La maltraitance psychologique

 

Par Benjamin LISAN

Paris le 09/06/2013 5h14

 

Avertissement : L’auteur ne cherche pas ici à faire œuvre scientifique, mais il ne souhaite qu’à décrire intuitivement certains traits caractéristiques d’un problème mal connu, très difficile à appréhender, afin  de mieux le faire comprendre au lecteur.

 

Note : Par la suite, nous emploierons le terme de « pervers » pour indiquer toute personne ayant un « comportement pervers » (sans préjuger de l’existence ou non d’une nature profondément perverse chez les êtres humains), en espérant ne pas noircir le tableau.

 

La maltraitance psychologique est une forme de violence psychologique extrêmement insidieuse et cachée, que la victime ne perçoit souvent pas, au départ. Il lui est très souvent difficile de la repérer et de la qualifier.

 

Il est souvent plongé dans des interrogations, par rapport à ce qui lui arrive. « Est-ce que je ne fais pas des idées ? Est-ce que je ne suis pas en train de tomber dans la paranoïa ou la folie ? Est-ce moi qui ne va pas ? Ou c’est l’autre qui est fou ? Pourquoi me fait-il cela[1] ? Pourquoi tous mes amis, mes proches et toutes les personnes avec lesquelles il a été en relation, se détournent-elles, désormais, de moi ? Pourquoi, ai-je l’impression forte qu’il a tendance à m’isoler de tous ceux que j’aime ?  Pourquoi cette personne que j’aime beaucoup, qui, à mes yeux, a l’air constamment si bonne, si brillante, si « correcte », si impeccable,  peut-elle m’infliger des souffrances aussi extrême ? ».

 

« Pourquoi ceux que j’aime ne m’écoutent jamais, ne veulent jamais prendre en considération ma souffrance, voire, maintenant, me méprisent, sans que jamais je n’arrive à comprenne les raisons de leur rejet à mon égard ? ».

 

Celui est victime de ces formes insidieuses d’attaques psychiques se sent de plus en plus seul, car n’arrivant à trouver un moyen d’exprimer sa souffrance psychique, auprès des proches. Il ne rencontre souvent aucune écoute attentive et compréhensive, aucune personne pouvant l’éclairer et expliquer ce qui lui arrive. Sa solitude morale, son incapacité à pouvoir décrire ce qui lui arrive, à exprimer sa souffrance psychique, le pousse de plus en plus dans la dépression. Sa souffrance psychique peut  même le conduire au suicide.

 

A moins qu’il comprenne enfin  qu’il est victime d’une malveillance gratuite, d’un désir gratuit de nuire de la part d’une personne nocive, toxique, prenant plaisir à faire souffrir, juste par sadisme, juste pour conserver le pouvoir et la domination sur l’autre ou bien par mégalomanie. Dans ce cas, s’il comprend enfin ce qu’il lui arrive, il constatera ou soupçonnera aussi que cette personne ne faisait que de la trahir, depuis très longtemps.

 

Plus tard ayant enfin conscience que cette personne n’a cessé de lui mentir et de la trahir,  il peut s’enfermer, ensuite, au contraire, dans une terrible violence ou colère intérieure. Il aura envie de tuer ou de persécuter, à son tour, ou de se venger de celui qui lui a fait si mal, qui l’a autant trompé, autant trahi, pendant si longtemps.

 

Si la victime a, en lui, le moindre reste de conscience morale, il saura que s’il passe à l’acte, il fera justement dans le jeu du pervers, en tombant dans le piège qu’il lui a tendu : le faire passer pour le fou ou le « méchant » ou le pervers de l’histoire. Et donc en passant à l’acte, il a toutes les chances de se discréditer définitivement aux yeux des autres et/ou de se faire passer justement pour « ce qu’il n’est pas »[2].

 

Comme, en plus, le pervers est souvent très brillant et très intelligent, comme que c’est un menteur pathologique de très haut vol, sans aucun scrupule, la victime sait que le pervers s’arrangera toujours pour travestir la vérité, voire anticiper toutes ses réactions, pour empêcher, à tout prix, que sa victime puisse se sortir du piège moral, dans lequel le pervers l’a enfermé.

