Les maltraitances psychologiques faites aux enfants

 

Par Benjamin LISAN, le 18/03/2012

1.      Introduction

 

Bien plus fréquente qu’on ne le pense, la maltraitance psychologique de l’enfant est encore très mal connue du grand public, voire des médecins légistes ou des psychologues chargés des enfants maltraités ou battus.

 

Autant les maltraitances physiques sont bien décrites dans la littérature médicale, légale et psychologique _ et, de plus, elle fait régulièrement les gros titres des journaux[1]_, autant les maltraitances psychologiques de l’enfant sont encore peu ou jamais décrites dans la littérature spécialisée et ne fait jamais les gros titres des journaux.

 

Cet article a donc été rédigé pour combler cette lacune.

 

Nous les décrirons précisément, d’une façon clinique, « froidement ». Mais nous prévenons, le lecteur, que le caractère particulièrement dur, cruel, incroyable, de certaines maltraitances, qui défient proprement l’imagination, peut heurter sa sensibilité. Face à certaines descriptions, il faut parfois  résister au désir se « mordre la main », tellement certains faits sont insoutenables.

 

Les formes de maltraitances psychologiques sont très variées, leurs auteurs et bourreaux faisant preuve d’une imagination débordante, « illimitée » même.

Le plus « grand nombre » des lecteurs se refusera peut-être à admettre que certaines de ces maltraitances soient possibles. Et encore plus, il apprendra que des parents infligent eux-mêmes intentionnellement des sévices à leurs propres enfants. D’autant que, dans certains cas, « la réalité semble dépasser la fiction », comme, par exemple, avec le syndrome de Münchhausen par procuration[2], syndrome, maintenant prouvé[3] [4], qui, pourtant durant des décennies, avait laissé le corps médical sceptique[5] [6].

2.      Définitions internationales et nationales de la maltraitance de l’enfant 

 

« Un enfant est dit maltraité lorsqu’il est victime de la part d’un tiers ayant autorité sur lui de:

- sévices (ou violences) physiques directs, ou indirects par le biais d’instruments contondants, cigarettes …

- sévices (ou violences) sexuelles,

- de défauts de soins, de négligences graves,

- de sévices psychologiques

- de syndrome de Münchhausen par procuration.

Ces différents types de sévices comportent toujours en eux-mêmes une dimension psychologique. Ils peuvent avoir des conséquences graves sur le développement physique et l’espérance de vie de l’enfant ainsi que sur son développement psychoaffectif »[7].

 

En 1999, au cours de la consultation de l’OMS sur la prévention de la maltraitance de l’enfant, la définition suivante a été proposée[8] :

« La maltraitance de l’enfant s’entend de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. »[9].

 

Certaines définitions mettent l’accent sur les comportements ou les actes des adultes, tandis que d’autres considèrent qu’il y a mauvais traitements si l’on fait du mal à l’enfant ou que l’on menace de lui en faire (8–13). La distinction entre le comportement _ indépendamment du résultat _ et l’impact ou le mal fait risque d’être déroutant, si l’intention parentale entre dans la définition. Certains spécialistes considèrent que sont victimes de mauvais traitements des enfants qui souffrent par inadvertance des actes d’un parent, tandis que d’autres estiment qu’il faut qu’il y ait intention de faire du mal à l’enfant pour qu’il y ait mauvais traitements.

Certaines études consacrées à la maltraitance incluent explicitement la violence contre les enfants dans des cadres institutionnels ou scolaires (14–17).

3.      Description des sévices ou maltraitances infligés aux enfants

 

Il existe plusieurs types de maltraitances subies par les enfants :

 

1)      Maltraitances physiques.

2)      Maltraitances sexuelles.

3)      Maltraitances psychologiques.

4)      la négligence (le défaut de soin …).

 

1.1.                        Maltraitances physiques

 

Les maltraitances physiques sont les plus connues.

 

Ce sont des coups physiques directs (coups de poing …), des claques, des tortures physiques le biais d’instruments contondants (couteaux, ciseaux …), des brûlures de cigarettes …

 

Elles peuvent conduire à des fractures des os, à des traumas crâniens, voire à des séquelles physiques irréversibles (retards mentaux, lésions cérébrales irréversibles chez l’enfant etc.), voire à la mort de l’enfant.

 

Les maltraitances physiques sont très souvent associées à des maltraitances psychologiques[10].

 

Notre article n’approfondira pas ici les maltraitances physiques. Mais par contre, nous les décrirons, si elles sont associées à des maltraitances psychologiques.

 

1.2.                        Maltraitances sexuelles

 

Les maltraitances sexuelles sont maintenant bien connues. Ces sont des attouchements sexuels, des viols, des séquestrations[11] etc.  

 

Mais aussi, des agissements pervers faisant intervenir des jeux de domination, de pouvoir, de séduction, de manipulations, de harcèlement sexuel, de la part du pervers, sur l’enfant victime. Son bourreau cherchant, par exemple, à le culpabiliser, à lui faire du chantage, à « l’acheter », à lui faire croire que tout cela est « normal »[12], voire à le menacer ou à lui faire peur, à le faire honte[13] ou à le rendre complice des déviations du pervers. Or un enfant, encore fragile, n’est pas en mesure de résister à tel personnage pervers et de surmonter le traumatisme subi.

C’est ce volet psychologique qui nous intéresse ici.

 

Ce sont particulièrement les maltraitances psychologiques mises à l’œuvre dans les maltraitances sexuelles qui peuvent provoquer le plus de dégâts psychologiques chez l’enfant. Ces derniers grevant alors durablement son avenir et pouvant devenir « irréversibles ».

 

Ces maltraitances et abus sexuels sont en général l’œuvre d’un membre ou d’un proche de la famille.

Il arrive, le plus souvent, durant des années, au sein d’une même famille, a) soit que personne ne s’aperçoive de rien, b) soit, ce qui est le pire, que personne ne parle et laisse faire et agir[14].

 

1.3.                        Maltraitances psychologiques

 

C’est le sujet essentiel de notre article.

Ce sont malheureusement les moins connues des services de polices, du grand public, car, en général, ne laissant pas de traces visibles et les plus difficiles à prouver judiciairement et légalement[15].

 

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, a) une sévérité excessive (souvent psychorigide) et des méthodes disciplinaires très dures, inadaptées liées à des manques en psychologie humaines, b) la survenue de divorces, c) l’abus d’alcool ou d) de graves psychoses ne sont pas toujours responsables de tels comportement violents.

 

Au contraire, certains parents maltraitants ne paraissent pas violents, ou atteint de troubles psychiatriques ou de troubles de l’addiction. Dans leur immense majorité, au contraire, ils présenteront une apparence parfaitement normale, donnant, le plus souvent, l’image de bons parents ou des parents modèles, irréprochables, insoupçonnables. « On leur donnerait même le bon dieu sans confession ».  Certains même semblent trop parfaits.

 

Certains sont maltraitants alors que pourtant ils n’ont pourtant aucun soucis, dans leur vie actuelle : ils sont à l’aise financièrement, ils semblent avoir des amis ou relations, ils ont une vie sociale, en apparence normale.

 

Les personnes qui « s’adonnent » aux maltraitances psychologiques sont, en général, des personnes extrêmement narcissiques ou / et perverses, la plupart du temps agressives et violentes[16], y compris contre leur enfants.

 

Le but des maltraitances psychiques comme physiques, infligés par ces bourreaux, est en général d’obtenir la soumission totale et l’obéissance totale de l’enfant. Leur but est aussi d’en retirer un plaisir sadique. Le plaisir de domination comme le plaisir sadique pouvant être inextricablement liés.

Ce sont aussi des personnes extrêmement égoïstes et égocentriques.

 

Elles ont, en général, aussi malheureusement, « ont oublié d’être bête ». Elles ont toujours des arguments en apparences « impeccables », « cohérents », pour justifier, continuellement, leur agissement[17].

 

A leurs yeux, du fait de leur grand narcissisme, elles seules détiennent et ont le droit de détenir la vérité avec un grand « V ».  Sinon, elles minimiseront toujours leur rôle dans les dégâts qu’ils ont causé à leurs enfants, dans les conséquences de leurs maltraitances et mettront toujours ces dernières sur le compte des défauts de leur victime[18].

 

 En général, le bourreau n’a aucun soucis moral à agir ainsi contre ou au détriment de leur propre enfant, même si ses agissement peuvent grever durablement l’avenir de son propre enfant, car ce dernier n’est perçu ou vu par son bourreau que comme une « chose », un objet, sur lequel il estime avoir un droit illimité de contrôle ou de pouvoir total, voire à l’extrême de vie et de mort[19] [20]. Ce parent ne concevra cet enfant non par amour pour lui, mais comme levier, moyen ou symbole de son propre désir de réussite sociale …, pour se donner une bonne image sociale etc.

 

Il existe différents aspects et formes de maltraitances psychologiques.

 

La volonté de faire peur, de terroriser, dans le but de soumettre autrui :

 

Par exemple, le ou les parents crieront sur leurs enfants, les « agoniront » régulièrement d’insultes et/ou d’injures menaçantes.  La maltraitance sera aussi verbale, dans les mots, les phrases assassines, le plus souvent blessantes.

 

Sinon, des mères menaceront régulièrement, par exemple, leurs enfants de les envoyer à l’asile, à la DASS, en pension disciplinaire ou de les abandonner.

 

Des parents menaceront d’enfermer ou enfermeront leurs enfants dans un local réduit (cagibi, toilette, cave …), voire dans le noir, voire les affameront, pour une durée indéterminée. Mais, de plus, ils passeront effectivement leur menace à exécution.

 

Ou bien, au retour de leur journée de travail, des pères peuvent infliger des frappes ou punitions préventives contre leur enfants, même s’ils n’ont rien fait, juste pour les terroriser, les empêcher de jouer ou de se disputer,  afin d’obtenir une soirée tranquille, exempt de tout bruit ou de toute dispute de ses enfants.

 

La maltraitance peut prendre la forme d’une claque, d’une frappe « sadique »[21], à effet immédiat, à l’instant même où l’enfant tente de s’opposer au parent, dans le but de faire taire immédiatement son enfant et réduire chez lui toute velléité d’opposition ou de rébellion. Son but, conscient ou inconscient, est de susciter une peur panique constante chez l’enfant, qui apparaîtra chez lui dès qu’il voudra s’opposer à son père ou sa mère (peur qui l’empêchera alors de s’affirmer durablement face à son père ou sa mère).

Il frappera aussi l’enfant, encore et encore[22], tant que le bourreau estimera que l’enfant n’a pas encore retenu la « leçon » qu’il lui inflige. Il veut que la punition soit enregistrée au fer rouge (durablement, voire à vie) dans la conscience de l’enfant.

 

La dévalorisation des qualités et mérites de l’enfant :

 

Aux yeux de ses parents l’enfant sera toujours disqualifié. Tantôt, il sera considéré comme un « paresseux », un maladroit ou un empoté manquant de psychologie et gaffeur[23], un incapable ou un incompétent, incapable de se débrouiller ou de réussir dans la vie, , maladroit, un enfant difficile perçu comme un enfant capricieux, rebelle, qui n’en fait qu’à sa tête, ingrat, méchant, qui fait tourner en bourrique ses parents, un futur délinquant qui finira en prison, voire comme un malade mental qui finira à l’asile etc.  ….

 

Voici, par exemple, un florilège de phrases assassines découvertes sur un forum de discussion[24] sur Internet :

 

Voici quelques pépites que ma mère me rabâchait sans cesse:

-"tu ressembles à ton père, t’as le même caractère que ton sale père' (mes parents sont divorcés)
-"t'es blanche, t'as la peau blanche" -moi réponse: "t'avais qu'a me faire avec un black" ou 'je suis pas née du facteur"
[smileyperso
-"t'as un kyste au sein, tu vas avoir un cancer" (antécédent dans la famille) elle m'attribuée déjà la succession!
-"tiens t'as pas grossi"
-" tu sais pas t'habiller" alors que je m'habille assez bien, travaillant dans la mode"!
-"t'es bonne à rien"- "tu n'arriveras à rien dans la vie"
-"t'es bonne qu'a travailler en usine" (normal elle a toujours travaillé en usine)
-" ton copain, il a pas de caractère, il est nul"
-"tu perds tes cheveux, il faudra que tu portes une perruque"! (comme si le cancer m'était tombée dessus)!!
-"ta soeur voit plus clair, elle a qu'à enlever ses lunettes, elle verra mieux"
-"j'aime pas la déco, chez toi, il faut refaire ci et ça"
-"le ménage n'est pas bien fait ici et là" (à chercher le petit grain de poussière inexistant)
-"t'as voiture elle est pourri"' (alors que j'en avais une récente)
-"t'as des mauvais goûts, tu fais toujours les mauvais choix"
-" ton copain, il est pas assez bien' (alors que tout le monde nous disaient qu'on était bien assorti)
-"t'es une fille ingrate, indigne"
-"tu vas avoir une grossesse difficile, peut-être un handicapé"
[smileyperso
mais je serais là pour l'élever, l'éduquer...bien sûr!!
-"il faut que tu t'occupes de ta sœur vulnérable, fragile, tu n'as pas le droit d'être heureuse"

-"etc...et j'en pense des vertes et des pas mûres
[smileyperso
en gros rien n'était jamais bien et suffisant à ses yeux. je faisais tout mal. Elle qui se prend pour la "mère parfaite".

