudo-médecines

 

Comme la médecine traditionnelle (la neurologie) semble impuissante face au mal du patient et ne répond aucunement à sa demande (il n’y a jamais aucune enquête de satisfaction au sein des centres anti-douleurs, qui n’ont aucun compte à rendre sur l’efficacité de leurs traitement), les malades se tournent alors vers tous les espoirs possibles (même les plus fallacieux, les plus trompeurs), vers les charlatans, les pseudo-médecins ou pseudo-médecines. Les malades se raccrochent alors à Dieu (au seins de certaines sectes), à la spiritualité, à des béquilles mentales, à des doudous mentaux, censés les renforcer (et nous rendre moins fragiles). A cause des céphalées, ils se raccrochent à n'importe quelles branches (même pourries) pour tenter de s'en sortir (l’auteur lui même tombé dans ces pièges [16] dans les années 80).

Le patient fragilisé risque de tomber sous la coupe des gourous, dans des religions privées ...

La secte ou le gourou lui expliquera ainsi, que s’il souffre, c'est parce que c'est lié à son karma, à son destin (!). Que c’est une punition du ciel liée à ses mauvaises actions commises par lui dans une de ses vies antérieures. Et pour s’en sortir, il devra faire du bien (en particulier à la secte) et supporter avec abnégation, comme une croix à porter, cette épreuve.

 

Certaines de ces pseudo-thérapies peuvent faire momentanément du bien au niveau moral, psychologique, « spirituel », mais souvent ne résout pas le mal du patient et surtout peuvent lui faire perdre beaucoup d’argent (par exemple, par des consultation entre 40 ou 50 € (voire 60 à 75 €, Paris), la séance, renouvelées de 2 à 4 fois par mois, voire plus pour un RMISTE ou un chômeur, qui a perdu son emploi, pour « incompétence » ou pour abandons de poste, perte dus aux céphalées permanentes.

 

3         Attitude médicale face au mal

 

(Perception et réception des céphalées de tension par le corps médical).

 

3.1       Désintérêt face au problème

 

Ce qui frappe quand on analyse les médicaments prescrits aux patients souffrant de céphalées de tension, est que ceux-ci sont d’abord avant tout destiné à traiter une dépression (on lui donnera par exemple du Laroxyl, du Seroplex …), ou un fond anxieux, voire en second lieu des antiépileptiques pour limiter les risques de convulsions ou de spasmes musculaires (Rivotril …), mais ce n’est souvent qu’en dernier lieu que ces médicaments sont destinés à traiter la douleur.

 

En général, tous les neurologues et médecins prescrivent des antidépresseurs ou des anxiolytiques censés apaiser la souffrance morale du patient et beaucoup plus rarement des analgésiques pour calmer les douleurs (qui, pour ces derniers, peuvent créer des effets de dépendance, voire en cas d’abus à des céphalées de rebonds par abus médicamenteux).

 

Le plus problématique, est que dans presque toutes les différentes consultations _ en particuliers celles des centres anti-douleur français, mais aussi chez les psychiatres et neurologues, dans leurs consultation privée _, les médecins ont, tous, la même attitude _ en tout cas, dès qu’ils n’ont pas trouvé de causes physiologiques ou apparentes, aux céphalées de tension, du patient et qu’ils soupçonnent alors une origine psychologique au mal. Cette attitude pour le malade est souvent un irrespect pour ce dernier, au point de se moquer de son mal, une dévalorisation systématique de l'intensité réelle de sa douleur et de la souffrance physique subie par le patient, et d’office, la prescription systématique d’antidépresseurs ou de neuroleptiques, associée à une absence totale d'écoute (les consultations dans les centres anti-douleurs pour ces patients durent, le plus souvent, moins, de 10 mn en moyenne. Nombreux témoignages de membres de l’associations)    Les médecins faisant preuve d’empathie, de compréhension et d’attention sincère, sont rares.

 

Quand le patient envoie un mail à certains, pour leur signaler à quel point, on souffre et qu’on n’a même plus le courage ou la force d’aller à sa consultation dans 2 mois (ce dernier se disant « il a mal depuis 10 ans ou plus en continu, donc il peut encore attendre un peu, rien ne presse, il va pas en mourir, Il me gonfle avec ses emails, il a qu'à prendre un RdV au secrétariat »). Lorsque le patient lance un véritable SOS, ces médecins ne répondent généralement jamais à ce SOS (nombreux témoignages).

 

Par exemple encore, tel « grand » professeur aura une attitude systématique de renvoyer le malade vers un docteur spécialisé dans les médecines douces et les para-médecines (comme s’il pensait que les poudres de perlimpinpins rassuraient et résoudraient les problèmes du malade) … Tels autres se renverront le malade, sans cesse, comme une balle de ping-pong. C’est à celui qui refilera le malade à l’autre. L’attitude de ces médecins est de continuellement « botter en touche ». Le malade plaignant est systématiquement, « le malade dont personne ne veut » et renvoyé, sans fin, chez un autre confrère.

 

Au mieux, on incite le patient à consulter un psychiatre ou un psychologue NULLEMENT spécialiste de ces céphalées atypiques par leur permanence et leur intensité très supérieure aux céphalées de tension épisodiques.

 

Avec ce genre d’attitude,

a) un abus médicamenteux chez un malade souffrant de céphalées de tension, pendant 25 ans, n’a jamais été détecté par ces neurologues (voir témoignage de Madame Marie-Paule Lagrange dans son livre) [17]. [Il aurait suffi pourtant de lui poser la question des traitements médicaux suivis, et d'accorder 10 min de plus à l' anamnèse].                                                              

c) une personne, Mme V., qui avait consulté l’association « Papillons en cage », qui avait été diagnostiquée, il y a 9 ans, comme dépressive et anxieuse (et à qui l’on donnait un traitement depuis 9 ans, à base de Laroxyl, Rivotril et Sanmigran) et à qui l’auteur avait conseillé de tout envisager (y compris l’IRM), a fait un IRM et au second examen, le radiologue a diagnostiqué une malformation d’Arnold-Chiari.

c) Le fait que quelques rares malades souffrent depuis plus de  20 ou 25 ans (comme le cas de deux membres de l’association) et que leurs céphalées soient rebelles à beaucoup de traitement, ne préoccupe toujours pas ces neurologues.

Certains malades souffrent depuis plus de 25 ans sans que jamais personne ne s’en préoccupe.

Certains patients souffrent terriblement depuis 10 ans, 20 ans, d’autres jusqu’à 26 ans, sans que personne ne fasse fait rien. Or le patient aurait attendu une vraie compassion, une vraie volonté d’aider autrui de la part des médecins.

 

 « Je vous confirme que je pense aussi souffrir de céphalées de tension chroniques depuis de très nombreuses années (depuis au moins 20 ans, j'en ai 50). » (MP).

 

La liste non exhaustive de ces exemples _ ces erreurs de diagnostic et leurs conséquences sur la vie de ces patients _ pourra être multipliée à l’infini (nombreux témoignages croissants au sein de notre association qui ne feront que s'étendre, par nos enquêtes). 

 

Notre association voudrait assurer justement cette écoute, et aider les patients désorientés (souvent les patient n'ont pas encore trouvé le sésame et continuent, sans fin, à rechercher les bonnes adresses). Ecoute qui fait toujours défaut dans les centres anti-douleur.

 

Il semblerait selon nos sources, que seules les malades souffrant de maux de tête, avec un pronostic vital impliqué ou souffrant de migraines, semblent intéresser les neurologues des centres anti-douleurs [18].

 

Voici ce qu’écrivait encore un patient : « A part sauver quelques cas de méningites ou autres céphalées d'apparition brutale et mettant en jeu le pronostic vital, je trouve (après ma visite en juillet 2005 et ton récit) que ce service porte bien mal son nom (le seul à le porter à ma connaissance et à prétendre s'adresser aux « céphaleux » chroniques  de tout type (AVF, migraines, névralgies faciales, céphalées dites de tension). » (JC).

Et un autre patient : « Pour l'instant, sur Internet, je ne croise pas de site de médecins pour qui les céphalées de tension soient recensées. Mais votre site fait mieux que la plupart des sites des médecins... Si votre site peut paraître un peu foisonnant, il est toutefois très agréable, attractif, édifiant et réconfortant...  Recevez mes félicitations admiratives ! » (MP).

 

Encore à l’heure actuelle, quand on parle à certains médecins, de problèmes d’effets secondaires ou que problèmes liés à une dépendance (dont le patient n’a pas toujours conscience, telles que des migraines chaque fois, qu’il tente d’arrêter), ceux-ci ne vous écoutent pas et vous donnent alors, au contraire, une nouvelle prescription. Si l’on croyait ces derniers ont devrait prendre des médicaments, toute sa vie.

 

Il est dommage, que les médecins ne vont jamais lire les témoignages de patients sur les forums où les malades discutent de leur mal (par exemple, sur http://www.forumcephaleesdetension.co.nr/ ), ne participent pas à ces forums, n’écoutent pas les patients, lors des consultations [19] et ne fournir aucun questionnaire pour mesurer la satisfaction du malade pour son traitement [20].

 

3.2       Le malade est toujours pris pour un malade mental

 

D’une manière générale, le patient est presque toujours pris pour un anxieux dépressif ou un névrosé (« sa cause est alors entendue ») ... Il sera toujours classé selon un trouble mental quelconque, cela pourra être l’hypocondrie, le syndrome de Münchhausen, le trouble bipolaire (maniaco-dépressif), le délire, l’état border-line … bref, toujours des causes psychologiques, mais jamais des causes physiologiques. Toutes ses paroles sont systématiquement déformées …

Si le malade insiste lourdement auprès du corps médical, on mettra son attitude sur le compte d’une blessure (narcissique) ancienne qu’il aura ressenti face au corps médical et qui le fait se focaliser sur le désir d’être pris enfin au sérieux par les neurologues.

 

Si le patient dit envisager le suicide [à cause de la douleur et de l’impression d’impasse], les médecins « vont peut-être ressentir cela comme du chantage. Et ils n'aiment pas qu'on les force à décider, ou qu'on décide pour eux (ce que tout le monde peut comprendre, car en général, les gens tolèrent mal qu’on les manipule ou qu’on leur donne des ordres maladroits) » (JC).

 

3.3       La dévalorisation systématique du point de vue du patient sur son mal

 

Depuis 30 ans ou plus, on culpabilise le malade. Un patient écrivait « Cela fait des longues années, qu'on (le corps médical) cherche à me culpabiliser pour mes maux de tête _ qu'on me dit que c'est parce que je m'écoute (hypocondrie), que je suis névrosé, dépressif, que je manque d'assurance, que je suis border-line ... A force de me culpabiliser, on (le corps médical) y a parfaitement réussi (à faire que je n'ose plus exposer ma maladie). Et d'ailleurs, je me suis culpabilisé pendant longtemps du fait de mes maux de tête et je les cachais très soigneusement (car personne n'aime être pris pour un malade mental) ... ».

 

Quand le patient insiste lourdement « vous nous emmerdez avec vos problèmes », sera la réponse qu’il recevra fréquemment de la part du neurologue, qu’il tente de revoir ou revoir.

 

Même si le malade est un scientifique de haut niveau, on mettra en doute sa capacité d’évaluer et d’analyser son mal et sa douleur. Comme si son point de vue devait de toute façon, a priori, être altéré par une supposée maladie mentale en lui (comme s’il ne pouvait avoir aucun caractère de rationalité en lui). On reprochera alors au patient scientifique de se cacher derrière la science, pour cacher son trouble, pour paraître plus rationnel et moins malade (mental) qu’il ne l’est. Comme si le patient « projetait », pour le public, la galerie, la société, une image de rationalité qui ne serait que superficielle, qui ne serait pas l’expression de son fond ou moi intérieur profond, mais qui serait en fait un mécanisme de défense, pour avoir l’air normal et pour cacher soigneusement un trouble plus grave en lui (ou sa folie). Comme si le fait qu’il soit un sceptique rationaliste, ne serait pas le résultat de ses profondes convictions intérieures et d’une longue démarche intellectuelle, qui a commencé par de longue études universitaires scientifiques et d’un travail e chercheur au CNRS.

« Rien n’est légitime dans l’exposé du patient souffrant de céphalées de tension, aux yeux des médecins. Tout ce qui vient de nous est illégitime. On vous refuse toute crédibilité dans vos propos. Nous sommes aussi légitimes à leur yeux, qu’un juif dans l’Allemagne nazie ».

 

Si en plus ce malade a connu des traumas ou des histoires graves ou terribles, dans son enfance (maltraitance, rejets, déserts affectifs …), l’inclinaison « naturelle » du médecin sera de refuser d’accepter que le patient a réussi à surmonter toutes les épreuves importantes de sa vie et que le seul problème essentiel, qui lui reste et qui l’handicape réellement actuellement sont et restent ses céphalées de tension actuelles, toujours très invalidantes.

 

On lui cherchera toujours la « petite bébête ». On lui dira par exemple que ses céphalées sont l’expression d’une mauvaise « digestion » d’une frustration passée, qu’il ne fait que ressasser ou ruminer un désir de vengeance (qu’il ne veut pas s’avouer), d’où ses céphalées (CQFD) … Cela serait parce qu’il refoule de mauvais sentiments qu’ils auraient ses céphalées.

On décrira encore le malade comme quelqu’un qui a souvent du ressentiment ou qui passe sont temps à ruminer les choses.

 

On confond aussi souvent la cause et les effets.

Par exemple, cela serait le fond dépressif du patient qui causerait ses céphalées et non le contraire.

Si le patient en a marre, à la longue, de tous ces jugements réducteurs à l’emporte-pièce, de cette psychologie de comptoir de café du commerce, et qu’il explose devant un neurologue, qui lui tient le discours classique, ou qu’il dise avoir envie devant lui de se suicider, on mettra alors l’attitude du patient, sur un trouble bipolaire

Et si ce patient dit que « tout est biaisé ou faussé, dans cette pratique médicale », alors on mettra l’attitude du patient sur le compte d’une paranoïa dont il serait atteint.

Le patient est enfermé dans un cercle vicieux « médical » sans fin.

 

Si le patient vient à la consultation, et qu’il paraît en pleine forme, on mettra son discours sur son mal, sur une névrose (névrose obsessionnelle d’avoir mal), alors que pourtant, par exemple, il a subit quelques jours auparavant, une terrible crise. Aucune investigation plus poussée ne sera effectuée, sur ses déclarations (pour vérifier la véracité des dires du malade).

 

Sinon, encore, même si le patient est sûr de lui, qu’il sait résister à la douleur, le médecin dira de lui qu’il est hypersensible à la douleur (ou excessivement sensible à la douleur), comme tous les malades souffreteux  … Sans questionnement, ce dernier ne sera jamais que son patient est une personne très endurante à la douleur dans les sports de compétition ou d’endurance de haut niveau (cyclisme, course à pieds, randonnées pédestres au long court), que ce patient a fait de l’alpinisme, qu’il a franchit plus de 7 cols à plus de 5000 mètres dans l’Himalaya, qu’il a fait la traversée de la Norvège en vélo en 2 mois, qu’il a une parfaite connaissance de la douleur, ayant subit quatre opérations chirurgicales, dans sa vie.

 

Si quelqu’un qui crée une association de soutien aux « céphaleux de tension », et travaille autant la question, mobilise des acteurs du monde social etc., est-ce juste parce que cette personne est névrosée, qu’elle « veut à tout prix » être sur le feux de la rampe, être reconnue ou « avoir raison à tout prix, face aux médecins » ?

 

Ou bien dira-t-on qu’il est dépressif, sans savoir que ce malade a accompli de milliers de choses dans sa vie, qu’il reste très actif, voire combatif, malgré sa douleur et sa gêne intellectuelle permanente, depuis des dizaines d’années ?

 

D’ailleurs la revendication de certains malades, est la disparition de la gêne intellectuelle (causée par la douleur ou le mal), très handicapante professionnellement, qu’ils placent bien avant la disparition de la douleur (et non seulement la douleur).

 

L’idée que des personnes souffrent en permanence de terribles céphalées de tension seraient liée à un manque d’assurance en eux, donne alors une image dévalorisante de ces dernier auprès des médecins. Alors que nous pouvons démontrer que bien des personnes souffrant de céphalées de tension tenaces et permanentes ne manquent pas d’assurance, bien au contraire (par exemple cas de Chr, JC, B … au seins de l’association « Papillons en cage »).

 

En conclusion, on peut s’interroger sur la systématisation de cette attitude envers le malade et le caractère vraiment « salutaire » de cette attitude, pour le malade.

 

3.4       Attitudes de ces médecins face au handicap du patient

 

Sinon, la position de ces neurologues est de refuser (ou de ne pas soutenir) systématiquement, toute demande de COTOREP et de toute prise en charge sociale du mal.

 

Comme ce sont ces neurologues, qui font la pluie et le beau temps au niveau des commissions d’évaluations de la COTOREP et de l’ANPE, les malades souffrant de céphalées de tension chroniques, ne bénéficieront alors d’aucune aide sociale. Par exemple, l’ANPE ne répondra jamais, à aucune demande de ces malades, pour un emploi aménagé (nombreux exemple, dont celui de l’auteur). Le problème est ignoré systématiquement partout. Le malade reste donc dans une totale impasse.

 

Les neurologues et psychiatres, faisant preuve de compréhension et d’empathie envers le malade, sont une minorité et sont, en fait, fort rares. Citons, entre autre, le Dr psychiatre Henri Kerzan (du Chesnay), malheureusement décédé, le professeur Maleysson de l’hôpital Bellevue, à Saint-Etienne, actuellement à la retraite,  ayant fait bénéficié de la COTOREP des personnes souffrant de céphalées de tension chroniques (dont un certain Jean-Phlippe), en prenant le risque d’être confronté à la désapprobation de ses pairs.

Remercions les, ici.

 

Signalons encore (voir ci-après) :

 

« Je sais qu'à la consultation d'un hôpital (de Lyon si ma mémoire est bonne), le traitement de la plupart des patients douloureux chroniques "psychogènes" comprend une double psychothérapie (2 entretiens de 30 min l'un après l'autre avec souvent un psy "maternant" et l'autre "paternant" pour arriver à ce que la personne arrive petit à petit à désinvestir sa douleur physique, pour se confronter à sa souffrance intérieure et réparer la partie de sa psyché qu'il aurait occultée afin de survivre plutôt que de devenir "fou" de douleur) ». [thèse exprimée dans "le corps et sa souffrance" du Dr gabriel Burloux] (JC). 

 

3.5       Points de vue des patients sur l’attitude des médecins

 

Les patients « en ont gros sur la patate », de ces jugements réducteurs (« de cette psychologie de comptoir du commerce ») les concernant, qui nient la dimension, la complexité et la richesse de leur personnalité. Ce que veulent, tout simplement, les patients c’est d’être pris pour des personnes normales, qui savent aimer, qui ont de l’affect … et qui souffrent.

Ils en ont marre d’être soumis sans cesse à des « provocations » continuelles, sur leur santé mentale.

 

Tous les patients de l’associations sont soit révoltés par le manque d’intérêt ou de compassion du corps médical pour leur mal, soit pensent que la réponse actuelle du corps médical face à leur problèmes est insatisfaisante face à leur problématique (unanimité autour de cette question).

 

« […] Cela n'empêche que parfois, j'aimerais bien que les médecins, eux, m'écoutent et essaient de trouver une vraie solution à mon mal. Mais comme tu le sais, c'est une autre histoire. » (MC).

« Je ne supporte pas l'idée de me contenter pour le restant de ma vie de psychotropes aux effets secondaires importants et aux effets bénéfiques plus que modérés. » (JC).

« Quant à votre commentaire sur le classique qualificatif psy de "douleurs d'intensités légères ou modérées bien qu'alléguées comme intenses par le patient"!, je suis entièrement d'accord avec votre point de vue [que les céphalées de tension permanentes ne sont pas du tout modérées, contrairement à ce qu’affirme couramment la littérature médicale dans ce domaine]. D'ailleurs je l'ai lu maintes fois, et si un médecin me l'avait dit en ces mots, je lui aurais demandé de retirer immédiatement cette réflexion …» (JC).

 « Pour la céphalée de tension persistante, on patauge entre les redites, les inexactitudes, le folklore des para-médecines ou les inepties caricaturales » (JC).

« Un neurologue, qui m’a prescrit du Solian (un neuroleptique) m'a déclaré que j’étais bipolaire … Ils ne savent même pas reconnaître quelqu'un qui n'a jamais eu de crise maniaque de sa vie. Dire que mon neuropsychiatre me suit depuis 3 ans (dont 1 régulièrement presque toutes les semaines), et m'a souvent répété que je ne l'étais pas et qu'on ne devait pas prescrire de tels traitements à la légère chez les patients... » (JC).

« ça me fait gerber qu'on laisse des gens souffrir pendant des années simplement parce qu'ils ne savaient pas suffisamment "bien" communiquer, ou qu'ils ne savaient pas à qui s'adresser du 1er coup (et avec le parcours coordonné, maintenant, il faut savoir bien choisir ou avoir quelque chose mettant le pronostic vital en jeu ou bien en ayant quelque chose de bien "classique")... La paresse intellectuelle des médecins, et la mauvaise interprétation du mal du patient qui ne "sait rien", par ces mêmes praticiens, n'ont pas de limites... A croire qu'il faudrait soi-même entamer des études médicales... Mais malheureusement cela nous prendrait 10 ans, mais cela serait peut-être gagner du temps parfois. ».

« il s'agit hélas d'un "dialogue de sourds" ».

« on n'a même plus de la haine, on est simplement dégoûté et écœuré (on a du mépris pour ces médecins). ».

« On est en droit d’attendre autre chose, une autre écoute … ».

« Aucune personne normale ne peut jamais accepter de souffrir durablement d’une douleur lancinante, sur plusieurs dizaines d’années »  (y compris Sainte-Thérèse d'Avila).

 

Des malades plus véhéments, choqués par cette attitude, déclaraient encore, d’ailleurs, récemment : « un jour, ils devront nous demander pardon ou s’excuser du mal, qu’ils nous ont fait ! ». « C’est comme s’ils parjuraient, sans cesse, leur serment d’Hippocrate ». Un autre encore : « nous vivons dans une grande barbarie et une approche moyenâgeuse, dans le  traitement des céphalées de tension. ». Un autre encore : « tout cela est monstrueux ».

 

« Paradoxalement, nous sommes « enfermés ou oubliés » à cause de la qualification de la douleur de « faible à modérée » ce qui n’est même pas le cas pour toi. J’ai été choqué lorsqu’un de mes cadres il y a peu s’est écrié, « vous savez Marc, il n’y a pas d’urgence sauf lorsque le pronostic vital est en jeu » J’ai failli lui rétorquer qu’on ne peut pas laisser des gens souffrir… et que cela lui avait échappé » (MP).

 

« Comme le mal est complexe, variable, pas facile à cerner, soit par paresse, soit  par manque d’investigations, les médecins qui n’arrivent pas à résoudre le problème, préfèrent se défausser sur le malade et reporter leur incompétence sur la « faute » du malade, en le culpabilisant » (B).

 

3.6       Le caractère d’exception culturelle française de cette attitude

 

Cette attitude reste une exception culturelle française.  En effet, sur les sites anglophones, il y a l'expression d'une reconnaissance de la maladie. En voici quelques exemples :

 

1) http://www.postgradmed.com/issues/2002/04_02/mueller.htm

(Note : l'auteur souligne que les problèmes des céphalées de tension et ses conséquences sont très sous estimés, qu'un champ important est à explorer..... Il fait preuve d’empathie pour ceux qui souffrent de ce mal).

2) Site du World Headache Alliance : http://www.w-h-a.org/wha2/index.asp

3) http://pain.health.ivillage.com/headachemigraine/tensionheadache.cfm

(Note : ce site américain n'insiste pas sur les causes psycho-affectives possible même s'il les évoque (il est moins "enfermant")).

4) Article « La céphalée par tension nerveuse », du site de la Santé Ontario (Canada) [21] : http://www.santeontario.com/Conditions/C/La_cephalee_par_tension_nerveuse.htm

etc, etc …

 

4         Raisons possibles de ces attitudes et de cette spécificité médicales françaises

 

Pourquoi le mal dont souffrent ces quelques rares patients en France, et qui est pourtant bien réel, n’est toujours pas classé sous une entité nosographique (secondaire) ayant sa réalité et son existence propre ?

 

Il semblerait que cette attitude est liée à un paradigme puissant général de croyances psychiatriques et neurologiques sur le sujet. Dans le domaine des céphalées de tension en France, il est très difficile de faire sauter le poids des préjugés et ce paradigme médical ... Un psychiatre qui fait preuve de compréhension et d’empathie à l’égard de ces malades sera alors souvent traité de naïf ...

 

4.1       Le paradigme de la contraction musculaire liée au stress et de l’hypocondrie

 

Selon ce paradigme couramment répandu en France, les céphalées de tension seraient liées à un tension musculaire (dans le cou ...), ou à quelques tensions nerveuses, en soi, liées au stress, comme dans le cas d'un grand nombre de maux de dos (comme une façon de contracter le cou en prévention des coups). Selon cette croyance, elle serait une maladie psychosomatique liée au stress. Donc en fonction de cette croyance, il suffirait de suivre des thérapies de gestion de stress (hypnothérapie, relaxation, yoga …) pour apprendre à gérer ses stress, et ainsi guérir de son mal.

Se surajoute à cette idée, l’idée que les céphalées de tension seraient toujours « modérées » et qu’elles ne provoquent jamais de nausées (voir ci-après) et enfin que la « comorbidité » du patient serait son profil psychologique a priori « anxieux, dépressif, hypocondriaque [22] ». C’est comme si, ses céphalées de tension chroniques seraient juste un petit bobo, et que le patient aurait tendance à s’inquiéter et à être anxieux, pour le moindre petit bobo, lui arrivant.

 

Dans le document « CEPHALEE AIGUË ET CHRONIQUE (188), Référentiel National – Collège des Enseignants de Neurologie – Version du 30/08/02 », toujours actuellement distribué aux étudiants en médecine en France, pour les "céphalées de tension, dites « psychogènes »", on affirme les faits suivants :

 

« . Céphalée diffuse, prédominant au vertex ou dans les régions cervico-occipitales.

. Elle correspond souvent à une impression de lourdeur ou de tête vide, avec difficultés de concentration.

. Elle est ancienne et permanente.

. Absence de signe d’accompagnement.

. Absence de retentissement sur la vie quotidienne et sommeil normal [23], contrastant avec une gène décrite comme intense.

. Aggravation en périodes de tension psychologique, et amélioration au contraire en période de détente.

. Douleurs à la palpation des muscles cervicaux paravertébraux et des trapèzes

. Des troubles psychologiques (anxiété chronique le plus souvent), plus rarement trouble psychiatrique authentique (état dépressif, personnalité hypochondriaque) sous-tendent en général ce type de céphalées. » [24].

 

Les indications en gras (et rouge), sont les affirmations que nous contestons totalement, en particulier a) l’anxiété chronique et l’absence de signes d’accompagnement, b) de retentissement sur la vie quotidienne et c) un sommeil normal. Ce document disponible en juillet 2007, sur le site de plusieurs université (Paris, Rouen, Reims …), n’a jamais été mis à jour depuis 2002. Sur quoi, on peut se demander, l’auteur se base, pour affirmer que ces céphalées n’ont aucun retentissement sur la vie quotidienne du patient ? Dans ce document universitaire, très diffusé, on ne trouve aucune source corroborant les affirmations de ce document. Ce genre de dérive scientifique est vraiment inquiétant…

 

« Les céphalées de tension, bilatérales, diffuses et d'intensité moyenne, n'empêchent pas les activités habituelles et ne s'accompagnent pas de nausées et de vomissements.  