 

La victime sait qu’il lui sera très difficile de prouver, à ses amis et proches, la réalité de ces maltraitances et qu’il a bien été la victime réelle de ce pervers.

 

En plus, la victime sait que s’il ne peut produire enfin une preuve définitive et irréfutable, le pervers passera sont démolir _ avec une grande maestria et sans vergogne _ tous ses arguments, puis à le ridiculiser, en le faisant apparaître encore plus « fou » auprès de ses proches. D’autant que le pervers ne s’en prend qu’à certaines victimes, ciblées et choisies avec soin, justement parce qu’il connaît très bien leur profil psychologique, leur faiblesse et leur faille psychique[3]. Alors qu’il laissera tranquille d’autres personnes (sa femme, un ami …), tout aussi fragiles ou ayant le même profil psychologique, qui seront utilisés, par lui, comme alibis ou paravents, pour se dédouaner, à l’avance, de toute accusation[4].

 

En bref, tant qu’il ne trouve pas de solution à son problème, la victime consciente risque de passer successivement et alternativement par des phases de déprimes, des envies terribles de violences contre les autres, puis de violence contre lui-même _ autant de formes de violences extrêmes pour tenter de lancer des appels aux secours, auprès des proches, afin leur signaler la souffrance morale et psychique que le pervers lui a fait subir continuellement.

 

En quoi cette maltraitance est-elle si difficile à prouver ?

 

Le pervers connaît extrêmement bien les règles du jeu des apparences, dans le monde réel. Il sait que ce monde, ici-bas, est constamment fait de faux semblant et d’apparence. Et donc, il en use et abuse constamment, avec une rouerie consommée.  Il sait se présenter comme un homme irréprochable. Sa « couverture » est parfaite.

 

Le pervers peut se dissimuler sous des habits sacerdotaux, il peut être un religieux[5] [6], le bienfaiteur d’une paroisse, se rendant à l’église chaque dimanche. Il peut être un bouddhiste pratiquant, la fille d’un juge d’instruction, la fille ou le fils d’un commissaire de police, le ou la responsable d’une grande ONG[7] destinée à soulager la pauvreté, ou bien une « bonne âme » agissant pour la cause tibétaine, la cause d’Ingrid Betancourt[8] etc. En fait, il n’est jamais ce qu’on croit qu’il est.

 

Il est souvent dans la « posture morale », il sera le premier à dénoncer « l’immoralité » des autres, en particulier la « corruption de mœurs » de la société (il dénoncera les homosexuels, présentés comme pervers et sodomites, les juifs, présentés comme rapaces, avides d’argents et de pouvoir, les noirs ou les Roms, comme parasites et paresseux etc. … mais en présentant ses arguments avec subtilité et en ne se les appropriant pas lui-même ou en donnant l’impression de ne pas se les approprier lui-même).

 

Il sait être serviable ou en apparence généreux, à des instants choisis avec soin, instant lui permettant de donner la meilleure publicité à son geste et afin que les témoins réguliers [de ces actes] puissent se dire à la longue : « vous voyez, il est si bon ».

 

Alors qu’il observe son frère couler psychologiquement depuis 10 ans, il prétendra auprès des proches « qu’il aime beaucoup son frère ». Alors qu’en fait, il ne lèvera jamais le petit doigt pour aider son frère a remonter la pente, prétendant qu’il ne peut rien pour lui, que sa maladie est trop complexe ou que c’est lui-même qui est responsable de son état[9].

 

Tous ses « gestes généreux » sont calculés avec soin. A la manière d’un joueur d’échec, il peut parfois calculer certains « coups », voire dix ans à l’avance. Il peut être tellement généreux [par calcul] avec l’entourage ou la victime, que tout le monde lui sera plus ou moins moralement, à la longue, redevable. Et ainsi il assoit une emprise « douce » et positive [en apparence non contraignante], pour son entourage, qui, à la longue, ne peut désormais plus rien lui refuser[10].

 

Le pervers est souvent « l’ennemi intime » [caché] de sa victime.