 

Les phrases assassines du genre « t'es bonne à rien"- "tu n'arriveras à rien dans la vie » sont courantes chez les personnes perverses. Ces « disqualifications » ont, d’ailleurs, de multiples déclinaisons, comme « tu n’es qu’un raté, tu ne seras toute ta vie qu’un raté ». Ou comme « Qu’est ce que l’on a fait au ciel pour avoir un fils comme toi ?!!! Un tel incapable, un bon à rien, un nul, un dégénéré [25]», prononcé sur un ton d’imploration, avec les yeux levés au ciel. Ou comme « Il nous aura bien pourri la vie, jusqu’au bout, ce fils », dite sur un ton très agressif, sûr de lui et tranchant, n’autorisant aucune contestation.

 

La maltraitance peut résider aussi dans une différence de traitement entre deux frères (ou deux sœurs etc.).

 

Par exemple, à l’un, on ne refusera jamais rien, on lui offrira toujours les plus belles études, les plus belles vacances, les sorties … Il aura le droit  à tout, à la reconnaissance, l’argent .... Il sera un enfant gâté.

 

A l’autre, on lui refusera tout, on s’opposera systématiquement à toutes ses aspirations[26], on contrera sans cesse tous ses rêves. Souvent au prétexte souffre d’une tare rédhibitoire dont l’autre ne souffre pas.

Par exemple, à ce derniers, on ne lui payera que des études au rabais (et d’un niveau nettement inférieur à ses compétences intellectuelles ou à celui des études offertes à son frère), il n’aura pas le droit aux sorties familiales, on ne l’invitera aux évènements familiaux marquants (Noël, mariages, communions etc. …).

Ou encore, à l’adolescence, on refusera qu’il sorte du domicile familial, au prétexte qu’il serait incapable de se débrouiller tout seul dehors et qu’il risquerait encore de faire des bêtises ou gaffes[27].

 

Ou encore, on le cachera (aux yeux du public, des relations, …), on en aura honte et on le lui fera sentir. On lui signifiera qu’il est source constante d’une honte « brulante » ou constante pour toute la famille. Et donc, de ce fait, il sera tout le temps puni. Grâce à toutes ces « justifications » _ constituant un permis de maltraitance _, toute la famille s’autorisera, à son tour, à s’acharner contre lui. « Haro sur le baudet ! ».

A cause de l’atmosphère de peur créée dans la famille, certains membres de la famille pensent tirer leur épingle du jeu, en mentant, en dénonçant, à leur tour, le bouc émissaire, que constitue ce membre victime de la famille. D’autres, par peur, manque de courage, pour ne pas avoir de problème, « hurleront avec les loups » en alignant son discours avec celui de la personne maltraitante[28].

 

Ses parents, voire son frère ou sa sœur  _qui, lui, sera autorisé à le faire par ses parents _, l’accuseront sans cesse de tout (même de faits improbables et impossibles).

Or souvent, face à chaque nouvelle accusation (mêmes fallacieuses), ils lui refuseront systématiquement toute possibilité de se défendre[29].

 

Quoi qu’il fasse, quoiqu’il réussisse au niveau de ses études ou de sa carrière, quelque soient ses efforts, quelles que soient ses améliorations, tout ce qu’il accomplira ne sera jamais assez bien aux yeux de ses parents. Rien n’aura jamais grâce aux yeux des parents ou d’un membre de la fratrie maltraitante (frère ou sœur maltraitant(s)). C’est comme si les dés étaient constamment pipés à l’égard de la victime de ces maltraitances familiales.

 

Tout le temps, « il n’y en aura que » pour le frère ou la sœur valorisé(s), perçu comme brillant et pour qui tout réussi. A contrario, on lui refuse toute reconnaissance malgré tout ce qu’il pourra accomplir de bon ou d’utile sur cette planète, même s’il a accompli pourtant des choses extraordinaires, dans sa vie.

En résumé, il n’obtiendra jamais la reconnaissance qu’il avait tant espérée auprès de ses proches, de sa famille. Ceux-ci ne lui donneront jamais sa chance.

 

Et à force d’être maintenu éternellement sous un plafond de verre invisible[30], un jour, il risquera de sombrer dans une grave dépression ou bien péter les plombs (i.e. passer à l’acte, au travers d’un phénomène de « décompensation »), d’une façon violente, pour se venger de ceux _ et du sort qui lui est sans cesse réservé _ et pour tenter contrer certaines formes de perversion qu’il discerne, plus ou moins consciemment, dans les actes de ses bourreaux.

Les proches qui ne comprennent pas alors ce qu’il se passe. Et en n’ayant pas l’idée d’aller au-delà des apparences (et ne se posant aucune question) et de ce qu’il se passe en arrière-plan dans le secret des alcôves, ils concluront « simplement » que la victime a seulement des problèmes « psychologiques » ou est déséquilibrée.

Et s’il fait les titres des journaux et d’un fait divers grave, on parlera juste, de lui, par exemple, comme du « forcené » (sans aucune analyse). L’image de cette personne sera, de fait, encore plus dévalorisée : l’image s’imposera alors qu’on a affaire à un « méchant », à un « malade mental » (gravement, atteint), un instable, qui semblerait avoir pété les plombs sans raison. Et encore, une fois, il ne sera pas reconnu dans son statut de victime (parallèlement au fait qu’il faut admettre qu’il soit devenu, lui-même, bourreau).

 

Par exemple, dans la page de Wikepedia[31], consacrée au Frère Roger Schultz, prieur de la communauté œcuménique  de Taizé, assassiné le 16 août 2005, il est écrit « le frère Roger, qui a alors quatre-vingt-dix ans, est poignardé mortellement par Luminita Solcan, une déséquilibrée âgée de trente-six ans[12] qui avait réussi à s'introduire au milieu du chœur des Frères. ». Or le diagnostic établi, pour cette malade, est seulement celle d'un "délire paranoïde s'inscrivant dans une psychiatrie schizophrénique"[32].

 

Mais pourtant, on peut s’interroger sur ce fait divers. Car durant les mois précédents le meurtre, les frères, de la communauté, en particulier ceux recevant son courrier, ont constitué un cordon sanitaire autour  du frère Roger de Taizé, afin que cette femme bizarre ne puisse pas l’importuner.  Car ces frères ont pensé bien faire, pour ménager cet homme d’un grand âge, sachant que sinon _ du fait de son inclinaison naturelle _, le frère Roger aurait certainement reçu cette femme[33]. Or si le frère Roger avait reçu cette femme, en présence des autres frères[34], tout en priant avec elle[35], il aurait, très certainement, volontairement ou non, contribué à désamorcer la violence intérieure de cette femme.

 

Or du fait qu’elle ne recevait jamais de réponse du Frère Roger à ses nombreux courriers délirants, cette femme a cru que c’était le Frère Roger, en personne, qui la rejetait (alors qu’en fait ce dernier n’était pas au courant de l’existence de cette femme). Et donc au fil des mois, elle a dû en éprouver une grande frustration et amertume progressivement focalisées « mortellement » sur le  Frère Roger. Dans sa tête, c’est comme si l’on ne lui avait pas donné sa chance, alors qu’elle était en grande souffrance[36].

 

Au regard de cette triste histoire, on peut supposer que cette femme a du justement connaître de terribles maltraitance durant son enfance (avant de devenir elle-même bourreau).

 

Pendant ce temps, le vrai maltraitant _ qui aurait été peut-être la cause indirection de l’évolution dramatique de cette personne « dérangée », semblera dire à la cantonade, peut-être le « triomphe modeste » et le propagandiste de sa « prophétie auto-réalisatrice »[37]: « vous voyez, je vous l’avais bien dit ! »[38].

 


Le « syndrome de Münchhausen par procuration[39] » en action :

 

Devant les convives d’une réception mondaine, la famille composera le masque d’une famille heureuse, épanouie, plaisante, exposant, par exemple, au public crédule, le seul point noir de cette famille … le fait, par exemple, que leur enfant ne réussisse jamais rien, malgré tous les efforts « sincères » de sa famille (« et pourtant, elle a fait tout pour lui ! » dira-t-on).

Ou bien cette famille « bien » arrivera à faire passer « innocemment », d’une façon dissimulée, le message que leur enfant est un ingrat, malgré tous les efforts « courageux » que sa famille déploie pour lui.

 

Ou encore, on fera venir ce « fils maladroit » devant les convives, pour plaisanter ou rire, le taquiner, sur un ton badin, et amusé, relatant, devant eux et dans ce fils, le récit de ses nombreuses maladresses et « exploits » passées (mais ce qui n’apparaîtra, aux yeux des invités, que comme une histoire amusante sera en fait une accusation voilée, ravageuse, destructrice, et publique, contre ce fils « bouc émissaire »).

 

Ou bien encore, on plaisantera, devant tout le monde et le fils, de sa crise de schizophrénie durant laquelle il serait sorti nu dans la campagne, pour aller chanter devant la lune. Ou bien, on discourra encore sur ses autres troubles mentaux, comme s’il était un simple objet d’amusement (ce qui aura pour effet d’encore plus déstabiliser totalement l’enfant). Ou bien on lui dira, sur un ton en apparence affectueux : « tu es le petit raté de la famille … mais on t’aime quand même ».

 

Parlant à un membre de sa propre famille _ qui avait émis un doute sur la « version officielle » de la famille sur les pathologies de cet enfant _ le « frère maltraitant » ou la « sœur maltraitante » » affirmeront alors au sujet de leur « frère ou sœur victime » : « ce n'est pas toi qui a été témoin de ses crises, ce n'est pas toi qui a fait venir les pompiers, qui a vu les psychiatres, qui a parlé avec eux de l'évolution critique de cette maladie terrible qui a été dûment diagnostiquée chez mon frère »[40]. Et il est très difficile pour la frère ou la sœur victime de « combattre » ou contrer un tel discours, devant sa famille, sans risquer lui-même de passer pour paranoïaque auprès d’elle.

 

Mais en affirmant ce genre de discours qui le dédouane et le disculpe, avec véhémence,  le frère ou la sœur maltraitante occulteront sciemment ou inconsciemment le fait qu’ils n’avaient cessé de se jouer  avec leur perpétuel souffre-douleur (avec perversité), de jouer avec ses nerfs, de chercher à le rendre fou ou chèvre, à le pousser à bout (afin qu’il pète les plombs, afin de pouvoir prouver justement que leur propre frère ou sœur victimes _ qu’ils critiquent d’ailleurs sans cesse _, est bien « borderline », « schizophrène », « bipolaire », « parano », « victime de sa naïveté », maladroit etc. …). Oubliant aussi le fait qu’ils ne cessent de mentir contre leur victime afin de la mettre constamment dans des situations impossibles, en porte-à-faux, destinées à le discréditer … tout en minimisant, bien sûr, d’ailleurs, sans cesse, leur propre rôle « malicieux » ou nocif dans ces faits.

 

Ils cachent aussi le fait qu’ils n’ont cessé, depuis des années, avec une constance déroutante et persévérante, de décrédibiliser leur frère et sœur victime, avec la plus « parfaite sincérité », devant de nombreux témoins, en leur exposant, par exemple, sans cesse, les supposés défauts et problèmes psychologiques de son frère _ en particulier, en donnant de nombreux exemple de la supposée « paranoïa » du frère ou sœur victime[41].

