Erreurs de diagnostic (ou erreur médicale)

 

 

Dans le passé, on a vu qu’on pouvait mettre, par erreur, un cancer, sur le compte d’une dépression d’origine psychologique [1].

 

Dans l’affaire des irradiés de l’hôpital Jean Monnet (CHJM) à Epinal, 23 malades traités pour un cancer à la prostate, ont reçu des surdoses de radiothérapie. Entre septembre 2005 et septembre 2006, quatre patients sont morts [2]. Ces derniers présentaient une complication radique sévère, avec des symptômes à type de douleurs intenses, écoulements, hémorragies nécessitant des transfusions répétées, fistules pour la plupart, difficulté ou impossibilité à rester assis, se déplacer, dormir. Ils souffraient d'une altération de l'état général, de dépression, et présentent parfois un amaigrissement. La sévérité du cas, de ces personnes décédées, n’a pas été détecté tout de suite, et on a mis, pour au moins l’un d’entre eux, son état, dont sa  dépression, sur le compte d’une dépression d’origine purement psychologique et il a été traité par antidépresseur jusqu’à son décès.

 

Récemment, V., une personne ayant contacté l’association, a été diagnostiquée, durant 9 ans, par son médecin traitant, comme une « dépressive ayant des céphalées de tension », tant que ses céphalées ont été modérées. Et son lui a prescrit du Laroxyl, du Rivotril et un anti-migraineux le Sanmigran.

Sinon, cette personne savait aussi qu'elle avait 2 hernies discales cervicales, qui auraient pu aussi expliquer ses céphalées.   

Puis, à cause de l'augmentation de ses céphalées, récemment, au bout de 9 ans, elle a été voir d'abord son médecin traitant. Ce dernier lui a indiqué d'aller voir un rhumatologue et un neurologue,

Le rhumatologue lui a prescrit une IRM cervicale. Puis elle est allée ensuite voir le neurologue avec cette IRM. Ce dernier ayant détecté une possible mauvaise position de son cervelet et ayant un doute sur une possible malformation de ce dernier, il lui a prescrit une IRM cérébrale, qui a confirmé le diagnostic de malformation d'Arnold-Chiari.

 

Comme souvent les céphalées de tension surviennent dans la vie du patient à une date donnée très précise (il y a un avant et après, dans la vie de la personne souffrant de céphalées de tension) et que quand elles arrivent elles sont souvent impressionnante, le malade s’inquiète. De plus ces céphalées de tension, ne cessant jamais, que rien ne semble résoudre, sont usantes.

Tous ces signes font penser au médecins font penser que la personne est dépressive et anxieuse.

 

Le diagnostic de dépression est souvent apposé à toutes sortes de maux, en France.

 

Il y a une véritable dérive en France conduisant à ce que la France est la recordman du monde et d’Europe, de la prescription des médicaments psychotropes (antidépresseurs) (voir article sur les « Abus médicamenteux », dans le lexique).

 

Dans le cas des douleurs, on confond souvent cause et effet. Des douleurs chroniques, tenaces, épuisantes peuvent causer à la longue une dépression chez le patient (du fait que lui ou le corps médical ou aucun autre traitement n’arrivent pas à les résoudre). Or des médecins peuvent affirmer, alors que c’est la dépression qui la cause les douleurs et non l’inverse.

 

La dépression peut effectivement être aussi la cause de douleurs physiques [3]. Et d’ailleurs on voit souvent, par exemple, les gens déprimés consulter pour des maux de tête et des douleurs abdominales. La paresse intellectuelle conduirait alors à déduire rapidement que toute douleur d’origine inconnue, est causée par la dépression du patient.

 



[1] La mère du créateur de l’association est morte parce qu’un médecin, d’un hôpital local de province, avait mis son cancer des os sur le compte d’une dépression.

[2] Rapport ASN n° 2006 ENSTR 019 - IGAS n° RM 2007-015P sur l'accident de radiothérapie d'Epinal, présenté par Guillaume WACK (ASN), et le docteur Françoise LALANDE, membre de l'Inspection générale des affaires sociales, avec le concours de Marc David SELIGMAN

[3] Une enquête internationale révèle que la méconnaissance des symptômes de douleurs physiques de la dépression retarde le traitement et compromet la guérison des personnes qui en souffrent

Communiqué de presse - 26 mai 2005, par Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH), Anna Marrian, Weber Shandwick Worldwide, (212) 445-8111, Anke Wolff, Weber Shandwick Worldwide, +(49)30-2035125

Sources : www.psy-desir.com/textes/spip.php?article873

1. SIMON, GE, et coll. N. Engl. J. Med., no 341 (1999), p. 1329-1335.

2. GREDEN, JF. "The burden of disease for treatment-resistant depression", J. Clin. Psychiatry, no 62 (2001), p. 26-31.

3. http://www.who.int/mental_health/management/depression/definition/en