Il adopte souvent le comportement que les autres attendent de lui. Il sait adopter un comportement mimétique. Si son interlocuteur est écologiste ou chrétien, il sera alors, lui aussi, « écologiste » ou « chrétien »[11]. C’est un grand manipulateur.

 

Il est souvent jusqu’au-boutiste dans le mensonge. Cela lui donne une « force diabolique » exceptionnelle.

Si quelqu’un le met un jour en difficulté par rapport à ses mensonges, il s’en tirera de nouveau, encore une fois, avec un mensonge encore plus gros[12]. Ou en le répétant sans cesse, avec un aplomb énorme et constant[13].

Il a un don pour détourner l’attention et les accusations qui seraient portées contre lui, contre les autres. Il accusera par exemple d’autres personnes [à leur tour] d’être des « pervers narcissiques ».

S’il est acculé, il vous culpabilisera (en se faisant passer comme une victime de vos accusations « injustes ») ou explosera dans une indignation feinte ou entrera dans une colère immense pour vous faire peur et couper court à toute discussion.

 

Quand il vous ment, le fait avec aplomb, assurance : il vous regarde droit dans les yeux, en souriant, calmement, sans ciller des cils[14].  Son regard est droit, « franc ». Il sait vous déstabiliser par sa « franchise » ou son apparente « bonne volonté ». Il sait, quand il veut, être « chaleureux », « humain ». Sa voix peut être chaude, rassurante (comme celle de Staline) ou bien « fragile » (pour faire croire qu’il est fragile). Son écriture est souvent belle. Sa calligraphie peut être soignée. Son discours est cohérent, ses expressions verbales ou orales sont parfaites (il ne fait jamais de fautes d’orthographe). Il évite de commettre la moindre faute. Toute son apparence est parfaite.

Il est sans cesse dans le contrôle de lui-même[15]. Puis aussi dans celui des autres.

Son objectif [par un contrôle total sur les autres] est aussi que les témoins ne parlent pas et ne le dénoncent pas.

 

Le pervers se nourrit de la naïveté des autres.

 

Sa biographie, telle qu’il la relate, est toujours fausse ou déformée. Elle est toujours destinée à le mettre en valeur. Et à travers elle, il sait se poser en victime, par exemple, de ses parents, de ses camarades de lycée, de ses proches, de sa famille …

 

La vérité n’est jamais chez lui « une et indivisible » mais toujours à géométrie variable, sans cesse ajustée selon les circonstances (ces ajustement sont fins, indétectables). Il cloisonne, sans cesse, toutes ses relations sociales afin que ceux-ci ne peuvent jamais recouper tous les mensonges qu’il leur « sert »[16]. Il est sans cesse enfermé dans la dissimulation de ses pensées et actes[17].

 

Les rapports de force que le pervers impose à sa victime sont souvent dissimulés, invisibles (sous le couvert de phrases ou déclarations en apparence objectives, « carrées », rationnelles). La violence psychique est souvent assénée, dans un huit clos, dans le secret des alcôves. Il s’arrange souvent qu’il n’y ait aucun témoin de la souffrance qu’il fait subir ou des phrases assassines qu’il profère à l’encontre de ses victimes.

 

Le profil des pervers :

 

Contrairement à ce que l’on croit ou ce que le pervers veut faire croire à son public, il a été souvent un enfant gâté, durant leur enfance. Ses parents lui cédaient constamment tout. Ils ne lui refusaient jamais rien. A leurs yeux, il était le plus beau, le plus réussi. Il était le petit prince adulé.

 

Il a eu droit aux plus beaux cadeaux, aux plus beaux vêtements, aux études les plus brillantes (Polytechnique, Centrale, HEC, Science Po Paris …). Très tôt, il a pu exercer sa capacité de mentir et de dissimulation de ses sentiments et sa toute puissance, sur les autres, y compris sur ses parents, par exemple en leur faisant croire qu’il les aime, alors qu’en fait _ sans jamais le leur dire _ il les considère comme faibles et il les méprise. Alors qu’en réalité, il aime se moquer d’eux, en leur mentant sans cesse[18]. Il prend plaisir à se moquer des autres et à les tourner, sans cesse, en bourrique.