 

Ils iront jusque affirmer (ou à pousser la perversité à affirmer)  aussi devant tout le monde « qu’ils aiment leur frère ou sœur »[42]. Et alors, que pourtant, ils ne l’aideront jamais sincèrement, à chaque moment crucial _ quand il ou elle était en difficulté _, depuis 20, 30, 40 ans que cela soit sur le plan financier[43] ou sur le plan professionnel[44] _ ni d’une quelconque manière, d’ailleurs _,. Bref, cachant le fait qu’il ou elle n’ont jamais réellement levé le petit pouce pour l’aider à s’en sortir d’une manière durable[45].

 

Lors d’une autre déclinaison de leur discours de disculpation, si  l’on croit le discours officiel de ce frère ou de cette sœur bourreau[46], et si leur frère sœur victime est tombé dans le « syndrome de Diogène[47] », c’est uniquement à cause de sa fragilité congénitale ou de sa faute    Jamais, ils n’imagineront ou envisageront que ce sont leurs agissements pervers continuels, depuis la plus tendre enfance, qui ont rendu durablement leur frère ou sœur victime durablement malade.

 

Nous décrirons ici encore, autre cas de figure. Par exemple, le père maltraitant jouera le rôle du père gentil, par exemple en portant son enfant sur ses épaules. Mais par une terrible « inadvertance » ou malchance, il le fera tomber, de ses épaules, dans l’escalier, au prétexte qu’il aurait glissé « malencontreusement ».

Ou bien, il jettera son enfant de 6 ans, qui ne sait pas nager, dans une piscine, au prétexte que c’est « rigolo » et qu’ainsi il forgera le caractère trempé de son enfant.

 

Et bien sûr, comme toujours, le maltraitant présentant ces faits d’une manière adroite auprès de son entourage, afin que personne, dans l’entourage, ne puisse imaginer que cet enfant vit dans une terreur généralisée perpétuelle ou dans une paranoïa larvée ou cachée, une susceptibilité maladie voire, par moment, dans des accès ou crises paranoïaques ou schizophrènes mégalomaniaques aigus.

 

L’auteur a conscience que tout cela peut paraître incroyable au lecteur, ou visant à dédouaner les « victimes » de leurs responsabilité, mais souvent la réalité dépasse la fiction.

 

1.4.                        La négligence (le défaut de soin …)

 

La négligence et le défaut de soin sont souvent difficiles à qualifier médicalement ou pénalement.

 

Car il n’est pas toujours facile de déterminer si cette négligence est soit temporaire, soit durable (liés ou non à des soucis graves rencontrés momentanément par la famille).

Cette négligence est-elle liée : a) soit à l’incurie, au manque d’intelligence, d’éducation, de culture, à la désorganisation, à des soucis graves rencontrés par les parents (bref, si elle n’est pas intentionnelle), b) soit à la démission morale, à l’égoïsme, l’égocentrisme, voire à la perversité des parents (si elle est bien intentionnelle).

 

Nous ne l’aborderons, dans cet article, que dans le cas où elle a bien un caractère intentionnel, pervers,  comme dans le cas du syndrome de Münchhausen par procuration, ou  bien s’il est lié à un égoïsme extrême des parents.

 

C’est par exemple le fait de ne pas se préoccuper d’enseigner, à l’enfant, les bases minimales de la vie sociale, familiale et professionnelle et les bases pour  lui apprendre à se débrouiller au mieux et à réussir dans la vie. Et comme lui apprendre aussi, par exemple : a) les règles de vie dans la société, les règles sociales, relationnelles et comportementales avec les autres (dont celles du « savoir vivre » etc.), b) à savoir gérer un budget, ses comptes, ses finances, ses affaires, ses biens (immobiliers …) … (afin d’éviter subir, un jour, le surendettement), c) à savoir gérer des problèmes ou des démarches administratives prévues ou non (avec les impôts, le notaire, la police, les avocats, les huissiers, son banquier, son assureur …), d) à connaître les lois de son pays, e) à gérer une future famille, à savoir élever des enfants, f) les règles de la gestion des conflits, g) les règles pour acquérir la confiance en soi, h) à savoir se soigner et se prendre en charge, à être autonome etc.

 

Or avec certains parents « volontairement maltraitants » nous sommes loin de tout cela.

Car si certains, par manque d’éducation, élèvent leur enfants comme des « animaux » (mais là, nous ne sommes pas toujours nécessairement dans le cadre des comportements pervers et intentionnels), d’autres en feront volontairement leur « chose ».

 

Certains refuseront, juste, de financer les études de leurs enfants, bien qu’ils en ont les moyens, juste par pingrerie. Ou bien, ils les expulseront du foyer familial à leur majorité (les abandonnant à la rue), juste pour ne plus les avoir à leur charge[48].

 

Mais certains, franchissant une étape de plus (dans la bassesse ou l’ignominie), ne soigneront pas leurs enfants, même quand ils sont malades, afin de pouvoir se faire passer ultérieurement, aux yeux du public, comme une victime d’un sort funeste, qui s’acharne mystérieusement contre eux. Ils cherchent, au contraire, à donner l’impression d’être des parents martyrs et courageux, éternellement dévoués à la cause de leurs enfants malades (et nous plongeons ici au cœur même du syndrome de Münchhausen par procuration).

 

Sinon, peut-on considérer juste « le défaut d’affection », le manque d’amour, comme une forme de négligence[49] ?

Le fait de ne jamais consacrer suffisamment de temps à son enfant, de le confier, sans cesse, pour de longues années, aux grands parents, voire à une famille d’accueil peut être le signe, dans certain cas, d’une  forme de négligence, voire d’un refus (égoïste) de s’en occuper, si ce défaut n’est pas excusé par des problèmes psychologiques et matériels rencontrés par le ou les parents.

Adulte, cet enfant souffrira probablement d’un syndrome abandonnique, voire de bien d’autres troubles mentaux (paranoïa, schizophrénie etc.).

4.      Le profil des personnes maltraitantes

 

Les parents qui risquent le plus de se montrer violents physiquement avec leurs enfants ont souvent une faible estime d’eux-mêmes, maîtrisent mal leurs impulsions, ont des problèmes de santé mentale et manifestent des comportements antisociaux et intolérants.

Certains ont un énorme besoin de reconnaissance c’est pourquoi ils écrasent leur entourage, y compris leurs enfants.

 

Ils ont parfois aussi du mal à planifier des événements importants de la vie, comme le mariage, l’arrivée d’enfants et la recherche d’un emploi. Beaucoup de ces caractéristiques, qui compromettent l’exercice du rôle de parent, sont associées à des relations sociales perturbées, à une inaptitude à affronter le stress et à une difficulté de s’adresser aux réseaux d’aide sociale (6).

 

Il arrive aussi que les parents maltraitants ne soient pas informés et qu’ils aient des attentes peu réalistes par rapport au développement de l’enfant (6, 57, 67, 80). Il ressort de la recherche que ces parents sont plus irrités et contrariés par les humeurs et le comportement de leurs enfants, qu’ils se montrent moins encourageants, affectueux, enjoués et sensibles avec leurs enfants, et qu’ils sont plus autoritaires et hostiles à leur égard (6, 39).

 

Des études montrent également que des parents qui ont été maltraités pendant leur enfance risquent plus de maltraiter leurs propres enfants (6, 58, 67, 81, 82). Le rapport en l’occurrence est complexe, toutefois (81–83), et certaines enquêtes donnent à penser que la majorité des parents maltraitants n’ont, en fait, pas été maltraités eux-mêmes (58).

Des données empiriques amènent à penser qu’il existe bien une relation, mais il se peut que l’on ait exagéré l’importance de ce facteur de risque. Il est possible que d’autres facteurs liés à la maltraitance, comme la jeunesse des parents, le stress, l’isolement, un foyer surpeuplé, la toxicomanie et la pauvreté, soient plus prédictifs.

5.      Conséquences des maltraitances

 

Fait important, il est prouvé maintenant que des maladies importantes de l’adulte, comme la cardiopathie ischémique, le cancer, les affections pulmonaires chroniques, le côlon irritable et la fibromyalgie, sont liées à des violences subies dans l’enfance (99–101). Le mécanisme apparent qui explique ces résultats est l’adoption de facteurs de risque comportementaux, comme le tabagisme, l’alcoolisme, une mauvaise alimentation et le manque d’exercice. La recherche met également en évidence des conséquences directes graves et durables (21, 23, 99–103).

 

Beaucoup d’études démontrent qu’il y a des dommages psychologiques à court et à long terme (35, 45, 53, 94, 97).

Les victimes présentent des symptômes psychiatriques graves, comme la dépression, l’angoisse, la toxicomanie, l’agressivité, la paranoïa, la honte ou des déficiences intellectuelles. Enfin, certains enfants satisfont à tous les critères de troubles psychiatriques tels que le syndrome de stress post-traumatique, la dépression grave, des troubles anxieux et des troubles du sommeil (53, 97, 98).

 

Des étude de « cohortes longitudinales » récentes réalisées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, montrent qu’il existe un lien important entre la violence sexuelle subie pendant l’enfance et des problèmes de santé mentale tels que la dépression, les troubles anxieux et les pensées et comportements suicidaires (97).

 

A contrario, il est démontré que les réseaux sociaux et les relations de voisinage ont un effet protecteur sur les enfants comme les troubles psychiatriques et les comportements suicidaires (53, 97, 98).

 

Voici une liste non exhaustive des conséquences possibles des maltraitances :

 

a)      Conséquences psychologiques et comportementales :

 

·        Alcoolisme et toxicomanie

·        Déficience intellectuelle

·        Délinquance, violence et prise de risques

·        Dépression et angoisse

·        Retards de développement

·        Trouble de l’alimentation et du sommeil

·        Sentiments de honte et de culpabilité

·        Hyperactivité

·        Mauvaises relations

·        Mauvais résultats scolaires

·        Piètre estime de soi

·        Trouble de stress post-traumatique

·        Troubles psychosomatiques[50]

·        Comportement suicidaire et automutilation

·        Psychoses

·        Des troubles sur l’identité sexuelle

·        Des comportements sexuels déviants

 

b)     Autres conséquences pour la santé à plus long terme :

 

·        Cancer

·        Affection pulmonaire chronique

·        Fibromyalgie

·        Syndrome du côlon irritable

·        Cardiopathie ischémique

·        Maladie du foie

·        Problèmes de santé génésique tels que l’infertilité.

 

La personne maltraitée, souvent fragile psychologiquement, courra plus le risque de passer à l’acte ou d’être plus facilement sujet à un phénomène de décompensation psychique ou psychotique[51].

6.      La prévention

 

Il faut fournir une aide à la famille,  comme lui fournir une « formation au rôle de parent »[52]

 

Un certain nombre d’interventions destinées à améliorer les attitudes parentales et à aider les familles ont été mises au point. Ces types de programmes visent généralement à éduquer les parents au sujet du développement de l’enfant et à les aider à mieux savoir gérer le comportement de leurs enfants. La plupart de ces programmes concernent des familles à haut risque ou des familles où il y a déjà eu de mauvais traitements, mais on estime de plus en plus qu’il peut être bénéfique d’éduquer et de former tous les parents et les futurs parents dans ce domaine.

 

À Singapour, par exemple, l’éducation et la formation au rôle de parent commencent à l’école secondaire, avec des cours de « préparation au rôle de parent ». Les élèves se familiarisent avec les soins à donner aux enfants et avec le développement de l’enfant. Ils acquièrent également une expérience directe en travaillant avec de jeunes enfants dans des garderies et des centres préscolaires (8).

 

Dans le cas des familles où des enfants ont déjà été maltraités, le principal objectif est d’éviter que cela se reproduise et de faire en sorte que les enfants ne pâtissent pas de la situation par ailleurs, par exemple, en développant des problèmes affectifs ou en ayant des retards de développement. Les évaluations de programmes d’éducation et de formation au rôle de parent donnent des résultats prometteurs pour ce qui est de réduire la violence chez les jeunes, mais moins d’études portent tout.

 

Il faut pouvoir former les enseignants à détecter les signes de maltraitances psychologiques _ tels les comportements de replis, anxieux ou agressifs, voire autistiques de l’élèves, les mauvais résultats scolaires ou la chute soudaine de ses résultats …

 

Si un psychologue scolaire ou un éducateur de rue sont présents à proximité ou dans l’établissement, l’élève qui souhaite les rencontrer, doit pouvoir le faire en tout confiance. Il doit savoir que tout ce qu’il leur dira bénéficiera du « secret médical »[53].

 

Si la maltraitance peut être prouvée[54], l’application de la loi, peut avoir aussi un effet dissuasif pour les parents maltraitants.

