LES DROITS DU MALADE

LOI DU 4 MARS 2002 : Droits des malades et qualité du système de santé

Le projet de loi sur la modernisation du système de santé a été présenté par Bernard Kouchner le 5 septembre 2001 au Conseil des ministres. La loi, résultant de ce projet de loi, dénommée Loi Kouchner, a été votée au parlement, le 4 mars 2002. Outre la création d'un fonds d'indemnisation pour les victimes d'accidents médicaux en l'absence de faute médicale, le projet de loi permet aux malades d'avoir un accès direct à leur dossier médical.

 

De grandes avancées : accès direct au dossier médical

 

Consultation du dossier médical.  

Consultation du dossier médical.
© P. Simon / APHP

 

Le projet de loi reconnaît et affirme les droits du malade :

• Droit au respect de sa dignité notamment dans les situations de fin de vie ou de certaines consultations médicales ;
• non-discrimination en raison de caractéristiques génétiques ou d'orientations sexuelles;
• droit au respect du secret médical ;
• droit d'accéder aux soins les plus appropriés à son état…

Mais surtout le projet reconnaît un nouveau rôle au malade : “Il ne peut plus être regardé comme passif et soumis aux décision médicales.
Celui-ci pourra avoir accès à son dossier médical.

Jusqu'à ce jour, le patient devait passer par l'intermédiaire d'un médecin. Désormais, il pourra accéder aux informations médicales le concernant : comptes rendus divers, résultats d'examens, feuilles de surveillances, correspondances entre professionnels à l'exception des informations émanant de tiers ou concernant un tiers… La personne choisit d'avoir accès à ces informations directement ou par l'intermédiaire d'un médecin.

 

Accès au dossier médical dans d'autres pays

 

Place reconnue pour les associations et usagers

Le projet de loi donne aux usagers du système de santé et aux associations une place plus grande dans les différentes instances nationales et régionales. Des associations agréées pourront représenter les personnes malades et exercer les droits de la partie civile.

                                                                                                                                            

 

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Quelles sont les limites du projet de loi pour les usagers de santé ?

Réponse de Claire Compagnon

 

Procédure d’indemnisation facilitée

La dernière partie, la plus délicate, est consacrée aux accidents médicaux non fautifs. Certains actes médicaux, même s'ils sont parfaitement exécutés, peuvent provoquer des dommages. Des commissions régionales de conciliation et d'indemnisation, présidées par un magistrat, pourront être saisies directement par toute victime.

La commission devra émettre un avis sur les causes de l'accident ainsi que sur le régime d'indemnisation applicable. Les critères de gravité des dommages subis seront définis par le Conseil d'Etat, qui devra ainsi déterminer à partir de quelles conséquences les personnes seront indemnisées.

Cet acte de solidarité nationale aura un coût, aussi seuls les cas les plus graves devraient être pris en compte. Puis dans un délai de quatre mois suivant la réception de l'avis, une offre d'indemnisation sera faite, visant à la réparation intégrale des préjudices. L'indemnisation sera versée par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (financé par l'assurance maladie). Cette procédure n'exclut pas les poursuites judiciaires, si le patient le désire.

Applicable à partir du 1er janvier 2002, qu'en est-il des accidents antérieurs et en particulier des personnes estimant avoir été contaminées par le virus de l'hépatite C lors d'une transfusion ? Le projet de loi prévoit de faciliter leur recours judiciaire. C'est l'organisme de soins responsable de la transfusion qui devra prouver que la transfusion n'a pas été à l'origine de la contamination. Le doute profitera donc au demandeur.

Ce projet de loi marque un grand changement en responsabilisant tous les partenaires, aussi bien les patients que les médecins. Pour la première fois les malades sont présents à tous les niveaux. Les aléas thérapeutiques sont pris en compte. L'objectif est de ne plus voir les personnes victimes de ce type d'accidents être découragées par le coût ou la durée des procédures et d'obtenir réparations. Le monde médical y est officiellement favorable mais les moyens financiers suivront-ils ?

I. H.

 

Source : http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/magazine/article.php?id_article=1971&id_mag=2&lang=fr