Quelques éléments :  

- Serrement des mâchoires, un dysfonctionnement de la région maxillaire (grincement de dent, …).
- Stress psycho-sociaux.
- Anxiété, stress, ou l’obsession elle-même de la céphalée.  

- Dimension musculaire : mauvaises habitudes, mauvaises positions… » [25].

 

Note : Là encore nous contestons les points précédents en gras (et en rouge), c’est à dire qu’elles , n'empêchent pas les activités habituelles et ne s'accompagnent pas de nausées.

 

« Leur physiopathogénie reste discutée : contracture douloureuse des muscles cervicaux postérieurs et facteurs psychiques semblent intriqués. Le traitement repose sur une rééducation de la musculature cervicale, voire sur la prescription de décontracturants musculaires. » Source : Faculté de Médecine – ULP- Strasbourg – France – Enseignement 2003,

http://www-ulpmed.u-strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/pathologie-motricite/cephalee_algies.pdf

 

« Certaines personnes soumises à des STRESS importants et répétés, souvent anxieuses, et présentant parfois un état névrotique, ont souvent des maux de tête extrêmement invalidants _ des céphalées dites psychogènes _, en rapport avec une difficulté de relâchement des muscles cervicaux » [26]. De là le rapport est vite fait entre « céphalées de tension » et « céphalées dites psychogènes » et le fait que la personne souffrant de céphalées de tension tenaces doivent être systématiquement anxieuses et névrotiques.

 

Tous ces articles donnent l’impression que les céphalées de tension chroniques sont essentielles liées à du stress et de l’anxiété ou à des mauvaises postures musculaires en particulier au niveau du cou.

 

Ils s’inspirent souvent de ce qui a été écrit aux USA, souvent 10 ans auparavant _ voir par exemple les affirmations de l’International Headache Society, de 1988, dans l’annexe 7 de ce document _ alors la science progresse.

 

La seule voix discordance dans ce concert unanime, sur les céphalées de tension, sont les observations de la psychologue parisienne Madame Marie-Paule Lagrange, exposés dans son livre « Maux de tête chroniques, comment les soigner », aux Editions Ellébore, 2004, préfacé par le docteur Dominique Valade.

 

En effet, elle écrit d’abord : « Quant au médecin, l'examen clinique et neurologique étant normal et les signes présentés par le patient étant une céphalée plus ou moins permanente (plus de quinze jours par mois), en casque et d'intensité modérée, il pose le diagnostic de céphalée de tension et prescrit des antidépresseurs ou des anxiolytiques visant à apaiser la souf­france morale du patient ainsi que des analgésiques pour calmer les douleurs.

Ce n'est que lorsque le patient est prêt à entendre que ses maux de tête sont pro­voqués par un stress intérieur que le médecin peut alors recommander d'aller consul­ter un psychologue. », discours, au demeurant, tout à fait classique, conforme à la ligue classique.

 

Nous allons signaler maintenant, en gras, ce qui est important dans le texte qui suit :

Puis elle écrit « "II s'agissait pourtant de douleurs bien réelles, tenaces, ancrées depuis longtemps et qui n'avaient jamais lâché leur proie depuis leur apparition.

Il existe autant de causes de céphalées de tension que d'individus et la levée de la céphalée prendra un temps plus ou moins long selon la complexité du problème qui est en jeu.

… savoir que l'on a enfin la possibilité d'être écouté par un spécialiste pour un mal de tête tenace et obsédant, libère l'individu de l'angoisse de ne pas savoir qui va pouvoir le débarrasser de ce mal inexpliqué par la science. "

"J'aime comparer la céphalée de tension à ce qui se passe avec la cocotte-minute. Sous le couvercle de la cocotte il y a de l'eau qui bouillonne et qui produit de la vapeur. Il règne sous le couvercle de la cocotte une forte pression. II suffit de soulever un peu la soupape du couvercle et de faire sortir quelques bouffées de vapeur pour que la pression diminue. Il y a détente et diminution de la douleur. C'est ce qui se passe lorsque nous écoutons nos patients au téléphone en vue de leur donner un premier rendez-vous ou lorsque nous leur faisons raconter l'histoire de leurs maux de tête lors de la première consultation.

Les médecins appellent cela l'effet placebo ...".

Note : C’est parfois vrai, mais pas toujours, comme l’auteur de cette étude a pu le constater.

 

Là où cela devient intéressant [27] :

« Nous allons rencontrer dans cette quête de la vérité des situations familiales insupportables ou insupportées par l'individu : l'abandon par l'un des parents, l'adoption qui signifie abandon par les parents biologiques, la mort prématurée d'un parent ou d'un grand-parent que l'enfant avait choisi comme son bien aimé, celui qui ne le quitterait jamais, un mystère familial jamais élucidé, une histoire généalogique cachée, dont on ne parle jamais en famille.

Des histoires dont le patient n'a jamais pu faire son deuil, qu'il garde là dans un coin de sa mémoire consciente ou de son inconscient.

Ceux qui souffrent de céphalées de tension font partie de ceux qui n'ont pas digéré ce qu'on leur a fait.

Elle n'a pas digéré que sa mère l'ait abandonnée et lui ait préféré sa sœur.

Elle n'a pas digéré que sa sœur plus âgée ne l'ait pas envoyée à l'école et lui ait volé sa jeunesse.

Il n'a pas digéré la mort de son grand-père qui le portait haut dans son cœur tandis que son propre père l'a toujours considéré comme un incapable.

Elle n'a pas digéré que les religieuses de l'établissement scolaire où elle poursuivait ses études ne l'aient pas poussé jusqu'au bac au prétexte qu'elle était fille d'agriculteur, tandis que les mêmes religieuses faisaient tout pour les filles d'avocat ou de médecin. ».

Elle dit encore : « Ayant vécu de telles histoires dans son enfance, l'adulte est dominé par son histoire, emprisonné dans un tissu de relations complexes dont il n'arrive pas à se défaire.

Avant d'avoir été amené à en parler au psychologue, il ne sait pas que c'est cette histoire-là, cette douleur profonde qui encombre sa vie au point de lui donner un mal de tête continu. La douleur morale est là, ancrée, figée dans son histoire et, brutalement, instantanément, à l'occasion d'un événement qui va le renvoyer à cette situation, un mal de tête va s'installer et ne plus le quitter. ».

Note : L’auteur est d’accord avec ces affirmations ci-avant.

Mme Lagrange continue : «  .. une terrible céphalée de tension s'installe durablement. C'est au cours de la psychothérapie que la patiente va pouvoir raconter son histoire professionnelle et en l'invitant à parler de son enfance, c'est précisément cette histoire de brimades et d'exclusion à l'école qui va être au centre de son discours. La céphalée de tension se dissipera au fur et à mesure du déroulement de la psychothérapie."

Note : cette dernière affirmation n’est pas toujours vrai malheureusement.

 

"Dans les céphalées de tension, il y a presque toujours à l'origine une histoire douloureuse et un événement, qui est en vous faisant revivre cette histoire, déclenche le mal de tête…"

 

"…Les histoires que nous venons de décrire sont terribles. Certaines le sont plus encore et ne peuvent faire l'objet d'un récit dans ce livre car elles sont indicibles. Elles doivent rester dans le secret du cabinet.

Ayant vécu de telles histoires dans son enfance, l'adulte est dominé par son histoire, emprisonné dans un tissu de relations complexes dont il n'arrive pas à se défaire. Le début de ses maux de tête est déclenché presque toujours par un incident qui le renvoie à ce qu'il a vécu dans son enfance.

Nous sommes tous concernés par ces histoires car elles peuvent arriver à n'importe qui. Heureusement, tous ceux qui ont eu la malchance de vivre de telles histoires, ne souffrent pas pour autant de céphalées de tension. Car les individus ne réagissent pas tous de la même façon à une histoire douloureuse. Par contre on retrouve presque toujours une histoire terrible ou mal vécue par le sujet à l'origine d'une céphalée de tension."

"Nous avons eu à soigner des personnes qui souffraient de céphalées dues aux très fortes pressions qu'exerçaient sur elles, depuis longtemps et encore à l'époque des soins, une personne ou un groupe familial ou professionnel. Le stress et la douleur endurée étaient intolérables. Le sujet venait en thérapie pour trouver des solutions à une situation qui ne pouvait plus durer.

Dans les autres cas, le stress en cause dans les céphalées de tension est un stress ancien, qui s'est organisé et intériorisé à la suite d'une histoire personnelle douloureuse.

Le stress en jeu dans les céphalées de tension est toujours un stress situationnel ou l'individu se trouve emprisonné, interdit, empêché, dominé par une personne, l'image d'une personne ou une situation stressante dont il ne peut se sortir sans psychothérapie.".

Et un commentaire important à nos yeux: "Ces situations intolérables pèsent lourd dans la vie de l'individu, entretiennent chez lui une sensibilité à fleur de peau. Un événement imprévu surgit dans sa vie et le replonge brutalement dans sa vie antérieure sous une autre forme et dans un autre contexte. Alors, sans prévenir, comme un signal d'alarme, se déclenche la céphalée de tension. Elle ne le lâchera plus avant qu'il n'ait analysé et compris ce qui lui arrive. La psychothérapie est indispensable.".

"Dans la définition du stress déjà citée : « L'état d'un organisme dont le bien être est menacé et qui n'a pas de réponse immédiate pour réduire cette menace », le mot stress s'applique parfaitement à la céphalée de tension."

Dans les céphalées de tension qui sont apparues dans un contexte de stress intense en écho à une histoire ou à une situation extrêmement douloureuse et complexe.

Dans les céphalées de tension il y a toujours une histoire et un événement déclenchant qui renvoie à cette histoire. ».

 

Cette psychologue, n’ayant pourtant bénéficié d’aucune formation scientifique, a trouvé par sa longue expérience de 20 ans des maux de tête, de très intéressantes intuitions sur les causes originelles des céphalées de tension. L’auteur l’a personnellement rencontré, lors de séance et a pu la trouver plus rigoureuse scientifiquement (que le docteur _ non psychologue _ pratiquant la relaxation, chez qui un centre de la douleur l’avait envoyé).

 

Pourtant, ses idées n’ont pas eu de succès auprès des neurologues. A part, un centre anti-douleur en France, les autres centres ne sont toujours pas persuadé de l’importance de la psychothérapie pour traiter les céphalées de tension et qu’elle est bien plus efficace pour traiter les céphalées de tension qu’une simple relaxation.

En fait, Mme Marie-Paule Lagrange souffre auprès des neurologues, d’un « manque de crédibilité » (malgré la plus ou moins grande rigueur de sa pratique psychothérapique), du fait qu’elle n’a pas le diplôme de médecin. Un neurologue aurait même dit qu’elle fait de l’exercice illégale de la médecine (même si elle n’a jamais prescris elle-même de médicaments).

Ce rejet des psychothérapies (en particulier cognitivo comportementales) est dommageable.

C’est comme si l’on rejetait le bébé avec l’eau du bain. Car même si toute psychothérapie n’est pas à strictement parler une démarche scientifique, c’est quand une démarche policière pour remonter aux traumatismes passés source de problèmes dans sa vie actuelle.

 

Par contre, même si elle a eu une bonne intuition (en particulier, sur l’importance des histoires terribles passées et un épisode récent, rappelant ces histoires terribles, dans le déclenchement durable des céphalées de tension), Mme Lagrange n’a pas été jusqu’au bout de son raisonnement. Elle n’en a pas mesuré l’importance, un changement d’approche du mal, au sein de la communauté scientifique. Elle-même, si elle admet par moment, que la douleur peut être extrême et intolérable, elle hésite encore entre affirmer que le caractère modéré ou terrible des céphalées de tension. Elle pense encore qu’on peut facilement résoudre certaines situations inextricables (dont financières), même si des patients la quittent (justement pour ces situations inextricables dont financières. Elle refuse d’ailleurs toute idée de COTOREP ou de soutient social financier, même si les situations que vivent certains patients sont indéfaisables et sont de l’ordre du cercle vicieux perpétuel, comme des nœuds gordiens « intranchables » par aucune épée).  Enfin, ce dernier point peut être discuter …

 

4.2       Le manque de questionnement et d’investigation scientifique

 

Dans la littérature médicale, on lit partout que les céphalées de tension (y compris chroniques) sont légères à modérées. Et qu’elles ne provoquent jamais de nausées !!

 

a) Voici, par exemple, ce qu’il est écrit sur le site médical « Esculape » :

 

Paramètre

Migraine

Céphalée de Tension

Durée

Crises de 4 à 72 heures

De 30 minutes à 7 jours

Caractéristiques de la douleur.
(au moins 2)

Unilatérale
Pulsatile
Modérée à sévère (empêche l'activité normale)
Aggravée par le mouvement

Bilatérale
Constrictive

Légère à modérée (permet l'activité normale) [28]
Non aggravée par le mouvement

Symptômes associés
( au moins 1 )

Nausées et/ou vomissements
Nette intolérance à la lumière, au bruit

Pas de nausée
Légère intolérance à la lumière et au bruit

 

b) voici ce qu’il est écrit, encore, dans un autre document de l’OMS (voir ci-après) :

 

« Les céphalées de tension chroniques, l’un des syndromes céphalalgiques quotidiens chroniques, sont moins courantes que les céphalées de tension épisodiques mais elles sont présentes de façon quasi permanente, parfois pendant longtemps. Cette variante des céphalées de tension est beaucoup plus incapacitante. Dans ces deux cas, les céphalées sont d’ordinaire légères ou modérées et généralisées, bien qu’elles puissent être unilatérales. » "Céphalée de tension", Extraits de l’Aide-mémoire, N°277, in Céphalées, Mars 2004, Organisation mondiale de la Santé (World Health Organization).

Source : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs277/fr/

 

c) Voici ce qu’écrit encore le Docteur Hélène Massiou, de l’hôpital de Lariboisière, dans son document « céphalées de tension » [29], communiqués lors des journées AMR 2005 :

 

« => Critères diagnostiques de l’IHS (2004) [i.e. classification médicale IHS 2004] [30] :
Intensité faible à modérée
– Pas de nausées ni de vomissements [31] 
»

 

Dans ces trois exemples, on constate que tous les neurologues répètent, entre eux (comme des « perroquets »), les mêmes affirmations (on poncifs), sans aucun questionnement, sans savoir la source de cette information, qui se transmet d’articles en articles, depuis plus de 30 ans, sans en connaître la source exacte et si elle est vraiment vérifiée (d’ailleurs, à part Mme Massiou, ils ne citent pas leur source. Mais au delà de l’IHS, on ne peut pas remonter à la source qui aurait inspiré l’IHS. Personne ne sait quelle est les sources originelles de ces affirmations !).

 

En résumé, tout est à revoir dans cette façon « scientifique » de procéder. Par exemple, la source originelle de l’information du fait que « les céphalées de tension chroniques sont toujours modérées » est strictement introuvable … car on peut remonter sur 30 ans d’articles français ou anglo-saxons, sans jamais la trouver. Qui l’a affirmé et sur quelle base, mystère ?

 

Une personne écrivait justement : « [Il faut] cesser de penser que tous les médecins ont ta rigueur logique; ils appuient leur diagnostic sur des témoignages humains et pas seulement sur des preuves physiologiques ou anatomiques, de plus ils sont humains eux aussi donc influençables et influents ».

 

Note : on pourrait rajouter que certaines investigations coûtent chers (IRM cérébrales et fonctionnelles, électromyogrammes ...) et tant qu'ils ne seront pas convaincu que le mal est sérieux et qu’il n'est pas juste un petit bobo renforcé par l’hypocondrie du patient, et qu’il dépasse le cadre d’une simple tension musculaire péri-crânienne due au stress, ils n’engageront pas d’argent dans ces recherches.

 

En résumé, il y a un total manque d’écoute et d’investigation, et d’intérêt scientifique (en France du moins). Par exemple, en 20 ans (ou plus), jamais aucune IRM fonctionnel ou aucun électromyogramme n’ont été réalisés, sur un patient souffrant de céphalées de tension permanentes, ne serait que pour savoir, enfin, dans quelle région du cerveau sont commandés dans le cerveau, les impulsions nerveuses provoquant la contraction des muscles péri-crâniens ( !). Cela serait quand un minimum scientifique à connaître, pour ne pas dire tout et n’importe quoi sur le sujet !

 

Que certains patients souffrent en plus de vertiges ou d’hypersomnies associées à leurs céphalées de tension permanentes, ces faits n’interpellent intellectuellement nullement les neurologues qui voient ces patients. Nulle part, on ne parle, dans la littérature médicale, de véritable « tempête cérébrale », comme décrite ci-avant, en cas de forte crise de céphalées de tension. Là encore, cet exemple illustre vraiment, encore et toujours, un total manque de curiosité scientifique ou une absence profonde d’efforts intellectuels.

 

L’histoire du patient _ les histoires terribles ou horribles survenues dans sa prime enfance, des traumas passés graves survenus dans son enfance … _ peut avoir une grande importance dans la cause et le lien avec l’événement déclencheur des céphalées de tension chronique. Mais jamais, on ne trouve en France, d’article sur l’histoire des patients souffrant de céphalées de tension. Pourtant cette histoire est importante.

 

Pour que de  vraies recherches scientifiques soient engagées, il faudrait que le paradigme général constitué de la croyance a) en la contraction musculaire liée au stress, b) dans le caractère supposé « léger à modéré » des céphalées de tension chroniques, c) dans le caractère systématiquement supposé anxieux, hypocondriaque ou dépressif du sujet.

Or ce paradigme est puissant, aussi puissant que celui qui a fait refuser à la communauté scientifique, pendant 20 ans, la pratique de l’hygiène des mains préconisée à Vienne, par le hongrois Ignac Semmelweis, en 1847, ou encore à celui qui pendant 10 ans, a fait refuser à la communauté scientifique, l’emploi de la vitamine A sous forme liquide [32] pour traiter certaines cécités évitables (xérophtalmie), liées à la carence en vitamine A, dans certains pays africains, préconisé par le docteur Maxime Buyckx [33].

 

Le fait que le mal est réfractaire (rebelle) à tout traitement (qu’il soit un traitement  psychologique ou médicamenteux) fait qu’on doute de l’existence réelle du mal et de la douleur (on la mettra alors sur le compte de l’hypocondrie supposée du patient). On ne va pas, en général, au-delà de ce raisonnement.

Si le malade dit que sa douleur est rebelle au traitement, le médecin ne remettra pas en cause sa pratique, mais au contraire se défaussera sur la supposée hypocondrie du patient. Le médecin n’aime pas se remettre en cause.

 

En général, comme ces malades sont souvent pénibles, désagréables (ceux-ci exposant constamment leur mal), donc ils n’inspirent pas la compassion, auprès des médecins, et ces derniers n’ont guère envie de les aider. De plus, par la littérature, on les classent souvent dans le catégorie des hypocondriaques (sans même savoir s’il n’y a pas une réalité forte à leur souffrance). Ils deviennent rapidement d’ailleurs des malades dont personnes ne veut et dont tout le monde veut se débarrasser (à mauvais escient et pour de mauvaises raisons).

 

Pour le patient puisse intéresser le médecin, qu’il se dise qu’il y a peut-être un beau cas nouveau à explorer (qu’il y ait anguille sous roche), il faudrait que le patient soit le patient idéal, un « saint homme », jamais susceptible, ne se plaignant jamais, qui n’ai jamais d’idées dépressives, parfaitement bon communicant etc …

 

D’où vient ce manque de questionnement et de remise en cause des idées reçues sur le sujet ?

 

Il faut d’abord savoir que les études de médecines, même quand elles durent 10 ans comme les études de neurologie, n’apprennent strictement la démarche scientifique. Elles poussent à apprendre des milliers de connaissances par cœur, à apprendre des démarches médicales (déjà testées, validées), à savoir reconnaître des maladies, bref à être un bon diagnosticien (clinicien …), ce n’a rien à voir avec la démarche scientifique critique (employant la méthode du doute rationnel). Ce n’est pas en étant interne d’un hôpital qu’on apprendra la démarche scientifique.

C’est pourquoi on trouvera tant de médecins diplômés dans les pseudo-mdecines et affirmations farfelues (Dr Rath, Dr. Solomidès, Dr. Alain Scohy …).

C’est seulement dans les laboratoires de recherches, quand on fait des vraies expérimentations scientifiques, contrôlées par plusieurs laboratoires indépendants, qu’on fait de la démarche scientifique. Car on sait que dans le milieu médical, sous la pression des groupe pharmaceutiques participants à certaines expérimentations médicales, certains résultats, surtout ceux sur l’emplois des psychotropes, peuvent être tendancieux (on alors cachera la réalité des effets, derrière des concepts théoriques, tel le blocage de la recapture de la sérotonine et de la dopamine, en masquant en fait les vrais effets réels principaux et secondaires de ces substances actives … On dira par exemple, que le Topiramate a de bons effets sur les céphalées de tension, dès le 3ème mois du traitement, avec une progression qui se poursuit largement dans le temps, … mais en « passant » rapidement sur ses effets secondaires (qui pourtant ne sont strictement pas négligeables) dont une induction de somnolence, de troubles de mémoire et de la concentration, d'étourdissement, d'ataxie (manque de coordination fine des mouvements volontaires), de diplopie (vision double d'un même objet) et alors qu’il provoque dans 41% des cas, des paresthésies mineures des membres [34], et une perte moyenne de poids de 2,1kg [35] (il est connu pour avoir un effet anorexique _ coupe faim _ puissant). Encore une fois, ce médicament a des effets secondaires non négligeables. Mais on passe dessus, comme si c’était un mal nécessaire dans le traitement des céphalées de tension.

 

Dans le domaine des céphalées de tension, on affirme souvent trop rapidement des faits, sans procéder avant à des contre-vérifications par des laboratoires indépendants. Ou bien on s’enthousiasme sur un nouveau produit, sans esprit critique, ni recul. Par ailleurs les contre-vérifications peuvent être entaché « de dérives », quand le médecin effectuant la contre vérification croit fortement à une doctrine opposée. Par exemple, le médecin qui ne croient pas à la réalité de la douleur du « céphaleux de tension » et à l’efficacité des injections de Botox pour soulager les douleurs crâniennes du patient, ira peut-être faire des injections de Botox à l’endroit opposée de la douleur (le patient souffrant dans la région occipitale et l’injection étant faite au niveau du front, soit disant pour des « raisons de sécurité »). Certaines conditions médicales « implicites » (comme la localisation géographique précises des injections précédentes, par des photos ou des descriptions précises des coordonnées X, Y, Z) ne seront pas communiquées dans la communication scientifique.

Ce qui fait que la durée du tâtonnement et de la recherche pour trouver enfin le traitement efficace sera augmenté d’autant. Tous ces facteurs ralentissent sans cesse la recherche. Y compris les facteurs de conflits humains.

 

(Il est dommage que ces médecins n’ont pas suivi des cours de Zététique de M. Henri Boch à l’université de Nice, et qu’ils n’ont pas été membres de l’Agence Française de l’Information Scientifique (AFIS) ou membre de l’Union Rationaliste (ou de la Libre pensée), … des lieux où l’on peut apprendre la pensée scientifique et sceptique (dont la remise en cause systématique de ses propres certitudes), à défaut d’être passé par un laboratoire de recherche).

 

4.3       Les faiblesses du raisonnement inductif et des critères du rasoir d’Okham.

 

Le scepticisme peut une sécurité, face aux risques de se faire avoir par des escrocs et charlatans. Mais le scepticisme forcené aussi conduite une certaine forme d’aveuglement scientifiques et passer à côté de découvertes scientifiques et médicale majeures.

 

L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence d’un fait

 

Un malade écrivait : « Evidemment est en cause aussi le sacro-saint rationalisme ou pseudo-cartésianisme à la française... "Ce qui n'est pas prouvé n'existe pas"   » (MP). « Certains affirment que cela n’est pas possible, donc cela n’existe pas ».

 

L’absence de preuve pour un fait, à un moment donné, n’est pas la preuve de l’inexistence de cette preuve. L’impossibilité de démontrer un phénomène n’est pas un argument d’inexistence car certaines « bizarreries » peuvent être probables scientifiquement ou/et découvertes et expliquées ultérieurement[36].

 

Erreurs dans les généralisations et le raisonnement inductif

 

Il faut se méfier aussi du raisonnement par « induction » (c’est-à-dire par généralisation à partir d’un cas particulier), raisonnement pouvant conduire à des généralisations outrancières.

Par exemple, « tous les corbeaux ou corneilles, que nous voyons en Europe sont noirs ». On pourrait donc déduire que tous les corbeaux ou corneilles du monde entier sont noirs. Or il existe des corbeaux noirs et blancs en Afrique et noir et gris en Norvège. Par ailleurs, le pinson est en général gai et chanteur, mais pas toujours.

Donc, de la manière, le fait que l’immense majorité des céphalées de tension soient modérées ne pas dire qu’une infime partie des céphalées des personnes souffrant de céphalées de tension soient elles aussi modérées.

 

Nous affirmerons comme le Docteur Robert Rendu, « Ne rien nier a priori, ne rien affirmer sans preuve ». Et ce constat est aussi valable pour les médecins qui affirment, depuis des années, sans aucune preuve, que toutes les céphalées de tension sont toujours légères à modérées (où d’un niveau bien inférieur aux algies faciales de la face [37]). M. Henri Broch, Professeur de Physique, Directeur du laboratoire de Zététique à l’université de Nice, dont on ne peut douter de son sérieux, lors d’une émission récente sur les OVNI, avec Elise Lucet, disait [38] : « On [le monde scientifique] est ouvert, sans a priori, mais on n'est pas béat ou béant, à toutes les sottises. On est pour la science, pour la recherche scientifique, pour une démarche et approche, sérieuse, rigoureuse … Les scientifiques sont curieux par nature. ».

 

Le critère du rasoir d’Ockham

 

Le critère du rasoir d’Ockham [39] est un critère de vérité scientifique. Selon ce dernier, chaque phénomène ne peut avoir qu’une explication et non plusieurs. Les explications approximatives doivent être éliminées, l’une après l’autre, pour n’en garder qu’une seule.

 

Ce principe (ou « principe d’économie ») ou ce critère est souvent utilisé pour trancher entre toutes les théories utilisées pour expliquer le monde. Si, après les avoir toutes épuisées, on ne peut trouver d’explications connues, on part du principe que tout phénomène nouveau et inconnu peut être ramené à une succession d’explications simples et nouvelles.

Selon Jean-Claude Pecker, astrophysicien, d’après le principe du rasoir d’Ockham, « il faut éliminer ce qui n’est pas strictement nécessaire à la compréhension d’un raisonnement. Ce principe donne une vision très simple qui se justifie dans de nombreux cas. Mais ce principe a l’inconvénient de brider l’imagination et on ne peut l’appliquer à des systèmes complexes comme celui du système solaire où beaucoup de paramètres interviennent. C’est un garde-fou pour éviter toutes les dérives et certains délires ».

Or les phénomènes humains sont très complexes et il faut se garder de raisonnements réducteurs (en affirmant que ces céphalées seraient une manifestation psychosomatique du stress (ici le stress étant sous-entendu comme situationnnel)).