7.      La solution après-coup

 

Pour revenir aux victimes de longues maltraitances, mêmes s’ils sont des malades mentaux graves, des personnes gravement susceptibles ou très désagréables,  il faut, malgré tout, éviter de  déconsidérer leur psychologie fragile ou discréditer leur discours.

 

Il faut toujours les écouter, même si leur discours est délirant, sans bien sûr rentrer dans leur délire et tout en sachant garder une distance de sécurité (ou un certain recul). Mais, il faut montrer, en même temps, qu’on les respecte (qu’on a de l’empathie pour eux et qu’on ne les voit pas comme des personnes qui passent leur temps à se plaindre sur le sort).

 

L’impression de rejet ou d’injustice (surtout si cette personne a subi de nombreuses injustices), qu’elle ressentira face à vous (si vous n’avez pas su l’écouter), ne peut que la faire sombrer dans la déprime ou la révolte (face à vous).

 

Il faudrait que ces victimes puissent bénéficier d’une longue écoute _ qu’elle soit psychothérapique (dans le cadre d’une thérapie analytique) ou même spirituelle (avec un prêtre, rabbin, imâm etc.) _, qu’elles puissent vider ce qu’elles ont sur le cœur, et qu’on puisse leur apporter quelques éléments d’explication ou de réponse par rapport à ce qu’elles ont vécu (tout en sachant, toutefois, qu’on évolue, face à elles, dans un terrain miné et qu’il n’est pas toujours facile d’aider les personnes qui ont eu une enfance fracassée).

 

Il faut aussi qu’elles puissent bénéficier d’une thérapie comportementale, si elles ont été victimes de graves carences éducationnelles. On peut pouvoir leur apprendre à mieux gérer leurs émotions et leur stress, et à mieux gérer leurs conflits (intérieurs et relationnels).

 

Toute personne, même celle tombée la plus bas ou enfermée dans un trou sans fond, duquel elle n’arrive pas à remonter d’elle-même, par ses propres efforts, a le droit à ce qu’on lui donne une chance. On doit toujours lui donner sa chance, quel que soit son handicap. Et l’épisode précédent du meurtre du Frère Roger illustre parfaitement bien notre propos.

8.      Bibliographie

 

[1] L’ENFANT MALTRAITE : ASPECTS CLINIQUES, PSYCHOLOGIQUES ET MEDICO-LEGAUX (Item 37), Pr. François BECMEUR1, Pr. Anne DANION-GRILLIAT, Pr Jean MESSER, Pr Bertrand LUDES, Dr. Jean-Sébastien RAUL, Faculté de Médecine de Strasbourg - MODULE 3 b - MATURATION ET VULNERABILITE - année 2006/2007

[2] La maltraitance des enfants et le manque de soins de la part des parents ou des tuteurs, Chapitre 3. http://www.who.int/violence_injury_prevention/violence/world_report/en/chap3fr.pdf, in Rapport mondial sur la violence et la santé. Sous la direction d’Etienne G. Krug, Linda L. Dahlberg, James A. Mercy, Anthony Zwi et Rafael Lozano-Ascencio, Organisation mondiale de la Santé. Genève, 2002.

 

Note : toutes les références entourées de parenthèses rondes « ( ) », présentes dans cet article, sont celles listées en fin du rapport « La maltraitance des enfants et le manque de soins de la part des parents ou des tuteurs, Chapitre 3 », cité ci-avant.

9.      Annexe : Ce que dit la loi française en cas de signalement de maltraitance

 

Le principe du secret médical a été inscrit dans le code de déontologie médicale (article 4) mais également en tant que secret professionnel dans le code pénal (article 226-13) en devenant « information à caractère secret ». La révélation de cette information est un délit punissable d’une peine de prison et d’une peine d’amende. Néanmoins, le législateur, afin de protéger notamment les mineurs, a prévu des exceptions pour lesquelles la violation du secret n’est pas punissable. Il en est ainsi de la révélation de « sévices ou privations dont il a eu connaissance et qui ont été infligées à un mineur » (article 226-14). Le médecin ou la personne concourant aux soins, couverte par le secret, peut alors, face à une situation de suspicion de maltraitance, informer « les autorités judiciaires, médicales ou administratives ». Il ne s’agit pas d’une obligation mais bien d’une possibilité offerte au soignant renforcée par l’article 44 du code de déontologie médicale qui précise : « Lorsqu'un médecin discerne qu'une personne auprès de laquelle il est appelé est victime de sévices ou de privations, il doit mettre en œuvre les moyens les plus adéquats pour la protéger en faisant preuve de prudence et de circonspection. S'il s'agit d'un mineur de quinze ans ou d'une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique il doit, sauf circonstances particulières qu'il apprécie en conscience, alerter les autorités judiciaires, médicales ou administratives ». Il n’en demeure pas moins que tout soignant laissant une situation potentielle de maltraitance perdurer risque de se voir poursuivi pour non assistance à personne en péril (article 223-6).

Le signalement sera rédigé sur papier libre et comportera l’identité du médecin, l’identité du patient, un rappel des faits au conditionnel et la description des lésions constatées, le but étant de renseigner le lecteur sur la gravité de la situation afin que les mesures les plus adéquates soient prises.

Deux types de signalements sont alors possibles : le signalement administratif et le signalement judiciaire. Le signalement administratif se fera auprès du Conseil Général. Une action sociale préventive s’exercera alors auprès des familles avec l’accord des personnes détenant l’autorité parentale. Mais lorsque la sécurité, la moralité ou la santé d’un enfant sont en dangers ou si ses conditions d’éducation sont gravement compromises, un signalement judiciaire au Procureur de la République est nécessaire. En effet, la mise en route d’une action répressive et protectrice de l’enfant sera alors très rapide. En cas d’urgence (enfant soustrait au milieu hospitalier par exemple) le signalement judiciaire peut également se faire par téléphone afin de permettre à la force publique d’agir immédiatement, tout en prenant soin de confirmer cet appel par un signalement écrit.

 

ARTICLE 226-13 du Code Pénal

La révélation d'une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende.

 

ARTICLE 226-14 du Code Pénal

L'article 226-13 n'est pas applicable dans les cas où la loi impose ou autorise la révélation du secret. En outre, il n'est pas applicable :

1º A celui qui informe les autorités judiciaires, médicales ou administratives de privations ou de sévices, y compris lorsqu'il s'agit d'atteintes ou mutilations sexuelles, dont il a eu connaissance et qui ont été infligées à un mineur ou à une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique ;

2º Au médecin qui, avec l'accord de la victime, porte à la connaissance du procureur de la République les sévices ou privations qu'il a constatés, sur le plan physique ou psychique, dans l'exercice de sa profession et qui lui permettent de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont été commises. Lorsque la victime est mineure, son accord n'est pas nécessaire ; 3º Aux professionnels de la santé ou de l'action sociale qui informent le préfet et, à Paris, le préfet de police du caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles détiennent une arme ou qu'elles ont manifesté leur intention d'en acquérir une. Le signalement aux autorités compétentes effectué dans les conditions prévues au présent article ne peut faire l'objet d'aucune sanction disciplinaire.

 

ARTICLE 223-6 du Code Pénal

Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.

Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à un personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.

10.  Annexe : Le lien entre céphalées de tension et maltraitances

 

Après plus de 5 ans de discussions avec les malades, au travers de la hot line de l’association, l’auteur de cet article a été très étonné de découvrir un si grande nombre de malades souffrant de céphalées de tension ayant été victimes de maltraitances souvent graves durant leur enfance. Le dernier malade qui l’a contacté, ayant lui-même subi des maltraitances de son père (enfant battu, dévalorisé) et des abus sexuels d’un autre membre de la famille.

 

Souvent, les médecins, qui traitent les céphalées de tension chroniques, passent à côté de cette donnée importante (et de ce phénomène), parce que justement ils ne prennent pas le temps de discuter avec leur patient et aussi à cause du préjugé tenace (prévalent) dans le corps médical, considérant trop souvent le malade souffrant de céphalée de tension chronique, comme un névrosé obsessionnel,  qui se focaliserait excessivement _ comme tout « hypocondriaque », « s’écoutant beaucoup » _, sur le moindre de ses petits « bobos »[55] [56]. Bref, le malade n’est pas écouté et n’est pas pris au sérieux, actuellement, par l’immense majorité du corps médical.

 

Souvent, on ne comprend pas bien quel peut être le lien entre céphalées de tension et maltraitances, particulièrement douloureuse, accablante, « perpétuelles » et les maltraitances que le malade a pu subir dans son enfance (Et les médecins ne comprennent pas, eux-mêmes, ce lien et les causes de sa céphalée).

 

Or en plus dans le domaine des maltraitances, il n’est pas facile de libérer la parole du malade (à cause de préjugés entourant les maltraitances : le malade s’écoute, ne sait pas tourner la page. Bref, il n’y a pas eu mort d’homme[57] [58]etc.).

 

C’est comme pour un viol[59], le grand public ne comprend pas pourquoi une maltraitance, surtout psychique (celle la plus invisible), peut créer autant de dégâts chez l’enfant, puis chez l’adulte qu’il deviendra. Or ces maltraitances, par leur volet sans cesse dévalorisant, contribuent à détruire durablement la confiance et l’image que l’enfant avait en et de lui-même, le faisant devenir anxieux, dépressif, violent, malade …

 

Pour l’aider à libérer sa parole, il faut établir une relation de confiance avec le malade[60].

Car bien décrypter certaines souffrances[61] peut vous aider à les résoudre et à guérir de la céphalée du malade.

 

Souvent, la céphalée de tension est liée à la souffrance psychique non résolue, qui mine sans fin le malade, causée par les maltraitances subies, et surtout liée au fait que ces maltraitances n’ont jamais été prises en compte, reconnues et prises au sérieux _ ni la famille proche (ce qui est le pire), ni par les autorités policières, judiciaires et médicales.

 

Le malade est donc seul à avec sa souffrance, sans aucune personne à qui se confier (même avec les psychologues et prêtres, qui souvent, eux aussi, ne prennent pas au sérieux cette maladie) … «  Il se sent vraiment très seul ».

 

Cette absence de reconnaissance peut alors contribuer à créer une intense (ou immense) frustration, violence intérieure, agressivité et un sentiment d’injustice terrible, chez le malade.

Injustice du fait que ceux qui ont été les bourreaux ne se sont jamais excusés ou reconnus leur participation à la souffrance du malade, étant qu’ils sont dans le déni (parfois même fanatique jusqu’à la folie), qu’ils prospèrent, continuent leurs actions délétères, en toute impunité, ou bien du fait qu’ils sont morts sans jamais avoir été punis. Surtout quand les faits délictueux ont déjà été prescrits par la loi française[62].

 

Le fait de tourner en rond (obsessionnellement ou non) autour de cette souffrance psychique irrésolue, que le malade ne cesse refouler pour ne pas la subir _ tout en cherchant continuellement à la cacher (et à se la cacher) _ ne fait jamais du bien psychiquement, à la longue.

 

En plus le refoulement ne sert, le plus souvent, à rien, la céphalée étant la « soupape de sécurité » ou le signal d’alarme de cette souffrance intérieure, non résolue. La céphalée cherche à signifier, au malade, que sa souffrance psychique est toujours là et qu’elle n’est pas résolue.

 

Le fait d’avoir vécu toute cette maltraitance et le fait de vivre cette céphalée insistante, tenace, douloureuse, est perçue par le malade comme une double ou triple injustice ou peine[63].

L’aspect négatif de tout cela, est que le malade est encore plus fragile ou fragilisé, perd confiance en lui, encore plus, qu’il est plus anxieux, qu’il risque de tombe plus facilement dans des épisodes dépressifs graves, dans un cercle vicieux négatif.

 

Surtout si la céphalée duré plus de 30 ans, ayant gâché irrémédiablement toute une partie de la vie du malade, parfois devenu presque fou à attendre l’aide d’un Dieu  ou de la Providence qui n’est jamais arrivé … Le malade peut alors avoir l’impression que c’est la totalité de sa vie qui est gâchée irrémédiablement à tout jamais. Qu’il est déjà trop tard « que tout est trop tard ».

C’est à cause de tout cela, qu’au niveau de l’association, on enregistre régulièrement des suicides ou des tentatives de suicide.

 

Curieusement, malgré la difficulté pour certain de résister au désir de décompensation ou de passer à l’acte grave[64]  et avec la tentation de sortir des clous sociaux, pour « compenser tout ce qu’ils ont vécu de lourd et de négatif », nous n’avons noté, au sein de l’association, qu’un seul cas de vraie décompensation destructrice[65].