 

En plus, s’il observe que ses parents l’adulent, sans qu’il ait fait aucun effort _ tandis que parallèlement, a contrario, ces mêmes parents maltraitent un frère ou une sœur, avec lesquels ses parents sont, sans cesse, injustes _, cela le convaincra d’autant plus d’être injuste avec les autres, et de participer à son tour à la « curée » contre le frère ou la sœur maltraité(e), à éventuellement rajouter de l’huile sur le feu[19], pour que le frère ou la sœur maltraité(e) soient de plus en plus battus, morigénés et/ou discrédités aux yeux de ses parents.

 

Tout cela développera de plus en plus chez lui une philosophie cynique[20], voire nihiliste ennemi de toutes les valeurs morales dites « universelles » (telles que le respect et l’amour des autres, la générosité, la solidarité …). Pour justifier souvent un égoïsme forcené et son mépris les autres, il se convaincra que « tout le monde a le sort qu’il mérite »[21], que « seuls les forts survivent », « malheurs aux vaincus », « l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs ».

Sa philosophie le conduira à préférer mépriser voire appauvrir les pauvres (les loosers) et à admirer voire à enrichir les riches, ceux qui réussissent (en commençant d’ailleurs par s’enrichir lui-même, selon l’adage que « l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même »).

 

C’est une personne totalement dénuée de tout sentiment humain et de tout scrupule. Il peut être d’une cruauté extrême. Souvent, il ne révèlera jamais à sa victime qu’il la persécute. Il préférera la laisser couler psychiquement jusqu’au bout, jusqu’au terme final de sa persécution : le suicide de sa victime. Sans jamais lui révéler qu’il la méprise.

 

Il y a parfois une part de dimension folie mégalomaniaque dans les pervers, mais une folie extrêmement bien contrôlée, qui, par sa durée dans le temps, a la capacité de faire énormément de dégâts, avant que cette folie soit enfin perçue ou dénoncée par l’entourage. Le besoin de pouvoir absolu sur les autres est une addiction très forte, dont il a conscience, mais qu’il ne veut pas remettre en cause.

 

A l’adolescence, le pervers prend de plus en plus conscience de son pouvoir sur les autres, du fait de pouvoir les manipuler sans cesse. Le fait de mentir sans cesse développe continuellement son intelligence, sa capacité de survie, de « rebondissement » et d’anticipation perpétuelle des réactions des autres.

 

Tout cela développe chez le pervers un narcissisme ou une mégalomanie extrêmes et un amour inconsidéré pour lui-même et un mépris généralisé pour le reste de l’humanité, y compris pour ses propres parents, voire ses enfants ( !).

 

Le pervers recherche, s’il peut, les positions sociales élevées, où il peut dominer et être admiré des autres.

« Il est brillant, formidable, tout le monde l’adore, on n’y voit que du feu » dira la victime d’un pervers[22].

Il est toujours ambitieux, quelque soit la direction prise pour réaliser ses ambitions.

 

Le pervers déteste être contrôlé, d’avoir à rendre des comptes[23], qu’on le commande, qu’on lui dise ce qu’il a à faire.

Toute sa vie, il ne veut en faire qu’à sa tête, sans limite, sans garde-fou.

Et il déteste les Jiminy Cricket, de personnes ayant ou prônant des valeurs morales opposées aux siennes, qu’il abhorre très vite et qu’il veut détruire. Il voudra détruire toute personne qui lui fait la morale. Et donc, ce sont elles qui deviendront prioritairement ses victimes.

Et dans son désir de détruire ces derniers, il peut développer une violence psychique énorme, disproportionnée par rapport aux faits.

 

Si sa victime souffre de terribles maux de tête, depuis 30 ans, tout en passant, malgré tout, son temps à aider des personnes souffrant de maux de tête chroniques invalidants, le pervers lui déclara qu’il est « un Jean Lefebvre pleurnichard ».  Il passera son temps à discréditer, disqualifier ou ignorer tout ce que sa victime fait, même si  ce que cette dernière accomplit est très positif.

