Céphalées
Une céphalée
est un symptôme subjectif se définissant comme des douleurs locales ressenties au niveau de la boîte crânienne,
parfois unilatérales ou généralisées. Elles se manifestent par des brûlures, des picotements, des fourmillements,
des écrasements. Elle est extrêmement fréquente, et
peut révéler de nombreuses maladies. Cependant, dans la
grande majorité des cas, les céphalées ne sont d'aucune gravité, mais certains
tableaux cliniques associés doivent attirer l'attention du médecin.
Les céphalées de tension sont des maux de tête en casque, associés à une tension plus ou moins forte dans les muscles du cou, causée par mise en tension des muscles entourant le crâne (muscles péri-crâniens). S’y ajoutent souvent des sensations de fourmillement ou de tiraillement plus ou moins forts dans le cuir chevelu. Dans les céphalées de tension, la tête est comme serrée dans un étau. La douleur atteint généralement les deux côtés de la tête (bilatérale) avec une tension au niveau de la nuque et du front.
Les céphalées de tension peuvent être fugaces, imprévisibles ou prévisibles, d’une intensité différente chez chaque personne, se positionnant à des endroits différents (partie inférieure et postérieure de la tête, le long de la tempe, derrière le front, rarement à la voûte supérieure du crâne).
La sensation de
serrement, de pression ou de lourdeur peuvent être accompagnée d'une forte gêne
occasionnée par la lumière (photophobie) ou les sons forts (phonophobie). Il y a des formes chroniques et des formes
transitoires répétitives.
Elles sont
étroitement liés au stress. Les céphalées de tension sont en général causées
par un stress psychosocial. Diverses difficultés peuvent les déclencher :
conflits conjugaux ou familiaux, difficultés financières, personnelles ou
physiques (complexes, mauvaise image de soi…).
Quand elles sont
d'origine professionnelle, ces douleurs s'interrompent, de façon
caractéristique, lors de vacances suffisamment longues.
Les patients
vivant avec des céphalées de tension sont des patients très perturbés dans leur
vie professionnelle, dans leur vie de tous les jours, dans leur vie avec leur
entourage. Il est souvent très culpabilisant, pour eux, d'avoir toujours mal à
la tête bien qu'ils n'y puissent rien. Ils ne savent jamais quand cela va
survenir. Et cela peut renforcer en eux une sentiment d’angoisse conscient ou
inconscient (face à leur avenir professionnel, familial, face à l’avenir tout
court etc. …).
Les céphalées de
tension sont encore mal connues sur le plan épidémiologique et évolutif.
Leurs mécanismes
d'apparition, liés au stress font l'objet de débats. Certains pensent qu'elles
se développent à travers la tension des muscles du haut du cou. D'autres
pensent qu'elles relèvent d'une défaillance des mécanismes de contrôle de la
douleur.
Il existe des
dizaines d’autres explications avancées pour expliquer la persistance forte ou
intense, dans le temps, de cette contracture douloureuse, des muscles
péri-crâniens, sans causes objectives toujours apparentes, sans qu’aucune ne
soit parfaitement satisfaisante et se détache du lot des explications avancées [1].
Les céphalées de
tension ne doivent pas être confondues avec les céphalées vasculaires, les
migraines, les céphalées d’origine médicamenteuse, les dystrophie sympathique
réflexe ou DSR ou les autres formes de céphalées (voir ci-dessous) etc.
Des céphalées de
tension peuvent être d’origines médicamenteuses (par abus médicamenteux) ou
être associées à des migraines.
Le
11e Congrès de l'International Headache Society, qui s’est tenu à Rome, les
13-16 septembre 2003, fait la distinction entre: « les
céphalées de tension épisodiques rares, celles épisodiques fréquentes, les
céphalées de tension chroniques, et les céphalées de tension probables. Dans chaque
catégorie, il existe des sous-types comme la céphalée de tension épisodique
rare avec hyperesthésie du cuir chevelu » [2].
Ce sont des
céphalées de tension avec moins de 15 céphalées de tension par mois.
Ces céphalées de
tension sont présentes de
façon quasi permanente (jours et nuits, se prolongeant bien au-delà de 72
heures et supérieure à 4 heures par jour), parfois pendant longtemps (de
plusieurs mois à plusieurs années).
Un type de
céphalée proche par ses manifestations, des céphalées de tension touchant les
deux côtés de la tête et irradiant vers le cuir chevelu, les muscles du cou.
Dans les migraines,
la douleur est souvent unilatérale et rythmée par les battements du cœur
(pulsatile). Elle est aggravée par l’effort physique. La crise est souvent
associée à des nausées voire des vomissements et à une grande sensibilité au
bruit et à la lumière. Chez certains migraineux la migraine est précédée de
troubles neurologiques visuels (scintillements lumineux, tache noire, etc.),
sensoriels (fourmillements) et plus rarement moteurs.
Dans les céphalées
vasculaires, la douleur est intense et se concentre sur un côté de la tête
(unilatérale), souvent autour de l’œil. Les symptômes comprennent encore un
écoulement de larmes, des yeux rougis, et une grande agitation.
Il faut signaler
en outre les céphalées d’origine médicamenteuse. Des céphalées
quotidiennes, présentes au lever, causées et entretenues par les médicaments
pris de manière abusive contre le mal de tête. Dans ces cas-là, la seule
thérapie envisageable est le sevrage (souvent en hôpital), suivi d’un
traitement de fond.
Initialement, le
sujet souffre de migraines ou de céphalées de tension typiques. Par crainte de
la crise suivante ou d’une majoration de la céphalée, la prise de médicaments
se fait de manière préventive, de plus en plus fréquemment. Des céphalées en
découlent, qui entraînent elles-mêmes l’augmentation des doses. Ce cercle
vicieux aboutit à une véritable céphalée permanente, où les crises migraineuses
sont de moins en moins reconnaissables [3].
[1] Voir sur le site, A)
Hypothèses sur les causes, B) les deux articles : a) Les Céphalées de
tension, Benjamin LISAN,
25/10/2005, et b) Hypothèses
sur l’origine des céphalées de tension chroniques, Benjamin LISAN, le 15
septembre 2006.
[2] Céphalées - Migraines - Maux
de tête, 11e Congrès de l'International Headache Society, 13-16 septembre 2003
– Rome, QUOTIMED. http://www.esculape.com/neurologie/cephalees_classification.html
[3] Référentiel
National, Collège des Enseignants de Neurologie, Version du 30/08/02, Céphalées
aiguës et chroniques (188)
http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=127&LANGUE=0