 

Que faire quand on ne pourra jamais obtenir réparation pour tout le mal qu’on vous a fait ?

 

L’auteur répond au malade qu’il faut continuer de s’accrocher, toujours et encore, même si ce n’est jamais facile. 

Il faut toujours se battre toute sa vie.

 

Car souvent l’auteur de maltraitances à votre égard _ votre bourreau _, a cherché à vous démolir et à démontrer que vous ne valiez rien (que vous étiez une « merde », un « incompétent » …) et à vous culpabiliser sans fin.

Et donc, il faut au contraire, montrer que vous valez quelque chose, que vous avez de la valeur, des compétences.

A défaut d’être un héro, il faut accomplir des actes positifs et utiles, pour les autres, qui vous valorisent (mais sans vous donner la grosse tête), comme dans l’action associative, humanitaire etc. Il faire en sorte que vous soyez apprécié et reconnu[66].

 

C’est une des façons de surmonter les handicaps qu’on vous a « collés » sur le dos (ou à vos « basques ») durant toute votre enfance et qui  vous aidera à mieux vous reconstruire (dans un processus que l’on appelle la résilience).

11.  Annexe : un échange de mails sur le thème de la maltraitance psychologique faite aux enfants :

 

Bonjour,

 

Désolé de vous répondre si tard, mais je suis très pris par l’activité associative de mon association (voir ses coordonnées ci-dessous, à la fin de ce mail).

 

Par ma propre connaissance des personne à l’origine des maltraitances sur enfants, je pense que les parents maltraitants sont des personnes extrêmement narcissiques et souvent perverses.

 

Ils exercent leur toute leur « toute puissante », sur tout le monde, y compris sur leur famille, et souvent surtout sur l’enfant qu’ils considèrent le plus faible, qui devient leur bouc-émissaire perpétuel.

Si l’on ne comprend pas leur désir de toute puissance, l’on ne comprend pas alors les raisons des maltraitances qu’ils font subir à leur entourage.

 

Je dirais même que, dans le lot, il y a un bon nombre de psychopathes, totalement incapables d’empathie [ou d’émotions] pour autrui (sauf pour eux-mêmes _ ce sont des gens totalement froids _), n’ayant aucune considération, ni aucun scrupule, pour autrui y compris pour leur enfant _ leur enfant n’étant qu’une chose, un jouet à leur yeux. Ils la « chosifient ». En général, ils instrumentalisent tous les autres (leur famille, leur enfant etc.) à leur unique profit (souvent par la manipulation).

 

Note : Pour qu’au moins un des parents commette des actes de torture et barbarie, sur leur enfant jusqu’à entraîner sa mort _ comme dans le cas de la petite Typhaine (@) ou de la petite Marina ( &) _, il faut quand même que les parents de ces petites filles martyrs soient « perverses ». Le cas des parents de Typhaine était caractéristique de leur volonté de tromper tout le monde, jusqu’au bout. Chez certains, il existe un jeu pervers, celui de vouloir systématiquement tromper tout le monde, y compris leur propre famille. Le problème est que beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu’est la « perversité ». Ils en ont une vision fausse (véhiculée par les films).

 

Mais comme ce sont des gens pervers (ayant souvent parfaitement conscience qu’il agisse mal et qui minimisent toujours la portée de leur acte), ils cachent toujours soigneusement leur vraie nature.

 

En général, ils se créent une « couverture », qui les rend insoupçonnables, aux yeux des autres :

 

1)                  Ils sont en apparence de bons chrétiens : ils vont à l’église, voire participent à des œuvres caritatives (ou  s’ils sont musulmans, ils vont à la mosquée et font la charité, souvent ostensiblement).

2)                  Dans certains cas, ils seront très serviables _ ce sont de vrais boy-scouts ( !) _ ou donneront l’impression d’être constamment attentionnés envers les autres (en apparence, ils sont souvent très sympathiques).

3)                  Ils sont constamment dans la « posture morale », affichant, ostensiblement et/ou d’une façon appuyée, des valeurs morales apparentes, qui emportent l’adhésion.

4)                  Ils savent aussi détourner l’attention [par exemple, en s’affichant toujours, avec une personne scrupuleusement honnête et en la mettant en avant. Ou encore, en convainquant leur entourage qu’une autre personne est un « pervers narcissiques » et le montant contre celle-ci, par exemple, grâce à des arguments « moraux » etc. Ils agissent d’une façon semblable aux politiciens démagogues et populistes].

5)                  Une technique inspirée de la PNL, est d’adopter un comportement « mimétique », avec ceux qu’on veut « tromper ». Si votre interlocuteur est chrétien, vous adopterez des idées chrétiennes. S’il est écologiste, vous serez écologiste. S’il parle de quelqu’un d’une certaine façon, vous abondez dans son sens. S’il a une passion, vous semblerez partager la même passion. Ainsi, le pervers crée une relation d’empathie entre lui et celui qu’il veut tromper. Il lui suffira de lire rapidement tout sur le sujet, afin d’avoir la culture superficielle qui peut faire illusion sur ce sujet. La « personne perverses » est souvent un véritable caméléon.

6)                  Ils donnent toujours des explications au comportement « bizarre » de leur enfant : a) c’est un enfant qui a toujours été difficile ou leur a toujours posé des problèmes, dès le départ, b) il est fragile, c) il est hyper-sensible etc. (en général, ils trouvent toujours réponse à tout pour expliquer la « bizarrerie » de leur enfant).

7)                  Ils donnent l’impression d’être dévoué à leur enfant (dans certains cas, les enfants sont victimes du syndrome de Münchhausen par procuration, les parents se faisant passer pour des héros auprès de leur enfant, alors qu’en fait, ils le maltraitent secrètement). Ou encore, ils affirmeront, en affichant la plus « sincère » conviction, à qui veut l’entendre, qu’ils aiment profondément leur enfant (pourtant, objet de leur maltraitance).

8)                  Le bourreau a tendance à isoler sa victime, par de multiples petits mensonges et manipulations, afin de l’isoler et afin qu’il ne puisse pas trouver de l’aide auprès de proches (il sait tisser sa toile autour de sa victime).

9)                  Ils savent se faire passer pour des « victimes innocentes ». Et pire, ils se font passer pour la « victime » de leur propre souffre-douleur [l’enfant sera perçu comme ingrat, alors que « l’on a fait tant pour lui »].

10)              Les coups psychologiques qu’ils portent à leur victime ont souvent l’apparence de faits anodins [au regard des observateurs extérieurs].

 

En plus, ils essayent et arrivent à convaincre leur entourage que leur « enfant bouc-émissaire » est un enfant infernal, impossible [même si ce sont, en fait, des enfants sages vivant dans la peur viscérale de leurs parents], qui finira mal.

Par la répétition incessante des accusations portées contre leur enfant, le parent pervers convaincra aussi ce dernier, qu’il est le réceptacle « universel » de tous les défauts et tares, comme ceux décrits ci-avant, ou encore, par exemple, qu’il serait un enfant condamné à devenir un « être raté », à l’âge adulte, du fait de ses « tares génétiques » [ce parent lui expliquera, par exemple, qu’il est un « dégénéré génétique »] … et que donc toutes les punitions infligées par ses parents, contre cet enfant, sont toujours légitimes et justifiées.

 

Les processus de maltraitances psychologiques peuvent être extrêmement complexes. C’est pourquoi les « personnes normales » ont du mal à les suivre ou les comprendre.

Il arrive souvent que le pervers  « envoie » régulièrement un message dissimulé, « subliminal », qui ne peut être compris que par son « souffre-douleur » [sans que l’entourage le voit et, pourtant, qui peut être destructeur].

Il se peut que la maltraitance soit commise par plusieurs personnes de la famille_  par le père et le frère, ou par le beau-frère etc. Cela peut devenir très compliqué.

 

Grâce à de multiples mensonges, certains pervers se rendent admirables. Et tout le monde les aiment. Ils savent entretenir l’illusion. Et oser remettre en cause cette belle image, c’est comme commettre un blasphème.

D’autant que certains pervers ont souvent une chance insolente [incroyable] dans la vie. Ils semblent toujours s’en tirer. Ce sont des fins psychologues. Ils ont souvent une grande capacité d’anticipation. Ils semblent toujours avoir des coups et des longueurs d’avance. [ils sont aussi toujours réponse à tout]. Ils donc sont difficiles « à coincer ».

 

Le problème est que l’enfant maltraité a toujours du mal à en parler parce que :

 

1)                  Il y a un facteur qu’on oublie : la tendance naturelle d’un enfant à aimer ses parents _ au moins dans la prime enfance _ (et donc il lui est difficile de dénoncer ceux qu’il aime).

2)                  A cause de cette tendance naturelle, il lui est difficile de croire que ses propres parents, qu’il aime, cherchent à lui nuire. Il pourra même aider à « couvrir » ses propres parents.

3)                  L’enfant n’a souvent pas toujours conscience qu’il est maltraité, surtout quand il est jeune (en particulier, s’il est constamment soumis à des maltraitances uniquement psychologiques).

4)                  En général, il est toujours difficile à la société civile de croire a) qu’il peut exister des parents n’ayant strictement aucun instinct protecteur pour leur enfant et, pire, cherchant à lui nuire sciemment (à cause, justement, de leur désir de toute puissance), b) qu’il puisse exister des êtres aussi trompeur, concernant leur apparence (car certains parents sont souvent des menteurs pathologiques, voire des menteurs jusqu’au-boutistes).

5)                  Il est insupportable, pour l’esprit d’une personne normale, d’imaginer qu’une telle vérité « insoutenable » puisse exister ($).

6)                  Dans le cas des maltraitances psychologiques, les observateur extérieurs ne voient rien, d’autant les blessures de l’âme de l’enfant sont, le plus souvent, invisibles. Mais les séquelles psychologiques chez l’enfant maltraité sont souvent durables, même l’âge adulte (*).

7)                  La famille, hors du cadre intime familial, ou les proches ne voient en général strictement rien. Ils sont totalement aveugles. Donc, l’enfant maltraité n’a souvent aucun espoir de pouvoir bénéficier du soutien ou de la protection de la famille proche.

8)                  La « paresse intellectuelle » ou le conformisme de la majorité des membres de la plupart des familles _ où se pratiquent des cas de maltraitances psychiques _, font qu’ils n’ont pas tendance à y croire. Ce qui donc ne contribue pas à la révélation ou à la découverte de la vérité sur une éventuelle maltraitance cachée commise au sein de la famille. En général, les « gens ordinaires » ne veulent pas croire à de tels faits incroyables. Ils préféreront croire que a) l’enfant a un problème, qu’il est mal dans sa peau, b) qu’il désire se venger de la personne qu’il accuse [pour une raison inconnue], c) qu’il est jaloux de celle-ci, d) qu’il est paranoïaque, et qu’il interprète d’une façon déformée et paranoïaque, des faits anodins commises par se proche (qu’il accuse) [peut-être qu’elle est instrumentalisée par quelqu’un d’autre ( ?)]… Ou bien cette famille se dira, au mieux, que cet enfant est sincère, mais qu’il est fragile, hyper-sensible, qu’il se fait une montagne de pas grand-chose [ou qu’il se met la rate au court bouillon].

9)                  Ces maltraitances sont souvent tellement « incroyables », tellement « tordues », que l’enfant pensera que personne ne pourra le croire (d’ailleurs, à juste raison). Ce qui rend l’enfant encore plus seul et vulnérable, face à son « bourreau ». Arriver à faire comprendre, à sa famille ou à ses proches, qu’il a été soumis systématiquement à des maltraitances psychique sera un véritable parcourt du combattant pour l’enfant.

10)              Il y a souvent aussi, dans les familles, la peur du scandale. On préfère donc qu’il n’y ait pas « scandale », et donc que l’enfant se taise, même si l’enfant doit continuer à souffrir et ne pas pouvoir s’en sortir. L’enfant peut aussi avoir, lui aussi, la peur de ce scandale, s’il révèle le « pot aux rose ».

11)              Les journaux ne parlent jamais des maltraitances psychologiques (qui elles sont invisibles et non spectaculaires) et préfèrent parler des cas spectaculaires de maltraitances avec tortures et actes de barbaries. La littérature spécialisée, sur les maltraitances aux enfants, parle, en général, bien plus des maltraitances physiques ou des agressions sexuelles, commises aux seins des familles, que des  maltraitances psychologiques pures. Le monde entier est très peu au courant de l’existence de ce phénomène (¤).