 

Si sa victime a mis en ligne un article sur les risques de diffamation dans les articles mises en ligne dans l’encyclopédie Wikipedia _ à cause du fait que ces  informations ne sont jamais modérées et contrôlées _, le pervers s’arrangera alors pour glisser dans Wikipedia, une information faisant croire ensuite que sa victime a justement diffamé un membre de sa famille.

Ou encore, si sa victime met en ligne un article sur le risque couru par des parents innocents de se voir accusé d’inceste, par leur conjoint, lors de divorces conflictuels[24], alors le pervers fera croire à la famille [de la victime] que sa victime a commis, lui-même, des actes sexuels répréhensibles _ par exemple, qu’il a harcelé sexuellement deux collègues de bureau, il y a plus de 10 ans[25] [26].

 

Le pire est que, comme les faits remontent à plus de 10 ans, il profitera de la naïveté de sa victime et de la disparition de ses souvenirs avec le temps[27], pour lui mentir avec aplomb, et lui faire croire, grâce à une sorte de harcèlement constant et répétitif, discret, sans témoin, durant 6 mois,  qu’il a réellement commis les faits incriminés.

Puis, il fera croire à sa famille qu’il avait déjà prévenu sa victime du risque qu’il courrait en « diffamant » autrui. Enfin, il posera en « chevalier blanc », auprès de sa famille, dénonçant les « agissements déloyaux et immoraux » de sa victime. Et pourtant, celui qui dénonce la déloyauté de sa victime est le premier à être secrètement déloyal, avec son souffre-douleur.

Au mieux, à force de croire dans la bonne foi de son persécuteur, la victime croira être victime d’une forme d’amnésie ou de blocage psychique l’empêchant de se souvenir des faits graves dont on l’accuse[28].

Au pire, il se croira fou et se suicidera.

Et de toute façon, si la victime, déstabilisée par la constance et l’aplomb dans le mensonge de son persécuteur, finalement finit par croire à l’énorme mensonge, le pervers aura gagné.

 

Le récit de ce dernier épisode, tiré de faits réels, a pour but de démontrer, au lecteur, le degré de mégalomanie atteint par certains pervers.

 

Le but de répéter sans cesse, avec une constance implacable, un mensonge auprès de sa victime est de la faire céder et accepter une philosophie ou l’acceptation, par la victime, d’actes, contraires à sa morale[29]. Souvent fatigués et pour avoir la paix (dans une démarche d’apaisement) ou par peur, les victimes cèdent. Et quand elles se rendent enfin compte de leur erreur d’avoir cédé, il est souvent trop tard (c’est là quelle peuvent tomber dans la dépression, le désespoir, voire un cancer foudroyant).

 

Le pervers est parfaitement conscience de ses mensonges et du mal qu’il fait, mais il les minimise sans cesse.

Il sait qu’il a commis tellement de mal (de méfaits), qu’à ses yeux il n’y a plus de retour en arrière, et qu’il n’a que le choix de la fuite en avant perpétuelle dans des mensonges de plus en plus gros et dans le mal.

 

En plus, il ressent un plaisir narcissique tellement extrême à rouler [abuser] constamment les autres, à se croire toujours plus intelligent que les autres, à se sentir perpétuellement « au-dessus du lot », qu’il aura un mal fou à renoncer à ce plaisir si puissant, semblable à une drogue séduisante et « addictive ».

 

Ce sont les raisons pour lesquelles il y a peu de chance qu’ils se remettent en cause et changent positivement.

 

Que peut faire la victime ?

 

La victime se rend souvent compte, souvent bien trop tard, que dénoncer son bourreau, sans preuve, auprès de proches et amis communs, est vain. Car le pervers a déjà eu plusieurs coups d’avance. Car il a su mettre en confiance les proches de sa victime, souvent longtemps à l’avance[30]. Et donc, plus la victime tente de dénoncer son bourreau, plus elle s’enfonce. Plus elle apparaît paranoïaque ou délirante aux yeux de ses proches ou de sa famille (ces derniers ayant déjà été conditionnée par le pervers).

