Céphalées

 

1         Céphalée

 

Une céphalée est un symptôme subjectif se définissant comme des douleurs locales ressenties au niveau de la boîte crânienne, parfois unilatérales ou généralisées. Elles se manifestent par des brûlures, des picotements, des fourmillements, des écrasements. Elle est extrêmement fréquente, et peut révéler de nombreuses maladies. Cependant, dans la grande majorité des cas, les céphalées ne sont d'aucune gravité, mais certains tableaux cliniques associés doivent attirer l'attention du médecin.

 

2         Céphalées de tension

 

Les céphalées de tension sont des maux de tête en casque, associés à une tension plus ou moins forte dans les muscles du cou, causée par mise en tension des muscles entourant le crâne (muscles péri-crâniens). S’y ajoutent souvent des sensations de fourmillement ou de tiraillement plus ou moins forts dans le cuir chevelu. Dans les céphalées de tension, la tête est comme serrée dans un étau. La douleur atteint généralement les deux côtés de la tête (bilatérale) avec une tension au niveau de la nuque et du front.

Les céphalées de tension peuvent être fugaces, imprévisibles ou prévisibles, d’une intensité différente chez chaque personne, se positionnant à des endroits différents (partie inférieure et postérieure de la tête, le long de la tempe, derrière le front, rarement à la voûte supérieure du crâne).

La sensation de serrement, de pression ou de lourdeur peuvent être accompagnée d'une forte gêne occasionnée par la lumière (photophobie) ou les sons forts (phonophobie).  Il y a des formes chroniques et des formes transitoires répétitives.

 

Elles sont étroitement liés au stress. Les céphalées de tension sont en général causées par un stress psychosocial. Diverses difficultés peuvent les déclencher : conflits conjugaux ou familiaux, difficultés financières, personnelles ou physiques (complexes, mauvaise image de soi…).

Quand elles sont d'origine professionnelle, ces douleurs s'interrompent, de façon caractéristique, lors de vacances suffisamment longues.

 

Les patients vivant avec des céphalées de tension sont des patients très perturbés dans leur vie professionnelle, dans leur vie de tous les jours, dans leur vie avec leur entourage. Il est souvent très culpabilisant, pour eux, d'avoir toujours mal à la tête bien qu'ils n'y puissent rien. Ils ne savent jamais quand cela va survenir. Et cela peut renforcer en eux une sentiment d’angoisse conscient ou inconscient (face à leur avenir professionnel, familial, face à l’avenir tout court etc. …).

 

Les céphalées de tension sont encore mal connues sur le plan épidémiologique et évolutif.

Leurs mécanismes d'apparition, liés au stress font l'objet de débats. Certains pensent qu'elles se développent à travers la tension des muscles du haut du cou. D'autres pensent qu'elles relèvent d'une défaillance des mécanismes de contrôle de la douleur.

 

Il existe des dizaines d’autres explications avancées pour expliquer la persistance forte ou intense, dans le temps, de cette contracture douloureuse, des muscles péri-crâniens, sans causes objectives toujours apparentes, sans qu’aucune ne soit parfaitement satisfaisante et se détache du lot des explications avancées [1].

 

Les céphalées de tension ne doivent pas être confondues avec les céphalées vasculaires, les migraines, les céphalées d’origine médicamenteuse, les dystrophie sympathique réflexe ou DSR ou les autres formes de céphalées (voir ci-dessous) etc.

Des céphalées de tension peuvent être d’origines médicamenteuses (par abus médicamenteux) ou être associées à des migraines.

 

Le 11e Congrès de l'International Headache Society, qui s’est tenu à Rome, les 13-16 septembre 2003, fait la distinction entre: « les céphalées de tension épisodiques rares, celles épisodiques fréquentes, les céphalées de tension chroniques, et les céphalées de tension probables. Dans chaque catégorie, il existe des sous-types comme la céphalée de tension épisodique rare avec hyperesthésie du cuir chevelu »  [2].

 

 

 

2.1          Céphalées de tension épisodiques

 

Ce sont des céphalées de tension avec moins de 15 céphalées de tension par mois.

 

 

2.2          Céphalées de tension chroniques ou CTC

 

Ces céphalées de tension sont présentes de façon quasi permanente (jours et nuits, se prolongeant bien au-delà de 72 heures et supérieure à 4 heures par jour), parfois pendant longtemps (de plusieurs mois à plusieurs années).

 

 

3         Céphalées par contraction musculaire

 

Un type de céphalée proche par ses manifestations, des céphalées de tension touchant les deux côtés de la tête et irradiant vers le cuir chevelu, les muscles du cou.

 

4         migraines

 

Dans les migraines, la douleur est souvent unilatérale et rythmée par les battements du cœur (pulsatile). Elle est aggravée par l’effort physique. La crise est souvent associée à des nausées voire des vomissements et à une grande sensibilité au bruit et à la lumière. Chez certains migraineux la migraine est précédée de troubles neurologiques visuels (scintillements lumineux, tache noire, etc.), sensoriels (fourmillements) et plus rarement moteurs.

 

 

5         Céphalées vasculaires

 

Dans les céphalées vasculaires, la douleur est intense et se concentre sur un côté de la tête (unilatérale), souvent autour de l’œil. Les symptômes comprennent encore un écoulement de larmes, des yeux rougis, et une grande agitation.

 

 

6         Céphalées d’origine médicamenteuse

 

Il faut signaler en outre les céphalées d’origine médicamenteuse. Des céphalées quotidiennes, présentes au lever, causées et entretenues par les médicaments pris de manière abusive contre le mal de tête. Dans ces cas-là, la seule thérapie envisageable est le sevrage (souvent en hôpital), suivi d’un traitement de fond.

 

Initialement, le sujet souffre de migraines ou de céphalées de tension typiques. Par crainte de la crise suivante ou d’une majoration de la céphalée, la prise de médicaments se fait de manière préventive, de plus en plus fréquemment. Des céphalées en découlent, qui entraînent elles-mêmes l’augmentation des doses. Ce cercle vicieux aboutit à une véritable céphalée permanente, où les crises migraineuses sont de moins en moins reconnaissables [3].

 



[1] Voir sur le site, A) Hypothèses sur les causes, B) les deux articles : a) Les Céphalées de tension,  Benjamin LISAN, 25/10/2005, et b) Hypothèses sur l’origine des céphalées de tension chroniques, Benjamin LISAN, le 15 septembre 2006.

 

[2] Céphalées - Migraines - Maux de tête, 11e Congrès de l'International Headache Society, 13-16 septembre 2003 – Rome, QUOTIMED. http://www.esculape.com/neurologie/cephalees_classification.html

[3] Référentiel National, Collège des Enseignants de Neurologie, Version du 30/08/02, Céphalées aiguës et chroniques (188)

http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=127&LANGUE=0