12)              Il est plus facile, pour la famille, de croire aux argument du pervers d’autant, que ce dernier sait se défendre, face à d’éventuelles accusations et il sait alors adroitement se faire passer pour une « victime » de celui qui l’accuse, l’accusant adroitement de vouloir se venger de lui [pour une raison « inconnue » qu’il ne « comprend » pas], d’être jaloux de lui [à cause de sa fortune, de son statut social etc.], d’être un malade mental (un schizophrène, un paranoïaque ou bien qui serait tombé sous l’influence d’une secte qui le « monterait » contre lui).

13)              Pour la famille, si l’enfant qui a subi de telles maltraitances, c’est que certainement, il a des choses à se reprocher (il ne peut pas en être autrement ( !)). On connait la phrase du philosophe anglais Francis Bacon «  Calomniez, Calomniez, il en restera toujours quelque chose ». Ou bien « il n’y a pas de fumée sans feu ».

14)              Des personnes qui ont des croyances religieuses ont du mal à croire qu’une personne vertueuse, droite moralement [ou un enfant gentil et sage]  puisse subir des maltraitances répétés, « injustifiées » (#).

15)              « Si l’enfant a été maltraité, durant toute son enfance (voire une partie de sa vie), alors il est devenu perturbé. Peut-être qu’il désire se venger maintenant à l’âge adulte. Et donc « on doit se « méfier » de cet individu qui a subi des maltraitances » [par exemple, certains tueurs en série ont été des enfants maltraités. Note : cela ne peut pas dire que tous les enfants maltraités tourneront mal ou deviendront des délinquants [ou des cas psychiatriques]. Heureusement !].

16)              « Les faits de maltraitance sont passés il y a si longtemps. Donc, il aurait du tourner la page. Les processus de résilience aurait être mises à l’œuvre depuis le temps. S’il continue d’en parler, c’est qu’il est trop fragile, trop hyper-sensible » (sauf qu’on ne peut pas tourner la page, quand la maltraitance, commise par votre « persécuteur », se poursuit à plus de 50 ans).

17)              La théorie de la dissonance cognitive et de l’engagement indiquent que quand des gens ont été longtemps « enlisés »dans l’erreur [ou l’aveuglement], il y a toujours une difficulté, chez eux, après coup, à reconnaître le fait qu’ils ont été aveugles ou « instrumentalisés » et auraient participé, involontairement, à une « entreprise négative » contre autrui.

18)              Ou encore le fait, d’en être enfin conscience, peut conduire les témoins aveugles à se culpabiliser, à en avoir honte. Et finalement, le fait ne pas s’avouer qu’ils se culpabilisent envers la personne qui a été maltraitée durant son enfance et qu’ils n’ont pas cru, est plus simple à leur yeux (°°).

19)              Par l’atmosphère de menaces voilées permanentes et de peur entretenue au sein de la famille, les maltraitances psychiques peuvent avoir de fortes conséquences sur le psychisme de l’enfant. Chaque fois que l’enfant essaye de parler de ses maltraitances, il est pris par une peur ou une angoisse terrible (ou de céphalées) qui l’empêche d’en parler (l’enfant est « aliéné » par un conditionnement, programmé par le pervers, l’empêchant d’être crédible, quand il veut s’exprimer).

20)              Enfin, c’est souvent à l’enfant [qui à l’origine n’a pas le bagage intellectuel pour entreprendre cette démarche] d’apporter la preuve de sa maltraitance [ce qui ne facilite pas la tâche de recherche de la vérité, est qu’il existe des cas d’enfants menteurs inventant des maltraitances imaginaires].

 

Note : le syndrome de Münchhausen par procuration paraissait tellement incroyable, que les psychiatres français n’avaient jamais voulu y croire pendant plus de 15 ans, alors qu’il était pourtant prouvé par des vidéos prises par des caméras dans des hôpitaux aux USA _ en particulier dans un hôpital à Chicago (je crois en 1977. Je crois que ce syndrome n’a été reconnu en France que dans les années 1997 (je crois)) (£).

 

Alors, comment expliquer, à son entourage, par exemple :

1)                  Que, par de la maltraitance psychique, une personne a conduit au suicide un membre de la famille (perçue, il est vrai, par sa famille, comme fragile) ?

2)                  Qu’une personne a manifesté une vraie volonté de nuire, constante durant des années, contre sa victime, par une succession de mensonges très élaborés, surtout incroyables, jusqu’à faire douter de la raison de sa victime _ grâce à l’assénement répété d’une accusation mensongère grave, durant 8 mois, portée à son encontre _ ,  jusqu’à le conduire quasiment au suicide sa victime ?

3)                  Qu’il n’en restera pas là ? (qu’il va récidiver. Et il n’y a aucune raison qu’il s’arrête).

4)                  Qu’une personne perverses, peut être en même temps très rationnelle [dans ses actes] et en même temps folle [dans ses buts] ?

 

Et comment rester crédible, en soutenant ce genre d’affirmation ? [auprès de sa famille, …].

Comment ne pas apparaître comme un « parano » ou animé par un désir de vengeance contre la personne qu’elle accuse ?

 

Comment guérir de sa souffrance psychique ? Doit-on en parler ?

 

Certaines maltraitances psychiques graves de l’enfance génèrent beaucoup de troubles psychosomatiques à l’âge adultes _ céphalées de tension chroniques, colopathies, angoisses etc.

Pour aider à la reconstruction, à la mise en place des processus de « résilience », la science psychothérapique affirme que la parole _ le fait d’en parler _ aide, libère la personne qui souffre.

Et il est vrai que cette affirmation est vérifiée.

Mais avec certains psychologues, on ne rencontre pas toujours l’écoute compatissante à laquelle la personne souffrante s’attend.

Donc, il faut choisir son psychothérapeute avec soin.

 

Je crois que surtout ce qui est aide le malade, ce n’est pas uniquement d’en parler, mais surtout d’être cru, enfin, de bénéficier d’une écoute compatissante et d’une vraie compréhension de sa souffrance auprès d’un praticien ou d’un proche [si possible auprès d’un vrai ami qui sera votre confident].

 

Note : J’ai connu le cas d’une personne perverse qui réussi à retrouver le psychologue de sa victime, afin de pouvoir la décrédibiliser aussi auprès de son psychologue (et afin de l’isoler encore plus).

Mais c’est un cas extrême. En espérant, que cela ne vous arrivera jamais. En tout cas, tout cela vous incite à être prudent (d’autant, que je si vous portez des accusations contre celui qui vous a maltraité, il ne restera pas de son côté à rien faire).

 

Note2 : J’ai connue deux amies _ Geneviève (démolie psychiquement par son compagnon) et Christine (harcelée moralement au travail) _ ayant subi de fortes maltraitances psychiques, qui par orgueil ou par peur de ne pas être crédible, ont tout gardé pour elle [de leur souffrance]. Elles n’ont pas voulu en parler [moi y compris]. Elles sont tombées dans une grave dépression, puis ont été atteinte d’un cancer. Elles en sont mortes. Je n’ai pu que les accompagner (les soutenir), durant leurs soins palliatifs.

Une personne de ma famille, qui m’était très proche, a été aussi dans ce cas [elle en est morte aussi].

 

ð     ces derniers cas m’ont vraiment convaincu qu’il faut parler des maltraitances psychiques qu’on a subi (ne serait que pour ne pas tomber dans la dépression ou pour ne pas devenir un « borderline »).

 

Mon message : Il ne faut surtout pas garder tout cela pour soi.

 

Note : Certains médecins _ surtout les psychiatres et neurologues _ des centres antidouleurs n’envisagent ou ne perçoivent pas assez la dimension psychique de certaines douleurs (psychosomatiques …). De toute façon, il n’ont que peu de temps à consacrer aux malades (au maximum 9 mm). Ce n’est donc pas auprès d’eux que l’on pourra parler de sa souffrance psychique (ou se confier).

 

Peut-on en parler à sa famille ?

 

La famille, les amis bien intentionnés conseilleront de ne pas révéler [même à l’âge adulte] les maltraitances subies [durant l’enfance], en vous prodiguant des conseils du genre « le silence est d’or », « tu ne devrais pas parler de ta famille, de ton père, de ton frère, dans certains de tes écrits … cela va t’attirer des ennuis » …

 

L'ami (lui-même ayant subi une enfance peu protectrice) écrivait à un de ses amis _ ayant été maltraité durant son enfance _ : « je ne parle et ne parlerai jamais avec mes beaux frères ou belles sœurs de leur épouse ou époux respectifs... Un couple est un couple : il ne faut jamais, à mon sens, interférer [dans ce couple] _ quelques soit nos convictions sur leurs illusions et leur aveuglement... Ce ne sont pas de confidents... Et cela peut te choquer, mais je pense que je peux dire que je n'ai pas de confident dans ma famille et peut être que je n’en ai jamais eu... Chez moi c'est dangereux... ça ne contribue pas à la concorde... Je ne sais pas ce qu'ils se disent entre eux, [mais] tout ce que je dis est mésinterprété... A mon sens, famille ne veut pas dire ni amicalité, ni confident ».

Il rajoutait encore pour son ami [en arrêt de travail depuis 1 mois] : "tu es chez toi, que tu travailles à ton rythme, sans la compagnie de tes collègues alentours... Bref ton esprit n'est pas autant [concentré sur des activités qui détourne ton attention] qu'au travail _ qui te détourne de certaines obsessions. Dans mon cas, elles sont plus fortes quand je suis seul, sans le stress du travail, dans mon environnement intime quotidien, chez moi... Davantage de choses me font alors penser à ma famille. Et le fait d’y penser génère mes maux ...". (%).

 

Une autre personne lui écrivait encore : « J'ai servi de bouc émissaire à pas mal de gens [à ma famille], jusqu’au jour où j'ai piqué une colère monstre, les vitres en tremblaient. D'où je la sortais? Mais en tout cas, ça a cédé. Marre qu'on m'accuse de tout. Ca a débordé. Vous le dites,  mais autrement, quelque part, il [votre persécuteur] ne sent pas assez de hargnes et de déterminations de votre part. Je ne devrais peut être pas réagir comme ça, mais je fais une telle identification .Vous êtes trop respectueux, lui ne vous respecte pas. Mais une colère monstre, ça ne se simule pas, elle vient de très loin. Amitiés ».

 

Note : Il n’est pas sûr que le fait de « péter les plombs » émeuvent  celui qui vous persécute. Sans que cela le démonte, il peut, au contraire, continuer calmement son entreprise patiente de destruction psychique. S’il vous accuse régulièrement de maladie mentale ou d’être un « borderline », vous risquez peut-être aussi de tomber dans le piège qu’il vous a tendu [qui vous fera passer pour malade mental].

Il ne faut jamais oublier aussi aussi que votre persécuteur peut pousser la perversion jusqu’à vous faire un procès pour diffamation. Tout est envisageable, tout est possible.

 

Personnellement, je suis partisan d’être prudent surtout avec la famille.

De mon côté, j’ai attendu 57 ans avant d’en parler (et en encore parce que cela a été trop loin et que cela devenait extrêmement destructeur [pour moi]).

Or ce n’est d’autant pas facile que j’avais conscience d’avoir été régulièrement décrédibilisé auprès de ma famille, depuis très longtemps (d’ailleurs, sans d’ailleurs que je le sache, pendant longtemps. Et j’en ai vraiment pris conscience qu’à plus de 55 ans. Note : On ne se rend jamais suffisamment compte à quel point l’on peut être très naïf, dans la vie).

 

En plus, si l’on en parle trop souvent, on risque d’ennuyer, de devenir pénible auprès de ses proches (tout comme quand on parle trop souvent de ses maux de tête auprès sa famille).

On risque d’obtenir l’effet inverse de celui attendu et de paraître, au contraire, malade, parano ou obsédé par des « petits faits sans importance ».

 

Mais il est vrai que quand on souffre trop, quand cela va trop loin (par exemple, quand votre persécuteur veut vous faire passer pour fou, auprès de votre famille et de vos proches (ou pire auprès de votre psychologue, en la contactant directement, sans que vous l’avez voulu et sans que vous soyez au courant)), ou pire vous faire croire que vous avez perdu la raison, que c’est vous qui êtes fou), vous avez envie d’en parler autour de vous y compris à votre famille. Or c’est là que vous risquez de manquer de prudence.

 

Rien n’est facile dans ce domaine. « On marche toujours sur des œufs ».