 

La victime est souvent entrainée dans un rapport de force dissimulé, par le pervers (comme dans une spirale perverse sans fin). Par exemple, en voulant se défendre d’accusations perverses, choquantes, « tordues », incompréhensibles, inattendues, injustes, la victime choquée est souvent maladroit, désarmées. Et donc, elle peut apparaître peu crédible face au pervers, qui lui est sûr de lui.

 

 Pour s’en sortir, dès qu’elle a conscience qu’elle est enfermé dans cette spirale du rapport de force perpétuel, la victime doit casser brutalement ce rapport de force, en n’y répondant plus, en ne cédant plus à la provocation perpétuelle de son persécuteur (même si la victime a le sentiment que le pervers a déjà commis des terribles injustices à son égard et qu’il n’obtiendra pas réparation des injustices commises). Il doit résister au désir instinctif de réagir, d’être en colère ou, pire, de se venger de son persécuteur (sa priorité pour l’instant est de « sauver sa peau »).

 

Si la victime sent que la situation devient dangereuse, elle ne doit pas hésiter à mettre une distance de sécurité suffisante entre la victime et le persécuteur (voire s’installer à l’autre bout du pays ou du globe).

 

Par ailleurs, plus le pervers cherche à disqualifier, à discréditer la personnalité et les valeurs morales de sa victimes, plus la victime doit au contraire démontrer le contraire, en montrant qu’elle n’est pas folle, qu’elle est rationnelle, cohérente, positive, qu’elle continue à agir pour le bien et qu’elle a conservé toutes ses valeurs morales et idéaux.

 

Annexe :

 

Mail de l’auteur à une personne ayant été victime toute sa vie des souffrances psychiques infligées par sa mère :

 

Bonjour,

 

Voici, pour moi du moins, les phrases qui me paraissent importantes ou significatives dans votre mail : « je pensais que j'avais vraiment tous les défauts qu'elle me prêtait. Et comme ça se passe toujours à huis clos, comme vous le dites, et qu'elle passait pour une sainte face à la population de la commune ou nous habitions, c'était forcément moi qui étais en tort. Sa sœur m'a dit depuis "elle te disait toujours des vacheries". ».

 

Ce problème est souvent très subtil, d’autant que nous vivons dans le monde des faux semblant, des apparences [le monde, dans lequel nous vivons, y compris dans nos sociétés humaines « civilisées », est parfois aussi une « jungle » humaine, comportant aussi des « prédateurs » humains envers d’autres humains].

 

Ce qui est certain que si vous êtes face à une personne dont le comportement paraît normal ou même très positif, mais que celle-ci vous inflige sans cesse de la douleur psychique, mais surtout quand il y a une contradiction profonde entre son apparence et ce qu’elle vous fait, cette contradiction doit vous alerter. Ou c’est le fait qu’elle vous dise « toujours des vacheries », avec constance durant toute votre vie, ce dernier constat doit aussi être votre signal d’alarme.  Vous ne devez pas l’ignorer ou faire la politique de l’autruche. Sinon, c’est votre santé mentale et votre avenir qui sont en jeu. Mais souvent, pour arriver à trouver la vérité et y voir enfin clair, face à ces faits étonnants et devant ces personnes aussi déroutantes, il faut du temps[31]. Car il ne faut pas se tromper et confondre ces personnes avec des personnes maladroites sur le plan comportemental, inconscientes, qui ont des problèmes ou simplement négligentes.

 

Une personne au « comportement "toxique" », sera toujours systématiquement négative et destructrice contre vous, sur le long terme. Dans son cas, pour la cerner, il ne faut jamais s’arrêter aux épisodes où elle vous donne l’apparence de vouloir votre bien ou de vous faire du bien. Il faut essayer de l’évaluer, avec objectivité et recul (mais je reconnais que ce n’est pas facile, surtout quand notre relation, avec elle, est passionnée) et mettre dans la balance tous les faits, négatifs comme positifs, sur le long terme, pour y voir clair et mieux la cerner.