 

Les nouvelles théories doivent être vérifiées de façon rigoureuse. Pour un scientifique, ce serait une immense erreur de croire que la puissance du raisonnement peut éviter a priori tout recours à l’expérience (y compris pour les céphalées de tension).

La science admet que toute vérité doit être vérifiée et peut être remise en cause chaque fois qu’un nouveau fait est apporté. Elle prône le libre examen de toute théorie, à condition que ce libre examen ne soit pas gratuit et puisse apporter de nouveaux éléments.

EN résumé, il faut éviter un scepticisme mal a propos et à tout bout de champs, sans bases expérimentales.

 

4.4       Le choix des mots

 

On parle souvent de céphalées psychogènes [40]. Or cette appellation peut prêter à confusion, pour un observateur extérieur. On pourrait croire que ce sont les céphalées qui sont psychogènes, ce qui pourrait faire croire que c’est le malade qui en craignant le mal de tête ou la prochaine crise, accentue dans son imaginaire le mal de tête, qui ne serait qu’un simple bobo.

On écrit d’ailleurs et encore que le patient a « l’obsession de la céphalée » [41]. Bien sûr, il y a une part de vraie dans cette observation. Mais déduire de cette observation que le malade est hypocondriaque est sûrement hâtif (et peu scientifique).

Il est certain que celui a connu une « tempête cérébrale » terrible, du type céphalées de tension pure (sans strictement aucune composante migraineuse), craint, à juste titre, la prochaine survenue de cette crise, surtout à cause des chamboulements qu’elle provoque dans sa vie sociale et professionnelle, et surtout si ces crises reviennent fréquemment.

Cette appellation pourrait faire croire, selon la façon dont on pourrait l’interpréter, que la céphalées (et sa crainte de sa survenue) cause de l’anxiété, comme si la personne était hypocondriaque. En fait, employer l’appellation céphalées psychogènes signifie que la céphalées relève d’un mécanisme causal purement psychique.

 

Nous ne contestons pas l’origine psychique des céphalées de tension. Ce que nous contestons c’est peut-être la cause psychique évoquée (c’est à dire le stress situationnel, due à une pression sociale ou professionnelle vécue au moment où le malade se plaint) et surtout le mécanisme causal (c’est à dire l’hypothèse d’une contraction involontaire musculaire à l’image de celle d’un mal au dos, liée au stress situationnel).

De temps en temps, le stress situationnel (harcèlement moral, pression professionnelles …) peuvent intervenir dans la genèse de la céphalées … mais pas toujours comme nous le verrons plus loin.

 

4.5       Le trop grand poids de la psychanalyse en France

 

En France, on met du psychologique à toutes les sauces (dépression, dépression cachée, dépression d’épuisement, hypocondrie, syndrome Münchhausen, trouble bipolaire, névrose, psychose, délire, masochisme, malignité envers le corps médical (juste pour l’embêter ( !)), blessures narcissiques (qui pousseraient le patient à « s’acharner » contre le corps médical), phobie professionnelle ou sociale …. Ou encore liée à une frustration, un ressentiment du malade, face à une situation qu’il a mal digérée, que ce dernier ne veut pas s’avouer.

 

Il est vrai qu’il y a une (ou des) composante(s) psychologique(s) dans les céphalées de tension chroniques. Si elle existe, qu’elle est-elle ? Personne ne sait quelle composante est en jeu.

Et alors on se replie sur des hypothèses connues. En plus, est-on sûr qu’elle est l’unique composante dans certains cas. Par nos observations, nous pensons qu’il y a bien des composantes psychologiques, mais  pas uniquement. Or le problème est que tous les neurologues de France, se focalisent dessus. Or les médecins mettent tous fanatiquement sur des causes psychologiques connues et uniquement psychologiques (selon le principe du rasoir d’Okham appliqué, ici, à mauvais escient).

 

On peut multiplier les exemples de cette psychologique simpliste ou réductrice, appliquées aux céphalées de tension.

Par exemple, si le patient dit, aux médecins, envisager le suicide [et comme de plus, il n’est systématiquement pas pris au sérieux], ces derniers « vont alors  peut-être ressentir cela comme du chantage. Et comme ils n'aiment pas qu'on les force à décider, ou qu'on décide pour eux (ce que tout le monde peut comprendre, car en général, les gens tolèrent mal qu’on les manipule ou qu’on leur donne des ordres maladroits)[, ils ne tiendront pas compte du fait que le malade est en réelle souffrance] ».

Si un des patients, souffrant de ce mal, commet l’erreur de sortir, devant un médecin, la phrase malheureuse « il y a peut-être une composante masochiste dans mes maux de tête, comme si je me punissais moi-même », le médecin va se précipiter sur cette phrase, comme sur sa proie. Ce genre de déclaration est du pain béni pour ce praticien, le renforçant dans ses convictions préalables.. Idem si le malade déclare « Bonjour l’angoisse ! » ou encore « j’angoisse à l’idée du retour de mes céphalées ». Si après 10 ou 20 ans d’attente d’une solution à votre problème qui ne vient jamais de la part du monde médical, vous commencez à entamer des recherches dans la littérature médicale sur vos céphalées de tension et que vous développer une énorme culture sur ce sujet, vous serez considéré d’office comme hypocondriaque. Si vous vous énervez face à ces jugements à l’emporte-pièce, vous êtes alors considéré comme névrosé ou trouble bipolaire. « Tout ce que vous dites pourra être retenu contre vous ».

Si vous écrivez un texte comme celui-ci, vous êtes considéré comme paranoïaque.

 

L’abord du problèmes est actuellement extrêmement vicié et systématiquement dévalorisant pour le malade (le malade est systématiquement dévalorisé dans sa plainte, et sa parole sans cesse est déformée et interprété à tord et à travers, et jamais légitime).

 

4.6       Des impératifs financiers incompatibles avec une certaine intelligence affective, du corps médical, en France

 

La parole [les psychothérapies] est mal rémunérée par la sécurité sociale (que cela soit en Allemagne ou en France) [42].

 

La peur coût potentiel des céphalées de tension peut inciter à ne pas les soigner comme elles devraient être soignées (donner des psychotropes coûte bien moins cher qu’accorder une longue psychothérapie  à un patient).

 

Il y a peut-être aussi la crainte que si l’on s’occupe sérieusement de patients souffrants de céphalées de tension, cela constitue alors un appel d’air et un raz-de-marée, dans les consultations anti-douleurs, envahis alors de milliers ou de millions de patients souffrant de céphalées épisodiques légères (car selon la littérature, celle-ci serait une maladie très répandue dans la société, concernant plusieurs millions d’individus en France, contrairement aux cas des personnes souffrant céphalées de tension chroniques particulièrement invalidantes, qui seraient peut-être selon notre association entre cinquante à quelques milliers de personnes en France [43]).

Donc, selon ce raisonnent économique, on ne pourrait traiter des milliers ou des millions de douleurs plus ou moins grandes (du petit bobo au grandes douleurs), dans une population où pourraient se « dissimuler » des milliers ou des millions d’hypocondriaques ( !). D’autant que la sécurité sociale française est en grave déficit actuellement.

C’est pourquoi, on constate, dans le cas des patients souffrant de céphalées de tension chroniques sans causes apparentes…, on fait tout pour les dissuader de revenir dans certaines consultations anti-douleur (nombreux témoignages) [44].

 

«Les céphalées de tension [ …] est typiquement ce qui peut coûter très cher à la sécurité sociale... Il est la cause d'innombrables jours de congés maladie et de cas d'incapacité (si je me souviens une des 10 principales causes d'arrêt de maladie groupé avec les migraines _ migraines quant à elles moins incapacitantes ou invalidantes, donc moins coûteuses)....... et par ailleurs dans les pays anglo-saxons l'esprit du commerce provoque peut être des "excès de reconnaissance" si l'on peut dire, pour vendre les remèdes... [45] Mais par ailleurs, le nombre de personnes reconnues en UK en incapacité de travailler (au niveau d’une sorte d'AAH [46]) sont, au moins, 2 fois plus nombreux, qu'en France. Idem en Hollande …

[En Angleterre, un bon nombre de personnes souffrant de céphalées invalidantes sont en AAH,] ce qui fausse complètement les chiffres si optimistes du chômage, en plus de la structure d'âge de la population très différente de la notre. » (MP).

« Je me dis en souriant qu'il faudrait passer chez Delarue [47] pour faire exister dans ce pays cette pathologie... Mais nous manquons trop d'intelligence affective dans l'hexagone. ». (MP).

 

4.7       Inexistence de toute mesure scientifique de la douleur

 

Il n’existe actuellement aucun moyen scientifique d’évaluer la douleur.

En général, dans un centre anti-douleur, on présente, au patient, sur un papier, une échelle d’un à dix, pour évaluer sa douleur. Puis ensuite, il lui fait subir un entretien et en fonction du résultat de cet entretien tout subjectif, le medecin mettra un coefficient de pondération (plus ou moins subjectif) sur l’évaluation faite par le patient sur sa propre douleur. Cela veut dire que le médecin croit ou on ne croit pas le patient, sur des critères purement subjectifs ….

On ne fait jamais de mesure de la douleur par électromyogramme (contrairement à ce qui a été fait au Danemark [48]). D’ailleurs que mesure-on avec un électromyogramme ? Une fréquence d’impulsion nerveuse, la valeur des crêtes … On peut seulement dire que plus la fréquence sera élevée, et la hauteur des impulsions grande, plus la douleur est certainement grande … Quand à son niveau réel ? Mystère.

Peut-on actuellement faire une évaluation « scientifique «  de la douleur, dans l’état actuel de nos connaissances, quand on sait qu’il y a, peut-être, d’autres facteurs cachées dans le cerveau, non connus ou imparfaitement connus de la science.

 

Par ailleurs, nous avons dit que dans certains cas (rares heureusement, en cas de crises rares mais pouvant être durables) … la douleur était aussi intense que celle des crampes musculaires. Or tout le monde sait qu’une crampe musculaire, expérience que tout le monde a vécu (contrairement à des céphalées de tension invalidantes et chroniques), et que tout le monde sait être très douloureuses.

Mais personne ne sait pourquoi une crampe (qui semble être juste une contraction musculaire) est si douloureuse, pour le monde. (on sait juste que ce mécanisme douloureux ne fait même pas intervenir de l’acide lactique) [49]. Il y a encore des inconnus sur les mécanismes de la douleur liés aux contractions ou contractures des muscles.

Sinon, la douleur reste essentiellement subjective car elle dépend de l’état mental du patient, de sa résistance à la douleur, de la durée de cette douleur etc …

On peut estimer qu’une douleur est insupportable (ou difficile à supporter), par exemple après une opération chirurgicale, lorsqu’on a pratiqué une grande ouverture dans votre corps, après une fracture ouverte, au moment du sevrage d’une drogue dure (avec l’impression que des millions de couteaux se plantent alors dans votre corps), en cas de certaines morsures venimeuses (avec certains serpents australiens et certaines méduses australiennes), en cas de cancer (douleurs telles qu’elles peuvent conduire certains patients à demander l’euthanasie) …

Il est certains que la douleur causée par les céphalées de tension chroniques ne va pas jusqu’à ce point extrême, même si  elles peut atteindre dans certains cas rares, le même niveau de douleur que les crampes musculaires (pas plus, pas moins, strictement identique en intensité aux crampes musculaires) et qu’elles peuvent parfois causer des nausées durables ou des vertiges (preuves indirectes de l’intensité de la douleur).

Mais, à la différence des douleurs post-opératoires et d’une morsure _ dont on pressent la disparition dans le temps, avec notre prochaine ou lointaine guérison _, la douleur, dans le cas des céphalées de tension, est lancinante. Elle ne cesse jamais. Elle fatigue sans fin, elle use et démolie moralement. Elle gâche profondément la vie d’une personne (surtout si cela dure depuis plus de 20 ans). Elle chamboule toute sa vie. En attendant, le patient ressent une fatigue permanente. Et beaucoup d’incompréhension, et cette incompréhension augmente l’impression d’isolement du malade et son ressenti.

Sinon, quand la douleur n’est plus, le patient aura tendance à vite l’oublier (d’ailleurs, certaines personne ont une extraordinaire capacité à oublier les douleurs passées, sauf si elles sont survenues la veille ou récemment ou qu’elles ont été particulièrement douloureuse).

Et alors il aura du mal à l’expliquer à sa prochaine consultation au centre de la douleur. Il demandera une aide, sur place, pour prévenir la prochaine crise (qu’il craint réellement). Et souvent il sent qu’il y a risque d’exposer son mal, alors qu’il ne souffre plus, avec le risque alors qu’il ne soit pas cru, par le médecin (qu’il soit pris encore une fois pour un hypocondriaque).

 

Donc, comment le professeur Dominique Valade peut alors affirmer que « la douleur des céphalées de tension sont mille fois moins douloureuses qu’une algie vasculaire de la face » ? Or on peut chercher dans toute la littérature médicale, on ne trouve strictement aucune preuve scientifique qui nous permette de maintenir cette affirmation.

 

4.8       L’incommunicabilité de certaines expériences intérieures

 

Les expériences intérieures (l’expérience de celui qui vit avec des céphalées [de tension] permanentes) sont les plus difficiles à communiquer. Une personne qui n’a pas vécu l’expérience de maux de tête rebelles (par exemple, rebelles à toutes thérapies) ne peut comprendre ce que c’est et vivre cette expérience intérieure.

 

Au sujet de l’incommunicabilité, plusieurs personnes ont écrit récemment à l’association :

« On laisse des gens souffrir pendant des années simplement parce qu'ils ne savaient pas suffisamment "bien" communiquer, ou qu'ils ne savaient pas à qui s'adresser du 1er coup (et avec le parcours coordonné, maintenant, il faut savoir bien choisir ou avoir quelque chose mettant le pronostic vital en jeu ou bien en ayant quelque chose de bien "classique")... La paresse intellectuelle des médecins, et leur mauvaise interprétation du mal du patient qui ne "sait rien", n'ont pas de limites... » (JC).

 « Et on peut affirmer que c'est cela qui est dur (le jugement et le regard des autres, en plus de la douleur). Le plus dur c'est le manque de compréhension des autres, face à la douleur qu'on vit et qui est incommunicable et que personne ne peut vraiment comprendre s'il ne l'a pas lui-même vécu. » (BL).

 « Je ne les avais ni nommées ni caractérisées, vivant avec comme une fatalité, et incapable de décrire ce que je ressentais. J'en déduis que beaucoup de gens comme moi en souffrent sans pouvoir communiquer dessus et donc partager sur le sujet. » (MP).

 

Rajoutons, pour conclure ce paragraphe, une phrase de Robert Lalonde, extraite de « La belle éprouvante » : « L'incommunicabilité ? Ce n'est pas qu'on ne communique pas assez. C’est qu’on communique trop et mal. ».

 

4.9       La difficulté à investiguer sur le sujet, la complexité du problème, la rareté du syndrome et la rareté des crises graves

 

Quand le patient vient à la consultation, sa crise est en général déjà passée (sinon, pour certains, heureusement rares, durant une vraie crise, il leur est souvent impossible de venir, de se déplacer, de faire quoique ce soit …).

 

Les cas des personnes souffrants de céphalées de tension permanentes vraiment invalidantes, avec de très fortes douleurs (qui sont loin d’être imaginaires), sont peut-être fort rares.

 

Notre association « Papillons en cage » a été créée au mois de novembre 2006.

Or à la date d’aujourd’hui (le 7/7/07), seul 14 personnes souffrant de céphalées de ce type ont contacté l’association. De plus, nous avons pu constaté que la plupart des malades nous contactant sont en général très isolés, ne connaissant pas les personnes pouvant les aider ou celles souffrant du syndrome, qui pourraient corroborer leur témoignage (et ce n’est pas faute d’avoir recherché des aides ou des alter ego). Il semblerait aussi que les Français consulteraient très peu pour des maux de têtes, migraines, céphalées …

Sur les forums Internet sur la douleur ou le céphalées, on ne trouve au grand maximum qu’une cinquantaine de personne qui témoignent d’une réelle souffrance et gênee. De ce constat, que pouvons-nous peut-être déduire ? qu’il y a peut-être seulement une cinquantaine de cas de ce type, tout au plus en France (au grand maximum) ? En fait, nous n’en savons rien.

 

La seule hypothèse que nous pouvons émettre est que la détection d’un mal aussi invalidant, au travers de milliers ou millions de personnes souffrant de céphalées épisodiques légères, peut passer au travers des mailles du filet et passer totalement inaperçus aux yeux des neurologues (ce mal ne sera alors perçu alors juste comme des céphalées de tension classiques (types épisodiques) et non comme des cas exceptionnels, de cas de personnes très invalidées psychologiquement, professionnellement et socialement, qu’il faudrait traiter d’urgence ou en priorité.

 

5         La complexité du problème et de son investigation

 

Par ailleurs, à cause du poids des préjugés les concernant, les patients cachent souvent leurs problèmes. Ils se cachent. Et comme nous l’avons aussi constaté au sein de notre association _ qui pourtant devrait être un lieu de parole _, certaines personnes ont du mal à parler de leur mal et il est souvent difficile d’obtenir des informations précises d’elles[50]. Certaines nous demandent expressément de garder une confidentialité absolue sur leur mal (certaines en nous contactant téléphoniquement ne nous donnent pas leur vrai nom)… 5 personnes sur 14 nous ont demandé la confidentialité absolue sur les infos communiquées par elles. Certaines ont une peur terrible que cela se sache. Beaucoup tentent de sauver les apparences, dans leur vie sociale et professionnelle. Chacun à son truc pour cacher son problèmes (utilisation de petits carnets de notes pour compenser les pertes de mémoire etc …). Les malades qui souffrent d’Alzheimer et qui le savent agissent souvent ainsi (en cachant leur mal, en trouvant sans des mots pour remplacer les mots dont ils ne se souviennent plus). Il faut souvent beaucoup de temps avant qu’un climat de confiance s’instaure et que la personne se confie et se lâche et qu’elle donne enfin des informations essentielles (cruciales) pour la recherche scientifique ou pour la solution de son problème.

C’est parfois frustrant, pour le patient, à chaque nouvelle consultation _ après chaque nouvel échec lors de la prise d’un précédent traitement (encore une fois non efficace) _, d’avoir sans cesse, à se répéter, à répéter son témoignage … alors qu’il voudrait se consacrer à d’autres choses, à ses passions (le vélo, l’astronomie, la pêche .. ), à s’amuser, se distraire …

Sinon, un patient ne peut pas se « dénuder » comme cela, face aux médecins. Il ne peut dire d’office tout de go, comme dit d’office « j’ai subi de terribles traumatismes, dans mon enfance ». Tout comme une patiente ne peut pas dire dans les première minute de la 1er consultation avec un médecin « je me suis faites violée ». Une telle affirmation d’emblée, apparaîtra bizarre (ou indescent) au médecin. Une telle déclaration pourrait éveiller la suspicion de ce dernier. Le patient ne pourra dire, non plus tout de suite « j’ai mal, vite soignez-moi », sinon, il risque d’être pris pour un hypocondriaque (or quelqu’un qui se plaint, surtout dans notre culture catholique en France _ où se plainte ou exposer ses problèmes est mal vu  _ peut être perçu comme un aveux de faiblesse chez nous).

 

Les problèmes d’argents, professionnels, l’expérience du manque d’écoute ou le manque de traitements efficaces, ne l’inciteront pas à consulter … Et s’il le fait … c’est qu’il est vraiment obligé, du fait de ses maux de tête. Cela ne sera pas de gaîté de cœur.

 

Toutes ces difficultés ne facilitent pas l’investigation scientifique et l’avancement de la science. Tout cela ralentit terriblement les recherches sur le sujet.

 

De plus il semblerait que les Français consulteraient très peu pour des maux de têtes, migraines, céphalées …

 

Les grandes complexités de ces céphalées, peuvent empêcher de bien les appréhender scientifiquement. Par exemple, elles peuvent être d’une extrême variabilité dans certains cas.

 

Dans certains cas extrêmement rares, des personnes peuvent régulièrement avoir plusieurs crises et pics de céphalées de tension (sinusoïdaux ou en dent de scie), sans raisons apparentes. Il n’est donc pas facile de les étudier. Ces crises ne viennent pas quand on le désirerait. Elles ne sont pas servies sur un plateau d’argent aux scientifiques.

 

6         Les causes (pistes et hypothèses)

6.1       Modèle théorique

Modèle physiopathologique de la céphalée de tension

(d’après Olesen et Schoenen, 1999)

 

Ce modèle n’explique pas pourquoi les systèmes de contrôle limbique et central se mettent à activer en permanence, pendant des dizaines d’années, par le biais des noyaux moteurs, les muscles des tissus péri-crâniens.

Avec ce modèle, nous aurions aimé y  découvrir un modèle d’un contrôle en boucle (comme il en existant dans le corps humain, à l’exemple du système réflexe), qui puisse expliquer la persistance dans le temps du signal douloureux.

 

En possession de plus d’informations, nous ré-aborderons ultérieurement ce modèle, dans une version ultérieure de ce document.

 

6.2       Des observations et des pistes

 

6.2.1       Céphalées de tension chez des nourrissons et des très jeunes enfants

 

a) On trouve aussi chez des nourrissons et des jeunes, des céphalées de tension chroniques sans causes apparentes _ dites idiopathiques mais qu’on met en général sur des causes psychosomatiques peu claires [51].

Peut-on mettre toujours sur des causes psychosomatiques les céphalées de tension chroniques sans causes apparentes des nourrissons et ou de très jeunes enfants ? Nous voudrions y répondre. Mais nous ne pouvons pas pour l’instant répondre à cette question.

 

6.2.2       Céphalées de tension chez une personne normalement insensible à la douleur

 

b) Une personne insensible à la douleur, pour des raisons congénitales, n'a souffert qu'une fois dans sa vie. Elle a alors souffert de céphalées de tension, à la suite de la perte de son jeune frère.
Résumé de l’article parlant de ce cas : « L'insensibilité congénitale à la douleur (CIP) est un syndrome rare clinique caractérisé par un dommage dramatique de perception de douleur depuis la naissance, généralement causée par une neuropathie sensorielle héréditaire et autonome (HSAN) avec la perte de fibres nerveuses nociceptives de « petit calibre ». Nous rapportons le cas d'une femme de 32 ans avec un CIP et un diagnostic présumé du type V de HSAN, qui a éprouvé une douleur physique pour la première et  l’unique fois de sa vie, peu de temps après la perte soudaine de son frère. Ce patient avait supporté des blessures innombrables, indolores pendant l'enfance, incluant des fractures d'os et des brûlures sévères. La seule douleur qu'elle a jamais sentie a consisté dans un mal de tête intense, qui a eu lieu dans un contexte de surcharge forte émotionnelle et d’inquiétude, 3 semaines après que son frère plus jeune est mort soudainement dans un accident de la route. La description de cet épisode inaugural de mal de tête a rempli les critères diagnostiques de céphalées de tension épisodiques. Ce cas suggère fortement que la transcription du chagrin de perte dans la douleur physique puisse parfois arriver indépendamment des mécanismes périphériques de nociception et malgré le manque d'expérience de la douleur (du patient). A la lumière de ces données expérimentales récentes, cela montre que les mêmes mécanismes neuraux, contrôlant la douleur physique, peuvent aussi contrôler l'expression de détresse de séparation et le sentiment d'exclusion sociale. Ce cas unique aide à mieux comprendre pourquoi quelques patients peuvent sentir mal physiquement, après la perte de quelqu'un ils aiment. ».

 

Source : Tension-type headache as the unique pain experience of a patient with congenital insensitivity to pain (« Une céphalée de tension comme expérience unique de douleur d'un patient présentant une insensibilité congénitale à la douleur »), N. Danzigera, b, c, & J.-C. Willera, http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6T0K-4H2PJVJ-5&_user=10&_coverDate=10%2F31%2F2005&_rdoc=1&_fmt=&_orig=search&_sort=d&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=378f104b0314217ab960403ceb9d777b

 

Ce texte malgré son très grand intérêt _ à cause de cette observation unique en son genre, faite par des neurologues de la Pitié-Salpêtrière _, ne donne guère pour l’instant, beaucoup d’indications sur les mécanismes reliant « causalement » la détresse de séparation de la patiente (voire son inquiétude (existentielle ?), après la mort de son frère) et le déclenchement de ses céphalées de tension.

 

Par ailleurs, si cette personne ne peut pas ressentir physiquement la douleur (du fait de sa CIP) … alors sa nouvelle et temporaire sensation douloureuse soudaine ne serait peut-être pas lié ( ?) au mécanisme classique de sensation nociceptive de la douleur qu’on ressent normalement à la tétanisation de ses muscles, y compris qu’on ressent lors de la tétanisation des muscles péri-crâniens (tétanisation pourtant douloureuse), mais à un autre mécanisme encore inconnu, plus interne au cerveau ( ?). Peut-être cette observation devrait rendre plus crédible les témoignages des patients quand ils affirment souffrir alors que le médecin ne détecte pas de contraction ou de tétanisation exceptionnelle de ses muscles péri-crâniens.

 

Cette observation pourrait sinon dire qu’il existerait de personnes peut-être plus fragiles et plus sensibles, sujettes plus facilement au déclenchement de céphalées de tension chez eux, face à des évènements traumatisants (comme ici la mort d’un jeune frère aimé) serait plus facile, que chez d’autres.

 

6.2.3       Céphalées dont les manifestations sont semblables aux céphalées de tension

 

Il arrive que les maux de tête signalant a) une tumeur au cerveau, b) une encéphalites grave, b) une rupture d’anévrisme, d) des caillots sanguins, e) un défaut d’oxygénation cérébrale ou d’hypoxie (mal aiguë des montagnes, intoxication au monoxyde de carbone …) se présentent sous une forme de céphalées ressemblant à des céphalées de tension très puissantes

 

L’intoxication aux monoxyde de carbone et le Mal aiguë des montagnes, avec début d'œdème cérébral, provoquent des maux de tête frontaux pulsatiles (avec sensation de battements, de pulsations).

 

Les symptômes de l'intoxication au monoxyde de carbone sont les suivants :

 

·     À faible exposition : mal de tête frontal, voire temporales [52] [53], nausées.

·     À exposition moyenne : mal de tête frontal persistant avec sensation de battements, nausées, vertiges ou étourdissements, somnolence, vomissements, pouls rapide, baisse des réflexes et du jugement.

 

Le mal aigu des montagnes se manifeste par une fatigue, des nausées, des maux de tête en casque persistants [54], une insomnie. En cas d'œdème cérébral, il y a souvent exacerbation du mal avec maux de tête frontaux pulsatiles et des troubles de la coordination … jusqu’au comas [55].

 

Selon le professeur Jean-Paul Richalet [56] _ qui fait un grand nombre d'expériences sur le mal aigu des montagnes (MAM) _ : «  la céphalée en étau du MAM serait un mécanisme d'alarme du corps humain, lorsque l’adaptation du corps à l’altitude n’a pu se faire (les mécanismes compensateurs à l’hypoxie n’ayant pas le temps de s’installer) » [57] [58].

 

Une observation de l’auteur

Sinon, l’auteur a emmené, en 2002, un groupe lors d'une traversée de l'Himalaya en 45 jours (avec la traversée de 5 cols à plus de 5000 m). A chaque fois que le groupe montait trop vite un col à 5000 m, la moitié du groupe (6 ou 7 personnes sur 15) souffrait du MAM. Or leur description de leur MAM ressemblait fortement aux céphalées de tension de l’auteur (même type de céphalées persistantes, en casque ou en étau). Les céphalées du groupe disparaissaient dès qu’il redescendait de 500 m d’altitude. Par contre les céphalées de l’auteur ne diminuaient pas, eux, quand l’auteur redescendait lui aussi ces 500 m. Eux étaient permanents [59].