Cela peut être un long combat (souvent à fleuret moucheté).

Si vous êtes l’objet de maltraitances psychiques, non pas d’une mais de deux (ou de plusieurs) personnes (qu’elles œuvrent d’une façon concertée ou non), cela rendra les choses encore plus difficiles et délicates.

 

Il faut avoir le courage d’en parler, mais avec la plus grande prudence.

Eventuellement, consignez sur le papier votre témoignage et faites le relire par un ami sûr en qui vous avez toute confiance (µ).

 

Comme je vous l’ai dit pour le processus « résilience » (et le soulagement de ses souffrances psychiques), il est important de trouver, autour de vous, une personne qui vous croit et vous soutient.

 

Je n’exprime ici que mon avis personnel sur les parents maltraitants et sur les souffrances psychiques causées par les maltraitances psychologiques.

 

Bonne chance  et bon courage.

 

Cordialement,

 

Benjamin LISAN

Président de l’Association Papillons en cage

Tél.: 06.16.55.09.84

Association Papillons en cage (+) : http://www.cephaleesdetension.co.nr 

 (+) Association Française de Soutien aux Personnes Souffrant de Céphalées de Tension Chroniques.

 

(°)  Exemple de cas de maltraitances à enfants avec actes de torture et barbarie :

(@) a) http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20130122.OBS6243/la-mere-de-typhaine-a-t-elle-consciemment-voulu-la-tuer.html

(&) b) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/06/15/01016-20120615ARTFIG00585-les-details-de-la-maltraitance-de-la-petite-marina-emeuvent.php

c)      http://www.au-troisieme-oeil.com/index.php?page=actu&type=skr&news=29497

 

(*) Dans mon association, il existe plusieurs cas de personne, ayant subi des maltraitances psychologiques graves, qui souffrent maintenant de céphalées de tension chroniques invalidantes ad vitam aeternam.

 

($) Au 19° siècle, personne n’aurait imaginé que surgiraient au 20°  siècle des personnes comme Hitler (causant 40 M de morts) et Staline (causant entre 6 et 15 M de morts). Et pourtant, ils ont bien existé.

 

(¤) Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais découvert un livre uniquement consacré aux maltraitances psychologiques. J’ai cherché sur le site d’AMAZON _ le site ayant le catalogue de livres du monde, le plus complet _, avec ces deux critères de recherche « psychological abuse » et « maltraitance psychologique » ou « maltraitance psychique » :

En Français, j’ai trouvé 2 références (mais je crains que ces livres ne parlent que des maltraitances physiques (tortures, actes de barbaries …) ou des abus sexuels, que des  maltraitances psychologiques pures, faites aux enfants :

·                    C'est pour ton bien : Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant, Alice Miller, 1998.

·                    Maltraitances : Enfants en souffrance, Pierre Lassus, 2001.

·                    [ Maltraitance Psychologique et Resilience Approche Psychosociale et Biographique, Michelle Van Hooland, 2011 ].

·                    [ Psychocriminologie: Violence, Non-Violence, Violences Urbaines, Violence F Minine, Maltraitance, Homicide, Violence Psychologique, Coll., Ed. Livres Groupe, 2010].

Et en Anglais, j’ai juste trouvé cette référence : « Intimate Violence: Attacks upon Psychic Interiority, Joseph Scalia, 2002. » mais elle ne semble pas concerner spécifiquement les maltraitances psychologiques faites aux enfants.

 

(#)  Mais contrairement à ce que croient les croyants, il y a rarement un « Dieu juste et bon » aux commandes de « l’avion » de l’enfant maltraité. Il n’y a pas « d’ange gardien » pour protéger l’enfant maltraité psychiquement.

 

)http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_M%C3%BCnchhausen_par_procuration

http://w3.fmed.ulaval.ca/pediatrie/fileadmin/docs/serveur_pediatrie/Etudiants/Notes_de_cours/Munchausen.pdf  (Université de Laval, Quebec).

http://www.sfmu.org/urgences2007/donnees/pdf/37_heuzey.pdf

Les enquêtes impossibles - Le syndrome de Münchausen par procuration "Les KIBALO", www.youtube.com/watch?v=Miy5n2hp6ys

 Anne-Catherine Pernot-Masson, « Psychothérapie d'une maman trop attentionnée : un syndrome de Münchhausen par procuration », La psychiatrie de l'enfant 1/2004 (Volume 47), p. 59-101. [lire en ligne].

Caroline Éliacheff, « Le syndrome de Münchausen par procuration psychique », Figures de la psychanalyse 2/2005 (no 12), p. 149-164. [lire en ligne].

 

(%) Cette personne qui avait été mise en cause par sa belle-sœur, à cause d’un mensonge de son frère, essayait de prouver à sa belle-sœur que son frère avait menti.

 

(°°) Cette réaction est-elle liée à un blocage psychique ou à une certaine forme de lâcheté ?

 

(++)  La honte ressentie avait été justement générée par celui qui le maltraitait et qui ne cessait de le culpabiliser et de le menacer … cela afin qu’il ne parle jamais. Et cette culpabilisation, il l’a encore.

 

(µ)  Note : Un ami qui souffre de céphalée  de tension chronique depuis 50 ans (depuis la période de maltraitance psychique qui a débuté dans son cas vers l’âge de 16 ans), m’a envoyé son témoignage (qu’il a rédigé à l’âge de 68 ans).   Ce témoignage est édifiant. Il décrit des faits tellement incroyables. Et je comprends, après sa lecture, qu’il puisse peiner à être crédible auprès de sa famille, s’il lui en parle (en plus, ces faits provoquant la honte se sont passés, il y a si longtemps (++)). Seul peut-être sa une autre membre de la famille et un psychanalyste sont au courant. Il n’a jamais communiqué ce texte à qui que soit.

Par le fait que sa famille n’ait jamais été au courant, il n’est pas sûr que la rédaction de ce texte ait eu l’effet libérateur escompté pour cette personne.

 

De : vero
Envoyé : jeudi 31 janvier 2013 18:01
À : benjamin.lisan @ free.fr
Objet : Merci pour votre article en ligne sur les maltraitances psychologiques faites aux enfants

 

Bonjour,

Rarement une lecture a eu autant d'écho dans le ressenti profond que la vérité cherchait à être dite,

merci à vous d'avoir fait tant d'efforts pour décrire de l'intérieur avec les mots justes,

de chercher à comprendre d'où vient tout ce mal et ce que l'on peut en faire une fois qu'on l'a subi.

 

Grâce à votre texte, j'ai découvert le syndrome de Münchhausen, et d'autres articles de chercheurs.

Votre texte et les leurs me permirent une très grande avancée !

 

Cependant, il me semble invraisemblable de laisser les victimes sans réponse claire sur les causes d'origine de la maltraitance,

cette calamité transmise de parent à enfant. Ne pas trouver la cause revient un peu à supposer guérir un malade en traitant les symptômes

et non la cause d'une maladie, l'agent pathogène identifié, contre lequel on peut vraiment lutter.

D'où vient cette volonté de nuire ? Pourquoi le parent maltraitant s'autorise à agir ainsi ?

Dans l'ensemble cela reste encore incompréhensible.

Et pourtant, il me semble que là se trouve une clé pour dénouer et apaiser les tensions persistantes de nos vies cabossées.

 

Enfin, et comme vous le dites continuons à nous battre !

Merci infiniment de votre exemple et de toutes vos lumières,

V.

 

 

Contenu

1.      Introduction. 1

2.      Définitions internationales et nationales de la maltraitance de l’enfant. 1

3.      Description des sévices ou maltraitances infligés aux enfants. 2

1.1.       Maltraitances physiques. 2

1.2.       Maltraitances sexuelles. 3

1.3.       Maltraitances psychologiques. 3

1.4.       La négligence (le défaut de soin …). 9

4.      Le profil des personnes maltraitantes. 10

5.      Conséquences des maltraitances. 11

6.      La prévention. 12

7.      La solution après-coup. 13

8.      Bibliographie. 13

9.      Annexe : Ce que dit la loi française en cas de signalement de maltraitance. 13

10.         Annexe : Le lien entre céphalées de tension et maltraitances. 15

11.         Annexe : un échange de mails sur le thème de la maltraitance psychologique faite aux enfants : 17

 



[1] Surtout quand elle débouche sur la mort d’un enfant.

[2] Le syndrome de Münchhausen par procuration1 – parfois appelé syndrome de Meadow – est une forme grave de sévices à enfant au cours de laquelle l'adulte qui a en charge l'enfant provoque de manière délibérée chez lui des problèmes de santé sérieux et répétés avant de le conduire auprès d'un médecin (forme de pathomimie par procuration).

[3] « Un anglais, David Southall, dans les années 1990, a placé des caméras video dans les chambres d’hôpital. On a vu ainsi en direct aux télévisions anglaise et américaine des mères étouffer leurs bébés, couper le tube à oxygène ou enfoncer leur doigt dans la gorge de l’enfant, puis demander de l’aide pour les réanimer ». Source : Le syndrome de Münchausen par procuration psychique, Caroline Eliacheff, érès | Figures de la psychanalyse, 2005/2 - no 12, pages 149 à 164, http://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2005-2-page-149.htm

[4] Dans une étude américaine, la surveillance vidéo a permis la confirmation du diagnostic dans 56% des cas prouvés. Source : Hal DE et al. Evaluation of covert video surveillance in the diagnosis of Munchausen syndrom by proxy: lessons from 41 cases. Pediatrics 2000; 105: 1305-1312.

[5] Quand la réalité dépasse la fiction : le syndrome de Münchhausen par procuration, Pr Jean Labbé, Département de pédiatrie, Université de Laval, Québec. http://w3.fmed.ulaval.ca/pediatrie/fileadmin/docs/serveur_pediatrie/Etudiants/Notes_de_cours/Munchausen.pdf

[6] En France, il n'existe pas de consensus sur la réalité de ce syndrome et bon nombre de pédiatres et de psychiatres ne peuvent imaginer (à tort ou à raison) des parents infligeant de telles souffrances à leur enfant et refusent d'admettre avoir été ainsi mystifiés. La vidéo surveillance, autorisée aux États-Unis, et qui reste le moyen diagnostic le plus rapide, est contraire au droit français, qui demande de prévenir les parents de l'existence du matériel de surveillance. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_M%C3%BCnchhausen_par_procuration

[7] L’ENFANT MALTRAITE : ASPECTS CLINIQUES, PSYCHOLOGIQUES ET MEDICO-LEGAUX (Item 37), Pr. François BECMEUR1, Pr. Anne DANION-GRILLIAT, Pr Jean MESSER, Pr Bertrand LUDES, Dr. Jean-Sébastien RAUL, Faculté de Médecine de Strasbourg - MODULE 3 b - MATURATION ET VULNERABILITE - année 2006/2007.

[8] Rapport : consultation sur la prévention de la maltraitance de l’enfant, OMS, Genève, 29-31 mars 1999. Genève, Organisation mondiale de la Santé, Changements sociaux et santé mentale, Prévention de la violence et des traumatismes, 1999 (document non publié WHO/HSC/PVI/99.1).

[9] La maltraitance des enfants et le manque de soins de la part des parents ou des tuteurs, Chapitre 3 du Rapport mondial sur la violence et la santé. OMS, Genève. 2002.

[10] Que nous décrirons plus loin.

[11] Cela peut aller jusqu'au cas de Joseph Fritzl, un Autrichien, qui avait maintenu sa fille, Elisabeth, prisonnière et avait abusé d'elle pendant 24 ans (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Fritzl).

[12] Voire cherchera à développer une hypersexualité précoce, une addiction au sexe chez l’enfant, qui est leur victime, ce que d’autre appellerait  « un besoin pervers de chercher à « corrompre » moralement l’enfant ».

[13] Avec la menace que si toutes ces sévices sexuels sont révélés au grand public, que la réputation de l’enfant victime soit salie à tout jamais, auprès de sa famille, ses amis … et aussi que la réputation et « l’honneur » de toute la famille soit elle aussi « salie », par contrecoup. Une menace particulièrement redoutable, qui condamne le plus souvent, durablement, l’enfant au silence.

[14] Par lâcheté, par peur du scandale et par crainte de la perte de la réputation et « l’honneur » de la famille.

[15] A l’inverse des maltraitances physiques.

[16] Mais ces violences sont le plus souvent très dissimulées et/ou de nature psychologique (donc peu visibles).