 

Vous rajoutez aussi « On s'en remet très difficilement, mais on y arrive ». Oui et non. Certaines personnes, non conscientes d’être soumises, sans cesse, à un travail de sape très négatif de la part d’une personne toxique, et trop fragiles pour résister à ce travail de sape, peuvent se suicider.

Ce qui est important c’est d’arriver à comprendre enfin (sans aucun doute possible … et là encore ce n’est pas facile d’en obtenir la certitude absolue « scientifique ») que vous êtes victime d’une personne malveillante qui cherche, d’une façon insidieuse, cachée, à vous nuire constamment. D’autant qu’il existe des « pervers » s’arrangeant ou s’amusant, la majorité de leur vie, à ne jamais révéler, à leur victime, leur vraie visage. Celles-ci ne chercheront jamais à leur faire comprendre enfin qu’elles ont pris, durant une partie de votre vie, un plaisir malin ou malsain à vous tromper ou/et à s’amuser de vous, en permanence [ce sont des cas particuliers qui se sont enfermées dans une sorte de « mégalomanie absolue »].

 

En plus chez elle, le besoin de pouvoir sur les autres [le plaisir narcissique, qu’elle en retire, étant énorme] est devenu une vraie maladie, une vraie addiction : elles ne peuvent s’empêcher de choisir, autour d’eux, des victimes, afin de leur faire systématiquement du tort. Or elles ont, le plus souvent, conscience qu’elles leur font du tort. Mais à la longue, cela ne les gêne plus vraiment [au plan moral].

 

J’espère que je vous aurais aidé à comprendre certains problèmes humains déroutants auxquels on peut être confrontés durant notre vie.

 

Cordialement,

 

Benjamin

 



[1] « Alors que j’ai tant fait pour lui / alors que je l’ai tant aimé » ou bien « je ne lui ai rien fait pourtant » etc.

[2] Le faire passer soit pour un malade mental (un schizophrène, un délirant, un bipolaire, un border line, un déséquilibré, un suicidaire, un paranoïaque …), soit un menteur ou mythomanie, soit une personne hyper-susceptible, soit une personne mal intentionnée, à son égard, et/ou en souffrance, pour des raisons que le pervers dit ignorer etc.  

[3] Qu’il sait qu’il ne court aucun risque, dans une sorte de conflit asymétrique, où il se sait le plus fort (ou il se sent très fort).

[4] « Vous voyez, il ne s’en prend pas à d’autres personnes, qui pourtant ressemblent, comme deux gouttes d’eau, à celui qui se pose en sa victime. Vous voyez que le dénonciateur est malade. Il prend ses fantasmes pour des réalités.

[5] Pédophilie : la Belgique choquée par les aveux de l'ex-évêque, Le Parisien, 15.04.2011, http://www.leparisien.fr/international/pedophilie-la-belgique-choquee-par-les-aveux-de-l-ex-eveque-15-04-2011-1409348.php

[6] Le procès du moine pédophile s'ouvre à Rodez, Angélique Négroni, Le Figaro, le 01/01/1970, http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/28/01016-20111128ARTFIG00733-le-proces-du-frere-pedophile-s-ouvre-a-rodez.php

[7] Etre à la tête d’une grande ONG, c’est exister encore plus aux yeux du monde, c’est acquérir encore plus de pouvoir et encore plus se donner une bonne image de marque. C’est une façon très adroite de dissimuler qu’on est toujours égoïste, arriviste, ambitieux, et qu’on continue « à rouler pour soi ».

[8] Via un tour du monde en vélo, soi-disant [prétendument] pour cette cause.

[9] Alors qu’il sait pourtant pertinemment que c’est lui-même _ par ses mensonges perpétuels contre son frère, par sa « tactique patiente et cynique de l’araignée » pour isoler son frère et le discréditer auprès du reste de la famille _ qui est cause de la souffrance morale de son frère [en le faisant plonger dans la dépression, les maux de tête et les maladies psychosomatiques].