 

Malheureusement, l’enchaînement causal de ces mécanismes cérébraux de ces maux de tête sont encore très mal connus [60].

 

6.2.4       L’origine de la douleur d’une crampe musculaire

 

On sait que les crampes sont liées à des désordres fonctionnels des neurones périphériques  moteur ou de ses axones. Comme les fasciculations [61], ils sont une manifestation moteur, mais douloureuse [62].

Mais on ne sait guère pourquoi les crampes sont si douloureuses, et on ne connaît pas le mécanisme à l’origine de la sensation douloureuse liée aux  crampes.

 

Dans certains cas de crampes, on peut utiliser de la quinidine, une molécule isomère de la quinine (d'habitude plus utilisée pour ses propriétés antiarythmiques, c’est à dire s'opposant aux irrégularités du rythme cardiaque).

Sinon, le remède classique _ surtout pour la prévention des crampes, avant l’activité sportive _, semblent être les élongations. Mais peut-on pratiquer des élongations sur les muscles du crâne ?

Des chercheurs ont aussi envisagé de traiter des crampes à l’aide de Botox [63].

 

Notons que les normolipémiants [64], à doses thérapeutiques, sont parfois responsables de crampes musculaires intenses survenant au repos.

 

En général, les crampes disparaissent naturellement, au bout d’un certain temps, lorsqu’on laisse le muscle au repos.

Par contre, dans le cas des céphalées de tension permanentes, elles ne s’arrêtent jamais (pour certains patients, elles persistent le jour et la nuit). C’est comme si les contractions musculaires, impliquées dans les céphalées de tension, étaient excitées en permanence par le cerveau, quoique le patient mette en œuvre, d’une façon empirique, pour arrêter le mécanisme (même un repos prolongé sur un lit et des exercices de relaxation ne les calment  pas. Le patient peut même arriver à obtenir une relaxation totale du corps, qui devient parfaitement détendu, alors que pourtant l’intensité des céphalées de tension ne diminue pas d’un pouce [65] malgré cette longue relaxation…).

 

Rajoutons encore concernant la piste de désordres fonctionnels des neurones périphériques, en cas de crampes à répétitions, qu’au centre danois des maux de tête, on note que pour les céphalées de tension « Des modèles expérimentaux étudiant des facteurs musculaires, par exemple la sensibilité de douleur de muscle et des facteurs centraux, par exemple le degré de « win-up » [66] et l'interaction entre ces facteurs sont nécessaires pour explorer le rapport de cause & effet entre les anomalies diverses périphériques et centrales annoncées dans le mal de tête de type de tension. Des études précédentes de notre groupe ont, par exemple, démontré la tension incorrecte et le flux de sang en réponse à l'exercice de muscle statique, qui ont augmenté la sensibilité de douleur, à « l'entrée » musculaire dans le système nerveux central » [67].

 

Voici quelques articles donnant des pistes pour expliquer la sensation douloureuse liée aux crampes :

 

- Bentley, S. Exercise-Induced Muscle Cramp. Proposed Mechanisms and Management. Sports Med 1996 Jun;21(6):409-420.

- International Journal of Clinical Practice, 53, 494-496. Bentley, S. (1996). Exercise induced muscle cramp – Proposed mechanisms and management.

- Schwellnus, MP, Derman EW; Noakes TD. Aetiology of Skeletal Muscle "Cramps" During Exercise: A Novel Hypothesis. J Sports Sci 1997 Jun;15(3):277-85.

- Schwellnus, Martin P. Skeletal Muscle Cramps During Exercise. Phys Sports Med 1999. (http://www.physsportsmed.com/issues/1999/11_99/schwellnus.htm )

- http://www.ultracycling.com/training/cramping.html

 

L’auteur ne pense pas ou ne sait pas s’il peut y avoir une relation entre le mécanisme douloureux des crampes musculaires et le mécanisme douloureux des céphalée de tension. Mais il pense qu’on peut toujours éventuellement aussi explorer cette piste.

 

6.2.5       Crises de tétanies et spasmophilie

 

Il y aurait-il un lien entre une sensibilité (congénitale ?) « tétaniques ou spasmophiles » et une prédisposition ou hypersensibilité aux céphalées de tension permanentes ou chroniques, chez le patient souffrant ? Les médecins aimeraient bien que ce lien existe et certains le croient. On a donc prescrit des antispasmodiques (Rivotril …) aux personnes souffrant de céphalées de tension chroniques, avec des résultats partiels ou limités (qui n’ont que des effets limités ne dépassant pas 2 mois). Comme ces résultats partiels ou limités, cela a fait croire à certains médecins que la souffrance du patient était purement imaginaire ou faible, accentuée par un fond hypocondriaque.

 

Notons que la tétanospasmine, une neurotoxine tétanique, provoque de crises tétaniques [68].

Celle-ci agit au niveau des synapses du système nerveux central [69].

Dans certains céphalées de tension, il y aurait-il, à leur source, un désordre du système nerveux central ?

Parfois, on traite les crises tétaniques avec des injections de calcium. Mais il n’est pas certain que des injections péri-crâniennes de calcium puissent arrêter la contraction des muscles péri-crâniens, … puisque, semble-t-il, une zone du cerveau semble activer en permanence cette contraction. L’idéal bien sûr serait d’attendre cette zone inconnue, et l’empêcher d’envoyer le signal nerveux qui active en permanence la contraction des muscles péri-crâniens.

 

L’auteur pense peut-être qu’il n’y a pas de lien direct entre une prédisposition ou « hypersensibilité » congénitale à la spasmophilie et aux crises tétaniques, et « l’hypersensibilité » ou la prédisposition, de certaines personnes aux céphalées de tension [70]. Mais il pense qu’on pourrait toujours éventuellement aussi explorer cette piste.

 

6.2.6       La conscience d’une origine psychologique au mal, par certains patients

 

« Je commence à ressentir que la cause de mes céphalées est au fond de moi (et que les faiblesses et anomalies des yeux et du cou ne font qu'aggraver cette douleur qui est apparue pour m'empêcher de réintégrer complètement la sphère socio-affective à l'époque où tout s'arrangeait pour moi sur le plan moral et affectif). Je commence à comprendre pourquoi JP, Chr et toi étaient tellement persuadés que la cause était psychogène (et pas seulement due à un problème physique ou une difficulté à gérer l'excès de stress). [ …]

Mais je t'accorde aussi que ça ne nous avance pas tellement [de savoir cela]. » (JC).

La plupart des patients admettent une possible origine psychologique, à leur mal, mais on du mal à cerner cette cause psychologique (souvent nébuleuse).

Nous devons donc explorer cette piste.

 

6.3       Hypothèses de l’auteur

 

En fonction des observations précédentes (et d’autres témoignages que nous exposerons plus loin), ainsi que celle de Mme Marie-Paule Lagrange (présentées ci-avant), l’auteur propose, pour l’instant, trois hypothèses concernant les possibles mécanismes causaux, provoquant le déclenchement des céphalées de tension, que nous discuterons durant cet exposé.

 

6.3.1       Hypothèse d’un mécanisme d’alarme inconnu signalant un danger pour le psychisme

 

Hypothèse « a » (de l’auteur) : la 1ère hypothèse de l’auteur est celle d'un signal d'alarme cérébral survenant en cas de dangers psychiques graves (tels que carences affectives, destruction et dévalorisation, associées à une anxiété croissante (?)). Ce signal surviendrait quand la vie (psychique, physique …) du patient aurait été constamment mis en danger, surtout dans sa prime enfance et sa jeunesse. Il pourrait alors se produire le phénomène suivant : quand le psychisme du patient a été constamment mis, en permanence, sur la sellette (par exemple, par un parent maltraitant (?), une situation constamment dangereuse pour sa vie et son psychisme, en particulier dans sa prime enfance), une céphalée tension se manifesterait, quand il a réitération (ou rappel), dans sa vie actuelle d’un schéma traumatique passé. L’état de précarité permanente dans le quel est placé en permanence le psychisme du patient, peut équivaloir,  pour  ce même psychisme, à un état de danger permanent pour ce dernier.

 

En d’autres termes, dans le cas des céphalées de tension chroniques, l’alarme pourrait signaler la réminiscence de graves traumas psychiques passés (et la crainte pour le cerveau de les voir resurgir dans l’existence présente du patient).

 

Il peut aussi signaler une situation de détresse du patient, quand le patient perd une personne sur laquelle il pouvait se reposer ou compter (perte du père, de la mère, d’un ami proche …), quand tous ses repères sont perturbés, chamboulés, qu’il se sent en danger ou dans une situation inquiétante ou anxiogène.

 

Développement de cette hypothèse

 

Hypothèse « b » (de l’auteur) :

 

Quels sont les dangers graves pour notre psychisme ? En général se sont : a) le désert affectif total dans la prime enfance (le désamour ou le rejet total des parents pour leur enfant), 2) l'hostilité totale d'un parent envers un jeune enfant, sa dévalorisation perpétuelle [71], 3) les coups physiques répétés et diverses maltraitances physiques et psychologiques [72].

 

A force de faire subir des traumatismes répétés (par exemple liés à des maltraitances répétées … ces traumatismes pouvant être parfaitement invisibles) on peut parfaitement créer un état d’anxiété ou de stress perpétuel chez un animal ou un homme.

Au delà de l’accumulation d’un certain nombre de traumatismes accumulés, la personne traumatisée peut vivre dans une anxiété ou une peur perpétuelle, souvent, en apparence, sans objet (tout comme les traumatisés d’attentats, sont pris d’une peur insurmontable, voire terrifiante, quand ils pensent revivre l’événement traumatique cause de leur soudaine peur).

 

L’auteur pense que le cerveau (ou l'inconscient) enregistre "couche" par "couche" (par accumulations successives), des "empreintes" (engrammes ?) de ces expériences traumatiques accumulées alors dans le cortex cérébral.

Par exemple, des parents peuvent créer une peur permanente, chez l'enfant, par une sorte de conditionnement pavlovien chez l’enfant à avoir peur (d’eux ou de faits divers …)... L’enfant est ainsi conditionné à avoir peur perpétuellement vivra alors une peur constante, en lui, même sans objet (de la peur à proximité).

 

Au delà d'une certaine accumulation de ces "empruntes" (que l’auteur appellera le "contexte psychologique"), certains mécanismes cérébraux de "défense" se déclencheraient... par exemple, en créant une angoisse (ou peur) perpétuelle ressentie sans cesse, sans objet apparent [73].

D'autre « tomberont » dans la schizophrénie, enfermés dans une coupure totale avec la réalité, cette coupure étant un mécanisme de défense, dans certains cas, pour protéger d'une réalité trop dure, insoutenable (nombreux exemples, de schizophrénies se déclenchant suite à des graves traumatismes)...

D’autres manifesteront cette « crainte inconsciente profonde » par le signal d’alarme « stridant » et permanent, des céphalées de tension (peut-être, chez certains patient, leur tentative de refoulement de l’angoisse qu’ils ont en eux, ne conduit qu’à faire ressurgir l’anxiété ou l’angoisse sous une autre forme, alors sous forme de céphalées de tension tenaces).

 

L’auteur pense que l'accumulation de trop de traumas psychiques graves, apportant un risque réel pour notre psychisme, pour certains individus, dont les malades souffrant de céphalées de tension chroniques dont ils font parti, peut déclencher un signal d'alarme "strident" permanent, qu’il est impossible d’ignorer et d’arrêter (ni par l'aspirine, ni par quoi ce soit, ni par la relaxation) … Car ce signal _ dont la traduction extérieure est la douleur liée aux céphalées de tension chroniques, _ nous alerte qu'on est toujours en danger psychique (même si tout semble bien aller pour nous). Son caractère « strident » (et rebelle à toute médication classique) signifie qu’on ne peut pas l’ignorer (et que cela ne sert à rien que de donner des psychotropes pour masquer ou ignorer le problème).

 

Hypothèse « c » : ce système d’alerte utiliserait le même système d'alarme biologique (ou le même circuit neuronal), que celui utilisé pour signaler un danger physiologique pour le cerceau comme : a) les risque d’hypoxie ou d’anoxie _ en cas de mal aiguë des montagnes ou d’intoxication au monoxyde de carbone _, b) une tumeur cérébrale (comme celle qui a atteint le  cerveau du musicien Gershwin, douleur, liée à ses maux de tête intenses et permanents, qui lui a subit un véritable calvaire, dans les derniers jours de sa vie).

 

Pou résumer : pour l’auteur, ce signal d'alerte, au sujet d'un risque psychique pour nous, emprunteraient alors les même circuits neuronaux, que ceux signalant un grave danger pour le cerveau, comme la présence d'une tumeur, un défaut d'oxygénation (du au mal aiguë des montagnes, à une intoxication au monoxyde ce carbone) etc. …

 

Pourquoi la « réutilisation », par le cerveau, de ce circuit et pas d’un autre circuit, pour lancer l’alarme  ? L’auteur n’en sait rien. C’est justement ce type d’hypothèse qu’il faudrait vérifier par l’IRM fonctionnelle ou par la TMS (en examinant, par exemple, un patient au moment où il est en pleine crise).

 

L’auteur pense que ce système d'alarme puissant, signalant des dangers pour le cerveau, est inné à l'être humain (comme aux grands primates) et qu'il est entièrement automatique (et inaccessible au conscient). Il serait automatique, tout comme les circuits cérébraux réflexes.

Ce signal serait un signal d’alarme nécessaire, voire primordial (dans certains cas), une création de l'évolution, pour permettre la sauvegarde du cerveau (c'est pourquoi le conscient et les poudres de perlimpinpins ne peut avoir aucun prise sur lui).

 

Selon, cette hypothèse, à vérifier, l’auteur ne croit pas que les psychothérapies classiques et surtout techniques de relaxations peuvent avoir une seule influence sur ce circuit d’alerte.

 

L’idée de cette hypothèse est aussi liée à l’observation (non scientifique) la similitude qu’avait constaté l’auteur, lors d’une marche dans l'Himalaya, c’est que les manifestations du mal de montagne (très douloureux et rebelle à tout médicament antalgique) semblaient presque identiques à ses propres céphalées de tension (même type de céphalées en casques ou en étaux, très tenaces et rebelles à tous médicaments).

 

6.3.2       Hypothèse classique de la contraction musculaire sous l’effet du stress courant

 

La seconde hypothèse serait celle d’une tendance à se contracter (comme rentrer dans sa coquille) musculairement, semblable au mécanisme du mal de dos chronique [74], en cas de « stress situationnel » ou « stress ordinaire » [75]. Cette hypothèse pourrait être avancée pour expliquer les céphalées épisodiques légères.

 

Discussions :

 

Cette hypothèse n’applique pas, malheureusement, par contre, un bon nombre de céphalées de tension permanentes ou chroniques, puisque le "management" du stress, avec des périodes de relaxation, ou la rééducation avec association de kinésithérapie, balnéothérapie, tractions, massages, n'ont souvent aucun d'effet sur les céphalées de tension permanentes (hormis un bien-être général corporel, procuré par ces techniques, qui malheureusement ne diminue pas l’intensité des céphalées de tension chroniques) [76].

 

L’auteur pense que a) le mal n'est pas lié à un tension musculaire (dans le cou ...), ou à quelques tensions nerveuses, en soi, liées au stress, comme dans le cas d'un grand nombre de maux de dos (psychosomatiques) et b) le mécanisme physiologique sont tout autres ... dans le dernier cas des céphalées de tension permanentes ou chroniques.

 

6.3.3       Hypothèse d’un signal d’alarme en cas de dépassement de ses capacités cérébrales

 

Une autre piste envisagée, a été émise par M. Philippe Hofman, psychologue au centre Mederic [77]. Selon ce dernier, dans certains cas, les céphalées seraient un signal d'alarme, pour m'empêcher un individu d'aller jusqu’au surmenage intellectuel (ce signala d’alarme se déclencherait maintenant parce que l’individu aurait été trop loin, trop souvent, au niveau de ses surmenages intellectuels, dans le passé) ...  Les céphalées seraient une sorte de signal d'alarme (une sorte de mécanisme de défense) pour empêcher l’individu de travailler, quand il serait arrivé à un certain niveau de travail (les céphalées agiraient alors comme une sorte de « crampe intellectuelle », pour empêcher l’individu de travailler) et surtout quand l’individu aurait poussé trop loin la mécanique cérébrale (pour l'empêcher de la pousser, par exemple, quand l’individu fait "hurler" son cerveau, comme un « biker » ferait hurler sa moto, pour la pousser à bout)...

 

Discussions :

 

Le problème de cette hypothèse est que même quand le patient n’est pas ou n’est plus en état de surmenage, (quand ce signal d’alarme se déclenche,) le signal ne se désactive plus. Il peut continuer à "hurler", comme la sirène d’alarme d’une maison, pendant plus d'un mois à plusieurs mois.

De plus des hommes célèbres ont été régulièrement à la limite du surmenage dans leur vie _ tels De Gaulle, Sarkozy, etc ... (pour les hommes politiques), Mozart (pour les musiciens) [78] … _ et ce n'est pas pour autant que se sont déclenchés en eux de terribles céphalées de tension permanentes et invalidantes, sur le long terme ... (ce qui d'ailleurs auraient alors mis un terme définitif à leur carrière pour de nombreuses années).

Le seul profil connu, correspondant à cette hypothèse, est celui de Saint-Thérèse d’Avila, qui alternait périodes de terribles céphalées et de repos dans son lit, et de terribles activités effrénées pour rattraper le temps perdu.

 

Cette hypothèse ne fonctionne pas non plus, en tout cas, pour un bon nombre d’individus, car le plus souvent leurs crises de céphalées de tension leur « tombent dessus », dans des périodes de leur vie où pourtant, ils sont au repos, où ils ne "poussent pas, à ce moment, la mécanique cérébrale"... Leurs maux de tête se déclenchent ou se renforcent plutôt quand ils accomplissent un agissement qui pourra peut-être les mettre en difficulté situationnelle, sans qu’il s’en rende compte, ou dans une situation pouvant rappeler des traumas passés (voir analyse de certains cas plus loin dans le texte). Ou par exemple, quand ils rencontrent des personnages problématiques (pervers narcissiques etc. …), cette rencontre pouvant être à l’origine de la source du mal de tête de la personne.


 

Si ‘lhypothèse « c » est vérifiée, quelle solution ?

 

Le problème est de pouvoir changer son "poids" d'expérience positives (« d'empruntes mentales positives ») et le contexte environnemental et « situationnel » dans lequel est plongé le patient ... Car souvent, il peut être enfermé dans un cercle vicieux perpétuel, qu'il ne peut pas toujours facilement casser ... par exemple, une situation de précarité professionnelle et financière (un compte bancaire toujours négatif depuis des années), cette situation angoissante, anxiogène pourrait être alors une cause déclenchante de céphalées de tension très fortes durables ... céphalées qui par moment peuvent devenir trop invalidantes, jusqu’au point d’empêcher absolument de travailler, entraînant alors le patient dans un cercle vicieux sans fin. Ne pouvant pas travailler, l’individu subit de longs chômages aboutissant à des phases de RMI, ceux-ci entraînant à leur tour précarité financière sans fin (dévalorisante aux yeux des autres, au même titre que le fait d’être au chômage de longue durée). Cette précarité professionnelle et financière renforce elle-même les céphalées. Et ces dernières empêchent l’individu de travailler. Tout cela conduit l’individu à être enfermé dans un cercle vicieux sans fin.

Si en plus le patient n’a, dans son entourage, aucune personne compréhensive (aucune compréhension que cela soit de la part des acteurs sociaux, de l’ANPE, des médecins, des proches) alors ce "piège" ou ce cercle vicieux perpétuel se maintiennent, voire se referment définitivement sur l’individu.

Si l’hypothèse « c » était vérifié, alors l’idée serait de « débobiner » toutes l’accumulation expériences traumatisantes passées, en  créant au contraire, chez la personne souffrante, une accumulation d’expérience positives (valorisantes …), par la thérapie comportementale, afin diminuer (réduire) le « contexte psychologique » négatif, … ce qui devrait permettre de « détensionner » les céphalées, voire l’angoisse ou les peurs inconscientes cachées derrières les céphalées ( ?).

Mais pour cela il faudrait mettre en œuvre toute une stratégie et une tactique sociales, faisant intervenir : a) tous les acteurs sociaux pouvant fournir des emplois à mi-temps correspondant aux compétences de la personne concernée, b) le plein appui du corps médical (pour essayer de tenter toutes sortes de solution, avec compassion, empathie, bonne volonté et efforts) …).

 

6.3.4       Hypothèses de causes physiologiques

 

Une autre hypothèse serait l’existence d’un dérèglement (d’un fonctionnement déséquilibré) du système nerveux central. En effet, le cerveau est une mécanique cérébrale, neuronale, biochimique extrêmement complexe (voir les remarques du début de ce document sur les découvertes d’Alain Berthoz). Comme tout système réactif, auto-contrôlé (voir la théorie mathématique des systèmes asservis, en automatisme [79]), le cerveau peut se dérégler. En apparence, il semble fonctionner normalement, mais avec des paramètres de fonctionnement déréglés [80]. Un train sorti de ses rails, une épaule déboîtée peuvent continuer de fonctionner mais mal. Pourtant, il n’y a aucune atteinte fonctionnelle et rien de visible à l’IRM.

Par exemple, suite à choc très violent, à un surmenage très violent, on peut avoir un sommeil totalement déréglé pour longtemps (insomnies totale), jusqu’à une série de repos de longue durée (à la campagne, dans un calme absolu), qui alors rétablira comme par miracle, le fonctionnement normal du sommeil.

Il est possible             aussi que suite à un choc (traumas physique, surmenage …), le système d’alarme _ central ou périphérique ( ?) du cerveau _ devient aussi totalement déréglé _ il alors n’a plus d’auto-contrôle ou d’auto-régulation _ et se déclenche intempestivement au moindre stress, choc, émotion (sans fin). Il pourrait avoir des centaines d’attracteurs, selon le modèle des attracteurs de la théorie du Chaos de Lorenz.

Son fonctionnement devient totalement erratique et désordonné (voir le cas de B plus loin).

 

6.3.5       Conclusion partielle sur cette partie sur des hypothèses

 

Nous avons émis de nouvelles hypothèses, juste pour montrer qu’il faut éviter d’être « réductionniste » dans un domaine très complexe. Et ne pas se limiter aux vagues hypothèses (très floues et nébuleuses) actuelles (d’autant que nous avons montré leur insuffisance comme grille d’analyse de certains cas). L’auteur pense qu’en fait, il peut exister plusieurs type de céphalées de tension chroniques et pas une seule … Chacune aux composantes très complexes.

6.3.6       Témoignages et analyse du cas de certains patients

 

Le cas de MP

 

« Je suis persuadé que sont en jeu des cause psy (déclenchement et entretien) et physiol (entretien avec terrain propice au déclenchement) mais je peux me tromper. Sur le forum, j’ai parlé de l’idée qui m’est venue il y a longtemps d’un « emballement » du centre nerveux de la punition ou du déplaisir dont parle Henri Laborit dans ses livres ; peut être aussi le centre de la récompense ou du plaisir est il en panne ?  En tous cas je me sens constamment comme un enfant qu’on vient de punir, ou de brimer ou d’humilier, mais cela est très subjectif. N’y aurait-il une sorte de spirale « masochiste », on est convaincu d’être dans le vrai par ce qu’on souffre… Il est vrai par exemple que notre père très ostensiblement ne supportait pas qu’on s’amuse, qu’on rit….  Lui même ne riait jamais, mais ne parlait pas non plus… Allez comprendre… » (MP).

 

« Mon père était honnête, travailleur, pas du tout pervers… Simplement il gérait une névrose socialement invalidante et en tant qu’aîné de 5 enfants (je parle de moi) il est possible qu’il m’en ait transmis le poids… Lui devait se dévaloriser beaucoup (divorce de ses parents, absence du père, famille très désargentée, mère ouvrière n’assumant pas sa condition modeste, un père apparemment doué intellectuellement ce qui l’a plutôt marginalisé socialement ayant aussi connu un relatif échec dans ses études supérieures, s’est retrouvé prof de collège –classe prépa à Louis Legrand-). Résultat, il ne nous parlait pratiquement jamais sauf pour nous faire des réprimandes. Ce n’est rien à côté de toi, et mes frères et soeurs s’en sortent très bien… Il est mort à 46 ans d’un cancer, j’en avais 21… Ma mère semble n’avoir rien vu ni compris de ce qui se passait…. La compréhension de mes frères et sœurs est très partielle…. Pas d’introspection… Ils n’en ont pas besoin…  Avec ma mère qui est aussi honnête, intelligente, courageuse, généreuse, mais « aimante », c’est l’incompréhension alors je ne la recherche pas. C’est lorsqu’on s’est vu la dernière fois que j’ai fait une crise comme un peu tétanisé du scalp et du tour de tête…. De là les acouphènes, une accentuation des céphalées (elles sont cependant chroniques depuis 20 ans je pense), des cauchemars (nouveau pour moi). J’oubliais, les insomnies, depuis des années … En parles-tu dans ton article destiné à Valade car elle sont presque une règle (qu’en dis tu… ???).  En fait ma situation au travail depuis 1997 a aggravé mon cas… (je pense qu’on peut parler de harcèlement pour certaines situations et de réelle déconsidération quotidienne, pas d’empathie réelle, ce milieu ne me convient pas…).. . De plus je ne me plais pas où j’habite, je ne me suis jamais intégré depuis 10 ans et je ne souhaite à personne d’atterrir ici… J’habite Angers… Mais je suis de la région parisienne. » (MP).

 

Discussions (voir ci-après) :

 

Ce que l’on peut tirer de ce témoignage est que MP n’est pas valorisé dans son travail et qu’il subit  en permanence depuis une dizaine d’année, une situation de stress professionnelle (liée à un harcèlement moral). De plus un manque de communication, depuis l’enfance, voire de témoignage d’amour (réprimantes régulières), entre tous les membres de la famille, conforte MP _ voire aussi son inconscient _ dans l’idée d’une situation bloquée. Le mal de tête est peut-être la manifestation extérieure d’une souffrance morale cachée ou refoulée.

 

Le cas de JC

 

« Je suis fonctionnaire […] (actuellement en disponibilité). J’ai raté mes études.

Pour moi, cela commencé, fin 93, par un flottement... La veille, j’avais encore mal de gorge, une grippe ou une angine. J’ai pris mes maux de tête, comme la conséquence d’angine. J’étais une personne qui était oisive. En effet, je souffre de « procrastination » [81]. J’ai envie de faire plusieurs choses à la fois, mais je ne décides jamais pour rien. Je suis intéressé par les choses qui n’intéresse pas les autres. A 19 ans, je redoublais ma terminale. Je n’ai jamais été très travailleur (on ne m’a jamais donné l’envie de travailler et le goût de l’effort). J’ai des parents rigides (ils m’ont fait aller à église. Ils ont tenté de me faire aller au catéchisme en CE2. J’ai été à 3 séances, puis j’ai arrêté).

Au début avec mes maux de tête, avant, je me plaignais [auprès du corps médical]. Mais j’étais poli. Je n’étais pas le genre à en rajouter … J’ai toujours été un rebelle [un révolté], indépendant … J’ai toujours été avec [du côté de] la minorité.