[17] Ce sont le plus souvent des « biais de raisonnements » (des sophismes, des raisonnements pervers ou spécieux voire délirants …), en apparence logiques et rationnels, parfois déroutants, que, pour un esprit censé, est souvent difficile à démonter pour en démontrer leur fausseté. Cela peut être les arguments d’une doctrine raciste et raciale, des raisonnements historico-philosophiques, comme « les fautes passés d’un peuple légitimant leur sort actuel » (les peuples ont le sort qu’ils méritent), comme le fait que tous les porteurs d’un nez busqués ou de poils dans les oreilles ou le nez seraient des « dégénérés »  etc.

[18] Leur victime sera,  à leur yeux, une personne schizophrène, border line, fragile, paranoïaque, hypocondriaque, dépressive … ou qui mérite ce qu’elle a subi ou va subir (du fait de sa « naïveté », de sa « faiblesse » ou de ses mauvaises qualités intrinsèques …).

[19] Son narcissisme peut l’aveugler à point tel qu’il peut lui faire croire qu’il a le droit de vie ou de mort, ou de représailles illimitées, contre son propre enfant ou sa propre famille.

[20] On peut se demander ce qui peut conduire certaines personnes à être « habituées » par un telle narcissisme, est-il liée à des maltraitances de l’enfance, à un manque d’amour ou d’affection parentale, à une blessure narcissique mal refermée, non guérie, à une maladie mentale (forme de schizophrénie paranoïaque ou mégalomaniaque) ? Mais souvent la réalité est plus prosaïque, voire décevante. Souvent, il aura été un enfant trop gâté, à qui l’on ne refusait rien, trop adulé (comme un petit Dieu). Et on ne lui trouvera moins de circonstances atténuantes que l’on espérait pour lui.

[21] Par exemple, jusqu’à ce que le bourreau sente que sa propre main lui fait mal.

[22] Et s’il le faut, jusqu’à frapper sa tête frénétiquement, contre un mur ou un radiateur.

[23] La légende des « gaffes » est souvent entretenue par l’évocation de faits imaginaires ou déformés intentionnellement par le bourreau ou les rapporteurs naïfs de propos du bourreau.

[24] Source : forum «  Les phrases les plus blessantes de nos mères... » sur psychologies.com,  http://forum.psychologies.com/psychologiescom/Tout-sur-nos-parents/phrases-blessantes-meres-sujet_632_5.htm

[25] Ou « tu possèdes le gène de ton grand-père [sous-entendu lui-même un « dégénéré » ». Note : ce père maltraitant croit en doctrine de la génétique raciale et de l’eugénisme.

[26] S’il désire faire telle études, on lui proposera d’autres idées ; s’il s’acharne à poursuivre les études auxquelles il aspire, on lui coupera alors les vivres.

[27] A cause de sa « maladresse innée, congénitale, irrécupérable » …

[28] une personne ayant souvent un rôle dominant dans la famille.

[29] Il sera sans cesse « enfermé » dans un déni de justice (à vie).

[30] Sans jamais pouvoir arriver à en comprendre la raison et sans que ne lui donne jamais la raison.

[31] http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Schutz

[32] Taizé: non-lieu psychiatrique pour la meurtrière présumée de Frère Roger (AFP) – 14 déc. 2007, http://afp.google.com/article/ALeqM5iPwbPb7igYdd45aHqW2Pwt0tANug . Selon son avocat, « Elle a commencé par dénoncer un prétendu complot franc-maçon puis de parler de pédophilie de la part de certains prêtres avant - et c'est la dernière version - de dire et redire que l'IRA, l'armée républicaine irlandaise, était à l'origine de l'assassinat, reconnaissant avoir tenu le couteau mais n'avoir jamais porté, elle, le coup mortel sur Frère Roger ».

[33] Comme il le faisait, d’ailleurs, avec tout le monde y compris avec les grands malades mentaux, depuis la création de la communauté vers 1949.

[34] Pour assurer sa protection physique.

[35] Comme il le faisait avec tous les personnes désespérées ou déséquilibrées qu’il recevait, au risque de se répéter.

[36] On peut supposer que c’est le même raisonnement et les mêmes motivations qui ont animés le tueur de masse de Nanterre, Richard Durn, qui s’est senti abandonné de tous les services administratifs d’aides médico-psycho-sociaux.

[37] Prophétie auto-réalisatrice : Prophétie ou prédiction modifiant les comportements de telle sorte qu'ils font advenir ce que celle-ci annonce. Source : Wiktionnary, http://fr.wiktionary.org/wiki/proph%C3%A9tie_autor%C3%A9alisatrice . Ce que je veux dire est que le pervers mettra tout en œuvre pour sa « prophétie » se réalise (et souvent, son opiniâtreté paye).

[38] Tout en ayant conscience, dans un petit coin de leur esprit, qu’ils ont joué un jeu dangereux, ayant déclenché une réaction spectaculaire, dont ils seront eux-mêmes impressionnés.

[39] Ici, nous abordons le concept d’un « syndrome de Münchhausen par procuration », aussi étendu aux maltraitances psychologiques, non uniquement limité aux maltraitances physiques,. Le but de ces maltraitances psychologiques étant de rendre malade mental son propre enfant, afin de pouvoir se faire passer pour une personne admirable, victime du sort et de la maladie mentale de son enfant. Une forme de maladie ou syndrome difficile à croire tellement il est hors norme.

[40] Tout en cachant soigneusement que ce frère ou cette sœur maltraitance adorent mettre sans cesse en porte à faux leur frère ou sœur victime, même au risque, à la longue, de le faire tomber dans une grave dépression. C’est dans cette maladie perverse que réside le « syndrome de Münchhausen par procuration » psychologique que nous décrivons ici.

[41] Et tout cela, sans jamais que ce dernier ne sache (tout cela se faisant dans son dos).

[42] Ils l’aiment comme ils aiment leur « toutou », comme le maître d’une plantation aime son esclave.

[43] De toute sa vie, il n’a jamais versé un seul centime pour qu’il s’en sorte psychologiquement (ne sera qu’une aide pour avoir un logement rangé et décent).

[44] S’il l’embauche professionnellement, cela sera pour mieux le faire couler, en lui reprochant sans cesse tout, y compris son « incompétence », jusqu’à le licencier et à le rabaisser plus bas que terre, tout en jouant après au chevalier blanc qui ne lui veut que tu bien (puisqu’il veut lui faire un grand cadeau, mais qui n’est pas désintéressé puisqu’il exigera indirectement la restitution intégrale ou « morale » de ce cadeau après, sur le prétexte d’une faute morale alléguée).

[45] Un acte parfaitement généreux et désintéressé lui sera impossible, étant enfermé dans un constant comportement pervers.

[46] Qu’il tient devant tout le monde.

[47] Le syndrome de Diogène est une catégorie diagnostique hétérogène concernant des patients négligés, en état d’incurie, généralement âgés, dont la symptomatologie dominante consiste à amasser et à entasser des objets inutiles, parfois même des déchets. Source : Le syndrome de Diogène: un phénomène d’accumulation des déchets du point de vue psychiatrique Le besoin obsessionnel et compulsif d’accumuler et de thésauriser, comme trouble du comportement envahissant, Thomas Knecht, Psychiatrische Klinik, Münsterlingen, http://www.medicalforum.ch/pdf/pdf_f/2007/2007-41/2007-41-156.PDF

[48] Un certain nombre de « sans domiciles fixe » sont des jeunes ayant été expulsés prématurément de leur domicile familial à leur majorité légale.

[49] Car nous savons depuis les études d’Elisabeth Badinter, que la fibre maternelle n’est pas toujours innée (cf. Le Conflit : La Femme et la mère, 2010, L'Amour en plus, 2001.)/

[50] Les troubles psychosomatiques peuvent être des ulcères de l’estomac, des dermites ou eczémas, des lombalgies ou des céphalées de tension chroniques très invalidantes, des problèmes cardio-vasculaires, des colopathies etc.

[51] La décompensation psychique : Si la personne bascule dans un effondrement de ce qui lui permettait de compenser (refoulement, soutien social, etc.) alors l'apparition d'un symptôme spectaculaire (passage à l'acte, aggravation brutale ...) sera appelée décompensation psychique. Source : http://www.relation-aide.com/articles/description.php?id=176&cat=29

[52] Qui leur fait prendre conscience de leurs droits, devoir et obligations légales.

[53] Sauf si bien sûr si après les entretiens, l’opinion de ce psychologue est faite sur la probabilité que l’enfant qui est venu le consulter est certainement victime de maltraitances physiques, psychiques, sexuelles ou de défaut de soin. Mais si un signalement ou une dénonciation doit être entreprise auprès des autorités compétentes (police, justice),  il est préférable, si possible, que cela soit fait avec l’accord de l’enfant, à qui l’on lui aurait expliqué la nécessité et la raison de cette démarche de dépôt de plainte.

[54] Mais ce qui n’est pas facile à prouver, dans le cas des maltraitances psychologiques (parce qu’on ne peut légalement introduire dans le domicile d’une famille maltraitante une caméra espion).

[55] Ici sa céphalée de tension chronique étant perçue par le médecin comme un petit « bobo » ( !).

[56] Et ce préjugé est lié,  lui-même, au fait que souvent l’investigation médicale ne voit rien, ni grâce à l’imagerie médicale, ni par un autre système d’exploration médicale. Et donc les médecins en conclut trop rapidement que sa douleur « n’est que dans sa tête ».

[57] Et le malade connaissant ces préjugés, ayant peur du regard social, ne voulant pas passer pour un hypocondriaque, n’en parle alors pas, en se confie pas (et reste enfermé dans sa douleur psychique) …

[58] En plus, il arrive que chez certains malades ayant subi des maltraitances tellement graves, que se produit chez eux un phénomène de dissociation ou de clivage. Il ne se sente pas avoir été maltraité, ne se sentent pas concerné par le problème, comme s’il était étranger ou extérieur au problème. En fait, c’est un mécanisme de défense face à une réalité si douloureuse, qu’elle est insoutenable et / ou insupportable pour le malade. Il faut alors de longs échanges, pour que la parole du malade puisse se libérer et qu’il puisse aborder de face de telles choses si douloureuses  (si difficile à aborder et à « prendre avec recul »), sans avoir l’impression d’être démoli.

[59] Qui contribue à détruire, chez la victime la confiance qu’elle avait en elle (par le fait d’avoir transformée instantanément en « chose »).

[60] L’auteur a le souvenir que lors de l’établissement d’une relation de confiance avec un neurologue de l’hôpital Beaujon à Clichy, ses céphalées diminuaient à chaque fois, qu’il se rendait à sa consultation. Mais ensuite, l’auteur a fait l’erreur de vouloir rencontrer le psychiatre du service antidouleur de cet hôpital. Et avec ce dernier, la relation de confiance n’a pas pu s’établir, d’autant qu’à cause de ses préjugés, il a traité l’auteur immédiatement dès la première consultation, comme un névrosé obsessionnel (il a agit d’ailleurs, lors de cette unique consultation avec lui, comme un « prophète auto-réalisateur »). Pire, il a été dire à ce neurologue que j’étais un névrosé obsessionnel (sur mes céphalées) et la relation de confiance avec ce neurologue a été détruit et mes céphalées sont réapparues durablement.

[61] Le fait d’avoir trahi par une personne en qui vous aviez confiance, d’avoir été obligé, par celui qui a autorité morale sur vous, de commettre un acte contraire à vos valeurs morales … etc.

[62] En France, en cas de maltraitance, le délai de prescription serait de trois ans après la majorité de la victime, mais de 20 ans, pour actes de barbarie, après la date des faits. Or les maltraitances psychiques font parti de la première catégorie.  Source : http://www.enfantbleu.org/adulte-victime-dans-son-enfance/puis-je-encore-agir-en-justice.html

[63] ‘Triple peine » même, .. si, en plus, il perd régulièrement son emploi, à cause du caractère très handicapant de sa céphalée.

[64] Acte agressif et de vengeance contre autrui contre ceux qui l’on fait souffrir (de maltraitance).

[65] Un malade qui a tué sa mère _ celle-ci  étant une personnalité particulièrement psychorigide _, et dont le passage à l’acte a été mis, par les médecins, sur le compte d’une crise de délire psychotique, abolition du discernement, le malade souffrant déjà antérieurement de schizophrénie. Ce malade placé en unité psychiatrique continue de souffrir de ses céphalées de tension.

[66] Une des revanches sur la vie serait, par exemple, d’aider au sein même d’association s’occupant d’enfants maltraités et fracassés, comme l’ANGE BLEU etc.