[10] Le gourou de Monflanquin assure être le "roi d'Israël" et le "neveu de la reine d'Angleterre", Par LEXPRESS.fr, publié le 22/04/2013, http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-gourou-de-monflanquin-assure-etre-le-roi-d-israel-et-le-neveu-de-la-reine-d-angleterre_1243123.html

Bordeaux. Reclus de Monflanquin : le nouveau procès du gourou, La Dépêche du Midi, Publié le 22/04/2013, http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/22/1611494-bordeaux-reclus-de-monflanquin-le-nouveau-proces-du-gourou.html

[11] Il en fera même beaucoup et il sera très convaincant, faisant croire qu’il est vraiment convaincu par l’écologie.

[12] Selon l’affirmation de Goebbels que « plus le mensonge est gros, plus il y a des imbéciles pour y croire ».

[13] Selon l’adage « qu’un mensonge répété mille fois devient une vérité ».

[14] Car il a déjà passé des dizaines d’années à s’entraîner à mentir.

[15] Pour, auprès des autres, ne rien laisser paraître de ses sentiments et de ses manipulations.

[16] Par exemple, il convaincra sa femme de ne jamais communiquer son email à son beau-frère, au prétexte qu’elle doit se protéger car ce dernier est « borderline » ou « bipolaire » et qu’on ne sait pas jamais comment il réagira. Et aussi parce qu’il dit du mal de lui, le diffame sans cesse, par folie, « sans raison », juste parce qu’il est « mal dans sa peau », « qu’il est fragile ». Et donc, l’entourage pensera qu’il vaut mieux ne pas rentrer dans son jeu et écouter ses délires. Le pire pour Myriam, qui est passée par trois dépressions, « c’est que [sa] famille pensait que c’était [elle] qui [était] fragile et que c’était lui la victime » (Documentaire « Les Amours toxiques », Emission le monde en face, France 5).

[17] Dans la dissimulation de ses sentiments, de ses mensonges, de ses actes passés …

[18] par exemple, en mentant, sans cesse, contre sa sœur ou de son frère _ mais en s’arrangeant, sans cesse, pour que ces derniers ne soient jamais au courant et conscient que celui-ci ment contre eux _, afin de les faire passer pour des bourreaux, et a contrario pour se faire passer pour une victime, afin que ces derniers soient sans cesse réprimandés par ses parents. Et ces derniers n’y voient que du feu.

[19] L’enfant pervers est un peu comme un « coucou dans le nid », souhaitant créer un désert affectif autour de ses frères et sœurs, afin d’être déjà le centre de toutes les attentions et de l’admiration des autres, de ses proches, de sa famille et de ses parents.

[20] Bien plus cynique que celle de François de la Rochefoucauld (dans ses Maximes).

[21] Il ne respecte que ceux qui sont plus forts que lui et méprisent ceux qui considèrent comme faibles et d’autant plus que ces derniers adhèrent à des valeurs morales opposées aux siennes.

[22] « Les Amours toxiques », Emission Le Monde en Face, France5, 04/06/2013, 20h45, http://www.france5.fr/emissions/le-monde-en-face/amours-toxiques_60967

[23] Hitler comme Staline se sont toujours arrangés pour n’avoir de compte à rendre, à personne, ni même au tribunal de l’histoire.

[24] sous l’influence d’avocats sans scrupule.

[25] Et que c’est la raison pour laquelle la victime a mis cet article, pour se dédouaner.

[26] Il affirmera par exemple qu’il n’a jamais révélé ces faits, jusqu’à maintenant, par scrupule, ne voulant pas porter tort à sa victime.

[27] Ou de la perte de la fiabilité de ses souvenirs avec le temps.

[28] Et qui le fera croire de toute bonne foi, qu’il n’a pas commis les faits.

[29] C’est le rôle de la propagande des états totalitaires.

[30] Grâce en particulier au phénomène « d’emprise positive », abordé plus haut dans ce texte.

[31] Il ne faut être sûr, par exemple, que l’on n’interprète pas, d’une façon erronée,  des faits subtils culturels ou interculturels que nous nous n’arrivons pas à comprendre, à l’aulne de vos faibles connaissances culturelles. On qu’à cause d’une hyper-susceptibilité maladive ou d’un fond paranoïaque, l’on n’interprète pas systématiquement de travers, des taquineries sans conséquences.