Au départ, j’avais une impression de flottement, localisé au niveau du muscle de l’œil (juste une sensation inhabituelle qui perdure … sur 2 à 3 ans, qui gagne en intensité, qui empire. Cela ressemble à crise de névralgie faciale (avec impression de battement, quand je n’ai pas de traitement).

Cela ressemble ou peut-être c’est un problème cervical (?). Sinon, depuis 4 à 5 ans, je souffre d’un astigmatisme extrême.

J’ai une adaptation aux lentilles, depuis février (je porte deux lentilles, d’abord la partie de souples sur ma cornée, plus 2 paires de lentilles dures sur mes lentilles souples).

Je souffre d’un kératocône, une maladie génétique dégénérative de la cornée, qui a été diagnostiquée (tardivement), il y a un an, suite à un examen, par topographie cornéenne.

Je me fous, en général, de l’avis des médecins, mais là c’est important. C’est peut-être la cause déclenchante du problème. J’ai une certaine indifférence envers leur incompétence [dans le domaine du traitement des céphalées de tension]. Quand quelqu’un est compétent dans un domaine, cela se sent assez vite (par exemple, dans les maladies rares …).

Mes lunettes étaient et sont très sous corrigées. Elles me permettent de voir jusqu’à 50 cm. Pour voir, je plisse des sourcils. Quand j’enlève mes lunettes, durant période prolongé, j’ai moins de mal (mais il est vrai, que je suis médicamenté). Je suis très myope. Au bureau ( ?), j’ai un très grand écran d’ordinateur (et pour voir, je me rapproche de mon écran).

Je pense qu’il y a un lien entre le disfonctionnement de ma vue et mes céphalées. Cela me semble important, mais pas la cause unique.

La psychothérapie me fait du bien …(même si cela ne change pas mes céphalées).

Il y a l’effet antalgique du sport. Je suis défoncé dans le sport … et détendu après la fatigue. Tu as de la dépendance au sport Je suis très sportif [sports de combats, karaté …].

Je pense que j’ai aussi des céphalées par troubles ostéo-squelettiques (avec dorsalgie, scapulalgie [82]), qui été guéries ensuite par des ostéopathes. J’ai souvent des problèmes de douleurs du dos.

J’ai été mal soignée, mal catalogué au départ (par le corps médical). Puis mon cas s’est installé (au niveau physique, psychologique ( ?)).

J’ai fais au tout début de l’orthoptique. Cela n’a rien fait pour la douleur (J’ai refait de l’orthoptie depuis 2 ans. J’ai une petite amélioration sur le moment, pendant la séance, sur certains mouvements, sur la direction du regard …).

J’ai tenu 1 an, sans antidépresseur (en 2005 ?).

J’ai pleuré [ensuite] chez mon psychiatre [pour ravoir des médicaments], qui alors m’a donné du Dogmatil.

Quand j’ai mal, j’ai envie de trouver une [ou de faire] « diversion » [contre le mal de tête], de me faire une bosse, de me taper la tête contre les murs (ce que j’ai déjà fait). J’entre en colère [je fais commeJP, se « faire du mal pour avoir le contrôle » [ou pour avoir l’impression d’avoir le contrôle sur mon mal de tête]).

Avec la colère, on a moins mal. On est en guerre. Mais cela ne peut pas durer …[…]

J’ai des problèmes de vue, une hypersomnie, des céphalées, des troubles squelettiques. J’ai un taux d’enzyme interne variable et élevé, marqueur d’inflammations. J’ai des problèmes physiologiques. Je me muscle plus vitre que les autres. Je me courbature plus vite que les autres. Il me faut au moins 10 jours pour récupérer d’une courbature. J’ai beaucoup d’arrêts de travail. J’ai beaucoup de problèmes d’épaule, de cou, j’ai du mal à pencher la tête, pendant longtemps, sinon j’ai des douleurs et cela renforce mes maux de tête. J’ai quelques pseudo-vertiges, pas fréquent. Ces pseudo-vertiges, c’est comme une légère ébriété.

Je suis célibataire, sans enfant … Je m’embête un peu dans la vie. Je ne fais pas grand chose [de ma vie] …

Je ne veux pas d’enfant, à cause des mes céphalées, il y a des choses que je ne peux pas assumer … J’aurais tendance à oublier les enfants à la sortie de l’école. [avec mes maux de tête], je ne planifie plus rien, je ne prévois plus rien. Quand j’ai moins de maux de tête, je peux bien plus planifier …

Au niveau de l’entourage, j’en parle. Cela dépend des personnes. Les autres l’ignorent …

Les collègues ne sont pas au courant …

L’intensité et la localisation actuelles de mes douleurs (la base socle de celle-ci) se situent à la  raie nez-orbitaire (ici c’est fort), à la base occipitale du crâne, sur le crâne (sommet, plus rare), dans le dos, la base du cou … J’ai un petit casque (pas trop conséquent, mais c’est parce que je suis médicamenté. En fait, mon scalp est tellement tendu. ). Si c’est pas l’un, c’est l’autre [si ce n’est pas une zone, c’une une autre]. [ …]

J’ai téléphoné, un jour, à un centre d’appel anti-suicide et j’ai demandé « comment on fait pour rater un suicide ? » (afin de pouvoir lancer un appel au secours au niveau de ces douleurs). [ …]

Mes parents expriment leur peur sur les enfants … Ils étaient contradictoires, ils disent « je t’aime » mais en le disant de façon agressive. [quand je n’en peux plus avec mes maux de tête ou que je me plains, ] mon frère me dit « stop ! », à un moment donné.

Avec ma psychothérapie, j’ai tendance à analyser les névroses collectives, obsessionnelles de la famille. Je suis l’observateur souffrant... je dérange, je suis en détresse. Il n’ont pas de souffrance physique, mais ils nient leurs souffrance morales. Je suis le plus fragile.

(Je lâchais prise … dans le sens de rien faire).

Je suis fier de ce que j’ai accompli sur le plan psychologique … même si j’ai encore mal à la tête … Les maux de tête paralysent, on se crispe pour tenir le coup, on perd son énergie pour tenir le coup. ».

 

Discussions (voir ci-après) :

 

Peut-être les maux de tête et vertiges de JC sont liés à ses problèmes de vue et de kératocône.

 

Le cas de Chr.

 

« J’étais étudiante eu DEUG. J’avais de temps en temps, des maux de tête, qui passait avec    une aspirine, quand, par exemple, je pleurais et j’étais fatiguée.

Ce matin dimanche là, le 08 Mai 94, la douleur n’est plus jamais partie. Elle ne m’a plus quitté un seul instant. J’avais 20 ans.  Tout a basculé. J’ai adoré mes études, et après la survenue de mes maux de tête, j’ai eu mon DEUG et licence à « l’arraché ». J’ai du interrompre ces études. Je n’ai jamais un moment de répit. Actuellement, la douleur, c’est la folie.

Vous pouvez bien entendu imaginer les recherches effectuées, les différents médecins rencontrés et thérapeutiques essayées. Je suis passée de l’allopathie à l’alternative douce sans aucun résultats ni aucune amélioration. Depuis ce jour, ma vie est un combat où la souffrance physique et psychologique reste vampirique, déroutante, glaciale, pénétrante, asséchante, j’en passe…et j’en bave !

Je ne suis absolument pas là pour vous révéler le détail de mes frustrations, de mes impuissances, de mes colères,  angoisses et aigreurs, de mes tristesses et de cette impitoyable solitude. […] vous imaginerez, je pense...

L’intensité a augmenté, au cours du temps (mais ma tolérance à la douleur aussi).

Le point de départ de cette douleur part du « 3eme oeil » (j’ai un casque comme suite au lendemain de soirées bien arrosées ). Au toucher, le cuir chevelu est aussi douloureux.

Cependant, aucune douleur dans les cervicales. Lors que j’entreprends un nouveau traitement, j’y vais à l’instinct …

Je suis une personne qui a de l'ambition.  J’ai appris langue des signes et  suis entrée dans le monde du travail, comme interface de communication auprès des sourds … pendant quelque temps. Puis, j’ai bossé à Décathlon, j’ai arrêté [de nouveau], je ne pouvais pas tenir, puis j’ai fait des mi-temps, pour tenir le coup … Je n’ai pas eu d’intégration professionnelle

J’ai fait une tentative de suicide, 2 ans après,  (c’était un réel appel au secours).  Suite à cela, je me suis dis « soit, tu coules complètement, soit, tu te bats » … La conviction que je vais m’en sortir me porte, mais parfois je la perds. Je n'ai pas accroché dès le départ auprès du corps médical. J’ai dit ‘’stop’’ [par rapport au corps médical]. J’ai ensuite essayé plutôt les traitements alternatifs  et ai démarré une démarche thérapeutique (la 1ère a confirmé pour moi le fait que le langage n'est pas suffisant à ce stade de douleur et de complexité).  J’ai fait 3 années de thérapie à forte tendance analytique + 3 ans de thérapie où le corps reprenait sa place. Actuellement,  je suis une thérapie biodynamique qui à l'heure d'aujourd'hui me correspond à tous les niveaux.

Je me suis battu, je voulais vivre le plus normalement possible. J'ai rencontré mon homme avec qui je suis depuis 7 ans. J’ai eu un enfant, il y a 4 ans. La douleur m'a longuement hésité quant au désir d'avoir un enfant. J'attendais de ne plus avoir mal et un jour, je me suis faîte confiance. Ma grossesse n’a en rien modifié les maux de tête … 

Mon enfant m'aide, bien évidemment. L'amour que je lui porte, son existence me donne de la force, le plus souvent ne me donne pas d’autre choix que d'avancer.

L'activité suffisamment riche, passionnante, accaparant mon attention est un dérivatif à la douleur pendant un moment. Cependant, dans le temps, je n’ai pas d’endurance, je ne tiens pas. La douleur reprend le pouvoir.

Elle prend réellement de l'importance et pourrit notre relation entre mon mari et moi. Mais l'amour est là.  Mon mari ressent un sentiment d’injustice, d'impuissance face à cette situation chronique.

A cause de ces  maux de tête, on a besoin de se lâcher (mais, je ne peux pas avec mon mari,  je ne peux pas). Je ne peux pas « péter les plombs avec lui ». C’est trop violent, et il ne peut pas l’accueillir. Je ne peux être en colère, me défouler... Je voudrais que quelqu’un me prenne dans ses bras et me dise: «  défoule toi !. »

J’ai un projet professionnel [avoir un salon de massage et je m’y consacre à fond …] Quand je masse, je me déconnecte, je suis dans le corps, je suis ailleurs, je ne suis plus dans ma tête, je ne « cérébralise » plus … Cela apporte du lien et me détend. J’espère que je vais réussir professionnellement …s'intégrer professionnellement est pour moi essentiel et à la fois une rude épreuve. [ …] Je suis de nature à me prendre la tête … Je suis beaucoup dans ma tête …

La douleur et l'usure qui s'y accompagne me plombe. On peut être invité à droite à gauche. Je n’ai pas l’énergie, j’ai super envie de faire telle chose … mais je n’ai pas l’énergie… Maintenant, mon mari s’autorise à sortir tout seul, voire je l'y incite. Difficile parfois... Tous les deux ont se culpabilisent. […] Tout cela, c’est lourd.

Avant, je réagissais par la frustration, la colère … mais maintenant, je ne suis plus la même. Je suis dans l’acceptation de traverser plutôt que de lutter contre.

Cette douleur est à mon sens le témoin d'une souffrance transmise de générations en générations. Cette douleur nous oblige-t-elle à faire du nettoyage ou à nous mettre à nu ??

Cette douleur a des répercussions sur notre corps (physiologique et vibratoire) et inversement Je pense que  la douleur nous  oblige à changer de regard … à revisiter nos croyances … à modifier notre perception et notre état d'esprit. ».

 

Note : lors d’une autre discussion avec elle, l’auteur a appris en plus :

 

a) que ses céphalées s'accentuent (selon elle) avec :

 

- la fatigue, surtout avec le manque de sommeil,

- le café,

- l'alcool,

- le cannabis (elle a  pris momentanément du cannabis, comme traitement de la douleur, sans résultat),

- le sport intensif _ l'altitude, la natation,

- les émotions.

 

b) que juste avant le déclenchement de ses céphalées  le 8 mai 94, elle a connu un épisode où une personne (une ancienne amie) n’a cessé _ pendant un temps assez prolongé, assez long (au moins 3 à 6 mois) _ de l'humilier, de la rabaisser, de la rejeter, de la blesser (devant tout le monde), peut-être afin de la couler au niveau de ses études (peut-être par jalousie), ensemble de faits qu’elle a ressenti comme une trahison.

 

c) que sa mère était une personnalité dure, pas facile, "rabaissante" ….

Que son mari la soutient.

 

Discussions (voir ci-après) :

 

Peut-être les maux de tête de Chr sont liés à un dérèglement d’un système d’alerte cérébral ou bien lié à une interaction (à découvrir) entre l’aspect « rabaissant » de la mère et de cette « amie » d’université (mais dans ce cas pourquoi ses maux de tête continuent à se produire alors qu’elle a une vie heureuse, avec son enfant et son mari attentionné).

C’est sinon une personne positive (généreuse) et douée d’une forte assurance ou personnalité.

Pour expliquer les effets paradoxaux de certains substance, peut-être pourrait-on émettre ici l’hypothèse que quand on prendre trop d'analgésiques (calmants), à la longue ces derniers renforceraient au contraire les céphalées (céphalées par abus médicamenteux) et donc alors au contraire, le café et l'alcool renforceraient alors les céphalées. Mais, Chr s’est débarrassé définitivement de tout psychotrope, depuis de nombreuses années (et de plus, elle ne prend plus aucun calmant, malgré la douleur permanente).

 

Le cas de JP

 

« Le tournant (pour moi), le jeudi 8 mars 1990, avec des notions de vertiges, en plus des céphalées chroniques, permanentes…. Les vertiges (ataxie) sont apparus en même temps que les céphalées.

J’ai eu une licence d’anglais (je suis très travailleur). Je m’investis totalement (je suis un jusqu’au-boutiste). Mais tout a été remis en cause, par les céphalées. J’ai eu une réussite au DEUG en 91, dans conditions minables. Ma licence a été interrompue

Caractéristique par rapport à mes symptômes : mes céphalées sont sinusoïdales (variables autour d’une moyenne), avec un pic en 92 (qui a un lien avec mes électrochocs).

Depuis 92, ils sont variables et forts (mais pas de pics vraiment).

EN 92, j’étais en licence, 3 mois alité, plus par le fait des vertiges, que par la douleur. 92 est comme une cicatrice béante (pourquoi comment ? Angoisse, épée de Damoclès de se retrouver là. Et pas d’explication du corps médical [pour expliquer mes maux de tête] ( !).

Je ne voulais plus m’alimenter (comme une sorte de tentative de suicide) enfin qu’on prenne en considération ma souffrance. J’ai été alors hospitalisé avec perfusion d’Anafranil … puis j’ai eu une hospitalisation classique. Puis on m’a renvoyé chez moi [sans plus].

J’ai insisté, on m’a envoyé dans une maison de repos (où j’étais sous Ludiomil), cela allait mieux (mais j’avais toujours des problèmes de lunettes). Invalidant dans ma situation.

Mes douleurs sont derrières, en forme de cintre (sur les épaules), puis elles changent. J’ai peur, j’ai des craintes, de l’angoisse [du retour du pic de 92], et je suis encore plus fragilisé … et peut ne pas aller au bout dans le domaine professionnel. Par exemple, aujourd’hui, le 26 mai, je suis capable de faire beaucoup de choses, et le lendemain plus rienJe peux aller jusqu’à m’autodétruire, pour que cela ne soit pas vu au niveau professionnel.

J’ai une image identitaire mauvaise [de moi], à cause de mes lunettes … (j’ai une forte myopie à  –13, une myopie grave …).

Je me suis vite renfermé depuis l’âge de 11 ans, car chaque 6 mois, on me changeait mes lunettes à verre épais. J’étais l’objet des quolibets [à cause de mes lunettes et de ma forte myopie], je m’isolais (j’anticipais les risques de réunions … Je n’allais pas faire réveillon. Je faisais réveillon tout seul devant la télé, jusqu’à 18 à 19 ans. […] Je mettais 3 h pour rentrer chez opticien. Impossibilité d’en parler à mes parents, qui était commerçant par nécessité, très aimant, vivant avec de revenus faibles. J’avais des frères indisciplinés. J’avais l’étiquette, de celui qui ne posait pas de problèmes, j’étais celui qui a la jovialité, convivialité, … je n’ai pas voulu déroger de cette image. Je ne voulais pas décevoir.

Au niveau de l’âge, je suis au milieu de tous mes frères, tous ont leur anniversaire le mois d’octobre (à 14 ans, j’ai changé pour lunette mauvaise … incapable d’y retourner. Au niveau scolaire, je feintais, je ne voyais pas, plus grosses lunettes (j’avais un blocage psychologique …) … Je n’étais pas un phobique social, je mettais l’ambiance … J’étais apprécié … vers 12/13 ans, j’avais une carapace (avec caractère jovial en apparence).

Je passais la journée à froncer les yeux (lors de cet exercice, j’avais des points de repère. J’avais l’obsession de la baisse de la vue _ les panneaux pub étaient mes repères (j’ai essayé les verres de contacts, cela n’a pas marché) …

La 1ère personne ophtalmologue me re-route alors vers un neurologue (mais il intervient par rapport aux vertiges. Quand ils arrivent à un tels point c’est insupportable …).

Electrochoc en 92 [avec de terribles pertes de mémoire après]. 7 à 8 mois d’hospitalisation, [avant les électrochocs], j’étais en train de remonter la pente (avec des céphalées moindres). J’avais commencé psychanalyse à 21 ans, j’avais confiance dans le corps médical. Or son collègue (à ce psychanalyste), était le dernier, en France, pratiquant les électrochocs sans anesthésie (durant les séances, 5 personnes vous immobilisent). Cela vous efface la mémoire … On fait un bon, puis c’est après le néant.

Pourquoi cela a été mieux, longtemps après ? C’est lié aux lunettes, j’ai ouvert mon sac (je me suis exprimé, contre les convictions de cet ophtalmologue). Avec nouvelle paire lunette, bien corrigé, verre mince. Je m’acceptais et j’acceptais enfin le regard de l’autre. C’était le plus beau jour de la vie (j’allais avoir mes 2 enfants), en mai 92.

En hôpital psychiatrique, j’ai rencontré  ma femme (qui était en dépression suite au suicide de sa mère ( ?)), en décembre 92 (lorsque j’avais des électrochocs).

Lorsque j’ai eu enfin cette bonne correction, j’ai pu remarcher sans ces vertiges … Pendant 4 jours, je pouvais dormir, j’étais heureux, je vivais une résurrection. J’ai fait alors 200 km à vélo. Mais le fond de vertiges et de céphalées reviendront dans 2 à 3 mois.

L’élément vertige est revenu, pendant 14 ans. Je prenais alors le Floxyral (un antidépresseur). (alors j’avais des céphalées moindres et vertiges moindres …). Cela a réduit mes besoins sommeil (j’étais plus en éveil). J’étais plus conscient de la douleur ( ?).

J’étais passé d’un état végétatif (durant 5 mois en 92 ?), où l’on ne vous donne aucune réponse (il y a t-il encore un sens à sa vie et est-ce que je vivrais ainsi toute ma vie ?).

Avec le retour céphalées, j’ai eu des doutes pour reprendre licence d’anglais.

On m’a prescrit un antidépresseur. J’ai rebondi (par la famille et un emploi de commerçant …).

Si j’ai des vertiges, je feinte, je blinde pour que cela ne se voit pas (j’ai augmenté le fossé).

Ne pas se plaindre est mon leitmotiv ! …

J’ai eu une chance professionnelle (qui a fait diversion …). Il y a importance du travail pour moi …

J’ai été licencié économique. Je me suis lancé j’ai repris commerce en liquidation.

Je me suis noyé 70 h à 80 h par semaine (dans un vidéo-club …). Or il a beaucoup de gens qui ne rendent pas les vidéos (là, on est responsable de tout). Symptômes, moment de doutes (j’y allais « minable » au travail).

Comme un prisonnier, je comptais les jours. Je devais tenir 3 ans (à cause des prêts. J’avais un comptable).

Comment changer de voie ? Mon magasin de vidéo était à bout de souffle. Je voyais pas mes filles (et je faisais souffrir ma femme, par mes longs horaires). J’ai été employé après en CCD, par celui qui a repris le magasin de vidéo. Je suis depuis 2 ans au chômage. J’étais acteur et éléments extérieur. C’est la faute à pas de chance, les lunettes. A un moment clé, licence d’anglais, lecteur anglais en Angleterre. Il y avait le commerce tenu par cousin de ma femme, mais pour sombre histoire de famille … ( ?). Ce qui ne me tient à cœur, devenir travailleur social (j’ai fait une prépa. Sur le terrain, je me blinde, pas être vu. Souffrance, puise énergie, de devoir ne pas montrer. Comme vous tenez ? Comment vous porter une souffrance lourde ?

Les études d’assistant social, c’est 3 ans, dans une école.

Je vis au jour le jour, pour ces études (je ne pense pas à cela) (qui coûterons 2000 € en 3 ans).

Ma femme était d’accord avec cela et avec les risques financiers …

Mars 2006, je crois tenir le bon bout pour ma prépa, j’ai réussi l’écrit, mais je redoute le psychologue …Mais le 22 mars, mon père s’est suicidé … La partie la plus souffrante avec mon père (bcp d’amour, une éducation très dure, pas de dévalorisation ou violence psychique … mais manque de communication. Il plaisantait souvent. Alors que cela faisait 7 mois qu’il avait acheté l’arme … Il semblait un roc jusqu’au bout …). J’étais après beaucoup moins bien au niveau symptôme (je me suis mis à pleurer la veille de l’exam. Le suicide de mon père était totalement imprévisible. Je ne peux toujours pas le voir suicidé … Après coup professionnellement, j’ai totalement lâché. Mes filles ont mal répercuté (car elles avaient un grand-père adorable, jovial. Elles ont vu dans cela la trahison de la part de ce grand-père. Ma fille n’a plus confiance dans les adultes. Elle a peur de ne plus me revoir (à chaque fois que je pars, comme aujourd’hui).

La vue joue (plus la vue s’approche vers le mieux ( ?), mieux je suis corrigé et plus les vertiges sont contenus …).

En 2000, j’avais tenté changé  lunette (depuis 93, ma vue n’a plus changé. J’ai pactisé avec lunettes que je porte .. Moi c’est l’esthétique. Le monde du paraître, image dévalorisante (Je m’accepte physiquement depuis 98, depuis 15 jours avant le mariage … j’ai changé de lunette esthétique accepté (J-C : confort, monture …)).

Dernier aspect (nouvelle paire en 2002 … J’avais même correction. Autre monture asphérique, les verres sont plats … mince, 550 € de ma poche (450 euros pour moi J-C).

En 2002, mes symptômes se multiplient par 2 ou 3 (essais 2 à 3 jours, 3 semaines de cauchemar total. L’ophtalmo me dit « Vous ne supportez pas les verres asphériques … »).

(Si jamais je les casse, qu’est ce que je fais … ? Si j’ai souffrance encore, j’irais jusqu’à me crever les yeux (je le pensais). Cette déclaration a mis ma femme dans une colère folle …).

Dans foulée du suicide de mon père, j’ai voulu faire des lunettes avec les même verres que celui de 98. J’ai une myopie asphérique ( ?).

Chaque fois que je vais chez l’ophtalmo, il me faut faire venir avec ma femme (sinon, je ne peux pas).

En fait, je refais une paire lunette à 500 €, mêmes effets, j’ai fait de la dépression (rôle vision, ce que l’on veut voir, pas voir etc …). Je passais mes journées à dormir (car j’étais profondément dépressif). On me prescrit alors du MARSILID (un IMAO) (qui a beaucoup d’effets secondaires. Avec le MARSILID, interdiction du fromage, du chocolat, des bananes … de la thyramide, un acide aminé …). 

Puis, j’ai eu un sevrage clinique (pour lequel j’ai préparé mes filles).

Les effets secondaires du MARSILID étaient … la transpiration, la constipation, la nervosité, la mémoire, … (je n’en parlais pas …).

Puis j’ai dit « Stop ». Sevrage ... (les maux de tête étaient pareils avant, durant après le sevrage). Quitte à ne pas le dire à mon psychiatre (qui était quelqu’un de bien).

Mais pas avec le Floxyfral, car ici pb sevrage ( ?).

Au bout de 3 mois, j’étais dépressif …. nostalgique (avec plus le goût de vivre). Il y a une  sonnette d’alarme ( ?)).

Actuellement, je me fais des injections de plantes par le professeur Roudier, un  phytothérapeute (qui 84 ans sur Lyon). J’ai des injections tous les 15 jours.

(tous les 3 mois, une prise de sang, avec test de la dopamine, sérotonine. C’est là qu’on a découvert que j’avais des concentrations de sérotonines faibles … ).

Résultat … conclusion : taux sérotonine dangereusement bas. Est-ce une fibromyalgie  (reconnu par l’OMS) … ? Avec souffrance comme la votre, mon psy ma dit, il faut un antidépresseur il a donné le SEROPLEX … (difficile de résumer 17 ans, en 5 mn).

Je ne bois que très peu d’alcool, je n’ai jamais pris cuite de ma vie.

J’arrive à boire (mais il ne faut pas grand chose, pour créer chez moi une sensation d’ébritié. Avec l’ébriété provoquée, je crois réapproprie mon corps).

J’ai des problèmes de lunettes, on me fait une prise de sang, on me prescrit du Seroplex, qui m’a beaucoup aidé. Pourtant, il a été dénoncé comme le Prozac … Il est mieux que le Floxyfral …  Au niveau, envie, conviction que cela va mieux

(Sinon, j’ai tenu 9 semaines, j’ai souffert le martyr, et mon adaptation à mes nouvelles lunettes est réussie à 90 % maintenant. Je suis fier d’y être arrivé.

Résurrection [avec le Séroplex]. Je ne peux pas me passer d’anxiolytiques. Dépendance terrible. Etat de prostration, si j’arrête. Muscle tétanisé.

Actuellement : état d’acceptation. Je prends 5 ou plus modiodal, à cause de mon hypersomnie idiopathique, due à la douleur que je supporte

Mais je ne peux toujours pas dire à ma femme, maintenant, que ma vue est adaptée à 90 %. Pour conjurer le sort !

Alors, qu’en décembre dernier, je n’étais pas loin de quitter tout le monde comme mon père.

Le Seroplex … m’aide.

Actuellement, aucun rapprochement entre événement psychologiques et maux de tête …

[ …] Ce que je pense de ma COTOREP actuelle ? trop tôt. Je ne sais pas. Je pense qu’il ne faut pas de culpabiliser de ne pas pouvoir travailler et de toucher une COTOREP.

Je suis actuellement un homme au foyer … Ma femme gagne 1300 Euro, elle est fonctionnaire. « J’accepte ». Mais je travaille toujours. La maison est impeccable (quand elle rentre). J’ai tellement souffert de ce qu’on m’a renvoyé et de ce croyait. ».

 

Discussions (voir ci-après) :

 

Peut-être les maux de tête et vertiges de JP sont liés à ses problèmes de vue et de très forte myopie.

 

Le cas de B

 

« Il y a peut-être 3 causes à mes céphalées de tension.

1ère cause) Une personne de ma famille : celle-ci pouvait être terriblement colérique et violente (du moins au sein de la cellule familia). Il était très rancunier. Il fallait toujours qu’il gagne. Il aimait avoir de l'emprise sur les gens, il n'aimait pas que les autres soient libres ou ait un point de vue différent du sien (pour cela, il était prêt à "casser la barraque" des autres. Par exemple, il a cherché à casser les deux mariages successifs d’un autre membre de ma famille). Durant mon enfance, il a souvent monté tout la famille contre moi ou les membres de la famille les uns contre les autres. Il peut être fanatique, dans ses convictions (il peut être très épuisant quand on s'oppose à lui). Ma mère était très démunie face à cette personne. Et souvent elle n'a rien compris de son manque de respect à son égard. Je crois même que ma mère en est peut-être d'ailleurs morte... Elle était souvent épuisée, fatiguée, dépressive. Elle était de plus en plus souvent très fatiguée en vieillissant. Cette personne est très intelligente, même avec une faible aucune (c'est un autodidacte qui se méfie et jalouse les gens cultivés). Il est superstitieux. Il n'a aucun humour et se méfie de tout le monde. Il a toujours été maladivement préoccupé par les apparences (il est toujours bien habillé, son apparence est parfaite. Il veut toujours donner l'impression d'être parfait). Devant un auditoire, il sait être charmant, attentionné, il sait faire rire, subjuguer son auditoire [ …] ! Et ainsi, il peut se faire passer pour un personne sympathique, attentionnée.

C’est un enfant des rues. Quand il rentrait du travail, il nous faisait des "frappes préventives"... Il tapait jusqu'à épuisement, jusqu'à sa main lui fasse mal, jusqu'à ce que l'on soit terrorisé ... Il nous mettait, sans cesse, sur la sellette, sur le grill (ce qui me mettait dans une terrible angoisse permanente). Je n'avais jamais le droit de me reposer… Tout ce que je faisais n'était jamais bien ... C'était sans cesses des accusations à mon encontre (a) j'étais méchant, b) pas débrouillard ("qu'est ce que j'ai fait au ciel pour avoir un fils comme cela !"), c) paresseux, d) incapable, e) qui fait tout le temps des bêtises (je n'avais pas le droit de sortir dehors, parce que je leur f) faisait honte, parce que je faisais toujours des bêtises ...). Ma mère finissait par croire à toutes ces accusations.

Durant toute ma jeunesse, je vivais dans un terrible manque d’assurance maladif (une timidité terrible) et j’avais une peur terrifiante généralisée qui ne me quittait jamais.

2ème cause :  en 1979, je manquais tellement d’assurance [j’étais tellement « invendable » au niveau du monde du travail] … que je pensais que si je ne réussissais pas mon travail de chercheur, cela serait la fin du monde pour moi [pour moi le monde la recherche était le milieu protégé que je recherchais]. Je ne voyais pas d’autre avenir que le monde la recherche … et c’est  pourquoi je m’accrochais autant à ce travail. Mais le patron se révéla peu compréhensif, envers mes angoisses [qui m’empêchait de pouvoir me défendre face aux autres]. Et suite à une baisse de régime, suite à un échec amoureux, il m’annonça brutalement, en août 80, un soir que j’étais viré, sans jamais m’avoir prévenu, ni mis en garde avant. La surprise fut si brutale que je ressenti comme la fin du monde (de tous mes espoirs).

Après un long chômage, je trouvais un poste de pion à mi-temps, l’APM, dans un collège privé, et à force de m’entraîner le matin à paraître sûr de moi, et appliquer la leçon l’APM devant des élèves (de la 6° à la terminale), au bout de 6 mois, j’arrivais enfin à acquérir l’assurance qui me manquait tant. Mais je me sentais toujours aussi faible intérieurement.

3ème cause :  Durant l’été 81, je retrouvais du travail dans l’informatique. Croyant faire le bien, je donnais à tort et à travers des conseils moraux à mes collègues. Mais plus je donnais des conseils moraux, plus bizarrement je devenais faible intérieurement [je n’arrivais plus à retrouver ce sentiments de communions spirituelle]. Ce qui commençait à avoir des conséquences dans mon travail. A l’époque, j’étais en plein délire mystique. J’avais lu Saint-Thérèse d’Avila (le château intérieur, le chemin de la perfection) et je voulais suivre son enseignement.

 

Je pensais faire le même et arriver au terrible surmenage qu’a connu Saint-Thérèse d’Avila (qui l’avait conduit à être très malade et mettre sa vie en jeux). Je voulais tout faire pour changer (reprogrammer) mon cerveau afin être bon et rayonnant (comme les vrais saints) [ce qui m’aurait rendu sympathique et enfin crédible dans ma « mission humanitaire » auprès de mes collègues]. En fait, de plus en plus j’avais une peur immense croissante, d’être de nouveau viré aussi brutalement, sans être prévenu, que dans le monde de la recherche en 80. Cette peur immense (ou ce stress), associée à une faiblesse intérieure et une incapacité à travailler associée croissante, me conduisit alors à un terrible surmenage intellectuel. Et au cours de celui-ci, soudainement, à un moment précis d’un après-midi d’octobre 81, j’ai eu une soudaine douleur fulgurante et pendant 2 ans, des insomnies totales. Avant cet après-midi d’octobre 81, je n’avais jamais eu, au cours de la vie, ni des insomnies (je dormais toujours très bien, plus de 8 heures), ni des maux de tête (sauf une fois à 14 ans).

 

Depuis quelques soient les centaines de thérapies entreprises (hypnose, yogas, psychothérapies … et j’en ai fait), je me suis débarrassé définitivement de mes insomnies (qui n’ont duré que 2 ans) mais jamais, je n’ai pu me débarrasser de mes maux de tête en 26 ans.

J’ai tout tenté (y compris de travailler « à mort », sans cesse, de faire du sport de haut niveau, de me consacrer à fond à l’associatif, j’ai fait des milliers de choses, pour tenter d’oublier les maux de tête).

Ils sont comme une épée de Damoclès en permanence. Ils sont complètement erratiques, imprévisibles, leur logique n’est jamais vraiment claire. Mes céphalées sont souvent en dent de scie ou sinusoïdaux, très variables dans la journée. Par moment, ils paraissent forts, à d’autres, modérés, comme anesthésiées (insensibilisés) Même en plein repos, ils peuvent varier (ils ont une vie totalement autonome distincte de ma vie actuelle et de mon conscient). Je peux avoir plusieurs pics dans la même journée ou la nuit (ils peuvent me réveiller). Ils sont toujours localisés sous la forme de 2 points douloureux, de part et d’autre du crâne, sous le lobe temporal et proche du lobe occipital. Quand ils deviennent très forts, une barre horizontale me barre la nuque. Parfois, je ressens un petit casque autour de la tête (mais lui non douloureux). Et quand ils sont très forts, un triangle douloureux reliant les 2 points douloureux précédents à la barre douloureuse dans la nuque. Quand la barre est très forte dans la nuque, j’en ai même des nausées (rares) et surtout, je suis strictement incapable de travailler, de réfléchir ou de faire quoique ce soit (les psychotropes même à haute dose n’avaient aucun effet sur la diminution de la douleur. Rien n’agit, ni la relaxation, ni les massages, ni les ondes, ni une douce électro-stimulation…). J’ai durant les crises, une impression permanentes de "brûlures" au niveau des 2 points douloureux et de la nuque.

Les crises ne surviennent qu’entre 10 à 20 % de mon temps, mais cela suffit pour le créer de gros problèmes.

Ces maux de tête, quand ils surviennent, m’empêchent absolument de travailler dans des jobs intellectuels, que je réalisent habituellement (ils m’abrutissent, m’empêchent de réfléchir, de mémoriser) et m’ont fait souvent perdre mon travail, provoquer des chômages prolongés. Or face à cet handicap, je me suis heurté sans cesse à des de portes closes (et à bcp d’incompréhension) , au niveau du corps médical et de l’ANPE.

J’avais d’immenses ambitions dans la vie. Je n’ai pas réalisée 1/100 de mes ambitions à cause de mes céphalées. Je n’ai pu créer de société, créer de famille …

Quand j’étais jeune, j’étais en plein dans l’irrationnel, proche des milieux pentecôtistes, charismatiques, j’ai même fait parti de l’Ordre rosicrucien (tourné vers le mysticisme). Je pensais que les approches spiritualistes pratiquées pendant 12 ans, je me sortirais du piège des maux de tête. Mais à force, de subi des milliers de coups (dont les pertes d’emplois fréquentes, à répétitions, sont parmi les coups les plus durs), je suis devenu plus humble (l’idée d’être missionnée a totalement disparu en moi) et par la force des choses, et par ma formation au CNRS, je suis devenu « scientifique », sceptique (athée). J’ai perdu beaucoup d’illusion, en particulier envers la médecine.

Pour moi, l'origine de mes maux de tête sont psy mais avec peut-être un composante physio.

Les deux seules pistes psycho sont les suivantes :

1) chaque fois, que j'ai une relation dangereuse ou qui peut devenir dangereuse avec une personne perverse, manipulatrice, j'ai de terribles maux de tête (cela a été le cas déjà, avec un personne très manipulatrice, à la limite de la folie, qui a réussi à réveiller mes maux de tête, en août 85, ce qui a eu pour conséquence de me faire perdre mon boulot, alors qu'à l'époque j'avais pourtant un très bon job).

2) chaque fois que je suis sur la sellette au niveau professionnel, qu'on m'évalue, en période de test (ou qu'on doute de moi) professionnellement, j'ai de terribles maux de tête (ou si je vais perdre mon boulot ou contexte dur, idem. Ou que je suis dans un chômage prolongé. Il semble que chaque fois, que je suis en période d'essai, j'ai des maux de tête terribles.

3) Mais en fait, il semblerait qu’il y ait plein de causes, souvent très petites (par ex., un compte bancaire négatif …) … une nébuleuse de petites causes, ce qui explique pourquoi en 26 ans, je n’ai jamais réussi à les résoudre (et que je tourne en rond dans leur résolution).

Je reste persuadé que si je n’avais pas vécu l’épisode aussi traumatisant du renvoi par mon patron dans un laboratoire (renforcé par le caractère fragilisant de mon éducation), tout cela ne se serait jamais produit. Je n’aurais jamais eu des céphalées de tension chroniques et j’aurais réussi dans la vie et aurait une vie heureuse (je serais marié avec des enfants). Je reste persuadé que mon surmenage d’octobre 81 (renforcé par une panique extrême et un écroulement de mon tonus cérébral à ce moment) a déréglé ou endommagé de façon durable un système d’alarme cérébral, ce qui explique la comportement totalement erratique actuel de mes maux de tête.

Je vis dans un mythe de Sysiphe sans fin. Entre 82 et 85, j’avais réussi à trouvé une certaine sécurité d’emploi. Et mes céphalées étaient très faibles en 85. Il a suffi d’une personne, pour que mes maux de tête reviennent au galop (sans que je puisse m’y opposer malgré tous mes efforts) et me fasse perdre mon travail. Chaque fois, que je commence à me stabiliser dans un emploi et que mes maux de tête deviennent pratiquement négligeables, il suffit d’une personne qui peut tout remettre en cause. Récemment, un femme m’a contacté, et chaque fois qu’elle me contactait j’avais de terribles maux de tête très handicapants professionnellement.

Je pense que je resterais fragile concernant mes maux de tête, jusqu’à la fin de la vie.

Il n’y aura jamais de fin. Et c’est pourquoi il y a nécessité que je puisse bénéficier d’un emploi protégé ou, si on ne peut pas me trouver (car ce n’est pas faute d’avoir cherché depuis plus de 5 ans), d’une COTOREP  ».

 

Discussions (voir ci-après) :

 

Quelques pistes :

a) B a eu souvent des chocs au crânes dans son existence (avant la 11 octobre 81) : a) la chute sur son crâne dans un escalier raide, b) nombreux coups portés à la tête par son père, dans sa prime enfance (dont les chocs de la tête sur le radiateur à l’âge de 7 ans), c) un accident de surf (qui a propulsé sa tête violemment contre le fond de la mer, vers 1980).

b) il a pu avoir un dérèglement cérébral durable après le surmenage et la douleur soudaine subie, du 11 octobre 81.

 

6.3.7       En conclusion sur ces cas (courte analyse)

 

Selon JC « les problèmes de vue sont traumatisants, ils sont causes de traumas psychogiques pour les personnes qui en souffrent. […] on a souffert du regard déformé de l’autre à notre encontre.».

 

Il semblerait (mais nous mettons cela au conditionnel) que toutes ces personnes ont souffert d’une image dévalorisée d’elle même (au moins durant leur enfance), voire d’histoire pas toujours faciles dans leur enfance (voire des « histoires terribles » comme le dit Marie-Paule Lagrange).

Mais cela ne veut pas dire que des causes physiologiques cachées (dérèglements stables de fonctions centrales et de « systèmes asservis » cérébraux), non visibles aux radios, scan, IRM, n’existent pas.

 

6.4       En conclusion sur ces analyses

 

Pourquoi avoir émis toutes ces hypothèses et fait ces analyses de cas ci-avant, alors que l’auteur n’est pas lui-même médecin [83] ?

 

Pour faire bouger les choses !

 

Parce l’auteur, depuis qu’il souffre depuis 26 ans, ne voit bouger, au niveau médical. Ce sont toujours les même traitements (Laroxyl, Rivotril …), tous insatisfaisants pour les patients. Il rencontre toujours les mêmes points de vue médicaux surannés sur son problème … et surtout toujours ce même désintérêt ou cette ignorance médical pour son problème et pour celui des malades qui souffrent de ce mal … Au niveau recherche scientifique, rien ne se fait, rien n’avance.

 

Aucun budget n’est consacré à ce problème.

Sans empathie et intérêt des médecins _ qui ont la clé du problème _ pour ces patients, les acteurs sociaux eux-mêmes (ANPE, COTOREP) se désintéressent du problèmes. Ce qui conduit à enfermer ces patients dans une impasse totale.

 

6.5       Quelles pistes pour des recherches scientifiques ?

 

L’auteur pense aussi que si l'on réalisait un électromyogramme des muscles péri-crânien (avec un électromyographe très sensible pouvant détecter des courants inférieurs au micro-ampères [84]), d'un patient au moment du début d’une crise grave de céphalées de tension, l'on retrouverait la même séquence d'apparition d'influx nerveux que dans le cas du MAM, ce qui serait une preuve indirect que le circuit nerveux utilisé pour le MAM et les céphalées de tension chroniques (C.T.C.) est partiellement le même et que le céphalées de tension sont bien un mécanisme réflexe automatique et non une somatisation, sous la forme d’une contraction douloureuse (comme dans le mal de dos), d’un problème psychique.

 

Autre idée complémentaire : Il faudrait aussi une expérience d'imagerie fonctionnelle en cas de MAM, avec un caisson hyperbare qui soit en même une machine IRM fonctionnel (IRMf) _ en fabriquant un caisson hyperbare, non magnétique, se glissant dans la machine IRM [85].

 

7         Evaluation du bénéfice des médicaments psychotropes pour les patients

7.1       Les médicaments psychotropes sont-ils efficaces ?

 

Les médicaments prescrits en général en rapport avec le paradigme en cours sur les céphalées de tension (hypothèse a priori d’un fond anxieux, hypocondriaque et dépressif chez le patient).

 « Au fait, tous ces médicaments [psychotopes] font trop dormir pendant 1 à 2 mois avant que cet effet secondaire baisse un peu, je te le confirme. L'effet anti-douleur ne s'était manifesté qu'après plus de 2 mois (et 4 à 6 pour être maximal) de Laroxyl et de Solian.

Difficile de choisir entre la douleur et les effets secondaires. Les 2 diminuent la capacité à être fonctionnels sur le plan intellectuel et relationnel. » (JC).

 

Pour des personnes pour qui leurs capacités intellectuelles n’est pas la priorité, et pour qui la douleur est la priorité, la prise de ces psychotropes sera un bienfait. Par contre, pour ceux pour qui leurs capacités intellectuelles sont essentielles pour la réussite de leurs travaux (chercheurs scientifiques, professeurs de mathématiques …), les effets secondaires de ces psychotropes seront beaucoup moins acceptés par ces derniers.

 

Voici les principales indications des benzodiazépines :

 

Action

Usage clinique

1) Anxiolytique - soulage l'anxiété

- Crises d'anxiété et de panique, phobies

2) Hypnotique – provoque le sommeil

- Insomnie

3) Myorelaxant - relaxe les muscles

- Spasmes musculaires, désordres spasmodiques

4) Anticonvulsif - arrête les crises et les convulsions

- Crises dues à l'empoisonnement par la drogue.
  Certaines formes d'épilepsie.

5) Amnésie - permet d'éliminer les souvenirs à court terme

- Prémédication pour les opérations, sédation
  pour procédures chirurgicales mineures

 

Tableau 2 : Actions thérapeutiques des benzodiazépines

 

Ils ont encore comme autres usages cliniques utilisant des effets combinés:

·  Désintoxication à l'alcool.

·  Psychose aiguë avec hyperexcitabilité et agressivité.

 

Ces sont les points 1, 3 et 4 qui sont recherchés dans leurs utilisation pour les céphalées de tension.

 

Selon « Si utilisées à court terme, les benzodiazépines peuvent être précieuses et parfois même être un moyen de sauver des vies face à une importante liste de conditions cliniques telles qu'indiquées dans le Tableau 2. Presque tous les désavantages des benzodiazépines proviennent de leur utilisation sur une période prolongée, soit une utilisation régulière supérieure à plusieurs semaines. En 1988, le Committee on Safety of Medicines de la Grande-Bretagne recommandait l'usage des benzodiazépines que pour une courte durée, soit de 2 à 4 semaines seulement. ».

 

Les effets contraires des benzodiazépines ne pourtant pas négligeables [86] :

 

  1. La sursédation [87].
  2. Les interactions avec les autres drogues et avec l’alcool [88].
  3. Les troubles de mémoire.
  4. Les effets contraires chez les personnes âgées [89].
  5. Les effets stimulants paradoxaux, dont les effets désinhibiteurs [90] [91].
  6. Les dépressions et les émotions émoussées ("l'anesthésie émotionnelle").
  7. Les effets contraires durant la grossesse.
  8. La tolérance.
  9. La dépendance [92].
  10. L'abus récréatif des benzodiazépines [93].
  11. Les coûts socio-économiques, de l'usage prolongé d'une benzodiazépine [94] [95].

 

Leurs patients qui souhaitent en être sevrés reçoivent très peu de conseils ou d'appui du milieu médical (que cela soit en France ou en Allemagne). Plus la dépendance est ancienne, plus le sevrage est long et difficile [96].

 

7.2       Il y a-t-il des médicaments sans effets secondaires ?

 

De tout temps les laboratoires pharmaceutiques ont tous prétendu, à la sortie de leur nouveau somnifère et à chaque fois, que ceux-ci n’avaient aucun effet secondaire [97]. Idem pour les anti-dépresseurs.

Un médicament anti-douleur qui semblait miraculeux, l’Optalidon, s’est révélé tératogène.

Donc, quand arrive récemment un médicament anti-douleur efficace, comme le Lyrica, annoncé comme strictement sans aucun effet secondaire, on peut être légitimement méfiant.

 

Pour bon nombre de médicaments antalgiques (anti-douleurs), on trouve souvent des effets secondaires comme [98] :

 

Mais bien sûr, on peut toujours espérer un médicament miracle, dont les effets bénéfiques compensent nettement les effets secondaires indésirables. L’histoire de la médecine a montré l’existence de tels médicaments (à compléter).

 

7.3       Conclusions sur les bénéfices contre inconvénients

 

A long terme, les bénéfices des psychotropes (antidépresseurs, anticonvulsivants, neuroleptiques …) s’évanouissent à la longue, à cause des effets de tolérance au médicaments (ce qui oblige à la longue à devoir changer régulièrement de médicament pour un autre, pour éviter d’avoir à augmenter sans cesse les doses).

 

Les antidépresseurs et anticonvulsivants (Rivotril) légers n’ont que peu d’effets sur ces céphalées de tension particulièrement fortes. Les antidépresseurs, neuroleptiques et anticonvulsivants, plus forts, ont un effet, mais leurs effets secondaires indésirables _ l’effet de « sursédation » et « trouble de mémoire »  _ sont particulièrement gênants, surtout pour les personnes ayant besoin de toutes les capacités intellectuelles, pour pouvoir occuper leur emploi, quand celui-ci est un emploi intellectuel de haut niveau (professeur de mathématique, de physique, chercheur scientifique …).

 

Comme il n’y a pas de solution miracle, et comme la douleur et la gêne (dont la fatigue permanente …) sont toujours présentes, il faudrait pouvoir apporter aux malades des techniques de gestion de la douleur, des thérapies de déblocages des situations, pouvant être la cause ou l’élément déclencheur de la céphalées, et un temps de parole (quand on souffre en permanence, on a besoin de parler) (psychothérapies). Nous en reparlerons plus loin.

 

Selon Edouard Zafirian [99], « mal rémunérés, les médecins sont bien forcés de multiplier les actes. Or la meilleur façon de mettre fin à une consultation, qui coûte cher au médecin, c’est d’y mettre fin le plus tôt possible en rédigeant une ordonnance [ ... et ] il est plus rapide de prescrire un tranquillisant que de prendre le temps d’écouter son patient. [ …] ».

 

C’est cette dérive que nous devons empêcher. Car la prise d’un antidépresseur ou d’un tranquillisant, en cas de céphalées de tension chroniques ou permanentes, n’empêche pas l’absentéisme, bien au contraire, ce qui représente un coût caché pour la société.

Par ailleurs, il n’est pas moralement acceptable, dans une société moderne _ l’auteur dirait même qu’il est barbare _ de laisser des personnes souffrir autant d’années, jusqu’à 20 ou 30 ans, sans rien faire, hormis de prescrire des psychotropes, qui n’ont plus d’effet à long terme.

 

Par ailleurs, pour les personnes dont la fatigue permanente et la gêne intellectuelle sont telles qu’elles ne peuvent plus travailler, alors que la situation causant leur maux de tête est inextricable et quasi insoluble (or il en existe … nous en reparlerons plus loin) _ et qui ont bien d’autres problèmes, dont des soucis financiers réguliers causés par des épisodes de chômages à répétition, et qui sont en état de dépression, avec risque de passage à l’acte _, devraient pouvoir bénéficier d’une aide sociale (COTOREP partielle) temporaire, pour leur permettre de passer les caps difficiles et qui soumise à réévaluation régulière, par la commission, par exemple, tous les 6 mois ou tous les ans (nous en reparlerons, plus loin).

 

8         Que faire ?

 

a) Sans l’existence de médicaments miracles, actuellement, et b) sans l’existence d’une réduction quasi-totale et efficace, obtenue par les psychotropes _ en particulier les antidépresseurs _, de la douleur et de la gêne intellectuelle [100], nous proposons alors d’autres pistes.

Sinon, l’auteur croit, pour les céphalées de tension chroniques ou permanentes intenses, plus à l’efficacité d’une psychothérapie, qu’à celles des techniques de relaxation (censées destinées à « détensionner » le stress vécu par la personne). Comme nous l’avons dit, dans certains cas, la céphalée de tension, quand elle est puissante et permanente, est strictement hors de tout contrôle du conscient, en particulier grâce aux thérapies de relaxation ou de détente corporelle.

Ce qui ne veut pas dire que les thérapies de détentes, de relaxation (yogas, training autogène, hypnose, biofeedback … massages etc …) ou de « ré-appropriations corporelles », ne font pas du bien moralement, corporellement … mais en fonction de nos connaissances sur les mécanismes (connaissances qui s’oppose aux paradigme officiel, pour les céphalées de tension puissantes et permanentes _ nous en reparlerons plus loin), nous pensons que ces thérapies ne sont suffisamment efficace pour résoudre la céphalée et sa douleur.

 

8.1       Pistes psychothétapiques

 

C’est la voie que recommande la psychologue Marie-Paule Lagrange, qui plus de 10 ans d’expérience dans le traitement psychothérapique des maux de tête. Elle écrit « Ma pratique de psychothérapeute auprès des personnes souffrant de céphalées de tension m'a beaucoup impressionnée, [ …], j'ai assisté avec étonnement aux effets quasi miraculeux de la relation psychothérapeutique sur les céphalées de mes patients».

Mais restons prudent, malgré tout. Son livre ne « livrant » pas beaucoup de témoignages de personnes souffrant depuis des années de céphalées de tension tenaces, rebelles à tout traitement, ayant été guéries définitivement par sa pratique.

 

Même nous ne sommes pas sûre qu’une psychothérapie, sous la forme a) d’une « enquête policière psychologique », pour remonter à la source de graves traumas psychologiques passés et aux éléments déclencheurs actuels, b) d’une thérapie cognitivo-comportemental pour changer le contexte psychologique environnemental (ou situationnel) actuel et certains comportements du patient face son environnement, puisse guérir définitivement le malade de ses céphalées de tension permanentes [101], nous préconisons malgré tout de suivre cette piste, en tout cas de l’essayer, même sin nous avons pour l’instant aucune certitude scientifique de l’efficacité de cette méthode, en l’état actuel de nos connaissances.

 

Selon un malade :

« Je crois qu’une bonne idée serait d'avoir 2 psychothérapeutes :

Le 1er pour une thérapie d'inspiration analytique (thérapie par l'émotion, et pas seulement la raison !) en face à face avec quelqu'un qui nous manifeste écoute vraie, soutien et réassurance.

Le 2nd pour nous guider dans une TCC _ thérapie cognito-comportementales _ servant à régler directement, dans le concret, les problèmes dues aux stratégies comportementales et aux schémas mentaux erronés qui nous pourrissent la vie en plus de nos céphalées (qui les aggravent de surcroît). 

D'ailleurs, beaucoup de psychiatres ne voient pas d'incompatibilité entre les deux, et n'opposent pas TCC et psychanalyses.». (JC).

 

Sinon, que penser de l’idée de la création de groupes de parole (à l’image de groupes de paroles « Alcooliques anonymes »), dirigé ou conduit par un ou deux psychologues, où leurs patients pourraient s’échanger leurs témoignages, s’aider mutuellement … ?

Les plus sous un moindre coût pour la sécurité sociale, la possibilité de brain-storming entre les participants _ à plusieurs on peut trouver plus d’idées pour résoudre les problèmes de chacun. Les moins sont éventuellement la difficulté, voire l’impossibilité d’exposer des faits intimes devant une assemblée de personnes inconnues. Idées juste à envisager.

 

8.2       Aide sociale (COTOREP …)

 

Certaines personnes restent enfermés dans un cercle vicieux sans fin, durant de nombreuses années. Et il semblerait que ce(s) cercle(s) vicieux soi(en)t, dans certains cas (mais nous affirmons cela au conditionnel), soient un / des facteurs à l’origine du déclenchement de la céphalée de tension permanente du patient.

Par exemple, telle personne souffre moralement et physiquement, dans un milieu professionnel, où ses compétences ne sont pas reconnues, elle est dévalorisée et/ou elle est harcelée moralement. Telles personnes sont en relation continuelle avec des pervers narcissiques destructeurs ou/et dévalorisants [102] (dans sa famille, auprès de proches), dont elle ne peut se défaire.

 

La morale de l’auteur s’oppose normalement à l’idée d’assistanat. Et donc notre but n’est pas de promouvoir des assistés perpétuels. Mais d’aider ponctuellement des personnes afin qu’elles puissent se sortir de situation impossible, tant que cette situation perdure.

 

Car dans le cas de personnes, souffrant de céphalées de tension permanentes et puissantes, la fatigue permanente et la gêne intellectuelle sont telles qu’elles ne peuvent plus travailler. Par ailleurs, elles ont souvent bien d’autres problèmes, dont des soucis financiers réguliers causés par des épisodes de chômages à répétition, et qui sont en état de dépression, à cause de cette situation sans issue, avec risque de passage à l’acte [103]. Ces dernières personnes devraient donc pouvoir bénéficier d’une aide sociale (COTOREP partielle) temporaire, pour leur permettre de passer les caps difficiles. Aide qui sera soumise à réévaluation régulière, par la commission COTOREP, par exemple, par une réévaluation, tous les 6 mois ou tous les ans, et qui ne sera pas considéré comme un droit acquis, mais reconductible, ou non, tous les x mois ou les ans, selon le résultat de chaque évaluation. Pendant cette période, la personne bénéficiera d’un soutien psychologique (par exemple, par le suivi par le un psychologue ou psychiatre d’un centre médico-social)… pour l’aider à chaque de voie, de direction, personnelle, professionnelle, familiale, sociale (cet assistant donnant régulièrement un compte-rendu de l’évolution de la situation de la personne souffrante à la commission COTOREP).

Ce ne sont que des idées … pour tenter de trouver la solution adaptée, la plus efficace, la moins coûteuse pour la sécurité sociale et pour la société et  la moins lourde administrativement.

 

Plusieurs médecins neurologues ont affirmé à l’auteur que « ce ne s’est jamais vu, d’accorder une allocation COTOREP pour une personne souffrant de céphalées de tension permanentes  ». Or le trésorier de l’association « Papillons en cage » a pu bénéficier d’une COTOREP, pour ses céphalées de tension permanentes, grâce au professeur Maleysson de l’hôpital Bellevue, à Saint-Etienne. Donc, il y a une première fois. Par ailleurs, l’évaluation des maux par la COTOREP dépend de l’avis justement des neurologues (qui font parti de ces commission). En fait la tradition alliée au poids de la croyance à un paradigme admis (lié au manque d’investigation et de curiosité intellectuelle) sur « l’intensité modérée » et sur les causes des céphalées de tension permanentes sont les causes principales du blocage actuel. Faisant sauter le paradigme, et la situation s’améliorera pour ces malades.

 

Pour éviter la COTOREP, il faudrait mettre en œuvre une stratégie pour les malades, a) que tous les acteurs sociaux puissent fournir des emplois à mi-temps correspondant aux compétences de la personne [104], b) que quand un traitement ne fonctionne pas, qu’on ne mette pas systématiquement l’effet du traitement sur la mauvaise volonté du malade, mais qu’on entame sincèrement la recherche d’autres traitements, pour le malade, en respectant les limites de la loi Kouchner, en ne prenant non plus des risques inconsidérés.

 

9         Il y a-t-il, un jour, un espoir de guérison ?

 

Voici ce qu’écrivait un membre de l’association récemment :

« J'entame une TCC auprès d'un psychiatre. J'ai rejoint un groupe de procrastinateurs dans ma ville.  Je continue les entretiens hebdomadaires plus "classiques" auprès de mon psychiatre habituel. Mes kinés m'ont permis de récupérer presque 10 degrés de rotation horizontale à droite au niveau du cou. Et 5 degrés au C-test de l'épaule droite. Donc, je vais mieux. Donc, je continue. Donc ça va s'arranger pour moi, et je serai plus disponible. » (JC).

 

Pour l’instant, nous ne pouvons pas répondre à cette question, l’auteur n’ayant jamais trouvé une seul témoignage de personnes s’en étant sorti définitivement (du cycle infernal et vicieux des céphalées de tension permanentes).

 

10     Conclusion

 

S’il n’y a pas de solutions miracles actuellement, ce que les patients souhaitent alors c’est une véritable bonne volonté des médecins, une vraie écoute, une vraie empathie, une vraie compassion, une vraie volonté d’aider (d’essayer de faire quelque chose pour le patient, à défaut de solution. Qu’ils n’entendent plus sans cesse, de la part des médecins, quand les traitements ne marchent pas, qu’on ne peut plus rien pour vous.

 

11     Annexes : les méthodes et conseils utilisés et donnés par les malades

 

Voici quelques conseils proposés par les malades :

 

11.1   Eviter de se replier sur soi, se tourner les vers les autres

 

A cause de la douleur, on a envie de se replier sur soi, on a envie de blottir chez soi, entrer en hibernation (comme une marmotte au fond de son terrier), se couper de tout. Il faut essayer, si possible, au contraire, de ne pas de couper du monde. Il faut surtout garder le contact et continuer de discuter avec les autres (par exemple, avec les proches et les membres d’une  association de soutien aux « céphaleux » de tension chroniques).

La discussion, entre nous tous, peut d'ailleurs faire avancer le « shmilblik » (dans le sens de la résolution de nos problèmes, au niveau médical, social, moral, de la gestion de notre douleur ...). La discussion, sortir peuvent être une technique « dérivative » ... à condition qu'on ne pense pas, de façon obsessionnelle, à sa douleur ... (ce qui n'est pas toujours évident et ce qui demande des efforts).

Quand la souffrance dure depuis plus de 10 ans, la tendance naturelle est qu’on ne peut s’empêcher de penser sans cesse, comme dans une sorte de ritournelle sans fin, à sa douleur, à sa gêne intellectuelle (surtout si l’on est un intellectuel), à sa fatigue permanente causée par ses céphalées, aux raisons pour lesquelles les médecins ne nous aident jamais ou pas plus et ainsi de suite, parfois à son désir récurent de suicide ou à son désir de commettre un acte grave quand les médecins qui ne veulent pas nous aider (en tout cas ... qui ne veulent nous aider pas "plus que cela") ...

En, conclusion partielle, même si on a mal, et sans qu’on entrevoie jamais une fin à sa souffrance, il est important de ne pas se couper des autres et d'aller au devant des autres pour aller discuter avec eux. C’est déjà un moyen de diminuer le risque de suicide.

 

11.2   S’occuper activement d’une activité qui nous passionne

 

Le 2° conseil que l’auteur donnerait est de s’occuper à fond de quelque chose qui nous passionne et nous tienne à coeur. C'est pourquoi l’auteur passe, lui-même, autant de temps à écrire autant de textes et à réaliser autant de sites Web, pour des amis ou des associations (déjà 11 sites Web réalisés). Quand il se trouve plongé dans le travail, même quand il est extrêmement fatigué, à cause de ses maux de tête, le travail intensif lui  fait oublier momentanément ses douleurs ou sa gêne intellectuelle (… même quand au bout de 2 ou 3 heures la fatigue permanente le rattrape) ... Car c'est en tout cas toujours 2 à 3 heures de gagné (contre la douleur ou la gêne) ! C'est déjà cela (et c'est déjà, en soi, une petite victoire !!!).

La vie du « céphaleux de tension » est souvent une éternelle lutte pour gagner 2 ou 3 heures à chaque fois.

L’auteur vit ainsi (plus ou moins) depuis 25 ans, avec 3 à 6 mois d'invalidité par an, et avec sans cesse 2 ou 3 de "heures gagnées"' (contre la douleur), par jour, pendant ses périodes de fortes crises (3 à 6 mois par an).

 

Sinon, s'occuper un peu des autres, comme dans l’association « papillons en cage », peut aider à se sortir de soi-même. Il n’est pas certains que ces conseils peuvent permettre de s'oublier toujours soi-même (ou d'être moins tourné « narcissiquement » sur soi ou sur sa douleur), mais cela permet de rencontrer du monde, de discuter, et de multiplier les chances de trouver des solutions à ses problèmes (y compris financiers etc ...). Bref, cela permet toujours de se sortir de soi (un peu).

11.3   La solution du sport d’endurance, comme dérivatif

 

Le 3ème conseil, que donnerait l’auteur, serait de faire un sport d'endurance à haut niveau. Il a, en effet, remarqué qu'au bout de 30 km de marche à pieds, de vélo (ou de 5 à 8 km de course à pieds), l'effet des endomorphines cérébrales, qui interviennent dans les sports d'endurance, a tendance à diminuer la douleur (y compris celle causée par l'accumulation de l'acide lactique dans les muscles ...). Quand il a traversé la Norvège en vélo _ une dure traversée, à cause de la charge (au moins 40 kg vélo compris), à cause du fait que la Norvège est très montagneuse (avec beaucoup de montées et des descentes) _, il avait bizarrement  constaté que durant la traversée, il avait peu mal à la tête (que cela soit durant la journée, en fin de journée, y compris dans les moments de repos ! Et en plus, à cause de la fatigue physique chaque soir, l’auteur s’endormait comme un bébé (!)).

 

11.4   Une coupure radicale avec sa vie actuelle ?

 

Voici ce qu’a écrit récemment un membre de l’association :

« J’ai séjourné 8 mois en Bulgarie en 2004, cela m’a fait le plus grand bien… Je coupe ainsi avec tout ce qui me rappelle mon histoire, je n’ai plus mon statut prof ou social d’ici, et suis beaucoup plus détendu…

Les céphalées sont là mais je n’y pense pas… Je suis aussi moins fatigué… Mais le retour a été dur … 

Je ne vis pas de situation aussi grave [que toi], je vis maritalement depuis que mon fils est né en 1994 et c’est pour ma compagne et mon fils que je tiens le coup. Sinon je me serais sans doute expatrié pour atténuer le stress. » (MP).

 

La psychologue Marie-Paule Lagrange conseille de trouver toutes les sources de stress et de tenter de les résoudre ou de  couper avec elle.

Mais lorsqu’on est enfermé dans ses situations inextricables, semblables à des impasses professionnelles, morales, sociales, familiales, c’est plus facile à dire qu’à faire. Car il n’est pas toujours facile ou possible de couper avec un membre de sa famille qui pose problème (un parent pervers ou/et narcissique, paranoïaque ..). Il n’est pas, non plus, toujours facile de trouver un nouveau travail sûr et sécurisant, pour pouvoir quitter son poste actuel, où l’on subit par exemple une situation de harcèlement moral. Surtout au-delà d’un certain âge.

Dans certains cas, il faut vraiment se battre, bouger ardemment …  or le fait de vivre en permanence avec des céphalées permanentes ne facilite pas les choses.

 

11.5   Conserver l’espoir que la science résoudra le problème

 

Un espoir qui a empêché l’auteur de se suicider, malgré ses multiples chômages causés par ses maux de tête, c'est d’avoir conservé l’espoir que la science arrivera un jour à résoudre son problème, espoir alimenté par son imagination.  Depuis son enfance, l’auteur a toujours eu beaucoup d'imagination et imaginé des solutions pour ses céphalées. Par exemple, en 2000, il a demandé à une doctoresse mésothérapeute d'essayer des injections d'un produits anti-migraineux à base d'ergotamine _ ce qui était innovateur _  ... malheureusement, sans résultat (le traitement n'avait pas diminué, sur le moment, la tétanisation de ses muscles péri-crâniens contracté). Mais cet échec ne l'a pas fait renoncé à explorer d’autres pistes, comme par exemple : a) faire acheter par l'association, un pistolet mésothérapique, avec des aiguilles de rechange, b) un mini-autoclave, pour stériliser à 150 °C, pendant 2 heures, ces aiguilles, c) se proposer d’être le 1er cobaye, et se faire injecter ou s’injecter lui-même, aux endroits choisis par lui  (c'est à dire les points les plus douloureux de son crâne), selon le schéma des muscles et des vaisseaux sanguin, par exemple ... a) du Laroxyl 100 liquide, b) de l’Amitriptyline injectable, c) du Botox _ en évitant de piquer les vaisseaux sanguins _  d) ou d'autres produits myorelaxants (car il en existe employés en obstétrique, tels que tétrazépam ou myolastan ...) ou myoparalysants (le Succinylcholine, un dérivé du curare …) (en essayant d’éviter les effets des « dépôts muets », dans tout le reste du corps), des infiltrations de corticoïdes etc. etc. ...

Récemment, une personne a donné un chèque de 100 € pour soutenir l'action de l'association qu'il estimait très utile et louable pour nous, ce qui nous a donné un premier espoir.

L’auteur rêve qu'on arrive à lever des fonds important, par notre action, par notre médiatisation TV et radio et qu'on arrive à créer un laboratoire scientifique et médical, pour faire un grand nombre de recherches sur nos céphalées de tension chroniques (parce que l’auteur pense qu'il existerait plusieurs types de céphalées de tension ( ?)).

Un de ses rêves serait qu'on puisse faire une exploration en IRM fonctionnelle, des personnes quand ils sont en état de crise « céphaleuses »,  afin de voir ce qu'il se passe dans leur cerveau, à ce moment là (savoir quelle partie du cerveau _ commandant le système ou dispositif d'alerte, dont la traduction somatique sont les céphalées de tension_ est activée. L’auteur est persuadé qu'il y existe un système central ( ?) de la douleur « céphaleuse », commandant ce système d’alerte, localisé dans ou relié au « système de la douleur », au niveau des « noyaux codés » ou du « thalamus »... Il aimerait pouvoir arriver à intéresser à ces recherches et ses idées, des personnes aussi compétentes que le professeur Alain Berthoz au Collège de France [105], grand spécialiste de l'IRM fonctionnel et grand chercheur, le professeur Olaf Blanké [106], de l’Hôpital Universitaire de Genève, ayant déjà réalisé des explorations fonctionnelles à l’aide d’un nouvel voie d’exploration fonctionnelle, la stimulation magnétique transcrânienne (« transcranial magnetic stimulation » ou TMS)...

Il souhaiterait aussi qu'on puisse aussi procéder à des mesures très précises par électromyogrammes, de l'intensité et la fréquence du courant électrique nerveux causant la tétanisation de chacun des muscles péri-crâniens impliqués dans la sensation douloureuse des nos céphalées de tension.

Tout cela apparaît un peu les idées d’un doux rêveur, mais pourquoi pas …

Donc, l’auteur pense qu'il faut toujours garder espoir, même si tout semble se liguer, en permanence, contre nous, depuis des années, en particulier par l’incompréhension (incompréhensible) et insistante du corps médical.

 

11.6   Croire en soi et en ses possibilités

 

Ce qui m'a fait tenir l’auteur est de croire que son cerveau a une vraie valeur intellectuelle et scientifique ... car avant son "accident" psychologique ( ?) ou physiologique (ayant causé une douleur cérébrale fulgurante, il y a 26 ans, en octobre 81), il était un scientifique de très haut niveau (DEA de physique des plasmas, AEA de physique du réacteur, ingénieur du génie atomique de l'INSTN Saclay ..). Il a écrit des textes d'un haut niveau y compris en relativité générale (voir par exemple son site www.cafedessceptiques.co.nr/ et par exemple son texte de 78 pages sur la théorie synergétique, sur ce site) et ses textes en physique et mathématiques sur : http://www.lecoindessciences.co.nr/). Et donc, il espère que si ses maux de tête cessent d'une façon durable, un jour …, il pourra enfin reprendre ses recherches scientifiques, celles qu’il avait entamé, il y a 25 ans.

 

Si on est croyant, on peut toujours croire à une nouvelle histoire de Job (plus longue que l’histoire de Job dans sa durée).

 

En résumé, il est nécessaire de toujours croire en soi, malgré tout, quelque soit ses handicaps, les galères traversées et subies.

 

11.7   Conserver sa capacité de rêver

 

C'est souvent le fait de pouvoir conserver une capacité à rêver (et à espérer), en lui, qui ont fait tenir l’auteur, depuis 26 ans. Il a aussi beaucoup voyagé (dans plus de 22 pays).

Après ses voyages, il a aussi souvent rêvé de nouveaux beaux voyages. Cela l'a aidé. Il a donc déjà voyagé dans 22 pays dans le monde, pour cela et grâce à cela... en particulier, parce qu’il a remarqué que quand il est en voyage, il a moins de maux de tête.

Cette passion des voyages l’a fait tenir.

 

11.8   Se faire des petits plaisirs (raisonnables) de temps en temps

 

Nous avons parlé de voyages.

Peut-être, sont-ils une fuite, peut-être que les voyages ne le font pas vivre (financièrement) et ne sont pas rémunérateur. Mais ces voyages font du bien à l’auteur et son une coupure par rapport à ses maux de tête. ... Bon ! de temps en temps, si l’on exagère pas (financièrement), il faut bien se faire des petits plaisirs, parce que simplement, l’on ne peut pas souffrir en permanence.

Donc, il faut se faire des petits plaisirs, de temps en temps.

Et si l'on n'est pas riche, il existe toujours des choses gratuites proposés par des services culturels, de votre ville (du moins dans les grandes villes) ou par des personnes bien intentionnées.

A la campagne, on peut se tourner vers la nature, la randonnée, les rencontres improbables etc. ...

11.9   Trouver le « carburant » nécessaire à l’action

 

Lorsqu'on a des céphalées de tension intenses, il est bien sûr pas facile de « trouver le "carburant" nécessaire à l'action ». Quand ces maux de tête sont intenses durant des années, ceux-ci ont tendance à te faire "couler" socialement et moralement. Or il faut bien travailler pour gagner de l'argent afin de pouvoir vivre ou survivre (sinon on est au RMI ou à l'ASS et alors on ne peut même plus survivre).

On doit alors engager tous ses "forces" dans le travail, même si, pour certains, ils ne tiennent dans ce nouveau travail, souvent qu'en mode "survie".

Souvent, quand on est en mode survie (se consacrant alors uniquement au travail), on a tendance à laisser tomber ou mettre de côté tout le reste, comme faire le ménage, ranger chez soi...  Car « on en peut plus de fatigue » et parce que la priorité est la survie donc le travail.Mais finalement on "coule" quand même et après il est toujours difficile de "remonter la pente". 

L’auteur lui même a laissé tout se dégrader chez lui, pendant des années (peut-être quatre ans ou plus), ayant mis toute la priorité sur le travail pour survivre (°). Il a donc décidé de se mettre à ranger à partir d'avril 2007. Mais quand on a de terribles maux de tête, et qu'on n'est pas aidé, c'est presque surhumain de le faire.

Dans cet effort, il est important de se faire aider, par des amis, ses proches (ses frères et sœurs), par les services sociaux (malheureusement, ils sont souvent débordés, ne comprennent pas votre problème de mal de tête permanente et surtout n’ont souvent aucun argent).

Le plus dur, c'est au départ. Parfois le "départ" peut durer des mois (Ici, à chacun ses "forces". On n'a pas le droit de juger. Car tout le monde n'est pas fait du même bois). 

Mais après, dès que la mécanique est lancée, on y arrive (on peut y arriver !), malgré les maux de tête. Mais à tout moment, la "dynamique" peut retomber. Ce n'est jamais gagné totalement. Car les maux de tête sont très forts et on envie sans cesse de se reposer.

Or l’auteur sait, par expérience, que si l'on se repose trop, ... ce repos devient une sorte de "piège" diabolique (ou "mortel"). Car rien ne vient vous aider (pas même la providence), durant des mois voire des années, pour vous sortir de cette situation d'handicap fort (ni les services sociaux, ni le corps médical, ni parfois la famille ou les amis. Car personne ne comprend et « tout le monde » met cela sur des problèmes psycho, sans vraiment comprendre la "nature" de ces "pb psy" ...).

Donc, en conclusion, le danger "mortel" est de vouloir se reposer trop longtemps ... (ce désir reste un attracteur puissant, tout comme une drogue puissante et irrésistible). Et donc il faut se battre sans cesse contre ce désir d'arrêter, de ne plus rien faire et de se reposer (pour récupérer de la fatigue, causée par la présence constante de nos maux de tête).

Sinon, être né dans une famille où l'on n’a pas le temps de "s'écouter" (où dan,s une famille heureuse avec un certain confort), cela aide. Mais tout le monde n'a pas la chance de naître dans une telle famille (Surtout si au contraire vous avez été déjà très fragilisé dans votre enfance, et que ces céphalées de tension vous tombe du ciel, en plus comme un mauvais film d'horreur).

 

Donc, dans tous les cas, il est important d’être entouré et se faire aider, du moins au départ. Puis, en cherchant bien, on arrive toujours à trouver des ressources en soi, même si les efforts à faire sont « supermanesques ».

 

11.10   D’autres témoignages et suggestions

 

« Se plonger dans une occupation physique ou intellectuelle très absorbante peut être un excellent moyen d'éloigner nos misères pendant quelques temps, le tout est de trouver l'énergie nécessaire au démarrage, mais toujours en lisant le mail que tu nous a diffusé ci-joint, [ …] à trouver dans ses ressources le "carburant" nécessaire à l'action. Personnellement, c'est aussi bien souvent dans l'humour et l'autodérision que je pioche ce qui me permet d'avancer, et aussi dans mon entourage. En voyant ma famille (mari, enfants, petits-enfants) vivre intensément autour de moi, je n'ai pas du tout envie de devenir un "boulet" et je fais le maximum pour tenir debout malgré ta tête en béton, même si, bien souvent, j'ai plutôt envie de la poser sur un oreiller pour l'oublier un peu !... Il faut dire que je fais partie d'une famille nombreuse (huit frères et soeurs) et que j'ai appris très tôt qu'il ne fallait pas trop perdre de temps à "s'écouter". […] ! » (MC).

 

« Quand je suis dans cet état et comme je n'ai jamais accepté l'adversité et mon état (celui d'être un handicapé perpétuel), donc en général, je lutte contre mes maux de tête, en travaillant à fond (voir "à fond la caisse"). Et comme d'habitude quand je suis dans cet état, j'ai tendance à travailler comme un dératé, une musaraigne... avec parfois l'énergie du désespoir, comme si grâce à toute cette activité effrénée, j'allais enfin pouvoir m'en sortir du piège mental dans lequel je suis plus ou moins emprisonné, depuis des années... J'écris, ce j'écris, ce n'est pas toujours génial, mais cela me fait du bien. C'est mon truc à moi. » (B).

 

Selon un patient : « Ce site américain :

http://pain.health.ivillage.com/headachemigraine/tensionheadache.cfm

confirme qu'il n'y a pas de vraie cure connue pour les céphalées de tension. Il propose quelques solutions, pour soulager. Il n'insiste pas sur les causes psycho-affectives possibles même s'il les évoque. Il rejoint l’association « papillon en cage », dans l'idée de pratiquer une activité physique ou sportive » (MP).

 

12     Annexe : affirmations de l’International Headache Society

 

Table 1. International Headache Society diagnostic criteria for tension-type headache

Primary diagnosis
1. Headache has at least two of the following characteristics:
   Bilateral pain
   Pressure
   Mild to moderate pain
   No increased pain with physical exertion
2. And no more than one of the following:
   Sensitivity to light
   Sensitivity to sound
3. And neither of the following*:
   Nausea
   Vomiting
4. And duration of 30 minutes to 7 days

Subdivision diagnosis
1. Episodic (<15 days/mo) or chronic (>15 days/mo for >6 mo)
2. Associated with or not associated with coexisting pericranial muscle tenderness**

 

*Chronic tension-type headache may include one of these symptoms.

**Diagnosed by manual palpation or electromyographic studies.

Adapted from Headache Classification Committee of the International Headache Society.

Source : Headache Classification Committee of the International Headache Society. Classification and diagnostic criteria for headache disorders, cranial neuralgias and facial pain. Cephalalgia 1988;8(Suppl 7):29-34.

 

13     Sommaire

 

1      Description de la douleur 1

1.1       Intensité de la douleur 1

1.2       Durée de la douleur ou des crises douloureuses. 3

1.3       Effets secondaires des crises de céphalées de tension. 4

1.3.1        Ce qui n’est jamais dit dans la littérature médicale. 6

1.3.2        Au sujet de l’appréhension des malades pour la survenues leurs céphalées de tension  7

1.3.3        La crainte des patients face aux médicaments psychotropes prescrits. 8

2      Conséquences des céphalées de tension chroniques. 9

2.1       Conséquences sociales : 9

2.2       Conséquences psychologiques. 9

2.2.1        Le bouleversement des convictions philosophiques ou religieuses. 11

2.2.2        Une vulnérabilité accrue face aux marchants d’illusions et aux pseudo-médecines  11

3      Attitude médicale face au mal 12

3.1       Désintérêt face au problème. 12

3.2       Le malade est toujours pris pour un malade mental 14

3.3       La dévalorisation systématique du point de vue du patient sur son mal 15

3.4       Attitudes de ces médecins face au handicap du patient 16

3.5       Points de vue des patients sur l’attitude des médecins. 17

3.6       Le caractère d’exception culturelle française de cette attitude. 18

4      Raisons possibles de ces attitudes et de cette spécificité médicales françaises. 19

4.1       Le paradigme de la contraction musculaire liée au stress et de l’hypocondrie. 19

4.2       Le manque de questionnement et d’investigation scientifique. 24

4.3       Les faiblesses du raisonnement inductif et des critères du rasoir d’Okham. 28

4.4       Le choix des mots. 29

4.5       Le trop grand poids de la psychanalyse en France. 30

4.6       Des impératifs financiers incompatibles avec une certaine intelligence affective, du corps médical, en France. 31

4.7       Inexistence de toute mesure scientifique de la douleur 32

4.8       L’incommunicabilité de certaines expériences intérieures. 34

4.9       La difficulté à investiguer sur le sujet, la complexité du problème, la rareté du syndrome et la rareté des crises graves. 34

5      La complexité du problème et de son investigation. 35

6      Les causes (pistes et hypothèses) 36

6.1       Modèle théorique. 36

6.2       Des observations et des pistes. 37

6.2.1        Céphalées de tension chez des nourrissons et des très jeunes enfants. 37

6.2.2        Céphalées de tension chez une personne normalement insensible à la douleur 37

6.2.3        Céphalées dont les manifestations sont semblables aux céphalées de tension. 38

6.2.4        L’origine de la douleur d’une crampe musculaire. 39

6.2.5        Crises de tétanies et spasmophilie. 41

6.2.6        La conscience d’une origine psychologique au mal, par certains patients. 41

6.3       Hypothèses de l’auteur 42

6.3.1        Hypothèse d’un mécanisme d’alarme inconnu signalant un danger pour le psychisme  42

6.3.2        Hypothèse classique de la contraction musculaire sous l’effet du stress courant 44

6.3.3        Hypothèse d’un signal d’alarme en cas de dépassement de ses capacités cérébrales  45

6.3.4        Hypothèses de causes physiologiques. 46

6.3.5        Conclusion partielle sur cette partie sur des hypothèses. 47

6.3.6        Témoignages et analyse du cas de certains patients. 47

6.3.7        En conclusion sur ces cas (courte analyse) 59

6.4       En conclusion sur ces analyses. 59

6.5       Quelles pistes pour des recherches scientifiques ?. 59

7      Evaluation du bénéfice des médicaments psychotropes pour les patients. 60

7.1       Les médicaments psychotropes sont-ils efficaces ?. 60

7.2       Il y a-t-il des médicaments sans effets secondaires ?. 62

7.3       Conclusions sur les bénéfices contre inconvénients. 62

8      Que faire ?. 63

8.1       Pistes psychothétapiques. 64

8.2       Aide sociale (COTOREP …) 65

9      Il y a-t-il, un jour, un espoir de guérison ?. 66

10        Conclusion. 66

11        Annexes : les méthodes et conseils utilisés et donnés par les malades. 66

11.1     Eviter de se replier sur soi, se tourner les vers les autres. 66

11.2     S’occuper activement d’une activité qui nous passionne. 67

11.3     La solution du sport d’endurance, comme dérivatif 67

11.4     Une coupure radicale avec sa vie actuelle ?. 68

11.5     Conserver l’espoir que la science résoudra le problème. 68

11.6     Croire en soi et en ses possibilités. 69

11.7     Conserver sa capacité de rêver 70

11.8     Se faire des petits plaisirs (raisonnables) de temps en temps. 70

11.9     Trouver le « carburant » nécessaire à l’action. 70

11.10       D’autres témoignages et suggestions. 71

12        Annexe : affirmations de l’International Headache Society. 72

13        Sommaire. 72

 

 



[1] Dans son ouvrage « Maux de tête chroniques, comment les soigner », Edition Ellébore, 2004, la psychologue Marie-Paule Lagrange écrit « Le stress en jeu dans les céphalées de tension est toujours un stress situationnel ou l'individu se trouve emprisonné, interdit, empêché, dominé par une personne, l'image d'une personne ou une situation stressante […] ».

[2] Marie-Paule Lagrange, ibid, page 154.

[3] Le professeur du collège de France, Alain Berthoz, et Alain Prochiantz ont pu découvrir des structures cérébrales liées à la vue, ou lié à l’ouïe (aux otolithes vestibulaires), composées seulement d’un très petit nombre de neurones.  Voir Phénoménologie et physiologie de l'action, Alain Berthoz, Jean-Luc Petit, Odile Jacob, 2006. et Alain Prochiantz, les anatomies de la pensée, Odile Jacob, 1997 & Alain Prochiantz, la Machine-esprit, Odile Jacob, 2000 et Neural Processing of Gravito-Inertial Cues in Humans. J. Neurophysiol, Zupan & D. M. Merfeld. 84 (4): 2001

[4] Nous précisons ici que ce dernier effet se produit sans aucune prise aucune, d’aucun psychotrope ou somnifère, au moment du phénomène, ni avant durant les 3 mois qui ont précédé ce phénomène (pas ici de risque de « dépôts muet », qui aurait pu produire, par effet retard, ce phénomène).

[5] l’auteur se souvient, courant printemps 2005, d’avoir été tellement accablés par ses céphalées, qu’il ne souvenait plus, à un moment donné, pourquoi, il se trouvait dans une rue, au niveau d’un carrefour parisien proche de l’hôpital Saint-Louis. Ce n’est que très progressivement qu’il a compris pourquoi il était là (il cherchait à se rendre à un salon médical, le salon APINOV, à l’hôpital Saint-Louis, pour tenter d’y déposer une demande d’emploi).

[6] nous précisons que ce dernier effet se produit sans aucune prise aucune, d’aucun psychotrope ou somnifère, au moment du phénomène, ni avant durant les 3 mois qui ont précédé le phénomène.

[7] Note : Cela pourrait peut-être lié à une douleur intense et/ou à une pratique régulière d’aller somnoler et de s’aliter, quand la crise survient ( ?). Nous avons pas encore trouver le lien entre cette hypersomnie et ces crises de céphalées.

[8] Seule le Docteur Hélène Massiou, dans son document « Céphalées de tension »,  présenté aux journées ARM 2005, par de ces phases de légères nausées.

[9] Rasmussen B.K., Migraine and tension-type headache in a general population: precipitating factors, female hormones, sleep pattern and relation to lifestyle. Pain 1993;53(1):65-7, http://www.danishheadachecenter.com/

[10] Le Prix du bien-être. Psychotropes et société, Edouard Zarifian, Odile Jacob, 1996. Ce livre est la publication des résultats et conclusions d’une mission d’étude de sur la consommation des psychotropes en France, confiée à Edouard Zarifian, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale à l’université de Caen, par Simone Veil, alors ministre de la santé, début 1995.

[11] Dans le cas de ces crises très rares, même quand le malade se bat pour conserver son emploi, il ne peut strictement pas conserver son emploi. Le combat est surhumain ! Les céphalées sont toujours « les plus fortes ».

[12] On peut supposer que s’ils ne  le font pas, c’est juste parce qu’il en perdrait leur honneur et que leur image en serait salie

[13] Son esprit est souvent préoccupé par la pensée de l’éventualité probable de perdre encore une fois son emploi, à cause du handicap intellectuel créé par les céphalées de tension

[14] Message de JP, qui bénéficie maintenant d’une COTOREP, pour ses céphalées de tension permanentes, grâce à la grande compréhension  du professeur Maleysson au 52 à l’hôpital Bellevue de Saint-Etienne

[15] Ce patient souffre, quand à lui, depuis plus de 20 ans de céphalées de tension.

[16] Dans les années 80, voyant que la médecin traditionnelle (par les psychotropes) ne marchait pas, l’auteur s’est tourné alors vers le yoya, l'hypnothérapie, l'homéopathie. Comme cela ne marchait pas, il a été voir 6 guérisseurs ... Il a même été, dans l’urgence, à Nîmes, en avion (!) pour aller voir un guérisseur célèbre. En 87, il s’est même adressé à l’Ordre rosicrucien AMORC.

[17] Marie-Paule Lagrange, ibid, pages 59 à 63.

[18] D’ailleurs, dans le cas des migraines, les médicaments existent et elles peuvent être facilement traitées.

[19] Ou qu’ils ne vont encore pas lire la page « témoignages » de l’associations « Papillons en cage » sur son site Internet www.cephaleesdetension.co.nr .

[20] Pour rappel des extraits de la loi dite Kouchner : «Art. L. 1111-4. […] Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne [...]. Art. L. 1110-5. Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées.[ ...] Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. Les professionnels de santé mettent en oeuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne [ ...].» (Journal officiel n°54 du 5 mars 2002, LOI n°2002-303 du 4 mars relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Sources : http://www.assemblee-nationale.fr/11/dossiers/droits_des_malades.asp & http://www.admi.net/jo/20020305/MESX0100092L.html ).

[21]            Sur certains sites anglo-saxons, on évoque l’hypothèse (avec l’auteur n’est d’ailleurs pas d’accord), un rôle que pourraient jouer le taux de sérotonine et d’endorphine, présents dans le cerveau du patient, dans la sensation douloureuse ressentie par ce dernier.

[22]            Dans le document français suivant, les céphalées de tension sont classées comme "troubles somatoformes ou hypocondrie" :

               http://www.senon-online.com/Documentation/telechargement/2cycle/semiologie/semio%205%20plaintes%20somatiques.pdf

               Par contre, dans un document de l’OMS, les céphalées de tension sont exclues des douleurs somatoformes. Dans "CIM 10 - Chapitre V - Troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes (F40-F48)", juillet 2003,  OMS, on met dans le paragraphe "Syndrome douloureux somatoforme persistant (F45-4)", les « Céphalées psychogènes, Dorsalgie psychogène, Douleur somatoforme, Psychalgie, à l’exclusion de : céphalée de tension (G44-2) ». Source : http://www.psy-desir.com/leg/spip.php?article441

[23] L’idée du « sommeil normal » est lié à la croyance répandue que « les céphalées psychogènes disparaissent la nuit, apparaissent dès le matin au lever, et s'aggravent au cours de la journée ». D’où vient cette croyance, sur quelle investigation scientifique rigoureuse est-elle basée ? Nul ne le sait !

[24] Source : CEPHALEE AIGUË ET CHRONIQUE (188), Référentiel National – Collège des Enseignants de Neurologie – Version du 30/08/02,

http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=127&LANGUE=0

ou http://www.uvp5.univ-paris5.fr/CAMPUS-NEUROLOGIE/cycle2/poly/1400fra.asp

ou http://www.univ-reims.fr/UFR/Medecine/fmi/plancours/cycle2/neuro_bakchine/pdf/Cephalees.pdf

[25] Source : Migraine, Jérôme Boutillier, Thérapeute et coach, Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de Thérapies Brèves , http://psychodoc.free.fr/migraine.htm. Lui-même semblerait s’être inspiré d’un article du danois Rasmussen : Rasmussen B.K. Migraine and tension-type headache in a general population: precipitating factors, female hormones, sleep pattern and relation to lifestyle. Pain 1993;53(1):65-72

[26]            Source : santé guérir, céphalée psychogène : http://www.santeguerir.fr/contenu.php?id_guerir=9615

[27]            même si l’auteur n’est pas d’accord avec idée de choses mal digérées (comme si le patient était nécessaire frustré par ces épisodes passés). Difficile de sortir de cette « dévalorisation » généralisée des gens souffrant de céphalées de tension !

[28] Tous les témoignages des membres de notre association contestent les affirmations, mises en rouge, dans cet extrait de ce document, fréquemment répandues dans la littérature française. En effet, ces crises de céphalées de tension pures sans composantes migraineuses ( !), peuvent susciter des nausées. Sinon, les crises de céphalées de tension invalidantes peuvent durer bien plus de 7 jours (plusieurs mois à plusieurs années) contrairement à ce qui est indiqué dans ce document, Source : http://www.esculape.com/fmc/migraine.html.

[29] Madame Massiou déclare, encore une fois de façon erronée, que les céphalées de tension sont toujours d’intensité modérée. D’ailleurs ce document reconnaît qu’aucune investigation expérimentale n’a été effectuée sur les céphalées de tension. Source : http://www.sofmmoo.com/formation_congres_fmc/sofmmoo-congres/journees_amr-2005/massiou-cephalees_tension.pdf

[30] International Headache Society. The International Classification of Headache Disorders, 2nd edition. Cephalalgia 2004; 24 (Suppl. 1). Là encore, l’IHS ne cite pas ses sources. Et la caution de l’IHS apporte alors une « caution » de sérieux. Or en fait, jamais aucune exploration fonctionnelle n’a été effectuée sur les « céphaleux » de tension chroniques depuis plus de 30 ans (toujours le même problème, la « cause est entendue »).

[31] elle rajoute quand même pour les céphalées de tension chroniques "Au maximum 1 des 3 caractéristiques suivantes est présente: photophobie, phonophobie ou faibles nausées", ce qui correspond bien plus à la réalité.

[32] En deux doses de 200 000 UI (100 000 UI pour les nourrissons), une dose par jour, deux jours de suite … L'OMS recommande un apport de 300 ER par jour chez l'enfant et de 750 ER chez l'adulte (Un ER équivaut à 1 µg de rétinol ou 6 µg de bêtacarotène).

[33] « La vitamine A sauve la vue ». OMS, Genève, 1985.

[34] Anomalie sensitive tactile ou somesthésique qui se caractérise par des sensations anormales non douloureuses de qualité variable: fourmillement, picotement, sensation de raideur cutanée et parfois sensation thermique. Elle peut être spontanée ou provoquée par le frôlement des téguments.

[35] A prospective, open-label, long-term study of the efficacy and tolerability of topiramate in the prophylaxis of chronic tension-type headache, Lampl C, Marecek S, May A, Bendtsen L., Cephalgia, Volume 26 Issue 10 Page 1203-1208, October 2006 (et 58e congrès de l'AAN - San Diego, 1-8 avril 2006). Department of Neurology and Psychiatry, Pain and Headache Centre, Linz General Hospital, Linz, Austria. christian.lampl@akh.linz.at

[36] C’est le cas de la foudre en boule, reproductible en laboratoire, pour laquelle il y a de nombreux témoignages et dont la stabilité observée durant quelques secondes dans la nature est encore difficilement explicable par les physiciens (la foudre en boule serait, selon les physiciens des plasmas, un plasma, c’est-à-dire un gaz ionisé  « froid »).

[37] Comment comparer des douleurs et des gênes qui ne sont pas comparables ?

[38] Pièces à Conviction n°690 : Ovnis : mystères sur la planète, avec Elise LUCET, France3, vendredi 29 juin à 23h, http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/31766990-fr.php

[39] de .Guillaume d’Ockham (~ 1280 - ~ 1348), philosophe et théologien, celui qui l’a énoncé.

[40] Psychogène : ce qui relève d'un mécanisme causal purement psychique. On parle de mécanisme psychogène.

[41] C.f. Rasmussen B.K., ibid (&Migraine, Jérôme Boutillier, ibid).

[42] Source : Emission d’ARTE « Somnifères, pilules amères », du lundi 9 juillet 2007, à 22h30.

[43] En fait nous n’en savons rien, aucune statistiques fiables ne sont connues (les malades cachant souvent leur mal).

[44] Ce qui expliquerait peut-être ( ?), par exemple, que dans la population des patients consultant à « Urgence céphalées » à Lariboisière, il n’y ait que seulement 7 % de patients venant pour des céphalées de tension (selon les statistiques des infirmières du service, lors d’un entretien oral de l’auteur avec celles-ci) _ alors qu’on affirme que la maladie est très répandue.

[45] Bien sûr, le NHS (national health system ou branche santé de la sécurité sociale _ et donc instance publique _ en Angleterre) veille par rapport au charlatanisme et aux risques de dérives médicales ... (Pour info, le NHS a des pages en français sur son site : www.nhs.uk ).

[46] AAH : Allocation aux adultes handicapés.

[47] Emission française de TV, présentée par le présentateur Jean-Luc Delarue et consacrée à des faits de société.

[48] C.f. Rasmussen B.K, ibid.

[49] Les seule études réalisées sur les crampes musculaires, et leurs mécanismes, sont les suivants, à notre connaissance :

- Bentley, S. Exercise-Induced Muscle Cramp. Proposed Mechanisms and Management. Sports Med 1996 Jun;21(6):409-420.

- International Journal of Clinical Practice, 53, 494-496. Bentley, S. (1996). Exercise induced muscle cramp – Proposed mechanisms and management.

- Schwellnus, MP, Derman EW; Noakes TD. Aetiology of Skeletal Muscle "Cramps" During Exercise: A Novel Hypothesis. J Sports Sci 1997 Jun;15(3):277-85.

- Schwellnus, Martin P. Skeletal Muscle Cramps During Exercise. Phys Sports Med 1999. (http://www.physsportsmed.com/issues/1999/11_99/schwellnus.htm )

- et http://www.ultracycling.com/training/cramping.html

[50] Une patiente n’arrive à contacter ou à venir à une réunion de l’association. Elle nous déclare : « Je ne me sens pas le courage de venir. Je pense que c'est d'ordre psy » (N).

[51] http://www.srk.ch/mag/print_mag-fr.php?id=133 & Diagnosis of headache in childhood and adolescence: a study in 437 patients, Wöber-Bingöl C, Wöber C, Karwautz A, Vesely C, Wagner-Ennsgraber C, Amminger GP, Zebenholzer K, Geldner J, Baischer W, Schuch B., Department of Neuropsychiatry of Childhood and Adolescence, University of Vienna, Austria, Cephalalgia. 1995 Feb;15(1):13-21, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=PubMed&list_uids=7758092&dopt=Abstract (Notons que pour cette dernière étude, vingt-huit de 437 patients ont été exclus en raison du mal de tête symptomatique ou inclassable et que le reste, soit 49 patients, ont été classé "mal de tête idiopathique".). Cette liste n’est pas exhaustive.

 

[52] Faible exposition au CO : mal de tête frontal, nausées, fatigue, http://www.inspq.qc.ca/publications/environnement/doc/text32.asp?E=p

[53] http://fr.wikipedia.org/wiki/Monoxyde_de_carbone 

[54] Randonnées en montagne et haute altitude, FFME, http://www.ffme.fr/medical/ARTICLE_altitudeConseil.php

[55] http://www.medecine-et-sante.com/voyages/maldesmontagnes.html

[56] Directeur du Laboratoire réponses cellulaires et fonctionnelles à l'hypoxie, EA n° 2363, Université Paris 13, UFR de santé, médecine et biologie humaine Léonard de Vinci, Hôpital Avicenne, Bobigny.

[57] Le mal des montagnes. P LARMIGNAT, C RATHAT, J-P HERRY, J-P RICHALET Gazette médicale(Paris) 99:3838, 10-17, Editions médicales spécialisées, 1992.

[58] L’hypoxie comme l’anoxie provoquent des souffrances tissulaires et différentes souffrances organiques.

[59] Cette observation n’a malheureusement pas de caractère scientifique.

[60] Médecine de l'alpinisme et des sports de montagne, Jean-Paul Richalet, Jean-Pierre Herry, Collectif, Masson, 4e édition, 2006.

[61] Une fasciculation est une contraction involontaire de faisceaux musculaires contenus dans un gros muscle, de façon isolée par rapport à d'autres faisceaux de voisinage qui, eux restent au repos.

[62] Muscle cramps: mechanism , etiology and current treatment, Dewarrat A, Küntzer T, Regli F. (Service de neurologie, CHUV, Lausanne), Schweiz Rundsch Med Prax. 1994 Apr 12;83(15):444-8. Selon ces auteurs, les crampes évoquent la notion de l'éphapsis et des axones terminaux immatures. Il y a, cependant, aussi d'autres systèmes régulateurs, responsables, surtout  ceux "sensibles" et spinaux.   Source : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=PubMed&list_uids=8184238&dopt=Abstract

[63] Botulinum toxin treatment of muscle cramps: a clinical and neurophysiological study.
Ann Neurol. 1997 Feb;41(2):181-6. Bertolasi L, Priori A, Tomelleri G, Bongiovanni LG, Fincati E, Simonati A, De Grandis D, Rizzuto N.

[64] Médicaments capable de diminuer une hyperlipidémie (augmentation du taux des lipides dans le sang). Tous les médicaments hypolipémiants sont actifs, quel que soit l’âge du patient, contre l’excès de triglycérides (inhibiteurs de l’HMG-CoA réductas, fibrates, tiadénol). Syn.: hypocholestérolémiant, hypolipidémiantt, normolipémiant, Hypolipémiant.

[65] Nombreuses observations de l’auteur.

[66] De réactivité des fibres musculaires.

[67] http://www.danishheadachecenter.com/side.asp?Id=14&lan=1&menu=3&sub=0&rang=2

[68] Elle est produite par le bacille tétanique, le Clostridium tetani, (bacille de Nicolaïer), bactérie saprophyte responsable du tétanos chez l'homme.

[69] La tétanospasmine  inhibe la fusion des vésicules synaptiques avec la membrane plasmique dans le neurone présynaptique, empêchant de ce fait la libération des neuromédiateurs dans l'espace ou la (fente) intersynaptique. Les cibles de la neurotoxine tétanique sont les interneurones régulateurs situés dans la moelle épinière ou le cerveau et dont les neuromédiateurs sont la glycine et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA). Il en résulte une hyperexitabilité des neurones moteurs et des contractures localisées puis généralisées, permanentes, douloureuses et paroxystiques des muscles squelettiques. http://georges.dolisi.free.fr/Terminologie/T/tetano.htm

[70] Même si l’auteur lui-même a connu plusieurs crises de tétanies, deux liées à une hypoxie sportive, une liée à une forte émotion avant un examen.

[71] cette dévalorisation étant souvent accompagnée de phrases blessantes,  comme "tu es une merde, tu es un raté et tu seras toujours une merde et un raté etc."…

[72] y compris les coups répétés sur la tête …

[73] L’auteur a connu, par ex, un certain Philippe V. qui vivait sans fin dans une peur immense, perpétuelle, "insurmontable", qui dépassait tout, teintée une forte paranoïa, ce qui l’empêchait d’avoir un comportement normal

[74] Les causes les plus fréquentes de mal de dos sont difficilement identifiables. Est-ce une fatigue ou une contracture musculaire ? Ces maux ne sont pas visibles à la radiographie. Le stress, la tension nerveuse et l’anxiété augmentent les contractions musculaires du corps. Ceci est particulièrement vrai pour la région lombaire ainsi que pour celle du cou. Ceci explique pourquoi les douleurs de dos sont plus fréquentes lors de périodes de stress professionnel, familial, etc...  Le stress peut révéler une condition physique pré-existante, due en général au manque d’exercices physiques. Le "management" du stress avec des périodes de relaxation permet d’éviter ou de diminuer les lombalgies. La rééducation peut associer kinésithérapie, balnéothérapie, tractions, port de corset rigide, voie l’ostéopathie ... Source : http://chris.delaeter.free.fr/rubrique.php3?id_rubrique=2

[75] C’est un stress réel survenant dans l'actualité présente.

[76] Nombreux témoignages au sein de l’association « Papillons en cage ».

[77] Centre MEDERIC (Observatoire de l’âge), 30 rue Fortuny, BP 701 PARIS 75827 CEDEX 17, TEL : 01 42 27 01 13, e-mail : p.hofman@wanadoo.fr

[78] Essayer d’imager Mozart composer de la musique avec de terribles céphalées de tension, cela serait totalement impossible pour lui.

[79] Voir article Automatisme de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Automatique

[80] On le voit dans le cas du dérèglement de la thyroïde, de certaines fonctions du sommeil.

[81] tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions, qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non

[82] i.e. douleurs de l’omoplate (douleur unilatérale ou bilatérale de l'épaule. D'origine professionnelle et sportive le plus souvent, mais aussi parfois pathologique.

[83] qu’il n’a été que chercheur 3ème cyle au CNRS.

[84] Il est important que cet appareil soit très précis afin de pouvoir détecter des superpositions d’impulsions électriques (d’influx nerveux) de fréquences différentes et d’amplitudes différentes.

[85] Lors de ses expériences sur le Mont Blanc, le professeur Richalet a conçu différents caissons hyperbare portatif et peut-être cette étude pourrait être faite en collaboration avec lui.

[86] CHAPITRE I: LES BENZODIAZÉPINES: COMMENT FONCTIONNENT-ELLES DANS NOTRE ORGANISME ? Les Benzodiazépines: Comment agissent-elles et comment s'en sevrer ?,Professeure C Heather Ashton DM, FRCP, 2002 (rév.2006) (°).

http://www.benzo.org.uk/freman/bzcha01.htm

(°) Neurology, neurobiology, psychiatry, University of Newcastle & School of Neurosciences, Division of Psychiatry, The Royal Victoria Infirmary, Queen Victoria Road, Newcastle upon Tyne NE1 4LP, England.

[87] Une sursédation est l'extension d'un dosage lié aux effets sédatifs et hypnotiques des benzodiazépines. Les symptômes incluent de la somnolence, des troubles de concentration, un manque de coordination, une faiblesse musculaire, des étourdissements et de la confusion mentale. Des états de confusion mentale aiguë sont apparus chez les personnes âgées même après l'absorption de faibles doses de benzodiazépines. La sursédation de benzodiazépines contribue aux accidents survenus à la maison et au travail. Plusieurs études effectuées dans différents pays ont démontré qu'il existe un rapport significatif entre l'usage des benzodiazépines et les risques sérieux d'accident de la circulation. Des états de confusion mentale aiguë sont apparus chez les personnes âgées même après l'absorption de faibles doses de benzodiazépines. La sursédation de benzodiazépines contribue aux accidents survenus à la maison et au travail. Plusieurs études effectuées dans différents pays ont démontré qu'il existe un rapport significatif entre l'usage des benzodiazépines et les risques sérieux d'accident de la circulation (nombreux cas, dont un accident grave survenu au père de l’auteur, suite à la prescription d’un antidépresseur).

[88] Le mélange « somnifères + alcool » peut-être mortel. Il peut provoquer arrêt respiratoire, ce qui conduit alors à la mort cérébrale du cerveau.

[89] Les benzodiazépines peuvent causer de la confusion, de l'amnésie, de l'ataxie (perte d'équilibre), des maux de cœur et de la pseudodémence (souvent attribué par erreur à la maladie d'Alzheimer).

[90] Elles sont peut-être dues à la libération ou à l'inhibition des tendances comportementales normalement supprimées par les normes sociales. Des cas de "bébés battus", de "femmes battues" et "de coups portés sur des grands-mères" ont été attribués à l'usage des benzodiazépines.

[91] L'anxiété et la dépression sont souvent associées et les benzodiazépines sont fréquemment prescrites pour traiter l'anxiété et la dépression en même temps. Quelquefois, chez de tels patients, les drogues semblent précipiter leur tendance au suicide, dans les premiers temps de la prise de la benzodiazépine.

[92] qu'elle soit une dépendance d'une dose thérapeutique prescrite ou la dépendance d'une dose prescrite élevée.

[93] afin d'augmenter, pour les toxicomanes, le "kick" obtenu par les drogues illicites.

[94] Les coûts socio-économiques actuels de la consommation élevée sur une longue période sont considérables, bien que difficile à mesurer.

[95] Selon le Docteur Arnol Wieczorek, de la clinique Daun (à Haeur, Allemagne) : « 1,1 millions de personnes sont dépendantes aux médicaments  [en Allemagne]. 160 000 alcooliques et seulement 2000 personnes dépendantes aux médicaments, se font soigner et suivent un sevrage, chaque année, en Allemagne ». Emission d’ARTE « Somnifère, pilules amères », du lundi 9 juillet 2007, à 22h30.

[96] On fait correspondre la durée de la dépendance à celle du sevrage par la formule suivante :

 N x (années de dépendance) =(entraîne)=> N x (mois de sevrage).

[97] Bayer a sorti d’abord un babiturique, le Sulfonal, puis plus tard un autre, le Véronal _ qui a eu beaucoup de succès, et dont s’est servit Max Linder et d’autres personnalités connues pour se suicider. En 1957, il y a eu le Contergan Saft (la fameuse Thalidomide), des labos Grünenthal. Ce dernier affirmait en 1960, que celui-ci n’était pas toxique. En 1962, il avait fait 12 000 victimes. Le cinéaste Fassbinder se tue avec un mélange de cocaïne et de benzodiazépam. Il y a eu le Tavor  (avec lequel serait mort le chanteur Kurt Köben ?). Puis le Rohypnol qui provoque de graves dépendances …

[98] Source "Effets secondaires des analgésiques" : www.douleur.ch/pdf/nebenwirkungen_fr.pdf

[99] Edouard Zafirian, ibid.

[100] gêne au contraire renforcée par l’effet de « sursédation » ou de « trouble de mémoire », causée par la plupart des  psychotropes.

[101] Car nous pensons, dans le cas où l’origine de la céphalée chronique ou permanente serait bien d’origine psychologique, qu’il existe des personnes ayant été particulièrement fragilisées (par des faits trop graves), et qui resteront fragiles (question céphalées de tension) toute leur vie.

[102] Dans le sens que l’a donné la psychologue française Marie-France Hirigoyen.

[103] Pour les personnes ayant « survécu » continuellement à des céphalées permanentes de très longues durées (plus de 10 ans en permanence, au minium), nous n’avons trouvé que des personnes ayant une situation « protégée » (fonctionnaires, une personne touchant la COTOREP,  des femmes au foyer soutenus financièrement par leur mari ou la famille). Nous n’avons trouvé qu’une seule personne en situation de précarité, travaillant à mi-temps en free lance et l’auteur (tous ayant régulièrement du mal à s’en sortir financièrement). Nous avons aucunes statistiques sur les suicides ou tentatives de suicides concernant les personnes souffrant de céphalées de tension chroniques (ces dernières étant souvent très isolées, souvent handicapées … et pouvant peu  faire état à l’extérieur de leur problème).

[104] En supposant que l’hypothèse « c » fonctionne.

[105] Alain Berthoz ingénieur, psychologue, neurophysiologiste, professeur honoraire au Collège de France où il a dirigé le laboratoire CNRS-Collège de France de physiologie de la perception et de l’action. Email : alain.berthoz@college-de-France.fr

[106] Professeur Olaf Blanké, Functional Brain Mapping Laboratory, Department of Neurology, University Hospital, 1211 Geneva, Switzerland, +(41) 22- 37 28 294, e-mail : olaf.blanke@epfl.ch